• LES REMPARTS DE GISORS (Eure)

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    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)      « Gisors, est l’ancienne capitale du Vexin normand, au confluent de l'Epte, de la Troesne et du Réveillon. Sa possession donna lieu à des luttes fréquentes entre les ducs de Normandie et les rois de France. (…)

         En 1097, Guillaume-le-Roux (fils de Guillaume le Conquérant) et Robert de Bellême commencent la construction du « château fort » de Gisors pour défendre la porte de la Normandie. La forteresse était déjà importante puisqu'une enceinte fortifiée entourait une « place » de trois hectares. »

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     Trois traités y furent signés entre la France et l'Angleterre en 1113, 1158 et 1180. Blanche de Castille posséda Gisors au 13e siècle, puis Blanche d’Évreux au 14e et Renée de France, fille de Louis XII, au 16e siècle. Le comté de Gisors fut érigé en duché en 1742.

     

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    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     La ville de Gisors fut entourée successivement par deux enceintes urbaines.

         La première est bâtie durant la seconde moitié du 12e siècle par le roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt. L'enceinte suit parfaitement le cours de l'Epte, la rivière servant de douves naturelles, mais aussi de frontière entre le royaume anglo-normand et français. La muraille enveloppait le centre historique, alors percé de quelques venelles étroites. Il n'en subsiste qu'une tour et quelques pans de murs accolés à la tour du Prisonnier.

         La deuxième enceinte est bâtie au 13e siècle. En effet, une fois la ville prise par les Français, la frontière matérialisée par l'Epte n'a plus aucune utilité. La ville va donc s'étendre vers l'est, au-delà de la rivière, autrefois frontière. " [1]  

     

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    Blason par User:Spedona le 01/01/2007Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User:Spedona le 01/01/2007., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1515439

     

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    Monument Historique classé en 1862

     

           " Dès 1097, sous le règne du deuxième fils de Guillaume le Conquérant, débute la construction d'une imposante motte de terre entourée de fossés, sur laquelle reposait probablement une tour de bois entourée d'une palissade. Cette fortification est destinée à protéger les possessions normandes du roi d'Angleterre face aux velléités du roi de France. La forteresse, véritable place frontière et verrou oriental de la Normandie, s'inscrit dans une vaste campagne de fortifications de la vallée de l'Epte, limite naturelle entre les deux royaumes. 

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     Au cours de la première moitié du 12e siècle, les principaux éléments de fortifications en pierre remplacent ceux en bois : la tour de guet devient un donjon octogonal massif, la fragile palissade, une enceinte en pierre nommée chemise, qui contient chapelle et cuisine.

         Sous Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre et duc de Normandie, une seconde campagne de travaux est entamée.

     

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    Ci-dessus, photos extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         Une vaste enceinte, longue de plus de 800 mètres et protégée par huit tours, enveloppe le donjon central. Ces dernières présentent une grande diversité et des innovations architecturales majeures : tour quadrangulaire à bec, tour en u, tour circulaire à plusieurs niveaux d'archères.

     

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    Dessin ci-dessus extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     La ville de Gisors fut encerclée successivement par deux enceintes urbaines. C'est Henri II Plantagenêt qui érige la première qui suit parfaitement le cours de l'Epte. La rivière sert de douves naturelles, mais aussi de frontière entre le royaume anglo-normand et français. La muraille enveloppait le centre historique, alors percé de quelques venelles étroites. Il n'en subsiste qu'une tour et quelques pans de murs accolés à la Tour du Prisonnier.

         Conquise par Philippe Auguste en 1193, la forteresse redevient française et les nouvelles constructions offrent de façon évidente une lecture de l'influence de l'architecture philippienne. Ces nombreuses et profondes transformations interviennent au début du 13e siècle : ajout d'une barbacane orientée vers la ville et élévation d'une imposante tour-maîtresse circulaire à trois niveaux, sur le modèle du donjon du Louvre. Elle surveille à la fois la ville, la barbacane, le château et la campagne environnante.

