• LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)

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         La ville gallo-romaine Juliobona est détruite au 3e siècle, époque où est édifiée l'enceinte gallo-romaine du Castrum. La ville médiévale se développe autour de l'église Notre-Dame-du-Château et du château féodal construit au sud-est de l'emplacement du castrum gallo-romain où les chefs scandinaves installent leur résidence. Guillaume futur Conquérant reconstruit le château et en fait une de ses résidences favorites. La ville accueille deux conciles en 1080 et 1162. Le château passe ensuite aux Dammartin puis aux Harcourt. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique des remparts de Lillebonne ; blason par I, Koro, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2392239

     

    Arcisse de de Caumont, 1853 :

     

         " Donjon de Lillebonne. Le château de Lillebonne est fort ancien : j'y ai vu encore, il y a 25 ans, des salles considérables dans le style roman du 11e ou du 12e siècle, mais elles ont disparu. Le donjon cylindrique qui subsiste, et qui forme aujourd'hui la partie la plus intéressante de cette ancienne forteresse, doit être du 13e siècle ; il offre la plus grande analogie avec les donjons connus de cette époque.
          Celte belle tour (A, voir ci-dessous) est complètement détachée des autres et ceinte d'un fossé profond dont la contrescarpe était probablement garnie d'un mur ; on ne pouvait accéder à la porte d'entrée qu'au moyen d'un pont-levis.
          Trois étages superposés occupaient l'élévation de la tour, à partir du niveau de la porte d'entrée : ces étages étaient voûtés en ogive comme le montre la coupe suivante.

         Les autres parties du château de Lillebonne ne sont pas toutes du 13e siècle, la tour octogone, placée à l'angle B, n'est pas antérieure au 14e siècle. Il est difficile de se prononcer sur l'âge des autres murs ; ils peuvent être de plusieurs époques. " [6]  

     

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    Ci-dessus deux gravures extraites de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853 

     

         « Histoire :

         Le nom de Juliobona, la cité des calètes, apparaît au 2e siècle dans le livre de Ptolémée. Dans l'Itinéraire d'Antonin au 4e siècle, elle figure sur la grande voie de Caracotinum (Harfleur) à Augustobona Tricassium (Troyes). Sur la table de Peutinger, elle figure sur la voie de Boulogne au Mans. Elle servait, grâce à son port sur la Seine, de relais dans l'acheminement des marchandises entre la voie fluviale et la voie maritime de la Manche. La ville actuelle a été construite sur son emplacement. Ont été découverts depuis le 18e siècle un théâtre, des thermes, un forum, un cimetière, des villas, et de nombreux objets déposés dans les musées de Lillebonne et des antiquités de Rouen. Les vestiges datent des 2e et 3e siècles... » [1]

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « Un Castellum a été construit après la destruction de Juliobona à la fin du 3e siècle ; Rollon construit un château fort au 10e siècle... » [1]

          Après la destruction de Juliobona au 3e siècle, la ville médiévale se développe autour du château féodal construit sur l'emplacement du castrum gallo-romain, et de l'église Notre-Dame-du-Château. Un deuxième pôle se développe autour de l'église Saint-Denis à l'est. La destruction au 16e siècle de l'église Notre-Dame-du-Château entraîne un déplacement du centre urbain à l'est du château et au sud de l'église Saint-Denis, autour de la nouvelle église Notre-Dame près de laquelle sont construites les halles. » [1] 

     

         « Relativement peu d’informations sont parvenues jusqu’à nous de la première partie du Haut Moyen-Âge (du 5e au 11e siècle). Au 9e siècle, les raids des Vikings venus du Grand Nord bouleversent semble-t-il assez peu la vie de Lillebonne.

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     Les chefs scandinaves prennent possession de la ville où ils installent leur résidence. C’est l’origine du château ducal de Lillebonne où les princes normands aimeront séjourner jusqu’au milieu du 12e siècle. Si l’affaire n’est pas certaine d’un point de vue historique, on dit que Guillaume le Bâtard, futur Conquérant, aurait réuni ici ses barons pour ordonner la conquête de l’Angleterre.  C’est en tout cas ici que Guillaume a convoqué ses évêques pour tenir le concile de Lillebonne...» [2]  

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « Lillebonne, capitale du pays de Caux, joua un rôle important au Moyen Age ; châtellenie des rois-duc de Normandie, elle accueillit deux conciles en 1080 et 1162, avant d'être donnée au turbulent Renaud de Dammartin et d'être confisquée par le roi de France. " [3]

     

    « […] c’est le roi de France Philippe-Auguste qui fait construire à Lillebonne le donjon encore visible aujourd’hui. »  [2]

     

         « A la fin du 13e s., elle devint possession de la famille d'Harcourt ; le château fut le fleuron de cette famille normande en face de Tancarville, le château des chambellans. » [3]

