•      « Le château de « la Butte au Diable », se situe sur la commune de Maulévrier-Sainte-Gertrude, en Seine-Maritime. Son emplacement, en rebord du plateau du Pays de Caux, à la jonction de deux vallées drainées, lui confère une position dominante sur la ville de Caudebec-en-Caux et sur la vallée de la Seine. » [1]

     

         " Centre d’un comté d’importance détenu par les proches de la famille royale de France entre le 14e et le 16e siècle, le château de Maulévrier est constitué d’un ensemble bâti exceptionnellement bien conservé, fait de maçonneries et de reliefs de terre imposants. Le bourg médiéval de Caudebec-en-Caux, l’abbaye de Saint-Wandrille et les châteaux des comtes d’Evreux qui l’entourent, font de ce site un élément majeur pour la compréhension du paysage. " [9]

     

    Maulévrier :

          " Epoque incertaine. — M. Guilmeth dit qu’à six cents pas de l’église de Maulévrier on voit, dans les bois, de vastes retranchements qu’il croit d’origine gallo-romaine.
           Il existe à Maulévrier un très vieux château dont les ruines sont encore aujourd’hui très majestueuses. Les ronces, les épines et les taillis recouvrent les salles, les tours et les donjons. Ces débris sont entourés de légendes mystérieuses. Les paysans appellent le donjon la Tour-du-Diable.
          Le territoire de Maulévrier, uni à celui de Sainte-Gertrude, conserve deux ou trois camps ou enceintes. On m’en a signalé deux à Loraille, et une autre dans la forêt, entre l’église de Maulévrier et le vallon de Sainte-Gertrude. "
    [10]

     

         « On connaît des sires de Maulévrier à Hastings (1066) et à la première croisade en 1096. (…) [2]

     

    LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique du château de Maulévrier (en attendant de trouver mieux) ; blason de la commune de Maulévrier-Sainte-Gertrude par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9868926

     

    LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus plan du château de Maulévrier extrait de http://www.crahn.fr/uploads/publications/bulletins/Le%20ch%C3%A2teau%20de%20la%20%C2%AB%20Butte%20au%20Diable%20%C2%BB%20%C3%A0%20Maul%C3%A9vrier-Sainte-Gertrude%20(76)%20-%20CRAHN%202006.pdf [voir ci-après]

     

    LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime)     « Château à motte (11e-12e s.) Lieu-dit « La butte du Diable » :

     

           Situés à proximité de l’église paroissiale, sur la lisière nord de la forêt de Caudebec, les vestiges du château dominent un ravin boisé par où passait au Moyen Age le grand chemin public de Caudebec à Arques (-la Bataille). C’est cette même route, selon le poète normand Wace, qu’aurait empruntée Guillaume le Bâtard pour aller assiéger Arques en 1054. Le château fut probablement fondé par Richard, comte d’Évreux, en remplacement de la place de Gravenchon saisie par le duc après la mort de Robert, petit-fils de Robert comte d’Évreux, décédé sans laisser d’héritier au début des années 1060. Maulévrier semble avoir été par la suite un des séjours favoris du comte Guillaume, fils de Richard, inhumé en 1118 à l’abbaye de Saint-Wandrille.
         Le château s’organise autour d’une motte que couronnent de fortes murailles très arasées, peut-être les vestiges d’un donjon quadrangulaire. A la motte se greffait une basse-cour en demi-lune, pourvue d’un mur d’enceinte dont un pan demeure conservé sur une élévation de plusieurs mètres. A l’intérieur, on remarque un puits et les traces de bâtiments de pierre effondrés, certains revêtus d’un parement de grand appareil calcaire. Un vaste fossé entoure l’ensemble motte-basse-cour, avec talus de contrescarpe face à la vallée. Côté village, le dispositif se complète d’une grande cour extérieure en arc-de-cercle ; à ses deux extrémités, son mur d’enceinte continuait à travers le fossé du château pour venir se greffer sur le mur de la cour intérieure. » [3]

     

    Photo ci-dessus extraite de ce document : https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=61&ved=0ahUKEwj84YWKsNLUAhXF1hoKHZQ0CxU4PBAWCCgwAA&url=http%3A%2F%2Fwww.culturecommunication.gouv.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F108853%2F1267837%2Fversion%2F2%2Ffile%2Fplaquette%2520AHN%25203%2520WEB.pdf&usg=AFQjCNHUuSTBaULqe5ltDdnzbifJ9JNPzQ&cad=rja

     

    LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime)

     

    LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime)     « Les relevés réalisés sur le site rendent compte de l’agencement de la fortification. D’orientation générale nord-ouest - sud-est, la structure comprend une haute-cour flanquée au sud-est, d’un donjon quadrangulaire de 18 m de côté sur le tracé de la courtine. Au nord-ouest et à l’ouest deux probables tours de flanquement, reliées par un passage, assuraient la protection face à la vallée. À l’est, munie de deux tours circulaires, l’entrée de la haute-cour appuyait la défense. Elle donnait accès à la basse-cour du château qui s’étend encore aujourd’hui jusqu’aux pieds de l’église du village dédiée à saint Léonard. Un profond fossé, encore très bien conservé, isole la haute-cour du reste du terroir ; deux murs le traversent au nord et au sud-est et relient le talus de la basse-cour au reste de la fortification. Un remblai aménagé dans le fossé entre l’entrée de la haute-cour et la basse-cour a sans doute permis de remplacer un probable pont-levis. À l’intérieur de la haute-cour quelques reliefs révélés par les relevés semblent correspondre à des bâtiments résidentiels disposés tout le long du mur de courtine, autour du puits central.

     

    Ci-dessus : Maulévrier-Sainte-Gertrude (76), « La Butte au diable ». Plan du château et zonage des végétaux (Bruno Lepeuple) in " Les fortifications de terre médiévales de Haute-Normandie. Méthodes et premier bilan du PCR 2004-2008 - Mediaeval earth fortifications in Upper Normandy: Methods and first report of PCR 2004-2008 - Anne-Marie Flambard Héricher, Gilles Deshayes, Daniel Étienne, Thomas Guérin, Bruno Lepeuple, Jimmy Mouchard et Aude Painchault - p. 225-228

     

         Le relevé a, en outre, permis de lever le doute qui pesait sur la nature de cette fortification. Le donjon semblait juché sur un tertre, alors qu’il s’agit plus vraisemblablement d’un cône de terre et de pierres formé par son effondrement.

     

    LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime)     Les recherches historiques ont permis de faire remonter l’origine du château au début du 12e s., même s’il est probable qu’une forteresse primitive existait déjà sur ce site occupé depuis l’époque gallo-romaine. Plusieurs phases de construction ont été mises en évidence. La première, peut remonter à l’époque des comtes d’Évreux probables commanditaires du château. Au 14e s., sous la coupe des comtes de Savoie et en raison des nécessités de la guerre de Cent Ans, les tours de flanquement et les murs dans le fossé viennent renforcer la courtine et appuyer l’effet protecteur du donjon et du fossé. Le château est abandonné avant le 16e s. et ses pierres ont servi de carrière pour les habitants du village. La seigneurie perdure quant à elle jusqu’au 17e s., détenue successivement par deux familles prestigieuses de Normandie, les De Brézé et les Dufay du Taillis. (Responsables de l’étude et du relevé : Guérin Thomas, Painchault Aude). » [4] 

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.craham.cnrs.fr/evenement/portes-ouvertes-au-chateau-de-la-butte-du-diable/

     

    LES REMPARTS DE MAULEVRIER (Seine-Maritime)     « Maulévrier-Sainte-Gertrude, cant. Caudebec. a) — Lieu-dit : la Butte-au-Diable (I.G.N.). — Parcelle cadastrale : B 95. — Coord. Lambert : 207,21 — 483,15. — Fief : Évreux, 11

         Le château de Maulévrier est un des ouvrages les mieux conservés qu'il soit donné de voir aujourd'hui dans la région de la basse Seine. Son énorme motte, située à l'entrée de la forêt, se dresse en face de l'église paroissiale, sur un éperon délimité par la rencontre de deux ravins. Elle forme un tronc-de-cône haut de quinze mètres que couronnent les assises d'une tour quadrangulaire en pierre d'environ quinze mètres de côté.

         A la motte se lie au nord-ouest, en direction de la pente, une petite cour en demi-lune, large de quarante mètres, de niveau avec le sol en place. Un mur d'enceinte revêtu de pierres de grand appareil et raidi par des contreforts, conservé seulement en partie, en délimitait le périmètre, et y protégeait un ensemble de pièces ou de bâtiments dont les lignes maîtresses se dessinent encore au niveau du sol, ainsi qu'un puits percé au pied de la motte. A noter qu'il n'apparaît aucun fossé de séparation entre la motte et la cour. L'ensemble formé par ces deux éléments est encerclé par un énorme fossé sec, de tracé elliptique, profond de dix mètres, dont le rebord externe est maintenu d'une altitude constante par un talus artificiel qui redresse les parties les plus déprimées du terrain.

         Le fossé est traversé au niveau de la cour par une chaussée en terre menant vers le nord à une seconde cour de superficie plus étendue (50 x 120 m), non surélevée, en croissant de lune, placée entre la motte et l'église paroissiale. De son fossé, il ne reste que des vestiges discontinus ; dans son dernier état elle était fermée par un mur d'enceinte dont quelques fondations affleurent encore à la surface du sol ; une ferme en occupe l'emplacement. " [8] 

     

    Ci-dessus, une photo prise par Lidar du site du château de Maulévrier extraite de http://www.crahn.fr/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=52&cntnt01origid=57&cntnt01returnid=57

     

    Le comté de Maulévrier :

     

         « Le comté de Maulévrier, tenu directement à foi et hommage du roi de France, a une mouvance étendue sur plus de 10 fiefs dont la châtellenie du Trait et de Sainte-Marguerite, la fiefferme de Roquefort et la fiefferme de la Bouteillerie. Il comporte un château féodal en ruines, avec quelques bois, quatre sergenteries nobles affermées, et des droits importants : haute-justice, tabellionnage, patronage de la cure de Maulévrier et des deux chapelles-ermitages de Barrival et de Saint-François, auxquels s’ajoutent divers droits économiques (jauge, pêcherie, moulin de Sainte-Gertrude). » [5]

     

         « Cette motte féodale, située dans une propriété privée, a été édifiée  au 11e et 12e par les comtes d’Évreux. Il est probable qu’une structure défensive en bois la surmontait à l’origine. Le château en pierre ne fut construit que par la suite.

         Les comtes d’Évreux la confie aux sires de Maulévrier.

         Pendant tout le 14e siècle, elle appartient aux comtes de Savoie puis elle passe dans les mains de la famille Montgommery pendant la guerre de cent ans.

         En 1445, nouveaux propriétaires : la famille de Dreux-Brézé.

         Louis de Brézé épouse Diane de Poitiers qui a 40 ans de moins que lui. Ils auront 2 filles : Françoise et Louise.

         Diane de Poitiers, favorite de Henri II, fut sans doute la plus célèbre des comtesses de Maulévrier !

         Sa fille, Louise, épouse le comte de La Marck.

         Le château sera ensuite vendu au Du Fay du Taillis au 17ème siècle. Jacques du Fay du Taillis l’abandonne pour construire un nouveau manoir.

