• LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)

     

    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    Gaillefontaine :

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)      " Période normande. — Nous sommes disposé à attribuer à la période des ducs de Normandie et des comtes de Gournay le grand tertre et les terrassements qui dominent, au midi, le bourg de Gaillefontaine. Nous regardons ces mouvements de terrain, aujourd’hui couverts de broussailles, comme les restes du château normand. En 1050, Guillaume-le-Bâtard date un de ses actes de l’année même de la fondation du château de Gaillefontaine : « Primo anno constructions Castri quod Goislenfontana dicitur. » — Par la bienveillance de M. D. Gurney, nous pouvons donner ici le plan de cette forteresse disparue. " [Voir ci-joint]
    Hlad. Vales., «
    Notitia Galliarum, » p. 236.
    Orderic. Vital., «
    Hist. ecclesiast., » t. iv, p. 320, no
    Edition Le Prévost.

    D. Gurney, « The Records of the bouse of Gournay, »

    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur
    le canton de Forges,
    » p. 161.
    P. de la Mairie, «
    Recherches histor., archéol. et biogr.
    sur le Bray normand et le Bray picard,
    » t. 1 er , p. 165. " [4] 

     

         La motte castrale de Gaillefontaine témoigne de l'importance du site, en Pays de Bray, sur l'ancienne frontière entre la Normandie et le nord du domaine royal. A partir du 11ème siècle, un bourg castral, sans doute délimité par un profond fossé, se développe au pied du château.

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)     « 912 : Rollon constitue la seigneurie au profit d'un dénommé Eudes.

         En 1043, "Goislenfontana" est citée dans les textes. La place est alors propriété des "Hugues" de Gournay, qui sont à cette époque les maîtres du Pays de Bray normand.

         Dès 1050, une gigantesque motte castrale, l'une des premières de cette dimension dans le duché, est érigée par Hugues Ier. Elle est alors défendue par un triple fossé. Ce Hugues de Gournay, très puissant dès cette époque commandera notamment les troupes ducales à la bataille de Mortemer en 1054. 

     

    Photo ci-dessus de la motte castrale qui domine la ville par Markus3 (Marc ROUSSEL) — photo personnelle, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6664568

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)     En 1089, Gérard de Gournay fortifie ses châteaux de Gournay, La Ferté et Gaillefontaine pour soutenir le roi d'Angleterre, Guillaume le Roux, contre son frère Robert Courteheuse, duc de Normandie.

         En 1118, Hugues de Gournay se rebelle contre le nouveau duc de de Normandie et roi d'Angleterre, Henri Ier Beauclerc.

     

    Vue du fossé entourant la grande motte féodale du château de Gaillefontaine. Photo extraite du site https://chateau-de-bellencombre.com/chateaux-forts-du-talou/

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)     Vers 1140 : le prieuré de Clair-Ruissel est fondé pour des religieuses de Fontevrault.

         A la fin du 12e siècle, Hugues V de Gournay se distingue au siège de Saint-Jean-d'Acre en 1191-1192, aux côtés du duc-roi Richard Cœur de Lion. Il sera le fondateur de l'abbaye de Bellozanne en 1198 à Brémontier-Merval (76),

         Le château change ensuite souvent de mains jusqu'au 15e siècle (rois d'Angleterre puis rois de France).

         Au final, la terre de Gaillefontaine a appartenu à Enguerrand de Marigny, la reine Blanche de Navarre, les Harcourt et les Orléans-Longueville. En 1310, le roi Philippe le bel donne le domaine de Gaillefontaine à Charles de Valois à l'occasion de son second mariage.

         En 1327, Charles IV le Bel, devenu roi de France, séjourne au château. En 1349, sa veuve, Jeanne d'Évreux, fonde l'hôpital de la Sainte-Trinité.

         Gaillefontaine était le siège d'une vicomté, d'une châtellenie, d'un bailliage avec droit de haute, moyenne et basse justice s'étendant sur 24 seigneuries.

         Au 14e siècle, les Jacques investissent le prieuré de Clair-Ruissel.

         En 1472, Charles le Téméraire assiège Gaillefontaine, démantèle la forteresse, pille et incendie le bourg.

         Le château est échangé à de multiples reprises jusqu'au 17e siècle, époque de sa vente en tant que châtellenie au sieur Legendre de Collande. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)

     

    Guilmeth, 1838 :

         « Gaillefontaine, à 4 lieues (sud-est) de Neufchâtel, et 1 lieue 5/4 (nord-est) de Forges-les-Eaux. Ce bourg, qui a porté jadis le titre de ville, doit son origine à une forteresse qui commandait toute la campagne, et qui fut bâtie vers l'an 1050, sous Guillaume-le-Bâtard, dit depuis le Conquérant.
          Les plus anciennes chartes qui parlent de Gaillefontaine l’appellent Goslenifons, Gaillionisfans, Gailefontaine, Gallefonlaine, etc. ; son véritable nom est Gaye-Fontaine (fontaine agréable). Il paraît que celle terre, comme celle de la Ferlé-Gournay et une grande portion de la contrée voisine, avait été donnée, en 912, par Rollon, à l’un de ses compagnons d’armes nommé Eudes. Raignald ou Renaud, fils de cet Eudes, fut sire de Gournay. Il épousa une noble dame nommée Alberede ou Aubrée (Albereda), dont il eut :

         1, Hugues, qui continua la branche des sires de Gournay ;

         2, Gaultier, dont nous parlons ci-après ;

     et 3, Raoul, mort jeune ou sans enfants. Gaultier, seigneur de la Ferlé et de Gaillefontaine, laissa Turold qui fut père de Hugues, premier du nom, homme puissant par son courage et ses immenses domaines. C’est vraisemblablement à ce Hugues qu'est due l’origine de la forteresse dont nous avons parlé plus haut. Ce qu’il y a de certain, c’est que, vers l’an 1040, ce seigneur donna au prieuré de Sigy, qu’il avait fondé, l’église et les dîmes de Gaillefontaine, que dix années après (en 1050), Hugues II de la Ferté, son fils, soumit, avec ce prieuré lui-même, à l’illustre abbaye de Saint-Ouen de Rouen, lorsqu’il y embrassa la vie monastique. Hugues II de la Ferté ne laissant pas d’enfants, sa retraite fut cause que la châtellenie de Gaillefontaine retourna aux sires de Gournay, branche aînée de sa famille. Hugues III de Gournay se ligua, en 1119, contre Henri Ier, duc de Normandie et roi d’Angleterre, son bienfaiteur. Il fit fortifier et munir de bonnes garnisons, dit un historien, ses châteaux de Gournay, la Ferté et Gaillefontaine, et faisoit des courses dans le pais de Caux, mettant à contribution le plat pais, sans épargner les églises et les monastères, secondé qu’il étoit par plusieurs seigneurs ses voisins, qu’il avoit mis dans son parti.

         Prises en 1202 par Philippe-Auguste, les châtellenies de Gaillefonlaine et de Mortemer-sur-Eaulne furent réunies, en 1204, au domaine royal. Leurs sièges de justice furent annexés au grand bailliage de Caux, sous la vicomté d’Arques. Donnée, en 1310, au comte Charles de Vallois, la terre de Gaillefontaine fut cédée par ce prince à Enguerrand de Marigny, en échange de la seigneurie de Champrond-au-Perche. Après la mort tragique de cet infortuné ministre, le même comte de Vallois, qui avait si ardemment demandé son supplice, voulut encore avoir sa part dans les biens confisqués sur la famille de Marigny ; il réclama Gaillefontaine, et le roi Louis X (le Hutin), par lettres-patentes du mois de mai 1315, lui fit don de cette châtellenie, à lui et à Mahaud de Chatillon, sa troisième femme. Après la mort de cette
    dernière, Isabelle de Vallois, sa fille, entra en possession de Gaillefontaine : mais cette terre lui fut presqu'aussitôt retirée pour être donnée, en 1359, à titre de douaire, à la reine Blanche d’Evreux, qui en jouit jusqu’en 1398. A cette dernière époque, Gaillefontaine retourna au domaine de la couronne. Cette place fut assiégée, en 1472, par Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne, qui, après l’avoir pillée, s’en alla brûler Haucourt.
          Cinq ans après, par contrat passé à Tours le pénultième jour de février 1477, Louis XI échangea Gaillefontaine contre la terre de Ruigny (voisine du Plessis), que lui céda Guillaume d’Harcourt, comte de Tancarville.

         Aujourd’hui, des tertres de gazon, des broussailles stériles recouvrent les débris de la vieille forteresse de Gaillefontaine. Il parait qu’il existe, sous les fondements du donjon, un souterrain voûté en pierre de taille ; c’est du moins ce que semblerait prouver l’arrestation d’un voleur nommé Brosse, qui y fut saisi et appréhendé au col, le 19 août 1692. » [3]  

     

    " Gaillefontaine (Seine-Maritime). Le Château

     

          La forteresse de Gaillefontaine s’étend sur toute la pointe de l’éperon rocheux qui surplombe le bourg. Elle est constituée d’un ensemble complexe de structures bien conservées dont la plus ancienne remonterait à l’époque gallo-romaine. Selon Orderic Vital, le château aurait été fortifié en 1118 par Hugues de Gournay (au même titre que ceux de la Ferté et de Gournay) au moment où il se rebelle contre Henri Ier Beauclerc. Les premiers seigneurs de Gaillefontaine, mentionnés dès le 11e s., font partie d’une branche cadette de la famille de Gournay. Le domaine reste dans cette famille jusqu’en 1202, date à laquelle il est intégré aux possessions royales de France. Au 14e s. le château est le siège d’une vicomté ; le domaine est également cité en tant que châtellenie lors de sa vente au 17e s. au sieur Legendre de Collande. Le château serait détruit au 15e s. par les troupes de Charles le Téméraire qui, en 1472, assiègent la forteresse et pillent le bourg.

         Le site est constitué d’au moins deux ensembles chronologiquement distincts. L’est comporte une enceinte parfaitement circulaire de 50 m de diamètre à son sommet pour 85 m à la base, dont les pentes très régulières sont particulièrement abruptes. Cette enceinte est cernée par un fossé de 7 m de profondeur. La dénivellation entre le point culminant et le fond du fossé est de 14 m. La moitié est de la plateforme sommitale est cernée par un talus en croissant.

