• LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche) LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche) LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)

     

    Ci-dessus, au centre une photo aérienne extraite du sité Géoportail.

     

    Le château de la Roque de Montchaton :

     

         " Le nom de la localité est attesté sous les formes Montcatun en 1162, Montchaton en 1222, Mons Cathon en 1233, de Monte Catonis en 1294. " [1]

     

         " La commune est située sur un oppidum bâti, connu de nos jours sous le nom de Camp de César. Sous l’occupation romaine, il était devenu un camp fortifié, qui permettait de surveiller, d’une part, le Havre de la Sienne au confluent de la Sienne et de la Soulles et, d’autre part, la voie romaine : Valognes-Rennes. » [2]

     

         Sur l'emplacement de ce camp romain un château fort est édifié au Moyen âge. Il est détruit en 1360. On en trouve que peu de vestiges. [NdB]

     

         " Montchaton est remarquable par les vestiges d'un château fort, très escarpé et d'un difficile accès, qui était bâti sur une colline de 38 m de hauteur, du sommet de laquelle on découvre parfaitement la ville de Coutances. De tous côtés, le pied de cette colline offre un vallon très profond qui facilitait la défense du château : aussi la difficulté de s'en emparer était telle qu'en 1141 Raoult, de la Haye-du-Puits, y soutint un long siège contre le comte d'Anjou ; la disette l'ayant forcé de se rendre le vainqueur détruisit le château de fond en comble. " [3] 

     

         " Une tradition constante dans le pays donne une origine romaine au pont de la Roque, qui existait au pied du camp de César, et qui a été remplacé par celui qu'on voit aujourd'hui. " (...) [4]

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)

     

     Plan de situation du château de la Roque à Montchaton sur la butte du "camp de César" ; blason de la famille de La Haye, d'or au sautoir d'azur, https://www.wikiwand.com/fr/Liste_des_seigneurs_de_Pirou

     

    Histoire

     

    " Le camp de césar "

     

    1853 :

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " Suivant quelques écrivains, le lieu appelé aujourd'hui Montchaton, Mons-Catonis, aurait reçu son nom d'un lieutenant, nommé Caton, qui commandait un corps d'armée, et occupait le fort de la Roque, quand César fit la conquête des Gaules. On pense que le château de la Roque de Montchaton était l'œuvre des Romains, qui établissaient ainsi des camps ou retranchements militaires afin de contenir et de surveiller les contrées qu'ils soumettaient à leur domination. Celui de Montchaton auquel, dans le pays, on donne le nom de Camp de César était, sans doute, un de ces camps littoraux placés sur une hauteur, près des baies ou de l'embouchure des rivières, pour découvrir au loin l'arrivée de l'ennemi et s'opposer à son débarquement dans le pays.

         Son enceinte extérieure est connue dans la contrée, sous le nom de Sangle du Castel ; elle formait un carré long dont la largeur s'étendait du sud au nord. Cette forme, subordonnée à la localité, se rapprochait autant que possible de celle des camps romains, qui présentaient toujours un carré. " [4]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Google earth.

     

    Charles de Gerville 1824 :

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " A l'époque de la conquête, la seigneurie de Montchaton était dans la famille des fondateurs de l'abbaye de Lessay. On voit par la chartre de fondation (Neustr. Piap. 619. Gall. Christ. XI, col226. Instrum. Dioc. Constant) que Turstin Halduc et son fils Eudon Capel donnèrent à ce monastère l'église de Saint-Georges-de-la-Roque, eccleșiam sancti Georgii de Roca, et des terres dans l'autre partie de la paroisse, qui était alors plus particulièrement connue sous le nom de Monchaton avec la dime de leur moulin et de leurs pêcheries. Une confirmation du roi Henri Ier prouve que la seigneurie de Montchaton appartenait aux barons de la Haie-du-Puits en 1126 (Gall. Christ, XI. Col. 917 et inter instrum. Dioc. Constant, col. 236).

