• LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)

     

         « Le nom de Neuf-Marché date du traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, lorsque le village devient la nouvelle marche, la nouvelle frontière entre la Normandie et la France.


    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)     En 915, le village est fortifié et la collégiale Saint-Pierre est construite. Celle-ci est confiée à la charge de 4 chanoines en 1047. » [1]

     

    Neufmarché :

     

          " Période normande. — On fait venir Neufmarché de Marche, Marcha, Marché, signifiant les nouvelles marches de la Normandie. A l’an 1065, Orderic Vital dit : « Castrum quod Novus Mercatus dicitur. » — C’est dans ce château, selon toutes les vraisemblances, que fut tenu, en 1160, le concile des évêques normands appelés à prononcer entre les papes Alexandre III et Victor III. Les évêques, les abbés et les barons anglo-normands, convoqués par Henri II, décidèrent en faveur d’Alexandre. "
    Bibliographie
    Orderic Vital, « Hist. ecclesiast., » t. n, p. 34, 112, 113,
    114; t. iv, p. 198, 207, 322, 440, 485.
    Had. Vales., « Notitia Galliarum, » p. 388.
    Labbe et Cossart, « Sacro-Sancta Concilia, » t. x, p. 1,406.
    L’abbé Fleury, « Hist. ecclésiast., » t. xv, p. 98 et 107.
    Duplessis, « Desc. géogr. etc., de la H.-Nor., » t. il, p. 308.
    Guilmeth, « Desc. géogr., hist., stat. et mon. des arr., »
    t. m, p. 184-85.
    P. de la Mairie, « Supplément aux Recherches historiques
    sur la ville de Gournay, » p. 489-96, 507.
    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur
    le canton de Gournay, » p. 338-349. " [6]

     

         « Au 11e siècle, le premier seigneur des lieux est un certain Turquetil de Neufmarché, châtelain de la forteresse pour le compte des ducs de Normandie (mentionné dans les années 1040-1050).

         Geoffroy, fils du précédent, chassé par le duc en 1064, c'est à Hugues de Grandmesnil, l'un de ses plus fidèles vassaux, que Guillaume le Conquérant confie sa forteresse. 

     

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)     Faisant suite à la conquête de l'Angleterre, l'un des fils de Geoffroy, Bernard de Neufmarché, se distingue en Angleterre dans la conquête des petits royaumes du Pays de Galles. 

         Guillaume de Roumare, possessionné dans le nord de Rouen, est châtelain de Neufmarché en 1118, date à laquelle le roi duc Henri Beauclerc refortifie la place, notamment son enceinte. » [2]

     

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         « En 1118-1120 le château est reconstruit et la collégiale est remaniée, en 1128, par Henri Ier d'Angleterre.

     

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)

    Ci-dessus, le pays de Lyons au Moyen Âge (avec la collaboration de B. Nardeux) extrait de http://beauvoir.avenir.free.fr/beauvoir_lepeuple.pdf

     

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)     C'est dans la collégiale Saint-Pierre de Neuf-Marché, le 31 août 1158, que Henri d'Angleterre, âgé de 3 ans, fils de Henri II Plantagenêt est fiancé à Marguerite de France, âgée de quelques mois, fille de de Louis VII de France.
         C'est dans cette même collégiale, en juillet 1160, qu'a lieu le concile validant l'élection du pape Alexandre III et annulant l'élection de l'antipape Victor IV.
         En 1195, Philippe Auguste prend Neuf-Marché à Richard Cœur-de-Lion.
         En 1419, Henri V d'Angleterre assiège et reprend Neuf-Marché et détruit la forteresse. »
    [1]

     

     LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)  LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique du château de Neuf-Marché ; blason par Celbusro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46189804

     

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)     « A sept kilomètres en aval de Gournay, Neuf Marché conserve encore d'importantes ruines de la citadelle qui y fut édifiée. Le socle d'une petite colline avancée au milieu de la vallée lui servit d'assise. Ce relief support est une sorte de plateau ovalaire d'environ 370 mètres de long qui s'élève par palier d'est en ouest de sorte que le château proprement dit fut bâti dans sa portion occidentale la plus élevée, son bayle à un niveau plus bas au sud-est et légèrement plus bas encore et à l'est de cet ensemble, le premier bourg fortifié, dépendant directement du château.

         De celui-ci il ne reste que des segments de courtines ayant clos en arc de cercle le côté nord-ouest, et les maçonneries informes autant qu’embroussaillées de la base d'un probable donjon circulaire d'un diamètre d'environ 13 mètres planté au sud de cette enceinte supérieure dont la plus grande dimension devait avoisiner les 80 mètres.

         La plupart des maçonneries en blocage de silex a perdu ses parements mais lorsqu'ils subsistent, ils se montrent de belle qualité : pierre de taille à joints minces, dans un calcaire tendre. Deux passages biais aux parois soignées mais qu'il est difficile d'expliquer s'ouvrent au travers du mur, vers l'ouest ; de ce côté la courtine domine fortement l'extérieur de la place. Du côté intérieur, vers l'est, rien ne subsiste hormis la dénivellation caractérisant le château de son bayle.