         On notera que la présence d’un lieu-dit « le gibet » témoigne de l’importance de la seigneurie de Maulévrier puisque les sires de Maulévrier avaient droit de basse, moyenne et haute justice. » [6] 

     

    Légende :

     

         Le château « tient son nom d’une légende selon laquelle le seigneur des lieux aurait pactisé avec le diable, vendant son âme et son donjon contre l’assurance d’être victorieux sur ses ennemis. » [1]

     

    « La Tour Maudite :

         Près de Caudebec-en-Caux on aperçoit encore, sur la lisière d’un petit bois, les vestiges d’un ancien donjon, mais presqu’entièrement écroulé de pierres et de débris, au milieu desquels il ne reste debout qu’un pan de muraille entouré d’un fossé d’une certaine profondeur. Il y a vingt ans à peine, ces ruines moins bouleversées étaient d’un effet merveilleux et fantastique, le soir surtout, lorsque la lune éclairant leur sommet faisait ressortir les reliefs de leurs ombres. Aujourd’hui encore, malgré tout ce qu’elles ont perdu de leur forme pittoresque, elles prêtent à poésie. On devine en les apercevant, qu’elles ont à raconter quelques histoires sinistres, et l’on n’est pas surpris, si le temps est sombre, si l’orage gronde, de voir l’habitant du pays se découvrir et se signer dévotieusement en passant à leur pied. — Il aimerait mieux sentir ses habits traversés par la pluie de l’ouragan que d’y chercher abri un seul instant.

         C’est que ces pierres ont vu de terribles et étranges événements ! C’est qu’elles ont été la demeure d’un bien redoutable hôte. Jadis elles eurent pour maître Monseigneur Henrique de Maulévrier. C’était un gentilhomme cruel aux manants, terrible à ses serviteurs, redoutable à sa famille, fourbe à ses voisins, perfide à ses alliés. Oncques mécréant n’occupa plus discourtoisement sa vie. Il blasphémait à tout propos le nom de Dieu, maugréait contre les hommes, tempêtait contre lui-même. Heureux encore, lorsque dans ses humeurs fantasques, il avait ses chiens à battre, sans quoi les coups de fouet tombaient sur le dos de ses vassaux. Sans compter des droits seigneuriaux, j’ai oublié lesquels, dont il usait, dit la tradition, avec une licence païenne. Aussi se disait-on tout bas dans le canton, qu’assurément il avait du sang de maudit dans les veines, ou qu’un pacte l’unissait à quelque génie des ténèbres.
    Mais ce qui n’était pas moins surprenant, c’est que ce mécréant avait un chapelain à son service. Il fallait que le digne personnage fût bien malhabile pour ne pas amener son maître dans la voie de la résipiscence ou que celui-ci fût bien enraciné dans le mal, pour ne pas céder aux exhortations de son aumônier. Nous préférons toutefois cette dernière supposition et nous nous y arrêterons charitablement ... pour le chapelain. Il y avait cependant fort à reprendre sur sa façon d’agir, car s’il y avait quelque mal à faire et qu’on le consultât, il trouvait toujours moyen de mettre les choses au pis ; si par exemple son maître lui disait :
         — Ferai-je pendre ce drôle, bâtonner ce valet, fustiger ce manant ?
         Sa réponse était indubitablement affirmative.
         L’extérieur de ce personnage ne prévenait pas beaucoup en sa faveur. Il avait les cheveux roux comme ceux de Judas, dont le nom soit exécré ! De longues dents jaunâtres ressortaient par dessus ses lèvres ; ses doigts osseux se terminaient par des ongles pointus, si durs et si rugueux qu’on eût dit des griffes. Quand il riait, ce qui ne lui arrivait que dans les malheurs publics ou privés, on eût dit un globe d’airain qui se fend, tant c’était aigu et discordant. Son prédécesseur, avait été trouvé mort subitement dans son lit, et dès le lendemain il se trouvait, lui, installé auprès du sire de Maulévrier. Cela aurait bien pu donner à penser.

         Or, il advint que Henrique, ayant eu une violente discussion avec un de ses voisins dont il convoitait les biens, résolut sur l’avis et les conseils de son aumônier de s’emparer de son château. Ayant rassemblé tous ses hommes d’armes, les ayant armés jusqu’aux dents, suivi d’un grand nombre de ses vassaux transformés en soldats, il vint mettre le siège devant la demeure de son ennemi. Mais celui-ci, prévoyant cette attaque, s’était mis si bien en mesure d’y résister, qu’il fut impossible d’entamer ses murailles ni de franchir ses fossés.
         — Chien maudit ! s’écria Henrique, écumant de rage, m’aurait-il donc insulté en vain ! — Moi, le sire de Maulévrier, ne pouvoir forcer ces portes ! m’arrêter devant de pont-levis ! — Oh ! mes hommes d’armes, mes braves serviteurs repoussés ! Damnation !
         Ses imprécations pas plus que ses efforts ni ses coups n’ébranlèrent les remparts de son voisin ; après avoir tenté tous les moyens, voyant que la lutte était inégale, qu’on se riait de ses menaces, qu’on massacrait ses soldats par des projectiles lancés du haut des remparts, Henrique donna le signal de la retraite.
         Il s’en retournait ainsi chez lui le front bas et humilié, quand subitement il s’arrêta, frappant du pied :
    — Dieu me soit maudit, blasphéma-t-il, puisse Satan avoir mon âme.
    Vilaines et perverses paroles, qu’il ne faut jamais prononcer, comme vous allez voir, parce que les anges des ténèbres rôdent toujours autour de nous pour nous faire pécher. — Un rire âcre et aigu retentit à ses oreilles, il se retourna et aperçut ... le diable ? — Non, sire Hugues.
    — Si Satan acceptait, Monseigneur, ricana le chapelain en montrant ses longues et détestables dents, il pourrait bien vous livrer un château pour votre âme.
    — Oh ! par Béelzébuth, que cela soit ainsi ! Oui, mon digne abbé, corps, âme, vous aussi, ma foi ! Je donnerais tout pour me venger !
    — Il est vrai que vous avez été rudement outragé.
    le moine riait toujours.
    — Je vois à votre rire qu’il arrivera quelque malheur ici, je ne sais à qui, mais je jure, que fût-ce à moi, je suis prêt à tenir ce que j’ai promis.
    — Eh bien ! Satan a peut-être entendu et accepté !
    Alors il s’approcha de l’oreille de son maître et lui parla bas. Une joue affreuse dilatait tout son visage. Quand il eut fini, Henrique dont les traits étaient décomposés, murmura :
    — Oui, mon âme !
    — Si Béelzébuth vous donnait une tour, ajouta le moine, vous pourriez bien lui donner la vôtre en échange.
    — De grand cœur ! Tour, domaines, vassaux, qu’il ait tout, mais que je pende mon ennemi.
    — Va donc, tu seras satisfait.
    Le chapelain disparut. Henrique fit volte-face.
    Deux heures après il était vainqueur. — Une potence s’élevait, on y attachait le vaincu et ses serviteurs ...

         La nuit suivante, le sire de Maulévrier reposait tranquillement, peu soucieux de sa conscience. Un coup de tonnerre, qui ébranla tout le château, vint le réveiller. — Saisie d’une terreur mystérieuse, il se mit sur son séant. Tout était redevenu silencieux, mais son cœur battait si violemment qu’il en entendait les pulsations ... L’horloge du château laissa tomber, comme un glas funèbre, les douze coups de minuit. Henrique se sentit peur ... Il voulut appeler, sa bouche ne trouva pas de paroles, sa langue était glacée ... Une lueur blafarde et sulfureuse se répandit à l’entour de la chambre ; des hommes dont il avait un vague souvenir : ils ressemblaient à ceux qu’il avait fait mourir le matin, mais leurs formes étaient vaporeuses, indécises, dressèrent un gibet au milieu du parquet. Cela fait, ils se prirent les mains et dansèrent à l’entour, sans que leurs pas rapides et pressés produisent le moindre bruissement. Puis la ronde fantastique s’ouvrit, quatre ensevelisseurs parurent portant un cadavre, tous les autres se prosternèrent face contre terre ; le cadavre ses dressa tout debout, c’était le voisin d’Henrique ... il tourna ses yeux glauques et vitrés vers lui, tira du suaire qui le couvrait, un bras blême et décharné qu’il étendit vers son bourreau en lui disant d’une voix caverneuse :
    — A bientôt, sire de Maulévrier !
         Tout disparut aussitôt.
         Combien de fois se renouvela cette horrible vision ? Notre sauveur, qui punissait les crimes de ce pervers, le sait. Mais sans doute elle eut lieu bien souvent, car on vit Henrique décliner et dépérir, comme rongé d’un mal incurable, jusqu’au jour où ses serviteurs le trouvèrent étouffé dans sa chambre à coucher.
         Depuis lors le castel fut inhabitable. Des bruits affreux, des mugissements lugubres, des cris infernaux ne cessaient d’y retentir. Il apparaissait ça et là aux croisées des figures bizarres. Nul dans le pays n’osait pendant la nuit en approcher ; on assurait même avoir vu la figure du chapelain dans un tourbillon de bitume enflammé errer de côté et d’autre sur les créneaux.   
      Les héritiers de Henrique désirant entrer en possession du donjon, résolurent d’y faire passer les prières de l’exorcisme. Pressé par leurs instances, le prieur de l’abbaye voisine consentit à bénir la tour.
    On alluma une centaine de cierges devant le patron du pays, puis croix et bannière en tête, chaque paroissien prit un vase d’eau bénite à sa main.
         De son côté Satan, en capitaine prévoyant, avait mis triples barricades aux portes ; l’eau bénite n’y pouvait rien. Pour un coup de goupillon on recevait comme un défi, un long et scandaleux éclat de rire ...
         L’abbé saisit le manche de la croix et frappa contre la porte, récitant à haute voix l’attollite-portas !!!
         La porte résonna sous le coup fortement appliqué et alors seulement Satan ne sachant trop comment les choses pourraient issir, consentit à parlementer et à cette fin recevoir dans la salle d’honneur douze de ses ennemis. — Ceci convenu, il se poste à l’entrée du donjon, puis les laisse défiler, comptant sur ses griffes. Soit malice, soit inattention, le bon pasteur s’était mis en plus des douze délégués et en entrant il présenta très gracieusement son goupillon à son hôte. Celui-ci ne voulant pas rester en arrière de politesse y appliqua une de ses griffes, mais il ressentit une si cuisante douleur, qu’il s’exclama d’une façon formidable. La légion des maudits qu’il commandait, crut que la trêve était rompue et se précipita contre les hommes du Seigneur. Ce fut une horrible mêlée dans laquelle les parlementaires répandirent sur les dalles des corridors toute leur eau bénite. Tout est renversé, culbuté, l’abbé lui-même se sent imprimer au visage deux griffes acérées. Il fallut vivement se retirer.
         Mais Satan ne pouvant vivre non plus dans un lieu qui avait été ainsi aspergé et exorcisé, fut obligé de battre en retraite, et d’abandonner un domaine si légitimement acquis. Cependant depuis cette catastrophe il ne se trouve personne d’assez intrépide pour habiter la Tour maudite. » [7] Légendes et Traditions de la Normandie - Octave Féré – 1843. 

