• LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

    « SITUATION :


         Neufchâtel-en-Bray est une commune française située dans le Département de la Seine-Maritime et de la région de Haute-Normandie, plus précisément en plein cœur de la Boutonnière du Pays de Bray, région vallonnée, située à cheval sur les départements de Seine-Maritime et de l’Oise. "
    [1]

     

    Neufchâtel :

     

          " Période normande. — C’est aux Normands, ou plutôt aux Anglo-Normands, que Neufchâtel doit son dernier nom et comme une existence nouvelle. Le duc-roi Henri I er construisit ici, de 1106 à 1119, un château immense que notre Henri IV fit démolir en 1595, mais dont la motte restée avec ses mouvements de terrain atteste l’immense étendue de la forteresse normande. Ces éloquents vestiges nous semblent répéter comme un écho fidèle cette belle définition du chantre de Philippe-Auguste : « Comitis Augæi, nobile castrum Quod populi indigente Driencuria voce vocatur. » [5]

     

    Neufchâtel, un nom qui a changé

     

         " Beaucoup de Neufchâtelois ignorent sans doute que leur ville ne s’est pas toujours appelée Neufchâtel mais Drincourt, les avis sur l’origine de cette appellation divergent. C’est au 12e siècle qu’Henri Ier Beauclerc, roi d’Angleterre et 9ème duc de Normandie fit construire un nouveau château (New Castle) pour protéger les frontières de la Normandie. C’est depuis sa construction que la place forte favorisa l’extension de la Ville de Drincourt devenue Neufchâtel, Neufcastel une connotation normande qui fut utilisée et ce jusqu’au 15ème siècle. Par décret de 1951, Neufchâtel prendra le nom de Neufchâtel-en-Bray. » [1]

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY  LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

    Plan hypothétique des remparts disparus de la ville de Neufchâtel-en-Bray ; blason par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9926142

     

    BREF HISTORIQUE :

     

         « Ancienne capitale du Pays de Bray, ville jadis forte, « emportée en 1167 par Louis VII le Jeune , roi de France, qui la livra au pillage, Neufchâtel fut prise de nouveau en 1174 par le comte de Flandre, qui la pilla également. En 1189, Jean de Ponthieu prend Neufchâtel et dévaste une partie de la Normandie afin de se venger d'Henri II Plantagenêt. En 1201, Jean sans Terre s'empare de la Cité. Trois ans après, le Roi de France Philippe-Auguste l’assiégea à son tour et rattacha la ville au domaine de la couronne.

         Conquise en 1419 par l'armée anglaise, la ville de Neufchâtel fut reprise en 1449 par les Français. À peine relevée de ses ruines, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, se présenta à son tour pour assiéger la ville en 1472 et ne se retira qu'après l'avoir réduite en cendres. » [Wikipédia] … ce qui causa la perte de tous les vestiges du Moyen Âge, cette épreuve parmi tant d’autres fut la plus dure que la ville ait subie. " [1]

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

    Le 2 août 1589, le roi Henri III ayant été assassiné, le protestant Henri de Navarre accède au trône. Mais les ligueurs refusent de le reconnaître. Chassé de Paris, il concentre ses troupes et son attention en Normandie au plus près de ses alliés Anglais. Cette gravure extraite du site, http://www.rouen-histoire.com/HenriIV/index.htm, est d'origine allemande. 16 février 1592 à Neufchâtel, le duc de Parme a mis le siège devant Neufchâtel. La place lui tiendra tête.

     

         Par la suite Henri IV décida de détruire le château [en 1596] afin de ramener la paix dans la région. » [1]

         « Le centre-ville a été bombardé le vendredi 7 juin 1940, pendant la Bataille de France de la Seconde Guerre mondiale, détruisant 80 % de la Ville. 800, sur les 1200 maisons qui la composaient, furent anéanties, faisant ainsi de Neufchâtel-en-Bray l'une des trois villes brayonnes les plus durement éprouvées au cours de la dernière guerre.

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

        

         Neufchâtel-en-Bray, véritable ville martyre, est donc après-guerre une ville à reconstruire. C'est l'architecte urbaniste Robert Auzelle qui sera désigné en 1941 par le ministère de la Reconstruction pour réaliser le plan du futur Neufchâtel. » [1] 

     

    Guilmeth, 1838 :

         « Les ducs de Normandie y possédaient alors un château, destiné à surveiller, de ce côté de la Picardie, la frontière de leurs états.
    Suivant les chroniqueurs contemporains, ce château avait trois étages ; mais, comme la plupart des forts de cette époque, il n’était qu’en bois, et incapable, par conséquent, de résister longtemps aux attaques de quelque puissant adversaire.
          Henri Ier, duc des Normands et roi des Anglais, comme l’appellent nos vieux historiographes, sentit cette vérité. A l’effet de se prémunir contre les tentatives de ses voisins, et surtout des rois de France, avec lesquels il était presque continuellement en guerre, il fit ceindre le duché d’une redoutable ligne de forts détachés. Les vieux châteaux de Driencourt, de Neufmarché, de Nonancourt, de Verneuil, de Bonmoulin, de Colmesnil, de Pontorson, etc., etc., furent remplacés en 1120, par de nouvelles forteresses pleines de vigueur et de fierté.
          Voulant récompenser un de ses amis nommé Hugues, homme fameux par son courage, qui lui avait probablement rendu de grands services lors de son usurpation du duché de Normandie, Henri confia à ce seigneur, avec titre de propriété héréditaire, la garde de son noef chastel de Driencort.
          Hugues, issu d’une des plus illustres familles de la race Normande, se mit en possession de son nouveau domaine, et prit même le litre de sire du Neufchâtel.
          Il paraît cependant que ni ce titre ni les autres récompenses dont l’avait gratifié Henri, ne purent satisfaire son ambition ou faire taire ses remords, car, en 1123, lors des troubles excités en Normandie par les seigneurs qui voulaient replacer sur le trône le légitime héritier de nos ducs, le fils de l’infortuné Robert II (Courte-Heuze), nous trouvons le sire de Neufchâtel, ainsi que ses deux beaux-frères, Hugues de Montfort et Waleran de Meulan, sire de Brionne, Guillaume Louvel et Amaury de Montfort, comte d’Evreux, à la tête de la ligue redoutable qui menaçait de faire perdre à Henri Ier , non-seulement la Normandie, mais encore l’Angleterre.
          Après de nombreux combats, où ils avaient été tour à tour vaincus et vainqueurs, le sire du Neufchâtel, ses deux beaux-frères et un grand nombre d’autres chevaliers, furent faits prisonniers par les troupes royales, le 26 mars 1124, dans les plaines de Bourgtheroulde. Transférés en Angleterre, ils furent dépouillés de tous leurs biens. Henri Ier rentra en possession du château de Driencourt, et fit agrandir considérablement cette place, qui s’étendit même bientôt jusque sur les paroisses voisines de Nogent-en-Bray et de Quiévrecourt. Deux nouvelles églises s’élevèrent dans cette enceinte : l’une sous le vocable de Notre-Dame, et l’autre sous le vocable de Saint-Jacques.
           L’augmentation du nombre des habitants, qui mettait alors Driencourt en état de subir un long siège, ne contribua pas peu à attirer sur celle place les nombreuses calamités qui l’ont rendue si célèbre dans les fastes de l’histoire.
          Quoique fortes et menaçantes, les murailles dont Henri Ier l’avait entourée ne suffirent pas toujours pour la protéger. Après avoir été assiégée inutilement par le roi de France Louis-le-Gros, elle finit cependant par être prise en 1145, et c’est de cette dernière époque que date pour elle la longue série des malheurs dont nous allons esquisser le triste tableau.
          Emportée d’assaut en 1167, par Louis-le-Jeune, roi de France, qui la livra au pillage, à la dévastation et aux flammes, cette place fut prise de nouveau en 1174, par le comte de Flandre, qui la pilla également.
    Neufchâtel fut pris de nouveau, vers 1189, par Jean de Ponthieu, qui pour se venger de Henri II, roi d’Angleterre, dévasta une portion de la Normandie.
          Bientôt, cependant, on s’empressa de réparer les désastres que la guerre avait occasionnés en cette ville. Un particulier, nommé Robert Lebourguignon, y établit un hospice, dont la chapelle était desservie par une communauté de chanoines réguliers. (…)

         Driencourt ne jouit pas longtemps des bienfaits de la tranquillité. Le célèbre Jean-Sans-Terre, usurpateur du duché de Normandie et roi des Anglais, s’en empara en 1201.
          Trois ans après, Philippe-Auguste, roi de France, l’assiégea à son tour et s’en rendit maître après l’avoir brûlée en partie. Il attacha cette ville au domaine de la couronne, et la soumit à la vicomté d’Arques.
    C’est également à cette époque, que le nom de Driencourt commença à être remplacé par celui de Neufchâtel, qui, en peu d’années, prévalut entièrement. (…)
          Donné en douaire, en 1350, à la reine Blanche d’Evreux, seconde femme de Philippe de Valois [Suivant la tradition locale, la maison habitée à Neufchâtel par la reine Blanche existe encore aujourd’hui dans la rue Barbe, et appartient à M. J.-C. Gervais, ancien notaire.], morte en 1398, le domaine de Neufchâtel passa ensuite, au même titre, à Catherine de France, femme de Henri V, roi d’Angleterre. [En 1422, Catherine de France avait distrait du grand bailliage de Caux, Neufchâtel, Gournay et Gisors, et en avait formé un bailliage particulier, qui subsista jusqu’en 143S, époque de la mort de cette princesse.]

         Conquis en 1419 par l’année anglaise, Neufchâtel fut repris en 1449 par les Français, après le siège le plus meurtrier.
          A peine cette place, alors fort importante, s’était-elle relevée de ses ruines, que Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne, se présenta à son tour pour l’assiéger. C’était dans les premiers jours d’août 1472. Il y pénétra sans aucune résistance, et, durant trois jours, abandonna la ville au pillage. Il ne se retira qu’après l’avoir livrée aux flammes. Elle fut presque entièrement réduite en cendres. De Neufchâtel, les Bourguignons s’en allèrent brûler Longueville, le Fay, et aultres plusieurs lieux et villaiges du bailliages de Caulx.