     

    Ci-dessus, blason de la famille de La Haye, d'or au sautoir d'azur, https://www.wikiwand.com/fr/Liste_des_seigneurs_de_Pirou

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     Dix ans après cette confirmation, Henri Ier n'était plus. Sa succession était disputée avec acharnement entre Geoffroy, comte d'Anjou et Etienne de Blois. Raoul de la Haie suivit le parti de ce dernier ; celui du comte d'Anjou prévalut en Normandie vers 1141, et Raoul de la Haie qui avait longtemps tenu la campagne conțre le vainqueur fut forcé de se retirer dans son château de la Roque à Montchaton (Renseignemens fournis en1802 par M .Desmarest de Bavent, frère de M de Montchaton), regardé alors comme imprenable. Le comte d'Anjou victorieux vint l'y assiéger, et le réduisit à une telle extrémité, qu'il fut forcé de sortir de la forteresse avec une selle sur le dos, dans la posture la plus humiliante. " [5] « car estoit l'ordonnance, dit la chronique de Normandie, qu'ung homme desconfist se rendoit une selle sur son dos, afin que son vainqueur le chevauchast s'il lui plaisoit. » [4]

         " Ces sortes de capitulations n'étaient pas alors très rares : j'en pourrais citer plusieurs exemples (V. Guill. Gemet apud Duchesne, Norman. Script. Collect., p. 259). L'attachement de Raoul de la Haye pour Étienne, venait en partie des alliances qui existaient entre la famille du comte de Blois et celle des barons de la Haie-du-Puits.

         En 1194, Olive, fille du comte Étienne de Blois, mariée à Guillaume de Saint-Jean, et mère de Raoul de Fougères et de plusieurs autres fils, fit à l'abbaye de Savigny une donation qu'elle data de son château de Montchaton. Cet acte donne des détails généalogiques peu connus : j'ai cru devoir le transcrire ci-dessous (In nomine Sanctæ Trinitatis noverint universi fideles quo de go Oliva filia Stephani comitis et mater Dni. Radulfi Filgeriarum Willelm ode Sto. Johanne marito meo et Radulfo de Filgeriis cæteris que filiis una nimiter concordantibus, dediet concessi abbatiæ)." [5] "- Facta est donatie apud Montem Chaton anno ab incarnatione domini MCXCIIII. " [4]

     

         Sur la famille de Saint-Jean(-le-Thomas) voir ici.

     

         On voit aussi Guillaume de Saint-Jean, l'an de l'incarnation 1221, concéder et confirmer à l'abbaye de Lessay, tout ce que lui avait donné précédemment Eudes-au-Cappel, notamment la dîme de la pêcherie du manoir de Montchaton et la pêcherie elle-même, du samedi, après le coucher du soleil, jusqu'au dimanche matin.

         Avant la conquête de la Normandie, par Philippe Auguste, la terre de Montchaton formait un fief de haubert qui relevait du comté de Mortain et était possédé alors par Eudes, seigneur de Montchaton. " [4]

     

         " Au commencement du 13e siècle, Philippe Auguste confisqua les biens des seigneurs de Saint-Jean ; ceux de Montchaton, qui en faisaient partie, furent enveloppés dans la saisie décrétée contre tous les partisans du roi Jean (Lib. Féod. Philip. Regis, penésnos, p.8.). " [5]

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " Au commencement du 13e siècle, Philippe Auguste confisqua les biens du seigneur et baron de Saint-Jean-le-Thomas ; alors le fief de Montchaton, au lieu de relever du duché de Normandie, par le comté de Mortain, releva du royaume et de la couronne de France.

         Cette confiscation, qui atteignait tous les partisans du roi Jean, comprit le château et la seigneurie de Montchaton. Car on lit dans des aveux de 1385 et de 1404 « que plusieurs forfaitures échurent, en Normandie ; le seigneur de Saint-Jean-le-Thomas forfit, entre autres choses, un fief ou membre de fief qu'il tenoit noblement et franchement, à cour et usage, appelé le fief de Montchaton, dont le chef-lieu étoit assis à Montchaton ; et le roi de France fut saisi, à cause de ladite forfaiture, du fief ou membre de fief de Montchaton. »

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     Gautier Dubois obtint ce fief ; mais sous le règne de Philipppe le Hardi, et en l'année 1284, Raoul de Breully obtint une charte du roi, qui lui concéda la seigneurie de Montchaton. Cette charte, contenant quelques détails sur la valeur de la fiefferme de Montchaton, je vais la transcrire :