     

    Ci-dessous, un article extrait du journal Paris Normandie en 2019 :

     

    A proximité :

     

         Lieu-dit : La Corne (I.G.N.) ; la Motte, 14e s. (Diet. top.). — Coord. Lambert : 208,13 — 484,37. — Fief : Évreux, 11

          A l'inverse de la motte du « Vieux-Château », la motte de la Corne, sa sœur jumelle, se trouve à l'écart de tout lieu habité ; elle occupe le sommet d'un versant, au-dessus d'un vallon désert, en lisière des bois, à 1 500 mètres au nord-ouest du village. Elle se présente comme un très puissant tertre conique, aux pentes escarpées, formée d'un amas de limon argileux, très dur, farci de silex éclatés. Sa plateforme supérieure, de contour elliptique (15 X 8 m), domine de huit à douze mètres le sol en place. Un fossé sec encaissé d'environ cinq mètres l'isole du plateau et débouche vers le sud-est au niveau d'une cour très exiguë en croissant de lune, d'un rayon de douze mètres, dotée d'un puits, qui forme une avancée face au vallon. A l'opposé, vers la plaine, la fortification est pourvue d'un baile convexe protégé par un rempart fossoyé d'une élévation d'1,50 mètre, en liaison avec un dispositif analogue cernant la petite cour située au sud-est de la motte. Les trois parties, la grande cour, la motte et la petite cour, s'étagent le long de la rupture de pente. » [8] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.crahn.fr/index.php?mact=ListIt2test,cntnt01,detail,0&cntnt01item=le-chateau-de-la-butte-au-diable-a-maulevrier-sainte-gertrude-seine-maritime&cntnt01template_summary=derniers&cntnt01orderby=item_id%7CDESC&cntnt01returnid=62

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de http://www.mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/Roumois/caudebec/03-06Maulevrier/index.htm

    [4] Extrait de https://adlfi.revues.org/5262#tocto1n15

    [5] Extrait de http://www.archivesdepartementales76.net/instruments_recherche/FRAD076_IR_J_116J_Chartrier_Maulevrier.pdf

    [6] Extrait de http://www.maulevrier-sainte-gertrude.fr/un-peu-dhistoire/

    [7] Légendes et Traditions de la Normandie - Octave Féré – 1843 - Graphie conservée. http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article639

    [8] Extrait de L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho  https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307 

     [9] Extrait de http://www.crahn.fr/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=52&cntnt01origid=57&cntnt01returnid=57

    [10] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.302 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

         Ce site castral est actuellement en cours de fouilles archéologiques, voir à ce sujet :

    O https://craham.hypotheses.org/1405

    O https://journals.openedition.org/archeomed/23704

    O https://journals.openedition.org/adlfi/75943

     

    O Document PDF sur : http://www.crahn.fr/uploads/publications/bulletins/Le%20ch%C3%A2teau%20de%20la%20%C2%AB%20Butte%20au%20Diable%20%C2%BB%20%C3%A0%20Maul%C3%A9vrier-Sainte-Gertrude%20(76)%20-%20CRAHN%202006.pdf [Voir ci-dessous]

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  • LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)     « … Plusieurs petites forteresses contribuèrent à la formation du royaume de Philippe Auguste au 13e siècle.

         Il reste encore quelques vestiges de ces châteaux forts, et celles-ci sont incontestables. Plusieurs sont visibles situées sur les îles de la Seine entre Les Andelys et Vernon. Elles sont au nombre de trois :

    le château du Goulet, la forteresse de Boutavant à Tosny et le donjon de Château-Neuf à Port Mort. » [1]

     

         Ces trois lieux vont nous permettre d'évoquer également le mariage en 1200 du roi de France Louis VIII et de Blanche de Castille, futurs parents du roi Saint-Louis.

     

         « Le fief de Châteauneuf comprenait le hameau et l'église de Saint-Martin-de-Châteauneuf. Celle-ci datait du 12ème siècle, construite vers 1100. Lorsque Richard Cœur de Lion fit construire le château de Boutavant sur une île de la Seine, dite île de la Tour, entre Bouafles et Tosny, fort de protection avancée du Château Gaillard, Philippe Auguste construisit, à Port-Mort territoire anglais dont il avait pris possession, un petit fort élevé et nommé Châteauneuf. Il avait fait aussi construire dans l'île aux bœufs, côté français, un fort dont on peut encore voir des traces de soubassement. » [2]

     

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    Quelques dates pour pouvoir se repérer :

     

         « 1195 : Philippe Auguste, fils de Louis VII, conquiert Vernon et Longueville jusqu’au Goulet qui se situe à la frontière franco – anglo-normande, position très stratégique entre le royaume de France et le duché de Normandie.

         1198 : Richard Cœur de Lion, Fils d'Henri II, fait édifier dans l’île aux bœufs, face au Goulet, le fort de « Boute Avant ». Philippe Auguste, de son côté, construit au Goulet le fort de « Boute Arrière ».
         1199 : Le 6 avril, Richard Cœur de Lion meurt au siège de Chalus (Limousin)

         22 mai 1200 : Traité de Paix du Goulet entre Philippe Auguste et Jean sans Terre, frère de Richard Cœur de Lion lui succédant au trône d'Angleterre. Cette succession n'avait pas été simple, étant donné qu'Arthur de Bretagne, neveu de Jean sans terre, pouvait aussi prétendre au trône. Philippe Auguste, roi de France, voyant qu'Arthur avait été évincé, s'était engagé à le protéger. Cependant, lors de ce traité le roi de France doit abandonner la Bretagne et acquiert Évreux, le Vexin et le Berry. » [3]

     

    « Les tractations permirent un échange d’otages, parmi lesquels se trouvait Robert II d’Harcourt prisonnier du roi d’Angleterre. On pense généralement que c’est au château du Goulet qu’eut lieu la transaction bien que d’autres aient prétendu que ce fut à Gaillon. » [1]

     

         « 23 mai 1200 : Louis VIII, fils de Philippe Auguste, épouse Blanche de Castille, petite fille d’Aliénor d’Aquitaine et nièce de Richard Cœur de Lion et de Jean sans Terre. Mais le mariage ne peut se faire en terre de France qui est encore sous le coup de l’interdit pontifical (interdiction de célébrer les sacrements) du fait de la répudiation de Philippe Auguste. C'est donc en terre anglo-normande, à Port Mort, que se réalise le mariage : par sécurité, les deux rois se font mutuellement otages de chaque coté de la Seine : Philippe Auguste à Port Mort anglo-normand et Jean sans Terre au Goulet français, avant de rejoindre chacun son territoire par barque, en traversant la Seine, après le mariage. (…) » [3]

     

         « En l’an 1202, le traité fut rompu une nouvelle fois et la forteresse de Boutavant passa dans l’escarcelle du roi de France. » [1]

     

         « 1422 : Henri V d’Angleterre fait détruire le fort (…) dans l’île aux bœufs, face au Goulet. (...)

         1571 : Monseigneur de Bourbon avait fondé en 1563 la chartreuse dans la plaine d’Aubevoye, en complément logique de son palais. Détruite par un violent incendie en 1764, elle fut reconstruite. En 1571, le fort de « Boute Arrière » du Goulet est détruit sur ordre de Charles IX, fils de Catherine de Médicis : il sert de carrière pour la reconstruction de la Chartreuse de Gaillon. Ce monastère de l’ordre des Chartreux vécut jusqu’en 1790. Il sera démoli à l’occasion de sa vente à un fermier, en 1834. » [3]

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    1. La forteresse de Boutavant sur l'île de la Tour à Tosny

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure) LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)

     

         « En 1196, le roi d’Angleterre, Richard Ier dit Richard Cœur-de-Lion, fait construire une forteresse,  sur un éperon rocheux dominant la Seine d'environ 90 m, pour barrer la route de la Seine à la prochaine offensive des Français. Au pied du château, le bourg fortifié de la Couture est créé. De là, un pont enjambe la Seine et prend appui sur une île fluviale qui accueille un petit château polygonal, le château de l'île. Quelques centaines de mètres en amont du fleuve, une triple rangée de pieux empêche la descente des navires. Deux mottes castrales servent d'avant-postes : la tour de Cléry sur le plateau et celle de Boutavant dans la vallée. La boucle de la Seine, en amont de Rouen, est verrouillée en cas de danger. La construction du château prend moins de 2 ans et en 1198, les travaux sont achevés. » [4]

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)  LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)

     

    Plan hypothétique de l'emplacement du fort de Boutavant à Tosny ; blason de la famille Tosny par Lobsterthermidor (talk) 21:10, 16 July 2015 (UTC)) - Amended from commons File:Hastings.svg by User:Jaspe, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=41632399 

     

    « Les fortifications périphériques :

     

         C'est donc un site éminemment stratégique, que Richard décida d'occuper en juillet 1196. A sa hauteur, la Seine décrit un large méandre formant une presqu'île au goulot relativement resserré. On commença par fermer ce caprice de la nature au moyen d'un grand rempart lancé entre Bernières et Tosny. Les deux extrémités furent dotées de fortins puissamment défendus. Aucune armée ne pouvait donc en théorie s'installer ici et y établir ses machines de guerre. La petite île d'Andeli reçut un gros fort octogonal muni de tourelles, cerné de fossés et de palissades. Un pont de bois mobile bipartite le reliait aux deux berges. Il était protégé en amont par trois rangées de pieux enfoncés dans le lit du fleuve. Sur la rive gauche se dressait la large et toute nouvelle enceinte du Petit-Andeli, flanquée de plusieurs tours. Elle était séparée du Grand-Andeli par un vaste étang artificiel. Les fortifications de l'ancien oppidum avaient été entièrement rénovées. Pour parachever l'ensemble, un bastion avancé fut également dressé sur la rive droite, à Boutavant. » [5]

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure) LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)

     

    A gauche plan du site "retranché" des Andelys, plan de Viollet-le-Duc montrant l'ensemble du système défensif. extrait de http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/27gaillard-description.htm ; à droite, plan extrait de l'article « Château-Gaillard dans la défense de la Normandie orientale 1196-1204» par Dominique Pitte, in Anglo-Norman Studies XXIV : Proceedings of the Battle Conference 2001 publié par John Gillingham https://books.google.fr/books?id=7uDnLRJ4bHwC&pg=PA168&lpg=PA168&dq=la+forteresse+de+Boutavant+%C3%A0+Tosny&source=bl&ots=LuKWTSht_m&sig=GYxqkLLaYNbuNIbHCbdbvm-gcE0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjDzv_VtMfUAhWiLMAKHfszApoQ6AEIWTAH#v=onepage&q=la%20forteresse%20de%20Boutavant%20%C3%A0%20Tosny&f=false

     

         « On a peut-être un peu de mal à se faire une idée de ces châteaux sur l’île aux Bœufs ou celle de Tosny. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque les eaux de la Seine étaient beaucoup moins hautes et ces îles n’étaient pas aussi isolées. Les cours d’eau étaient enjambés par de robustes ponts ou ponts-levis. Boutavant était entouré d'un haut talus. » [1]  

     

         « Tosny (canton des Andelys, Eure)

    « Édifice fortifié de l'Ile de la Tour La presqu'île de Bernières est la première grande boucle de la Seine en Normandie. C'est au fond de celle-ci, au-dessus de la ville des Andelys, que se dresse Château-Gaillard.
         La forteresse était au centre d'un vaste dispositif barrant le fleuve et contrôlant les plateaux du Vexin : sur la Seine, une estacade de trois rangées de pieux pour briser toute attaque navale, un pont de bois et le manoir de l'Ile ; au débouché du Gambon, les fortifications du bourg de la Couture (le Petit Andely) et du Vieil Andely, séparées par un étang ; enfin deux petits forts détachés en avant du château, le Muret et Boutavant (l'édifice fortifié de l'Ile de la Tour).
         Le Muret était situé sur le plateau du Vexin, deux kilomètres au sud-est, sur la paroisse de Cléry. C'était une simple tour ronde, dressée sur une motte et entourée d'un fossé circulaire. Motte et fossé sont encore visibles aujourd'hui. » [6]