         [Histoire ou Chronique scandaleuse de Louis XI, roy de France, in-12, Paris, 1620. Voici comment s’exprime cet ouvrage au sujet de la prise de Neufchâtel par le duc de Bourgogne :
         « ... Et allèrent lesdits (Bourguiynons) mettre et asseoir leur parc entre ladite place d’Eu et Dieppe, en un villaige nommé Ferrieres. Et illec depuis y séjourna bien grant pièce sans riens conquérir, sinon le neuf chastel de Nicourt où ils se boutèrent, peur ce que dedens n’y trouvèrent aucun qui leur contredist, et y furent par l’espace de trois jours, puis s’en allèrent, et au partir y boutèrent le feu et brûlèrent la ville et chastel, qui fut ung moult grant et piteux dommaige, car c’estoit une moult belle ville de guerre et grande... »
    ]
          Peu de temps après, Louis XI se rendit à son tour dans les environs de Neufchâtel, et son armée ravagea tout le pays jusqu'à la mer, afin, disait-il, d’affamer l’ennemi si on ne pouvoit l’arrêter. (…)
          Bientôt, aux calamités des 12e, 13e et 15e siècles, vinrent succéder celles de la Ligue. Neufchâtel éprouva toutes les horreurs de la guerre, à cette déplorable époque. Le 6 septembre 1589, Henri IV vint assiéger Neufchâtel. Les milices d’Abbeville et d’Amiens, qui s’étaient portées au secours de cette place, furent complètement battues et perdirent 700 hommes. Henri établit à Neufchâtel un gouverneur nommé Palcheul. Ce gouverneur fit raser, en 1591, l’église paroissiale de Saint-Jacques, par la seule raison, dit T. Duplessis, que cette église commandait au château.
          Cette précaution, qui n’était en réalité qu'un acte de lâcheté et de vandalisme, n’empêcha pas, l’année suivante, le duc de Parme de se rendre maître de la ville et du fort. Il imposa aux bourgeois des taxes
    énormes, et leur refusa en même temps toute espèce d’appui et de protection.
          Les plus affreux désordres éclatèrent bientôt dans cette ville, et des dissensions intestines la déchirèrent jusqu’en 1595, époque où Henri IV donna ordre de démolir le château et de raser les remparts.
          Cet ordre, qui ne reçut un commencement d’exécution qu’en 1596, fut bientôt suspendu ; mais, vingt ans après, Louis XIII le renouvela et le fit accomplir. Ce prince donna aux Pénitents de Neufchâtel les matériaux provenant des démolitions. Ces religieux s’emparèrent aussitôt des nobles débris de la vieille forteresse, et les employèrent à relever quelques-uns de leurs bâtiments qui tombaient en ruine. » [4]  

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY     « Ainsi s'explique son importance relative, puisque, pendant des siècles, sous le nom primitif de Drincourt, remplacé bientôt par celui de Neuf-Châtel, dont l'étymologie rappelle la destination belliqueuse, cette petite place de guerre, entourée de murailles garnies de tours et défendue par un château assez considérable, bâti sur une hauteur, au nord de la ville, dans une assiette rendue plus forte par les fossés profonds qui l'isolaient de tous côtés, comme on le voit encore aujourd'hui, cette petite place a contribué, pour sa part, à défendre la Normandie, d'abord contre la France, et la France, ensuite, contre les attaques de ses ennemis. Cet office, Neufchatel l'a rempli vaillamment pendant des siècles, et il a vu successivement les ducs de Normandie, les rois d'Angleterre, les rois de France, les ducs de Bourgogne, les Ligueurs, Henri IV et les Espagnols, au pied de ses remparts, pour s'en disputer la possession, les armes à la main. Sentinelle avancée de Rouen, son sort n'était pas indifférent pour notre ville, comme on le vit, une dernière fois, en 1592, quand, fidèle à Henri IV, elle tira ses derniers coups de canon contre le duc de Parme. Mais, après la démolition de son château, en 1595, son rôle diminue singulièrement d'importance, et c'est à peine si les historiens locaux ont pu signaler quelques autres faits saillants dans son histoire. 

         Comme dans toutes les places de guerre, surtout les petites, le sort des habitants de Neufchâtel et des environs ne fut pas heureux. Car, matériellement, la guerre alors était abominable ; le soldat ne subsistait que de rapines ; partout la maraude, le viol, le pillage; un pays traversé par une année nationale ou par une armée ennemie, était un pays ravagé; la peste suivait les armées en campagne ; guerre et brigandage étaient à peu près synonymes. On connaît, pour Neufchâtel, une partie des maux que la guerre lui a infligés trop souvent. 

         Mais derrière ses remparts et ses tours, au pied du château qui la protégeait, il y avait une cité, avec tout ce qui la constitue : des églises, des hôpitaux, des couvents, une commune et des échevins; l'administration de la justice comprenant une Vicomte, une Élection, un Siège de police, un Grenier à Sel, une Maîtrise particulière des Eaux et Forêts ; et puis, des procureurs, des avocats, des bourgeois, des marchands, des hôteliers, etc. Sur tous ces points, sauf le côté religieux, il règne, chez les divers historiens Neufchâtel, un silence presque absolu, faute, sans doute, d'avoir rencontré des documents qui permissent de les traiter avec certitude. » [2]

     

    Ci-dessus : Plan de Neufchâtel en 1744 d'après un plan de la baronnie de Saint-Vincent, archives du département de l'Eure H 1112 aimablement communiqué par le musée Mathon Durand de Neufchâtel-en-Bray.

     

    " Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime). Le Vieux Château

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY (Seine-Maritime) Neufchâtel-en-Bray, à une cinquantaine de kilomètres au NE de Rouen, est réputée tirer son nom du château qu’Henri Ier Beauclerc aurait édifié au sommet du coteau dominant la ville. Le site, connu sous le nom de Vieux Château, a été totalement démantelé au début du 17e s. et plusieurs fois remanié depuis. Il en subsiste aujourd’hui : une portion de fossé bien conservé, l’enceinte du château aménagée sur le rebord de coteau et un tertre, à l’extérieur du fossé.

     

    Ci-dessus, les fortifications et le château du Neufchâtel de Drincourt en 1592. Ne subsistent que la motte du château et les fossés. Photo extraite du site https://chateau-de-bellencombre.com/chateaux-forts-du-talou/

     

         La portion conservée, au nord, montre le fossé après la dernière phase de recreusement, dans les années 1620. Il présente un fond plat d’une dizaine de mètres, une ouverture en surface de 30 m et une profondeur de 8 m. L’enceinte, rognée sur ses pentes par l’urbanisation, a aujourd’hui un plan triangulaire, de 100 m de longueur pour 50 m de hauteur, et surplombe le relief immédiat d’une dizaine de mètres. Le tertre, situé à l’ouest de l’enceinte à l’extérieur du tracé du fossé, est de petites dimensions (moins de 5 m d’élévation et 5 m de diamètre sommital). Il correspond plutôt au cône d’effondrement d’une tour liée à la défense d’une porte qu’à une motte du château. L’étude du cadastre ancien et des sources écrites permet de discerner à Neufchâtel (primitivement Drincourt) plusieurs phases d’agrandissement et de fortification. L’occupation humaine débute au haut Moyen Âge et la fortification de la ville, peut-être d’époque franque, est attestée en 1040.  Un château (castellum), qui est peut-être l’œuvre d’Henri ier Beauclerc, est plusieurs fois mentionné à Drincourt au cours du 12e s., mais l’expression novum castellum n’apparaît qu’à la fin du 12e voire au début du 13e s. La construction du Vieux Château n’est donc pas à mettre au compte d’Henri Ier Beauclerc. L’aménagement du « Neuf Chastel » et l’accroissement conjoint de la ville forte sont soit l’œuvre des rois Plantagenêt, soit celle de Philippe Auguste. Neufchâtel-en-Bray a ensuite connu deux châteaux distincts : un château primitif au chevet de l’église Notre-Dame, englobé par la ville et à vocation résidentielle ; un château neuf au sommet du coteau, surplombant la ville et à vocation défensive. Les deux châteaux perdurent jusqu’aux guerres de Religion avant de disparaître, le premier par manque d’entretien au milieu du 16e s. et le second par décision royale au début du 17e s. (Relevé et étude : Daniel Étienne.) " [3]  

     

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         Ci-dessous, un article et des photos extraits du site du journal Paris Normandie, publié le 14/07/2016 : http://www.paris-normandie.fr/region/neufchatel-en-bray--une-maquette-de-la-ville-au-xvie-siecle-a-decouvrir-au-musee-mathon-durand-ND6317285

     

    Neufchâtel-en-Bray. La maquette représentant la ville au 16e siècle est désormais visible au musée Mathon-Durand.

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

         « Un travail minutieux réalisé par un passionné.L’occasion est belle, avec la prochaine visite guidée de Neufchâtel-en-Bray prévue samedi 16 juillet, de faire un tour dans la salle rénovée du deuxième étage du musée Mathon-Durand où la maquette représentant la Ville de Neufchâtel-en-Bray au 16e siècle est désormais visible. Elle donne une idée de la cité fortifiée qui était au carrefour des routes commerciales à l’époque d’Henri IV et des guerres de religion.

         « La cité devait faire entre 2 000 et 3 000 habitants, explique Inès Le Juez, responsable du musée. La maquette montre la ville avant la destruction des remparts qui a été ordonnée par Henri IV en 1596. Il y avait une tour sur la partie Est de la ville, mais nous ignorons toujours si la tour du donjon était ronde ou carrée. »

         Le musée lui-même est installé dans une ancienne maison bourgeoise datant de la fin du 16e siècle. Il a résisté aux nombreuses destructions de la ville. La salle du dernier étage a été remise à neuf et les poutres sont d’origine. Les sceaux des différents artisans sont toujours gravés sur les mortaises en bois.

     

    À partir des plans d’André Durand

     

         La réalisation de cette maquette a été décidée à l’occasion des journées du patrimoine de 2014 et un passionné d’histoire aux mains habiles, Gérard Bellet, de Neuville-Ferrières, a repris les plans d’André Durand pour reconstituer la ville au début de la Renaissance. Ceux-ci ont été réalisés au 20e siècle entre les deux guerres. « Neufchâtel-en-Bray a été presque totalement détruit durant la Seconde Guerre mondiale et de nombreux documents qui étaient dans l’ancien musée, situé dans le cœur de la ville ont été brûlés. Les plans sont d’ailleurs affichés sur les murs de la salle. Gérard Bellet a mis quinze mois environ pour faire la maquette de la ville et nous pouvons reconnaître les monuments qui ont traversé les âges comme l’église Notre-Dame. On peut se rendre compte que Neufchâtel-en-Bray a toujours le même aspect. Un citadin actuel ne se perdrait pas », détaille la responsable.

         Un commentaire apporte ses précisions historiques sur les différents lieux de la ville. « C’est un robot qui a été installé au plafond. Avec un spot lumineux, il indique les curiosités de Neufchâtel. Nous pensons à en faire une version anglaise. Par ailleurs, les personnes à mobilité réduite peuvent voir cette maquette à travers le film commenté dans une salle du rez-de-chaussée. »

         Pour décorer la salle du deuxième étage, des objets d’époque, dont un coq en fer du 17e siècle, ont été placés dans des vitrines dont certaines ont été données par Michel Kot. » [1] L. P.

