• LES REMPARTS DE LONGUEIL (Seine-Maritime)

     

     

         Le château de Longueil, (canton d'Offranville, Seine-Maritime), 11e-12e siècle.

     

         « Le village est traversé par un fleuve côtier, la Saâne (jadis Sedana), qui se jette à 3 km dans la Manche. (...)

         Adam de Longueil combat aux côtés de Guillaume le Conquérant à la bataille de Hastings en 1066.

         Un premier château est érigé à cette époque, puis un donjon quadrangulaire au 12e siècle. » [1]

     

        

     

    Plan de situation du château de Longueil (à améliorer...) ; blason de la famille noble de Longueil par User : Spedona Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1396731

     

    Abbé Cochet, 1858 :

     

         « Pendant que nous descendons la côte d'Ouville, vous apercevez, du côté de la mer, deux pans de mur qui semblent s'incliner comme des vieillards courbés sous le poids des années. Ce sont deux témoins du passé qui nous disent où fut le vieux château de Longueil, dont les châtelains étaient au 14e et au 15e siècle de vaillants chevaliers et de pieux chrétiens. Les uns moururent à Azincourt, les autres à Poitiers ; l'un d'eux, Geoffroi Marcel, fonda en 1300, dans l'église Saint-Jacques de Dieppe, la chapelle de Saint-Sauveur, dite de Longueil. Il la dota de nombreuses rentes à prendre sur des maisons de Dieppe, qui relevaient alors de sa seigneurie. (...)
         De ce château, qui fut puissant et redouté, il ne reste plus que des fossés à demi comblés, des tas de pierres et une lande inculte couverte de ronces et d'épines. Qui dirait, en voyant cet amas de broussailles, que là, sous le règne de saint Louis, le saint archevêque de Rouen, Eudes Rigaud, a reçu l'hospitalité lorsqu'il accomplissait ses fameuses visites pastorales ? » [2]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    « Château de Longueil  


    Communication du commandant Quenedey (1930)
         Le château de Longueil est constitué par un ensemble de bâtiments entourés d'un rempart elliptique en terre : le donjon est du type rectangulaire, à, contreforts, connue celui d'Arques. Les contreforts, élevés sur des fondations à retraits, sont plus étroits que les murs qu'ils prolongent.
         La construction comportait des murs avec appareil à épis et, à l'intérieur, un parement très soigné en tuf de petit appareil. La cheminée du rez-de-chaussée, placée dans le rentrant entre, le mur est et le refend de la paroi sud, est à fond arrondi et de direction légèrement, oblique dans le mur (comme à Rochester et Colchester). Les bâtiments sont tous construits en tuf appareillé, avec lits et joints très bien faits. Enfin le rempart de terre, de forme elliptique, qui l'entoure, se lie à la butte à laquelle s'adosse le château, a une hauteur de 3 à 6 mètres, avec chemin de ronde de 1 mètre à 1 m 50, certainement bordé autrefois d'une palissade. On n'y trouve pas d'entrée.
         Les caractères de la construction, du donjon, de la cheminée et de la chapelle (cette dernière, ainsi que la cuisine, a été étudiée par notre président) permettent de placer l'édification du château, vers le premier quart du 12e siècle. Ce monument a été détruit peu après ; les parties subsistantes, rasées à 1 ou 2 mètres de terre, et retrouvées sous les décombres, sont très bien conservées. Le donjon servait d'habitation au seigneur et l'ensemble constituait un manoir fortifié destiné simplement à permettre au possesseur de surveiller la contrée. »
    [3]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1939, Archives de la Seine-Maritime, http://www.archivesdepartementales76.net/

     

    Jacques Le Maho :

     