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)     « Cléry, au nom si classiquement français, apparaît, semble-t-il en même temps que Château-Gaillard. Il y eut peut-être une petite agglomération avant l'érection de la motte féodale, mais on n'en connait rien. Mais on sait que sous Jean sans Terre, le seigneur était un certain Richard de Cléri. Il devait entretenir la motte, ouvrage avancé de la forteresse. Elle faisait partie du système défensif de Château-Gaillard. Cette motte : butte artificielle entourée d'eau, était surmontée d'un donjon ; elle permettait d'arrêter les assaillants venant : de Vernon par la forêt (troupes françaises) ; également d'organiser des raids d'intendance sur le plateau du Vexin. Cette motte existe toujours ; on la nomme Le Muret. » [9]

     

          Pour la motte de Cléry, se rendre également à http://remparts-de-normandie.eklablog.com/les-remparts-de-clery-eure-a147885618


         « Boutavant, à cinq kilomètres en amont, était construit sur une île de la Seine dans le territoire de Tosny. Ce petit fort était un quadrilatère de huit mètres de côté, dont on peut voir encore de la rive quelques pans de murs. Une ligne de défenses légères prenait appui sur lui et barrait la presqu'île de la Seine entre Tosny et Bernières. 
         Pour assurer l'efficacité de ces défenses il eut fallu des troupes que Jean Sans Terre négligea d'envoyer.
         Dès l'été 1203 le roi Philippe-Auguste s'empara sans difficulté de ces éléments avancés, privant ainsi les défenseurs de Château-Gaillard de toute possibilité de manœuvre. » Bernard Beck [6]

     

         « L’île située au niveau de Tosny porte encore la base d’une tour carrée qui correspond peut-être au fort de Boutavant. Guillaume le Breton explique que ce nom se référait à la volonté du souverain anglais de repousser (« bouter en avant ») les Français afin de récupérer les territoires qu’il avait perdus. Sur la rive gauche du fleuve, la résidence de Roger de Tosny est fortifiée : cent livres prêtées par Richard sont consacrés à ces travaux. D’autres ouvrages, bretèches, hérissons, viennent compléter la défense de ce secteur, qui constitue l’un des points forts du complexe mis en place.

         La militarisation du site d’Andeli se fait sous la surveillance des français qui occupent des positions proches. En réponse à ces travaux, Philippe Auguste édifie à quelque distance en amont un bastion sur le fleuve, qu’il nomme, nous apprend Roger de Howden, le « Goulet ». [10]

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    2. Le château de Chateauneuf à Port-Mort

     

         « Le fort de Châteauneuf reposait sur la pointe de la Roque et nous pouvons encore deviner des parties des murs. » [2]

     

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         Port-Mort : « Le nom de la localité est attesté sous les formes anciennes Portmauro, Portus Maurus 690 ; Port mort vers 1060 ; Portus Mortuus 1075. » (...)

          « La butte de Château-Neuf. Elle domine par un abrupt de 40 mètres la Seine, dont un des bras, jusqu'à une époque récente, en bordait quasiment le pied. L'ouvrage fortifié, dont il reste les soubassements du donjon, est construit en 1198. » [7]

     

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    Plan hypothétique du site du château de Châteauneuf à Port-Mort ; Blason de Port-Mort par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12045093 

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)« La butte de Château-Neuf, une admirable position naturelle

         Elle domine par un abrupt de 40 mètres le fleuve dont un des bras, jusqu'à une époque récente bordait quasiment le pied. (…) Du côté est comme du côté ouest un versant incline rapidement vers deux vallons. Au nord une pente douce. Butte si régulière que, vue de la route des Andelys, on se demande si l'homme n'a pas prêté la main. Certainement lors de la construction du château fort. Plus tôt, fut-ce un oppidum des Véliocasses ? Rien ne permet de l'assurer. (…)

         Un des épisodes historiques les plus marquants du conflit entre les Plantagenets, ducs de Normandie et rois d'Angleterre, avec les Capétiens à la fin du 13e siècle eut lieu au château et à l'église Saint-Martin du quartier du Château-Neuf à Port-Mort. » [2] (…)

         Dans cette église se déroula le mariage du futur roi de France Louis VIII et de Blanche de Castille, le 23 mai 1200.

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)     « Au cours de l'année précédant le mariage, Philippe Auguste avait fait construire sur le piton rocheux, surplombant l'église, un château fort appelé Châteauneuf, en réplique au Château Gaillard, que Richard Cœur de Lion venait de construire.
         On peut se demander comment Philippe-Auguste avait pu construire Châteauneuf en territoire anglais, et après avoir pris possession du terrain, pourquoi l'interdit du pape n'y était point appliqué. Les châteaux forts étaient assez rapidement édifiés à l'époque. En apprenant l'existence de cette construction, Richard qui résidait en Aquitaine, comme il le faisait souvent, fut de fort méchante humeur et remontait en Normandie pour tirer l'épée, lorsqu'il fut tué en Limousin, ce qui mettait un terme à tout combat sur ce sujet. (…)

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         Philippe Auguste avait entrepris la conquête progressive de la Normandie profitant de l'absence de Richard Cœur de Lion demeuré à la Troisième Croisade, puis de la faiblesse de son successeur, Jean sans Terre. Les deux rois anglais avaient fortifié la vallée de l'Epte, et la vallée de la Seine à Château-Gaillard, et à Boutavent (en face Tosny). Après une première phase de combat Philippe Auguste obtient la promesse de la cession d'une partie du Vexin avec Gisors qui constituera la dot qu'apportera la nièce de Jean sans Terre lors de son mariage avec le fils de Philippe, le dauphin* Louis. Cette nièce, c'est Blanche infante de Castille et future mère de Saint-Louis.

         En contrepartie, Philippe Auguste renonce à tout droit sur la Bretagne. 

     

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         C'est ainsi qu'en avril 1200 Blanche fut accompagnée par une nombreuse députation d'Espagne à Bordeaux puis arriva en Normandie près de son oncle Jean sans Terre pour son mariage avec Louis. Jean sans Terre et Philippe Auguste attendaient la jeune princesse à la limite de leurs possessions dans notre région, en se surveillant mutuellement.
    Sitôt qu'elle fut arrivée au château de Boutavant, fort de protection avancée du Château Gaillard situé dans une île de la Seine, dite île de la Tour, entre Bouafles et Tosny à 5 km en amont des Andelys, où Jean sans Terre tenait sa cour au milieu de ses capitaines anglais, ceux-ci félicitèrent le roi de posséder une nièce d'aussi exceptionnelle vertu, et proclamèrent que le dauphin*
    de France avait grande chance de recevoir une aussi parfaite épouse. (Ouf !...)
         Philippe Auguste occupait à cette époque le château du Goulet, situé sur la côte dite de Catillon, au Pied Anglais, où flottait la bannière française fleurdelisée. (...)
         Dès que la petite fiancée, qui était la gage du traité de paix fût arrivée, Philippe, Jean et leurs plénipotentiaires, se hâtèrent de signer le traité, le 22 mai 1200, dans un champ à proximité du Goulet, où l'on avait dressé une tente décorée de soie orientale et de tapisseries flamandes. C'est là, qu'après d'interminables querelles, les deux rois se rencontrèrent, non plus en ennemis, mais ayant abandonné l'armure, en robe brillante et manteau de fourrure.
         Par le traité du Goulet Jean sans Terre, cédait à la couronne de France : le Vexin, sauf la châtellenie des Andelys, le comté d’Évreux jusqu'au Neubourg et Damville. Les signatures apposées, les sceaux collés sur les larges rubans, il ne restait plus qu'à célébrer le mariage. (...)
         Le mariage ne pouvait avoir lieu religieusement en France. Le pape, Innocent III, homme impitoyable et coléreux, avait lancé l'interdit sur tout le royaume, parce que Philippe Auguste, veuf de sa première femme, avait répudié sa seconde, Ingelbord, fille du roi de Danemark, 48 heures après son mariage pour des raisons d'incompatibilités mystérieuses. (…) Il s'était remarié, illégalement d'ailleurs, en troisième noce, quatre ans auparavant, avec Agnès de Méranie. (…)

         L'archevêque de Bordeaux ne pouvait bénir cette union en territoire français. Il ne restait qu'une ressource : célébrer le mariage en Angleterre. Pour cela il n'y avait qu'un pas à faire, traverser la Seine pour se trouver en territoire anglais à Port-Mort.
         Quand il fallut régler le protocole de la cérémonie, autre difficulté. Le dauphin* était obligé de venir en territoire britannique, mais la confiance était si précaire à l'époque, que l'on pouvait craindre sa capture et qu'il fût prisonnier des Anglais.

         - « Qu'à cela ne tienne, dit Jean sans Terre, j'irai chez les Français, aussi longtemps que le jeune Louis se trouvera en territoire anglais. Je servirai d'otage, ma vie répondra de la sienne. »

         Les solutions ainsi trouvées à ces problèmes, les deux rois ne purent assister à la cérémonie, et lorsque l'archevêque de Bordeaux, Elie de Mallemort, procéda à l'union des deux enfants, il n'y avait de ce fait aucun proche parent présent à la cérémonie, bien que ce mariage fût conclu uniquement dans leur intérêt.

     

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    A droite, photo wikipédia par Totorvdr59 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=57574018

     

         La cérémonie eut lieu en l'église de Châteauneuf de Port-Mort, placée sous le vocable de Saint-Martin (aujourd'hui détruite). Construite en contrebas des pitons rocheux (son mur de gauche était constitué par la roche taillée verticalement) de forme rectangulaire, ses dimensions étaient approximativement de 15 mètres pour la longueur, et 8 mètres pour la largeur. Le chœur dans le prolongement côté est devait avoir environ 5 mètres sur 5. (…)

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)     On sait que la paix ainsi scellée à Château Neuf en 1200 entre Jean sans Terre et Philippe Auguste ne dura guère, En 1204 Philippe Auguste se lança à la conquête du reste de la Normandie que la prise de Château-Gaillard après huit mois de siège lui facilita. Port-Mort et ses environs n'étaient plus une marche-frontière disputée. Le Château-neuf qui avait vu les cérémonies de 1200 ne fut plus entretenu et les paysans de Port-Mort aidèrent au travail du temps en utilisant les pierres pour leurs constructions. (...) » [2] 

    * NDB : En réalité, le titre de « dauphin » ne fut donné au fils aîné du roi de France qu'à partir du futur Charles V.

     

    Ci-dessus, une photo des ruines de Châteauneuf à découvrir sur le site http://www.montjoye.net/chateau-chateauneuf-port-mort

     

         En mars 1319, Philippe le Long, sieur de Châteauneuf, céda aux religieux de Mortemer tout ce qu'il possédait dans la vallée de Port-Mort, ainsi que le passage de la Garenne (bac)... » [2]

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)     « Le tombeau de Saint-Ethbin, de la fin du 19e siècle, à proximité de la rive droite de la Seine, érigé à l'emplacement d'un ancien dolmen. » [7]

         « Primitivement, c'était une sorte de dolmen, pierre fruste horizontale en calcaire portant sur quatre petits supports très bas. Après 1870, ce monument disparut et fut remplacé par une table de pierre taillée reposant sur quatre supports rectangulaires ornés et surmontés de petits chapiteaux. On lit sur cette table « Saint-Ethbin, priez pour nous".
         Ce monument fut élevé par l'abbé Bostel, curé de Port-Mort (1869-1877), afin de donner plus d'intérêt au pèlerinage qui se tenait en cet endroit le dimanche après l'Ascension et le 20 octobre, au lieu du 19, parce que ce jour là on célébrait Saint-Aquilin dans le diocèse d’Évreux. De nombreux pèlerins y venaient pour guérir leurs rhumatismes, en passant trois fois sous la table... » [2]

     

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    3. Le fortin du Goulet ou fort de « Boute Arrière ».