     

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    Sources : 

     

    [1] Extrait de http://www.neufchatel.fr/tourisme/histoire-de-neufchatel-en-bray.html  Sources provenant du site Wikipedia et du Livre de Monsieur Pierre BOITEL « Histoire de Neufchâtel-en-Bray »

    [2] Extrait de Documents concernant l'histoire de Neufchâtel-en-Bray et des environs... par F. Bouquet, 1884. https://archive.org/stream/documentsconcern00bouq/documentsconcern00bouq_djvu.txt

    [3] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple, Thomas Guérin, Magali Heppe, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - p. 268-271 - Année de l'opération : 2007 https://journals.openedition.org/archeomed/22021

    [4] Extrait de la Description géographique, historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, Yvetot et Neufchatel suivie de l'histoire communale des environs de Dieppe - Partie 3 par Auguste Guilmeth - éditeur  :  (Paris) 183 8 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3214169x/f156.item.r=motte%20de%20Foucarmont

    [5] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.319 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Livre utile :

    Neufchâtel-en-Bray depuis le Moyen-Âge jusqu'en 1792, réimpression de l'édition de 1926, éd. Page de Garde, 2003, 248 p. ( ISBN 2-84340-248-4)

     

    Tous mes remerciements à Mme Inès Le Juez, responsable du Musée Mathon Durand de Neufchâtel-en-Bray pour les informations qu'elle m'a aimablement transmises.

     

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  • LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure) LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure) LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure) LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure) LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure)

     

         « La Forteresse de Damville (aujourd'hui disparue), simple tour entourée de fossés où coulait l'Iton, appartient à la Maison de Crespin. Elle est construite vers 1035, lorsque Guillaume le Conquérant succède à son père Robert Ier de Normandie. L'Échiquier de Normandie, tradition instituée par Rollon, y donne alors séance. Gilbert Ier de Crespin, baron de Tillières-sur-Avre et grand-père de l'abbé de Westminster, Gilbert Crispin, perd la forteresse, en 1173 contre Henri II d'Angleterre, qui la brûle, en 1188. Elle est rebâtie par Richard Cœur de Lion. Le projet de reconstruction est initié par l'évêque d'Évreux, Gilbert Fitz Osbern, sous le duché de Robert II de Normandie (présentés parfois sous les traits de Giselbert Ier et Robert le Diable). Elle passe entre les mains de Pierre de la Brosse, natif de Tours, ancien barbier de Louis IX puis premier ministre de Philippe III le Hardi avant que Philippe IV le Bel la donne à Mathieu IV de Montmorency. La tour est encore détruite par les Anglais au début du 15e siècle, pendant la Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449 durant la Guerre de Cent Ans. À la suite de l'invasion anglaise puis des guerres médiévales, l'emplacement du château resta longtemps une ruine, et ne fut rebâti qu'à la fin du 16e siècle ou au début du 17e. Elle est ensuite protégée par une muraille d'enceinte et trois portes dotées de pont-levis. À l'est la porte de Paris, à l'ouest celle de Verneuil, à l'ouest celle de Conches. Certains noms de rues actuelles nous renseignent sur l'emplacement des anciens remparts, comme la rue de la Citadelle, ou encore l'énigmatique rue du trou-au-chat : il s'agissait en fait d'un passage très étroit pratiqué dans la muraille, à mi-chemin entre les portes de Paris et de Verneuil. En 1552, Damville devient une baronnie. En 1610, Louis XIII fait Charles de Montmorency-Damville, le premier duc de Damville puis en 1694, Louis XIV fait de Louis-Alexandre de Bourbon, Comte de Toulouse, le second. La maison est revendue à Marie-Madeleine de la Vieuville, veuve de César de Baudean, comte de Parabere puis à Joseph Durey de Sauroy. » [1]  

     

    LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure)  LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure)

     

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         « [...] Le cœur ancien du bourg de Damville était autrefois entouré de fossés, comme décrit en 1610 (Arch. Nat. 273 AP 276 : « Érection de la baronnie de Damville en duché pairie » : « […] joignant le chasteau de laquelle il y a eu autrefois belle ville bien construite ceinte et close de murailles et fossés garnie de forteresse et faulxbourgs [...] ». En 1678, concession fut faite à un bourgeois d'un « petit ruisseau ou canal qui conduit l'eau de la rivière dans nos fossés » et en 1722 d'une partie des fossés de la ville, de 17 pieds de largeur (soit encore 5 à 6 m). A. Petit affirmait que dès 1778, toutes les fortifications avaient disparu, que les murs et fossés du bourg n'existaient plus et que ces lacunes furent comblés par la rivière (A. Petit, Notes historiques..., op. Cit.). Une dérivation artificielle de l'Iton, enveloppant la motte et l'église paroissiale, délimitait le bourg à l'ouest, au nord et nord-est ; les actuelles « rue des Remparts » et « rue de la Citadelle » marquaient les bords sud et est. Le plan terrier de 1780 montre l'ensemble de l'ancien réseau de canaux. Un bras contournait par le sud la « rue des Remparts » et rejoignait, au nord, le fossé du château derrière l'église. Des extensions vers l'est et vers le sud firent suite à ces ouvrages : au sud-est du bourg primitif – le « bourg sud », et un espace quadrangulaire à l'est de l'église – le « bourg nord ». Le plan de 1808 mentionnait précisément l'existence, au sud et à l'est, d'une levée de terre, avec la mention de « fossés du bourg » qui fut détruite avant 1838 (Arch. Dép. Eure, III PL. 167 et III PL. 1080.). À l'ouest et au nord, un canal aujourd'hui disparu longeait l'ancienne rue « de l'Hôtel-Dieu » pour rejoindre la motte, aux abords de laquelle il était encore en partie conservé en 1808. Enfin, un bras artificiel traversait également la ville en droite ligne et reliait l'enceinte orientale. Le bourg originel de Damville était donc inscrit dans une enceinte fortifiée, accolée et associée à la motte par un système de fossés en eau. Malgré les destructions substantielles de la guerre de Cent Ans, ces dispositions se pérennisèrent jusqu'au 19e siècle et sont aujourd'hui identifiables. » [2]  

     

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    LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure)

     

         " Damville a joué un rôle important dans l’histoire du duché de Normandie, puisqu’elle était une des trois forteresses placées sur la longue ligne de places fortes à la frontière du duché de Normandie et du domaine royal.

         Elle fût érigée sur une motte en 1035 par Gislebert 1er dit Crespin à qui le duc Robert le Diable avait confié tous les environs. C’était alors une simple tour entourée de fossés où coulait l’Iton.

         Brûlée en 1188, reconstruite puis démantelée par les Anglais au début du 15e siècle, la forteresse de Damville était protégée par un mur d’enceinte et trois portes dotées de ponts-levis.

         À la suite de l’invasion anglaise puis des guerres médiévales, l’emplacement du château resta longtemps une ruine, et ne fut rebâti qu’à la fin du 16e ou au début du 17e siècle, sur la motte féodale. Ce n’était qu’une modeste construction de bois et de blocage de silex, ayant plutôt l’apparence d’une demeure ou d’une ferme, et dont l’attribution était probablement de fournir un lieu de travail aux fonctionnaires des seigneurs du temps, mais peut-être aussi une résidence à la famille Montmorency.

         Appelé par mes habitants de Damville le Vieux-Château, propriété privée depuis des lustres, le bâtiment fut acquis par la municipalité, et on évoqua le projet, vite abandonné, d’y abriter un musée de la Ville.
    Le Vieux-Château fut détruit dans les années 1980 et depuis, le site qui a été dégagé, permet de voir, autour de la motte féodale ceinturée d’une part d’un mur à contreforts, les fossés où circule l’eau détournée de l’Iton, et l’emplacement du pont-levis qui en protégeait l’accès. " [4]

     

    Photo ci-dessus extraite de ce même article http://mesnils-sur-iton.fr/Sites.html

     

    Parcours historique de DAMVILLE

         « Le temps d’une promenade à pied, laissez-vous charmer par l’histoire de Damville, ses différents sites et vestiges. Ce parcours a été conçu par la Maison Cantonale Jacques Villon et la bibliothèque cantonale Anne Franck, avec la participation d’un groupe de bénévoles dans le cadre des journées du Patrimoine. » [3]

     

     

    « Frontière du pays chartrain.

     

          La petite rivière d'Avre, coulant pendant soixante-dix kilomètres dans une étroite vallée, entre les plaines de l'Evrecin et celles de la Beauce formait de ce côté un fossé naturel et délimitait la frontière d'une manière qui n'a jamais varié.

    Avra licet parva Francorum dividit arva.

          Les châteaux de Chennebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux. Dans plusieurs endroits où la rivière encore faible ne formait pas un obstacle suffisant, le roi Henri II avait fait creuser de longues lignes de fossés avec un rempart de terre. M. de Caumont les signale dans les communes d'Irai, Chênnebrun, Saint-Christophe et Courteilles, où ils portent le nom de Fossés-le-Roi. Il engage à les étudier dans leur ensemble et par rapport avec les forteresses voisines. À une dizaine de kilomètres en arrière, le cours de l'Iton et les châteaux de Bourth, Cintray, Condé-sur-Iton, Breteuil et Damville formaient une seconde ligne parallèle à la première. Une troisième consistait dans les trois fortes places de Laigle, Conches et Évreux, reliées par le cours de la Risle et par les forêts de Breteuil, de Conches et d'Évreux. Cette frontière fut rarement attaquée avec succès, et plus d'une fois, particulièrement en 1119, Breteuil fut le bouclier de la Normandie. » [5] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de La Frontière normande de l'Avre : De la fondation de la Normandie à sa réunion au domaine royal (911-1204) par Astrid Lemoine-Descourtieux, 2011 ; page 260 https://books.google.fr/books?id=x2VDAgAAQBAJ&pg=PA81&dq=damville+eure+ch%C3%A2teau&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwib6df3lr7OAhVFWhoKHdAqAxI4ChDoAQhSMAg#v=onepage&q=damville%20&f=false

    [3] Extrait de http://www.mairie-damville.fr/Le-patrimoine.html

    [4] Extrait de http://mesnils-sur-iton.fr/Sites.html

    [5] Extrait du Congrès archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques ; éditeur : Derache (Paris) / A. Hardel (Caen), 1876.

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  • LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

         Le premier château de Courcy était probablement bâti de terre et de bois. Les fortifications étaient conçues avec une succession de trois enceintes : une première enceinte entourait le village, une autre la basse-cour et la dernière qui seule aujourd'hui subsiste constituait le cœur de la forteresse. Caractéristique de l'architecture militaire des 12e-13e siècles, ce monument est actuellement en danger du fait de l'absence de mesures de protection, alors même qu'il fait l'objet d'une inscription à l'inventaire des monuments historiques depuis 1975... [NdB]

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

    Ci-dessus une photo aérienne de Francis Cormon extraite de https://www.mongr.fr/trouver-prochaine-randonnee/suggestion/gr-223-de-montebourg-a-l-anse-du-brick

     

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)  LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

    Plan hypothétique du site du château de Courcy ; blason de la famille de Courcy par I, Regulus, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2410622

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     « La fondation de la baronnie de Courcy remonte à Robert de Courcy, fils de Baudric le Teuton. Ce dernier est venu, au début du 11e siècle, se mettre au service du duc de Normandie Richard II, qui en échange lui donne la terre de Courcy. Ce sont ses descendants et son fils Robert, le premier, qui prennent le titre de baron de Courcy. Ils ont en leur possession une des plus importantes baronnies du duché, comprenant trente-deux paroisses et cinquante-six fiefs. Ils occupent de très hautes charges au sein du duché ; ils siègent à l’Échiquier et Robert III et Guillaume de Courcy accèdent même au titre de sénéchal de Normandie.