     

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         Le château de Gisors devient à partir de cette date une importante résidence royale française avec un grand nombre de communs et un logis dont il subsiste encore les caves. Les Capétiens marquent ainsi concrètement dans le paysage leur nouvelle emprise sur le Vexin Normand et au-delà tout le duché de Normandie.

     

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    A gauche représentation de Gisors et de Trie-Château extrait du site : http://www.mairie-trie-chateau.fr/page%20parimoine%20histoire.htm# Il s'agit d'une partie du plan de la forêt de Thelle de 1541 aux archives départementales du Val d’Oise. A droite, plan extrait du livre d’Étienne Hamon : Un chantier flamboyant et son rayonnement: Gisors et les églises du Vexin Français, 2008 : https://books.google.fr/books?id=QrXmxuOPH5MC&printsec=frontcover&dq=Flamboyant+Gisors+Hamon&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjLpJ_f4bzOAhVnK8AKHcUxBwkQ6AEIHDAA#v=onepage&q=Flamboyant%20Gisors%20Hamon&f=false

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     Lors de la Guerre de Cent Ans, après un siège de trois semaines, le château et la ville sont pris par les Anglais, tout comme l'ensemble de la Normandie de 1419 à 1449. De retour dans le giron français, la forteresse fait l'objet de nombreux remaniements. Les bâtiments royaux et les communs sont restaurés mais les travaux les plus importants concernent l'adaptation de la forteresse aux progrès de l'artillerie. La construction d'une fausse braie avec des remparts de terre, l'intégration d'un bastion avec casemates et souterrain, l'aménagement d'une galerie couverte aux pieds des remparts et l'arasement des anciens remparts.

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     C'est à cette époque qu'intervient la construction de la deuxième enceinte urbaine. La ville s'étend vers l'est, au delà de la rivière, autrefois frontière. Quelques vestiges de cette deuxième enceinte sont encore visibles rue du Filoir.

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     Avec la fin des Guerres de religion, en 1599, le château est déclassé des sites militaires français. En effet, non seulement il n'a plus d'intérêt stratégique, mais il peut même s'avérer dangereux et servir dans les temps troublés de place forte à toutes sortes d'insurgés et de contestataires. La majorité des communs est détruite. Un certain nombre de bâtiments est reconverti en cachots, comme la tour de Philippe Auguste. Dans cette tour, des graffiti et des bas-reliefs sont réalisés par des prisonniers au cours des 16e-18e siècles. A la Révolution française, le château devient bien communal. " [2]  

     

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    Arcisse de de Caumont, 1853 :

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     " Château de Gisors. Le château de Gisors, un des plus intéressants de la province, fut bâti par ordre de Guillaume-Le-Roux, vers la fin du 11e siècle (1097) sur les plans de Robert de Bellême, habile constructeur de forteresses. Mais Henri 1er augmenta considérablement dans la suite la force de ce château ; il l'environna de murs d'enceinle fort élevés et de tours formidables.
          Il est certain que Henri II fit aussi des réparations et des augmentations considérables au château de Gisors. Lorsque ce roi eut une conférence dans cette ville avec Louis VII, roi de France, en 1175, le château avait reçu depuis peu des accroissements, notables, et de nouvelles tours avaient été élevées le long des murs, d'après le témoignage d'un chroniqueur contemporain ; plus tard, en 1184, de nouvelles réparations furent faites à la tour du donjon, aux murs qui entourent l'esplanade de la motte et qui existent encore, aux fossés, aux ponts qui servaient à y accéder, à une maison de bois placée en-dehors du bayle, et à la partie basse des murs qui bordaient la place du marché (aussi de nouveaux ouvrages, mais le donjon et-son enceinte ne durent guères recevoir d'additions depuis Henri II. (Nous trouvons ces curieux détails dans lç passage suivant d'un fragment des rôles de l'Échiquier de Normandie pour l'année 1184, qu'a publiés M. Pétries, conservateur des archives de la Tour de Londres. In operatiofiibus turris de ,Gisorcio recooperiende, et muri circa motam, et coquine et fossati extra VirglJltum, et pontium , et portarum, et domus lignee In operatiofiibus turris de ,Gisorcio recooperiende, et muri circa motam, et coquine et fossati extra VirglJltum, et pontium, et portarum, et domus lignee ).