           Au NO de l’enceinte, les restes d’un enclos, coupés par l’aménagement d’une troisième structure, sont encore visibles. La limite est de l’enclos suit la forme du fossé de l’enceinte. Au nord, un autre fossé doublé d’un petit talus forme un arc de cercle. Cet enclos pourrait correspondre à une basse-cour liée à l’enceinte dont il épouse la forme ; son fossé rejoint celui de l’enceinte sans créer de coupure visible. Il ne s’élève pas au-dessus du niveau du sol naturel et ne présente pas d’élément de défense très marqué. Un troisième élément fortifié a été construit en bout d’éperon. Il est constitué d’un tertre en majorité détruit et d’un profond fossé en croissant qui en limite le côté est. Au point culminant du tertre, on remarque la présence d’une cuvette de forme quadrangulaire, vestige possible d’une tour. Le reste du tertre semble avoir été méthodiquement découpé : plusieurs petites terrasses liées au retrait de la terre s’échelonnent sur les pentes. Cette destruction est peut-être liée à la création d’un boulevard d’artillerie qui aurait nécessité un remblaiement partiel pour créer une zone plane. Le tertre aurait alors été considéré comme une ressource en terre facilement accessible. L’est du tertre a conservé son aspect d’origine. Un léger talus surmonte le SE de l’escarpe et le fossé qui barre l’accès à la pointe de l’éperon est impressionnant : il coupe l’éperon en plongeant jusqu’à 10 m de profondeur et rejoint la vallée à ses extrémités. Il est pourvu d’un talus de contrescarpe perceptible surtout au niveau de sa limite sud. La mise en place du fossé et du tertre est venue couper l’enclos, leur création serait donc postérieure à celui-ci et à l’enceinte.

         Au cœur de la ville, les limites de l’ancien bourg ont pu être distinguées et la forme retracée correspond à celle représentée sur la carte de Cassini. Le bourg forme donc un espace globulaire dont les extrémités se rattachent au rocher, il englobe la place du marché qui se trouve au bas de la pointe de l’éperon, mais exclut l’église située un peu plus en arrière. Elle existe pourtant dès le 11e s. Le plan topographique replacé sur le cadastre montre qu’une des limites du bourg rejoint le fossé du tertre : le château était donc en relation avec le bourg au moins à partir de la construction du tertre. (Relevé et étude : Aude Painchault.) " [2]

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)     La commune recèle plusieurs monuments dont la plus célèbre est son château. Fortement lié à l'histoire de Gaillefontaine, l'actuel château est construit à proximité de l'emplacement d'un château primitif sur une motte castrale. En 1800, le domaine est acquis par la veuve du général Hoche. À partir de 1867 commence une importante campagne de travaux : de 1867 à 1877 est créé un parc à l'anglaise. Des communs sont construits par l'architecte Pini de 1881 à 1899, et le logis entre 1881 et 1886 par l'architecte Bir, dans le style néo gothique. Dans le parc à l'anglaise, la chapelle funéraire de la famille des Roys est achevée en 1903. À l'intérieur du logis, on découvre une galerie ornée de peintures murales de Godon réalisées à l'extrême fin du 19e siècle (1899).

     

    Sources :

     

    [1] Texte d'après Wikipédia.

    [2] Extrait de Haute-Normandie. PCR Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Archaeological project directors: Anne-Marie Flambard Héricher, Bruno Lepeuple, Aude Painchault, Gilles Deshayes and Tanguy Debaene p. 310-314 - Year of Investigation: 2010 https: /doi.org/10.4000/archeomed.12795

    [3] Extrait de la Description géographique, historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, Yvetot et Neufchatel suivie de l'histoire communale des environs de Dieppe - Partie 3 par Auguste Guilmeth - éditeur  :  (Paris) 1838 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3214169x/f156.item.r=motte%20de%20Foucarmont

    [4] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.382 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22

     

    Bonnes pages :

     

    O Notice historique et archéologique sur Gaillefontaine et ses dépendances / par M. André Durand (1807-1867) ; imprimerie de E. Cagniard (Rouen) 1865 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54711721/f14.item.zoom

    O Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011 ; Publication Universitaire de Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages https://books.google.fr/books?id=PWLfBAAAQBAJ&pg=PA209&lpg=PA209&dq=ch%C3%A2teau+de+Gaillefontaine&source=bl&ots=bPdJykQWN9&sig=z4ENi3seSTnaXXYglh1W8PC9F8o&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiunqTe7a3PAhWnIcAKHVyHCEU4KBDoAQhFMAc#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Gaillefontaine&f=false

    O http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2010/01/06/16401004.html

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  • LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)

     

         Saint-Céneri-le-Gérei, bâti sur un éperon granitique et surnommé « le village des peintres » est un des « plus beaux villages de France » situé au cœur du Parc Naturel Régional Normandie-Maine. [NDB] 

     

          « Le village de Saint-Céneri-le-Gérei a été établi une première fois en 1044. Son fondateur, Guillaume Giroie, a construit un château dont seuls demeurent, à l’époque actuelle, des pans de murs. Le château de Saint-Céneri-le-Gérei fut assiégé par Guillaume le Conquérant en 1060 avant d'être pris par Robert Courteheuse en 1088. Pendant la guerre de Cent Ans, Ambroise de Loré parvint à défendre la forteresse jusqu’à sa mort en 1436. » [1] 

     

                      LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)

     

      LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)   LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)

     

    Plan hypothétique des remparts de Saint-Cénery-le-Gérei ; blason de la famille Giroie par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11330676 Ce blason est aussi celui adopté par la commune de Montreuil-l'Argillé dans l'Eure.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)      « En 1040, le comte de Mayenne, féal du comte d’Artois fait construire un château fort à Saint-Céneri et en confie la garde à Guillaume Giroie.

         Hormis une courte période (1062-1088) qui verra la domination des Montgomery-Bellème féaux du duc de Normandie, les Giroie régneront ici pendant 250 ans. Leur nom subsiste dans celui du village Saint-Céneri-le-Gérei.

         Pendant prés d’un siècle, du fait de la rivalité qui oppose les Giroie aux Bellême, le château subit de nombreux sièges rappelés par une pierre commémorative." [2]  

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)     « Guillaume Ier Giroie, comme il était fréquent à l’époque, a prêté allégeance pour certaines de ses possessions à Guillaume II Talvas de Bellême et pour d’autres terres à Geoffroy de Mayenne. Or ces deux seigneurs s’opposent bientôt dans la vallée de la Sarthe. Giroie prend le parti de Mayenne. Ce dernier est bientôt fait prisonnier par Talvas… qui exige comme rançon la destruction du Montaigu. Giroie accepte. Libéré, Geoffroy de Mayenne fait construire vers 1040 une nouvelle forteresse, située cette fois sur l’éperon rocheux de Saint-Céneri, et la confie aux Giroie.

         Guillaume II Talvas de Bellême prépare sa revanche. Peu après il se remarie et invite Guillaume Ier Giroie auquel il fait d’abord bon visage… pour le faire arrêter et emprisonner au bout de quelques jours dans une tour du château d’Alençon qui a gardé le nom de tour du chevalier Giroie jusqu’à sa destruction en 1762. Il le fait ensuite mutiler par ses hommes. Émasculé, les yeux crevés, les pans du nez et les oreilles coupés, Guillaume Ier Giroie cède le direction de sa seigneurie à son frère Robert Ier Giroie et se retire à l’abbaye Notre-Dame-du-Bec (Seine-Maritime). [3]

     

    Ci-dessus, le Château de Saint-Céneri vu par Jean-Paul Brilland sur http://saint-ceneri.blogspot.fr/2012/04/le-chateau-de-st-ceneri-vu-par-jean.html. Ce plan m'a servi à dresser le plan hypothétique des remparts de Saint-Céneri-le-Géréi.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)     Puis, en 1050 et à son instigation, les Giroie (son frère Robert Ier et ses neveux Robert et Hugues de Grand Mesnil) restaurent et dotent généreusement l’abbaye d’Ouche fondée par saint Évroult au 8ème siècle (et qui porte couramment le nom de son fondateur). C’est désormais à Saint-Évroult que Guillaume Ier Giroie réside et les paroisses de Saint-Céneri et de La Potestas (actuellement Saint-Pierre-des-Nids) sont rattachées à cette abbaye. Guillaume meurt en 1056 lors d’un voyage en Italie. [3]

     

     

    Photo des vestiges du château et du monument extraite de http://www.ouest-france.fr/normandie/saint-ceneri-le-gerei-61250/les-amis-de-saint-ceneri-veulent-faire-revivre-le-chateau-3155798

     

         (...) " le château de Saint-Céneri va changer plusieurs fois de propriétaire au 11ème siècle, en fonction des alliances du moment. Robert Ier Giroie commet l’erreur de se rallier au comte Geoffroy d’Anjou contre le duc de Normandie Guillaume le Bâtard (futur Guillaume le Conquérant). Il décède en 1059 ou 1060 lors du siège de son château de Saint-Céneri par ce dernier (empoisonné par son épouse ou par les Bellême selon les diverses versions plus ou moins romanesques de l’histoire). Son neveu Ernault continue la lutte mais lui aussi décède (il aurait lui aussi (!) été empoisonné par… Mabile de Bellême). Saint-Céneri revient alors pour un temps à la famille Montgommery : Roger II de Montgommery et Mabile de Bellême. Puis, après la mort de Mabile en 1077, à leur fils Robert II (que certains historiens surnommeront par la suite Robert II le Diable).

         Pendant les dernières années du 11ème siècle le château de Saint-Céneri va changer encore plusieurs fois de mains, mais la chronologie est difficile à établir avec certitude car les sources divergent. Guillaume le Conquérant rend (en 1060 ? en 1070 ?) le château de Saint-Céneri à Robert II Giroie qui s’était rallié à lui contrairement à son père Robert Ier Giroie. Puis Robert II de Bellême le lui reprend par ruse et fait emprisonner sa femme Radegonde et son fils Guillaume, tous deux morts en captivité (en 1092) au château de Bellême. Mais peut-être ces deux morts sont-elle encore un des crimes faussement imputés à Robert le Diable…
         Il faut dire que cette période est fort troublée : en 1087, Robert II Courteheuse succède à son père Guillaume le Conquérant. (…) Les seigneurs locaux profitent de sa faible autorité pour rallumer les conflits territoriaux. C’est le cas en particulier de Robert II de Bellême qui a énormément renforcé sa seigneurie par la construction de nombreuses places fortes. Comme tous les seigneurs de Bellême Robert II a comme objectif de préserver l’indépendance de son domaine face à ses puissants voisins. Et le duc de Normandie Robert II Courteheuse a comme objectif la reprise en main de la noblesse locale et utilise à cette fin les conflits entre seigneurs. C’est ainsi que Robert II Courteheuse arrête Robert II de Bellême accusé de complot, lui reprend le château et le redonne à Robert II Giroie.
         À un moment pendant cette période les Giroie, chassé de Saint-Céneri, ont entrepris de reconstruire leur forteresse de Montaigu détruite en 1040. La date traditionnellement donnée dans la région est 1094, encore faut-il la considérer avec précaution… Toutefois cette reconstruction ne fut pas achevée, les Giroie ayant récupéré Saint-Céneri avant la fin des travaux.
         … Le seigneur de Bellême aurait alors (...) demandé le démantèlement de la forteresse de Montaigu relevée, disait-il, contre la foi des anciens traités » et ainsi obtenu du duc de Normandie qu’il exige des Giroie la destruction de Montaigu en échange de la restitution de Saint-Céneri. Il ajoute que finalement le seigneur de Bellême s’est lui-même chargé de la démolition, et date l’évènement de 1097. (...)