         Le château de Courcy est l'œuvre de cette illustre famille. Cependant, des fortifications existent sans doute déjà à l'époque gallo-romaine, non loin de l'emplacement du château actuel. Courcy étant situé sur une voie qui menait à Jort et à la frontière des territoires des cités de Lisieux et Sées, plus tard aux limites des diocèses de ces mêmes villes, le lieu est particulièrement exposé aux attaques. Lorsque Baudric le Teuton reçoit cette terre, on ne sait par quel système de fortifications le site est protégé. 

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     La première mention du château de la famille de Courcy apparaît dans " l'Histoire ecclésiastique ", d'Orderic Vital, vers 1136-1141, avec la relation du siège du château en 1091, qui oppose Richard de Courcy et son allié Hugues de Grandmesnil à Robert de Bellême, aidé par le duc de Normandie Robert Courteheuse. Dans ce texte, il est fait mention de nouvelles fortifications. Richard de Courcy, petit-fils de Baudric le Teuton, défend donc son château, qui vient récemment d'être reconstruit ou renforcé. Cette construction, à la fin du 11e siècle, est probablement encore en terre et en bois, mais assez solide pour résister à deux mois de siège.

     

    Gravure ci-dessus par Engelmann (photographie 2008 par Pascal RADIGUE) — Atlas des "mémoires de la société des antiquaires de Normandie", 1826, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4419213

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

    Photos ci-dessus par Gilloudifs

     

        Les ruines du château actuel sont datées du 12e et du 13e siècles. À l'origine, il comprenait trois enceintes. L'enceinte extérieure, dont il ne reste plus de traces, englobait le village. Elle était défendue par des fossés, peut-être même par des palissades. La deuxième protégeait la basse-cour. Quelques vestiges sont conservés : la porte d'entrée du 13e siècle et les fossés à plusieurs endroits. Les tours ont été démolies à la fin du 18e siècle. La troisième et dernière enceinte constitue le château proprement dit. Elle a été endommagée dans la première moitié du 17e siècle, lorsque le cardinal de Richelieu ordonne la destruction de la forteresse. Les agents de ce dernier font alors sauter les murs et les tours à la poudre, ne provoquant finalement que des brèches. A la suite de ces événements, le château est abandonné et abrite aujourd'hui une exploitation agricole.

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     L'enceinte, prenant la forme approximative d'un carré, est protégée par des fossés alimentés en eau par un ruisseau, nommé le Douet de Houle et par d'épaisses murailles, de dix mètres de hauteur environ et d'un mètre soixante-dix d'épaisseur, renforcées à l'origine par douze tours. Il ne subsiste que neuf tours rondes et une tour carrée. L'entrée au sud-ouest est défendue par deux tours rondes, qui l'encadrent. À l'extérieur, le rempart et les tours forment un talus à leur base. Les murs sont construits en petits moellons de pierre calcaire. L'ensemble du château fort est daté du 13e siècle. Il est caractéristique de cette époque, notamment, avec la succession de trois enceintes défensives, l'adoption, pour la dernière enceinte, d'un plan polygonal régulier, flanqué de tours circulaires et la présence d'un talus de base.

     

    Gravure ci-dessus extraite de la Statistique Monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont, 1859.

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     Cependant, certaines parties de la forteresse sont plus anciennes et semblent remonter au 12e siècle : la chapelle Sainte-Catherine, aménagée dans un tour sud-est de l'enceinte, la partie basse des murs, à proximité de la chapelle, appareillée en arête de poisson et la tour carrée, dans le rempart nord-est.

         La chapelle datée du milieu du 12e siècle, par son système de voûtement, se situe actuellement entre la maison d'habitation de la ferme et un bâtiment d'exploitation agricole. De l'extérieur de l'enceinte, sa présence n'est signalée que par une fenêtre plein-cintre appareillée en pierre de taille. L'intérieur minuscule de la chapelle se termine par une abside semi-circulaire éclairée par la baie fortement ébrasée qui donne sur l'extérieur du château. L'abside est couverte par une voûte en cul-de-four, portée par deux branches d'ogives à trois tores, qui retombent sur des culs-de-lampe en ciment. Les deux nervures s'achèvent dans un énorme arc doubleau, qui s'appuie sur des piliers engagés d'un mètre cinquante de large. Cet arc, qui marque la limite de l'abside, permet de soutenir le poids de la partie supérieure de la tour. Devant l'abside, un petit espace est surmonté également de deux branches d'ogives à trois tores, portées par des culs-de-lampe en ciment, mais ces nervures s'achèvent par une clé de voûte sculptée, incrustée dans le mur de la façade. La chapelle n'est qu'en partie romane, elle a subi d'importantes transformations aux 15e et 16e siècles. À cette époque, elle est raccourcie. La travée, qui précède l'abside, est alors scindée en son milieu par un mur, qui constitue la façade aujourd'hui et la clé de voûte se retrouve donc intégrée dans ce mur. La façade actuelle présente une porte arrondie moulurée, sous un fronton, garni de choux frisés, encadré de pinacles et sculpté en son centre d'un écu gravé aux armes des d'Aussonvilliers, seigneurs de Courcy au 16e siècle. Une fenêtre à meneau de style flamboyant surmonte le fronton. L'ensemble de cette façade est intégré dans un arc plein-cintre, qui est, en fait, l'ogive centrale de la voûte sexpartite de l'ancienne travée romane, qui précédait l'abside. La chapelle était donc plus grande au 12e siècle. L'appareil en arête de poisson à la base du mur du bâtiment agricole, perpendiculaire à la façade de la chapelle s'élève jusqu'à hauteur du sol de l'oratoire sur une longueur de sept mètres environ. La présence de ses arêtes attesterait que la chapelle était non seulement plus longue, mais qu'elle mesurait sept mètres de plus et qu'elle se trouvait à l'étage. D'autres éléments ; la présence notamment à gauche de la façade d'un autre arc plein cintre défiguré et d'arêtes de poisson à la base de ce mur, atteignant également le niveau du sol de la chapelle, permettent de supposer l'existence d'une structure contemporaine au petit édifice religieux. À l'intérieur de l'oratoire, dans les murs nord-est et sud-est de la demi-travée, sont conservés les vestiges de deux arcs plein-cintre, témoignant peut-être de la présence, à l'origine, d'un transept ou d'un passage dans la chapelle.

         La tour carrée, en mauvais état, est probablement aussi du 12ème siècle. Elle est constituée d'un blocage épais d'un peu plus de deux mètres d'épaisseur. À l'intérieur, des trous carrés, situés à trois ou quatre mètres du sol, recevaient sans doute l'extrémité des poutres d'un plancher.

         Le château fort de Courcy, pour l'essentiel du 13ème siècle, mais dont les vestiges les plus anciens datent de l'époque romane, témoigne des profonds changements, qui s'opèrent entre l'architecture militaire du 12e siècle et celle du 13e siècle. » [1]  

     

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    Photos ci-dessus par Gilloudifs

     

    Légende :

     

         " Courcy, commune proche de Saint-Pierre-sur-Dives, était autrefois un point fort du territoire de la Basse-Normandie défendu par une forteresse constituée de plusieurs enceintes. On n'y découvre aujourd'hui que les vestiges du château fortifié, vestiges utilisés comme bâtiments de ferme. Si une chronique historique (Ordéric Vital : Histoire de la Normandie) cite Courcy dans un récit de mesnie Hellequin, c'est-à-dire à propos d'une apparition dans le ciel d'une « chasse fantastique » d'un tumultueux défilé d'âmes damnées, la commune se signalait aux siècles passés par la fréquentation, lors de pèlerinages réputés, de populations ferventes du culte de Saint-Féréol. Ajoutons que la chapelle de la forteresse dédiée à Sainte-Catherine attirait, comme il est de coutume, les filles qui, pour obtenir la faveur d'un mariage, venaient planter des épingles dans la statue de la sainte.

         Mais c'est un récit romanesque qui retiendra notre attention. Les seigneurs de Courcy étaient de puissants personnages. L'un d'eux, Richard, participa à la conquête de l'Angleterre aux côtés de Guillaume le Conquérant. Il siégeait à l'Échiquier de Normandie et son nom figure dans les chartes de diverses abbayes. L'un de ses descendants, au temps des croisades, se révéla un guerrier redoutable et surtout un homme cruel qui ne rêvait que meurtres et pillages, cherchant querelle à tout propos pour satisfaire ses instincts belliqueux. Cette cruauté a donné cours à une légende. Le sieur de Courcy avait une fille. Au lieu de chérir son enfant, il la tenait enfermée dans l'une des tours de la forteresse, par volonté de la garder près de lui et plus précisément pour ne point la céder en mariage à l'un de ses voisins. Or il arriva qu'un jeune comte, participant à une partie de chasse aperçut la belle Demoiselle penchée à la fenêtre de sa chambre.

