• LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne) LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne) LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche une photo extraite de https://www.1001salles.com/mariage/LE-VIEUX-CHATEAU.aspx ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « Si l’on suit la charmante rivière de la Monne en remontant vers l’Hostellerie-Faroult, on découvre soudain, à un détour de la route, la pittoresque silhouette d’un bel ensemble de pierre et de bois, mi-manoir, mi-château. Le « château du Renouard » se découpe à flanc de coteau, isolé, en contrebas de l’église  dans un cadre sauvage, enserré de toutes parts dans la verdure. (...) Implanté dans un site d’une grande beauté on peut espérer que le temps estompera toutes ces reprises et que l’ensemble conservera encore longtemps son allure fière et toute de sobriété. » [1] 

     

         Le château actuel du Renouard date des 15e, 16e, 17e et 18e siècles. [NdB]

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     « Manoir construit sur le site d'un château fort appartenant à la famille de Bailleul et détruit en 1119 sur ordre d'Henri Ier, selon Ordéric Vital. La date 1448 sur une cheminée du rez-de-chaussée et des éléments de décor indiquent une construction de la seconde moitié du 15e et du 16e siècle. Acquis en 1752 par Pierre Charles de Corday, partiellement démoli à la fin du 18e siècle pour construire le château et abandonné au profit de ce dernier. Racheté en 1865 par Charlemagne Renouard qui le restaure et reconstruit la partie supprimée. Restaurations en cours. » [2]

     

    Ci-dessus, photo extraite de http://tourisme.aidewindows.net/orne/le-renouard.htm#vieux-chateau

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)   LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)

     

    Plan de situation du château du Renouard ; blason de la famille de Bailleul (mais est-ce la bonne famille, à vérifier ???) http://huesdepaenzdeleztroies.e-monsite.com/pages/seigneurs-de-balliol/

     

    Famille de Bailleul :

     

         « Il appartint directement à la famille de Bailleul ou Balliol de l'an 700 à 1595, soit 12 générations... » [3]

     

         Il existe plusieurs familles de Bailleul (Pays de Caux, Ponthieu,...) et des incertitudes existent sur la filiation entre cette famille Bailleul et les deux rois d’Écosse, Jean Bailleul [1292 à 1296] et son fils, Édouard Bailleul [entre 1332 et 1336]. [NdB]

    Voir à ce sujet : http://chateaux.du.renouard.free.fr/Bailleul.htm

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     « Les premiers seigneurs du Renouard que nous connaissions sont les de Bailleul, qui étaient en possession de cette seigneurie dès la fin du 11e siècle.

         Cette illustre famille, qui a fourni deux rois à l'Écosse [?], est très ancienne et si l'on en croit une tradition consignée par l'intendant Bernard de Marle, dans ses recherches de la noblesse de la généralité d'Alençon, elle descendrait de Gilles Bailleul, signalé dans un combat contre un breton en l'an 700 de notre ère.

         N. de Bailleul accompagna Robert le Magnifique en Palestine en 1028.

         Pierre de Bailleul suivit Guillaume le Bâtard à la conquête de l'Angleterre en 1066.

         Renaud de Bailleul possédait la forteresse du Renouard en 1082. Il se souleva vers 1119, contre Henri 1er, roi d'Angleterre.

         En 1096, le sire de Bailleul figure parmi les seigneurs normands de la première croisade, avec Robert Courte-Heuse, duc de Normandie.

         En 1147, Pierre de Bailleul fit partie de la seconde croisade.

         En 1206, on trouve Gilles Ier de Bailleul et du Renouard. Gilles II du nom en 1280, dont la seconde fille fut mariée à Jean de Cambray, branche considérable. Foucault de Bailleul, qui vivait en 1289, fut la souche des autres branches de la maison de Bailleul.

         Parmi les seigneurs qui accompagnèrent Saint Louis, roi de France, en 1270, dans son expédition contre Tunis, figurent Jean ou Josselin de Bailleul, Enguerrand de Bailleul, son frère, amiral de France, et Guillaume de Bailleul. Celui-ci était père de Jean qui est devenu roi d'Écosse en 1292, d'Enguerrand, amiral en 1285, et de Gilles, seigneur du Renouard. [?]