         Le château de Saint-Céneri quant à lui restera aux mains des Giroie jusqu’au début du 14ème siècle puis passera, après la disparition du dernier Giroie, aux mains des Harcourt de Beaumesnil avant d’être finalement détruit par les Anglais en 1435. » [3]

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)

     

    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         " En 1346, débute la Guerre de Cent Ans. En septembre 1417 Saint-Céneri tombe aux mains des Anglais. Un gentilhomme va jouer un rôle important : Ambroise de Loré, capitaine du comte d’Armagnac, fidèle au Roi de France. Loré participe a de nombreux coups de main contre les Anglais dans l’Alençonnais.

         En 1429, Saint-Céneri est repris aux Anglais par Jean Armange, lieutenant de Loré. Celui-ci rejoint Armange dans Saint-Céneri.

          En 1430, une forte armée anglaise assiège le château. Loré, par un souterrain partant d’un puits, quitte la place pour chercher des renforts. A l’arrivée de ceux ci les Anglais lèvent le siège. Le château de Saint-Céneri sera encore victorieusement défendu en 1432 et 1433 avant d’être pris et détruit par les Anglais en 1434. »  

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)

     

    1. : Photo de la stèle du château de Saint-Céneri-le-Gérei extraite de : http://www.laconfreriedesfinsgoustiers.org/pages/Le_pont_sur_la_Sarthe_a_SaintCenerileGerei-8857091.html ; 2-3 : Les vestiges du château de Saint-Cénery-le-Gérei sur le site : http://www.laconfreriedesfinsgoustiers.org/article-deux-chateaux-deux-familles-97809129.html ; 4 : http://www.saintceneri.org/histoire-et-legendes/le-chateau/

     

    L'église :

     

         « Rapidement, l’église prend le nom de son fondateur, auquel le peuple décerne le titre de Saint. Ce nom devient celui du village groupé autour de l’abbaye.
         Deux siècles plus tard, les Normands font des incursions dans la région.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)

     

    A droite, plaque signalant le nid d'abeilles protégé : http://ekladata.com/_2MhQPd5Ai7Cg4EPJM8pAkEVaoI@550x413.jpg

     

         Le roi de France envoie des renforts à Saint-Céneri. Des soldats se livrent à des excès autour de l’église. Ils sont assaillis par des essaims d’abeilles. Pour leur échapper, les soldats se jettent dans la rivière du haut des rochers. Peu en réchapperont. Aujourd’hui encore un nid d’abeilles veille sur l’église. Un an plus tard, on célèbre l’anniversaire de la mort du Saint. Deux chevaliers attachent leurs chevaux à la porte de l’église. Sacrilège ? Piqués par les abeilles, les chevaux rompent leurs liens et se précipitent dans le vide, miracle! Ils échappent à la noyade.

         En 903, les Normands brûlent l’abbaye et l’abbatiale. Pendant longtemps il n’y a plus d’église à Saint-Céneri. C’est en 1089 que la construction de l’église actuelle est entreprise. Elle est terminée en 1125.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)     A l’intérieur de l’église, on remarque tout d’abord le contraste entre les murs de la nef et ceux du chœur recouverts de peintures murales des 14ème et 15ème siècles mais dont on peut penser que les plus anciennes remontent jusqu’au 12ème siècle. Ces fresques, recouvertes en 1650 sous un badigeon de plâtre et de chaux furent à nouveau mises à jour en 1856. C’est en 1886 que l’église fut classée monument historique. »   

     

    Ci-dessus photo de l'intérieur de l'église de Saint-Céneri extraite du site : http://www.zevisit.com/tourisme/saint-ceneri-le-gerei

     

    La chapelle du Petit-Saint-Céneri :

     

         « La chapelle a été construite vers la fin du 14ème siècle ou au tout début du 15ème à l’emplacement où dit-on saint Céneri aurait construit son abri. De style gothique, elle s’intègre parfaitement dans le paysage.

         Sa charpente est en châtaigner, bois couramment utilisé en construction du fait qu’il est imputrescible et qu’il repousse les araignées et autre parasites. On retrouve ce type de charpente dans la nef et le chœur de l’église, celle du chœur étant recouverte de dessins polychromes mis à jour récemment.

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne) LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)     Deux statues prennent place de part et d’autre d’un tableau anonyme en cours de restauration et qui représente saint Céneri en prières ; une statue de saint Jacques de Compostelle amputée, lors de la Révolution, de la main portant son coquillage, surtout la statue de saint Céneri à laquelle une tradition reste attachée : les jeunes filles souhaitant se marier sont invitées à piquer une aiguille dans la robe du saint, si l’aiguille reste plantée dans la pierre, leur vœu sera exhaussé dans l’année.

         Au sol, une pierre de granit, qui serait un menhir couché, aurait servi de lit à saint Céneri. Deux traditions y sont également attachées : d’une part les enfants souffrant d’incontinence peuvent s’y allonger pour être guéris, d’autre part, s’allonger sur la pierre favoriserait la grossesse des jeunes femmes désirant enfanter. »   

     

    Ci-dessus, statue de saint Céneri dans la chapelle du Petit-Saint-Céneri à St-Céneri-le-Gérei : http://www.oratoire-saint-cenere.com/saint-cenere/saint-ceneri-son-frere

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CENERI-LE-GEREI (Orne)La fontaine miraculeuse :

     

         « La Fontaine, sur l’autre rive de la Sarthe, noyée dans la verdure, face à la chapelle, fut construite à une époque indéterminée à l’endroit ou jaillit la source qui étancha la soif de saint Céneri et de son disciple.

         D’après la légende, son eau aurait des propriétés curatives, elle soignerait dit-on certaines maladies des yeux. »   

     

    Ci-dessus photo de la fontaine Saint-Céneri extraite du site : http://lilou-61.over-blog.com/article-35113073.html

     

    Sources :

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.saintceneri.org/

    [3] Extrait de http://www.laconfreriedesfinsgoustiers.org/article-deux-chateaux-deux-familles-97809129.html

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.saintceneri.org/

    O  http://www.laconfreriedesfinsgoustiers.org/article-deux-chateaux-deux-familles-97809129.html

     

     

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  • LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)

     

          « Cette petite ville doit probablement son origine à un château fort que Guillaume le Conquérant y fit construire, et dont quelques débris subsistent encore. Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie, donna cette seigneurie à Robert de Montfort ; elle fut vendue, en 1210, à Philippe Auguste et devint ensuite le partage de Charles, roi de Navarre, qui l’échangea, en 1410, avec Charles VI, pour d’autres terres. Elle appartint enfin à la maison de Bouillon, en 1651, en même temps qu’Évreux.

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)     Breteuil est située sur la rive droite de l’Iton, dans une contrée abondante en mines de fer. L’exploitation de ces mines, la fonte du minerai, donnent à la ville une grande activité ; elle possède des fabriques d’objets de toute espèce et des sources d’eaux minérales ferrugineuses froides assez estimées. » [1]

     
     

    Ci-dessus, plan du cadastre de Breteuil extrait des archives de l'Eure.

     

     

         " Breteuil. Emplacement d'un vieux château avec fossés dans une île qui communiquait par un grand pont avec un retranchement situé dans la forêt et appelé la « Butte des Pontards ». Dans l'enceinte du château actuel on observe les ruines d'un ancien château féodal.
    Delisle et Passy : Op. cit., t. I, 1862, p. 509. Almanach-Annuaire du département de l'Eure, 1916, p. 232. " [14]

     

     

         " L’histoire de Breteuil-sur-Iton, dominée par sa situation aux frontières de la Normandie, ne peut être racontée sans évoquer le puissant Raoul d’Ivry, demi-frère du duc Richard Ier. La Ville, au début du 11e siècle, lui appartenait. Au milieu de ce même siècle, le fief était tenu par son petit-fils Guillaume Fitz-Osbern, fondateur de l’abbaye de Lyre.

         Face à la perte de son château de frontière à Tillières, en 1054, le duc Guillaume, futur Guillaume le Conquérant, fait édifier à Breteuil, pour son fidèle ami Guillaume Fitz-Osbern, une forteresse destinée à contrer les Français.

         A l’époque, l’importance de la cité euroise était prépondérante. Les chefs normands ont donc pris la décision de créer un cours d’eau artificiel : le bras forcé de l’Iton, depuis le Becquet à Bourth jusqu’à Condé-sur-Iton. C’était en 1054. Ce cours d’eau avait pour objectif de renforcer les défenses du château de Breteuil, « rempart inexpugnable longtemps opposé aux rois de France ».

     

    Aux mains des Anglais, des Français

     

         En fondant un bourg, zone franche fiscalement avantageuse pour ses habitants, castral, attaché au château, Guillaume a voulu rendre dynamique la région de Breteuil, en retard sur ses voisines. De fait, le bourg va devenir une place locale importante politiquement, militairement et économiquement.

         Les monuments étant sujets à l’usure et au temps qui passe, il ne reste plus aucune trace de la forteresse en bois de Guillaume le Conquérant.

         Elle a été remplacée par un château qui a appartenu à Philippe Auguste. Aux mains des Anglais ou des Français, le château a été pris par Du Guesclin et démantelé en 1378.

         De ce château, il ne subsiste que quelques vestiges, surélévations ou buttes, restes de murailles, appartenant à la grande enceinte située dans le parc de l’ancien château de la famille Pillon de Buhorel et dans le grand jardin public.

         Dans ce bourg castral, un monument représentait le monde religieux : l‘église Saint-Sulpice. Avec ses vestiges romans en matériau local de « grison », une pierre typique du territoire, et son clocher qui domine l’édifice.

     

    Eglise, Tour Carrée, Hôtel de Ville

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)     Dans cette église, on peut voir un orgue du 16e siècle, restauré dans sa facture d’origine. Un instrument remarquable et particulièrement rare par la qualité du matériel ancien réutilisé. Il présente deux claviers et seize jeux, quatorze au grand orgue et deux au récit (en tirasse à la pédale). Outre l’orgue, le buffet, la balustrade et ses anges sont du 16e siècle et n’ont subi aucune transformation depuis leur origine.

         La cité bretolienne devient définitivement française en 1450. En ces temps, la vie là-bas est paisible et calme. La ville euroise connaît d’importants travaux au cours du 11e siècle. Parmi ces travaux, un chantier de conservation pour le bras forcé de l’Iton, cheminant lentement à travers la ville et l’étang. Un étang devenu réserve ornithologique, situé au fond du parc public dans un site ombragé et attrayant.

