• LES REMPARTS DE MONTPINCON (Calvados)

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         " Montpinçon était, à l’époque médiévale, le siège d’une importante baronnie. Une motte castrale, comme à Ecots, est visible près du manoir de la Roque. Le premier baron connu, Raoul de Montpinçon est cité comme dapifer du duc Guillaume. Au 12e siècle Hugues de Montpinçon devait au roi le service de trois chevaliers. " [2]

     

          " Le manoir de la Roque se situe sur le territoire de la commune de Saint-Pierre-en-Auge (ancienne commune de Montpinçon jusqu'en 1973 puis de L'Oudon jusqu'en 2017), dans le Sud-Est du département du Calvados, à la frontière entre les régions naturelles du pays d'Auge et de la campagne de Falaise. Il s'élève au sud de l'Aubette (petit ruisseau qui se jette dans L'Oudon à environ un kilomètre à l'ouest, à Notre-Dame-du-Fresnay), à l'ouest de la départementale 111 et des premiers escarpements du Pays d'Auge. " [1]

     

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     Plan de situation du manoir de la Roque de Montpinçon ; blason de la famille de Marguerie par Gilloudifs

     

    Historique

     

         " Les chroniques anciennes et en particulier l’Histoire ecclésiastique composée par Orderic Vital, moine au couvent de Saint-Evroul, consacrent de très nombreux passages aux faits et gestes des seigneurs de Montpinçon aux 11e au 12e siècles. Il s’agit d’informations de toute première main en raison des liens de cette famille avec l’abbaye de l’Ouche dont ils sont, avec les Grandmesnil, les bienfaiteurs insignes... " [3]

     

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    Ci-dessus : à gauche et au centre, plans extraits du cadastre napoléonien de 1834, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/ ; à droite, une photo aérienne extraite du site Google earth.

     

    Arcisse de Caumont :

     

         " Je n’ai pas vu les restes de l’ancien château, mais on les signale à l’ouest de l’église, près du hameau de la Roque. Reste à savoir si ce sont les vestiges du château des seigneurs du 11e siècle. Quoi qu’il en soit, il y avait un château de Montpinçon au 11e siècle. Dans une charte de 1074 et dans le livre premier d’Orderic Vital, il est fait mention de Radulfe de Montpinçon, dapifer de Guillaume le Conquérant ; ce Radulfe fut inhumé dans le cloître de l’abbaye de Saint-Évroult ; il laissa pour fils Hugues, également enterré dans cette abbaye. En 1102, Hugues de Montpinçon s’opposa, avec Robert de Courcy, son voisin, au pillage de la garnison du château de Vignats appartenant aux Bellesme (Orderic Vital, livre IX ; Dumoulin, livre VIII).
         Hugues de Montpinçon avait épousé Mathilde, fille de Robert de Grentemesnil (Orderic Vital, livre VIII, t. III, p. 317 de la Traduction) : opposé au roi d’Angleterre, Henry Ier, il fut réduit à se soumettre à ce prince. Un de ses fils, Guillaume de Montpinçon, défendit vigoureusement le château de Montreuil-en-Ouche et repoussa Geoffroy d'Anjou, qui malgré deux assauts, ne put emporter la place ; après la conquête de la Normandie (1204), Philippe Auguste, roi de France, donna la terre de Montpinçon à Guérin de Glapion*, grand sénéchal de Normandie, qui avait abandonné le parti de Jean Sans Terre. " [4]


         " Lors de la réunion du duché de Normandie au royaume de France, ce fief, assis dans la baillie de Caen-Falaise attribuée à Pierre de Thillay, fut saisi et remis par Philippe-Auguste, en 1204, à Guérin de Glapion, son grand-sénéchal en Normandie qui, selon de Caumont, aurait abandonné le parti de Jean-sans-Terre. Quelques années plus tard, peut-être à la suite de la disgrâce de Guérin de Glapion, il semble être revenu dans la famille des Montpinçon non sans avoir été réclamé par Gilbert de Clare, comte de Gloucester.
         Suit un grand vide documentaire et il nous faut attendre le 16e siècle pour retrouver un seigneur, en l’occurrence un Marguerie, portant le titre de seigneur de Montpinçon. Ses armoiries s’apparentant à celles de Pierre de Montpinçon, on peut supposer qu’il représentait une branche cadette issue de la vieille lignée des Montpinçon..."
    [3]

     

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    LES REMPARTS DE MONTPINCON (Calvados)     * « Guérin de Glapion, sénéchal de Normandie. (? - 1227)
         Il est possible qu'il descende de la famille de Bellême-Montgomery, mais nous sommes réduits aux hypothèses. On suppose que son père était Robert de Glapion, cité en 1173 dans la carte de donation à une église. Il était seigneur de Sainte Scholasse et portait : « d’azur à trois fasces d’or et une bordure de gueules ». La première mention qui le concerne date du 22 mai 1200 lors du traité du Goulet entre Philippe Auguste et Jean sans Terre. Il figure parmi les seigneurs anglo-normands se portant caution pour Jean sans Terre de la bonne et loyale exécution du traité.
         La mauvaise foi de Jean sans Terre l'empêcha de tenir correctement le rôle qui lui avait été assigné. Le manque à peu près total de soutien du roi d'Angleterre et les offres de ralliement que lui firent la chancellerie capétienne le décidèrent, en même temps que le duc d'Alençon, à « tourner français » lors de la conquête de la Normandie en 1202-1204.
    Il en fut récompensé en mai 1204, car par un acte signé à Saint-Pierre-sur-Dives, Philippe Auguste lui donnait Moyon et Montpinçon et lui confiait la charge de sénéchal de Normandie. Dans deux actes datés des 17 et 30 avril 1205, le roi lui octroyait les biens des vassaux du bailliage de Sainte-Scholasse qui n'avaient pas fait leur soumission. Il lui accordait également la ville de la Ferté-Macé, que le comte Juhel de Mayenne lui abandonnait en échange d'une autre terre que lui donnait le roi. Il mourut sans héritiers en décembre 1216 ou janvier 1217. C'est pour cette raison qu'en janvier 1217, Philippe-Auguste s'attribuait Courtemer. Il profita aussi des circonstances pour ne pas lui désigner de successeur dans sa fonction de sénéchal de Normandie et faire gouverner le duché par son chancelier Guérin, un homonyme, et ses baillis. »
    [5]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Clapion ou de Glapion extrait de http://www.armorial-limousin.fr/blasons_argentat.htm