         Nous trouvons, 1327, Richard de Bailleul, qui épousa Jeanne de Fresnay ; 1348, Guillaume de Bailleul épouse Marguerite de Guiberville ; 1366, Jean de Bailleul épouse Guillemette de Trousseauville ; 1379, Henri de Bailleul épouse Catherine du Merle ; 1400, Jean de Bailleul épouse Jeanne de Mathéfelon ; 1454, Foulques Ier de Bailleul, seconde branche du Renouard et de Messey ; 1493, Guillaume de Bailleul, seigneur de Coquainvilliers, de Maulny, de Pavilly, de Paperotte et du Sap ; 1540, Foulques II de Bailleul épouse Marguerite de Carrouges.

         Jean de Bailleul, seigneur du Renouard, fut, en 1563, un des défenseurs du château de Caen, qu'assiégeait l'amiral de Coligny avec des troupes considérables. Ce Jean de Bailleul acquit vers 1557 de Louise Gripel épouse de Robert Dubourg, seigneur de Rieux, la terre et la baronnie de Messey. Il avait épousé Jeanne d'Aché qui le rendit père de Françoise de Bailleul. (...)

         Françoise de Bailleul, ayant épousé en mai 1582, Gilles de Souvré, marquis de Courtenvaux, chevalier des ordres du roi, maréchal de France, etc., mort en 1626, à l'age de 86 ans, lui apporta en dot la seigneurie du Renouard et la baronnie de Messey. » [3] 

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.ornetourisme.com/tourisme/meubles_chambres_hotes/le-vieux-chateau-du-renouard_838__HLONOR061V502NV5.htm#ad-image-0

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)    « Le vieux château du Renouard qui existe encore actuellement est le lieu le plus ancien de notre région. A son emplacement, existait avant le 10e siècle, un château-fort forteresse qui appartenait à la famille des Bailleul, très importante famille de notre région et en 1066 l'un d'eux Rainault de Bailleul partit avec Guillaume à la conquête de l'Angleterre »

         C'est le premier des Bailleul que l'on trouve dans l'histoire et c'est grâce à son nom Rainault qui dans les archives du Moyen Age en latin s'est changé en Renaldin, puis Regnardin, ensuite Regnouard pour finalement arriver à Renouard qui est resté jusqu'à maintenant,

         A cette bataille d'Hastings, il y avait deux Bailleul : Rainault de la forteresse du Renouard et Guy de Bailleul. On ne sait le lien de paren­té qu'il y avait entre les deux, mais alors que Rainault revint en Normandie dans sa forteresse, Guy resta en Angleterre et reçu de Guillaume, en récompense de ses services d'importants biens dans le comté du Durham, Ses descendants jouèrent un rôle important dans l'histoire de l’Écosse et l'Angleterre au 12e, 13e et 14e siècle.

         Son fils Bernard fit construire dans le Durham la fameuse forteresse de Barnard Castle dont les ruines existent encore, son fils Jocelin de Bailleul fut avec Richard de Lucé, l'un des principaux conseillers du roi d'Angle­terre Henri II de Plantagenêt, son fils Jean Ier de Bailleul épousa Marguerite descendante des rois d’Écosse et eut la gloire de fonder le premier collège d'Oxford, le Bailleul College. Ensuite, cette famille Bailleul devint célèbre, car le fils Jean II et le petit fils Édouard devinrent l'un et l'autre roi d’Écosse » [?].     