          Quand on évoque le patrimoine de Breteuil, impossible de ne pas évoquer la Tour Carrée. Elle date du 12e siècle, vestige de l’ancienne enceinte et une très belle façade Renaissance (rue Paul d’Urclé). Mais également l’Hôtel de Ville qui donne l’illusion d’un très ancien édifice. " [9]

     

    Ci-dessus, la Tour carrée, photo extraite de http://normandiesud.over-blog.com/2020/02/breteuil-sur-iton-une-cite-historique-dans-un-ecrin-de-verdure.html

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)

     

    Plan hypothétique des remparts de Breteuil-sur-Iton au Moyen Âge. Blason de la commune de Breteuil par User:Spedona Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5551160

     

         « L’histoire de Breteuil sur Iton est dominée par sa situation aux frontières de la Normandie.
         Au début du 11e siècle, Breteuil appartenait au puissant Raoul d’Ivry, demi-frère du duc Richard Ier. Au milieu du 11e siècle, le fief  était tenu par son petit fils Guillaume Fitz-Osbern, fondateur de l’abbaye de Lyre.
         En 1054, le duc Guillaume, futur Guillaume le Conquérant, dut compenser la perte de son château de frontière à Tillières. Il fit édifier à Breteuil, pour son fidèle ami Guillaume Fitz-Osbern, une forteresse destinée à contrer les Français.
         L’importance de la cité était à ce point prépondérante que la nécessité de lui procurer artificiellement un cours d’eau s’imposa aux chefs normands.
         C’est ainsi que fut créé, en 1054, le bras forcé de l’Iton (depuis le Becquet à Bourth jusqu’à Condé-sur-Iton) destiné à renforcer les défenses du château de Breteuil , « rempart inexpugnable longtemps opposé aux rois de France ».
         Par la fondation d’un « bourg » (zone franche fiscalement avantageuse pour ses habitants) castral (attaché au château), Guillaume dynamisa cette région quelque peu en retard sur ses voisines.
         Jusqu’à la fondation de Verneuil dans les années 1120-1130, le bourg castral de Breteuil devint un importante plate-forme locale politique, militaire et économique.
         De la forteresse en bois de Guillaume le Conquérant, il ne reste plus aucune trace. Elle a été remplacée par un château dont s’empara plus tard Philippe Auguste. " [2]
     

     

         " Breteuil a été mêlé à toutes les guerres du moyen âge. Ses titres historiques datent du 11e siècle, époque à laquelle Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, voulant assurer sa frontière du côté de la France, y construisit une forteresse, dans laquelle les eaux de l'Iton furent amenées par un canal de dérivation partant de Bourth. Le premier seigneur de Breteuil dont il soit fait mention fut le sénéchal des ducs de Normandie, Guillaume, fils d'Osberne. Ce seigneur se distingua brillamment à la conquête de l 'Angleterre, et reçut en récompense de ses services, le comté de Herefort, ainsi que l'île de Wight. De retour en France, il se signala par une grande piété et fonda l'abbaye de Lyre et celle de Cormeilles. " [10]

     

    " CHAPITRE XXV.
         Comment le duc Guillaume construisit le château de Breteuil et le confia à Guillaume fils d'Osbern. Quelle était la femme de celui-ci. 

         Ensuite le duc fit construire en face du château de Tilliers que le roi lui avait enlevé depuis longtemps, un autre château non moins fort et que l'on appelle encore aujourd'hui Breteuil, et confia à Guillaume, fils d'Osbern, le soin de le défendre contre tous ceux qui viendraient l'attaquer. Celui-ci, homme juste et généreux, avait épousé Adelise fille de Roger du Ternois et en eut deux fils Guillaume et Roger l'Obstiné, et une fille, qui fut dans la suite mariée au comte Raoul, né Breton, avec lequel elle alla à Jérusalem, du temps du pape Urbain..." [11] 


         " Guillaume de Breteuil hérita, vers 1081, de tous les domaines français de son père, et mourut, après une vie troublée par des guerres incessantes, à l'abbaye du Bec, le 12 janvier 1103 ; il fut inhumé dans l'église de Lyre.
         Eustache, fils naturel de Guillaume, lui succéda au 12e siècle, grâce à l'appui que lui prêta Henri ler, roi d'Angleterre, dont il avait épousé une fille naturelle, appelée Julienne. Mais il ne tarda pas à se révolter contre son beau- père, qui le déposséda et donna sa baronnie à Raoul de Gaël petit fils de Guillaume, fils d'Osberne, dont nous avons déjà parlé ; Ce seigneur défendit Breteuil contre les Français ayant à leur tête Louis le Gros, et céda plus tard son domaine à son gendre, Robert II, comte de Leicester, qui prit une part active à toutes les guerres du règne d'Étienne, roi d'Angleterre et duc de Normandie. "
    [10]

     

         " Raoul, sire de Gaël, accompagna Guillaume à la conquête d'Angleterre en 1066 et reçut de ce prince le royaume d'Eastangle, comprenant les comtés de Norfolk et de Suffolk. Il bâtit en 1091 le château de Montfort, dont il prit le nom, et mourut à la croisade de 1096 ; Raoul II son fils, défendit en 1117 le château de Breteuil contre toutes les forces de la France... " [12]

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)     " Le fils de ce roi, Eustache, se révolta contre son père et livra la ville de Breteuil aux flammes. L'année suivante, 1138, Roger de Tosny lui fit subir le même sort ; l'église fut en partie détruite. En 1152, Robert, ayant pris l'habit religieux en Angleterre, Robert III, aux blanches mains, son fils, fut reconnu comme seigneur de Breteuil et de Leicester, par Henri II. Ce comte assista, en 1189, au sacre de Richard Cœur de Lion, et s'embarqua quelques jours après pour la terre sainte ; il mourut dans la traversée, et son fils, Robert IV, hérita de ses domaines. Comme son père, il se croisa et se montra l'un des plus dévoués compagnons de Richard. De retour en France, en 1193, il défendit Rouen avec vigueur, résista aux entreprises de Philippe-Auguste, fut fait prisonnier, et se vit contraint de céder Pacy pour sa rançon. Il mourut sans laisser d'héritier direct, et l'époque de sa mort ayant coïncidé avec la conquête de la Normandie, Philippe put réunir la baronnie de Breteuil et de Pacy au domaine royal.
         En 1352, Breteuil fut donné avec Evreux et Beaumont, à Charles le Mauvais. La place fut assiégée plusieurs fois pendant les guerres de Cent ans : d'abord par Jean le Bon, à deux reprises, puis par le captal de Buch qui l'occupa en 1372, ensuite par du Guesclin, qui fit démanteler le château, et enfin par 5 000 ligueurs d'Évreux qui échouèrent dans leur entreprise (1590).
    Plusieurs rois, à partir de Philippe-Auguste, ont séjourné au château de Breteuil. La mouvance de cette baronnie a été l'une des plus considérables de la Normandie ; elle comprenait, en 1172, quatre-vingt-un fiefs de chevaliers. Ce domaine a eu titre de baronnie et de vicomté.  Les bourgeois de la ville possédèrent, dès 1119, différents droits et franchises communales, qui furent augmentés par Philippe-Auguste et ses successeurs.
         Breteuil appartint, en 1492, à Antoine de Lattre, seigneur de Grassard, au sieur de Maison, président de la cour des aides de Paris, en 1645, et fut compris, en 1651, avec le comté d'Évreux, dans la cession faite au duc de Bouillon.
         Il reste encore quelques ruines des fortifications de l'ancien château. L'église, bâtie en grison, vers le 11e siècle, n'a rien de remarquable. " [10]

     

    Photo ci-dessus extraite de https://actu.fr/normandie/breteuil_27112/patrimoine-breteuil-une-forteresse-guillaume-conquerant-contre-francais_27404607.html

     

         " En 1354, à la suite du traité de Mantes, la ville est cédée par le roi Jean II le Bon à son gendre le roi Charles II de Navarre, avec de nombreuses autres terres normandes. Mais les deux hommes entrèrent rapidement en conflit. En avril 1356, Breteuil fut reprise aux Navarrais par le maréchal d'Audrehem. En 1358, elle fut restituée à Charles II de Navarre, mais Bertrand du Guesclin la reprit en 1371 pour le compte de Charles V. " [3]

     

         " Tantôt français, tantôt anglais, il fut (…) démantelé en 1378. " [2] 

     