     

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         « Au village du Goulet, près de Saint-Pierre(-d'Autils), Philippe Auguste fit édifier un fort qu'il nomma Boute-Arrière, en opposition à celui érigé par Richard Cœur de Lion, dans l'île aux Bœufs (...). Le roi de France et le roi d'Angleterre se rencontrèrent entre ces deux forts en 1200. Celui de Boute-Arrière a été démoli en 1571, et ses pierres servirent à la construction de la chartreuse de Gaillon. » [7]

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)     « Le fortin du Goulet, appelé à tort Boutavant, fut édifié par Philippe Auguste vers 1195 sur un site en bordure de Seine, (…) Guleton (nom d’origine du Goulet)... est resté dans nos mémoires pour avoir été le séjour des rois Philippe et Richard Cœur de Lion au moment de la signature du traité de Gaillon en 1196. (...)

    Plan du Goulet par Coutil, 1906.

     

         En 1200, le château fut le théâtre d’une entrevue entre Jean sans Terre et Philippe Auguste en vue d’un nouveau traité de paix. (…), le rapprochement des deux parties devint effectif par le mariage de Blanche de Castille, nièce de Jean, et de Louis, fils de Philippe. (...)

         En l’an 1202, le traité fut rompu une nouvelle fois et la forteresse de Boutavant passa dans l’escarcelle du roi de France. Une entrevue entre les rois guerriers fut organisée (…) : les deux rois s'entretinrent durant le carême entre Butavent (Boutavant) et Guleton (Le Goulet), à Château-Neuf, pour mettre un terme à cette énième querelle. (...)

         Philippe (...) cita Jean à comparaître à la cour des pairs, et voulut qu'il cédât une partie des provinces françaises à son neveu Arthur de Bretagne, ou qu'il se soumît au jugement qui serait prononcé. Quand le jour de l'assignation fut venu, Jean ne comparut ni en personne ni par procureur. (…) » [1]

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)   LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)

     

    Plan hypothétique de l'emplacement du fort de l'île aux Bœufs au Goulet ; Blason de Saint-Pierre-la-Garenne par Celbusro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=57761690 

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure) LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)

     

    Saint-Pierre-la-Garenne : deux très belles photos de la motte féodale du Goulet sur l'Île aux Bœufs (vue aérienne) Photos extraites du superbe site à consulter de Francis Cormon : http://www.photo-paramoteur.com/photographies-aeriennes/normandie-eure/eure-chateaux-patrimoine/content/motte-feodale-14_large.html ; http://www.photo-paramoteur.com/photographies-aeriennes/normandie-eure/eure-chateaux-patrimoine/content/motte-feodale-29_large.html

     

          « Philippe part dès le printemps 1202 à l'assaut de la Normandie tandis qu'Arthur s'attaque au Poitou. Mais le jeune duc est surpris par Jean sans Terre lors du siège de Mirebeau, et fait prisonnier avec ses troupes. Arthur de Bretagne disparaît dans les mois qui suivent, probablement assassiné début 1203. Philippe s'assure alors le soutien des vassaux d'Arthur et reprend son action en Normandie au printemps 1203. Il démantèle le système des châteaux normands, prend Le Vaudreuil, et entame le siège de Château-Gaillard en septembre 1203. De son côté, Jean fait l'erreur de quitter la Normandie pour rentrer en Angleterre, en décembre 1203. Château-Gaillard tombe le 6 mars 1204.

         Philippe Auguste peut alors envahir l'ensemble de la Normandie : Falaise, Caen, Bayeux, puis Rouen, Verneuil et Arques tombent immédiatement après et parachèvent le succès de Philippe, qui vient de prendre toute la Normandie en deux ans de campagne. » [7]

     

    LES REMPARTS DE PORT-MORT (Eure)

     

    Document ci-dessus extrait de Récits et documents pour servir à l'histoire de Gaillon et d'alentour / Jean Mineray— Auteur : Mineray, Jean. Auteur du texte - Éditeur :  Bertout (Luneray) - Date d'édition :  1991 - Sujet :  Gaillon (Eure) -- Histoire  - http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33305530/f31.image

     

         « Vainqueur de la bataille de Bouvines en 1214, Philippe Auguste écroua Renaud, comte de Bourgogne, dans cette geôle. Un autre petit château, dit Petit-Goulet, fut construit sur l’autre rive de la Seine. (…)

         On sait que le château était encore debout vers 1320, puisque Philippe V le Long y avait emprisonné Ferrant, comte de Flandre. (...)

         Une ordonnance du roi Charles V, le Sage, écrite du château du Goulet est datée du 17 avril 1364. C’est d’ailleurs en cette place, et par les actes qu’il ratifia, qu’il prit pour la première fois le titre de roi de France, succédant à son père Jean II le Bon, mort le jour précédent. (…) » [1]

     

    A proximité :

         L'oppidum ou camp romain dit Pied anglais, ou Trou aux Anglais, ou encore Le Puy anglais au Goulet :

     

         « Il existe au-dessus de ce hameau l'emplacement d'une autre enceinte militaire plus ancienne, semblable à celles qui se voient en assez grand nombre vers l'embouchure de la Seine, et le long des falaises du littoral normand » [1] :

         « Oppidum celtique réutilisé à l'époque gallo-romaine, peut-être jusqu'au 5e ou 6e siècle ; exploré par A.G. Poulain au début du 20e siècle. D'une superficie de 10 hectares, situé sur un promontoire qui domine le hameau du Goulet. Levée de terre formant un arc de cercle d'environ 140 m de circonférence, constituée d'un talus et d'un fossé à fond plat de 23 m de large et de 4 m de profondeur ; le rempart surplombe le fossé de plus de 12 mètres de hauteur. Deux ouvertures y donnent accès : une porte à ailes rentrantes à l'ouest et une brèche au sud-est. Du mobilier datant des différentes époques d'occupation y a été découvert. » [8]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://lemercuredegaillon.free.fr/gaillon27/forteresses.htm#c

    [2] Extrait de http://www.port-mort.com/qdantandeux.htm ; http://www.port-mort.com/accueil.htm ; http://www.port-mort.com/saintethbin.htm

    [3] Extrait de http://www.saintpierredautils.fr/fr/information/19917/prehistoire-16-eme-siecle

    [4] Extrait de http://www.auxpaysdemesancetres.com/pages/haute-normandie/eure-27/pr.html

    [5] Extrait de http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/27gaillard-description.htm

    [6] Extrait de http://www.mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/Vexin/lesAndelys/0813Tosny/index.htm

    [7] Extrait de Wikipédia

    [8] Extrait de http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_98=DENO&VALUE_98=%e9difice%20fortifi%e9&NUMBER=8&GRP=7&REQ=%28%28%e9difice%20fortifi%e9%29%20%3aDENO%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=3&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=100&MAX3=100&DOM=Tous

    [9] Extrait de http://normandie-jeunesse.hautetfort.com/tag/cl%C3%A9ry

    [10] Extrait de l'article « Château-Gaillard dans la défense de la Normandie orientale 1196-1204» par Dominique Pitte, in Anglo-Norman Studies XXIV : Proceedings of the Battle Conference 2001 publié par John Gillingham https://books.google.fr/books?id=7uDnLRJ4bHwC&pg=PA168&lpg=PA168&dq=la+forteresse+de+Boutavant+%C3%A0+Tosny&source=bl&ots=LuKWTSht_m&sig=GYxqkLLaYNbuNIbHCbdbvm-gcE0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjDzv_VtMfUAhWiLMAKHfszApoQ6AEIWTAH#v=onepage&q=la%20forteresse%20de%20Boutavant%20%C3%A0%20Tosny&f=false

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.montjoye.net/chateau-chateauneuf-port-mort

    O https://adlfi.revues.org/5262

    O Titre :  Récits et documents pour servir à l'histoire de Gaillon et d'alentour / Jean Mineray— Auteur : Mineray, Jean. Auteur du texte - Éditeur :  Bertout (Luneray) - Date d'édition :  1991 - Sujet :  Gaillon (Eure) -- Histoire  - http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33305530/f31.image

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  • LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche) LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche) LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)

     

    A gauche photo par Gilloudifs ; au centre carte postale ; à droite : ruines du château en 1825 par Atlas, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11474570

     

          « Le mont Castre culmine à 122 mètres et domine l'isthme de Lessay. Il possède des vestiges d'un ancien camp romain qui lui a valu son nom de « camp de César ». Trois légions romaines menées par Titurius Sabinus, lieutenant de Jules César, envahissent le Cotentin à l’été de l’an 56 av. J.-C. Les Unelles, sous la conduite de Viridovix, résistent vigoureusement, mais sont défaits autour du mont Castre. » [2]

     

         « Lithaire possède plusieurs endroits agréables pour la promenade. Son ancienne carrière de grès armoricain, qui a été transformée en plan d'eau avec des activités nautiques, mais aussi des jeux pour les enfants et une aire de pique-nique.(...) En poursuivant la balade, on peut découvrir un mégalithe, une allée couverte, les ruines d'une église du 11e siècle... » [3] et les vestiges du vieux château (14e ).

     

         « Le vieux château », qui domine la colline et qui serait une vigie romaine, à l'origine, qui aurait été transformée en château au Moyen Age d'où son nom. Il est situé au milieu d'un très grand nombre de rochers importants qui sont classés. »

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)  LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)

     

    Plan du site du " Vieux Château " de Lithaire ; à gauche, blason de la famille d'Aubigny Arundel par Sodacan Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape. — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10964085

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)      « Ce qui vous impressionne vivement lors qu'on est sur l'esplanade et assis près des ruines du vieux château de Lithaire, c'est le demi-horizon, si vaste, si grandiose qui s'offre à vous dans un rayon de plusieurs lieues. Vos regards embrassent, à l'occident, la mer que sillonnent de nombreux bâtiments et du milieu de laquelle apparaît l'île anglaise de Jersey ; au nord et vers l'orient, ils se reposent sur des prairies, des bois, des villages et de nombreuses églises placées ça et là, dont les clochers qui s'élèvent-vers le ciel, semblent rappeler au voyageur que le grand spectacle qu'il admire n'est pas de ceux qu'il soit donné à l'homme de créer. (...)

         Quoi qu'il en soit, le château de Lithaire est assis à la pointe d'un rocher de grès quartzeux escarpé et abrupte. Cette éminence fait suite à la chaîne de rochers qui sont dans le bois voisin de Montcastre. Comme site et comme aspect, rien de plus curieux que ce mamelon rocheux sur lequel règne la belle ruine du château de Lithaire. L'élévation du point où il est établi permettait de dominer la campagne, d'observer les mouvements de l'ennemi, et de l'empêcher de se dérober à la vue de ceux qu'il voulait attaquer. (...)

         « Je trouvai, près des ruines, un petit pâtre gardant son troupeau ; je l'interrogeai sur ce que l'on disait du château dans le pays. J'eus beaucoup de peine a en obtenir ces quelques mots :

         En dit qu'il a été bali pa l'zanglais et q'c'tait avant qu'en ne batil l'église qu'est ilà près.