         Après la bataille d'Hastings, Rainault de Bailleul revint en Normandie à sa forteresse du Renouard. Mais en 1119, il y eut des faits importants pour cette forteresse. Guillaume Clyton, fils de Guillaume le roux au dépend d'Henri Ier, roi d'Angleterre et duc de Normandie qui était le dernier fils de Guillaume, voulut reconquérir la Normandie et reprendre une partie de l'Héritage de son père Guillaume le roux. Une partie des seigneurs Normands étaient en accord avec lui pour cette action et particulièrement Renault de Bailleul. D'autre part Clyton avait l'appui du roi de France, Louis VI le Gros, Henri Ier roi d'Angleterre s'étant retranché dans la forteresse de Falaise somma Renaud de Bailleul de lui rendre sa forteresse du Renouard celui-ci ayant refusé, celle-ci fut assiégée, prise et totalement détruite, elle devait rester en ruine pendant trois siècles. Les puissants seigneurs de Bailleul avaient dans la région d'autres demeures à leur disposition. » [4]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de http://tourisme.aidewindows.net/orne/le-renouard.htm#vieux-chateau

     

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     Historique

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     « Vers 994, Richard Ier, duc de Normandie, donna aux moines de Jumièges :

    1. son domaine de Vimoutiers avec l'église et tout ce qui relevait de ce domaine ; 2. tout ce qu'il avait en terres et en forêts depuis le dit lieu de Vimoutiers jusqu'au fameux Chemin des Anes ; 3. son domaine de Crouttes avec l'église et tout ce qui faisait partie de ce domaine, à l'exception de deux vavassories ; 4. la quatrième partie du domaine du Ménil-Renard (aujourd'hui le Renouard). » [3]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1827, Archives de l'Orne, http://archives.orne.fr/

     

    Castel fortifié en 1060 et brûlé en 1119 par Henri Ier, roi d'Angleterre...

     

         « Le château du Renouard, ancien château fort de la famille de Bailleul depuis le 8e siècle, incendié en 1119 sur ordre de Henri Ier, roi d'Angleterre, selon Ordéric Vital. » [5]

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     « Un Rainaud de Bailleul – le prénom est à rapprocher du nom de la paroisse – figure parmi les donateurs ou souscripteurs d’une charte de Roger de Montgommery en faveur de l’abbaye de Saint-Evroult (1082). Une note de Léopold Delisle, laisse à entendre qu’il aurait épousé une nommée Aimerie, sœur semble-t-il de Roger II de Montgommery, dont il eut un fils, nommé également Rainaud de Bailleul, qui se trouvait ainsi être le petit-neveu du comte Roger de Montgommery. Dans le contexte de la révolte de certains seigneurs normands contre le roi Henri Ier, en 1119, ce Rainaud II s’opposa ouvertement contre le souverain et, dans son Histoire ecclésiastique, Orderic Vital raconte ainsi les circonstances dans lesquelles il y perdit sa forteresse. [1]  

     

    Ci-dessus, photo extraite de https://www.normandythenandnow.com/chateau-life-in-normandy-le-vieux-chateau-le-renouard/

     

         « Les partisans de Guillaume Clyton, fils de Robert Courte-Heuse, que son frère Henri Beauclerc, après s'être emparé de son duché de Normandie, retenait captif dans la prison de Cardif en Angleterre, s'étant soulevés contre ce prince vers 1119, les Exmois songèrent à se révolter aussi. Les habitants de Courcy et ceux d'autres places fortes du voisinage, apprenant que presque tous les normands abandonnaient, le roi pour prendre le parti de son neveu, adoptèrent une semblable résolution.

          En conséquence, le premier de tous, Renauld de Bailleul, se rendit à Falaise, remit au roi ses serments de fidélité et refusa orgueilleusement de lui rendre sur sa demande une maison qui appartenait à ce prince, dans la terre du Renouard.

         Alors le roi lui dit : « Vous êtes venu à ma cour, je ne vous ferai point arrêter ; mais vous vous repentirez d'avoir entrepris contre moi une mauvaise action ».

         Renauld s'étant retiré aussitôt, le roi assembla son armée et dès le soir arriva devant la place presque en même temps que lui.

         Alors, ce seigneur voyant qu'il n'était pas assez fort pour supporter un si lourd fardeau, sortit le matin et, implorant la clémence du roi, lui remit sa forteresse.