         " Henri Beauclerc, qui avait pris la Normandie à son frère, Robert Courte-Heuse, avait vu se former contre lui un parti puissant, destiné à faire revivre les droits de Guillaume Cliton, fils de Robert. Ce jeune prince, confié par le roi d'Angleterre à la garde d'Hélie de Saint Saëns, fut conduit par celui-ci à la cour de Louis VI, roi de France, qui le fit élever sous ses yeux et lui apprit le métier des armes en attendant l'heure de la vengeance. Les partisans de Guillaume Cliton, parmi lesquels se distinguait le turbulent Amaury de Montfort, comte d'Evreux, sollicitèrent Eustache de Breteuil d'abandonner le parti du roi et de se joindre à eux, si Henri ne lui rendait pas la tour d'Ivry, qui avait appartenu à ses prédécesseurs. Henri se défiait de son gendre, mais il ne voulut point l'irriter par un refus absolu. On convint que le fils de Raoul Harenc, gouverneur d'Ivry, serait confié à Eustache, comme garantie de l'engagement que prenait le roi de lui donner Ivry quand le calme serait rétabli. D'un autre côté, les deux filles d'Eustache furent remises à Henri comme gage de la fidélité de leur père.
         Le seigneur de Breteuil, circonvenu par Amaury de Montfort, ne tarda pas à se repentir de cet arrangement, et résolut de rompre ouvertement avec son beau-père. Pour bien marquer son mécontentement, il ordonna qu'on lui amenât le jeune Harenc, et, sans pitié pour sa faiblesse et son innocence, il lui fit arracher les yeux et les envoya à son père.
         Raoul Harenc, transporté de rage, demanda justice au roi d'Angleterre, et celui-ci se crut obligé de lui livrer les deux petites filles que lui-même avait reçues en otage. Harenc, sans se laisser émouvoir par les larmes de leur grand-père, emmena les jeunes princesses et les traita comme son fils avait été traité. De plus, il leur coupa le bout du nez.
         Juliane et son mari croyaient leurs filles en sûreté sous la garde de leur aïeul. Lorsqu'ils apprirent les cruelles représailles de Harenc, leur affliction fut excessive. Eustache fit aussitôt fortifier Lyre, Glos, Pont-Saint-Pierre et Pacy, et en ferma soigneusement l'accès, afin que le roi ou ses partisans n'y pussent pénétrer. Puis il envoya Juliane à Breteuil avec les troupes nécessaires pour garder cette place.
         Henri Beauclerc, appelé par les bourgeois de Breteuil, qui lui étaient restés fidèles, ne tarda pas à se présenter devant le château. Juliane conçut alors un horrible projet. Elle demanda fallacieusement un entretien avec son père, et, quand elle le vit paraître, elle tendit une baliste et lança au roi un trait, qui du reste ne l'atteignit pas. A l'instant même, Henri fit détruire le pont du château et tira de sa fille une vengeance aussi indécente que bizarre. Par son ordre, la malheureuse parricide fut forcée de se laisser glisser le long d'une corde du haut des murs, et dut descendre ainsi jusqu'au fond du fossé, en montrant ses fesses nues devant les soldats assemblés pour être témoins de ce singulier spectacle. « Cet événement, dit Orderic Vital, arriva au commencement du carême, dans la troisième semaine de février 1119, lorsque le fossé du château était rempli des eaux de la saison, et que la gelée, qui les glaçait, refroidissait d'une manière cruelle la chair délicate de la princesse, qui s'y plongea dans sa chute. »
         Juliane alla rejoindre son mari à Pacy, et le château de Breteuil fut donné au Breton Raoul de Gael, qui, dès le 17 septembre 1119, eut à le défendre contre le roi de France Louis VI. Celui-ci conseillé par Amaury de Montfort, conduisit à Breteuil de nombreuses troupes, venues de toutes les provinces de la France et de la Flandre, pour rendre à Eustache ce qu'il avait perdu et rétablir dans leurs domaines les autres seigneurs qui partageaient l'exil de Guillaume Cliton. Raoul de Gael alla au-devant de l'ennemi et le reçut à coups de lance et d'épée. Par bravade, il fit ouvrir les trois portes du château ; mais, malgré cette facilité qu'il offrait, aucun des envahisseurs ne fut assez hardi pour
    entrer. Raoul de Gael courait d'une porte à l'autre et changeait souvent d'armure pour n'être pas reconnu. Il renversa plusieurs chevaliers fameux et donna généreusement leurs montures à ceux de ses compagnons qui en manquaient. Louis VI, rebuté par cette héroïque résistance, se décida à lever le siège.
         Quelques semaines après, au mois de novembre, les rois de France et d'Angleterre eurent une entrevue à Gisors et firent la paix. Dans cette réunion, Eustache de Breteuil et sa femme obtinrent leur pardon de Henri Beauclerc, qui néanmoins ne leur rendit pas Breteuil, mais assigna à son gendre une pension de 300 marcs. Quant à Juliane, elle embrassa la vie religieuse à Fontevrault.
         La vaillance et la générosité de Raoul de Gael n'avaient pu triompher de la répulsion qu'il inspirait aux gens de Breteuil à cause de son origine bretonne. Désespérant de se faire aimer d'eux, il résolut de retourner en Bretagne et d'abandonner Breteuil, Glos et Lyre à sa fille Amicie. Celle-ci devait épouser Richard, fils naturel du roi Henri ; mais son fiancé périt dans le naufrage de la Blanche-Nef, et Amicie devint la femme de Robert le Bossu, comte de Leicester.
         Eustache étant mort à Pacy, en 1136, Guillaume de Pacy, son fils, revendiqua, les armes à la main, la châtellenie de Breteuil, qu'il considérait comme son héritage ; mais Robert le Bossu lui résista victorieusement.
         Robert Ier fut moins heureux en 1138 contre Roger de Tosny, châtelain de Conches. Celui-ci, pour venger diverses injures, parut tout à coup devant Breteuil, avec une troupe nombreuse. Des ouvriers battaient la moisson et il y avait, devant les maisons, de grands monceaux de paille, qui propagèrent rapidement l'incendie allumé par l'ennemi. L'église de Saint-Sulpice fut réduite en cendres, ainsi que
    beaucoup d'hommes et de meubles des bourgeois qui s'y trouvaient renfermés. Les chevaliers de la garnison, pris à l'improviste, ne purent même se réfugier dans la citadelle et tombèrent sous les coups des agresseurs.
         Cet acte de brigandage féodal se passa sous le duc Etienne de Blois, qui avait succédé à Henri Beauclerc, et dont Robert le Bossu abandonna le parti pour suivre celui de l'impératrice Mathilde, fille de Henri.
         Robert avait fondé, en 1125, le prieuré de Notre-Dame-du-Désert. L'Angleterre lui doit aussi les trois abbayes de Notre-Dame de Leicester, de Garandon et d'Etona. En 1152, Robert se fit admettre comme chanoine régulier dans la première, tandis qu'Amicie prenait le voile dans la troisième. En 1154, le roi Henri II, fils de Mathilde, attiré à Breteuil par le désir de châtier le baron de l'Aigle, investit Robert II aux blanches mains, fils de Robert Ier le Bossu, des fiefs de son père avec toutes leurs dépendances. Robert II prit part aux discussions de Henri II avec saint Thomas de Cantorbéry, et s'attacha ensuite à Henri Court-Mantel, fils du roi, lorsque celui-ci se révolta contre son père. Cette conduite attira de nouveau le malheur sur Breteuil, qui fut livré aux flammes par le roi d'Angleterre.
         Robert aux blanches mains assista, le 3 septembre 1189, au couronnement de Richard Cœur de Lion, où il portait un glaive d'or, puis il partit pour la Palestine ; mais il mourut pendant la traversée, en 1190, et fut enterré à Durazzo.

          Son fils, Robert III, l'avait suivi à la croisade, où il se montra le compagnon dévoué de Richard. De retour en occident, il continua à lui être dévoué et résista aux entreprises de Philippe-Auguste. Il mourut sans enfants, le 20 octobre 1204, et ses deux sœurs Amicie et Marguerite se partagèrent ses immenses possessions. Philippe-Auguste, qui venait de conquérir la Normandie, voulut avoir Breteuil et conclut avec Amicie, femme de Simon de Montfort, un traité par lequel elle lui abandonnait le château de Breteuil en échange de celui de Saint-Léger-en-Yve.
         Cette châtellenie, où les rois de France, de Philippe-Auguste à Philippe VI de Nalois, résidèrent plusieurs fois, fut cédée par Philippe VI à son fils puîné, Philippe, duc d'Orléans, puis, en 134 par Jean II, à son gendre Charles, roi de Navarre et comte d'Evreux.
         Après l'arrestation du roi de Navarre à Rouen, le 5 avril 1356, le duc de Lancastre, joignant ses forces à celles de Philippe de Navarre, se dirigea, en ravageant le pays, sur Breteuil, qu'il ravitailla. Mais le roi de France, Jean II, vint en personne assiéger la place. On voyait dans son armée, avec l'élite de la noblesse française, le comte de Douglas, Ecossais, et Henri de Transtamare, bâtard de Castille, qui fuyait la colère de son frère, Pierre le Cruel. Froissart décrit ce siège, qui fut remarquable par l'emploi que les assiégés firent de l'artillerie. Avec leurs canons, ils démolirent un grand beffroi à trois étages porté sur des roues, et construit par ordre du roi Jean dans le but de dominer leurs remparts. Quand ils virent cette tour de bois s'écrouler dans le fossé, ils s'écrièrent : « Seigneurs Français, vous ne nous aurez point ainsi que vous cuidez. » Cependant, une somme d'argent leur ayant été offerte, ils consentirent à se retirer sur Cherbourg avec armes et bagages.
         Ensuite Jean le Bon alla se faire battre à Poitiers, le 19 septembre 1356 et, par le traité de Calais, qui fut signé le 24 octobre 1360, la châtellenie de Breteuil fut restituée à Charles de Navarre, dit le Mauvais.
         Elle lui fut reprise, en 1372, par Duguesclin, puis lui fut rendue par le roi de France. Enfin, en 1378, Charles V, poussé à bout par les menées du roi de Navarre, envoya le comte d'Harcourt et Bureau de la Rivière pour s'emparer du château de Breteuil et le fit démanteler.
    Aujourd'hui, il ne reste que l'emplacement de cette forteresse qui vit couler tant de sang, et Breteuil n'a pas d'autre monument ancien que son église, dédiée à saint Sulpice, évêque de Bourges, mort en 644. L'édifice est assez grand, et offre le type de l'architecture rustique des environs... " [13]

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)

     

    Ci-dessus les vestiges du château de Breteuil : 01. https://www.routes-touristiques.com/tourisme/visiter-nos-regions/haute-normandie/eure/route-du-grison-27.html ; 02. http://www.normandie-sud-tourisme.fr/patrimoine-culturel/breteuil-sur-iton/ ; 03. http://www.lereveilnormand.fr/2016/02/26/projets-le-tourisme-est-il-l-avenir-de-la-commune/ ; 04-05-06 http://jeunes-francophones.fr/2016/08/08/breteuil-siege-de-la-forteresse-de-guillaume-le-conquerant/ ; 07. http://breteuil-sur-iton.stationverte.com/fr/breteuil-sur-iton_omanifestation.html ; 08-09. http://mapio.net/pic/p-25023157/

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)     De ce château, il ne subsiste que quelques vestiges, surélévations ou buttes, restes de murailles, appartenant à la grande enceinte située dans le parc de l’ancien château de la famille Pillon de Buhorel et dans le grand jardin public.

         Dans ce bourg castral, l’église Saint-Sulpice assurait l’encadrement religieux. L’église possède de très intéressants vestiges romans en matériau local de « grison ».
         De la seconde moitié du 11e siècle, subsiste le clocher qui domine l’édifice de sa noble simplicité.

         Breteuil devint définitivement française en 1450 et, à dater de cette époque, connut un calme uniquement troublé par les grands remous qui secouèrent la France.
         Des travaux considérables entrepris au 11e siècle, Breteuil a conservé le bras forcé de l’Iton qui chemine lentement à travers la ville et l’étang, devenu réserve ornithologique. Il est situé au fond du très beau parc public dans un site ombragé et attrayant. »
    [2] 

     