         « Philippe par la grâce de Dieu, roi des Français, faisons savoir à tous tant présents qu'à venir, que comme nous tenions en notre main le manoir de Montchaton avec toutes ses terres et ses appartenances, ainsi que les revenus et possessions que Gautier Dubois au temps qu'il décéda tenait dans la vicomté de Coutances, pour défaut de paiement des cautionnements dudit Gautier, nous avons vendu et concédé à perpétuité ledit manoir avec ses appartenances, et lesdits revenus et possessions, à Raoul de Breuilly, chevalier, notre bailli au pays de Caux, à ses héritiers ou successeurs et ayant cause pour le prix de 700 livres tournois qu'il nous a déjà apportées et payées à Paris en solution de la dette dont le dit Gautier était tenu. Et afin que cela soit chose stable nous avons sur les présentes fait apposer notre sceau. » Fait à Paris, l'an de notre Seigneur MCCLXXXIV, dans le mois de décembre. » [4]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Breuilly, d'azur au chef cousu de gueules, au lion couronné d'or brochant, http://noblessenormande.free.fr/images/armorial/anneville/d02-breuilly.jpg

     

         " Raoul de Breuilly, seigneur en 1284, succédait à Gautier Dubois (de Bosco), qui avait remplacé le seigneur de Saint-Jean, lequel avait forfait sous Philippe-Auguste " [5]

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " Le roi se montra très favorable à la famille de Breuilly et lui fit de nouvelles concessions ; ainsi, par une charte donnée l’an de grâce 1289, le samedi après la fête Saint-Lucas, évangéliste, le bailli du Cotentin pour le profit du roy bailla à ferme perpétuelle à Raoul de Breuilly la pesquerie de Montchaton pour onze livres tournois d'anuel rente à payer et à rendre à icelluy nostre seigneur le roy, moictié à l’eschiquier de Pasques, et la moictié à l’eschiquier de la Saint-Michel.

         Un aveu rendu par un Raoul de Breuilly, dans le 14e siècle, nous offre des détails non moins intéressants ; il est ainsi conçu :

         « Je Raoul de Breuilly tiens et confesse a tenir du roy de Navarre Monseigneur cinq fleufermes a héritages cest assavoir le manoir de Montchaton et les terres a luy appartenantes et les rentes que Gautier Duboys tenoit au temps qu'il vivoit par douze livres de rente par an cest assavoir six livres a leschiquier de la Sainct Michiel et sis livres a leschiquier de pasques. Jtem j. prey a Montchaton par quatre livres paier as ij termes dessus diz par moitié. Jtem j. costil de bois en ladicte paroisse par quarante soulz a paier a chescun desdiz ij. termes par moitié. Jtem la garenne de Montchaton par sexante soulz a paier as diz ij. termes a chescun par moitié. Lequel manoyr et terres contiennent vyron quarante acres et les fourmens souloient monter en somme cinquante quartiers de fourment a la mesure de Coustances et a présent ne valent pas bon an mal an audit mons. les rentes qui deues en sunt et valent plus un an que autre. La garenne vaut dix soulz mauvesement, ledit prey et le bosc valent bon an mal an six livres et souloient valoir la moitié plus par an. Item les pesquenes de Montchaton par unze livres a paier es diz ij. termes a chacun par moitié lesquelles valent par an dix livres communs ans par dessus les reffections et ce qui en est deu audit mons. et la forme du simple gage plege en basse justice du fieu et terre de Montchaton o toutes ses appartenances tant en fourment avaines capons guelines oeux et deniers et espèces que en une foire séante à Heenville le jours Saint Pierre aux liens aveucques toutes ses appartenances par le nombre de six vins six livres a paier es diz ij. termes a chescun par moitié et valent pour le temps de présent vyron sexante livres. En témoing de ce jai a cette cedule mis mon sel le 13e iour de juin lan de grâce mil CCCLXXXIJ. »

         Cet aveu fut renouvelé le 4 juillet 1390 dans les termes suivants :

         « Aveu pour le fief terre et sieurie de Montchaton aveques ses appartenances tant en manoirs domaines terres prays boys landes four de baon pescheries garenne en eau et en terre sèche que en rentes fourments avoynes deniers chapons guelines œufs oyseaux et aultres rentes tant en la paroisse de Montchaton et paroisse de Contrières Orval Heuqueville Montmartin et Hyenville que ailleurs avecques les regards et les hommages des hommes et une foire séante à Hyenville le jour Saint Pierre en aoust. »