         Aussitôt le roi mit le feu au château, qui était en pierre, et dans lequel furent brûlées les provisions de vivres et tout ce qui s'y trouvait enfermé.

         En apprenant ces nouvelles, les garnisons de Courcy, de Grandmesnil et de Montpinson, qui avaient essayé de se révolter, restèrent tranquilles, cessèrent aussitôt leurs tentatives malveillantes, de peur d'éprouver un pareil sort, et n'eurent plus désormais l'audace de se soulever contre un tel maître (Orderic Vital, traduction Guizot, tome IV, pages 791-792). Peut-être reste-t-il encore quelques fragments de la construction du 12e siècle, notamment une fenêtre en forme de meurtrière, très ébrasée intérieurement, et possédant une fort belle décoration de fleur de lis. » [6]

     

    ... réédifié en manoir en 1448 par Jean de Bailleul,...

     

         « Reconstruit dans la deuxième moitié du 15e siècle, il passa ensuite aux Souvré en 1582, aux Louvois en 1662 et aux Corday en 1752. » [5] 

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     « Françoise de Bailleul, dame du Renouard, ayant épousé Gilles de Souvré (1582), le Renouard passa dans cette famille. Puis, par le mariage d’Anne de Souvré avec Le Tellier, Marquis de Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV, le Renouard appartint à ce dernier. Une petite fille de Louvois ayant épousé un d’Harcourt, le Renouard passa à cette famille qui le vendit en 1752 (trois filles d’Harcourt étant dans l’indivision) à Pierre Charles de Corday, seigneur de Glatigny, oncle de Charlotte de Corday. » [1]

     

    Ci-dessus, à gauche, blason de la famille de Souvré dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As, http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Souvre. A droite, blason de la famille de Louvois par SanglierT — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25032533

     

    ... démoli en partie en 1786 par Jean-Baptiste-Auguste de Corday,...


    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     Au 18e siècle, le château devint la propriété de Pierre-Charles Corday, l'oncle de Charlotte Corday, figure révolutionnaire. Son fils Philippe Isaac François de Corday fait construire un second château de style Louis XVI à proximité immédiate du premier.
     [NdB]

    Blason de la famille de Corday par Thorstein1066 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43606363

     

         « Les historiens ne signalent pas de séjour de Charlotte Corday dans ce manoir, mais celui-ci étant situé à peu de distance de Cauvigny et de Glatigny, il est fort probable que des visites aient eu lieu chez ces cousins « de Corday, branche de Glatigny, rameau du Renouard ». Mais dans quel château, le vieux ou le nouveau construit en 1786 ? » [7] 

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     « Après partage entre ses deux fils (1782), le domaine fut attribué à Philippe-François-Isaac de Corday de Glatigny, né à saint-Germain en 1745 et décédé en 1828. Il avait épousé Marie-Agathe-Dorothée de Montaigüe, née en 1756, décédée au Renouard en 1816.
    Le château actuel, style Louis XVI, a été construit en 1786 par Philippe-François-Isaac de Corday. On ignore l’architecte. Il échut ensuite à son troisième fils, Pierre-Jean-Philippe-Auguste de Corday du Renouard (né en 1779) lequel épousa sa cousine Charlotte, aînée de Corday de Glatigny (née en 1774, décédée au Renouard le 30 septembre 1864).

         Ils avaient eu trois fils : Pierre-Jules de Corday du Renouard, François-Ismaël et Henri-Dominique.
         A la mort de leur père, ils se partagèrent le domaine mais petit à petit, Pierre-Jules de Corday, l’aîné, racheta les parts de ses frères. Marié à demoiselle de Vauviers, il habitait le château actuel avec sa mère.
         A la mort de cette dernière (1864), ayant dû hypothéquer son domaine, il résolut de le vendre. » [1]

     

    ... réparé et réédifié par Charlemagne-Alexandre Renouard en 1880.