         Henri II faisait dans le même temps réparer plusieurs autres forteresses situées près de Gisors, le long des frontières ou marches normandes.
          Le château de Gisors est donc un ouvrage du 12e siècle ; il est probable que Philippe-Auguste, lorsqu'il fut maître dè la place, y fit aussi de nouveaux ouvrages, mais le donjon et-son enceinte ne durent guères recevoir d'additions depuis Henri II. 

         Cette ancienne partie du château de Gisors, encore très bien conservée, se montre au sommet d'une éminence artificielle ronde et conique ; un mur flanqué de contreforts plats occupe le contour du plateau ménagé sur l'éminence : ces murs renfermaient un assez grand nombre de poutres couchées et incrustées dans la maçonnerie, et ces pièces de bois, que j'ai remarquées dans les murs de plusieurs
    autres châteaux (Brionne (Eure), Malesmains (Calvados), etc., etc., etc. ), avaient évidemment pour but d'empêcher les dislocations, en reliant, par de grandes traverses, ces murs épais pour la solidité et la durée desquels on n'avait à craindre que l'affaissement du sol et les fissures ou crevasses qui pouvaient en être la suite.
          Une de ces poutres incrustées était, il y a peu d'années, visible dans le mur, où elle a été en partie mise à nu par l'enlèvement du revêtement extérieur.
          Une tour polygonale, assez élevée, se trouvait en contact avec le mur d'enceinte et formait le donjon. Elle faisait face à la porte d'entrée de cette petite cour qui était garnie de logements et dans laquelle on remarque aussi les restes d'une chapelle.
          Cette chapelle était placée entre la porte dont je viens de parler et la tour du donjon ; et près d'elle existait une issue étroite ou poterne communiquant avec l'extérieur.
          Le donjon et son enceinte étant ainsi établis sur une motte artificielle ne pouvaient offrir que très peu d'étendue ; des logements bien autrement spacieux se trouvaient dans le bayle, ou la grande place d'armes qui entourait cette éminence ; on y remarque encore des tours, des portes et des murailles considérables qui montrent très bien l'étendue et l'importance de la place. " [7]
      

     

    Ci-dessus, dessin extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

     

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    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)     « À Gisors, le château a été édifié sur l'ordre de Guillaume le Roux en 1097 avec un objectif militaire : contrer les places françaises de Trie, Chaumont et Boury [Orderic Vital, The Eccleiastical History of Orderic Vites, M. Chibnall (éd.), Oxford, Oxford Medieval Texts, Clarendon Press, 1969-1980, t. V, p. 214-216 : « Tunc Guillehmes rex firmissimum castrum Gisortis construi praecepit, quod usque borlie contra Caluintomem et Triant arque Burriz oppositum Normanniam concludit, cuius positionem et fabricam ingeniosus artifex Rodbertue Belemensis disposuit. »] ; il a servi de base à des raids menés en direction du Vexin français. La fortification est placée en rebord d'un plateau qui domine l'Epte d'une vingtaine de mètres. L'entretien et les profondes modifications qui s'étalent tout au long du Moyen Âge et au-delà ont distordu l'aspect primitif du site. Le schéma initial est celui d'une puissante motte associée à une bassecour, toutes deux entourées d'un fossé, lui-même doublé d'un imposant rempart de terres [Cette analyse est extraite d'une approche globale menée sur le château avec la collaboration de Thomas Guérin. L'hypothèse concernant la phase primitive s'accorde partiellement avec les dernières analyses publiées sur ce site : C. Corvisier - La fortification castrale des Plantagenêt en Normandie ». dans Cinquante années d'études médiévale, à la confluence de nos Château, ville et pouvoir au Moyen Âge par discipline. Act, du colloque organisé à l’occasion du cinquantenaire du CESCM, Poitiers, Ier-4 septembre 2003, C. Arrignon, M.-H. Debiès, C. Galderisi et É. Palazzo (éd.), Turnhout, Brepols, 2006, p. 111-148. p. 115, plan p. 135.] (fig. 2).