    Description du château 

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)     " Le château de Breteuil joua son rôle dans les guerres du 12e siècle ; il le reprit lorsque, sous le roi Jean et sous Charles V, les Anglais, joints aux rebelles partisans de Charles le Mauvais, vinrent de nouveau désoler la Normandie. Domaines du roi de Navarre, la ville et la forteresse furent plusieurs fois assiégées par les troupes françaises, et c'est à propos du premier de ces sièges, en 1356, que Froissart constate l'action déjà décisive de l'artillerie, encore à ses débuts. Après la reddition de 1378, Charles V, suivant une politique qui lui était habituelle, fit détruire les défenses du château de Breteuil. « L'an dessus dit [1378] furent abatuz XV des chasteaulx au roy de Navarre, c'est assayer Avranches, Gavrey, Mortaing, Tinchebrey, Orbec, Ponteaudemer, Berney, Beaumont le Rogier, Bretueil, Nonnancourt, Evreux, Pacy, Ennet, Nogent et Breval. Et V en demoura, c'est assaver Conches, Renieville, Carenten, Valongnes et Chierbourc. » Ce passage de la Chronique du Mont-Saint-Michel est confirmé par une quittance émanée, à la date du 1er décembre 1379, d'un certain Laurent du Val, qui reconnaît avoir reçu du vicomte de Breteuil la somme de dix francs
    d'or « pour l'abatement et demolussion du chastel de Bretueil ». Il faut croire que les murailles de la ville furent elles-mêmes démantelées, car le nom de Breteuil cesse dès lors de figurer dans l'histoire militaire. Il n'est pas question de cette ville au cours de la longue occupation de trente années que les Anglais firent peser sur le pays normand après l'invasion de 1418 et qui fut marquée cependant par tant d'épisodes divers où se dévoilait la frémissante impatience des vaincus. Les constructions du château ne sont plus représentées que par quelques fragments de murailles extrêmement dégradés, mais la plupart des retranchements de terre existent encore. Ils occupent un emplacement de forme générale rectangulaire, limité au sud et à l'ouest par les
    étangs, à l'est par la ville. Le sol monte légèrement vers le nord, et c'est pour cette raison que tout le front de ce côté est couvert par une levée rectiligne de deux cents mètres de long, qui règne ininterrompue de l'est à l'ouest, depuis la ville jusqu'à l'étang.
         Derrière cette levée, et séparées d'elle par un fossé profond, s'alignent les deux enceintes inégales qui composent le château. Celle de l'est était la plus considérable. Ses contours dessinent un trapèze ou plutôt un pentagone, car le front sud, le plus étendu, présente un angle saillant assez accentué. On compte environ 120 mètres de l'est à l'ouest et 140 du nord au sud. La seconde enceinte constituait le château proprement dit. Située à l'ouest de la précédente, elle est protégée à l'est par le fossé qui l'en sépare, au sud et à l'ouest par les étangs, au nord par le fossé qui règne derrière le boulevard ou levée. Cette seconde enceinte, dont la forme est celle d'un carré barlong aux angles largement arrondis, comme, d'ailleurs, ceux de la première enceinte, mesure 50 mètres de l'est à l'ouest et 70 du nord au sud. Le sol en est un peu plus élevé que celui de la première enceinte, mais il ne dépasse pas sensiblement le sommet du boulevard. Il n'y a aucune trace de maçonnerie sur ce boulevard, dont le terre-plein se reliait par son extrémité orientale aux retranchements de la première enceinte. Il y a, de plus, de ce côté, des surélévations ou buttes qui ont dû porter des tours ou autres ouvrages défensifs. L'une de ces petites mottes, de forme ronde, commandait peut-être l'une des entrées du château, laquelle, ainsi placée près des remparts de la ville, se fût trouvé bien protégée. Il nous a été impossible de reconnatîre les entrées de la seconde enceinte. L'une d'elles se trouvait nécessairement à l'est et permettait de communiquer avec la première enceinte. L'autre, accessible du dehors, et dont l'existence est probable, mais non certaine, se trouvait peut-être au nord-ouest, commandée, près de l'étang, par l'extrémité du boulevard. Il y a là aujourd'hui un terrain plat, qui fait saillie dans l'étang et où nous restituerions volontiers quelque ouvrage avancé. C'était en cet endroit peut-être que se trouvait l'extrémité du long pont de bois dont parle la tradition et qui donnait une communication directe avec la forêt, et même, dit-on, avec une défense extérieure appelée Butte des Ponlards ; mais on peut douter que ce pont et cette défense aient toujours existé [Il est difficile, nous le répétons, de reconnaître l'emplacement et même le nombre des entrées du château. Dans son récit de l'attaque tentée par Louis VI en septembre 1119, Orderic Vital (éd. Le Prévost, t. IV, p. 367) dit que l'on se battit terriblement aux trois portes. L'une des entrées était connue sous le nom de porte de Verneuil. (Mém. et notes d'Aug. Le Prévost, t. III, p. ig5.) ].
         La première enceinte possédait une ceinture de murailles dont on retrouve les restes sur tout le front nord et, çà et là, en petit nombre, sur le front est et à l'angle sud-ouest. Suivant la méthode du 11e siècle, le retranchement de terre qui porte ces défenses est surélevé au-dessus du sol intérieur du camp. Seules, les défenses du front méridional ont complètement disparu. Peut-être de certains vestiges doit-on conclure que cette enceinte était munie de tours carrées, oeuvre probable du 12e siècle. L'existence de tours de ce genre paraît, du moins, certaine pour l'enceinte du château proprement dit, où les vestiges de maçonneries sont plus nombreux et plus importants. Les courtines mesuraient 2 m 50 d'épaisseur. Un palier sur l'escarpe du front sud et un fragment de mur au bord extérieur de ce palier indiquent, sans doute, qu'il y avait là une première défense ou fausse-braie, à moins qu'il ne s'agît de la chemise du donjon. Au donjon appartenait peut-être, en effet, une muraille supérieure dont il reste encore des vestiges. Un fragment de maçonnerie tombé sur la pente a fait partie d'un angle rentrant placé à la rencontre de deux murs. Ce fragment appartenait-il au donjon et à l'un de ses contreforts ? Nous le supposerions volontiers, sans pouvoir l'affirmer. Toujours est-il que le débris en question est du très petit nombre de ceux qui possèdent encore leur parement de grison taillé.  Les parements ont, en effet, été partout arrachés, et les restes du château de Breteuil ne montrent plus, en général, que des agglomérations informes de silex et de moellons de grison liés par du mortier et formant des masses d'une dureté extraordinaire. On constate l'emploi de longrines de forte équarrissure combinées, comme à Tillières, avec des poutres plus petites perpendiculaires au parement.
         On le voit, les dispositions générales du château de Breteuil et de ses enceintes étaient restées fort archaïques et probablement telles qu'elles avaient été conçues par le fondateur. Mais il est évident qu'on avait, plusieurs fois peut-être, renouvelé les constructions. C'est un point, d'ailleurs, sur lequel l'état actuel ne permet aucune précision.
    Aujourd'hui, l'emplacement de la vieille forteresse, propriété de Mademoiselle de Buhorel, est un parc où régnent le calme et le silence. Les plantations, le percement des allées n'ont que fort peu modifié les formes générales.
         On peut regretter seulement la coupure pratiquée au milieu du boulevard septentrional pour faciliter l'accès ; mais cette coupure remonte sans doute à une date déjà ancienne.
         La ville avait ses fortifications particulières, protégées sur toute leur étendue par des fossés où coulent encore des eaux tirées du faux Iton. Mais cette ceinture ne doit pas être contemporaine du château, auquel nous croyons pouvoir rattacher, au contraire, une enceinte plus petite, de forme demi-circulaire, qui en formait, vers l'est, comme l'annexe, l'enceinte avancée, ce qu'on appelait au 12e siècle le balle. Le bras d'eau qui la protégeait a été comblé sur une grande partie de son parcours, mais la direction des rues permet encore aujourd'hui de reconnaître le contour de cette première enceinte du château, qui fut plus tard supprimée et incorporée à la ville.


    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)     Il reste à peine quelques vestiges des fortifications. Au nord-ouest, près de l'avenue des Plesses, à l'entrée de laquelle s'élève le buste de Théodule Ribot, on voit encore la partie inférieure d'une tour carrée construite en grison et qui ne présente aucune trace d'ouvertures défensives. Cette tour ne se défendait donc que par ses étages supérieurs, comme celles du 12e siècle ; de plus, elle était ouverte à
    la gorge, ce qui la rapproche des tours construites par Henri II Plantagenet au château de Gisors. Il semble donc qu'on soit autorisé à la supposer contemporaine de ce prince, qui se montra partout très attentif à protéger ses villes fortes et ses châteaux. " [7]  

     

    Ci-dessus, la tour carrée, photo extraite de http://www.normandie-sud-tourisme.fr/patrimoine-culturel/breteuil-sur-iton/

     

    " Breteuil-sur-Iton (Eure). Château de Breteuil

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)     Le complexe castral de Breteuil est un site de grande ampleur, bâti vers 1054 sous l’impulsion du duc Guillaume II le Bâtard. Le relief naturel a été remodelé afin de créer un large tertre ovalaire (80 m de diamètre) légèrement surhaussé, associé à une enceinte trapézoïdale (80 m x 122 m). L’ensemble est défendu au nord par de larges fossés (25 m à l’ouverture) initialement drainés et doublés d’un talus de contrescarpe. Les fronts ouest et sud sont baignés par un étang artificiel captant les eaux de l’Iton. Enfin, la partie est du château est accolée à la ville de Breteuil dont elle est isolée par un bras détourné de la rivière. L’installation d’ateliers sidérurgiques à proximité dès 1480 et la transformation du site en parc romantique au tournant des 19e et 20e s. ont considérablement accéléré l’oblitération des micro reliefs. En outre le démantèlement de la fortification à partir de 1378 et son utilisation comme carrière durant l’époque moderne ont conduit à la disparition de la plupart des vestiges maçonnés. Seuls d’imposants blocs renversés parsèment encore le site.

             Le relevé a permis de mettre en évidence des traces du siège de Jean II le Bon (1356) notamment la tentative d’assaut avortée au moyen d’un puissant beffroi mobile. Les terrassements conçus pour acheminer la machine de guerre jusqu’aux murs de la forteresse sont perceptibles, notamment une rampe d’accès aux fossés et le percement mal réparé du talus de la contrescarpe. L’abandon rapide du site après cet événement a sans doute contribué à la fossilisation de ces structures qu’il est rare d’observer. (Relevé et étude : Thomas Guérin, Magali Heppe.) " [8]  

     

    Plan ci-dessus extrait de ce même document.

     

    A proximité

     

    O L'église Saint-Sulpice :

     

         " Cette église de style roman fut construite en belle pierre appelée « grison du pays d’Ouche » au 11e, qui lui donne un caractère original. Elle fut donnée vers le milieu du 11e s. par un des principaux collaborateurs de Guillaume le Conquérant à son abbaye de Lyre. Constituée d’une longue nef en forme de croix, elle abrite un buffet d’orgue du 16e, d’une charpente en bois polychrome et historié du plus bel effet. C’est dans cette église que fut célébré au 11e s le mariage d’Adèle, la fille de Guillaume le Conquérant avec le comte de Blois. " [4]  

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)

     

          « L’église Saint-Sulpice abrite un orgue du 16e siècle, restauré dans sa facture d’origine. Cet instrument est remarquable et particulièrement rare par la qualité du matériel ancien réutilisé.
         Il présente deux claviers et seize jeux, quatorze au grand orgue et deux au récit (en tirasse à la pédale). Le buffet, la balustrade et ses anges sont du 16e siècle et n’ont subi aucune transformation depuis leur origine.

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)

     

    Ci-dessus, la Tour Carrée à Breteuil extraite du site : http://www.immobiliere-normandie.com/Fiche_Vente_de_bien_SURFACE_DIVERSE_1_pieces_Centre_ville_BRETEUIL_9_ref700243 

     

         En déambulant dans les rues de cette petite cité, on peut admirer la Tour carrée datant du 12e siècle, vestige de l’ancienne enceinte et une très belle façade Renaissance (rue Paul d’Urclé). » [2]
     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)       O Le château qui abrite aujourd’hui un institut psychothérapique est réputé pour l’une des portes de son orangerie de style Renaissance. La scène du passage du certificat d’études avec Bourvil dans le film " Le Trou Normand " y fut tourné. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure) LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)

      
         « L’hôtel de ville donne l’illusion d’un très ancien édifice. C’est une curieuse construction de 1860 édifié dans le style de la chapelle de l’ancien Hôtel Dieu qui occupait cet emplacement. »
    [2] 

     

    Autres pages intéressantes sur l'histoire de Breteuil ici.

