•      Je suis encore à la recherche d'informations plus précises sur le tracé exact de l'enceinte médiévale de Conches-en-Ouche. Une rubrique à suivre donc... [NdB]

     

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         « La ville de Conches-en-Ouche est située dans une boucle de la rivière du Rouloir, en haut d’une colline. Son château a été fondé en 1035 par Roger de Tosny, d’une famille d’origine franque arrivée en Normandie au 10e siècle. » [1]

     

    LES REMPARTS DE CONCHES-EN-OUCHE (Eure)     « Ce fut à l'endroit porté aujourd'hui sur le plan cadastral sous le nom de la Balivière, que Raoul Ier [de Tosny] avait jeté, vers 1004, les premiers fondements de sa nouvelle résidence. C'est un retranchement élevé, à l'extrémité duquel on voit encore un monticule ou donjon entouré de murailles et de fossés très profonds, d'où la vue domine au loin sur la font et les étangs qui baignent le pied de la colline. Une église ne tarda pas à s'élever près de ce château ; elle reçut le nom de Saint-Ouen ainsi que le village voisin, mais cet établissement devait être de courte durée. A la mort de son père, Roger abandonnant cette résidence qui fut depuis cette époque appelée, le Vieux-Conches, fonda en 1035, l'endroit appelé Castillon, une abbaye de l'ordre de Saint-Benoît et vint s'établir lui-même sur l'emplacement actuel de la ville.

         Ayant fait construire une grosse tour avec des fossé très profonds et un château sur le bord d'un côteau rapide, il les fit entourer de très fortes murailles. On reconnaît facilement les traces de cette première enceinte dont il reste encore des portions assez considérables, Toute l'étendue du terrain qui appartient aujourd'hui à la ville et sur laquelle est construite la mairie, était renfermée dans ces fortifications... » [2]  

     

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    Plan hypothétique de l'enceinte médiévale de Conches-en-Ouche ; Blason par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697964

     

    LES REMPARTS DE CONCHES-EN-OUCHE (Eure)     « L’histoire de Conches commence vers 1034, lorsque les seigneurs de Tosny, dont l'origine reste obscure, héritèrent de ce fief alors appelé Castellio en latin médiéval (Castillon en normand septentrional et occitan, Chastillon en normand méridional et en ancien français, d'où Châtillon).

         En ces temps de pèlerinages, les seigneurs de Tosny participèrent à l'un des plus grands : celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. C’est sur le chemin d'un de ces voyages que Roger Ier de Tosny s’arrêta à Conques-en-Rouergue, ville située à la croisée de deux itinéraires vers Saint-Jacques de Compostelle. On y célébrait ardemment le culte de sainte Foy, martyre d’Agen. Roger y aurait obtenu la guérison de sa femme, en aurait rapporté des reliques de la sainte et, en action de grâce, aurait fait construire une église lui étant dédiée à Castellio qui prit alors le nom de « Conches ». Conque est un nom ancien pour coquille et, dans le cas présent, pour coquille Saint-Jacques (saint Jacques le Majeur), la ville de Conques-en-Rouergue étant située sur les routes de Saint Jacques-de-Compostelle. Conque a sans doute été interprété comme une forme normano-picarde, d'où cet hypercorrectisme en conche. Par la suite, elle devint également une étape régionale importante du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

         Les Tosny construisent la forteresse et son donjon, entourent la ville de murailles et construisent une abbaye bénédictine, Saint-Pierre de Castillon, au modeste rayonnement.

         Les armes de la ville seraient celle des seigneurs de Conches : « une bande d’azur chargée de trois coquilles d’argent sur fond or », les coquilles témoignant de leur passage à Compostelle. " [3]

     

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    LES REMPARTS DE CONCHES-EN-OUCHE (Eure)     « ... Roger III [de Tosny], quoique jeune, succéda à son père et donna à l'abbaye de Conches tout ce qu'il possédait. Quelques cabanes couvertes de chaume avaient été construites autour du château des Tosny, et le petit bourg qui s'y était formé s'étendait de la porte de Breteuil jusqu'au cimetière de Sainte-Foy, où il y avait une porte qui fermait la rue. Comme il n'y avait que le château avec ses dépendances qui étaient entourés de défenses, Roger fit enclore le bourg de fortes murailles avec des fossés très larges et très profonds, en plaçant une porte à chaque extrémité, et ce sont ces fortifications que nous voyons encore aujourd'hui.

         L'église Sainte-Foy ne suffisait plus aux besoins des habitants ; Roger fit bâtir la tour et le clocher avec le chœur ; aussi c'est à ce prince que Conches doit sa véritable importance. » [2]  

     

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    Dessins ci-dessus extraits de la Notice historique sur la ville de Conches par Alexandre Gardin.

     

    LES REMPARTS DE CONCHES-EN-OUCHE (Eure)     « Le château est pris par Philippe-Auguste en 1199. Il le donne en 1202 à son cousin Robert de Courtenay. Le château est agrandi, des tours de flanquement sont ajoutées à l'enceinte extérieure.

         Conches-en-Ouche fut un fief de Robert d'Artois, l’homme qui participa avec les Anglais à la Guerre de Cent Ans, dont Maurice Druon, dans sa saga historique « Les Rois Maudits », fait le déclencheur du conflit. La ville subit la chevauchée d'Henri de Lancastre en 1356.

         En 1354 au traité de Mantes, la ville et sa forteresse furent données par le roi de France Jean II au roi Charles II de Navarre, dit le Mauvais, avec le comté de Beaumont-le-Roger, la vicomté de Pont-Audemer et le Clos du Cotentin. Charles II confia la ville au captal de Buch Jean de Grailly, qui la confia à son tour à son oncle Archambaud. Prétextant du fait que le captal était passé aux Anglais, Bertrand du Guesclin fit le siège de Conches en 1371. Un accord fut signé le 4 février 1371 et les Navarrais évacuèrent la ville. Cette reddition sept ans avant la conquête des biens du roi de Navarre par Charles V valut à Conches de ne pas être détruite comme les autres forteresses de Charles II de Navarre. Henri V d'Angleterre s'empare du château en 1420.

         Conches est reprise par les Français dès 1440 et dès l'année suivante par les Anglais. Ils seront chassés par Robert de Floques, bailli d'Évreux.

        Sous l'Ancien Régime, Conches est un petit centre administratif de Normandie puisqu'il est chef-lieu de sous-bailliage, d'élection et accueille un subdélégué et un grenier à sel. Elle dépend du comté et du bailliage d'Évreux. C'est aussi un centre économique grâce notamment à la présence de grosses forges. Un temple protestant est installé à Conches vers 1560. En 1591, le château sert de refuge aux membres de la Ligue. Restant un point d'appui potentiel pour les ennemis de la monarchie, il est démantelé par la suite.

         Construit initialement sur une motte, la bâtisse possédait des murailles larges de 2,60 mètres, et trois étages au minimum. Le donjon de Conches-en-Ouche fait l'objet d'un classement par arrêté du 12 juillet 1886. » [3] 

     

    Arcisse de de Caumont, 1853 :

     

         " Donjon de Conches. Le donjon du château de la ville de Conches, figuré dans l'atlas de mon Cours d'antiquités, pl. LXXIII, se compose d'une maîtresse tour cylindrique et d'un chemin de ronde garni d 'un mur et de quatre ou cinq tours.
          Cet ensemble de constructions occupe le sommet d'une éminence conique, isolée par des fossés assez profonds, des cours et des autres dépendances du château.
          La tour centrale, ou donjon proprement dit, est mieux conservée que le reste et ne paraît point avoir subi de réparations; la porte d'entrée de cette tour correspondait au premier étage au-dessus du rez-de-chaussée : on y remarquait un puits pratiqué dans l épaisseur du mur
    et aujourd'hui comblé de pierres, qui devait être extrêmement profond dans l'origine.
          On montait au 2e étage par un escalier tournant ; un autre escalier donnait accès au 3e étage.
          Le rez-de-chaussée solidement voûté en pierre, n'avait aucune porte et ne communiquait avec la salle établie au-dessus, que par une ouverture ronde percée au centre de la voûte. " [5] 

     

    « Frontière du pays chartrain.

     

           La petite rivière d'Avre, coulant pendant soixante-dix kilomètres dans une étroite vallée, entre les plaines de l'Evrecin et celles de la Beauce formait de ce côté un fossé naturel et délimitait la frontière d'une manière qui n'a jamais varié.