         A la fois conquis et intrigué, il s'empressa de s'informer du sort de la jeune fille. Quand on lui révéla qu'elle était la propre fille du seigneur de Courcy et qu'elle était contrainte de subir par la volonté de son père cette existence de recluse, il n'eut qu'une seule pensée, farouche et chevaleresque, celle de la délivrer. Connaissant la force de l'adversaire qu'il aurait à combattre, le jeune homme s'ingéniait à trouver le moyen le plus sûr pour réussir son entreprise lorsque le son lui vint en aide. Il apprit que le maître de Courcy se préparait à partir, avec ses meilleurs soldats à la prochaine croisade, plus d'ailleurs pour assouvir son caractère guerrier que pour engager sa foi. Le lendemain du départ des troupes de Courcy, le jeune comte alerte ses amis, aussi hardis chevaliers que lui-même assiège le château, s'en empare, délivre la prisonnière et l'emmène en sa propre demeure. La suite est sans surprise. Les deux jeunes gens se marièrent et vécurent des jours heureux. Vous imaginez que la légende ne se termine pas là. Le sieur de Courcy découvrant à son retour, l'audacieux enlèvement de sa fille entre dans une colère féroce et jure de se venger cruellement. Sans plus tarder il regroupe ses soldats et met le siège devant le château de son ennemi, dont la garnison bien aguerrie et renforcée en prévision du siège repousse les premières attaques. La rage de de Courcy n'en est que plus violente. Il projette de mettre le feu au château. Après réflexion, fort de l'expérience acquise en Terre sainte, il conçoit de bâtir une haute tour en bois afin de s'introduire dans la place. Les travaux sont vivement menés. Un matin, au petit jour, le sieur de Courcy décide de donner l'assaut. Les soldats sont rassemblés au pied des échelles. Certains sont déjà engagés à mi-hauteur, lorsque la porte du château s'abaisse et, qu'au triple galop, une monture emporte le jeune comte et son épouse. De Courcy, furieux, ne songe plus qu'à rejoindre les fugitifs. Il organise la poursuite. Le comte qui a réussi à prendre une certaine avance sait très bien que son cheval, sous la double charge qu'il porte, ne pourra résister longtemps à la course effrénée qu'on mène derrière lui. Il s'engage dans un profond ravin qu'il connaît parfaitement. Là, cachés dans l'épaisseur des buissons de ronces et aidés par les esprits bienfaisants qui protègent toujours les amoureux, les jeunes époux entendent passer la meute des soldats. Rebroussant aussitôt chemin, le comte met sa monture au galop et chevauchant toute la journée trouve à la nuit tombée refuge chez l'un de ses cousins. Le seigneur de Courcy faute de pouvoir retrouver les fugitifs, retourne au château assiégé avec la volonté de tuer jusqu'au dernier les soldats de ce jeune homme qui s'est joué de lui avec une telle audace. Mais en son absence ses troupes harcelées ont dû lever le siège. Dépité, harassé, le cruel seigneur regagne son antre de Courcy. Pris d'une fièvre ardente il meurt quelques jours plus tard. Ses hommes, mercenaires sans vergogne, se disputent ses biens et disparaissent sans lui assurer, dit-on, une sépulture. On dit aussi que pendant longtemps, les soirs d'hiver, on enten-dit dans les couloirs du château des plaintes ou plutôt des cris. La mort n'avait pas apaisé la colère du féroce guerrier, ni assouvi son désir de vengeance. " [2]

     

    Protection

     

         " En 1975 les « parties subsistantes de l’ancien château y compris le portail sur le chemin de Tôtes et le portail de la deuxième enceinte » sont protégées au titre de l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 07/02/1975). " [4]

     

    A proximité

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     " L’église Saint-Gervais Saint-Protais a été construite sur deux époques. Le chœur est roman, tandis que la nef et le clocher-porche ont été reconstruits au 18e siècle. Grande baronnie de Normandie, les seigneurs de Courcy ont très certainement participé à sa construction pour rivaliser avec les grands édifices religieux du duché. Symbole encore visible de cette volonté, le mur sud du chœur comporte des motifs décoratifs rares en Normandie qui lui valent d’être inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Autres raretés : au sommet du pignon oriental du chevet se trouve un lion roman et une chaîne de Saint-Léonard du 11e siècle fait l’objet d’un culte pour les rhumatisants et les enfants chétifs à l’intérieur de l’église.

         L’église et le village étaient situés dans la troisième et dernière enceinte du château fort des puissants barons de Courcy. " [3]

     

         Un dossier pédagogique sur le château de Courcy a été établi par le Service Départemental d'Archéologie du Calvados en 1997 : http://www.etab.ac-caen.fr/discip/action_culturelle_academique/serviceseducatifs/pdf/dossier_courcy.pdf

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/Plaine_falaise/Morteaux-Couliboeuf/01-05courcy/courcy.htm

    [2] Extrait de Légendes de Basse-Normandie – inventaire communal - par Edouard Colin, Charles Corlet Editions, 1992

    [3] Extrait de https://www.paysdefalaise.fr/commune/courcy/ 

    [4] Extrait de Wikipédia 

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-calvados-chateau-a-courcy-chateau-fort-courcy.html

    O  https://books.google.fr/books?id=GeQAAAAAYAAJ&pg=PA102&lpg=PA102&dq=Ch%C3%A2teau+de+Courcy+Calvados&source=bl&ots=TN0NPSt4Jm&sig=RrUqbDB-Fj8AYhNHdXCh5orobfE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwis0d7ok8POAhUsK8AKHVE2CU04FBDoAQhDMAY#v=onepage&q=Ch%C3%A2teau%20de%20Courcy%20Calvados&f=false

    O http://mes-vieux-chateaux.blogspot.fr/2016/08/le-chateau-de-courcy.html

    O https://chateauxfaure-et-faureteresses.com/courcy.html

     

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    2 commentaires
  •      C'est à la recherche d'un petit ensemble castral quasiment disparu que cet article vous convie ici. Il s'agit d'un bourg médiéval situé dans la Manche : Saint-Pierre-de-Sémilly où subsistent quelques traces de son glorieux passé... On découvre dans ce village aujourd'hui : 

         O Les ruines d'un château vraisemblablement construit au 11e siècle où ont séjourné Henri Ier Beauclerc, Henri II Plantagenêt et Richard-Cœur-de-Lion, rasé après la guerre de Cent Ans.

         O Un château de style Renaissance, inscrit aux Monuments historiques.

         O Une église dédicacée à Saint-Pierre du 12e siècle inscrite aux Monuments historiques. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche) LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche)

     

    " Les premiers seigneurs de Semilly

     

         On connaît plusieurs Semilly depuis 1056, agissant dans l'entourage du duc, dans celui de l'évêque de Bayeux, dans celui du vicomte du Bessin, ou bien comme parents de la famille des du Hommet, connétables de Normandie. Ils possèdent des terres en Cotentin, disposent, on l'a vu, de l'église de La Barre-de-Semilly, se déclarent seigneurs d'Aunay et sont parmi les bienfaiteurs privilégiés de Notre-Dame d'Aunay, mais à aucun moment, et en dépit d'un texte qui serait conservé dans les archives de la famille de Mathan et qui permettrait de placer en 1096 la construction du premier château, on ne peut les rattacher directement au château de Saint-Pierre-de-Semilly. Le premier texte où l'on trouve mention de celui-ci est un acte de l'époque de Henri II par lequel Geoffroi de Clinton, shérif du Warwickshire dans les années 1128-1130, camérier et trésorier peu de temps auparavant, concède à un certain Giffard de Lucerna un bien en Angleterre que le frère de ce dernier, Robert, avait déjà tenu " en raison d'un service spécial qu'il avait exécuté pour le dit Geoffroi dans son château de Semilly ". On trouve, à 4 km au Nord-Ouest de Saint-Pierre-de-Semilly, une commune nommée La Luzerne, endroit dont sont très vraisemblablement originaires les personnages en question. Le château de Saint-Pierre-de-Semilly serait donc le chef-lieu des possessions normandes des seigneurs de Kenilworth, leur " château familial ".

         Geoffroi de Clinton devait son ascension à Henri Ier, qui donna des terres en Angleterre à des hommes venus du Cotentin, son domaine antérieur, et fit partie de ce groupe d'hommes que, selon Orderic Vital, " il tira de la poussière " et dont il s'assura ainsi la fidélité. À son tour, il fit bénéficier les membres de sa maison normande de sa faveur et, par exemple, inféoda à Henry de Semilly Radford Semele (qui tient son nom de son détenteur) dans le Warwickshire. On pense généralement que Geoffroi de Clinton, comme il avait édifié dans cette même région les château de Kenilworth et de Brandon, fit construire en pierre le château de Semilly qui présente effectivement des caractères, tant pour ce qui concerne l'implantation que la disposition, très proches de ceux des deux châteaux anglais. Et c'est au fils de Geoffroi que l'on doit, à Kenilworth, le barrage de petits cours d'eau qui encadrent le château et l'aménagement de deux grandes pièces d'eau. La familiarité et faveur du souverain anglais explique sans doute que plusieurs rois (Henri Ier, Henri II et Richard Cœur de Lion) sont dits avoir séjourné à Saint-Pierre-de-Semilly et y avoir daté des chartes (Henri Ier en 1106 et Henri II en 1154).

    Quelques éléments historiques

     

    Sur le château

     

         Sans que l'on sache de quelle façon les choses se sont produites mais en remarquant qu'il en est de même en Angleterre, pour Kenilworth, par exemple, dont Henri II a pris possession aux alentours de 1176, Saint-Pierre-de-Semilly est en la main du roi en 1198, puisqu'à cette date le bailli du Bessin, Guillaume Poignard, rend compte à l’Échiquier de 72 livres pour lui-même et ses associés pour la vente du parc de Semilly, preuve que le fief et ses appartenances qui, selon Stapleton, avaient été concédés par le roi à l'évêque de Bayeux en 1180, avaient été ré-annexés aux domaines de la couronne. " [1]

     

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    Photos 1-2-3 extraites de http://www.histoirenormande.fr/le-chateau-abandonne-saint-pierre-de-semilly ; Photos 4-5-6 extraites de By Pimprenel - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48288013  https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48288017  https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48288014

     

         " Le 23 septembre 1199, Thomas Maufiliâtre, qui gardait le château, reçut l'ordre du roi, pour des raisons dont la nature précise nous échappe de le remettre au comte de Chester qui devait le tenir pendant le bon plaisir du roi et fournissait des cautions. Le 11 avril 1203, à Vire, suspect de trahison, Ranulf de Chester dut rendre le château au roi et fournir caution et otages ; avec Robert de Tresgoz, Hugues de Chaucombe fut envoyé à Saint-Pierre-de-Semilly pour en prendre possession, et ayant reçu ordre d'y demeurer avec sa famille et de fortifier solidement la place. Le 8 mai 1203, par lettres patentes datées de Falaise, après avoir reçu des assurances de fidélité et l'engagement de cautions, le roi Jean Sans Terre commande à Hugues de Chaucombe de livrer immédiatement à Ranulf, comte de Chester, le château de Saint-Pierre-de-Semilly. Le fief tomba dans les mains de Philippe Auguste lors de l'annexion de la Normandie et, en 1259, Louis IX le concéda à Richard de Parfouru, à titre de ferme perpétuelle, avec toutes ses dépendances, moulin, four, terres, prés, étangs et les rentes et redevances. " [1]

     

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    Sur le bourg

     

         Pour ce qui est du bourg lui-même, dont on ignore la date de fondation, beaucoup de pièces de terrain dans l'agglomération portent la dénomination village de Semilly ou le Bourg , et les terres voisines avaient le privilège de franche bourgeoisie, mais, en matière d'attestation textuelle, il faut attendre 1316 et la rédaction du Livre Pelu, registre des revenus du roi dans la vicomté de Bayeux, conservé à la bibliothèque municipale de Bayeux, pour posséder des mentions explicites. Au recto de la page 49, il est question de "Saint-Pierre-du-Chastel", bien différencié de La Barre-de-Semilly, de la "ville de Semilly", du "tenement deu bourgage de Semilly", avec "94 masures et demie et 93 acres et demie et sont les masures en la ville en baille du chastel et les acres joustent la ville", et du "tenement qui est appeley le vilage" dont les habitants doivent, entre autres, des services de boeufs au four et au moulin ou du curage sous la roue du moulin. Cette dualité - village, bourgage -, Lucien Musset l'a montré, se retrouve partout où, au 12e siècle, un bourg s'est développé.