         Au 11e siècle existait déjà une fortification à Neufmarché. Guillaume le Conquérant en chassa Geoffroy l'héritier pour la donner en garde â Hugues de Grentemesnil. Au début du siècle suivant le châtelain est Guillaume de Roumare, d'abord fidèle à Henri let Beauclerc en 1118 puis en rébellion contre lui dans la coalition de 1123 animée par Galeran Il de Meulan et le comte d’Évreux soutenant Guillaume Cliton. Le duc ayant réduit les coalisés on peut supposer qu'il contrôla dès lors Neufmarché et qu'il contribua à y faire bâtir un premier château de pierre, tout en n'étant pas propriétaire (il appartenait aux Crispin). En 1153 la place est prise par Louis VII mais le roi doit la rendre â Henri II dès l'année suivante. On sait que celui-ci fit effectuer des travaux à Neufmarché avant 1180. Compte tenu de sa qualité, nous pensons pouvoir attribuer à Henri II ce qui reste visible de l'enceinte. En 1195 Guillaume de Garlande commandait la garnison royale pour le compte de Philippe Auguste. En 1317 Neufmarché est prévôté royale. » [3]  

     

    Plan ci-dessus extrait du même ouvrage.

     

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)    

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail

     

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)      « Le château de Neuf-Marché s'inscrit dans le même contexte géographique que Beauvoir, sur les marges du domaine forestier de Lyons, il marque une limite territoriale en contrôlant l'accès de la vallée de l'Epte depuis un promontoire qu'il barre intégralement. Il s'agit d'un château seigneurial accaparé par le pouvoir normand : vers 1050, le duc Guillaume s'empare de la place en expulsant l'héritier naturel Geoffroi, et en confie la garde à Hugues de Grandmesnil, l'un de ses plus fidèles barons [Ordéric Vital, op. cit., t. II p. 130 : « Inclitus Normanniae marchio Willelmus contra Beluacenses qui fines suas depopulari conabantur, castrum quod Novus-Mercatus dicitur expulso pro quadam levi offensam Goisfredo naturali haerede ad tuendum plurimis baronum suorum commendavit sed vix ullus corum propter infestantes Milliacos et Gerberritos aliosque confines uno anno tutari potuit. Tandem magnanimus dux Hugoni de Grentemaisnilio qui audaci probitate et dapsilitate praecipuus erat consilio Rogerii de Monte Gomerici qui sibi nimis vicinae fortitudini eius invidebat, eique scandalum qualibet arte vel eventu praestruere cupiebat praedictum oppidum cum Gerroldo dapifero commendavit et medietatem dedit. »]. Les motivations sont claires, il s'agit de contrer les sires de Gournay et une coalition formée par le roi de France contre la Normandie [P. Bauduin. La première Normandie (10e-11e siècles). Caen, Presses universitaires de Caen. 2004. p. 273.]. Le site, bien que très ruiné, montre des vestiges qui évoquent une puissante forteresse de pierre à la fin du Moyen Âge (fig. 5) : il est possible d'en saisir les dispositions générales. Un mur pourvu de tours dessine un arc qui a épousé le contour d'une enceinte primitive : l'espace de cette haute cour est borné, à l'est, par une tour découverte en fouille [J. Heuillard. – « Neuf-Marché, un château-fort puissant et presque imprenable ». Cahiers de la Société historique es géographique du Bassin de l’Epte, 2002. p. 11-18. p. 13.]. Au-delà s'étend une basse-cour partiellement entamée par l'habitat moderne : elle utilise le relief naturel et ne présente qu'un fort escarpement qui justifie l'absence de fossé.

     

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)

     

    Une photo du château de Neufmarché extraite de https://www.assorhistoire.com/normannia-l-epte-des-vikings-aux

     

        La présence d'un bourg castral ne fait aucun doute. L’agglomération est intimement liée au château : placée sur l'extrémité du promontoire, elle en occupe la surface encore disponible, le relief est ainsi mis à contribution pour fortifier l'espace habité. L'escarpement naturel est doublé d'un fossé qui est encore visible sur son flanc méridional où la rue de derrière les fossés, qui empruntait le fond du creusement, vient compléter le tracé. Du côté nord, la limite est donnée par le léger encaissement d'une route rectiligne qui vient se connecter au doublement du fossé de l'enceinte principale, augmentant ainsi la profondeur des défenses du côté du plateau. Une tradition évoquant trois portes fortifiées [ibid. p.16.] aux entrées du bourg se vérifie par la présence de vestiges maçonnés, au sud, dans l'axe de la rue dite du centre qui longe l'extrémité de la basse-cour et par la découverte d'une structure semblable du côté oriental, à l'entrée de la « rue du bourg » lors de travaux de voirie [J. Heuillard, « Neuf-Marché, un château-fort puissant et presque imprenable ». Cahiers de la Société historique et géographique du Bassin de l'Epte. N° 50. 2002. p. 11-18, p.17.]. » [4]

     

    Plan ci-dessus extrait du même ouvrage.