         « La seule mention connue du château pour l’époque ducale se trouve dans une charte des années 1080 concernant la donation à l’abbaye du Bec-Hellouin, par Hugues de Gournay et sa femme Basilie, de l’église Saint-Pierre de Longueil « avec la chapelle qui se trouve dans le château ». Ces biens provenaient de la dot de Basilie, elle-même fille de Gérard Fleitel, compagnon de pèlerinage de Robert le Magnifique en Terre-Sainte, retiré au monastère de Saint-Wandrille en 1036. Au début du 12e siècle, le domaine de Longueil – et très probablement le château – étaient entre les mains de Gautier II Giffard, comte de Buckingham. Le père de ce dernier, Gautier I Giffard, mort peu après 1066, avait, lui aussi, épousé une fille de Gérard Fleitel.
         Aujourd’hui inclus dans une propriété privée, les vestiges du château s’élèvent sur la croupe d’un coteau au sud-est de l’église paroissiale. On y voit le rempart bien conservé d’une grande enceinte de terre en forme de croissant, s’abaissant progressivement en direction de la pente ; il appartient probablement à la fortification primitive de la première moitié du 11e siècle. En 1927, lors des travaux de construction de la villa qui occupe actuellement l’intérieur de l’enceinte, furent mis au jour les soubassements d’un grand donjon quadrangulaire à contreforts, sans doute du début du 12e siècle. À son côté sud se voyaient les restes exceptionnellement bien conservés d’une chapelle et d’une cuisine avec ses cheminées et les emplacements de tables ou d’éviers en pierre, ces deux bâtiments étant, eux aussi, attribuables au début du 12e siècle. La destruction complète de ces vestiges, opérée en dépit de l’indignation générale de la communauté scientifique, nous prive d’un remarquable témoin de l’architecture militaire normande du temps d’Henri Ier Beauclerc. » Jacques Le Maho [4]

     

     Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Google Earth.

     

          « Autrefois à Longueil se dressait une imposante forteresse. Érigé au 11e siècle, il ne reste malheureusement plus de traces visibles de ce château. Néanmoins aujourd'hui un autre édifice surplombe Longueil, le Château Nobel. S'il n'a de château que le nom, cet imposant manoir fut construit à la fin des années 1920 sur la motte féodale et sur les vestiges du Vieux Château par Emile Nobel, neveu du célèbre chimiste Alfred Nobel.
         Évidemment le château avait ses dépendances et ses fermes. Ce qu'il est intéressant de regarder ici, c’est l'enceinte de ce corps de ferme, typique de l'architecture cauchoise. On y retrouve un jeu de polychromie que l'on doit à l'utilisation de divers matériaux tels que le silex, la pierre mais aussi une esthétique cauchoise grâce aux formes géométriques. » [5]

     

    Ci-dessus, photo à gauche, le château Nobel extrait de http://mairie-de-longueil.simplesite.com/ ; photo à droite, dépendances du Vieux Château, extraite de https://www.cirkwi.com/fr/point-interet/426522-dependances-du-vieux-chateau

     

    A proximité, à Longueil :

     

    « Église Saint-Pierre :

         Ce village pittoresque possède une église avec un clocher gothique en grès qui, selon la tradition normande, est érigé sur la croisée du transept. L'église Saint-Pierre a été classée MH par arrêté du 20 janvier 1976.

     

         On peut y voir également un manoir des 16e et 17e siècles et de très nombreuses maisons normandes à colombage, dont le toit de chaume a, dans la majorité des cas, été remplacé par une toiture en tuiles mécaniques. » [1]

     

     

    Bibliographie :

     

    - J. Le Maho, « Notes de castellologie Haut-Normande : châteaux à motte, enceintes et églises fortifiées (11e-12e s.) », Autour du château médiéval, Société Historique et Archéologique de l’Orne, Mémoires et documents n° 1, 1998, p. 219-226.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait du Guide du baigneur dans Dieppe et ses environs pour 1858 par Jean Benoît Désiré Cochet (1812-1875) - Éditeur : au bureau du « Journal des baigneurs » (Dieppe) ; Date d'édition : 1858 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6522830g/f134.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Longueil%22.texteImage

    [3] Extrait du Bulletin de la Commission des antiquités de la Seine- Maritime ; Éditeurs : Commission des antiquités de la Seine-Inférieure (Rouen/Luneray/Fécamp) Date d'édition : 1930 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56137284/f91.item.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Longueil%22.texteImage

    [4] Jacques Le Maho - Extrait de https://mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/Pays_caux/offranville/0509Longueil/index.htm

    [5] Extrait de https://www.cirkwi.com/fr/point-interet/426522-dependances-du-vieux-chateau

     

    Bonnes pages :

     

    O https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1963_num_13_3_4537

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