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « … au 14e siècle les comptes de la maison d'Harcourt mentionnent : la tour gloriette, la tour carrée voûtée et essentée, la grande salle avec ses verrières (1374) , la chambre de parement avec ses verrières refaites par Pierre de Milleroux, verrier (1388) , la chapelle, l'écurie et l'étable à chevaux ; des travaux ont lieu au donjon en 1361 (couverture en plomb par Garnier) , en 1396 (charpente par Roger de Mironel)... » [1]  

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)    « Passé entre les mains de la famille d’Harcourt, le château voit ses fortifications enrichies d’une seconde tour octogonale au tracé rarissime. Touchée de plein fouet par la Guerre de Cent-Ans (1337-1453), la région de Lillebonne connaît alors une période d’insécurité importante. Une partie du palais de Guillaume le Conquérant était encore visible au 19e siècle. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « ... le château fort est ruiné entre 1430 et 1449 sauf le donjon dont la voûte et le couronnement sont refaits à la fin du 15e siècle ; en 1760 la terrasse en plomb du donjon est vendue ; en 1830 la grande salle, connue par des documents figurés est démolie ; en 1869 l'architecte Théodore Huchon construit le logis d'un château et ses dépendances : colombier, remise, écurie, pour G. Langer ; le donjon est restauré à cette époque... » [1]

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « L'architecture du château fut à la mesure de cette histoire mouvementée : un ensemble résidentiel de qualité, dont le grand logis Henri II anéanti en 1832, une tour maîtresse circulaire remarquable, due à Philippe Auguste, une seconde tour maîtresse octogonale, construite par le maréchal Jean II d'Harcourt, en constituaient les éléments marquants. " [3]

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « Le Donjon [ou « grosse tour »] :

         Ce donjon fait partie d'un réseau de tours cylindriques mis en place par Philippe Auguste après sa conquête de la Normandie en 1204. Il comporte trois niveaux voûtés reliés entre eux par un escalier à vis. Un donjon dont l'épaisseur des murs est de 4,25 mètres à la base et de 3,60 mètres au sommet et qui est entouré d'un fossé de 9 mètres de large sur 5,50 mètres de profondeur. » [4]  

     

    Ci-dessus, à gauche, dessin du donjon de Lillebonne par John Sell Cotman, vers 1817-1822

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « Donjon : classement par liste de 1862 ; Sol des parcelles avec les vestiges archéologiques qu'elles contiennent ; totalité de la tour dite du Chartrier, de la tour octogonale et de l'enceinte (cad. AL 484, 697, 889, 926, 927) : classement par arrêté du 7 mai 1990 » [1]

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « La tour crénelée [ou tour Saint-Pierre] du château de Lillebonne, construite au 15e siècle, en est l'ancien chartrier contenant les titres de la seigneurie de Lillebonne. » [4]

     

     

     

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    Ci-dessus, à gauche plan de Lillebonne extrait de http://www.theatrelillebonne.fr/histoire-du-site.html

     

    Brève chronologie

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     « D'après Jean Mesqui, Lillebonne a joué un rôle important dans l'histoire normande :

         Fin du 1er siècle : Construction de l'amphithéâtre romain.

     

    Document ci-contre à gauche extrait de http://www.theatrelillebonne.fr/histoire-du-site.html

     

         Fin du 3e siècle : Incendie et reconstruction de la cité. Construction de l'enceinte gallo-romaine.

         11e siècle : Le château de Lillebonne fait partie des résidences préférées par les ducs de Normandie. Guillaume Le Conquérant y aurait rassemblé les nobles de Normandie pour décider de partir à la conquête de l'Angleterre en 1066. En 1080, le duc-roi tient un concile à Lillebonne.

         1162 : Séjour au château de Henri II Plantagenêt, qui y tient un concile.

         Vers 1187 : Le château est donné par Henri II Plantagenêt à Renaud de Dammartin.

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     1211 : Confiscation du château par Philippe Auguste et construction du donjon cylindrique.

         1226 : Philippe Hurepel, comte de Boulogne, demi-frère de Philippe Auguste, et mari de Mahaud de Dammartin (fille de Renaud), confirme avoir reçu le château de son neveu le roi Louis VIII.

         Vers 1275 : Lillebonne passe à la Maison d'Harcourt, par mariage de Jeanne, vicomtesse de Châtellerault, héritière de Mahaud de Dammartin, et de Jean II d'Harcourt, dit le Preux.

         1418 : Le château est pris par les Anglais. Il est attribué à Thomas Beaufort, duc d'Exeter, puis, en 1422, à Jean de Lancastre, duc de Bedford, gouverneur de Normandie et régent de France.

         1449 : Charles VII reprend Lillebonne aux Anglais. Lillebonne revient à la famille d'Harcourt.

         1496 : Jean IV de Rieux, fils de Jeanne d'Harcourt et de Jean III de Rieux, se voit confirmer la possession de Lillebonne à la suite d'un procès qui durait depuis un demi-siècle avec Marie d'Harcourt, sœur de Jeanne, et ses descendants.