          Quelques années après l'érection du château, un bourg castral est explicitement mentionné. Dans le récit d'une attaque menée par des rebelles contre le château de Gisors en 1123, Orderic Vital précise qu'un bourg, qu'il dit également fortifié en le qualifiant de « villa munitissima », s'étalait au pied du château. Sa description du site est assez précise pour comprendre que ce bourg contenait une église placée sous le vocable de Saint-Gervais ainsi qu'une place de marché [Ordéric Vital. op. cit., T. VI. p. 342-344 : « Bellicis enim dum idem ut dictum est occupationibus circa Riselam detineretur periurorum fraus circa huiuscemodi factionem machinabatur. Placitum feria secunda quando mercatus agitur statutum fuit in domo Pagani de Gisortis, ad quo inuitatus fuit Rodbertus de Candos munio regii dangionis ut a sicariis ibidem amatis fraudulenter amatis repente inermis obtruncaretur oppidumque protinus a latentibus cuneis totem undique inuaderetur. (..) Omnes pro certo qui ad hoc facinus innotuerunt publica hostes et peiurio rei contra regem adiudicati sunt. Rodbertus autem ut eos de uilla que munitissima erat. uiribus suis cici non posse considerauit immisso igne proximis domos incendit, et flamma uorax flante uento totum burgum corripuit. Hostes itaque de septis ville proiecit et ab assultu munitionis fugavit. In tanta rerum confusione liberales et honesti burgenses Gisortis multum perdiderunt et consumptis domibus cum gazis egestate attenuati sunt. Aeclesia quoque sancti Geruasii quam ante paucos annos Goisfredus archiepiscopus dedicaverat combusta est. » ]. En 1184, des travaux concernent le mur autour du marché [V. Moss (éd.), Pipe rolls of the Exchequer of Normandy for the reign of Henry II, 1180 and 1184, Londres. Publications of the Pipe Roll Society, 2004, p. 79 : « ln operationibus turris de Gisors' recooperiende et muri circa mutant et coquine et fossati extra virgultum et pontium et portarum, et domus lignee infra baillum et pedis mari circa mercatum MM li. dc. Li. L li. xxiij d. per breve Regis. »], ce qui vient confirmer l'aspect fortifié du bourg. La somme importante des travaux, 2 651 livres, bien que répartie en plusieurs postes, est en adéquation avec la construction d'un mur destiné à ceinturer une agglomération [Sur ce point, nous nous accordons avec l'hypothèse de J. Mesqui, « Le château dc Gisors aux XIIe et XIIIe siècles ». Archéologie médiévale, 20, 1990, p. 253-317, p. 257.]. Les données parcellaires rendent une image qui s'accorde avec les sources écrites. Un noyau de peuplement se développe sous les pentes du château et il est organisé autour de deux axes : la « Grande rue » [Ainsi nommée avant qu'elle ne devienne « rue de Vienne » lors de la reconstruction après la seconde guerre mondiale.], d'est en ouest, et la « rue Dauphine » ouverte vers le sud. Ces deux axes ont conditionné l'extension ultérieure de l'agglomération vers l'est et le sud, où a été créé un deuxième pôle d'habitat qui a donné au site le rang d'une ville forte. La limite orientale du bourg primitif est définie par une canalisation de l'Epte qui souligne la forme ovale du bourg et a gardé, en 1809, une partie de ses fortifications. Celles-ci sont connectées aux murs du château, les traces sont encore visibles au sud est où un mur est raccordé à la grosse tour ronde et au sud-ouest, où seul un arrachement marque le souvenir de ce lien. La facture des vestiges encore en élévation ne correspond vraisemblablement pas aux travaux de 1184 ; néanmoins, ces murs étaient associés à un fossé dont quelques traces suggèrent qu'il était raccordé à ceux du château. Une tour de latrines, au sud-ouest de la fortification, possède un couloir d'évacuation placé à la rencontre théorique des deux fossés, cette ouverture a par la suite été condamnée avec la construction d'une fausse-braie, disposée en bouclier sur le flanc occidental du château. Au sud-est, les cotes altimétriques du fond de fossé, actuellement supérieures de 1,8 m au fil d'eau de l'Epte, permettent d'imaginer une mise en eau partielle des défenses de la basse-cour, ainsi liée aux fortifications du bourg. » [8]  