    Avra licet parva Francorum dividit arva.

           Les châteaux de Chênnebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux. Dans plusieurs endroits où la rivière encore faible ne formait pas un obstacle suffisant, le roi Henri II avait fait creuser de longues lignes de fossés avec un rempart de terre. M. de Caumont les signale dans les communes d'Irai, Chênebrun, Saint-Christophe et Courteilles, où ils portent le nom de Fossés-ie-Roi. Il engage à les étudier dans leur ensemble et par rapport avec les forteresses voisines. A une dizaine de kilomètres en arrière, le cours de l'Iton et les châteaux de Bourth, Cintray, Condé-sur-Iton, Breteuil et Damville formaient une seconde ligne parallèle à la première. Une troisième consistait dans les trois fortes places de Laigle, Conches et Évreux, reliées par le cours de la Risle et par les forêts de Breteuil, de Conches et d'Évreux. Cette frontière fut rarement attaquée avec succès, et plus d'une fois, particulièrement en 1119, Breteuil fut le bouclier de la Normandie. » [4]

     

    -------------------------------------------------------------------------------

     

         On trouve plusieurs vidéos sur Youtube concernant les restaurations opérées sur le donjon et les remparts de Conches-en-Ouche :


    Celle de gauche : https://www.youtube.com/watch?v=4nwmmPfqjvk

    Celle de droite : https://www.youtube.com/watch?v=zeBUl4_S-Hs

     

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    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    Sources :

    [1] Extrait de http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=27165_1

    [2] Extrait de Notice historique sur la ville de Conches par Alexandre Gardin ; Leclerc (Évreux) 1865. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5471566p/f153.image.r=Notice%20historique%20sur%20la%20ville%20de%20Conches%20%20par%20Alex

    [3] D'après Wikipédia

    [4] Extrait du Congrès archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques ; éditeur : Derache (Paris) / A. Hardel (Caen), 1876.

    [5] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f350.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom 

     

    Bonnes pages :

     

    O Notice historique sur la ville de Conches par Alexandre Gardin, Evreux 1865 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5471566p/f8.item.r=Orne%20Conches%20enceinte.zoom

     

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  • LES REMPARTS DE VILLEDIEU-LES-POÊLES (Manche) LES REMPARTS DE VILLEDIEU-LES-POÊLES (Manche) LES REMPARTS DE VILLEDIEU-LES-POÊLES (Manche) LES REMPARTS DE VILLEDIEU-LES-POÊLES (Manche) LES REMPARTS DE VILLEDIEU-LES-POÊLES (Manche)

     

          " Ville Dieu " se situe au cœur de la Normandie, à quelques lieues du Mont-Saint-Michel, de Granville, d’Avranches. Sa situation stratégique fait de cette cité un lieu de passage ancien, car dès le moyen-âge, elle constitue une étape sur les chemins de pèlerinage vers le Mont-Saint-Michel. Stratégique également, car dans les nombreux conflits de cette période, la ville sera exposée aux conséquences des différentes guerres livrées avec l’Angleterre. » [1]

     

         « Terroir appartenant à l'origine à l'abbaye aux Dames de Caen, il n'existait pas de paroisse de Villedieu avant le 12e siècle (vers 1130). Villedieu était alors une partie de la paroisse de Saultchevreuil appelé Siennestre.

         Le lieu qui allait devenir Villa Dei fut alors donné [vers 1126-1130] par Henri Ier Beauclerc aux chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ordre militaire et religieux connu aujourd'hui sous le nom d'Ordre de Malte. La ville fut longtemps administrée directement par l'ordre et les habitants ne payaient pas d'impôts.

         Les chevaliers de Malte ont gardé un contact toujours vif avec la cité normande en participant tous les quatre ans au « Grand Sacre », nom que porte la Fête-Dieu à Villedieu. » [2] Extrait de Wikipédia 

     

         « Rapidement après leur installation et les droits exceptionnels attachés à la Commanderie, les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem fondent leur « hôpital », c’est-à-dire le manoir seigneurial auquel s’ajoutent l’église, la chapelle Saint-Blaise, le moulin banal et les fours banaux. Il n’est donc pas douteux que le bief du moulin a été creusé dès la fin du 12ème siècle. » [1]

     

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         Un grand merci à M Philippe Clairay, directeur des Musées et du Patrimoine de la Commune Nouvelle de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny, Cour du Foyer 25 rue général Huard 50800 Villedieu-les Poêles-Rouffigny [ Tél. 02 33 69 33 44 Courriel : musees.villedieu@wanadoo.fr Site : www.museesvilledieu.sitew.com ] grâce à qui je peux proposer le plan de l'enceinte de la ville de Villedieu-les-Poêles ci-dessous. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE VILLEDIEU-LES-POÊLES (Manche)  LES REMPARTS DE VILLEDIEU-LES-POÊLES (Manche)

     

    Plan hypothétique de l'enceinte de Villedieu-les-Poêles ; blason par Manassas Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Manassas., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2805240

     

     

    « Quelques dates :

     

    1125-1135 : don d’une terre (environ 12 hectares) située près de Saultchevreuil aux frères Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem par Henri 1er Beauclerc. Fondation de Villa Dei de Saltu Capri (Villedieu de Saultchevreuil), création probable de l’église, du moulin, du four, du marché. Conflit latent avec les Dames de Saint-Désir de Lisieux, qui possèdent des rentes sur le marché de Saultchevreuil et le moulin (du Bourg L’Abbesse). Le marché de Villedieu s’impose, au détriment de celui de Saultchevreuil. Il a lieu le mardi et le vendredi.
    1185 : première mention de la Chapelle Saint-Blaise.
    1194 : charte de Richard Ier ratifiant la donation de Villa Dei aux frères Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.
    Fin 12e-début 13e siècle : création du Foyer, début de l’artisanat du cuivre.
    1312 : dissolution de l’ordre des Templiers par le pape Clément V, dont les biens et terres reviennent aux Hospitaliers. Dans la Manche, la Commanderie de Villedieu prend possession de nombreuses rentes dès 1313.
    1328 : premiers statuts des poesliers.
    1385 (16 octobre) : Charles VI accorde des lettres patentes demandant la création de fortifications, suite à la visite de l’amiral Jean de Vienne. Une milice bourgeoise est organisée pour garder la ville.
    1393 (février) : visite de Charles VI à Villedieu.
    1407 (avril) : de nouveaux statuts des poesliers sont approuvés par le roi Charles VI.
    • Vers 1450 : dispersion de poesliers suite aux guerres.
    1456 : mention de la restauration de la chapelle Saint-Blaise (recouverte à neuf et réfection d’un clocheton).
    1481 (2 septembre) : Louis XI confirme les lettres patentes précédentes concernant les statuts et règlements des poesliers.
    1495 : suite aux guerres, l’église Notre-Dame est réparée.
    1499 : Villedieu devient membre de la Commanderie de Villedieu-les-Bailleul, perd ainsi son commandeur attitré. Celui de Villedieu les Bailleul enverra des représentants pour l’administration de la ville, et ce, jusqu’à la Révolution.
    1562 (17 août) : destructions et pillages dans l’église dus à l’irruption de Huguenots. Des croix en granit sont brisées d’où le nom de place des Croix Brisées (route de Caen-route de St-Lô).
    1587 : premier papier terrier (sous le Commandeur de Montigny), qui doit théoriquement être repris tous les 25 ans. Mention des trois portes fortifiées de la ville, qui n’ont ni "portes de bois ni herses".
    1590 (juillet) : des Huguenots s’emparent de l’église, ils sont délogés par les habitants de Villedieu qui les y enferment. A cours de nourriture, ils sont contraints de sortir et sont massacrés (plus de 100 morts).
    1631 : le Commandeur d’Elbène prend possession et trouve une maison seigneuriale en très mauvais état.
    1632 (27 mai) : incendie d’une partie de la ville (l’église, notamment sa tour, une partie des grandes halles, 80 maisons, le moulin, le four banal sont touchés). La reconstruction s’ensuit.
    1659 : premier « Grand Sacre » à la Fête-Dieu, menée par la Compagnie de l’Auguste Sacrement de l’Autel fondée à Villedieu et confirmée l’année précédente.
    1696 : réfection du Pont de Pierre par le Commandeur de Rochechouart, dont les armes ornent la pierre située en haut de la porte (actuellement devant la Mairie).
    1716-1719 : création de l’hôpital de Villedieu, après les donations de Jean Gasté. Il est doté d’une chapelle.
    1736 : prise de possession du Commandeur de Bouchet de Sourches de Montoreau, nombreux travaux de réfection (halles, Pont-Chignon, à cette occasion, disparition de la porte). »
    [1]