         Je récompensai cette érudition avec quelques pièces de monnaie, et aussitôt mon interlocuteur devenu plus communicatif consentit même, à m'aider à mesurer la hauteur et l'épaisseur des murs du château. (...) [1]

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)  LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche) LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)

     

         « Le château : témoin d’une histoire normande :

         Surplombants la colline, d’imposants vestiges de fortifications se dressent au sommet d’un escarpement, offrant une vue plongeante sur la vallée de la Senelle… et le nouveau Lithaire. Ce sont ceux du « vieux château » comme le surnomment affectueusement les habitants de la commune.

         Ici encore l’histoire semble se télescoper dans la roche. La date à laquelle ce château fut construit est, à ce jour, inconnue. L’existence de fossés tout autour du site et son appartenance à une puissante baronnie au 11e siècle, suggèrent qu’il s’agissait d’une place forte sous le règne de Guillaume le conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre.

         Son architecture austère, comme sa situation géographique, semble indiquer que le château fut bâti sur une structure encore plus ancienne, sûrement une tour de guet datant de l’époque romaine. Lors de l’annexion de la Normandie par le roi de France Philippe Auguste en 1204, le château fut confisqué avant d’être démantelé. Destitué de ses fonctions militaires et résidentielles, il servit de refuge aux paysans de la région pendant la guerre de Cent Ans. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)     « Établi au sommet d’un escarpement, il domine au nord la vallée de la Senelle et vers l’ouest la vue (par beau temps) s’étend jusqu’à la mer. Le village doit peut-être son nom à cette situation puisque le toponyme Lithaire pourrait provenir de lit-hou signifiant belle-vue en danois. Renault dans la Revue Monumentale et Historique de la Manche décrit le château comme une tour d’environ 14 m ce côté possédant des murs de 5 m d’épaisseur. La situation géographique et la sobriété de cette construction laissent penser qu’il s’agit d’un point de défense ou d’une tour de guet (supposée romaine au 18e siècle). L’existence de fossés au sud du site, de l'emprise d’une chapelle et d’un seigneur de Lithaire, compagnon du duc Guillaume en 1066, suggèrent la présence possible d’un château-fort à cet emplacement. » [5] 

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)     « ... Est-ce un château du Moyen âge, n'est-ce pas plutôt le travail des Romains ? Voilà deux questions que j'ai entendu faire depuis mon enfance ; et je ne sache pas qu'on y ait jamais donné une réponse satisfaisante. (...)

         En voyant la simplicité et l'uniformité de sa construction, ses murs droits sans accessoires, sans créneaux, sans mâchicoulis, sans corbeaux, sans toiture, sans saillie, tellement unis au sommet qu'on s'y promène facilement, mais sans parapets, d'une hauteur au dessous de la moyenne, mais d'une grande épaisseur, il est difficile de croire qu'il ait jamais pu exister une garnison entre quatre murs très-rapprochés ; mais en voyant vers le midi deux portes ouvertes dans un mur assez épais, pour qu'on y ait pu pratiquer une espèce de galerie couverte, il est difficile de ne pas croire qu'on a eu l'intention d'y placer des factionnaires ou des excubiatores en petit nombre, dont la consigne était de voir venir, mais non d'attendre l'ennemi, ce qui s'accorderait assez avec l'idée de corps-de-garde que l'on a aux environs du château de Lithaire. (…) Cependant je pencherais pour une origine romaine, et le voisinage du Mont Castre, dont la montagne de Lithaire est pour ainsi dire un poste avancé, me confirme dans cette idée. (...)

         L'enceinte du château forme un carré long. Sa longueur extérieure du nord au sud est de cinquante pieds, sa dimension intérieure du même côté est de vingt-huit, ce qui donne vingt-deux pieds pour l'épaisseur des murs. L'autre côté Est et Ouest a vingt-cinq pieds dans œuvre et quarante six extérieurement.

         Le mur septentrional a été démoli par Philippe Auguste, à ce qu'on croit : il en reste des masses de maçonnerie qui ont roulé jusqu'au pied de la montagne, car elle est très escarpée de ce côté ; d'autres sont restées en chemin.

         Le mur méridional est entier, il a douze pieds d'épaisseur. Deux ouvertures ou portes à plein cintre sont au milieu de ce mur. De ce côté, la montagne est encore très-escarpée, mais la descente est moins longue. Près de celle de ces portes qui est le plus au levant, on avait pratiqué dans l'épaisseur du mur un petit espace voûté, où les sentinelles pouvaient être à l'abri, et pourtant surveiller tout ce qui se passait au sud du château ; leur surveillance pouvait de ce côté s'étendre sur la mer entre Coutances et Portbail.

         La hauteur des murs était d'environ vingt-cinq pieds ; il n'y a ni aux encoignures, ni aux portes, aucune pierre de taille. Tout est d'un grès quartzeux très-rude, qu'on trouve en abondance sur le lieu, et de la même nature que les rochers dont le sommet du mont est hérissé.

         Aucunes fondations ne se retrouvent hors du bâtiment dont je viens de parler. Vers le Sud Ouest on y a ajouté au pied de la montagne une enceinte en forme d'arc : ces travaux sont postérieurs, et je crois du moyen âge. Dans cette nouvelle enceinte il y avait jadis une chapelle dédiée à Saint Étienne. De tous les autres côtés on pouvait sans obstacle parvenir au pied des murs du château. (...)

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)     Il est incontestable qu'un seigneur de Lithaire suivit le duc Guillaume à la conquête de l'Angleterre ; il est indiqué sur presque toutes les listes de cette expédition (Chronique de Normandie, chez le Mégissier. Masseville, Wace , roman de Rou). On trouve aussi qu'après la conquête des concessions furent faites en Angleterre, à des seigneurs du nom de Litheare, ce qui est évidemment le même nom, car on l'écrit de la même manière dans le registre des fiefs de Philippe Auguste. (...)

         Quoiqu'il en soit, il fut bien certainement confisqué par ce roi ; il n'est pas moins certain que la châtellenie de Lithaire était considérable. (...)

         J'avais pensé d'abord que la confiscation et la démolition du château en avaient occasionné la destruction absolue ; mais je vois que dans le siècle suivant on y faisait encore le service militaire en temps de guerre. (...)

         Il y avait autrefois à Lithaire le siège d'une vicomté, qui fut transféré d'abord à Lessay, puis réuni au bailliage de Périers.

         Le comte d'Arundel, de la famille d'Aubigny, était possesseur du château de Lithaire à l'époque de sa confiscation. Sa mémoire est encore abhorrée dans la paroisse ; on fait sur sa cruauté les histoires les plus incroyables, et auxquelles on n'eût probablement jamais pensé, si son parti avait été victorieux. Vae victis !

         Au moment de la révolution, le domaine de la couronne ne possédait plus à Lithaire que l'emplacement du château ; une ferme considérable et qui en dépendait autrefois, avait été donnée aux Templiers. (…) Je trouve dans des titres du 16e siècle, que les Berceur avaient la seigneurie de Lithaire en 1570. (...) » [6]

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)     « Le seigneur de Lithaire fit partie de la noblesse normande qui accompagna le duc Guillaume à la conquête de l'Angleterre, une des plus grandes et des plus heureuses expéditions qui furent jamais entreprises. Robert Wace le cite ainsi : E li sire de Liteharc (t). (...)

         Après la conquête, des concessions importantes furent faites à des seigneurs du nom de Litheare ; mais on connaît peu de faits historiques sur ces seigneurs. On sait cependant que leur château et leur châtellenie étaient le chef-lieu d'une baronnie considérable (...)

         Un des membres de la famille d'Aubigni, le comte d'Arundel, possédait le château de Lithaire, quand Philippe Auguste confisqua la baronnie de Lithaire et la réunit au domaine. Ce château, d'après le registre des fiefs, devait le service de deux chevaliers et demi (...)

         Si le roi confisqua le fief de Lithaire, il ne fit détruire ni démolir entièrement le château, qui existait encore dans le 14e siècle, et était cité au nombre des forteresses où l'on faisait guet et garde (...)

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)     La famille Le Berceur, en faveur de laquelle, en l'année 1703, fut érigé le marquisat de Fontenay, a possédé dans' les 16e, 17e et 18e siècles la fîefferme de Lithaire, qui aujourd'hui n'est plus connue que sous la dénomination de ferme de Fontenay. Cette famille figure, dès 1570, comme propriétaire du domaine et de la seigneurie de Lithaire. Hervé Le Berceur est cité au nombre des barons et des nobles du pays qui servirent dans les armées de Louis XIV : il était seigneur de Fontenay, d'Emondeville et de Lithaire, commandant de la ville et du château de Cherbourg (...)

     

    Ci-dessus : blason des Le Berceur ci-contre par David Legouet avec HéraldiqueGenWeb http://cg50.org/blasons/index.php ]  

     

         Lithaire fut autrefois le siège d'une vicomté qui datait des premiers temps des ducs de Normandie (...)

         Les murs sont simples et dépourvus de ces accessoires qu'on rencontre dans les châteaux-forts ; ainsi, point de créneaux, de corbeaux, de mâchicoulis, de parapets ; ils ont peu d'élévation, mais une grande épaisseur ; ils sont en pierres brutes, de grès quartzeux, et jetées seulement dans un bain de mortier. Ces pierres ont été prises sur les lieux, et sont de la même espèce que les roches dont le sommet du mont et les chemins qui y conduisent sont hérissés.

         Le mur septentrional a dû être détruit au commencement du 13e siècle, sur les ordres du roi de France, Philippe Auguste.

         L'enceinte du château formait un carré ; elle mesurait extérieurement, du levant au couchant, 13 mètres 80 centimètres, et du nord au midi, 13 mètres 70 centimètres ; l'intérieur avait, du nord au sud, 8 mètres 60 centimètres, et de l'est à l'ouest, 8 mètres 90 centimètres, ce qui donnait, pour les murs, une épaisseur d'environ 5 mètres. Le mur méridional existe encore en entier ; il est aujourd'hui envahi et enveloppé par un beau lierre séculaire, qui ajoute à son aspect antique.

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)     On a pratiqué dans la muraille de l'est un petit appartement voûté qui a 2 mètres 41 centimètres du nord au midi, et 1 mètre 40 centimètres de l'est à l'ouest ; sa hauteur, à partir de l'intrados, est de 2 mètres 29 centimètres ; il est garni d'un soupirail ou d'une cheminée, suivant qu'il était à usage de prison ou de logement. On trouve au midi un autre petit appartement, espèce de guérite, d'où les sentinelles pouvaient surveiller ce qui se passait au sud et à l'ouest du château ; mais il est sans soupirail ou cheminée. On ne remarque aucune pierre de taille dans les chambranles des portes, ni dans les angles rentrants des murs. » [1]

     

    A proximité : 

     

         « Du 11e au 14e siècle, le versant ouest du mont abrite le premier village de Lithaire fondé par des hommes venus de Scandinavie à l'époque des grandes invasions vikings. Établi au sommet du versant, il domine au nord la vallée de la Senelle et la vue s’étend, à l'est comme à l'ouest, jusqu’à la mer. Cette situation pourrait être l'origine du nom du village puisque le toponyme Lithaire provient de lit-hou signifiant « belle-vue » en vieux norrois. On y note une importe activité pendant la période médiévale. » [7]

     

    LES REMPARTS DE LITHAIRE (Manche)     « L’ancienne église est aujourd’hui ruinée. On distingue encore les emplacements des murs de la nef construite à l’époque romane (11e et 12e siècles) et des fenêtres en forme d’ogive qui éclairaient les chapelles (14e siècle). L’arc triomphal qui sépare le cœur de la nef a été muré et percé d’une porte en son centre. Il ne reste rien de la tour carrée élevée sur le transept nord. Seuls, le cœur, la sacristie et les murs des chapelles restent en élévation, malgré le pillage de leurs pierres d’angle. » [5]

     

    Ci-dessus photo de l'ancienne église par Gilloudifs.