         1517 : Construction de l'église Notre-Dame en dehors de l'enceinte du castrum gallo-romain, afin de se trouver dans l'agglomération.

         1532 : Louise de Rieux apporte Lillebonne à René de Lorraine, marquis d'Elbeuf et comte de Brionne. La vicomté, puis comté de Lillebonne demeure ensuite dans les possessions des ducs d'Elbeuf. Charles II, banni en 1631, mourut en 1657 couvert de dettes, et pendant cinquante ans les créanciers et leurs descendants tentèrent de récupérer leurs mises.

         1701 : Les créanciers des ducs d'Elbeuf vendent le comté de Lillebonne à Marie-Angélique Fabert, marquise de Mailleraye, épouse de François d'Harcourt, marquis de Beuvron, dont le fils Henri avait été promu duc d'Harcourt en 1700.

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)     18e siècle : Le comté de Lillebonne demeure dans les possessions de la famille d'Harcourt, jusqu'à François-Henri d'Harcourt, gouverneur de Normandie.

         1778 : Visite de Louis XVI et de Marie Antoinette.

         1790 : M. Catel, curé de Lillebonne, devient le premier maire.

         1790 : Émigration du duc d'Harcourt. Le domaine est vendu comme bien national et les terres servent à l'implantation d'usines. Le château est confisqué par la municipalité, qui le loue à un laboureur de Valasse. En 1802, le château est occupé par l'instituteur.

         1808 : Le château est remis aux mains des descendants de Francois-Henri d'Harcourt.

         1823 : Ouverture du service des diligences du Havre à Rouen. 1829 : Vente du château à Pierre-Abraham Levesque, manufacturier d'indiennes et de cotonnades. » [5]

     

         « Une maison de maître a été construite dans l'enceinte du château par Théodore Huchon, vers 1870. » [1]

     

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    Autres lieux :

     

    O Église paroissiale Notre-Dame dite église du Château

     

         « Histoire :

         L'église paroissiale Notre-Dame était entourée d'un cimetière utilisé pendant la période franque. Elle est désignée au 13e siècle comme Sainte-Marie-du-Château, mais était située hors de l'enceinte du château fort, près de la tour nord-ouest. Le patronage appartenait à l'abbaye de Montivilliers depuis 1191. Elle a été vraisemblablement détruite avec le château entre 1430 et 1449. Elle a été reconstruite sur un autre emplacement. En 1827 ont été découvertes sur son emplacement des peintures à fresque du 14e siècle portant les armes de la famille d'Harcourt, seigneur de Lillebonne (connues par document figuré) " [1]

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)O Église Paroissiale Notre-Dame

         Histoire :

         L'église Notre-Dame a été construite pour remplacer l'église Sainte-Marie-du-Château détruite à la fin de la guerre de Cent Ans. Elle a été consacrée en 1517. Le clocher est terminé en 1537 par Michel Delafosse, maçon, avec du calcaire de Plaimbosc et Antoine Cachedieu, charpentier. En 1540, le maçon Michel Delafosse exécute les meneaux des baies et termine la voûte de la tour avec le maçon Michel Combart. Le portail est refait en 1553 par Henry Deshayes, maçon. En 1562, les verrières cassées par les Protestants sont refaites par Joseph Gueroult. En 1594, Richard et Jehan Lemarchand réparent et refont des verrières. Les chapelles latérales de la nef sont construites à la fin du 16e siècle. En 1622, une verrière (conservée) est faite par Jean Lemarchand peintre-verrier. En 1729 est construite la sacristie avec les matériaux du jubé et le berceau de la nef est refait. En 1825 le côté sud de la nef est refait avec les matériaux de démolition de l'église Saint-Denis par Louis Vessel, maçon. En 1873, l'architecte Simon reconstruit le chœur. En 1884, le clocher est restauré. Patronage : abbaye de Montivilliers ; adresse : place Carnot » [1]

     

         Un document très intéressant de Jean Mesqui sur le château de Lillebonne sur http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/lillebonne.pdf :

     

    LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE LILLEBONNE (Seine-Maritime)

     

    A gauche, salle de réception (aula) disparue du château de Lillebonne (Seine-Maritime). Dessin de John Sell Cotman, vers 1817-1822 ; à droite : à partir de Turner, lithographie de la "Normandie Illustrée" http://prats-de-mollo.snen.pagesperso-orange.fr/Turner.htm 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.actuacity.com/lillebonne_76170/monuments/ville_173505

    [2] Extrait de https://www.lillebonne.fr/page/decouverte/tourisme-patrimoine/

    [3] Extrait de http://www.librairie-archeologique.com/index.html?produit=35992

    [4] Extrait de http://seine76.fr/communes/communes_result.php?var=LILLEBONNE#monu ;

    [5] Extrait de Wikipédia

    [6] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f375.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom 

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30282.html

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