     

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         « Villedieu se divise en trois parties, le quartier du Pont de Pierre, celui du Pont Chignon, ainsi nommé, dit Toustain de Billy, à cause de son agréable position. [1] Villedieu a eu une enceinte murée : « fortifiée et emparée. » Plusieurs lieux ont gardé leurs noms du Moyen-Âge, le Paradis, la rue des Mezeaux, la ruelle au Mière, le Bleu, la Cour-d'Enfer. La ville avait trois portes, celle du Pont-de-Pierre, dont on a abattu récemment le corps-de-garde, [2] celle du Bourg-d'Envie dont on voit encore les arrachemens, [3] celle du Pont-Chignon, sur un terrain d'alluvions dans lequel on trouve beaucoup de débris. Dans cette enceinte se sont élevés plusieurs monumens, les uns encore debout, les autres disparus, un château, une église, une commanderie. Un quatrième quartier extra-muros, s'appelle le Bourg-l'Abbesse, parce qu'il appartenait à l'abbesse de Saint-Désir-de-Lisieux.

         Il a dû exister un château à Villedieu : la tradition a gardé le souvenir d'un château appelé Boucan, érigé au milieu des marécages de la Sienne. Toustain de Billy et les deux historiens ont appelé ce lieu primitif d'un nom qui ne peut-être qu'une fantaisie, Siennestre, de l'expression : « ad Siennam existere. » On croit que ce château occupait l'emplacement de l'église actuelle : Toustain de Billy dit même que tout annonce qu'elle fut bâtie avec les matériaux du château Boucan. [...]

         Dans ce siècle, Villedieu fut entouré de fortifications, ainsi que le raconte un titre local : « J. de Vienne, admiral de France, ayant eu ordre du roy de visiter le pays de Normandie, fit rapport au roy qu'il serait chose nécessaire et profitable que la ville et église de Villedieu de Saultchevreuil fût fortifiée et emparée pour tenir frontière aux Anglais de Cherbourg. Sur quoy frère Berard de Vienne, prieur de l'hospital de France, obtint de Charles VI qu'il luy fut permis de mieux fortifier et emparer laditte ville qu'elle n'estoit... Ce fut en ce temps que furent basties les portes et les murailles avec les fortifications. » [17] Nous avons les termes même de la charte de Charles VI, « pour clore, fortifier et fessoyer Villedieu. » [18] C'est Froissard qui nous parle « d'une chevauchée des Anglais de Cherbourg » sur Villedieu, à l'occasion de laquelle fut demandé et obtenu le droit de fortifier en 1385. "

    " Notes :

    [1] Il existe une histoire manuscrite de Villedieu : elle a été composée par deux jeunes gens, - n'ayant pas encore dit adieu au collège -, comme loisir de leurs vacances. Le travail de ces deux clercs normands est empreint d'une aimable naïveté et d'érudition classique. Ainsi ils disent : ce Bourg-d'Envie, c'est comme qui dirait bourg qu'on aurait envie de bâtir.

    [2] Un autre lieu où sont les prisons basses et hautes de ce lieu qui sont deux tours par le mitan desquelles est la poussée de la porte du Pont-de-Pierre.... l'une desquelles tours est couverte en plate-forme d'une voûte de pierre (1650). » Papier Terrier de la Commanderie.

    [3] à côté de la porte du Bourg-d'Envie, dit le Terrier, était un reposoir en forme de chapelle ; la porte fut démolie au 17e siècle, pour le passage de la route de Saint-Lô.

    [17) Terrier de la Commanderie.

    [18] Toustain de Billy " [3]  

     

    Sources :

    [1] Extrait de http://www.villedieu-les-poeles.fr/histoire-ville.htm

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de l'Avranchin monumental et historique, volume 2 par Édouard Le Héricher - 1847 ; canton de Villedieu, page 672... Consultable sur : http://Ie50enlignebis.free.fr/spip.php?article11458

     

    Bonnes pages :

     

    O Avranchin monumental et historique par Édouard Le Héricher, Tome 2, 1847 : http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article11458

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  • LES REMPARTS DE BERNAY (Eure) LES REMPARTS DE BERNAY (Eure) LES REMPARTS DE BERNAY (Eure) LES REMPARTS DE BERNAY (Eure) LES REMPARTS DE BERNAY (Eure)

     

        Peu d'informations concernent les remparts de Bernay. L'enceinte médiévale de cette ville ne formait pas une ligne continue de remparts. Au nord et au sud, la cité était défendu par des fossés larges et profonds, en particulier vers le Mont Milon qui surplombe la ville au nord. A l'est, la Charentonne fermait l'espace et le marécage formé par la rivière du Cosnier protégeait naturellement la ville à l'ouest. Cette enceinte incomplète possédait cinq portes. [NdB]

     

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         Tous mes remerciements à M Jean-Luc Montaggioni, président de l'Association LES AMIS DE BERNAY, Société historique et archéologique fondée en 1967, qui m'a très aimablement transmis une copie du plan établi par A. Goujon en 1875. Origine du document original : Centre Culturel Multimédia - 27300 Bernay. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE BERNAY (Eure)     « Entre 996 et 1008, le duc de Normandie, Richard II, offre cette région en douaire à son épouse, Judith de Bretagne, qui fonde aussitôt une abbaye bénédictine : l'abbaye Notre-Dame. Les moines aménagent le site par des travaux hydrauliques importants : assainissement, moulins, pêcheries… et la construction d'une abbatiale qui reste un joyau de l'architecture romane normande. Pour couvrir les frais et assurer leur défense, ils cèdent une partie de leur propriété en 1048.

         L'activité commerciale attestée dès 1198 prend son essor sur l'axe principal de la ville, actuellement rue Thiers. L'industrie du drap est réputée, les foires sont nombreuses (la Foire Fleurie au moment des Rameaux en est un souvenir), en raison de la diversité et de l'abondance des produits agricoles de la région. Bernay devient d'ailleurs un grand marché chaque samedi.

         En 1231, Louis IX de France (« Saint Louis ») tient dans la ville des Assises de Justice et y fonde en 1250 un Hôtel Dieu en reconnaissance de l'accueil empressé que lui a réservé la population. Cet Hôtel Dieu possède une entrée rue Thiers et s'étend jusqu'à la rue de la Geôle. À la mort de Pierre Ier d'Alençon, Bernay est incorporé au Comté d'Évreux et donné par Philippe le Bel à son frère Louis de France en 1281.

         La vénération de Notre-Dame de la Couture dès le 13e siècle, est à l'origine de pèlerinages importants qui attirent les foules de toute la Normandie ; le pèlerinage marial diocésain a toujours lieu chaque lundi de Pentecôte.

         La ville a connu de nombreuses périodes troubles, notamment durant la guerre de Cent Ans. Bernay changea plusieurs fois de mains pendant le conflit. En 1354, à la suite du traité de Mantes, la ville fut cédée par le roi Jean II le Bon à son gendre le roi Charles II de Navarre, avec de nombreuses autres terres normandes. Mais les deux hommes entrèrent rapidement en conflit. En avril 1356, Bernay fut reprise aux Navarrais après l'arrestation de Charles II, avant de lui être restituée en 1358. Le 19 avril 1378, après un court siège, la forteresse fut prise par Bertrand Du Guesclin contre la promesse faite à son capitaine, Pierre du Tertre d'intercéder en sa faveur auprès du roi de France Charles V. Dans la tour de la forteresse de Bernay, les Français s'emparèrent d'archives secrètes du roi de Navarre qui n'avaient pas été brûlées et qui mirent au jour de nombreuses alliances et complots de Charles II, avec les Anglais notamment. La forteresse fut détruite peu après. Bernay fut un temps restituée au fils de Charles II de Navarre, avant d'être confisquée par le roi Charles VI en 1385.

         Par la suite, la ville passa aux mains des Anglais avant d'être reprise par les troupes royales.

