• LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche)

    LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche) LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche) LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche)

     

    A droite, photo par Xfigpower — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16202360

     

         1930 : « Le château de Mesnil-Amey. M. Vatin signale également comme susceptible d'être classé l'ancien château de Mesnil-Amey. Il l'a visité aussi, mais n'a pu savoir grand chose de l'histoire de ce château. Le seul souvenir qui soit resté dans le pays est celui d'une châtelaine qui aurait fait périr dans les « oubliettes » une femme coupable d'avoir volé un couvert. Tel qu'il est, le château de Mesnil-Amey présente de beaux restes. « C'est le manoir aimé, où l'on se trouve bien. » Il est de la fin du 12e siècle, c'est-à-dire un peu moins ancien que le château de la Rivière. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche)     LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche)

     

     Plan hypothétique de l'emplacement du château de Mesnil-Amey ; dessin des armes et de la devise de Jean Boucart, évêque d'Avranches (1453-1484), confesseur de Louis XI. Armes : de sinople à trois têtes de bouc d'or. -- Paris, BNF, lat. 11935, 1401-1500, f°512. http://bibale.irht.cnrs.fr/source/2391

     

         « Le château de Mesnil-Amey (Mesnillum Amatum)  


    LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche)     Ce petit et pittoresque château remonte, dans son ensemble, à la fin du 12e siècle. Placé sur une éminence, en vue de la route de Saint-Lô à Coutances il affectait la forme d'un quadrilatère entouré de larges fossés remplis d'eau. Ces fossés sont maintenant comblés, mais leur emplacement est encore reconnaissable, et la source qui les alimentait coule abondamment au nord des bâtiments actuels. Il ne reste plus de la construction primitive que le gros œuvre de la poterne flanquée de deux tours qui donnait accès dans la cour intérieure. Malgré de nombreuses retouches, cette partie du château conserve
    encore l'aspect farouche des établissements défensifs de l'époque la plus batailleuse du moyen age.

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.


         Le quadrilatère du 13e siècle a été détruit en grande partie, et remplacé par des logements conformes aux goûts et aux habitudes des propriétaires successifs. C'est aux 17e et 18e siècles que les principaux de ces remaniements ont été opérés. Les travaux du 17e siècle portent la trace évidente d'une imitation des procédés de construction auxquels nous devons les châteaux de Torigny et de Canisy. Nous retrouvons au Mesnil-Amey les bossages en pierre de Trégoz entourant les baies des ouvertures, et le dessin de celles-ci rappelle à s'y méprendre les proportions et les profils des lucarnes de Canisy, filles elles-mêmes de celles de Torigny.


    LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche)     Après le 17e siècle, rien n'a été fait au château de Mesnil-Amey qui puisse intéresser l'amateur d'architecture. Des bâtiments construits en moellon du pays, très solidement et aux moindres frais, sans autre intérêt architectural que leur masse, telle est la part qui peut être attribuée aux seigneurs de l'époque de la Régence. C'est l'un d'eux qui a fait placer au-dessus de la porte d'entrée un bas-relief représentant les armes de sa famille. Ce bas-relief a, du reste, été martelé au moment de la Révolution ; on ne peut plus qu'en deviner la disposition générale : des lambrequins accostant et ornant, dans le style particulier aux premières années du 18e siècle, l'écusson héraldique, complètement fruste et illisible.
         II reste encore dans l'intérieur du château des meubles, des tentures et des costumes, vestiges d'un passé qui n'a pas été sans quelque splendeur.


    LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche)     L'histoire des seigneurs de Mesnil-Amey ne présente qu'un intérêt local. Un seul d'entre eux a joué un rôle historique :
    Jehan Boucart, aumônier du roi Charles VII, abbé du Bec et de Cormery, évêque d'Avranches, bienfaiteur de Notre-Dame de Saint-Lô. Il fut le grand homme de la lignée des Boucart, déclarés nobles par Môntfaoucq et par les juges d'armes qui suivirent ; ils portaient en leur écusson : de sinople à trois têtes de bouc arrachées d'or. Ils deviennent seigneurs du Mesnil-Amey vers le 15e siècle. Avant eux nous trouvons, dans les actes de l'abbave de Saint-Fromond, le nom d'un Jordanus de Mesnillo Amato et celui de son fils Gaufredus Rossel (1229).
         Jean de Gournay, vassal de Jean de Villiers, seigneur et baron du Hommet, n'a guère laissé de traces dans l'histoire. Il cède la place au premier des Boucart qui ait possédé le Mesnil-Amey.
    Ce fut probablement Pierre, frère de l'évêque et fils d'une Adigard. Par sa mère il appartenait à cette noble famille qui posséda longtemps le manoir de la Vaucelle, près Saint-Lô. C'est dans ce manoir qu'existait la chapelle dite de la « Pernelle », ornée par les soins de l'évêque d'Avranches. 

