• LES REMPARTS DE GASNY (Eure)

         Placée sur la rive droite de l'Epte, coté normand, Gasny gardait autrefois la frontière face à la France. C’était un lieu de défense assez sûr, à cause des eaux qui l’environnaient de tous côtés mais, pour l'instant, j'ignore si ce lieu a possédé des remparts propres. En 1118, l’église possédait un clocher qualifié de « tour »...

     

         A l'ouest du bourg, [NdB]... « de courte durée fut la carrière d'un contre-château élevé en 1118 par le roi Henri Ier Beauclerc au-dessus du bourg de Gasny (Eure), dans la vallée de l'Epte » [1] : le château de Malassis.

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure) LES REMPARTS DE GASNY (Eure)

     

    Photos ci-dessus de la motte de Malassis extraites du site http://www.basaarts.nl/interessegebieden.php?page=normandie

     

           « Traversant le Vexin, la rivière Epte constitua dès 911 la frontière naturelle entre le royaume des Francs et le territoire concédé par Charles le Simple (898-923) aux Vikings de la Basse-Seine « en échange de la protection du royaume », embryon du futur duché de Normandie. » [2]

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure)     « Les entreprises incessantes des rois de France firent fortifier au 12e siècle la ligne de l'Epte sur la limite du Vexin normand et du Vexin français. » [3]

     

         « La vallée de ce petit affluent séquanien devint donc très vite un lieu stratégique majeur et se hérissa de part et d'autre d'une kyrielle de forteresses. Côté normand, les plus fameuses et les mieux conservées sont Gisors », [2]

     

         « Neaufles-Saint-Martin, Dangu, Château-sur-Epte, Gasny et même Vernon et le Vaudreuil formaient cette ligne. D'autres forteresses s'élevèrent dans le même temps sur l'Avre, d'abord Nonancourt et Illiers, puis enfin Verneuil. » [3] 

     

    Ci-dessus : emplacements des forteresses anglo-normandes et françaises de la frontière de l'Epte, extraite de http://www.gamaches-en-vexin.fr/Histoire.html

     

          « Sur la rive française leur répondaient Trie, Courcelles, Saint-Clair-sur-Epte… Au confluent avec la Seine, Gasny (Eure) faisait face à La Roche-Guyon. » [2]

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure)   LES REMPARTS DE GASNY (Eure)

     

    Plan hypothétique du château de Malassis ; blason des rois d'Angleterre par Gilloudifs

     

          « Les sources écrites médiévales relatent fréquemment la construction d'ouvrages fortifiés destinés à appuyer des opérations de siège. C'est d'ailleurs ainsi que sont interprétées nombre de petites mottes qui se trouvent dans l'environnement de châteaux plus importants. Lorsque les textes font défaut ou qu'ils ne sont pas suffisamment explicites, il est difficile de classer ces constructions périphériques qui ne révèlent que peu d'indices sur le terrain. Ainsi, fonction et même datation apparaissent souvent comme des problèmes insolubles.

          Parmi les nombreux conflits qui ponctuent l'histoire de la Normandie ducale, le règne particulièrement agité d'Henri Ier Beauclerc connut un épisode qui nous est rapporté avec de nombreux détails par les chro­niques de Suger et d'Orderic Vital. En 2118, lors d'une confrontation autour de Gasny, les Normands édifièrent deux châteaux de siège dont l'un, « Malassis », est clairement identifié sur le terrain. L'année suivante, les Français s'avancent plus au cœur du Vexin, aux Andelys. Les récits sont là aussi circonstanciés, mais il n'est fait aucune mention d'une stratégie similaire pour serrer la place au plus près. La comparaison du plan du « Malassis » à une fortification de terre isolée permet de formuler l'hypothèse d'un contre-château destiné à contenir l'avancée des Français en 1119. Plus largement, ces deux témoins réunissent plusieurs caractéristiques des transformations qui affectent l'architecture castrale normande dans le premier quart du 12e siècle. » [4]

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure)     « En 1118, au moment où Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie, prenait le château de Saint-Clair-sur-Epte, Louis le Gros s’avança sur Gasny avec une poignée d’hommes ; c’était un lieu de défense assez sûr, à cause des eaux qui l’environnaient de tous côtés, et l’église était fortifiée par une tour. Louis le Gros y fit passer d’abord quelques-uns de ses gens déguisés en moines, puis à leur suite, il pénétra jusqu'au centre de la place, où il s’établit. » [6]

     

         « ...Après que ce village normand eut été envahi par les troupes du roi Louis VI. Le chroniqueur Ordéric Vital nous apprend qu'à cette nouvelle, Henri Ier se rendit avec son armée devant Gasny et qu'il édifia deux castella, auxquels les Français, pour montrer qu'ils n'étaient pas intimidés, donnèrent par dérision les noms de « Malassis » et de « Terrier-de-Lapin » [ou le « Gîte-à-Lièvres » (trulla leporis)]. Si le second n'a pu être identifié (*), en revanche, le premier de ces retranchements existe encore dans le bois dit de Malassis, à environ 1 500 m du bourg de Gasny, sur la rive normande. Parfaitement conservé, l'ouvrage se présente sous la forme d'une motte tronconique de 5 à 6 m de haut, à laquelle s'attache une enceinte semi-circulaire.