         Si, aujourd’hui, il y a environ 11 000 habitants dans la ville, Bernay comptait, au 16e siècle, une population « aussi importante qu’à Évreux ou à Lisieux ». Ce sont les guerres de religion, puis la révolte populaire des Gauthiers (du nom du village de La Chapelle-Gauthier) en 1589, contre les taxes, qui « mettent un terme à la quiétude de la ville ». [1] Extrait de Wikipédia. 

     

    LES REMPARTS DE BERNAY (Eure)  LES REMPARTS DE BERNAY (Eure)

     

    Plan de Bernay ci-dessus établi d'après celui du livre de A. Goujon Histoire de Bernay et de son canton touchant à l'histoire générale de la Normandie : plan de Bernay au 17ème siècle. Blason par I, Koro, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2535705

     

    Texte de A. Goujon, 1875 :

         « De la configuration de la ville, résultat de la topographie du terrain, découle naturellement le système d'enceinte fortifiée qui protégea la ville au XVIe siècle et que l'on peut reconstruire par la pensée, à l'inspection de quelques restes de fortifications et par les anciennes dénominations de : porte de Rouen, porte de Lisieux, porte d'Orbec, porte des Champs, porte de la Grosse-Tour ou de Paris. Ces portes remontaient au règne de Charles VI.

          Ainsi, à la porte de Lisieux, derrière le mur d'octroi, existe encore un grand fossé de 30 pieds de large sur 12 de profondeur, à pentes roides, et long de 165 pieds, s'élevant vers l'arête des monts ; à mi-côte et formant angle droit avec ce fossé, s'en trouve un autre contigu, mais dont le fond est plus élevé de 6 pieds, qui se prolonge, avec parapet intérieur, parallèlement à la crête des monts, sur une longueur de 135 pieds, largeur 30 pieds, profondeur 6 pieds. La contrescarpe, pratiquée dans le talus naturel des monts, est droite, ainsi que l'escarpe. La contrescarpe a 9 pieds ; l'escarpe, qui n'est autre que le talus extérieur du parapet, a 6 pieds. Le parapet en terre et cailloux a 24 pieds d'épaisseur, et son talus intérieur, droit comme son talus extérieur, a 5 pieds ; conséquemment le parapet forme une plongée légèrement inclinée vers l'intérieur. Ce parapet se termine brusquement aujourd'hui, coupé perpendiculairement par une ruelle qui monte vers l'extérieur ; donc, il devait se prolonger au-delà de la ruelle, sur l'emplacement d'une propriété qui semble construite sur son déblaiement. Mais, au-delà de cette propriété, la pente des monts est tellement roide et uniforme* jusqu'à la rue des Sources, prolongée par la rue des Manufactures, qu'il est impossible d'admettre qu'il y ait jamais eu d'autres terres et dans un état différent ; donc le parapet de la porte de Lisieux devait être prolongé, en guise de clôture et de muraille, par une coupe à pied droit, pratiquée dans le talus naturel, sur remplacement des murs de clôture d'aujourd'hui, et jusqu'au haut de l'escalier en pierres qui descend à la porte de Rouen. Du haut de l'escalier à la porte de Rouen un mur en cailloux servait d'enceinte et avait pour défense l'escarpement du terrain pratiqué au dessous.

     

     LES REMPARTS DE BERNAY (Eure) LES REMPARTS DE BERNAY (Eure) LES REMPARTS DE BERNAY (Eure)

     

          La ville de Bernay est d'un côté environnée et entourée d'une haute côte et montagne nommée les Monts-Saint-Michel, qui est côte fort roide et droite et quasi inaccessible à monter, qui a été commencée à dresser par les habitants et coupée à pied droit pour servir de clôture et en lieu de muraille, en tel état que l'on ne pourrait entrer dans la ville par ledit côté. Et d'autre côté, devers l'église de la Couture, il y a commencement de grands fossés et remparts de vingt-cinq pieds de large environ dudit côté, qui pourrait être de longueur de cent cinquante espaces, et le reste dudit côté sont prairies et rivières, et aux deux bouts semblablement avec quelques terres labourables. » (Procès-verbal du 6 avril 1544, sous François ler, LS Prevost.)

          De la porte de Rouen, l'enceinte se continuait par un fossé avec rempart jusqu'à la rencontre de la Charentonne. L'enceinte, trouvant alors la rivière, s'en servait comme de fossé naturel jusqu'à la grosse tour du moulin, que l'on voyait encore il y a quarante ans, et qui s'élevait sur l'emplacement du pont d'aujourd'hui.

          A partir de la grosse tour l'enceinte, formée par la muraille de l'abbaye, continuait à remonter la Charentonne jusque derrière l'emplacement occupé aujourd'hui par la maison Turquetin, se redressait ensuite au sud, couverte par un grand fossé de 25 à 30 pieds de large, sur 15 pieds de profondeur environ, et se prolongeait par le couvent des cordeliers jusqu'à la rue conduisant à la Couture.

          « Tout d'un côté il y a une haute montagne, laquelle est taillée en partie à pied droit. De l'autre côté, la ville est close d'un grand fossé de vingt-cinq à trente pieds de large et profond de quinze pieds environ, et de long et après du couvent des cordeliers et suivamment de ladite grosse abbaye et muraille d'icelle, en laquelle il y a des tourelles et deux cours d'eau de la rivière qui passe par auprès desdites murailles. A l'un des bouts il y a un grand étang avec plusieurs marécages qui empêchent que l'on ne peut entrer audit lien de Bernay par cet endroit. A l'autre bout il y a un fossé qui prend depuis l'une desdites portes jusqu'à l'un des cours de ladite rivière passant par ledit lieu de Bernay. » (Document historique de 1547. LS Prevost.)

     

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          Du couvent des cordeliers, le fossé continuait l'enceinte en ligne droite jusqu'à l'emplacement où se trouve aujourd'hui le jardin de M. Pesnel, faisait alors un angle saillant, et de là allait en ligne droite jusqu'à la porte d'Orbec et à la rivière de Cosnier. De ce point, l'enceinte était formée par la rivière de Cosnier jusqu'au moulin de l’Étang (emplacement de l'usine de M. Jules Sèment), et, du moulin de l'Étang, par le ruisseau de l'hospice d'aujourd'hui jusqu'à la hauteur de la porte de Lisieux. A partir de ce dernier point, un fossé allait rejoindre la porte de Lisieux et le pied du parapet qui a été notre point de départ, et avec lequel il faisait un angle droit rentrant.

           L'ensemble de l'enceinte formait ainsi un polygone allongé de l'ouest à l'est, dont les deux côtés ouest et est étaient droits, et les deux côtés nord et sud brisés, et consistant en mur et fossés, avec remparts naturels ou creusés par la main de l'homme et pleins d'eau.

          Or, des restes de tours qui subsistent encore à la porte d'Orbec et tout près, sur le bord de la rivière de Cosnier, et des tours que notre génération a vues à la porte de Rouen et sur l'emplacement du pont des Halles, on doit en conclure logiquement l'existence de celles qui ont dû être élevées dans les mêmes conditions. Ainsi, chaque angle saillant avait sa tour, pour veiller sur le terrain extérieur. Donc, de même qu'il y avait une tour tout près de la porte d'Orbec, sur la rivière de Cosnier, de même il y en avait une tout près de la porte de Rouen, sur la Charentonne ; une à l'extrémité opposée, au haut de l'escalier en pierres de la porte de Rouen, près du cimetière actuel ; elle s'appelait tour des Carolus ; une en amont de la grosse tour, dans un léger rentrant, dont on voit encore les restes derrière la halle au poisson ; une à l'angle de l'enceinte, derrière l'emplacement Turquetin ; une à hauteur de la porte d'Orbec, une à hauteur de la porte de Lisieux. Il en existait encore trois autres, qu'un vieux plan vient de nous révéler, savoir : deux en plus sur le front de la Couture et une au-dessus de la porte de Lisieux, au saillant de 1544. Enfin, chacune des portes, avec guichet, de Rouen, de Lisieux, d'Orbec en ayant deux et les portes des Champs et de Paris une, il en résulte qu'il y en avait dix-huit sur tout le pourtour. Quelques-unes étaient carrées, toutes les autres étaient rondes. Les portes étaient toutes de bois et de 1 pied d'épaisseur.