     

    « Frontière du pays chartrain.

     

         La petite rivière d'Avre, coulant pendant soixante-dix kilomètres dans une étroite vallée, entre les plaines de l'Evrecin et celles de la Beauce formait de ce côté un fossé naturel et délimitait la frontière d'une manière qui n'a jamais varié.

    Avra licet parva Francorum dividit arva.

         Les châteaux de Chênebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux. Dans plusieurs endroits où la rivière encore faible ne formait pas un obstacle suffisant, le roi Henri II avait fait creuser de longues lignes de fossés avec un rempart de terre. M. de Caumont les signale dans les communes d'Irai, Chênebrun, Saint-Christophe et Courleilles, où ils portent le nom de Fossés-ie-Roi. Il engage à les étudier dans leur ensemble et par rapport avec les forteresses voisines.

         A une dizaine de kilomètres en arrière, le cours de l'Iton et les châteaux de Bourth, Cintray, Condé-sur-Iton, Breteuil et Damville formaient une seconde ligne parallèle à la première. Une troisième consistait dans les trois fortes places de Laigle, Conches et Évreux, reliées par le cours de la Risle et par les forêts de Breteuil, de Conches et d'Évreux. Cette frontière fut rarement attaquée avec succès, et plus d'une fois, particulièrement en 1119, Breteuil fut le bouclier de la Normandie. » [5] 

     --------------------------------------------------------- 

     

    « L’histoire du Becquet

     

    LES REMPARTS DE BRETEUIL-SUR-ITON (Eure)     Le Becquet est un éperon de maçonnerie construit au 12ème siècle parle roi-duc Henri Beauclerc pour amener l’eau de l’Iton vers la ville nouvelle de Verneuil. L’ouvrage se situe sur la commune de Bourth entre les bois de Chéraumont (et l’usine) et le hameau des Graviers qui forme la « frontière » avec Francheville. On disait jadis « le Becquet de Chéraumont »

     

    Étymologie

     

         En scandinave ancien, « un bec » (bekkr) est un ruisseau. Son dérivé « becquet » s’emploie aussi pour une pointe de terre formée par le confluent de deux rivières.

     

    Description

     

         L’historien Vaugeois décrit parfaitement le Becquet : « ouvrage hydraulique remarquable et ancien. C’est un barrage de la rivière solidement établi en maçonnerie et présentant, en amont, un épi qui partage les eaux et les rejette à droite et à gauche dans deux canaux creusés pour les recevoir.
         Le barrage a pour effet d’élargir le lit de l’Iton qui est compartimenté par le creusement de deux bassins réservoirs ou déversoirs. En amont, les réservoirs sont écartés l’un par rapport à l’autre, mais ils se rapprochent au niveau de l’éperon. Leur ensemble, ayant donc la forme d’un V, fait penser à un bec et peut expliquer aussi le nom de l’ouvrage. Les bassins sont inclinés l’un par rapport à l’autre. Ils dirigent les eaux vers les deux canaux, et, étant d’égale longueur (34 mètres), ils partagent par moitié les eaux entre les deux bras.

         Les eaux tombent en cascade dans les réservoirs, et leur chute accroît leur vitesse.»

     

    L’origine

     

         Lorsque Guillaume II le bâtard, duc de Normandie, construisit la forteresse de Breteuil pour assurer la défense de son duché contre les invasions de ses voisins français ; il dérive le cours de l’Iton au niveau de Francheville pour alimenter les fossés de la forteresse. Cinquante plus tard (1120) son fils Henri 1er Beauclerc, duc de Normandie et roi d’Angleterre, entreprend de construire une ville forte qui sera Verneuil.
         Pour remplir d’eau les fossés de la ville, il est envisagé d’utiliser les eaux de l’Avre, cependant le projet a deux inconvénients : l’Avre est en territoire Français et il est en contrebas de la ville. Les ingénieurs hydrauliciens normands décident que la prise d’eau doit se faire plus en amont pour obtenir une pente suffisante et permettre l’alimentation des fossés. On construit alors l’ouvrage du Becquet et l’on creuse deux nouveaux canaux. Le premier, qui s’étire sur 13,5 kms, se dirige vers Breteuil, le second canal ou « cours forcé » après un parcours de 16,5 kms se jette dans l’Avre au dessous du moulin de Bâlines, sans avoir oublié de remplir au passage les fossés de Verneuil.
         Ces deux fossés conçus dans un but prioritairement défensif servirent aussi à irriguer les champs riverains et à actionner de nombreux moulins. (...)

     

    Classement du becquet

     

         Le 14 octobre 2002 Monsieur Bruno Fontenaist, préfet de la région de Haute Normandie, a signé un arrêté par lequel l’ensemble de l’ouvrage du « Becquet de l’Iton » est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
         Le classement du Becquet sous sa forme actuelle est dû à la volonté de différents partenaires, et surtout à celle de Monsieur Jacques Demaire, ancien conseiller général, et ancien maire de Verneuil-sur-Avre, qui a initié la réhabilitation de cet ouvrage.

         Le Becquet est devenu un lieu propice au tourisme grâce à des aménagement appropriés :
    - Un parking paysagé.
    - Deux passerelles qui enjambent les bras forcés qui se dirigent respectivement vers Breteuil et Verneuil.
    - Un chemin spécialement aménagé pour permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite. "
    [6]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du site : https://cgma.wordpress.com/2013/08/13/france-pittoresque-%E2%80%93-1835-eure-2/

    [2] Extrait de http://www.villedebreteuilsuriton.fr/fr/information/71232/un-peu-histoire

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait de http://www.eure-tourisme.fr/Fiche/Detail/Activite/BRETEUIL/Eglise-Saint-Sulpice/PCU-PCUNOR0271000086

    [5] Extrait du Congrès archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques ; éditeur : Derache (Paris) / A. Hardel (Caen), 1876.

    [6] Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Becquet_de_l%27Iton

    [7] Extrait de l'Annuaire des cinq départements de la Normandie publié par l'Association normande – Éditeur (Caen) 1914 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5453921j/f192.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Breteuil%22.texteImage

    [8] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple, Thomas Guérin, Magali Heppe, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - p. 268-271 - Année de l'opération : 2007 https://journals.openedition.org/archeomed/22021

    [9] Extrait de l'article https://actu.fr/normandie/breteuil_27112/patrimoine-breteuil-une-forteresse-guillaume-conquerant-contre-francais_27404607.html

    [10] Extrait de l'Histoire et géographie du département de l'Eure par Paul Rateau et J. Pinet (inspecteur de l'instruction primaire) – Éditeur A. Blot (Evreux) 1870. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96926896/f240.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Breteuil%22.zoom.texteImage

    [11] Extrait de Histoire des Normands par Guillaume de Jumièges (10..-1090?). Vie de Guillaume le Conquérant par Guillaume de Poitiers (1020?-1087?) - (Paris) 1826 - Guizot, François (1787-1874), traducteur. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k94621d/f222.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Breteuil%22.texteImage

     [12] Extrait du Nobiliaire et armorial de Bretagne. Edition 2,Tome 2 / par Pol Potier de Courcy (1815-1891) - Éditeur (Nantes) 1862 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406239c/f207.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Breteuil%22.texteImage

    [13] Extrait de l'article de Jacques Lestrambe in La Normandie monumentale et pittoresque - Éditeur Lemale (Le Havre) 1896 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6240655t/f87.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Breteuil%22.zoom.texteImage

    [14] Extrait de l'article Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure par le Dr Doranlo in le Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22# 

     

         Le document ci-dessous est une synthèse du travail remarquable effectué par Monsieur Michel Lesueur, ancien maire de Bourth, et paru dans le bulletin municipal de Bourth 2003. » http://ccpverneuil-avre.fr/le-becquet/ Voir également à ce sujet ci-dessous ce document PDF :

     

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  • LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne) LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne) LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne) LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne) LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne)

     

           « Une ville façonnée par son industrie textile. Au moyen-âge, le bourg possédait une place-forte située à l’emplacement de la place Neustadt, dénommée antérieurement place du Château. Cette forteresse dont l’un de ses barons au début du 12ème siècle, s’appelait Mathieu, lui apporta son nom (firmitas Mathei ou férita Mathei). Un édifice du 11ème siècle témoigne de cette époque, l’église Notre-Dame dont il reste quelques travées et sa tour carrée qui était située à la croisée du transept. » [1]  

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne)  LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne)

     

    Plan hypothétique des remparts de la Ferté-Macé - Par User:SpedonaCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4611268

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne)     « Le château de la Ferté-Macé est construit dans la première moitié du 11e siècle, sur une motte féodale. Geoffray en est le premier seigneur. Il a certainement bâti cette forteresse sur l’ordre du duc de Normandie.

         Mathieu (ou Macé), qui aurait donné son nom à la ville, était un compagnon de Guillaume le Conquérant à Hastings en 1066 ; il fut un des premiers seigneurs de la Ferté-Macé.

         La forteresse, se peuplant peu à peu du fait de la recherche par les habitants d'une protection seigneuriale, sert de maillon à la ceinture fortifiée protégeant le duché de Normandie des soifs de conquête de ses puissants voisins que sont le roi de France et le duc d'Anjou. Avec l'intégration du domaine anglo-normand à l'Anjou, l'empire Plantagenêt se fortifie encore davantage contre le roi de France.

          En 1205 avec la conquête de la Normandie par le roi Philippe-Auguste et son rattachement au royaume de France, la Ferté-Macé devient une baronnie royale. Guillaume de la Ferté, fils de Mathieu (un autre Mathieu) et de Gondrède, qui s'était alors opposé à Philippe-Auguste, abandonne sa baronnie et part rejoindre Jean Sans-Terre en Angleterre. Le seigneur de la Ferté devient donc le roi de France, qui confie la baronnie tantôt à un partisan de la Couronne, tantôt à un engagiste (seigneur administrateur d'un autre domaine au nom du roi).

         En 1386, un procès criminel à Falaise condamne à mort un assassin bien particulier : un cochon qui avait mangé le nourrisson du maçon Souvet dans le bourg. C'est une chose assez fréquente au Moyen Âge, où l'on relate pour la seule ville de Rouen plusieurs excommunications de cochons assassins et leur pendaison pour des raisons analogues.

         Au 15e siècle, le château est détruit. Il n'en reste alors qu’une grande place, située donc en hauteur sur la motte féodale ; appelée à l’origine « place du Château », elle a été rebaptisée il y a peu place de Neustadt-am-Rübenberge en l'honneur de la ville allemande de Neustadt-am-Rübenberge jumelée avec La Ferté-Macé. " [2]

         

         La ville, prise par les protestants en 1574, leur fut enlevée peu après par le maréchal de Matignon. [NdB]

     

        " Seul le clocher de l'église romane, jouxtant la grande église Notre-Dame, est conservé de l'époque médiévale.