     

         « En 1865, M. Coëssier de la Fosse qui était en relation avec M. Charlemagne Renouard banquier à Paris, lui indiqua cette propriété. Il l’acheta, la remit en l’état et l’agrandit. Il possédait aussi une autre propriété beaucoup plus étendue à Silly-en-Gouffern « Le Pavillon ». Il avait trois enfants : 1 fils et 2 filles. A sa mort, en 1892, le Renouard revint à sa seconde fille Madame Fromageot puis à Madame Pezé et enfin à Madame Leveillé-Nijerolle. Propriété de Gouffern passa à sa fille aînée, Madame Duroflé, dont les enfants sont actuellement propriétaires. Elle était la mère de Madame de Forceville, l’actuelle propriétaire du château du Bourg-Saint-Léonard. » [1]

     

         « Printemps 1940 : Réquisition du château transformé en infirmerie militaire de campagne.

         Novembre 1943 - Avril 1944 : Les troupes allemandes bivouaquent et s'entraînent. Le commandement vit au château.

         Juillet 1944 : Réquisition par les allemands de 3 jeunes filles pour travailler au château.

         Août 1944 : Arrivée de malades en convalescence. Le front allemand, le 19 août, le château est en première ligne.

         18 octobre 1944 : des troupes anglaises occupent le château. » [3]

     

    Description

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)« Le vieux château du Renouard

         Le vieux château du Renouard est une construction du milieu du 15e siècle ; mais de cette époque, il ne reste que le hourd hexagonal surmonté de créneaux, quelques croisées en pierre de taille ; puis un épais contrefort appuyé sur un des angles.

         Un entretenant de bâtiments lui fait suite au midi. En venant de l'église, on laisse l'étang à gauche, où se mirent des aunes et des noyers centenaires. On entre par une large porte en pierre blanche à ogive obtuse, accompagnée d'une bien plus petite destinée aux piétons. La grande porte est surmontée de deux écus en pierre, qui ne paraissent pas avoir été sculptés.

         M. Renouard, en homme de goût, a établi à l'intérieur de cet antique monument, dont les murs sont brunis par les siècles, une sorte de musée historique et archéologique. 

         Parmi toutes les richesses qu'il renferme, nous avons remarqué de belles plaques en fonte qui ornent le fond des cheminées monumentales ; quelques unes ont pour sujet un bas-relief représentant le seigneur de Bailleul en combat avec le serpent légendaire de Villedieu. Un long serpent est sorti de sa caverne située au milieu d'énormes rochers granitiques qui élèvent en surplomb leurs têtes inégales ; de sa gueule semblent sortir des flammes qui atteignent pour ainsi dire les flancs de la monture du sire de Bailleul ; celui-ci revêtu de sa cotte de maille, coiffé de son heaume et armé d'une lourde épée qui, au besoin, peut lui servir de massue, est monté sur un vigoureux coursier, dressé sur ses membres postérieurs. L'église de Villedieu ayant quelque rapport d'architecture avec celle que l'on voit actuellement, et deux arbres ou troncs d'un grand dia­mètre et à la forte ramure, servent de fond à ce tableau en métal, qui certainement n'est pas dépourvu d'intérêt.

         Disons toutefois que nous préférerions de beaucoup l'hydre à plusieurs têtes de la légende de M. Lottin de Laval, au serpent naturel des plaques des cheminées du vieux château du Renouard.

         Un bas-relief en albâtre on en pierre d'un grain très fin, provenant de l'église du Renouard, est conservé dans le vieux castel ; c'est un ex-voto dédié par la famille de Jean de Bailleul, seigneur du Renouard, à la mémoire de Madeleine de Bailleul, brûlée vive à Rouen, à l'âge de seize ans. Ce bas-relief représente sa mère et sa jeune sœur, Françoise de Bailleul, en prières, assistées de Louis de Bailleul, son oncle, abbé commendataire des abbayes de Silli et de Lonlai, témoins de la catastrophe de Rouen ; ainsi que sa grand mère Marguerite de Carrouges à laquelle elle avait été confliée.

         Le poète Vauquelin a chanté la mort de Madeleine de Bailleul [Madeleine de Bailleul du Renouard brûlée à 16 ans dans un incendie à Rouen le 4 mai 1569 au cours d’une fête donnée pour un mariage.] ; nous extrayons les huit vers suivants de son épitaphe :

    « Moi Madelon, j'estoy fille du Renouard.