          Les murailles et les tours étaient construites en gros cailloux ; l'épaisseur, d'après certains restes, peut être portée à 3 pieds, ce qui donne à la hauteur probable des murs et des tours 18 à 20 pieds. Toutes les tours étaient couvertes d'un toit conique en tuiles, en forme de colombier. A l'inspection du fragment de tour qui subsiste encore à la porte d'Orbec, intercalé dans la maison de l'épicier du coin, le diamètre des tours devait être de 18 pieds, ce qui donne 54 pieds de circonférence ; la grosse tour avait 24 pieds de diamètre et conséquemment 72 de circonférence ; ses murs avaient 5 pieds d'épaisseur environ.

          Il y avait dans l'enceinte deux forts : le Bas-Fort ou fort de l'Abbaye et la Tour. Le Bas-Fort, que nous verrons figurer pour la première fois en 1123 , devait dater de la première moitié du XIe siècle. En effet, l'abbaye de Bernay, comme toutes celles du moyen âge, possédant biens et richesses, avait à se défendre contre l'ambition des seigneurs ses voisins et contre les pillards ; elle avait donc dû compléter ses constructions par l'érection d'une forteresse. Le fort de l'Abbaye, ou Bas-Fort, occupait l'emplacement de la place de l'Abbatiale d'aujourd'hui, entre l'église et la Charentonne ; la grosse tour en faisait partie, ainsi que celle en amont, dont on voit les restes, derrière la halle au poisson.

          La tour s'élevait sur la limite occidentale de l'enceinte de l'abbaye, « joignant la terre et les édifices des cordeliers » (Lettre de Charles VI au vicomte de Pont-Authou, en date du 4 mai 1396). Elle avait été bâtie, vers 1349, par Charles le Mauvais, roi de Navarre ; elle était entourée de larges fossés.

          En résumé, l'enceinte de Bernay était couverte et défendue à cette époque : sur le côté nord, en amont, par un grand étang et des marécages, compris entre la colline de l'hospice d'aujourd'hui et le cours de Cosnier, qui ne permettaient pas qu'on pût entrer par cet endroit ; en aval, par l'escarpe pratiquée au pied des monts dans leur talus naturel ; sur le côté sud, en amont, par le grand fossé, avec rempart, qui descendait en ligne droite jusqu'au couvent des cordeliers et du couvent des cordeliers à la Charentonne, en longeant les murailles des deux couvents ; en aval , par les deux bras de la Charentonne et la prairie intermédiaire ; enfin, sur les deux petits côtés est et ouest, par un fossé avec rempart.

          Le parapet en terre et l'escarpe pratiquée en contrebas des monts, et qui conséquemment étaient vus et plongés de l'extérieur, seraient une construction absurde aujourd'hui ; mais en se reportant à l'époque de leur création, on s'explique leur tracé, l'intention et le but des habitants ayant été plutôt de se garantir de l'attaque des pillards et des maraudeurs que de résister à un ennemi sérieux. Cependant nous verrons Bernay, assiégé plusieurs fois, toujours résister avec courage et énergie, et quelquefois avec succès. » [2]

     

    Sources :

    [1] Extrait de Wikipédia.

    [2] Extrait de l'Histoire de Bernay et de son canton touchant à l'histoire générale de la Normandie par A. Goujon ; 1875 ; pages 29 à 35.

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  • LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne)

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)     " La cathédrale de Sées :

         « Depuis l’édifice initial construit vers 440 par Saint Latuin, premier évêque sagien, cinq constructions se sont succédé sur le même emplacement, au fil des guerres et des restaurations.

     

    Ci-dessus : Sées et sa cathédrale vers 1860, par Ludwig Robock in http://www.visites-p.net/gravure-ancienne-du-jour/normandie-sees-1860.html

     

         D’autres édifices religieux ont vu le jour à la suite de la cathédrale : l’abbaye Saint-Martin, fondée au 6e siècle par des moines Bénédictins puis détruite et reconstruite au fil des invasions ; l’enclos des Cordeliers, créé au 13e siècle par des moines Franciscains… Les constructions catholiques se sont multipliées aux 17e et 19e siècles, marquant le paysage urbain de Sées. " [1]  

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)     « A Sées, (…) la muraille antique fut partiellement abattue au début du 11e siècle afin de permettre la reconstruction de la cathédrale.

         Autour de l'édifice, existait à cette époque un bourg unique, bientôt nommé « bourg l'évêque », auquel s'ajouta plus tard un bourg-neuf qui fut appelé bourg-le-comte (car il dépendait du comté d'Alençon). Un troisième bourg se développa à partir de l'abbaye Saint-Martin. Sées était donc une ville à plusieurs noyaux. (...) à Sées, on dut en rester aux fortifications provisoires entourant les éléments les plus sensibles de la ville. Il n'y eut pas seulement un fort, comme à Lisieux, mais trois : un dans chaque bourg. » (…)

     

    Schéma ci-dessus extrait de http://www.ville-sees.fr/visiter-sees/lhistoire-de-sees/

     

         [ Le « fort » Saint-Gervais enserrait le quartier-cathédrale ; le « fort » Saint-Pierre protégeait le cœur du Bourg-le-Comte et le « fort » Saint-Martin autour de l'abbaye du même nom.  ]

    (F. Neveux : L'urbanisme au Moyen Âge dans quelques villes de Normandie in L'architecture normande au Moyen Âge, I, p.280]

         « A Sées, il y avait trois autorités, qui disposaient chacune du pouvoir sur l'un des bourgs : celles de l'évêque, de l'abbé de Saint-Martin et du comte d'Alençon. Toutefois, la ville était surtout coupée en deux, par l'Orne : au Nord, le bourg-l'Evêque relevait de la juridiction royale ; au Sud, le reste appartenait au comté (puis au duché) d'Alençon. » [2]  

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne)

     

         " En lutte contre le duc de Normandie Geoffroy Plantagenêt, le roi Louis VII saccagea la ville en 1150 et la cathédrale fut incendiée... " [3]

      " et « Vingt-quatre années plus tard, Henri au Court Mantel, révolté contre Henri II, entreprit le siège de Sées, dont il voulait faire une place de communication entre la haute et la basse Normandie (1174) ; mais les bourgeois lui opposèrent une si vigoureuse résistance, qu’il fut obligé de lever le siège. (...) 

         La cathédrale fut gravement endommagée pendant la guerre de 100 ans." [4]

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne)

     

         En 1356 « Philippe de Navarre déclara la guerre au roi Jean, pour venger son frère Charles le  Mauvais, prisonnier au château d’Andely, et il enleva Sées au comte d’Alençon. Celui-ci ne fut pas longtemps à reconquérir celte ville ; mais elle lui fut reprise en 1363, et mise à sac par Charles d’Artois, comte de Longueville, dont les troupes s’étaient, retranchées dans l’abbaye de Saint-Martin. Sées, pendant les guerres du 15e siècle, tomba au pouvoir des Anglais, dès leur entrée en Normandie (1417) ; les Français les en chassèrent, l’année suivante, mais ils ne purent s’y maintenir et les Anglais s’en étant saisis encore une fois (1433), conservèrent la place jusqu’à leur expulsion définitive de la province. »  [4]

     

         " Elle eut aussi à subir les assauts successifs des protestants pendant les guerres de religion, notamment Coligny en 1563 puis Montgommery en 1568. " [3]

     

    « La ville est prise par Henri de Navarre au début de 1590. » [5]

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)      " Au 18e siècle, les trois bourgs se réunissent pour ne former qu’une seule entité. La ville se transforme et se développe grâce à de nombreux aménagements : destruction des portes fortifiées à l’entrée de la ville, pavage des rues, curage de l’Orne, construction du lavoir du Vivier, création d’une promenade plantée d’arbres et d’un plan d’eau sur le Cours des Fontaines, assèchement des marais à l’ouest… " [5]  

     

    Représentation ci-dessus de l''abbaye Saint-Martin de Sées au 18e siècle : photo par Dom Germain — Bibliothèque nationale de France, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35766526

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)   « Sées n’a, du reste, rien conservé de son ancienne physionomie ni de l’aspect guerrier qu’il eut au Moyen Âge : la porte Sagory, sur la route d’Alençon, qui était flanquée de quatre grosses tours, dernier vestige des temps féodaux, a été démolie en 1724. » [4] 

     

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    La tour d'Argentan : Photo 1 : http://www.paris-normandie.fr/loisirs/c-est-l-ete1/dans-l-orne-l-histoire-mouvementee-de-sees-XJ3812330 Photo 2 : http://www.musilumieres.org/visiter-sees-et-alentours/parcours-historique/ Photo 3 : By Benjism89 (Own work) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) Photo 4 : http://tourisme-sees.fr/en/photos/#jp-carousel-344

     

         « Deux tours, l’une vers Argentan et l’autre vers Alençon, rappellent les anciennes portes de la ville, à l’époque où il fallait payer l’octroi pour franchir l’enceinte urbaine. La tour d’Argentan délimitait le quartier « de l’autre monde », le cimetière ayant été installé par delà la muraille… " [6]

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)     " En face de la basilique s’élève la tour d’Argentan. Elle date du 15e siècle. Jusqu’en 1760, une autre tour lui faisait face pour former l’une des portes d’entrée de la ville. Il reste peu de traces des fortifications de Sées. La tour d’Argentan est l’une des dernières. (...)