     

    " Neuf-Marché (Seine-Maritime). Château

     

    LES REMPARTS DE NEUF-MARCHE (Seine-Maritime)     Le château de Neuf-Marché occupe un promontoire formé par la falaise de Bray, là où elle est entaillée par la vallée de l’Epte, sur les franges de la forêt de Lyons. Les ruines d’un puissant château de pierre marquent la limite d’une haute cour, de 80 m de diamètre, dont le niveau se situe 4 à 6 m au-dessus du terrain environnant. Cet espace est défendu par deux fossés qui barrent l’éperon vers l’ouest, tandis qu’une basse cour s’étend vers l’est jusqu’aux îlots bâtis. Les maçonneries sont principalement constituées par un puissant arc de 100 m de développement venu s’appuyer sur une levée de terre antérieure. Cet ensemble, tourné vers l’ouest, montre une tour au plan en amande et une succession de flanquements dont au moins deux sont des tourelles d’escalier associées à des bâtiments appuyés au dos de l’enceinte. Un sondage mené en 1983 permet d’ajouter une tour d’angle orientale à ce dispositif et d’évaluer les dimensions du château de pierre organisé autour d’une cour carrée de 60 m de côté à l’exception d’un angle arrondi, formant presque un quart de cercle. Des opérations antérieures ont fourni une collection de 80 pavés glaçurés attribuables aux 13e-14e s. Leur présence, associée à l’observation des maçonneries, tendrait à rapprocher le dernier état du château de la résidence commandée par Philippe le Bel au début du 14e s. Les reliefs de terre antérieurs qui ont contraint le plan des maçonneries sont reliés à une mention du château vers 1050 lorsque Guillaume le Bâtard prend le contrôle de la forteresse et en expulse « l’héritier naturel ». (Relevé et étude : Bruno Lepeuple.) " [5]

     

    Quelques photos récentes trouvées sur le Web :

     

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    Photo 01 extraite de https://www.flickr.com/photos/biron-philippe/5748059388 ; photos 02-03-04-05-06 extraites de http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2009/09/06/14974891.html

     

    Wardes (section de Neufmarché) :

         " Epoque franque. — C’est à Wardes et au château, dont quelques restes subsistent encore, que naquit saint Germer, le fondateur de l’abbaye de Flay, mort en 658 ou en 664.
          Il vint au monde sous Clotaire II ; il était fds de Rigobert et d’Age. Avant de fonder les abbayes de Pentale et de Flay, où il s’est sanctifié, il avait épousé Domane ou Domaine, dame de La Roche-Guyon et native de Gany-sur-Epte, laquelle est inscrite au catalogue des bienheureux. — De l’an 500 à 540, pendant que saint Waast, d’Arras, séjournait à Beauvais et administrait cette église, il visita le seigneur de Wardes et l’engagea à bâtir un hôpital et une église dont il fit lui-même la dédicace (l’abbé Delettre, Histoire du diocèse de Beauvais y t. I er , p. 186).
    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur
    le canton de Gournay, » p. 376-380.
    Guilmeth, « Descript. géogr., histor., statist. et monum.
    des arrondiss., » t. m.
    L’abbé Malais, « Calendrier normand, » p. 35 et 62.
    P. de la Mairie, « Supplément aux Recherches historiques
    sur la ville de Gournay, » p. 315.
    Id., « Recherches hist. sur la ville de Gournay, » p. 39-45. " [6]

     

     Sources :

     

    [1] Wikipédia

    [2] http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2009/09/15/15084071.html

    [3] Châteaux forts et féodalité en Ile de France, du 11ème au 13ème siècle par André Châtelain, Éditions Créer 1983 https://books.google.fr/books?id=mnfKemAwhPwC&dq=Ch%C3%A2teau+de+NeufMarch%C3%A9&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

    [4] Château, ville et pouvoir au Moyen Âge publié par Anne-Marie Flambard Héricher,Jacques Le Maho  p. 22-23 https://books.google.fr/books?id=BuDgl0iuhFoC&pg=PA22&dq=ch%C3%A2teau+de+neuf-March%C3%A9&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiWnNL9ytTTAhUILsAKHdeTAl8Q6AEIOTAE#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20neuf-March%C3%A9&f=false

    [5] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple, Thomas Guérin, Magali Heppe, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - p. 268-271 - Année de l'opération : 2007 https://journals.openedition.org/archeomed/22021

    [6] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.395-396 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

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  • Commentaires

    1
    Nardeux
    Samedi 11 Mai 2019 à 14:15

    Un historique à reprendre très largement. Le site castral de Neuf-Marché a fait l'objet d'une très importante campagne de reconstruction, vers 1295-1305, pour transformer le vieux castrum anglo-normand en un somptueux manoir royal, apte à accueillir toute une partie de la cour de Philippe IV. Les ruines visibles aujourd'hui sont donc avant tout les vestiges de ce qui a été l'un des grands chantiers de la France de Philippe le Bel.

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