     

         « La position du château sur une montagne escarpée , hérissée de rochers et très pittoresque, paraît avoir attiré l'attention d'un peuple antérieur aux Romains dans les Gaules. Il y a sur cette montagne une pierre mobile placée sur la pointe d'un rocher ; c'est l'espèce de monument druidique à laquelle on a donné le nom de Logan. » [6]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de l'Annuaire du Département de la Manche, Volume 31 publié par Julien Gilles Travers, 1859

    https://books.google.fr/books?id=Bh4XAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&output=text

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de WikiManche

    [4] Extrait de http://www.myfrenchlife.org/2012/07/05/le-mont-castre-un-coin-de-normandie-charge-dhistoire-de-france/

    [5] Extrait de  https://www.geocaching.com/geocache/GC1FE31_le-vieux-lithaire?guid=8731c73a-21b2-4133-9009-1b012b420a33

    [6] Extrait de « Sur les anciens châteaux du département de la Manche par Gerville » in Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie. Société des antiquaires de Normandie, 1824

    https://books.google.fr/books?id=G-cAAAAAYAAJ&dq=Ch%C3%A2teau+de+Lithaire&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s

    [7] Extrait de http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Mont%20Castre/fr-fr/ 

     

    Bonnes pages :

     

    O On trouve un article de Charles de Gerville concernant ce château dans son Mémoire sur les anciens châteaux de la Manche - arrondissement de Coutances, in Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, 1825 ; p. 183-436 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.item et voir également dans ce blog : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-coutances-1-a212347843

     

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  • LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)

     

    La photo aérienne à droite est extraite de l'excellent site de François Levalet : http://www.flickriver.com/photos/levalet/30861983712/

     

     LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)    « Le nom de la localité est attesté sous le forme Plesseium Grimoldi en 1135.

         Le terme " plessis " a désigné à l'origine un château, terme apparenté à l'ancien français " plaissié " « enclos formé de branches entrelacées ». Il se réfère probablement dans ce cas à la motte castrale située à cet endroit.

     

    Photo à gauche de Gilloudifs.

     

         L'élément " Grimoult " est un nom de personne, aujourd’hui patronyme, attesté uniquement en Normandie à une époque ancienne semble-t-il et notamment dans le Calvados. On le retrouve peut-être également dans Grimouville (Grimouvilla 1056 - 1066) dans le département voisin de la Manche.

         François de Beaurepaire explique Grimoult par le nom de personne francique Grimoaldus, anthroponyme porté par différents personnages historiques. C'est sous ce nom qu’est également connu Grimoult du Plessis, baron qui a laissé son nom au village. Il est réputé pour sa participation à la bataille du Val-ès-Dunes. » [1] 

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)  LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)

     

    Plan hypothétique du château du Plessis-Grimoult ; blason du département du Calvados par User:Spedona 29/09/2007Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona 29/09/2007., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2832523

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)     Texte d'Arcisse de Caumont en 1857 : « Au sud du prieuré, et tout près des maisons du bourg, se trouvent les ruines du château du Plessis.

     

    À gauche, gravure extraite de ce même ouvrage [2].

     

         Après la bataille du Val-des-Dunes, en 1047, tous les biens de Grimoult furent confisqués et donnés pour la plupart au chapitre de Bayeux. Le château n'a point été habité depuis, et nous pouvons le regarder comme un des types des forteresses élevées dans la première moitié du 11e siècle, malheureusement il se trouve maintenant dans un état de dégradation fort avancé.

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)        Les murs étaient fondés sur une éminence ovale au centre de laquelle se trouvait une cour de 8 à 10 perches d'étendue. Ils formaient ainsi une enceinte qui suivait le contour de la motte en décrivant plusieurs angles obtus : et l'ensemble du château présentait l'image d'un polygone irrégulier.

         Ces murs avaient au moins dix pieds d'épaisseur. Ils étaient revêtus de pierres posées en arête de poisson ; on y voyait de distance en distance, mais généralement de trois en trois rangs des cordons de pierres schisteuses posées horizontalement et à plat, comme les briques dans les constructions romaines de petit appareil. Les matériaux qui entraient dans la construction de ces murailles étaient liés par un ciment de chaux devenu d'une extrême dureté. 

     

    Ci-dessus,  plan extrait de Zadora-Rio Élisabeth. L'enceinte fortifiée du Plessis-Grimoult (Calvados). Contribution à l'étude historique et archéologique de l'habitat seigneurial au XIe siècle. In: Archéologie médiévale, tome 3-4, 1973. pp. 111-243 ; doi : https://doi.org/10.3406/arcme.1973.1261 https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1973_num_3_1_1261

     

         On voit encore les débris de la grande porte. Elle était à plein-cintre, établie au milieu d'une tour carrée placée au Sud, qui faisait probablement l'office de donjon, et ne pouvait s'accéder qu'au moyen d'un pont-levis.

            Des restes de constructions appliquées le long des murs d'enceinte, à l'intérieur de la place, montrent que des logements existaient tout autour de la cour centrale. Cette cour qui forme maintenant le jardin potager d'une maison voisine, était encore pavée il y a peu de temps (Renseignement communiqué par M. Le Grand, curé du Plessis-Grimoult.). Elle se trouvait à un niveau très-bas comparativement à celui de la terrasse qui supportait les murs.

         Dans l'état de destruction où se trouve aujourd'hui le château du Plessis, on ne peut dire quelle était la hauteur des murailles ; elles n'ont plus que 10 à 12 pieds dans les parties de l'enceinte les mieux conservées et l'on n'y voit aucune ouverture. L'éminence sur laquelle elles reposent s'élève à peine de 15 à 18 pieds au-dessus du sol environnant. Les fossés qui entourent le rempart sont encore visibles ; un ruisseau y porte ses eaux.

         Au sud-est, en avant de la forteresse, se trouvait une cour ou première enceinte qui ne parait pas avoir jamais été entourée de murs ; c'est aujourd'hui une prairie ; des fossés de clôture, remplis d'eau, indiquent la circonscription primitive. » [2] 

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)

     

    Photo 1 extraite de  http://fortificationetmemoire.fr/mont-pincon/  ; photos 2-3 de Gilloudifs

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)     « Le Plessis-Grimoult (Calvados), l'enceinte fortifiée.

         Le site fortifié du Plessis-Grimoult se présente sous la forme d'une enceinte ovalaire de 50 à 60 de diamètre, constituée d'un rempart de terre au sommet duquel se dressent les vestiges d'une porte fortifiée et d'une petite tour en maçonnerie. Au 11e siècle, elle était la propriété de Grimoult du Plessis qui prit une part active à la révolte des barons bas-normands contre Guillaume le Bâtard. Après sa victoire à la bataille de Val-es-Dunes en 1047, le duc fit don du bien confisqué à la cathédrale de Bayeux.

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)

     

    Ci-dessus : maquette du château du Plessis-Grimoult (vers 1000-1041) photo 1 extraite de http://mondes-normands.caen.fr/france/archeo/Normandie/mdn/fouilles/plessis/Plessiszoom.htm ; photo 2 extraite de http://fortificationetmemoire.fr/mont-pincon/

     

         Les fouilles effectuées entre 1967 et 1971 ont mis en évidence une occupation du site comprise entre le début du 10e siècle et le milieu du 11e siècle. Le mobilier archéologique, rare, est caractéristique d'un site castral : armes de chasse ou de guerre, équipement du cheval et du cavalier, mais aussi outillage artisanal nécessaire aux besoins de la petite communauté d'habitants regroupés autour du seigneur du lieu. » [3]

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)     « Grimoult ou Grimoald est baron du Plessis-Grimoult, village qui prendra son nom. Il possède également Saint-Jean-le-Blanc et Périgny. L'honneur du Plessis s'étend sur 10 600 hectares d'un seul tenant et regroupe douze paroisses autour de l'enceinte castrale du Plessis-Grimoult.

     

     

    La légende du "Corps nu", narrée dans le Bocage normand, raconte que Grimoult du Plessis plein de rancœur décida un jour de perdre la reine Mathilde aux yeux de Guillaume le Conquérant. A son retour de la conquête de l’Angleterre, celui-ci ordonna de rattraper son traitre qui s’était enfuit vers « le Pays Bas » (le Bocage) et de le mettre à mort. Capturé, Grimoult du Plessis fut écartelé. En réalité, en 1066, Grimoult du Plessis était mort depuis longtemps dans sa prison de Rouen. On trouvera le récit de cette légende surhttp://jcferrand.free.fr/corpsnu/. Gilles Pivard a réalisé un montage de cette légende visible ci-dessus et sur You tube :  https://www.youtube.com/watch?v=cL0kp4GpIl0&feature=youtu.be

     

         Après l'échec de la tentative d'assassinat du duc à Valognes, il lève avec les autres barons une armée composée d'environ 25 000 hommes et affronte Guillaume le Bâtard dont l'armée ducale a été renforcée par celle de son suzerain le roi Henri Ier, au lieu-dit du Val-ès-Dunes (1047), dans la région de Caen. D'origine plus modeste, il est le seul des conjurés qui sera emprisonné à la tour de Rouen et exécuté par le duc. Ses biens sont confisqués, le château du Plessis est rasé et la baronnie est donnée le 24 décembre 1074 par le duc à Odon, évêque de Bayeux, demi-frère du duc Guillaume au profit de la cathédrale. » [1]

     

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)

     

    À gauche photo de Gilloudifs ; à droite photo des vestiges du château vers 1900.

     

         On trouve également sur la commune du Plessis-Grimoult le prieuré Saint-Étienne fondé en 1131, dont l'église priorale est en ruine. Son jardin fortifié du 14e siècle lui vaut classement aux Monuments historiques. [NdB]

    LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados) LES REMPARTS DU PLESSIS-GRIMOULT (Calvados)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont, Volume 3, 1857

    [3] Extrait de http://www.mondes-normands.caen.fr/france/archeo/normandie/mdn/fouilles/plessis/index.htm

     

    Bonnes pages : 

     

    O Zadora-Rio Élisabeth. L'enceinte fortifiée du Plessis-Grimoult (Calvados). Contribution à l'étude historique et archéologique de l'habitat seigneurial au XIe siècle. In: Archéologie médiévale, tome 3-4, 1973. pp. 111-243 ; doi : https://doi.org/10.3406/arcme.1973.1261 https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1973_num_3_1_1261

    O http://www.mondes-normands.caen.fr/france/archeo/normandie/mdn/fouilles/plessis/index.htm

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  • LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne) LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne) LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)

     

    Photo à droite montrant le site du village de la Roche-Mabile prise depuis le sommet de la butte Chaumont extraite du site http://www.etab.ac-caen.fr/discip/geologie/paleozoi/Carrouges/gresarmoricain2.html

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)     « Il reste à La Roche-Mabile dans le sud de l’Orne les vestiges d’un château. Ils rappellent à notre souvenir cette femme, véritable personnage de roman, dont les chroniqueurs de l’époque (tous des religieux) et à leur suite Albert du Peyroux, qui voit en elle « une des âmes les plus intrigantes et les plus noires qui se puisse rencontrer », ont laissé un portrait sans doute injuste. 

         Le château de La Roche-Mabile (autrefois Roche-Jagleium) aurait été démantelé sous Philippe-Auguste au 12e siècle. » [1] 

     

    Les deux photos ci-dessous sont extraites de ce même site [1].