         Vestige de l’époque médiévale, la motte castrale a été construite au 11e siècle. Ce poste d’observation a été édifié comme symbole de l’autorité seigneuriale mais il servait aussi à la protection du bourg. La butte artificielle fait onze mètres de haut, ce qui lui permettait d’être au même niveau que la cathédrale située sur la ville haute. » [7]

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)  LES REMPARTS DE SEES (Orne)

     

    Plan hypothétique des remparts de Sées ; blason par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18101336

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne)

     

    La motte castrale : Photo 1 : http://www.musilumieres.org/visiter-sees-et-alentours/sees-cite-aux-trois-bourgs/ Photo 2 : http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/sortie/jep-decouverte-de-la-motte-castrale-sees.htmlou http://tourisme-sees.fr/en/photos/#jp-carousel-360 Photo 3 : http://tourisme-sees.fr/en/photos/#jp-carousel-412

     

    « La motte castrale

         Elle fut construite à l’orée du 11e, sans doute par Yves de Bellême qui était à la fois évêque de Sées et héritier du comte de Bellême.

         Ce tertre artificiel de 11 m de haut, d’inspiration viking, était autrefois surmonté d’une construction en bois ou en pierre. À son sommet, on se trouve à la même altitude que la base de la Cathédrale située sur la « ville haute »

         Symbole de l’autorité seigneuriale et poste d’observation pour la défense du bourg, cette butte est contemporaine d’une série de mottes qui s’inscrivaient dans un schéma défensif sur une ligne frontière entre le Maine et la Normandie.

         Elle était entourée d’une basse-cour fortifiée, dont le tracé circulaire est encore perceptible dans le réseau des rues. Cette enceinte comprenait l'ancienne église paroissiale Saint-Pierre-du-Château, à l’emplacement même de la première chapelle fondée en même temps que la fortification castrale.

         L’ensemble était encerclé d’eau et de muraille. Les larges fossés se remplissaient facilement, car la nappe phréatique affleure en ce quartier.

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne)

     

    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         Osmond de Sées est né en cet endroit en 1050. Il fut comte de Sées puis évêque de Salisbury, chancelier d'Angleterre et conseiller privé du roi Guillaume le conquérant avec lequel il avait mené la bataille de Hastings. Canonisé au 14e, Osmond est représenté dans un vitrail de la cathédrale.

         Le château comtal, appelé " fort Saint-Pierre " pendant la guerre de Cent ans, fut comme les autres fortifications de la région l'objet de nombreuses luttes entre Français et Anglais. Endommagé puis réparé à plusieurs reprises, il fut occupé par les Anglais de 1417 à 1450. Démantelé dans la seconde partie du 15e, il fut englobé dans l’enceinte urbaine, puis en partie intégré au domaine de I'Hôtel Dieu à l'époque moderne.

         La porte d’Alençon, qui contrôlait l’entrée sud de la ville entre l'Hôtel Dieu et l'église Saint-Pierre, fut détruite peu avant la Révolution. La motte accueillit un  moulin à vent pendant deux siècles environ, jusqu'en 1840. » [3]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.ville-sees.fr/visiter-sees/lhistoire-de-sees/

    [2] D'après Neveux François. Trois villes épiscopales de Normandie du XIIIe au XVe siècle. Esquisse d'une étude comparative. In Cahier des Annales de Normandie n°23, 1990. Recueil d'études en hommage à Lucien Musset. pp. 361-369 ; doi : 10.3406/annor.1990.4046 http://www.persee.fr/doc/annor_0570-1600_1990_hos_23_1_4046

    [3] Extrait de http://36000communes.canalblog.com/archives/2014/01/22/29013302.html 

    [4] Extrait de Sées et Exmes, article de 1859 d'Edmond de Manne in « Histoire des villes de France » d'Aristide Guilbert http://www.visites-p.net/gravure-ancienne-du-jour/normandie-sees-1860.html

    [5] Extrait de Wikipédia

    [6] Extrait de http://www.musilumieres.org/visiter-sees-et-alentours/parcours-historique/

    [7] Extrait de http://www.paris-normandie.fr/loisirs/c-est-l-ete1/dans-l-orne-l-histoire-mouvementee-de-sees-XJ3812330

     

    Bonnes pages :


    http://www.visites-p.net/gravure-ancienne-du-jour/normandie-sees-1860.html

     

         Un document très utile pour la visite de la ville est diffusé par le service communication/Office de tourisme de Sées :

     

     

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  • LES REMPARTS DE L'AIGLE     « Cité millénaire, les premières origines connues de L'Aigle remontent à l'an 1010, date à laquelle le premier baron de L'Aigle, Fulbert Beina y édifia un château-fort...

     

    La Risle

     

         La présence d'un cours d'eau a souvent été essentielle à l'implantation d'une organisation urbaine et L'Aigle n'échappe pas à la règle. La première appellation connue de la ville en témoigne, il s'agit du nom Bec Ham. Ce mot provient de l'association de deux mots d'origine scandinave « bec » signifiant ruisseau et « ham », habitation. La rivière de la Risle apparaît alors comme un élément dominant de la ville.

     

    Fulbert de Beina

     

         Les premiers éléments historiques concrets de la ville appartiennent au XIè siècle. C'est avec son premier baron, Fulbert de BEINA, que la ville acquiert son identité et que commence l'histoire connue de L'Aigle. La tradition a retenue que vers l'an 1010, Fulbert de Beina édifia un château-fort à l'endroit précis où fut découvert un nid d'aigle et décida de donner le nom d' Aquila (aigle en latin) à la forteresse, nom dont hérita la ville.
    Voilà ce que nous livre Jean-François Gabriel Vaugeois, historien de L'Aigle qui vécut au 19e siècle, dans « Histoire des antiquités de la ville de l'Aigle et de ses environs, L'Aigle, 1841» : « dès avant l'érection de la forteresse, il existait en ce lieu une réunion d'habitations, un village ou un bourg, dont à la vérité l'histoire ne parle pas, mais dont le nom, ce qui est assez remarquable, se serait conservé jusqu'à nos jours. Orderic Vital nous apprend que Fulbert était surnommé de Beina ; nous avons à L'Aigle une rue de Bécane, un quartier de Bécane, qui s'étendait depuis cette rue jusqu'à la rivière, et c'est le plus ancien de la ville : ce nom présente dans sa composition la preuve de son origine et de son ancienneté. Bec, dans les langues teutoniques (en flamand Bek, en allemand Bach) signifie un cours d'eau, d'où sont dérivés nos mots bac, baquet, etc. ; Ham, dans les mêmes langues, veut dire habitation : c'est le radical de hameau, petite réunion d'habitations de campagne. Bécane signifiait donc habitations près le ruisseau. Les chroniqueurs, qui écrivaient en latin , auront dit, en parlant de Fulbert de Bec-ham, ou, par un léger changement de prononciation, de Becane, Fulbertus de Becana, et par syncope, de Becna. Les copistes auront écrit de Beina au lieu de Becna, d'autant plus aisément que, dans les anciennes écritures, l'i et le c sont peu différent, et qu'il est facile de s'y tromper. Ces raisonnements des auteurs de la Chronique nous paraissent fondés, et nous pensons comme eux qu'il est facile de s'y tromper. Ces raisonnements des auteurs de la Chronique nous paraissent fondés, et nous pensons comme eux qu'il est au moins très-probable que Bécane a été le premier nom de L'Aigle.
         Fulbert changea ce nom, ou plutôt il laissa subsister celui du village primitif et en donna un particulier à sa forteresse ; il l'appela le Château de L'Aigle, parce qu'il avait trouvé, disait-on, un nid d'aigle dans un arbre, à la place où il le construisit, et que, pour la rareté du fait, il avait voulu en conserver le souvenir. »

     

    Le Moyen Âge

     

         Bien que L'Aigle ne soit pas l'une des villes les plus grandes de Normandie, elle connue pourtant une histoire importante sous le règne des ducs de Normandie. La forteresse de L'Aigle qui a subsisté jusqu'au 15e siècle, était une des principales, de la frontière entre les rois de France et d'Angleterre qui se la disputèrent sans cesse et l'assiégèrent plusieurs fois.