         Charles II, dit le Mauvais, roi de Navarre, ayant hérité de Louis, comte d'Evreux, frère de Philippe-le-Bel, devint très puissant en Normandie. C'est ainsi qu'il se trouva en possession du château de Montchaton ; mais les partisans du roi de France le troublèrent dans sa possession. Alors un Thieuville prit cette seigneurie à fief du roi de Navarre ; il paraît qu'il eut beaucoup à souffrir de la haine que le peuple avait pour Charles le Mauvais ; car, deux fois, en 1345 et 1346, le château de Montchaton fut brûlé. En 1360, il fut démoli à la demande des habitants du pays qui craignaient de voir le roi de Navarre s'en saisir encore, et les pierres qui en provinrent, furent portées à Regnéville, et servirent à la construction du château. " [4] 

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " Un Thieuville prit cette seigneurie à fieffe du roi de Navarre ; il eut beaucoup à souffrir à cause de la haine que Charles le Mauvais avait excitée. Une requête présentée au roi d'Angleterre quand il fut maître de la Normandie, dans le siècle suivant, peut donner une idée des malheurs du château de Montchaton, pendant qu'il était au roi de Navarre ; cette requête donna lieu à une information qui peut fournir des renseignements curieux sur cette époque, sur le château de Montchaton et sur l'établissement de celui de Regniéville. Au risque d'être un peu long, j'ai cru devoir vous transcrire cet acte intéressant. " [5]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Thieuville https://en.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=7394455&desc=thieuville_de_bricquebosq_ad50_130_j_536

     

     

         " Un siècle plus tard, et alors que Henri, roi d'Angleterre, était maître de la Normandie, Jean de Guéhébert, qui était de la famille de Thieuville, présenta au roi une requête qui donna lieu à une information. Cet acte, qui est de 1446, offre des renseignements assez curieux pour qu'on les fasse connaître. " [4]

     

         « Information faite à Coutances, par nous à Robert Dyonis, lieutenant-général de noble homme Hue-Spenser, bailly de Cotentin, ainsi qu'il suit :

         « Henry par la grâce de Dieu, roy de France et d'Angleterre, à nos amés et féaulx, les geniz de nos comptes, salut et dilection, recuavons l'humble supplication de notre amé et féal Jean de Guéhébert (c'était un Thieuville) contenant comme d'ancienneté par aucuns de a ses prédécesseurs, eût été mis en fieffe par le roy de Navarre qui, lors était des terres, fief et seigneurie de Montchaton..... Le manoir dudit lieu a été ars et démoli par nos adverusaires comme lors mouvoient guerre au roy de Navarre... Ladite seigneurie est assise après de Marais du Plain, du Mont-Saint-Michel et Granville, occupée par nos adversaires, pour lesquelles causes et diminution si cette terre, n'ait valu et ne vaut pour le présent, que trente livres de rente... Item dit qu'en a la dite terre avait un beau manoir qui par l'ordonnance du Roy qui lors était, fut abattu à la requête de gentz du pays, et que les aédifices dudit manoir, comme pierres de Caen et de tailles et autres choses furent portées à l'édifice du chastel de Regniéville, appartenant au Roy notre Sire, et n'y demeure qu'une vieille salle qui, par occasion de la guerre, ina été arse deux fois. » Cette pièce est datée du sept janvier MCCCCXLV vu que l'année commençait à Pâques : Jean de Thieuville était encore seigneur de Montchaton en 1458 ; son père s'appelait aussi Jean.

         Par mariage d'une fille de cette famille, cette seigneurie passa avec plusieurs autres à un du Saussey. Je n'ai pas besoin de suivre plus loin les seigneurs de Montchaton ; nous n'avons à nous occuper que de l'ancien château, et nous venons de voir qu'il était démoli quand la terre devint la propriété des du Saussey, et même au temps que les Anglais occupaient la Normandie.

         Par des renseignements particuliers, on sait que la démolition du château de la Roque, se fit vers 1360, sur la demande des habitants du pays, de peur que le roi de Navarre ne s'en saisît, et que les matériaux furent employés à augmenter et à renforcer le château de Regniéville (Requête présentée au Roi, par M .Cabaret d'Othon, p. 46). " [5]

     

    La seigneurie de Montchaton suite...