         Il faut signaler également qu'il existait anciennement à Semilly un hôpital qui recevait les pauvres et les passants, et enfin que, jusqu'à une époque récente, une importante foire intéressant toute la région, mais dont on ne peut attester l'origine, se tenait chaque 16 mai dans le village de Saint-Pierre-de-Semilly. On sait (A. Debord a souligné l'importance de ce fait) que le seigneur créant un bourg dote fréquemment celui-ci d'une foire ou d'un marché dont il escompte un profit fiscal. La foire de Saint-Pierre représentait sans doute la continuation d'une pratique plus ancienne attachée à l'existence du bourg et dont on n'a pas conservé d'autre souvenir. » [1]  

     

    LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche)  LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche)

     

    Plan de situation du château de Semilly ; Blason de la famille de Semilly, de gueules à l'écusson d'argent accompagné de six fermaux d'or posés 3, 2 et 1, extrait de https://man8rove.com/fr/blason/cktxcsp-semilly

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    LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche)Ci-dessous un article de Natalie Lecornu-Baert et une photo extraits du site Ouest-France du 2 octobre 2013 : http://www.ouest-france.fr/normandie/une-histoire-de-famille-qui-perdure-depuis-700-ans-1415079

     

    Une histoire de famille qui perdure depuis 700 ans

     

    LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche)

     

        Aux portes de Saint-Lô, à Saint-Pierre-de-Semilly, les de Mathan habitent le château depuis le Moyen Âge. L'actuel propriétaire des lieux s'est promis de ne pas décevoir ses aïeux.

     

    Des barons à saint Louis


         Situé au croisement de deux voies romaines (Isigny-Vire et Bayeux-Saint-Lô), un premier château aurait été construit à Saint-Pierre-de-Semilly vers 1096. Ces terres passeront ensuite de barons anglo-normands au roi d'Angleterre Jean sans Terre, puis au roi de France, saint Louis. Ce dernier les offre au seigneur de Parfouru. On est en 1259, la famille de Mathan va bientôt entrer en scène.


    Compagnon de Guillaume


         Vraisemblablement originaire de Mathieu, à côté de Caen, descendant de compagnons de Guillaume le Conquérant, un Jean de Mathan épouse en 1332 Jeanne de Parfouru. Dans sa dot, elle apporte les terres de Saint-Pierre-de-Semilly. Elles ne quitteront plus le giron de la famille. En 1569, Georges de Mathan, gouverneur de Saint-Lô, et son épouse Claude des Asses, font ériger l'actuelle bâtisse.


    Marquis sous Louis XIV


         « On est dans un mille-feuille d'histoire », résume sept siècles plus tard Raoul de Mathan, actuel propriétaire du château. Il compte parmi ses ancêtres un prieur créateur « des droits de marais », des chevaliers de Malte, le premier marquis de Mathan sous Louis XIV, un chambellan de Napoléon pair de France sous Louis XVIII. « Le château a toujours été habité. Il y a eu jusqu'à 70 personnes vivant sous ce même toit. Tout au long des siècles, mes aïeux ont tout fait pour que Saint-Pierre demeure dans la famille. Le droit normand y a aussi contribué. »


    LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche)Pillé en 1944


         La Seconde Guerre mondiale aurait pu lui être fatale. Occupé par les Allemands, puis pris dans les affrontements de la bataille de Saint-Lô, le château a été endommagé par des obus. Évacué pendant un mois et demi, pillé, « il a été entièrement réparé après-guerre ».


    Attaqué par la mérule

     

         Unique interruption dans la présence des de Mathan à Saint-Pierre, la propriété est inoccupée entre 1969 et 1992. « Mon père Philippe de Mathan, qui vivait à Carentan, en hérite. Mais décède en 1995. » Raoul devient propriétaire. « Je travaillais à l'époque à Lyon. » En 1997, une poutre porteuse de la charpente cède, grignotée par la mérule. Le toit s'affaisse. « J'ai commencé à suivre le chantier à distance. »


    Un pari fou 


         En 2010, Raoul de Mathan, en recherche de travail, choisit de revenir vivre à Saint-Pierre pour remettre en état le château. Il s'installe dans le logis, épargné par la mérule, avec son épouse et ses quatre enfants. Un pari fou, « mais il aurait été criminel de ne pas essayer ! » Depuis, il consacre une grande partie de son temps et de ses ressources à faire revivre, petit à petit, la propriété. Inscrit aux Monuments historiques, le château a pu bénéficier d'une aide de 10 000,00 € de la part de la fondation des Vieilles maisons françaises pour la restauration d'un mur. « On peut fantasmer sur la vie de château l'été, mais l'hiver, c'est tout autre chose... »


    Regard des ancêtres
     


         Raoul de Mathan est conscient que son projet est sans doute celui de toute une vie. Mais dans les moments de découragement, « je sens sur moi le regard de mes ancêtres... Et je me dis que je ne peux pas faire moins bien qu'eux ! »
    [2]

    O-F Nathalie LECORNU-BAERT.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche)  LES REMPARTS DE SAINT-PIERRE-DE-SEMILLY (Manche)

     

    Plans ci-dessus extraits : à gauche de www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/50045f.pdf ; à droite de http://www.wikimanche.fr/Fichier:Saint-Pierre-de-Semilly-bourgcastral001.gif

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.wikimanche.fr/Saint-Pierre-de-Semilly

    [2] Extrait d'un article de Natalie Lecornu-Baert et une photo extraits du site Ouest-France du 2 octobre 2013 : http://www.ouest-france.fr/normandie/une-histoire-de-famille-qui-perdure-depuis-700-ans-1415079

     

    Bonnes pages :

     

     

    O Extrait de l'article les Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche - arrondissement de Saint-Lô, p. 187-319, par Charles de Gerville in les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie ; Editeurs Mancel (Caen) / Ponthieu et Delaunay (Paris), 1829https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200047d/f272.item ; On trouvera également dans ce blog l'article de Gerville à cette adresse : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-saint-lo-2-a212523825

     

    O Fiche sur Saint-Pierre de Semilly, ci-dessous, extraite de : www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/50045f.pdf :

     

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    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)      « Gisors, est l’ancienne capitale du Vexin normand, au confluent de l'Epte, de la Troesne et du Réveillon. Sa possession donna lieu à des luttes fréquentes entre les ducs de Normandie et les rois de France. (…)

         En 1097, Guillaume-le-Roux (fils de Guillaume le Conquérant) et Robert de Bellême commencent la construction du « château fort » de Gisors pour défendre la porte de la Normandie. La forteresse était déjà importante puisqu'une enceinte fortifiée entourait une « place » de trois hectares. »

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     Trois traités y furent signés entre la France et l'Angleterre en 1113, 1158 et 1180. Blanche de Castille posséda Gisors au 13e siècle, puis Blanche d’Évreux au 14e et Renée de France, fille de Louis XII, au 16e siècle. Le comté de Gisors fut érigé en duché en 1742.

     

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    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     La ville de Gisors fut entourée successivement par deux enceintes urbaines.

         La première est bâtie durant la seconde moitié du 12e siècle par le roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt. L'enceinte suit parfaitement le cours de l'Epte, la rivière servant de douves naturelles, mais aussi de frontière entre le royaume anglo-normand et français. La muraille enveloppait le centre historique, alors percé de quelques venelles étroites. Il n'en subsiste qu'une tour et quelques pans de murs accolés à la tour du Prisonnier.

         La deuxième enceinte est bâtie au 13e siècle. En effet, une fois la ville prise par les Français, la frontière matérialisée par l'Epte n'a plus aucune utilité. La ville va donc s'étendre vers l'est, au-delà de la rivière, autrefois frontière. " [1]  

     

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    Blason par User:Spedona le 01/01/2007Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona le 01/01/2007., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1515439

     

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    Monument Historique classé en 1862

     

           " Dès 1097, sous le règne du deuxième fils de Guillaume le Conquérant, débute la construction d'une imposante motte de terre entourée de fossés, sur laquelle reposait probablement une tour de bois entourée d'une palissade. Cette fortification est destinée à protéger les possessions normandes du roi d'Angleterre face aux velléités du roi de France. La forteresse, véritable place frontière et verrou oriental de la Normandie, s'inscrit dans une vaste campagne de fortifications de la vallée de l'Epte, limite naturelle entre les deux royaumes. 

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     Au cours de la première moitié du 12e siècle, les principaux éléments de fortifications en pierre remplacent ceux en bois : la tour de guet devient un donjon octogonal massif, la fragile palissade, une enceinte en pierre nommée chemise, qui contient chapelle et cuisine.

         Sous Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre et duc de Normandie, une seconde campagne de travaux est entamée.

     

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    Ci-dessus, photos extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         Une vaste enceinte, longue de plus de 800 mètres et protégée par huit tours, enveloppe le donjon central. Ces dernières présentent une grande diversité et des innovations architecturales majeures : tour quadrangulaire à bec, tour en u, tour circulaire à plusieurs niveaux d'archères.

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)

      

    Dessin ci-dessus extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     La ville de Gisors fut encerclée successivement par deux enceintes urbaines. C'est Henri II Plantagenêt qui érige la première qui suit parfaitement le cours de l'Epte. La rivière sert de douves naturelles, mais aussi de frontière entre le royaume anglo-normand et français. La muraille enveloppait le centre historique, alors percé de quelques venelles étroites. Il n'en subsiste qu'une tour et quelques pans de murs accolés à la Tour du Prisonnier.

         Conquise par Philippe Auguste en 1193, la forteresse redevient française et les nouvelles constructions offrent de façon évidente une lecture de l'influence de l'architecture philippienne. Ces nombreuses et profondes transformations interviennent au début du 13e siècle : ajout d'une barbacane orientée vers la ville et élévation d'une imposante tour-maîtresse circulaire à trois niveaux, sur le modèle du donjon du Louvre. Elle surveille à la fois la ville, la barbacane, le château et la campagne environnante.

     

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         Le château de Gisors devient à partir de cette date une importante résidence royale française avec un grand nombre de communs et un logis dont il subsiste encore les caves. Les Capétiens marquent ainsi concrètement dans le paysage leur nouvelle emprise sur le Vexin Normand et au-delà tout le duché de Normandie.