         Le fils de Fulbert, Engenouf, deuxième baron de L'Aigle, fut comme lui fidèle aux ducs de Normandie et jouit d'un grand crédit auprès d'eux. Aussi pieux que vaillant, il donna de nombreux biens aux serviteurs de Dieu et perdit la vie en combattant pour son prince. Il fut un de ceux qui contribuèrent à reconstruire l'abbaye de Saint-Evroult et fonda le prieuré de Saint-Sulpice. Son fils, Richer, fut un des plus intimes conseillers de Guillaume, roi d'Angleterre ; il périt d'une flèche tirée par un enfant de dix ou douze ans, caché dans un buisson, lors du siège du château de Sainte-Suzanne et dans son dernier souffle, il ordonna la clémence pour son meurtrier. La dynastie des fondateurs de L'Aigle s'éteignit avec Richer IV, après deux cent vingt-cinq ans. Vers 1235, la baronnie échut ensuite à une des branches de la maison ducale de Bretagne, qui la conserva pendant plus de trois cents ans. Les barons de L'Aigle bretons qui s'y succédèrent furent : Henri II d'Avaugour, Henri III d'Avaugour, puis après la cession de L'Aigle à la maison ducale de Bretagne, les barons de L'Aigle et les ducs de Bretagne Jean Ier, Jean II, Artus II, Jean de Bretagne dit de Montfort, Jean IV, Jeanne de Bretagne dite la Boiteuse, Jean Ier de Blois-Châtillon, Jean II de Blois-Châtillon, Nicole de Blois-Châtillon, Jean III de Brosse, René de Brosse, Jean IV de Brosse.
         La ville s'est étendue derrière une seconde enceinte, qui, pendant la Guerre de Cent ans, ne suffit pas à empêcher les Anglais de prendre et de démolir la forteresse. Après la guerre de Cent ans, L'Aigle se relève de ses ruines et prospère grâce aux forges et à la petite métallurgie, notamment la fabrication de l'épingle. La très belle Tour Saint Martin (fin 15è siècle) et la Portienne (une des plus vieilles cloches d'Europe) témoignent de cette période florissante.

     

    Guerre de Religion

     

         Vers 1554, pendant les Guerres de Religions, vers 1554, les terres de L'Aigle sont cédés à la famille d'Aubray. François d'Aubray fut le premier des barons de la famille d'Aubray. L'Aigle n'échappa pas aux troubles de cette période. Succédèrent au premier baron de la dynastie d'Aubray : Nicolas Ier d'Aubray, Nicolas II d'Aubray, Marie d'Aubray. En 1588, la baronne Marie d' Aubray épouse Sébastien des Acres, seigneur de la Chapelle-Viel, leurs descendants porteront le titre de barons puis marquis des Acres de L'Aigle.
    Après une longue période de misère et de ruines amenée par la guerre de Cent Ans, la ville vécut un renouveau teinté de prospérité grâce à ses forges et ses petites industries métallurgiques.

     

    La Révolution

     

         À la fin du 17è siècle, le marquis Louis des Acres fit construire le château de L'Aigle à l'emplacement de l'ancienne forteresse. La construction commencée en 1690, sous l'inspiration et les plans de Jules Hardouin Mansart (1646-1708), architecte du roi, ne s'acheva que 40 ans plus tard avec Jacques Louis des Acres, troisième marquis de L'Aigle. En 1792, le château est vendu et le dernier marquis des Acres est guillotiné à Alençon. " [1]

     

    LES REMPARTS DE L'AIGLE   LES REMPARTS DE L'AIGLE

     

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    " Histoire

     

          En 1077, alors que Guillaume le Conquérant est à L'Aigle pour préparer une expédition contre Rotrou du Perche, éclate une dispute entre ses fils qui amène la rébellion de Robert Courteheuse contre son père. En 1119, en guerre contre Henri Ier Beauclerc, Louis VI s'empare de la ville qui est incendiée. Il en confie la garde à Hugues II de Châteauneuf, le puissant et belliqueux seigneur du Thymerais voisin.

          Le 8 janvier 1354, le connétable de France, Charles de La Cerda, est assassiné par des hommes de Charles le Mauvais, roi de Navarre.

    « Laigle » fut chef-lieu de district durant la Révolution.

          Le 26 avril 1803, une météorite se fragmente au-dessus de la ville et une pluie de plus de 3 000 pierres tombe dans une vaste zone de 600 hectares entre L'Aigle et Glos-la-Ferrière. Jean-Baptiste Biot prouvera, à la suite de son enquête sur place, l'origine extra-terrestre des météorites. Le champ de dispersion de cette météorite, ellipse de 8 km sur 4, est suffisamment important pour que des chasseurs de météorites continuent d'y rechercher des fragments. 

          Le 27 juin 1961, « Laigle » reprend le nom de L'Aigle qu'elle portait autrefois » [2] 

     

    LES REMPARTS DE L'AIGLE     « Le château bâti par Fulbert il y a huit cents ans, et dont les moyens de défense furent probablement complétés par ses enfants et leurs successeurs, était, comme toutes les construction militaires du moyen-âge, destiné à procurer la sûreté ; ou n'y cherchait pas l'agrément. Des bâtiments, en forte maçonnerie et n'ayant qu'un petit nombre de fenêtres étroites et élevées, entouraient, en tout ou en partie, une cour au milieu de laquelle était une grande tour qu'on appelait le donjon. Ce corps principal du château était renfermé dans une, souvent deux, et quelquefois trois enceintes de hautes et épaisses murailles garnies de tours, et dont l'accès était défendu par de larges et profonds fossés que l'on avait soin de tenir remplis d'eau. Des ponts levis suspendus avec des chaînes garnissaient les portes d'entrée, qui au besoin pouvaient encore être couvertes, derrière les ponts levis, par des herses de fer suspendues à des poulies, et qu'on laissait couler dans des rainures pratiquées de chaque côté dans les murailles des portes.

     

    Plan ci-dessus extrait du site : http://lepetitvictor.pagesperso-orange.fr/laigle/histoire/La%20forteresse%20de%20L'Aigle.html

     

         Il ne reste aucune trace apparente des bâtiments de l'ancien château de l'Aigle, et on ne nous en a conservé aucun dessin, aucune description ; mais on sait où ils étaient placés, et il est encore aisé de reconnaître l'étendue des enceintes et l'ensemble des ouvrages primitifs qui constituaient la forteresse.

         Le principal corps du château était élevé sur l'espace circonscrit par le château actuel, la grille d'entrée, et un tiers environ de la grande allée qui est en face de cette entrée et qu'on appelle la terrasse. On a trouvé, sous cette première partie de la terrasse, les fondements du donjon, et l'entrée de plusieurs souterrains biens voûtés, dont la maçonnerie était si solide qu'on a renoncé à l'arracher ; le tout a été recouvert de terre. La chapelle de Saint-Nicolas, qui était la chapelle du château, était à-peu-près à la place qu'occupe aujourd'hui la loge du portier.

     

    LES REMPARTS DE L'AIGLE LES REMPARTS DE L'AIGLE

     

         La Chronique de l'Aigle dit positivement que là était l'emplacement du château, et plus tard nous en fournirons d'autres preuves ; sa première enceinte se trouvait renfermée entre l'équerre formée aujourd'hui par les deux extrémités de la rue Saint-Jean, la rue du Pont-du-Moulin, la rue de Saint-Barthélemy, et, du côté de la grande prairie, une muraille dont on voit les restes près de la fontaine du lavoir. Au-delà de cette muraille était un fossé, dont la partie encore subsistante forme aujourd'hui le canal qui est au bas des jardins du château.

