• LES REMPARTS DE VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados)

    LES REMPARTS DE VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados)      Arcisse de Caumont signale à Vieux-Pont-en-Auge dans le Bulletin Monumental, à la page 247, une motte féodale :

     

      " Grande éminence arrondie et fossés dans le bois situé au nord-est de l’église. Cette belle motte domine la vallée voisine, 10e ou 11e siècle. " 

     

         Le seigneur de Vieux-Pont assiste à la conquête de l’Angleterre. Robert, sire de Vieux-Pont, accompagne le duc Robert II en terre sainte en 1096. C’est probablement le même que l’on trouve mentionné à l’année 1078 et 1085 comme gouverneur du Maine. [NdB]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site géoportail.

     

         " Vieux-Pont-en-Auge. Velus Pons vers 1108 dans une charte de Henri Ier en faveur de l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives. Vez-Pont dans Wace ; ailleurs, Vipount. Le nom de Nigel de Vieux-Pont qui a tenu de Lesceline plusieurs terres en fief entre la Dive et la Vie, figure dans des chartes de Henri Ier vers 1108 et 1124. En 1078 il est question d'un Robert de Vieux-Pont que Guillaume-le-Conquérant envoya au secours de Jean de La Flèche, seigneur angevin qui tenait pour le parti normand contre Foulques-le-Réchin.
         Ce fut sans doute un autre Robert de Vieux-Pont qui fut une des victimes du soulèvement qui eut lieu en 1085 dans le Maine où il avait un commandement. Parmi les croisés dont les écussons figurent au Musée de Versailles, on remarque, entre autres Normands, un Robert de Vieux-Pont en 1096. Le patronage de cette commune fut donné par ce Robert à l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, ainsi qu'on le voit par la charte de Henri Ier (vers 1124) en faveur de ce monastère où il y a lieu de croire que Robert prit le froc monacal. Sous Jean-sans-Terre il est encore question d'un Robert de Vieux-Pont qui lui survécut en Angleterre. "
    [1]

     

         " Guillaume de Vieuxpont se distingue sous Philippe Auguste. Jourdain de Vieuxpont se distingue sous Charles V. Un sire de Vieuxpont fut tué à la bataille d’Azincourt.
         Guillaume de Vieuxpont, abbé de Préaux 1554-1559. (...)

         La seigneurie de Vieuxpont fut possédée au 15e siècle par la famille de Bonnechose. Le premier de ce nom qu’on en trouve en possession est Jean de Bonnechose, fils de Colin et de Jeanne de Gisay. (Montfaut l’imposa comme non noble en 1463 à Vieux-pont, en compagnie de Louis Capelle et de Jean le Roux).
        Il eut un fils, nommé Foulques, qui épousa en 1485, Jeanne de Gisay (sans doute sa cousine). " [2]

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados)   LES REMPARTS DE VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados)

     

     Plan de situation de la motte de Vieux-Pont-en-Auge ; blason de la famille de Bonnechose, d'argent à 3 têtes de sauvage de sable posées de face, 2 et 1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Bonnechose

     

    Arcisse de Caumont :

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados)     " Motte féodale. — Dans le bois qui couronne le coteau, à peu de distance et au sud-est de l'église, j'ai remarqué une magnifique motte féodale avec son fossé ; elle est en terre, conique et assez élevée : peut-être était-ce là l'habitation de ce Renauld dont il est question dans l'inscription relatée plus haut (voir ci-après). Je n'y ai pas remarqué de vestiges de constructions en pierre, et la tour qui la surmontait devait être en bois.
         Emplacement d'un château moderne. - On montre dans les herbages, au pied du coteau dont je viens de parler, une place où, dit-on, existait un château moderne, il n'y a pas très longtemps, et dont il ne reste plus de vestiges.
         La famille de Vieux-Pont était très-ancienne. En 1161 mourut Richard de Vieux-Pont, abbé de St-Pierre-sur-Dives ; il était l'oncle paternel de Foulques de Vieux-Pont, qui accorda à l'abbaye des droits et privilèges sur ses terres. "
    [3]

     

    Ci-dessux, plan extrait du cadastre napoléonien de 1834, Archives du Calvados - https://archives.calvados.fr/

     

         " Celui qui, après avoir visité l'église de Vieuxpont, voudrait voir le lieu où s'éleva le château des anciens seigneurs, serait exposé à un complet désappointement. Il ne réussirait probablement pas à en découvrir le moindre vestige. Le site en est occupe par un taillis touffu, recouvrant un monticule informe, seul reste de ce qui fut la demeure des barons de Vieuxpont. Le sol lui-même ne trahit la présence d'un ancien séjour de l'homme que par quelques rares débris de tuiles. Cependant ce château était, à ce qu'assurent les habitants du voisinage, encore debout au temps de la Révolution. L'œuvre de la destruction a été vite accomplie dans toute sa plénitude. Dans ce quartier où tous les matériaux solides font défaut, et où les chemins impraticables rendaient impossible, il y a quatre-vingts ans, d'en apporter du dehors, on se disputait avidement les moindres restes de pierre et de brique.
         Les fondations elles-mêmes étaient soigneusement fouillées ; on ne renonçait à en sonder la profondeur, que certain d'avoir épuisé tout ce qu'elles pouvaient contenir. Aussi tout a-t-il disparu.
         Etiam periere ruinœ. Jamais cette vive expression du complet anéantissement n'a reçu une réalisation plus absolue. Rien ne reste d'une demeure où se rattachaient tant de lointains souvenirs. Mais la vieille église de Vieuxpont est toujours debout, témoin de si étranges vicissitudes, et les habitants du hameau viennent encore s'y agenouiller, comme l'ont fait leurs pères depuis quarante générations. " [4] 