         La Ferté-Macé subsiste alors jusqu'au 18e siècle en tant que petite cité d'un bon millier d'habitants, vivant de l'artisanat et du commerce local. Cet artisanat, déjà sous forme du tissage à domicile, est précurseur du siècle suivant où la ville deviendra un grand centre textile. » [2]

     

    LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne) LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne) LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne) LES REMPARTS DE LA FERTE-MACE (Orne)

     

         La Ferté-Macé est citée pour la première fois dans une charte en 1053. Guillaume le futur Conquérant annexe cette région lors du conflit avec l'Anjou en 1049-1051. Alençon et Domfront reçoivent des garnisons normandes et des baronnies sont confiées à des hommes de confiance du duc de Normandie. Un Guillaume Ier devient le premier baron de la Ferté-Macé. Une motte couronnée d'un donjon est érigée et, séparé par un pont, un bourg castral ceint d'un rempart est édifié à proximité.

         Au 12e siècle, le « castrum » est au sommet de sa puissance. Le château traverse la Guerre de Cent Ans avant qu'il ne soit signalé en ruine en 1540. [NdB]

     

         « Au moyen-âge, la motte féodale de La Ferté-Macé et son système défensif formaient un quadrilatère partant de la place Neustadt (anciennement place du château) et passant par le Pont-Micheline (carrefour : rue Saint-Denis X rue d’Hautvie), la rue Saint-Denis, les fossés Saint-Denis, et les fossés Nicole. Depuis cette époque, il est difficile de retracer les différentes étapes du développement urbain de la ville. (…) La place du Château dont la motte a été arasée, s’étendait au-delà de la route d’Alençon qui n’existait pas. Élément défensif, en 1812, existait encore un étang de 110 m de long et de 30 à 50 m de large. » [3]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de  http://laferte-stmichel.fr/la-ferte-mace/

    [2] Extrait de Wikipédia.

    [3] Extrait de http://laferte-stmichel.fr/la-ferte-mace/

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  • LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime)

     

    LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime)      « Blangy était anciennement une place forte, avec murailles solides, tourelles, portes, fossés d'enceinte profonds. Située dans la partie la plus productive du comté d'Eu, au centre des possessions des principaux vassaux de ce comté exposé aux déprédations des seigneurs de la Picardie et du Ponthieu, il lui fallait, en effet, se tenir constamment armé pour la protection de ses biens, des deux monastères, des cinq églises et chapelles, et des hôpitaux et maladreries placés dans la circonscription de ce beau domaine féodal. » (Page 18) […] [1]

     

    LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime)

     

     Ci-dessus plan hypothétique de Blangy-sur-Bresle : à part les trois portes placées sur ce plan, je n'ai aucune certitude concernant le tracé des remparts de cette cité. La ville est cernée par des canaux qui sont les probables fossés de la ville médiévale. Ils marquent, peut être, les limites de l'enceinte disparue. L'enquête continue... - Blason par I, Koro, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2391750

     

         « L'enceinte de la vile était en briques avec trois portes désignées sous les noms de Porte de Rouen (près de l'endroit où s'élève actuellement, au sud, le château de Calonne) ; Porte d'Amiens (au-dessus du faubourg de Bouttencourt, là où notre plan figure le fossé de la Mare-Monette) ; et Porte-de-Dieppe ou Cauchoise (séparant à l'ouest la rue et le faubourg Saint-Denis du Marché aux chevaux). Ces portes étaient accompagnées de chaque côté par deux tourelles dont le toit, élevé et pointu, produisait un effet pittoresque.

         Du côté de l'est, la défense était suffisamment assurée par le château de Fontaine auquel a succédé, au 16e siècle, le bâtiment seigneurial actuel, et qui dut être à cette époque le siège du commandement de la cité.

         Les deux premières portes n'existent plus depuis le siècle dernier. La dernière a été démolie en 1849 : il n'en restait plus alors que les pieds-droits, avec un vestige d'arceau suspendu depuis trente ans, grâce à l'appui de la maison voisine, celle d'un nommé Ternisien (le père Paton), ancien garde de cette porte de ville, bonhomme que j'ai beaucoup connu, et qui est mort coiffé du bonnet rouge caractéristique à l'âge de plus de quatre-vingt-dix ans.

         En 1695, une partie des remparts menaçait ruine du côté de la porte d'Amiens. Le 18 février, le conseil de ville en ordonna et dut faire accomplir sur-le-champ la démolition, qui s'étendit successivement à tous les autres points de l'enceinte, et les habitants des faubourgs en utilisèrent les matériaux à la reconstruction de leurs logis et pour la clôture de leurs héritages.

         Mais Blangy, connue lieu politique et historique, avait une existence bien plus ancienne que celle de ces fortifications. » (Pages 19-20) […]

         « Une charte datant de Charles le Chauve (Noël, Essai sur la Seine-Inférieure, 63), datant de 843 ou 845, mentionne Blangy comme faisant partie des nombreuses paroisses qui relevaient de l'abbaye royale de Saint-Denis : c'est depuis cette année que Blangy paraît avoir reçu le titre et joui des privilèges de ville. » (Page 21) […]

         « Blangy fut attaquée, en 1188, par Philippe de Dreux, évêque de Beauvais et cousin du roi de France. Ce prélat, oubliant qu'il était ministre du Dieu de paix, ou plutôt se laissant entraîner par l'esprit de violence et de domination féodale qui semblait s’être emparé alors de plusieurs grands seigneurs du royaume, surprit Blangy, et, l'on ne sait pour quel grief, fit massacrer ses habi­tants dont il confisqua les dépouilles (Guilmeth, Arrondissement de Neufchâtel, 51-73).

         En 1189, Jean de Ponthieu était entré en Normandie a la tête d'une armée, et s'était emparé de plusieurs places de cette province. Vers la fin de la même année, Richard Cœur-de-Lion résolut de reprendre ces places, et ses troupes, après avoir assiégé Blangy, l'emportèrent d'assaut et le brûlèrent entièrement (Guilmeth, Arrondissement de Neufchâtel, 51-73). 

     

    LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime)     C'est à cette époque que la tradition place le souvenir d'un combat héroïque dont il reste encore une trace clans la vallée. La défense de Blangy, que commandait un lieutenant du comte, Jean d'Ault, homme de guerre habile et énergique, avait été longue et tenace. Une poignée de braves gens qui seuls tenaient encore, au moment de l'assaut, s'étaient trouvés rejetés, par des forces nombreuses, dans les prairies de la vallée. Ils s'étaient retranchés sur un îlot de la Bresle, où les assaillants ne pouvaient avoir accès qu'en traversant le cours d'eau ou par une étroite langue de terre sur laquelle existait un moulin. C'est derrière ce faible rempart qu'ils combattirent un contre cent, à l'aide de flèches et de munitions improvisées ; et de telle sorte qu'à la fin du jour, les abords du moulin et la rivière elle-même se trouvèrent encombrés par les corps des envahisseurs, à ce point que le cours d'eau était tout rempli d'armures de chevaliers et d'hommes de guerre. À la faveur de la nuit, le brave Jean d'Ault, et ce qui restait de sa petite troupe, purent se mettre momentanément à l'abri dans le château de Montchaux, qui tint encore pendant quelque temps contre les armes de Richard. C'est de cette journée sanglante, dit-on, que le moulin banal du faubourg où le combat s’était livré, prit le nom de Moulin aux armures, reste au moulin à tan qui existe aujourd'hui sur le même emplacement. » (Pages 23-24) […]

         C'est ainsi qu'en 1414, le seigneur de Saveuse et quelques chefs bourguignons vinrent encore une fois ruiner Blangy, qui, au rapport de Monstrelet, « étoit une ville remplie de tous biens. Ils la saccagèrent et s'en retournèrent en emportant de riches dépouilles. »

         En effet, à cette époque, grâce à l'honorable énergie des habitants qui n'avaient qu'une occupation, celle de se relever de leur ruine en améliorant et en étendant leur industrie, le commerce était redevenu florissant à Blangy ; sa draperie, surtout, était en grand renom dans la contrée, d'où il se faisait de nombreuses expéditions pour les foires de Paris et pour la haute Picardie (La ville d'Eu, 183, 188, 196. Aveu de 1476). » (Page 25) […]

         « En 1472, à la suite des démêlés qui existèrent entre Louis XI et le comte de Charolais, duc de Bourgogne, Blangy fut de nouveau brûlé et ravagé par ce dernier, qui n'épargna pas davantage Airaines, Oisemont, Rambures, Gamaches, Neufchâtel, Longueville, etc…

         Bientôt, à ces nouveaux désastres vinrent se joindre ceux qu'occasionnèrent par toute la Normandie l'hérésie de Luther. Ils étendirent leurs conséquences matérielles et même religieuses jusque dans la vallée de la Bresle. » (Page 28) […]

     

    LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime)     « Les guerres de la Ligue touchaient alors à leur fin ; après avoir repoussé les ducs de Parme et de Mayenne, et les avoir forcés de repasser la Somme, Henri IV s'arrêta à Blangy [au manoir de Fontaine, CP ci-contre à gauche], d'où il écrivit aux échevins de Rennes pour les informer qu'il allait continuer le siège de Rouen, « résolu d'attaquer cette ville en divers endroits et la battre de quarante canons. »

         En 1681, Mlle de Montpensier fonda à Blangy, sur la paroisse Notre-Dame, l'hospice qui existe encore, et où elle plaça quatre sœurs religieuses de la charité. » (Page 33) " [1]  

     

    Le texte ci-dessus (+ gravure de l'église) et le plan ci-dessous sont extraits de l'Histoire de la ville de Blangy-sur-Bresle par J.A. de Lérue, 1860.

     

    Blangy :

     

         " Période normande. — C’est probablement à la période normande qu’il faut attribuer le vieux château de Blangy, détruit par Henri IV. Il était situé au bout de la rue du Jeu-de-Paume, au lieu dit à présent le Ménage. On y voit encore des terrassements imposants, et l’on parle de souterrains aperçus dans ce quartier.
         C’est sans doute à cette civilisation qu’il faut attribuer l’enceinte murée du bourg de Blangy, dont on connaît encore les trois portes.
         Epoque incertaine. — Nous devons nous abstenir de donner une date à un tertre circulaire très-élevé, nommé la Motte, situé dans le bois de ce nom, au pied de la côte de Gremontmesnil, près du Petit-Fontaine.
         Dans un petit bois appelé le Détroit, M. l’abbé Decorde signale des monticules faits de main d’homme. "
    [2] 

     

    LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime)

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    LES REMPARTS DE BLANGY-SUR-BRESLE (Seine-Maritime)

    Document ci-dessus aimablement envoyé par Mlle Cathy Ollivier de la bibliothèque "O Cléré" de Blangy-sur-Bresle que je remercie ici. 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de L'Histoire de la ville de Blangy-sur-Bresle par J.A. de Lérue, 1860.

    [2] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P. 363 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22

     

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