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)      " Jean de Thieuville possédait encore la seigneurie de Montchaton en 1458 ; mais une fille de cette famille, Marie de Thieuville, ayant épousé Jean du Saussey, cette seigneurie devint la propriété de la famille du Saussey. Aussi, Delaroque, dans son traité de la noblesse, dit-il que le roi François Ier fit expédier des lettres, à Coutances, le 3 mai 1532, pour la foy et hommage que lui rendait Jean du Saussey, écuyer, à cause de sa fiefferme de Montchaton, dépendant de la vicomté de Coutances : a été rendu le dict hommage, disent les lettres, entre les mains de notre très cher féal et grand ami le cardinal de Sens, légat et chancelier de France.

         Aucun renseignement historique ne fait connaître si la famille du Saussey possédé longtemps la seigneurie de Montchaton ; mais, plus tard, cette fiefferme de Montchaton tomba dans le domaine de l'Etat, qui ensuite l'aliéna à charge de rentes et autres droits envers le domaine de sa majesté ; car depuis la moitié du 16e siècle et pendant les 17e et 18e siècles, on trouve comme seigneurs de Montchaton :

         En l'année 1559, Jean Michel.

         En l'année 1616, noble homme Guillaume Michel, sieur de Montchaton, conseiller du roy et général en la cour des aydes à Rouen.

         En 1653, Alexandre-Michel, sieur de Montchaton. Il eut deux filles : Elisabeth Michel se maria à Georges Desmarets, et Catherine Michel laissa pour héritier Alexandre Le Carpentier, sieur de Montchaton.

         Louise-Françoise-Jacqueline Le Carpentier qui prenait le titre de dame de Montchaton, épousa Thomas-Honoré de Mons, chevalier, lieutenant général civil au bailliage et siège présidial de Cotentin. Leur fille, Catherine de Mons, épousa Antoine-Jean-Baptiste-Georges-Louis Desmaretz, chevalier, seigneur et patron de Montchaton.

         Thomas-Louis-Antoine Desmaretz, leur fils, fut chevalier, seigneur de Montchaton, Bavent, Faulx, la Motte, le Châtel, la Giffardière et autres lieux. Il devint conseiller du roi, lieutenant général civil au bailliage et siège présidial du Cotentin ; il épousa Marie-Françoise d'Auxais, dame du Perron. Ce fut lui qui, au mois de mars 1789, présida l'assemblée générale des trois ordres du grand bailliage de Cotentin qui eut lieu à Coutances, dans la nef de l'église cathédrale, pour la nomination des députés aux Etats généraux. En l'année 1790, il fut nommé président du district de Coutances. " [4]

     

    Description

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " Avant cette démolition, il y avait, dit-on (Mss. de M le Franc), près du château de la Roque, un bourg de plus de quatre cents maisons. Sa position était dans ce genre une des plus belles du département ; il était sur une hauteur près du pont de la Roque et d'un bras de mer plus considérable autrefois qu'aujourd'hui ; car il a été successivement diminué par les relais de la mer et les dépôts de la rivière. Je crois que l'enceinte extérieure de cette forteresse est d'origine romaine ; elle est connue dans ce quartier, sous le nom de sangle du castel. L 'étymologie du nom de Montchaton, le travail des retranchements en terre, sa position à l'embouchure de la rivière et justement près d'un pont auquel une tradition constante dans le pays, donne une origine romaine, sa ressemblance avec une enceinte du même genre, qui se trouve au-dessous de Caen, à l'embouchure de l'Orne, près du Bac du Port sur Bénouville, tout me porte à croire qu'il y eut là, autrefois, un poste romain. Ce ne serait pas la première fois que nous trouverions dans notre département, le mélange de retranchements de différentes époques : il y a des positions qui sont de tous les temps et de tous les peuples.