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne) LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)

     

         « Si Mabile de Bellême revenait contempler le paysage du haut des ruines de son donjon, rien que lui ne lui paraîtrait changé. La même vallée serait toujours verte, les mêmes collines toujours couvertes des mêmes forêts et des mêmes moissons à l’horizon, d’autres collines encore, nues, arides et pelées comme autrefois. » [4]

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)  LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)

     

    Plan hypothétique du site du château de la Roche-Mabile ; à gauche blason de la famille de Bellême par Thomas Lebée — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2174102

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)La Roche-Mabile
         « Le sommet de la butte de la Roche Mabile, culminant à 254 m, est constitué de Grès armoricain. Il supporte les ruines du château recouvertes de végétation. » [2]

     

    A gauche carte géologique extraite de ce même site.

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne) LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne) LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)

     

    Ci-dessus à gauche, photo extraite du site http://www.etab.ac-caen.fr/discip/geologie/paleozoi/Carrouges/gresarmoricain2.html ; au centre, photo extraite de http://www.laconfreriedesfinsgoustiers.org/article-deux-chateaux-deux-familles-97809129.html ; à droite, photo extraite du site géoportail

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)     « La Roche-Mabile, située à environ 15 km au nord-ouest d'Alençon, dans une enclave de défrichement de la forêt d'Ecouves, au pied de la Butte Chaumont, est essentiellement connue pour le donjon quadrangulaire qui domine d'une cinquantaine de mètres la vallée du Sarthon, voie de passage au peuplement ancien (Doranlo, 1936-1937, 166). Bourg et paroisse de l'archidiaconé de Passais, chef-lieu de doyenné, élection de Normandie, site de forges, La Roche-Mabile avait autrefois une vie économique assez importante, grâce à ses foires et ses marchés (Le Paige, 1895, 401-404).

         La fortification, dont l'origine remonte au 11e siècle, et ceux qui l'ont bâtie ou conquise, ont inscrit La Roche-Mabile dans l'histoire événementielle (Louise, 1988, 843). » [3]

     

    Plan ci-dessus extrait de ce même site.

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne) LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne) LES REMPARTS DE LA ROCHE-MABILE (Orne)

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)     « Sous le règne du grand duc Guillaume, Mabile, fille de Hugues, sire de Montgommery*, était chargée de la défense des marches normandes du côté de l’Anjou et du Maine, et du côté de la France par le Perche. C’était une femme vaillante, active, jouissant auprès du duc de la plus grande faveur et toute dévouée à ses intérêts. C’est pourquoi, voulant, de ce côté, préserver ses vassaux des incursions de ses dangereux voisins, elle bâtit un château dans une position formidable, sur une roche qui s’élève tout-à-coup au milieu de la vallée arrosée par le Sarthon, entre la butte de Chaumont et la montagne de Rochelle qui la dominent. Elle hérissa ses flancs d’une triple enceinte d’où elle pouvait écraser aisément ses ennemis, et la couronna d’un donjon carré qui lui permettait d’avoir l’œil toujours ouvert sur une étendue considérable de pays. La famine pouvait seule la chasser de son inexpugnable citadelle ; mais, en ce cas, un souterrain, ménagé dans l’intérieur du rocher, lui offrait, dans la campagne, une retraite assurée. Aussi ne voit-on point que la Roche-Mabile ait eu de siège à soutenir ; mais en 1220, Philippe-Auguste, intervenant dans la succession embrouillée de Robert, comte d’Alençon, mort à Motteville, près Laval, sans héritiers directs, fit si bien qu’Émeric de Châtellerault s’obligea, non de gré sans doute, mais de force, à démolir les fortifications de la Roche-Mabile, toutes et quantes fois il plairait au roi de France ; car alors les barons s’étaient affaiblis et envieillis, et lui avait cru en force et en sagesse (Chronique manuscrite citée dans l’art de vérifier les dates; t. 1 , p. 578.)

         Le 12 février 1345, Philippe VI unit la Roche à la pairie d’Alençon, mais le comte se vit bientôt obligé de la rendre, car c’était une place des plus importantes à cause de son voisinage de la Bretagne.

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE-MABILE (Orne)     (...) Nous voyons que ces habitants possédaient d’assez nombreux et d’assez importants privilèges : droit de bourgeoisie, c’est-à-dire droit de ne payer aucune redevance, soit censuelle, soit féodale, ni au roi, ni aux seigneurs particuliers, pour recueillir un héritage roturier situé dans l’enceinte de la ville. Les seigneurs tentèrent plusieurs fois, mais en vain, de l’anéantir ; il subsista jusqu’à la révolution : droits très considérables dans la forêt et dans lesquels ils furent maintenus par plusieurs arrêts de l’échiquier d’Alençon ; ils n’en furent dépouillés que par l’ordonnance de 1669 ; enfin, exemption de toute espèce de coutume ; une haute justice y avait été établie par Emmanuel Armand, marquis de Vassé, et la Roche était le siège d’un des deux notaires du val d’Ecouves. En échange de cette sécurité et de ces privilèges successivement acquis, les vassaux étaient obligés de faire guet et garde au château et à la ville tout le temps qu’ils étaient en état de défense ; le possesseur du fief de Buhéru était particulièrement tenu de faire 7 jours de garde à la porte de Saint-Pierre, et les autres seigneurs des fiefs étaient assujettis à de semblables redevances, suivant l’étendue de leurs terres. 

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)     Roger de Montgommery et Mabile avaient fondé à la Roche une église collégiale en faveur de Saint Nicolas. Ils lui donnèrent la dîme du moulin de la Roche et des cens du château, l’église provinciale de Saint-Pierre, celle de la Ferrière-Bochard, et y établirent des chanoines. Mais ayant fondé, peu de temps après, l’abbaye Saint-Martin de Sées, ils voulurent que l’église de Saint-Nicolas et ses dépendances lui appartinssent. Les moines de Saint-Martin étaient, dit Orderic Vital, les seuls que ne détestât pas Mabile, cette femme uniquement livrée au monde. Néanmoins l’église continua d’être desservie par les chanoines. (...)

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)     Le château avait suivi toutes les vicissitudes de possessions particulières à ces temps. Il avait passé successivement dans les maisons de Châtellerault, de Lusignan, d’Harcourt, d’Avaugour, de Châteaubriant, de Thouars et de Laigle. Jean, sire de Laigle, le vendit pour 100.000 livres au duc d’Alençon, qui le céda pour pareille somme au roi d’Angleterre. Henri V le remit entre les mains de Fitz-Hugues, chevalier anglais. Quand les anglais furent chassés de France, Charles le vendit aux Avaugour. Marguerite d’Avaugour le porta à Jean d’Aligny, seigneur d’Echauffour, et Jacqueline d’Aligny, dans la maison de Vassé, où il est resté jusqu’au mariage d’Adélaïde de Vassé avec Alexis Lemaire, marquis de Courdemanche, en 1767.

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE-MABILE (Orne)     Quand avait fini le règne des grands barons, le formidable château était descendu dans la plaine. On rasa le donjon de Mabile, on renversa ses murailles. Un autre château s’éleva au pied de la roche sur laquelle était bâti le premier ; mais la royauté, qui avait détruit l’un, fit sans doute abandonner l’autre, et depuis longtemps leurs débris se sont confondus.

         La Roche-Mabile a perdu toute son importance. Jadis elle avait ses foires et ses marchés, elle était le chef-lieu d’un doyenné, relevant de l’évêché du Mans et de l’archidiaconé de Passais (...)

         L’église, sous l’invocation de Saint Pierre, est restée debout. C’est aussi un ouvrage de Mabile de Bellême (…) » [4]

     

    * voir ci-après la biographie de Mabile de Bellême.

     

         « Mabile Talvas (ou Mabel) de Bellême († 1077) est la fille de Guillaume II Talvas et Hildeburge. (…) D'après Vital, Mabile a naturellement hérité des vices de son père auxquels il ajoute les défauts propres au sexe féminin selon les jugements de l'époque. Elle est « cruelle », « fourbe », « amorale », « arrogante », sans oublier « bavarde ».

         Vers 1050, elle épouse l'un des plus importants seigneurs du duché de Normandie, Roger II de Montgommery, proche conseiller de Guillaume le Bâtard. (…) En mariant l'héritière de la seigneurie de Bellême, Mabile, avec un de ses fidèles Roger II de Montgommery, le duc s'assure la tranquillité du sud de son duché. (...)

         Comme le duc, ils fonderont ou restaureront plusieurs monastères : Almenèches, Troarn, Saint-Martin de Sées. Écoutés par Guillaume, ils obtiendront la disgrâce de plusieurs seigneurs (...)

         Vers 1070, après la mort de son oncle, Yves, évêque de Sées, Mabile hérite probablement de la seigneurie de Bellême. En 1071 ou 1074, elle devient comtesse de Shrewsbury car son mari a été placé à la tête de ce comté anglais par le roi Guillaume le Conquérant.

     

    LES REMPARTS DE LA ROCHE MABILE (Orne)     La mort de Mabile en 1077, probablement au mois de décembre, est horrible : tandis qu'elle séjourne dans son château de Bures (près de Caen), un ami des Giroie, Hugues de Saugei et ses deux frères parviennent à s'introduire dans la forteresse et décapitent la femme. (…) Elle est enterrée à Troarn, dans le monastère qu'elle avait restauré avec son mari... » [5]  

     

    Ci-dessus, dessin du tombeau de Mabile de Bellême dans l'abbaye de Troarn, notes de Nicolas Joseph Foucault (Archives numérisées de la BNF - www.gallica.fr). Ce tombeau subsista jusqu'au début du 18e siècle mais en 1752, il avait disparu.

     
     Sources :

     

    [1] extrait de http://www.laconfreriedesfinsgoustiers.org/article-deux-chateaux-deux-familles-97809129.html

    [2] Extrait de http://www.etab.ac-caen.fr/discip/geologie/paleozoi/Carrouges/gresarmoricain2.html

    [3] Extrait de l'article : « Un atelier de potier de la fin du 12ème siècle à La Roche-Mabile (Orne) » par P. Bernouis, D. Dufournier et B. Fajal Revue archéologique de l'ouest Année 1993 Volume 10 Numéro 1 pp. 129-139 http://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_1993_num_10_1_1003

    [4] Extraite de « Le département de l'Orne archéologique et pittoresque » par Léon de La Sicotière. Beuzelin, 1845 - 304 pages https://books.google.fr/books?id=AX60J1ME6d4C&pg=PA28-IA3&lpg=PA26-IA4&focus=viewport&dq=ch%C3%A2teau+de+La+Roche-Mabile&hl=fr&output=text#c_top

    [5] Extrait de Wikipédia

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.laconfreriedesfinsgoustiers.org/article-deux-chateaux-deux-familles-97809129.html

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article13650

    O  http://www.etab.ac-caen.fr/discip/geologie/paleozoi/Carrouges/gresarmoricain2.html

    O  http://www.bmlisieux.com/archives/vallory.htm

    O https://sites.google.com/site/archeoelectro/la-roche-mabile

    O https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=sites&srcid=ZGVmYXVsdGRvbWFpbnxhcmNoZW9lbGVjdHJvfGd4OjU1M2E2NDc0NTExODhjNTA

    O https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=sites&srcid=ZGVmYXVsdGRvbWFpbnxhcmNoZW9lbGVjdHJvfGd4OjVlNjI0ZDkzZTUyZDg4MGI

    O https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=sites&srcid=ZGVmYXVsdGRvbWFpbnxhcmNoZW9lbGVjdHJvfGd4OjExMzU1MjI0ZmEzZTRhYWY

     

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