         La seconde enceinte était formée d'abord par le prolongement de ce fossé, sur lequel on a bâti, mais qu'on reconnaît dans les cours enfoncées des premières maisons du haut de la rue Saint-Jean , et qui de là, passant au bout de la rue qui conduit à la halle, devant une porte que l'on appelait la porte de Givry, s'avançait jusqu'à l'ancien Marché-aux-Chevaux. De là, la muraille et le fossé allaient gagner la porte nommée la Porte-Rabel, qui a subsisté jusqu'à nos jours et que nous avons vu abattre il y a quelques années [en 1819]. Sur cet espace contenu entre la Porte Givry et la Porte-Rabel, on voit encore deux des tours qui de ce côté servaient à la défense de la muraille.

         De la Porte-Rabel, la muraille et le fossé descendaient dans le ravin nommé les Vaux, et, à leur jonction sur le bord de la ruelle dite des Poulies, se trouvait encore une tour dont nous avons vu le pied, qui, ainsi que les restes de la muraille longeant cette ruelle, se trouve aujourd'hui renfermé dans des propriétés particulières. Cette muraille, garnie de plusieurs autres tours, environnait un grand espace, alors vide, aujourd'hui couvert de maisons et de jardins, que l'on appelait les Poulies, et allait, par la porte dite de Bécane, entourant le quartier de ce nom, se terminer au bord de la rivière qui, suivant son cours primitif, sa pente naturelle, coulait alors au bas de la côte du Chesnay, et pouvait, en remplissant la prairie qui se trouve entre cette côte et la rue des Tanneurs, interdire à l'ennemi tout accès de ce côté.

         Pour s'assurer ce moyen de défense, on établit, sur la rivière au-dessous du château, une barre en maçonnerie, et une forte écluse au moyen de laquelle on pouvait à volonté arrêter l'eau et inonder la prairie, ou lui laisser suivre son cours. Les fondements de cette barre et les restes des murs de l'écluse existent encore au fond et des deux côtés de la rivière, un peu au-dessus du pont, qui, à cause de cet ouvrage, a reçu le nom de Pont-de-la-Barre, on dirait aujourd'hui, du barrage. Comme il fallut élever le terrain pour empêcher l'inondation de s'étendre trop loin du côté du château, on forma, le long de la rive droite de la rivière, dans les endroits qui paraissaient les plus bas, des digues, ou, comme on disait alors, des jetées, d'où est venu le nom de la rue des Jetées.

     

    LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne) LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne) LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne) LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne) LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne)

     

         On assure que l'on a trouvé, dans cette partie du faubourg Saint-Barthélemy, des fondements de gros murs et des souterrains, et la vue de ces ruines, ainsi que celles de l'écluse dont on ignorait l'origine, ont fait dire et répéter sans examen que l'ancien château était à Saint-Barthélemy ; bien des personnes le répètent encore : leur erreur est venue de là. Il peut y avoir eu à Saint-Barthélemy, et cela est assez probable, quelqu'ouvrage destiné à protéger les travaux hydrauliques de la barre, dans le cas où l'ennemi aurait tenté de les détruire.

         On dut prévoir ensuite qu'en cas de siège l'accès à la rivière pouvait devenir difficile et dangereux, et qu'il faillait s'assurer d'une quantité d'eau suffisante pour les besoins de la garnison et des habitants ; on creusa pour cela le canal de dérivation de la Risle, qui passe dans l'intérieur de la ville : il eut le triple avantage de fournir l'eau dont on avait besoin, de fortifier la première enceinte du château, et de faire tourner un moulin à farine qu'en cas de siège l'ennemi ne pouvait pas atteindre. On profita même, par la suite, de ce cours d'eau pour donner le mouvement à quelques autres usines.

         Il restait encore à trouver le moyen de remplir et de tenir constamment pleine d'eau, la partie supérieure du fossé de la seconde enceinte qui s'étendait de la porte de Givry à la PorteRabel ; car le niveau de cette partie était bien plus élevé que celui de la rivière. On y parvint en creusant la place, qui depuis à été celle de l'ancien Marché-aux-Chevaux ; on en forma un grand réservoir, dans lequel on amena par des rigoles l'eau des terrains supérieurs. Cette eau remplissait d'abord la partie haute du fossé, puis on la distribuait à droite et à gauche sur la pente, au moyen d'arrêts ménagés dans ce but. Ces arrêts s'étendaient, du côté de Saint-Jean, jusqu'au canal actuel du château, et, de l'autre côté, jusqu'au bord des Vaux, dont le fond était alors un étang ou plutôt un second réservoir. De cette manière, on maintenait le fossé rempli jusqu'au niveau de la rivière.

         On finit par creuser les souterrains dont nous avons déjà parlé, mais que nous ne pouvons décrire, puisqu'on n'en a reconnu que feutrée. Il se trouvait de ces souterrains sous la plus grande partie des châteaux forts du moyen-âge; leurs issues étaient quelquefois fort éloignées de la forteresse, et se trouvaient dans des forêts, dans des carrières abandonnées, quelquefois dans des chapelles isolées, et toujours, autant qu'il était possible, dans des endroits inconnus à l'ennemi. C'était un moyen de communication qui n'était connu que des chefs, et ce chemin caché pouvait aussi leur servir d'échappatoire dans le cas d'un extrême .danger. D'après une ancienne tradition , l'Aigle pouvait, par un de ses souterrains, communiquer avec Verneuil ; cela signifie probablement que ce souterrain avait sa direction de ce côté : il pouvait avoir son issue dans la forêt de l'Aigle.

         Ainsi se trouva complété le système de défense du château de l'Aigle, situé alors au milieu des forêts, et entouré, jusqu'aux pieds de ses remparts, de bois et de bruyères, défrichés depuis lors, mais dont l'ancienne existence est prouvée par le nom des villages qui ont été bâtis à la place : la Bruyère, Saint-Simphorien-des-Bruyères, le Chesnay, le Rouvray, la Feuille, la Boissière, le Bois-Aulard, le Bois-Heu, le Buat, la Garenne, et autres. On sent combien cette position dans un pays coupé, alors sans chemins entretenus et de difficile accès de tous côtés, devait donner d'importance aux premiers barons de l'Aigle, qui, quand ils levaient leur bannière, pouvaient réunir à leurs hommes d'armes les possesseurs des quatre-vingts fiefs qui dépendaient de leur forteresse. » [3]  

     

    « Frontière du pays chartrain.

     

          La petite rivière d'Avre, coulant pendant soixante-dix kilomètres dans une étroite vallée, entre les plaines de l'Evrecin et celles de la Beauce formait de ce côté un fossé naturel et délimitait la frontière d'une manière qui n'a jamais varié.

    Avra licet parva Francorum dividit arva.

          Les châteaux de Chênnebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux. Dans plusieurs endroits où la rivière encore faible ne formait pas un obstacle suffisant, le roi Henri II avait fait creuser de longues lignes de fossés avec un rempart de terre. M. de Caumont les signale dans les communes d'Irai, Chênebrun, Saint-Christophe et Courteilles, où ils portent le nom de Fossés-ie-Roi. Il engage à les étudier dans leur ensemble et par rapport avec les forteresses voisines. A une dizaine de kilomètres en arrière, le cours de l'Iton et les châteaux de Bourth, Cintray, Condé-sur-Iton, Breteuil et Damville formaient une seconde ligne parallèle à la première. Une troisième consistait dans les trois fortes places de Laigle, Conches et Évreux, reliées par le cours de la Risle et par les forêts de Breteuil, de Conches et d'Évreux. Cette frontière fut rarement attaquée avec succès, et plus d'une fois, particulièrement en 1119, Breteuil fut le bouclier de la Normandie. » [4] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait texte et plan de http://www.ville-laigle.fr/menu-mobile/decouvrir-l-aigle-2/l-identite-aiglonne/histoire-de-l-aigle

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de l'Histoire des antiquités de la ville de l'Aigle et de ses environs … par J. F. Gabriel Vaugeois, 1841, pages 211 à 214.

    [4] Extrait du Congrès archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques ; éditeur : Derache (Paris) / A. Hardel (Caen), 1876.

     

    Bonnes pages :

     

    O http://lepetitvictor.pagesperso-orange.fr/laigle/histoire/La%20forteresse%20de%20L'Aigle.html

     

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