     

    Ci-dessus, une très belle photo du "camp de César" extraite du site de F. Levalet que nous vous conseillons fortement d'aller visiter : https://www.flickr.com/photos/levalet/6926204297

     

         L'emplacement du château est très escarpé, excepté vers le levant où l'on voit des traces de fossés ou de tranchées considérables. Les terres jetées vers l'intérieur y formaient un rempart très élevé et très épais. Le château était au sommet de cette élévation ; son enceinte paraît avoir formé un carré long, dont la largeur s'étendait du nord au sud. Je n'ai pu y retrouver la trace du puits ; celui qui y était doit avoir eu une grande profondeur ; la partie escarpée vers la rivière s'appelait la poterne. Dans l'état des fiefs de l'élection de Coutances, rédigé en 1327 par G. Leblond, Bailly du Cotentin, je trouve l'article suivant qui parle du pont de la Roque et de la foire de Montmartin. Guillaume Corbet, écuyer, tient de Jehan Corbet, écuyer, en parage, et ledit Jehan tient du roy, par hommage, un quart de fief de Haubert, à gage plège cour et usage à Montchaton ; et rend ledit terrein au Roy N. S. VIII livres à la St-Michel, sur quatre des Vavasseurs, dudit tenement ; et aussy s'il venait guerre au pays, ledit Guillaume ayderait à a garder dix jours la maître arche du pont de la Roque, et aussy les hommes dudit Guillaume doibvent ayder à garder les foires de Montmartin. » [5]

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " L'emplacement où était le château est très escarpé, surtout vers la rivière ; cette partie s'appelait la Poterne ; à l'ouest le terrain présente une déclivité sensible, à l’est et au sud, où il est moins élevé, on voit encore des traces de fossés ou de tranchées considérables, qui s'étendaient aussi vers le nord et défendaient cette partie de la forteresse par où, vraisemblablement, l'invasion était plus à craindre. Les terres jetées vers l'intérieur y formaient un rempart très élevé et très épais ; si on pratiquait des fouilles, peut-être découvrirait-on la nature et la forme des constructions qui existaient, et devaient contenir les logements destinés aux chefs et aux soldats de la garnison. C'était là, sans doute aussi, qu'était le château fort, car ce point est entouré d'un fossé de défense ou de circonvallation.

         La largeur du plateau situé à l'est, est d'environ cent pieds ; au-delà, et vers l'ouest, est un autre plateau d'une grande étendue et où, sans doute, se tenaient les troupes ; il a environ 500 pieds de l'est à l'ouest et 700 du sud au nord. De là, par des signaux, on pouvait correspondre avec plusieurs autres positions élevées. " [4]

     

    Ci-dessus, une photo montrant le site depuis la route menant à l'église de Montchaton extraite du site Google earth.

     

         Dans le document si-montchaton.pdf " Si Montchaton m'était conté ", on trouve ces informations :

         " Il était une ancienne plate-forme fortifiée, du temps du néolithique et des époques gallo-romaine et mérovingienne. Il était bâti non loin de l’église, dominant la baie de la Sienne, site stratégiquement idéal puisqu’ il commandait les voies de passage. Il fut détruit, par vengeance, vers 1141, par Geoffroy Plantagenet, comte d’Anjou. Ce dernier était, alors, opposé à Raoul de La Haye du Puits, qui, défendant les intérêts du duc de Normandie, l’avait assiégé et vaincu en ces lieux. (Le comte d’Anjou, voulant reconquérir la couronne d’Angleterre, avait entraîné ainsi la Normandie dans une longue guerre sanglante). Aujourd’hui, il ne reste rien de ce château, hormis le toponyme " du clos de la Poterne ".

         Le document ajoute :

         " Les seigneurs de Montchaton construisirent une nouvelle forteresse sur le Bas de Montchaton au lieu dit " le Manoir ". Ce manoir fut démoli vers 1360, par les gens du pays, de crainte que les Anglais ne s’ y logent. Il ne reste, à ce jour, que quelques pans de murs, dont on utilisa les matériaux pour renforcer le donjon du château de Regnéville. Une vieille chapelle (dite de Saint Gilles subsiste encore actuellement. En effet, on peut lire en 1332, que cette chapelle était de " collation royale ". On dû toutefois rebâtir une nouvelle demeure, de style familial, plutôt qu’une forteresse militaire. On peut, en effet, lire dès 1606 : " une maison d’ habitation, de jardins d’ agrément et de potagers, des granges et étables, un colombier, le tout fermé alentour " ( en réalité une vraie exploitation agricole). " [6]

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " L'église Saint-Georges, des 11e et 15e siècles a dû subir de nombreux travaux. (...) L'église est inscrite aux Monuments historiques. Les fonts baptismaux du 13e et un haut-relief du 15e (Saint Georges terrassant le dragon) sont classés à titre d'objets.