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)  LES REMPARTS DE GISORS (Eure)

     

    A gauche représentation de Gisors et de Trie-Château extrait du site : http://www.mairie-trie-chateau.fr/page%20parimoine%20histoire.htm# Il s'agit d'une partie du plan de la forêt de Thelle de 1541 aux archives départementales du Val d’Oise. A droite, plan extrait du livre d’Étienne Hamon : Un chantier flamboyant et son rayonnement: Gisors et les églises du Vexin Français, 2008 : https://books.google.fr/books?id=QrXmxuOPH5MC&printsec=frontcover&dq=Flamboyant+Gisors+Hamon&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjLpJ_f4bzOAhVnK8AKHcUxBwkQ6AEIHDAA#v=onepage&q=Flamboyant%20Gisors%20Hamon&f=false

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     Lors de la Guerre de Cent Ans, après un siège de trois semaines, le château et la ville sont pris par les Anglais, tout comme l'ensemble de la Normandie de 1419 à 1449. De retour dans le giron français, la forteresse fait l'objet de nombreux remaniements. Les bâtiments royaux et les communs sont restaurés mais les travaux les plus importants concernent l'adaptation de la forteresse aux progrès de l'artillerie. La construction d'une fausse braie avec des remparts de terre, l'intégration d'un bastion avec casemates et souterrain, l'aménagement d'une galerie couverte aux pieds des remparts et l'arasement des anciens remparts.

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     C'est à cette époque qu'intervient la construction de la deuxième enceinte urbaine. La ville s'étend vers l'est, au delà de la rivière, autrefois frontière. Quelques vestiges de cette deuxième enceinte sont encore visibles rue du Filoir.

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     Avec la fin des Guerres de religion, en 1599, le château est déclassé des sites militaires français. En effet, non seulement il n'a plus d'intérêt stratégique, mais il peut même s'avérer dangereux et servir dans les temps troublés de place forte à toutes sortes d'insurgés et de contestataires. La majorité des communs est détruite. Un certain nombre de bâtiments est reconverti en cachots, comme la tour de Philippe Auguste. Dans cette tour, des graffiti et des bas-reliefs sont réalisés par des prisonniers au cours des 16e-18e siècles. A la Révolution française, le château devient bien communal. " [2]  

     

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    Arcisse de de Caumont, 1853 :

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     " Château de Gisors. Le château de Gisors, un des plus intéressants de la province, fut bâti par ordre de Guillaume-Le-Roux, vers la fin du 11e siècle (1097) sur les plans de Robert de Bellême, habile constructeur de forteresses. Mais Henri 1er augmenta considérablement dans la suite la force de ce château ; il l'environna de murs d'enceinle fort élevés et de tours formidables.
          Il est certain que Henri II fit aussi des réparations et des augmentations considérables au château de Gisors. Lorsque ce roi eut une conférence dans cette ville avec Louis VII, roi de France, en 1175, le château avait reçu depuis peu des accroissements, notables, et de nouvelles tours avaient été élevées le long des murs, d'après le témoignage d'un chroniqueur contemporain ; plus tard, en 1184, de nouvelles réparations furent faites à la tour du donjon, aux murs qui entourent l'esplanade de la motte et qui existent encore, aux fossés, aux ponts qui servaient à y accéder, à une maison de bois placée en-dehors du bayle, et à la partie basse des murs qui bordaient la place du marché (aussi de nouveaux ouvrages, mais le donjon et-son enceinte ne durent guères recevoir d'additions depuis Henri II. (Nous trouvons ces curieux détails dans lç passage suivant d'un fragment des rôles de l'Échiquier de Normandie pour l'année 1184, qu'a publiés M. Pétries, conservateur des archives de la Tour de Londres. In operatiofiibus turris de ,Gisorcio recooperiende, et muri circa motam, et coquine et fossati extra VirglJltum, et pontium , et portarum, et domus lignee In operatiofiibus turris de ,Gisorcio recooperiende, et muri circa motam, et coquine et fossati extra VirglJltum, et pontium, et portarum, et domus lignee ).

         Henri II faisait dans le même temps réparer plusieurs autres forteresses situées près de Gisors, le long des frontières ou marches normandes.
          Le château de Gisors est donc un ouvrage du 12e siècle ; il est probable que Philippe-Auguste, lorsqu'il fut maître dè la place, y fit aussi de nouveaux ouvrages, mais le donjon et-son enceinte ne durent guères recevoir d'additions depuis Henri II. 

         Cette ancienne partie du château de Gisors, encore très bien conservée, se montre au sommet d'une éminence artificielle ronde et conique ; un mur flanqué de contreforts plats occupe le contour du plateau ménagé sur l'éminence : ces murs renfermaient un assez grand nombre de poutres couchées et incrustées dans la maçonnerie, et ces pièces de bois, que j'ai remarquées dans les murs de plusieurs
    autres châteaux (Brionne (Eure), Malesmains (Calvados), etc., etc., etc. ), avaient évidemment pour but d'empêcher les dislocations, en reliant, par de grandes traverses, ces murs épais pour la solidité et la durée desquels on n'avait à craindre que l'affaissement du sol et les fissures ou crevasses qui pouvaient en être la suite.
          Une de ces poutres incrustées était, il y a peu d'années, visible dans le mur, où elle a été en partie mise à nu par l'enlèvement du revêtement extérieur.
          Une tour polygonale, assez élevée, se trouvait en contact avec le mur d'enceinte et formait le donjon. Elle faisait face à la porte d'entrée de cette petite cour qui était garnie de logements et dans laquelle on remarque aussi les restes d'une chapelle.
          Cette chapelle était placée entre la porte dont je viens de parler et la tour du donjon ; et près d'elle existait une issue étroite ou poterne communiquant avec l'extérieur.
          Le donjon et son enceinte étant ainsi établis sur une motte artificielle ne pouvaient offrir que très peu d'étendue ; des logements bien autrement spacieux se trouvaient dans le bayle, ou la grande place d'armes qui entourait cette éminence ; on y remarque encore des tours, des portes et des murailles considérables qui montrent très bien l'étendue et l'importance de la place. " [7]
      

     

    Ci-dessus, dessin extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

     

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    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     « À Gisors, le château a été édifié sur l'ordre de Guillaume le Roux en 1097 avec un objectif militaire : contrer les places françaises de Trie, Chaumont et Boury [Orderic Vital, The Eccleiastical History of Orderic Vites, M. Chibnall (éd.), Oxford, Oxford Medieval Texts, Clarendon Press, 1969-1980, t. V, p. 214-216 : « Tunc Guillehmes rex firmissimum castrum Gisortis construi praecepit, quod usque borlie contra Caluintomem et Triant arque Burriz oppositum Normanniam concludit, cuius positionem et fabricam ingeniosus artifex Rodbertue Belemensis disposuit. »] ; il a servi de base à des raids menés en direction du Vexin français. La fortification est placée en rebord d'un plateau qui domine l'Epte d'une vingtaine de mètres. L'entretien et les profondes modifications qui s'étalent tout au long du Moyen Âge et au-delà ont distordu l'aspect primitif du site. Le schéma initial est celui d'une puissante motte associée à une bassecour, toutes deux entourées d'un fossé, lui-même doublé d'un imposant rempart de terres [Cette analyse est extraite d'une approche globale menée sur le château avec la collaboration de Thomas Guérin. L'hypothèse concernant la phase primitive s'accorde partiellement avec les dernières analyses publiées sur ce site : C. Corvisier - La fortification castrale des Plantagenêt en Normandie ». dans Cinquante années d'études médiévale, à la confluence de nos Château, ville et pouvoir au Moyen Âge par discipline. Act, du colloque organisé à l’occasion du cinquantenaire du CESCM, Poitiers, Ier-4 septembre 2003, C. Arrignon, M.-H. Debiès, C. Galderisi et É. Palazzo (éd.), Turnhout, Brepols, 2006, p. 111-148. p. 115, plan p. 135.] (fig. 2).

          Quelques années après l'érection du château, un bourg castral est explicitement mentionné. Dans le récit d'une attaque menée par des rebelles contre le château de Gisors en 1123, Orderic Vital précise qu'un bourg, qu'il dit également fortifié en le qualifiant de « villa munitissima », s'étalait au pied du château. Sa description du site est assez précise pour comprendre que ce bourg contenait une église placée sous le vocable de Saint-Gervais ainsi qu'une place de marché [Ordéric Vital. op. cit., T. VI. p. 342-344 : « Bellicis enim dum idem ut dictum est occupationibus circa Riselam detineretur periurorum fraus circa huiuscemodi factionem machinabatur. Placitum feria secunda quando mercatus agitur statutum fuit in domo Pagani de Gisortis, ad quo inuitatus fuit Rodbertus de Candos munio regii dangionis ut a sicariis ibidem amatis fraudulenter amatis repente inermis obtruncaretur oppidumque protinus a latentibus cuneis totem undique inuaderetur. (..) Omnes pro certo qui ad hoc facinus innotuerunt publica hostes et peiurio rei contra regem adiudicati sunt. Rodbertus autem ut eos de uilla que munitissima erat. uiribus suis cici non posse considerauit immisso igne proximis domos incendit, et flamma uorax flante uento totum burgum corripuit. Hostes itaque de septis ville proiecit et ab assultu munitionis fugavit. In tanta rerum confusione liberales et honesti burgenses Gisortis multum perdiderunt et consumptis domibus cum gazis egestate attenuati sunt. Aeclesia quoque sancti Geruasii quam ante paucos annos Goisfredus archiepiscopus dedicaverat combusta est. » ]. En 1184, des travaux concernent le mur autour du marché [V. Moss (éd.), Pipe rolls of the Exchequer of Normandy for the reign of Henry II, 1180 and 1184, Londres. Publications of the Pipe Roll Society, 2004, p. 79 : « ln operationibus turris de Gisors' recooperiende et muri circa mutant et coquine et fossati extra virgultum et pontium et portarum, et domus lignee infra baillum et pedis mari circa mercatum MM li. dc. Li. L li. xxiij d. per breve Regis. »], ce qui vient confirmer l'aspect fortifié du bourg. La somme importante des travaux, 2 651 livres, bien que répartie en plusieurs postes, est en adéquation avec la construction d'un mur destiné à ceinturer une agglomération [Sur ce point, nous nous accordons avec l'hypothèse de J. Mesqui, « Le château dc Gisors aux XIIe et XIIIe siècles ». Archéologie médiévale, 20, 1990, p. 253-317, p. 257.]. Les données parcellaires rendent une image qui s'accorde avec les sources écrites. Un noyau de peuplement se développe sous les pentes du château et il est organisé autour de deux axes : la « Grande rue » [Ainsi nommée avant qu'elle ne devienne « rue de Vienne » lors de la reconstruction après la seconde guerre mondiale.], d'est en ouest, et la « rue Dauphine » ouverte vers le sud. Ces deux axes ont conditionné l'extension ultérieure de l'agglomération vers l'est et le sud, où a été créé un deuxième pôle d'habitat qui a donné au site le rang d'une ville forte. La limite orientale du bourg primitif est définie par une canalisation de l'Epte qui souligne la forme ovale du bourg et a gardé, en 1809, une partie de ses fortifications. Celles-ci sont connectées aux murs du château, les traces sont encore visibles au sud est où un mur est raccordé à la grosse tour ronde et au sud-ouest, où seul un arrachement marque le souvenir de ce lien. La facture des vestiges encore en élévation ne correspond vraisemblablement pas aux travaux de 1184 ; néanmoins, ces murs étaient associés à un fossé dont quelques traces suggèrent qu'il était raccordé à ceux du château. Une tour de latrines, au sud-ouest de la fortification, possède un couloir d'évacuation placé à la rencontre théorique des deux fossés, cette ouverture a par la suite été condamnée avec la construction d'une fausse-braie, disposée en bouclier sur le flanc occidental du château. Au sud-est, les cotes altimétriques du fond de fossé, actuellement supérieures de 1,8 m au fil d'eau de l'Epte, permettent d'imaginer une mise en eau partielle des défenses de la basse-cour, ainsi liée aux fortifications du bourg. » [8]  