     

    Ci-dessus, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1825.


         Le lecteur s'intéresserait peu, sans doute, à une énumération de la généalogie des Boucart. Disons seulement que, avant 1553, le seigneur de Mesnil-Amey avait deux frères dans les ordres. Prêtre lui-même, il ne laissa pas de postérité, et son bien fut décrété au profit de Jehan du Mesnildot.
         Au bout de quelques années, un de ses neveux, François Boucart, fit prononcer par le parlement l'annulation du décret et rentra en possession de cette terre de sa famille.
    Un de ses descendants, Jacques, rend hommage au marquis de Canisy, baron du Hommet.


    LES REMPARTS DE MESNIL-AMEY (Manche)      Depuis cette époque, le vassal semble chercher à imiter son seigneur. Le fils de Jacques prend, - est-ce un hasard ? - le nom de baptême du plus célèbre des Carbonnel. Ce qui est certain, c'est que les formules architecturales du château de Canisy ont été, dans les constructions qui remontent à l'époque de Jacques et de Hervé Boucart, copiées servilement au Mesnil-Amey.
         Si l'évêque d'Avranches avait été le plus illustre de sa lignée, c'est Hervé qui a tenu le plus grand état de maison. Baron du Mesnil-Amey, seigneur de Campagnolles, la Hayrie, Saint- Waast, Groucy, la Meauffe, la Communière, Mesnil-Clinchamps en sa partie, propriétaire dans le Bocage virois, il occupe dans la noblesse des environs de Saint-Lô un rang honorable. Il avait obtenu, en mars 1656, des lettres patentes du roi Louis XIV, qui érigeaient la seigneurie de Mesnil-Amey en baronnie. Mais les efforts d'argent qu'il avait dû faire pour maintenir une situation supérieure à celle de ses ancêtres, semblent avoir dépassé ses ressources. Il laisse des affaires embarrassées, et le fief passe, après sa mort, dans les mains des Viel de Grasmont, alliés aux Tavannes. C'est à cette famille qu'appartient, par voie de descendance directe, le propriétaire actuel, M. le comte d'Ursus de Courcy.
         Il semble que le domaine de Mesnil-Amey ait échappé aux confiscations révolutionnaires. Aucune vente de biens d'émigrés n'eut lieu dans la commune de Mesnil-Amey pendant la période qui s'écoula de 1789 à 1810. A cette époque, notre château appartenait à noble dame Jeanne-Françoise Viel, veuve de messire Charles-Jacques-Michel d'Auxais, chevalier, seigneur de Sainte-Marie, dame patronne et baronne du Mesnil-Amey, Saint-Waast, la Meauffe et la Communière. Cette dame resta probablement en France pendant la Révolution. Sa sœur, Madame d'Ursus, arrière-grand-mère du propriétaire actuel, avait émigré, car ses biens furent vendus révolutionnairement.
    Qu'il nous soit permis, en terminant cette notice, de rendre hommage à la bienveillance avec laquelle le propriétaire actuel, M. le comte d'Ursus de Courcy, a bien voulu faciliter nos recherches. C'est grâce aux renseignements qu'il a mis à notre disposition, et aussi aux savantes et patientes recherches de M. Lepingard, que nous avons pu établir une histoire de cette seigneurie. » Gaétan Guielot.
    [2] 

     

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    Photos ci-dessus : à gauche extraite de http://www.castles.nl/mesnilamey-castle ; au centre extraite de http://collections.blogg.org/chateau-du-mesnil-amey-a116995214 ; à droite extraite de http://reverie.cotentinaise.over-blog.com/article-22089249.html

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Notices, mémoires et documents publiés par la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche ; Auteur : Société d'archéologie et d'histoire de la Manche. Auteur du texte ; Éditeur : Imprimerie d'Elie fils (Saint-Lô) Date d'édition : 1930. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5835494r/f238.item.r

    [2] Extrait de La Normandie Monumentale et Pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc... éditeur : Lemale & Cie, impr./édit. (Le Havre) ; Date d'édition : 1899. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64809897/f62.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Mesnil-Amey%22.zoom

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    Bonnes pages :

     

    http://www.castles.nl/mesnilamey-castle

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