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     Le pont de la Roque (19e siècle), en partie détruit en 1944, enjambe la Sienne et la limite avec Orval au nord du territoire. " [1]

     

    LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)LES REMPARTS DE MONTCHATON (Manche)     " Manoir du Pont-Neuf (17e/18e) : le blason de Montchaton est toujours visible de nos jours au manoir du Pont-Neuf, sculpté dans la pierre. " [7]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de https://actu.fr/normandie/orval-sur-sienne_50388/montchaton-une-commune-la-manche-doit-nom-un-ancien-camp-fortifie-romain_25743475.html

    [3] Extrait du Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France et de plus de 20000 hameaux par Eusèbe Girault de Saint-Fargeau - Firmin Didot, 1844 - 844 pages https://books.google.fr/books?id=IK4xQ_laPZMC&dq=ch%C3%A2teau+de+Montchaton&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s

    [4] Extrait de la Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances – Source : Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853 et additif de 1861 https://fr.geneawiki.com/index.php/Canton_de_Montmartin-sur-Mer_(50)_-_Revue_monumentale#Montchaton ou https://www.le-petit-manchot.fr/cc-08-07-montchaton-faits-historiques-3/articles/

    [5] Extrait des Recherches sur les anciens châteaux de la Manche par M de Gerville - Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie - Société des antiquaires de Normandie., 1824 page 183 et suivantes https://books.google.fr/books?id=G-cAAAAAYAAJ&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s ou http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-coutances-2-a212348651

    [6] Extrait du document si-montchaton.pdf " Si Montchaton m'était conté " par Laurent https://www.fichier-pdf.fr/2009/12/20/mo6c57w/?

    [7] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Montchaton

     

    Bonnes pages :

     

     

    O Mémoire sur les anciens château de la Manche par Charles de Gerville - arrondissement de Coutances, in Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, 1825 ; p. 183-436 Soit https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.itemou soit : http://rempartsdenormandie2.eklablog.com/anciens-chateaux-de-la-manche-par-gerville-arr-coutances-2-a212348651

    o https://actu.fr/normandie/orval-sur-sienne_50388/montchaton-une-commune-la-manche-doit-nom-un-ancien-camp-fortifie-romain_25743475.html

    o https://books.google.fr/books?id=nys6AAAAMAAJ&pg=PA61&lpg=PA61&dq=ch%C3%A2teau+de+Montchaton&source=bl&ots=OVrf7MNnSU&sig=ACfU3U15jJkereKA4kiLAnOLXpuzdH3Xig&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj3xqKAx5rqAhXFyYUKHRXbBbM4ChDoATAAegQIBhAB#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Montchaton&f=false

    o https://books.google.fr/books?id=OXi1AAAAMAAJ&pg=PA347&lpg=PA347&dq=ch%C3%A2teau+de+Montchaton&source=bl&ots=fR6ijtbS_U&sig=ACfU3U0vU3ukl63-vTGjghTLw8ZtS6HSjQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjhluyhyZrqAhWM3eAKHZtEAbU4KBDoATAJegQICxAB#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Montchaton&f=false

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  • Commentaires

    1
    Michel Hinard
    Dimanche 28 Février 2021 à 04:40

    Le château de la Roque n'a pas été détruit en 1360 mais en 1141 ce qui a été indiqué dans le texte. Il ne pouvait être entouré de douves vue la hauteur

    C'est celui au lieu dit "le Manoir" (dans le Bas de Montchaton) qui a été détruit vers 1360 pour ne pas que les Anglais s'y logent.

    Pendant très longtemps on a confondu les 2 châteaux (celui du Pont de la Roque) sur le site du "Camp de César" et le "Manoir" dans le bas de Montchaton.

    L'auteur de "Si Montchaton m'était conté..." 

      • Gilloudifs
        Lundi 1er Mars 2021 à 11:57

        Bonjour,

        Message retrouvé dans les spams...

        Je conserve vos précisions pour compléter l'article et vous en remercie.

        Je le replacerai dans l'article lors de la révision à venir.

        Très cordialement

        Gilles Pivard

         

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