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)      « (...) Les murs de la dernière enceinte de Gisors étaient alors baignés par les eaux de l'Epte, sur une étendue de deux cents mètres en amont et autant en aval de la porte de fer : ils commençaient à la porte Cappeville, suivaient le cours de l'Epte, tel qu'on en voit encore aujourd'hui des vestiges dans la propriété de M. A. Passy, et se reliaient de distance à autre par des fortins. Cette ville, qui était une des mieux fortifiées de la province de Normandie, était fermée par trois portes principales: celle de Paris, dite de fer, celle de Neaufles , celle dite de Cappeville et une quatrième,moins importante, nommée des Argilières. Toutes étaient surmontées de statues de la Sainte Vierge, tant en dedans qu'en dehors de la ville. » (Page111) […]

         « La troisième enceinte comprenait la ville. Dans la partie haute de la rue du Bourg, on trouve d'immenses caves voûtées qui communiquaient jadis avec la seconde enceinte, à l'aide de souterrains. Nous avons dit que la ville avait trois grandes portes murées, décorées de statues de la Sainte-Vierge. Celle de Neaufles, détruite en 1825, l'était de deux : l'une, du côté de la ville et l'autre, du côté du faubourg. Celle qui regardait la ville avait à ses pieds cette inscription : « Ne insalutata Maria hospite tramieris. » Au-dessous de celle qui faisait face au faubourg de Neaufles, on lisait : « Sub umbra alarum tuarum protège nos. » Une de ces statues est placée là, tout à côté de l'ancienne porte de Neaufles, dans la devanture de l'Hôtel de la Vierge. Au-dessous de la statue de la Sainte-Vierge, placée sur la porte de Paris, on lisait : « Douarium virginis Marias » (Page 303) " [3]  

     

        LES REMPARTS DE GISORS (Eure)La porte Dorée :

     

         « Dans ses Souvenirs et impressions de voyage, le vicomte Walsh décrit sa découverte de Gisors, explique s’être rendu, guidé par son ami Théodore de Ronaud, sur un pont, jeté au travers de l’Epte, qui coupe la ville en deux : sur un des parapets, consigne-t-il, s’élève une statue de la sainte Vierge.

         Elle est là pour apprendre qu’un de nos plus vaillants rois, Philippe-Auguste, a failli périr dans cette petite rivière, dans une rencontre qu’il eut avec Richard Cœur de lion. Après avoir été privé de l’aide des chevaliers les plus renommés de son armée, accablé par le nombre, il avait été forcé de chercher un refuge dans Gisors ; mais, si pour charger l’ennemi, Philippe était toujours un des premiers, quand il s’agissait d’abandonner du terrain aux Anglais, il était loin d’être en tête...

         Beaucoup de fuyards avaient donc passé avant le roi, sur le pont qui donnait alors entrée dans la ville... Et tout ce monde et tous ces chevaux l’avaient tellement ébranlé, que lorsque Philippe-Auguste fut au milieu, la voûte s’écroula, et le roi vêtu de son armure, et son cheval recouvert de son caparaçon de bataille, et les chevaliers bardés de fer qui se pressaient auprès du monarque, tombèrent pêle-mêle dans la rivière, dont les pluies d’automne avaient beaucoup grossi les eaux. Au moment d’être noyé, Philippe fit vœu à la sainte Vierge que, s’il échappait à ce péril, il lui élèverait une statue ; le vœu a été tenu. » [4]

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)    « Dès le 13e siècle sans doute, une enceinte reliée par ses extrémités à la forteresse délimita, en contrebas du château, le « bourg » où l'habitat se groupa le long de deux axes est-ouest et nord-sud : les rues du Bourg et de Paris. Cette enceinte était protégée à l'est par un fossé mis en eau grâce à une déviation de l'Eure et ouverte par quatre portes*. Au 13e ou 14e siècle, l'enceinte urbaine fut agrandie vers le sud-est, sur la rive gauche du cours primitif de l'Epte, en dehors des limites historiques de la Normandie. Ces murs étaient renforcés par deux éperons et une tour semi-circulaire et l'accès au bourg se faisait par deux nouvelles portes : la porte de Paris, au sud, et la porte de Cappeville à l'est où aboutissait la route venant de Beauvais. La surface ainsi délimitée ne fut jamais entièrement urbanisée. Bien que réparées par les Anglais en 1436, l'enceinte primitive et les deux portes qui s'y trouvaient (la porte de l'Horloge et la porte Dorée) perdirent leur rôle défensif. Le bras de l'Epte qui, à cet endroit, formait le fossé, fixa alors l'artisanat du cuir : il devient le « Fossé aux Tanneurs ». »

         * Au 15ème siècle, elles portaient les noms de porte des Argilières, à l'endroit où l'Epte pénétrait dans la ville, de porte de l'Horloge à l'est, de porte Dorée au sud et de porte de Neaufles à l'ouest. " [5]  

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)   La porte de l'Horloge :

     

         « Après nous êtres ainsi rendu compte de la position de cette première enceinte, revenons à la place du Marché. A notre droite, un pont franchit le bras de l'Epte : c'est le pont de l'Horloge. Là se trouvait, dans la première enceinte, une porte voûtée qui donnait accès au cœur de la vieille ville. Elle s'appelait la porte de l'Horloge. Elle était surmontée en effet d'un bâtiment qui servait d'hôtel de ville et de beffroi. Ce beffroi était couronné par une sorte de clocheton de bois muni d'une horloge : lorsque l'ensemble de cette construction fut démoli, en 1827, on transporta le campanile avec son horloge et ses cadrans, sur la tour centrale de l'église, où il est encore. » [6] 

     

         Pour effectuer une visite libre de Gisors, l'office du tourisme de la ville a mis en ligne un document permettant de découvrir au mieux la cité sur : http://www.tourisme-gisors.fr/balade-en-ville/ 

    D'autres documents tels " Qu'est-ce que la barbacane " sont également consultable sur le site : http://www.ville-gisors.fr/fr/le-chateau-fort

     

     

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    Légendes :

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)      Plusieurs versions de la légende du prisonnier de la tour de Gisors existent. Pour en prendre connaissance, rendez-vous sur ce site : http://promenadeennormandie.kazeo.com/versions-litteraires-de-la-legende-du-prisonnier-de-gisors-a120171492

     

    « Le souterrain de la reine Blanche


          L'imagination populaire s'est toujours complue à rêver le mystérieux au milieu des ruines des anciens châteaux-forts. Les trésors gardés par des monstres ; les tours démantelées où demeurent et habitent les Dames blanches ; les souterrains impénétrables que la Folle du logis peut seule parcourir sont ordinairement le thème favori de toutes les légendes.
          La forteresse de Gisors n'a rien à envier aux antiques tours et aux vieux donjons qui bastionnent les rives de la Seine, du Rhin ou de la Gascogne. La tradition veut, en effet, qu'un souterrain dénommé de la reine Blanche, aujourd'hui bouché, ait servi à relier les donjons de Neaufles (
    Neaufles village de l'Eure, à 4 kilomètres de Gisors. On y voit les curieux vestiges d'une vieille tour sur un des caps dominant la Levrière - Pobin de la Mairie) et de Gisors.
          Ce souterrain mystérieux, dont tout le monde parle mais que personne n'a jamais parcouru, recèle, en un endroit défendu par des grilles formidables, un trésor immense. Il n'y a qu'un jour, qu'une heure, qu'un moment dans l'année où il soit possible de pénétrer dans cette obscure demeure, mais à des conditions qui font frémir la cupidité la plus insatiable. Le jour de Noël, à l'instant où le célébrant lit la généalogie de la messe de minuit, les obstacles qui s'opposent aux efforts de ceux qui auraient voulu s'enfoncer dans la mystérieuse caverne se dissipent tout à coup. Les flammes diaboliques s'éteignent, le gardien du magnifique trésor s'endort et toutes les richesses sur lesquelles il veille peuvent devenir la proie de l'audacieux qui aura osé s'aventurer dans le labyrinthe infernal. Mais malheur à l'explorateur qui aura perdu son temps en tâtonnements inutiles. La généalogie achevée, le démon se réveille et celui qui se trouve alors dans le souterrain de la reine Blanche ne reverra jamais la lumière du jour. » Rouen, 24 décembre 1894. [9]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du site http://osmth-gisors.fr/tout-public/chateau-de-gisors.pdf

    [2] Extrait du site http://www.ville-gisors.fr/fr/le-chateau-fort

    [3] Extrait de Histoire de la ville de Gisors par P. F. D. Hersan, 1858. https://books.google.fr/books?id=VrNCAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Ville+de+Gisors+Eure&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwirx4CZobXOAhWEuhoKHTPSCJwQ6AEIJzAA#v=onepage&q=Ville%20de%20Gisors%20Eure&f=false

    [4] Extrait d’après « Souvenirs et impressions de voyage », paru en 1842 Extrait du site La France Pittoresque : http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article5588

    [5] Extrait de « Un chantier flamboyant et son rayonnement : Gisors et les églises du Vexin français » par Étienne Hamon, 2008.

    [6] Extrait de « Gisors, son histoire, ses monuments » par Eugène Anne, 1928.

    [7] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f347.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont 

    [8] Extrait de Château, ville et pouvoir au Moyen Age par Anne-Marie Flambard Héricher et Jacques Le Maho - Publications du CRAHM, 2012 - 289 pages https://www.google.fr/books/edition/Ch%C3%A2teau_ville_et_pouvoir_au_Moyen_%C3%82ge/BuDgl0iuhFoC?hl=fr&gbpv=1&dq=Ch%C3%A2teau,+ville+et+pouvoir+au+Moyen+Age&printsec=frontcover

    [9] Extrait de Légendes, superstitions et vieilles coutumes par Léon de Vesly https://www.bmlisieux.com/normandie/vesly01.htm

     

     


     

       

    Sur les traces de la légende du trésor des templiers à la découverte du château de Gisors : https://www.youtube.com/results?search_query=Gisors+drone

     

     

    Et pour évoquer le pseudo " trésor des Templiers " dissimulé dans les souterrains du château de Gisors, un reportage TV plutôt objectif mais son auteur doit faire partie du complot... : 

     

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