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)      « (...) Les murs de la dernière enceinte de Gisors étaient alors baignés par les eaux de l'Epte, sur une étendue de deux cents mètres en amont et autant en aval de la porte de fer : ils commençaient à la porte Cappeville, suivaient le cours de l'Epte, tel qu'on en voit encore aujourd'hui des vestiges dans la propriété de M. A. Passy, et se reliaient de distance à autre par des fortins. Cette ville, qui était une des mieux fortifiées de la province de Normandie, était fermée par trois portes principales: celle de Paris, dite de fer, celle de Neaufles , celle dite de Cappeville et une quatrième,moins importante, nommée des Argilières. Toutes étaient surmontées de statues de la Sainte Vierge, tant en dedans qu'en dehors de la ville. » (Page111) […]

         « La troisième enceinte comprenait la ville. Dans la partie haute de la rue du Bourg, on trouve d'immenses caves voûtées qui communiquaient jadis avec la seconde enceinte, à l'aide de souterrains. Nous avons dit que la ville avait trois grandes portes murées, décorées de statues de la Sainte-Vierge. Celle de Neaufles, détruite en 1825, l'était de deux : l'une, du côté de la ville et l'autre, du côté du faubourg. Celle qui regardait la ville avait à ses pieds cette inscription : « Ne insalutata Maria hospite tramieris. » Au-dessous de celle qui faisait face au faubourg de Neaufles, on lisait : « Sub umbra alarum tuarum protège nos. » Une de ces statues est placée là, tout à côté de l'ancienne porte de Neaufles, dans la devanture de l'Hôtel de la Vierge. Au-dessous de la statue de la Sainte-Vierge, placée sur la porte de Paris, on lisait : « Douarium virginis Marias » (Page 303) " [3]  

     

        LES REMPARTS DE GISORS (Eure)La porte Dorée :

     

         « Dans ses Souvenirs et impressions de voyage, le vicomte Walsh décrit sa découverte de Gisors, explique s’être rendu, guidé par son ami Théodore de Ronaud, sur un pont, jeté au travers de l’Epte, qui coupe la ville en deux : sur un des parapets, consigne-t-il, s’élève une statue de la sainte Vierge.

         Elle est là pour apprendre qu’un de nos plus vaillants rois, Philippe-Auguste, a failli périr dans cette petite rivière, dans une rencontre qu’il eut avec Richard Cœur de lion. Après avoir été privé de l’aide des chevaliers les plus renommés de son armée, accablé par le nombre, il avait été forcé de chercher un refuge dans Gisors ; mais, si pour charger l’ennemi, Philippe était toujours un des premiers, quand il s’agissait d’abandonner du terrain aux Anglais, il était loin d’être en tête...