     

    A proximité :

     

    O L'église de Vieux-Pont

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados)     " Je commence ma revue des monuments du canton de St-Pierre-sur-Dive par une des églises les plus anciennes et des plus curieuses du département, celle de Vieux-Pont-en-Auge, que j'ai eu le bonheur de signaler le premier, il y a plus de trente ans.
         Cette église présente un des exemples, si rares aujourd'hui, de cette maçonnerie en petit appareil avec chaînes de briques qui était partout en usage sous la domination romaine.
         Les parties les plus remarquables sont le mur méridional
    de la nef et la façade ; mais il faut distinguer dans celle-ci des reprises faites à plusieurs époques : la porte pourrait avoir été reconstruite au 11e siècle ; du côté gauche de cette porte, l'absence de cordons en briques dans la maçonnerie annonce peut-être une reprise ; la niche pratiquée au-dessus de la porte doit être du 16e siècle, et le gable a été exhaussé pour donner au toit plus d'inclinaison.
         Dans le mur méridional, on voit encore les restes des fenêtres primitives ; elles étaient étroites, cintrées, sans colonnes, et bordées d'un triple cordon de briques (Il est fâcheux que, pour se procurer plus de jour, on ait détruit presque toutes ces fenêtres pour leur substituer des ouvertures informes. ). Trois assises de briques forment les cordons horizontaux placés de distance en distance, dans la maçonnerie de petit appareil ; ces briques ont environ 15 pouces de longueur et sont séparées par une couche de mortier aussi épaisse que la brique elle-même.
         La nef forme un parallélogramme d'environ 14 mètres sur 8 hors œuvre ; le chœur, plus étroit, peut avoir 8 mètres de longueur sur 5 de largeur.

     

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    Ci-dessus, trois dessins extraits de ce même document : la S.M.C. [3]


         La tour est accolée au chœur, du côté du sud : la partie basse paraît presque du même temps que le mur qui l'avoisine ; mais les briques employées dans les deux cordons que l'on y voit sont un peu plus courtes que les autres ; quelques-unes ne sont que des morceaux retaillés.
         Le premier étage de la tour, qu'il soit postérieur ou contemporain des murs du chœur, est remarquable par son appareil ; les pièces qui garnissent les angles sont plus grandes que celles du milieu et à larges joints ; elles encadrent ainsi le revêtement du centre, dont les pièces sont beaucoup plus pentes ; nous avons vu la même disposition dans l'appareil des églises les plus anciennes de l'Anjou.
         C'est sur le côté de la partie basse de cette tour, exposé à l'est, que nous avons observé une inscription dont voici le fac-similé et qui indique un certain Renaud comme auteur de l'édifice ; elle est ainsi conçue :


    LES REMPARTS DE VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados)VII. ID. FEBR. OBIIT
    RANOLDVS.
    ILLE FVIT NAIVS
    DE GESTA FRAN
    CORVM. ANI
    MA EIVS REQVI-
    ESCAT IN PACE.
    AM. ILLE FEC. ISIAN
    ECCLESIA.

     


    Ci-dessus, dessin extrait de ce même document : la S.M.C. [3]

     

         Cette inscription, incrustée ainsi dans le revêtement, ne doit pas être à sa place primitive ; mais on ne sait pas où elle pouvait se trouver d'abord.
         A partir du niveau indiqué par la lettre A, la tour de Vieux-Pont me paraît d'une époque moins ancienne que l'étage dont je viens de parler ; elle montre d'abord trois arcades aveugles portées sur des pilastres, et au-dessus une fenêtre cintrée à colonnettes, subdivisée en deux baies qui étaient primitivement séparées par une colonne. Le dernier étage est percé d'une fenêtre cintrée beaucoup moins large. La tour est couronnée par une pyramide élégante en bois... "
    [3]

     

     

    LES REMPARTS DE VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados)O " Le manoir du Lieu-Rocher (17e siècle), inscrit aux Monuments historiques depuis le 29 septembre 2004. " [5]

     

     

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de l'Histoire de Lisieux : ville, diocèse et arrondissement. Tome 2 par M. Louis-François Du Bois (1773-1855). Éditeur Durand (Lisieux) 1845 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6533822h/f475.item.r=%22Vieux-pont-en-Auge%22.texteImage

    [2] Extrait de http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6929

    [3] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados. Tome 5 par M. Arcisse de Caumont, (1801-1873) – Éditeurs : Derache (Paris) / Dumoulin (Caen) / A. Hardel () 1846-1867 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96875612/f540.item.r=%22Vieux-pont-en-Auge%22.zoom.texteImage

    [4] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... Calvados, 1re [-2e] partie Partie 2 Date d'édition 1895 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419843r/f224.image.r=%22Vieux-pont-en-Auge%22

    [5] Extrait de Wikipédia


    Bonnes pages :

     

    O La Normandie monumentale et pittoresque... Calvados, 1re [-2e] partie Partie 2 Date d'édition 1895 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419843r/f224.image.r=%22Vieux-pont-en-Auge%22

    O https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65499435/f242.item.r=%22Vieux-pont-en-Auge%22.zoom

     

    Bibliographie :

     

    - Maneuvrier Christophe, « Quelques exemples de mottes castrales dans la région de Saint-Pierre-sur-Dives », Bulletin du foyer rrural du Billot, N° 14, juin 1986, pp. 7-25
    - Maneuvrier Christophe : Histoire de la famille de Vieux-Pont. Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 20, page 7.

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