    (Du vieux sans de Bailleul) brûlée en ce hazard.

    De plusieurs fut chérie et de tous estimée.

    Devançant par mérite encore la renommée.

    Je demeurai ravie en ce grand désarroy.

    Du bras du gouverneur, du lieutenant du Roy.

    Qui sienne me tenait comme parent et père.

    Me nourrissant aussi comme sa fille chère. »

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne) LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)

     

    Ci-dessus, à gauche peintures murales dégagées du badigeon qui les cachait, représentant quatre ou cinq femmes debout, dont une tient dans ses bras un enfant nouveau-né, 15e s. https://www.normandythenandnow.com/chateau-life-in-normandy-le-vieux-chateau-le-renouard/  ; à droite peinture montrant un chevalier, photo extraite de http://patrimoine.renouard.free.fr/index.htm

     

         Lors de la grande réparation qui eut lieu en 1880, on découvrit des peintures murales très anciennes qui, ayant été dégagées du badigeon qui les cachait, produisent un grand effet ; l'une d'elles représente un chevalier armé de toutes pièces ; une autre, quatre ou cinq femmes debout, dont une tient dans ses bras un enfant nouveau-né. 

         Les armoiries des différentes familles, qui ont possédé le Renouard, sont appendues aux énormes poutres qui supportent les planchers. » [6]

     

         « Logis en calcaire, couvert en ardoise, avec pignon découvert sur la partie ancienne et demi-croupe débordante sur la façade refaite ; tour d'escalier hors-d’œuvre couverte d'une flèche polygonale ; corps de bâtiment accolé au logis en calcaire ; autres corps de bâtiments en pan de bois et couverts en tuile plate. » [2]

     

    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     « Le manoir que nous pouvons encore voir de nos jours – les dernières traces du château de brique du 18e siècle ayant disparu depuis quelques années – A été très fortement remanié à différentes époques  et tout récemment encore au point qu’il est difficile de restituer les diverses étapes de ses transformations. (...)

         Pour la partie la plus spectaculaire – le grand logis avec sa tourelle d’escalier – sur la foi d’une inscription ayant autrefois garni l’une des cheminées et portant la date de 1448, il était généralement admis que l’ensemble de la construction remontait à cette époque. En fait, le grand corps quadrangulaire – amputé vers le Nord de quelques mètres – ce qui déséquilibre sa symétrie et son ordonnance générale – remonte au 14e siècle comme en témoignent les ouvertures retrouvées lors de la dernière campagne de travaux et qui avec leurs arcs surbaissés, sont caractéristiques de cette période.
         Au milieu du 15e siècle doivent se rattacher l’édification de la tourelle d’escalier extérieure – qui depuis la fin du 19e siècle est couronnée d’un lanternon – et le puissant mur de clôture, avec ses portes cavalière et piétonne, greffé d’un côté sur cette maison-forte et de l’autre sur un bâtiment dont il ne subsiste que les murs pignons. Cette courtine devait entourer une cour sans doute elle-même construite de quelques bâtiments.
         A l’extrême fin du siècle, ou au début du suivant, l’on ouvrit la façade sur cour de larges baies à meneaux et croisillons et semble-t-il, on greffa de petites échauguettes sur l’angle dont on voit encore les assises à l’intérieur et les arrachements sur l’extérieur.
         Au 16e siècle, peut-être à la suite d’un incendie dont on retrouve les rubéfactions sur un grand nombre de pierre, on remplaça la construction de pierre au sud du porche, par une maison à pans de bois d’un type d’élévation spécial à la région et dont on trouve quelques exemples à Vimoutiers.
         La fin du siècle, et le passage du domaine dans la maison de Souvré fut marquée par une grande campagne de transformation du logis qui vit l’implantation de deux puissants massifs de cheminées, de grande qualité.
         Au-delà de cette époque, l’ensemble des constructions encore visibles, ne subit plus de transformations jusqu’à la fin du 19e siècle où, sans doute pour remplacer le mur pignon nord disparu, M. Renouard y fit élever un pastiche néo-normand avec une ferme débordante et lors de la dernière campagne, le bâtiment entre le logis et la porterie a été exhaussé d’un demi-étage et a perdu son ancien perron de pierre. » [1]