         Beaucoup de fuyards avaient donc passé avant le roi, sur le pont qui donnait alors entrée dans la ville... Et tout ce monde et tous ces chevaux l’avaient tellement ébranlé, que lorsque Philippe-Auguste fut au milieu, la voûte s’écroula, et le roi vêtu de son armure, et son cheval recouvert de son caparaçon de bataille, et les chevaliers bardés de fer qui se pressaient auprès du monarque, tombèrent pêle-mêle dans la rivière, dont les pluies d’automne avaient beaucoup grossi les eaux. Au moment d’être noyé, Philippe fit vœu à la sainte Vierge que, s’il échappait à ce péril, il lui élèverait une statue ; le vœu a été tenu. » [4]

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)    « Dès le 13e siècle sans doute, une enceinte reliée par ses extrémités à la forteresse délimita, en contrebas du château, le « bourg » où l'habitat se groupa le long de deux axes est-ouest et nord-sud : les rues du Bourg et de Paris. Cette enceinte était protégée à l'est par un fossé mis en eau grâce à une déviation de l'Eure et ouverte par quatre portes*. Au 13e ou 14e siècle, l'enceinte urbaine fut agrandie vers le sud-est, sur la rive gauche du cours primitif de l'Epte, en dehors des limites historiques de la Normandie. Ces murs étaient renforcés par deux éperons et une tour semi-circulaire et l'accès au bourg se faisait par deux nouvelles portes : la porte de Paris, au sud, et la porte de Cappeville à l'est où aboutissait la route venant de Beauvais. La surface ainsi délimitée ne fut jamais entièrement urbanisée. Bien que réparées par les Anglais en 1436, l'enceinte primitive et les deux portes qui s'y trouvaient (la porte de l'Horloge et la porte Dorée) perdirent leur rôle défensif. Le bras de l'Epte qui, à cet endroit, formait le fossé, fixa alors l'artisanat du cuir : il devient le « Fossé aux Tanneurs ». »

         * Au 15ème siècle, elles portaient les noms de porte des Argilières, à l'endroit où l'Epte pénétrait dans la ville, de porte de l'Horloge à l'est, de porte Dorée au sud et de porte de Neaufles à l'ouest. " [5]  

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)   La porte de l'Horloge :

     

         « Après nous êtres ainsi rendu compte de la position de cette première enceinte, revenons à la place du Marché. A notre droite, un pont franchit le bras de l'Epte : c'est le pont de l'Horloge. Là se trouvait, dans la première enceinte, une porte voûtée qui donnait accès au cœur de la vieille ville. Elle s'appelait la porte de l'Horloge. Elle était surmontée en effet d'un bâtiment qui servait d'hôtel de ville et de beffroi. Ce beffroi était couronné par une sorte de clocheton de bois muni d'une horloge : lorsque l'ensemble de cette construction fut démoli, en 1827, on transporta le campanile avec son horloge et ses cadrans, sur la tour centrale de l'église, où il est encore. » [6] 

     

         Pour effectuer une visite libre de Gisors, l'office du tourisme de la ville a mis en ligne un document permettant de découvrir au mieux la cité sur : http://www.tourisme-gisors.fr/balade-en-ville/ 

    D'autres documents tels " Qu'est-ce que la barbacane " sont également consultable sur le site : http://www.ville-gisors.fr/fr/le-chateau-fort

     

     

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    Légendes :

     

    LES REMPARTS DE GISORS (Eure)      Plusieurs versions de la légende du prisonnier de la tour de Gisors existent. Pour en prendre connaissance, rendez-vous sur ce site : http://promenadeennormandie.kazeo.com/versions-litteraires-de-la-legende-du-prisonnier-de-gisors-a120171492

     