     

    Le manoir de la Roque :

     

         " L'édifice a été construit à l'emplacement du château fortifié des seigneurs de Montpinçon dont la motte castrale et une partie des fossés sont encore visibles. Il date en partie de la fin du 15e siècle puis a été agrandi et remanié aux deux siècles suivants. " [1]

     

    LES REMPARTS DE MONTPINCON (Calvados)     " A Montpinçon, au bord du charmant ruisseau de l’Aubette, à quelques centaines de mètres de la route départementale 39, le manoir de la Roque, maison manable et anciens bâtiments d’exploitation se cachent derrière un rideau d’arbres et les restes de la motte des anciens seigneurs du lieu. Cet ensemble est en effet implanté sur une partie du site de la basse-cour – le bayle qui entourait la motte féodale, symbole même de la puissance de cette famille alliée aux plus prestigieuses de la Normandie ducale, les Grandmesnil et les Courcy par exemple..." [3]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site géoportail.

     

         " Au 16e siècle, le propriétaire des lieux était un Marguerie. Au début du 18e siècle, Françoise de Marguerie épousa Omer de la Roque qui donna son nom au manoir. " [1]

     

    Architecture

     

         " Pour ce que l’on peut en voir, rien de ce qui subsiste ne remonte au delà du 15e siècle, mais, tel quel, ce « manoir » est l’un des exemples les plus intéressants permettant d’étudier à la fois la technique de la construction en bois dans notre région sur la longue durée – entre les 15e et 18e siècles – les changements stylistiques ou d’aménagement des espaces intérieurs et l’évolution des bâtiments d’exploitation car les nombreux vestiges conservés çà et là, s’ajoutant à ce que nous connaissons de l’histoire du domaine et de ses possesseurs, nous permettent d’avancer en les vérifiant un certain nombre d’hypothèses et de proposer un cadre de datation relative. (...)

         La cheminée Ouest du rez-de-chaussée conserve en partie, quatre blasons de pierre. Deux d’entre eux, à chaque extrémité de la tablette surmontant le médaillon du trumeau, sont tenus par des lions décapités portant des pièces héraldiques facilement identifiables, tandis qu’au centre, les deux blasons accolés dont on devine les contours – et qui portaient incontestablement les armoiries du propriétaire et peut-être de sa femme auxquels nous devons la grande transformation du 17e siècle – ont été martelés, de même que la couronne surmontant l’ensemble, rendant toute identification impossible. Notes sur le manoir de la Roque : ancien fichier Sprint : Montproq.spr - Michel Cottin Juin 1991. " [3]

     

         " Le logis seigneurial, qui occupe la partie sud de la cour, date du 16e siècle. Construit en grande partie en pans de bois, il s'élève sur deux niveaux et présente une symétrie très travaillée. Sur la façade principale, les colombages sont essentiellement verticaux et les entre colombages sont faits d'un hourdis couvert de mortier de chaux. À l'inverse, la façade arrière présente un aspect différent car elle est intégralement recouverte d'ardoises.

         Le toit est à quatre versants. Couvert de vieilles tuiles, il se trouve encadré par deux imposantes cheminées et, du côté de la façade principale, il est orné de deux petites lucarnes.

         Le logis seigneurial est discrètement prolongé, vers l'est, par un bâtiment à l'architecture identique. Celui-ci, légèrement en retrait et moins haut que le corps principal du logis, est, en réalité, l'édifice d'origine dont le niveau inférieur remonte au 15e siècle.

         Enfin, les bâtiments d'exploitation, construits également en pans de bois, se situent sur les côtés latéraux de la cour. " [1]

     

    Protection

     

         " L'édifice est inscrit partiellement au titre des monuments historiques le 30 avril 1993 en particulier les éléments suivants : le logis, les façades et les toitures de l'ensemble des communs, le tour à pommes du pressoir, la boulangerie avec sa cheminée et son four. " [1]

         Le manoir de la Roque est une propriété privée non ouverte à la visite. [NdB]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de https://www.saint-pierre-en-auge.fr/tourisme/patrimoine-de-loudon/

    [3] Extrait de societehistoriquedelisieux.fr 

    [4] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont (1801-1873), tome 5 - page 604. Éditeurs : Derache (Paris)/Dumoulin (Caen)/A. Hardel () 1846-1867 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96875612/f622.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Montpin%C3%A7on%22?rk=107296;4

    [5] Extrait de Bibliographie : Gaston Guérin : « Guérin, chancelier de Philippe-Auguste » Auto édition 1990. http://galaxie.guerin.free.fr/guppy/articles.php?lng=fr&pg=39

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=12449

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