     

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    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne) LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)

     

         Un autre château du Renouard a été construit à proximité du premier au 18e siècle mais il a été détruit par la suite. [NdB]

     

         « Aujourd'hui disparu, « le château actuel », style Louis XVI, avait  été construit en 1786 par Philippe­ François-Isaac de Corday. » [3]


    LES REMPARTS DU RENOUARD (Orne)     « Une partie des matériaux provient de la démolition partielle de l'ancien manoir. Acheté en 1865 par le banquier Charlemagne Renouard, abandonné, utilisé comme carrière de pierre, enfin totalement rasé il y a quelques années »

         « Le château actuel », qui a dû être construit dans la deuxième moitié du 18e siècle, s'élevait sur le penchant de la colline et était dominé par de vastes futaies...
         Il s'écroula le 12 septembre 1962. » [2] 

     

    Ci-dessus, une photo aérienne (1950-1965), avec le cadastre en surimpression situant le nouveau château du Renouard détruit depuis, extraite du site Géoportail.

     

         « Son élévation consistait en un sous-sol, un rez de chaussée, un premier étage et les combles ; il était bâti en pierre blanche et présentait une masse rectangulaire d'environ 20 mètres de largeur, sur 30 de longueur. Sur le fronton méridional, on remarquait deux écus accolés ; mais qui paraissaient n'avoir reçu aucun genre de sculpture. Du côté opposé, c'est-à-dire an nord on remarquait une galerie en fuseaux. » [3]

     

    Une légende :

     

          « En 1280, se place la légende du dragon. Ce dragon, un serpent monstrueux qui vivait dans les marécages entourant les ruines de l'ancienne forteresse. En 1280, ce serpent avait dévoré la fille de Gilles de Bailleul, celui-ci s'arma et descendit à cheval dans les marécages où il combattit le serpent. II réussit à le blesser mortellement mais son cheval blessé l'ayant fait tomber dans les pattes du dragon, ils moururent tous les deux. Cette action est reproduite dans les plaques de cheminée du vieux château sur l'emplacement et sur les ruines de cette forteresse, c'est un autre Bailleul, Foulque de Bailleul qui en 1448 construisit le château actuel. Cette date de 1448 est d'ailleurs gravée dans une des pierres d'une des cheminées, juste au-dessus de la couverture. » [4]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Promenade Association Le Pays d’Auge. Michel Cottin, Octobre 1994, http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6187

    [2] Extrait de la base Mérimée

    [3] http://patrimoine.renouard.free.fr/index.htm

    [4] Extrait de SHV n°2 – Automne 1982

    [5] Extrait de Wikipédia

    [6] Extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de l'OrneEssai de topographie, de statistique et d'histoire de la commune du Renouard – A. Dallet (1892)

    [7] Extrait de http://c.corday.free.fr/index.php?page=normandie/vieuxchateau

     
     

    Bonnes pages :

     

    O http://patrimoine.renouard.free.fr/index.htm

    O Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne – Essai de topographie, de statistique et d'histoire de la commune du Renouard – A. Dallet (1892)

    O http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6187

    O https://www.ouest-france.fr/normandie/le-renouard-61120/une-vie-de-chateau-juste-pour-quelques-nuits-en-chambre-dhote-2835961

    O https://www.normandythenandnow.com/chateau-life-in-normandy-le-vieux-chateau-le-renouard/

    O https://jjmedia.com/locations/chateau-du-renouard

    O https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6421248j/f144.image.r=%22ch%C3%A2teau%20du%20Renouard%22?rk=21459;2

    O https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54577354/f371.image.r=%22ch%C3%A2teau%20du%20Renouard%22

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