    « Le souterrain de la reine Blanche


          L'imagination populaire s'est toujours complue à rêver le mystérieux au milieu des ruines des anciens châteaux-forts. Les trésors gardés par des monstres ; les tours démantelées où demeurent et habitent les Dames blanches ; les souterrains impénétrables que la Folle du logis peut seule parcourir sont ordinairement le thème favori de toutes les légendes.
          La forteresse de Gisors n'a rien à envier aux antiques tours et aux vieux donjons qui bastionnent les rives de la Seine, du Rhin ou de la Gascogne. La tradition veut, en effet, qu'un souterrain dénommé de la reine Blanche, aujourd'hui bouché, ait servi à relier les donjons de Neaufles (
    Neaufles village de l'Eure, à 4 kilomètres de Gisors. On y voit les curieux vestiges d'une vieille tour sur un des caps dominant la Levrière - Pobin de la Mairie) et de Gisors.
          Ce souterrain mystérieux, dont tout le monde parle mais que personne n'a jamais parcouru, recèle, en un endroit défendu par des grilles formidables, un trésor immense. Il n'y a qu'un jour, qu'une heure, qu'un moment dans l'année où il soit possible de pénétrer dans cette obscure demeure, mais à des conditions qui font frémir la cupidité la plus insatiable. Le jour de Noël, à l'instant où le célébrant lit la généalogie de la messe de minuit, les obstacles qui s'opposent aux efforts de ceux qui auraient voulu s'enfoncer dans la mystérieuse caverne se dissipent tout à coup. Les flammes diaboliques s'éteignent, le gardien du magnifique trésor s'endort et toutes les richesses sur lesquelles il veille peuvent devenir la proie de l'audacieux qui aura osé s'aventurer dans le labyrinthe infernal. Mais malheur à l'explorateur qui aura perdu son temps en tâtonnements inutiles. La généalogie achevée, le démon se réveille et celui qui se trouve alors dans le souterrain de la reine Blanche ne reverra jamais la lumière du jour. » Rouen, 24 décembre 1894. [9]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du site http://osmth-gisors.fr/tout-public/chateau-de-gisors.pdf

    [2] Extrait du site http://www.ville-gisors.fr/fr/le-chateau-fort

    [3] Extrait de Histoire de la ville de Gisors par P. F. D. Hersan, 1858. https://books.google.fr/books?id=VrNCAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Ville+de+Gisors+Eure&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwirx4CZobXOAhWEuhoKHTPSCJwQ6AEIJzAA#v=onepage&q=Ville%20de%20Gisors%20Eure&f=false

    [4] Extrait d’après « Souvenirs et impressions de voyage », paru en 1842 Extrait du site La France Pittoresque : http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article5588

    [5] Extrait de « Un chantier flamboyant et son rayonnement : Gisors et les églises du Vexin français » par Étienne Hamon, 2008.

    [6] Extrait de « Gisors, son histoire, ses monuments » par Eugène Anne, 1928.

    [7] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f347.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont 

    [8] Extrait de Château, ville et pouvoir au Moyen Age par Anne-Marie Flambard Héricher et Jacques Le Maho - Publications du CRAHM, 2012 - 289 pages https://www.google.fr/books/edition/Ch%C3%A2teau_ville_et_pouvoir_au_Moyen_%C3%82ge/BuDgl0iuhFoC?hl=fr&gbpv=1&dq=Ch%C3%A2teau,+ville+et+pouvoir+au+Moyen+Age&printsec=frontcover

    [9] Extrait de Légendes, superstitions et vieilles coutumes par Léon de Vesly https://www.bmlisieux.com/normandie/vesly01.htm

     

     


     

       

    Sur les traces de la légende du trésor des templiers à la découverte du château de Gisors : https://www.youtube.com/results?search_query=Gisors+drone

     

     

    Et pour évoquer le pseudo " trésor des Templiers " dissimulé dans les souterrains du château de Gisors, un reportage TV plutôt objectif mais son auteur doit faire partie du complot... : 

     

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  • Commentaires

    1
    Michel d'Audincourt
    Lundi 27 Février 2017 à 09:53
    Très intéressant. J'adore Gisors pour bien la connaître, ayant habité Trie Château pendant 25 ans.
    Mais où est donc passé son passé TEMPLIERS?
    L'Énigme de Gisors ou le mortel secret des Templiers ?
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