     

    Plan ci-dessus extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

     

         A peine édifié, cet ouvrage fut, nous dit l'abbé Suger dans sa Vie de Louis VI, détruit par les troupes françaises ; » [1] « Le Mal Assis fut attaqué par Louis le Gros qui en expulsa les Normands. » [6] « Comme au Boutavant de Vatteville, le site ne semble pas être devenu par la suite le siège d'un manoir seigneurial. » [1] 

     

         Louis VI aurait ensuite ravagé la Normandie jusqu'à Rouen ; il occupe L'Aigle en septembre, puis Les Andelys qu'on lui livre au printemps de 1119. Il investit également Dangu et Châteauneuf-sur-Epte dont il abandonne le siège, après que les Anglais aient brûlé Évreux mais le 20 août, le roi Louis VI est défait à Brémule, dans l'Eure. (NDB)

     

    Le « Malassis »

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure)      En 1118, le conflit franco-normand dure depuis plusieurs décennies et Henri Ier Beauclerc se situe dans la ligne de ses prédécesseurs, Guillaume le Conquérant et Guillaume le Roux, en prenant le château de Saint-Clair-sur-Epte pour mener des raids le long de la frontière. Ces incursions en territoire adverse sont jusque-là à l'initiative des Normands et, au printemps de cette année, les Français répliquent dans la basse vallée de l'Epte en s'emparant du village de Gasny. C'est le fait d'une petite troupe qui s'introduit dans la place par ruse, en gardant leurs armes sous leurs capes. La description de Suger est assez précise pour saisir le contexte topographique des événements. Gasny est décrit comme une agglomération ancienne, traversée par une voie publique, et entièrement ceinturée par le cours de l'Epte. Les Français s'assurent le contrôle de la place en prenant appui sur le clocher de l'église, qualifié pour l'occasion de tour. La réaction normande n'est pas longue à venir. Pour empêcher la progression des Français, Henri Ier Beauclerc fait élever deux fortifications pour isoler Gasny, les assiégés les nomment « Malassis » et « Gîte de Lièvre », toponymes moqueurs, signe que ces ouvrages n'impressionnent guère les Français. À son tour, le roi de France, Louis VI le Gros, fait élever son propre château sur la hauteur la plus proche » (…) [4]

     

    Ci-dessus, plan extrait de Château Gaillard : Studien Zur Mittelalterlichen Wehrbau- und Siedlungsforschung. Actes du colloque international de Graz (Autriche), 22-29 Août 1998 ; Publications du CRAHM, 2000 - 322 pages ; https://books.google.fr/books?id=2gIKhbkZyR8C&pg=PA183&lpg=PA183&dq=forteresse+de+gasny+eure&source=bl&ots=8-tOs-mwue&sig=A_smjv7j3iHtAlhftOzjSkQOmAg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjKyPLXxcPXAhWJAcAKHfG0BGw4ChDoAQgyMAI#v=onepage&q=forteresse%20de%20gasny%20eure&f=false 

     

    LES REMPARTS DE GASNY (Eure) LES REMPARTS DE GASNY (Eure)

     

    Ci-dessus à gauche, plan de L. Coutil Extrait de l'article sur le canton d'Ecos par Léon Coutil Bulletin de la Société préhistorique de France Année 1921 Volume 18 Numéro 8 pp. 187-189 http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13295 ; à droite, plan extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

     

             « Le « Malassis » est une fortification de terre classique, de type motte avec basse-cour. La motte, en tronc de cône, est de dimension modeste, la plate-forme sommitale mesure 17 m de diamètre pour une hauteur d'environ 4 m par rapport au sol environnant. Elle est entièrement ceinturée d'un fossé large de 9 m et profond de 2 m, qui la sépare de la basse-cour. Celle-ci est constituée d'un fossé et d'une levée de terre qui sont interrompus au sud-ouest pour laisser un accès à l'intérieur de l'ouvrage... » [4]

     

    « Retranchement de Malassis ou les Châteaux :

     

         Sur un promontoire boisé dominant Sainte-Geneviève, Gommecourt, et commandant à l'Ouest la route de la Chapelle-Saint-Ouen et Bois Jérôme d'une part, et à l'Est les routes de Gasny à Bois Jérôme et Haricourt, se trouve un vaste camp elliptique nommé Malassis ou les Châteaux ; le côté Ouest borde la déclivité et un très vieux chemin dit Voie d'Haricourt, qui descend à Sainte-Geneviève. De ce côté existe une ouverture mieux accusée qu'à l'Est. (Cadastre. Sect. A. 696).

         Du côté de la vallée d'Epte, au Sud, le rempart a la forme circulaire, il commande un fossé de 8 mètres de largeur, 4 mètres de profondeur, avec talus de 6 à 7 mètres du fond du fossé et de 3 mètres sur l'intérieur du retranchement ; ce talus est plus faible au milieu, du Nord au Sud, où il n'a que 3 mètres ; mais il se relève de l'Ouest à l'Est, où il a 4 à 5 mètres lorsqu'il arrive près de la motte ; celle-ci mesure à la base 42 à 45 mètres de diamètre, i5 mètres de plateforme et 10 mètres de hauteur, un petit talus très léger de 1 mètre de hauteur, avec petit fossé, entoure extérieurement le fossé de la motte vers le Nord, et n'existe plus vers le centre de la grande enceinte, qui mesure 60 mètres du Nord au Sud et 70 mètres de l'Ouest à l'Est. Cette enceinte se rapproche par son plan du Puits des buttes de Boussey, près Bernay, de l'enceinte d'Epinar de Ferrière-Saint-Hilaire, de Saint-Aubin-le-Vertueux (détruite), de l'enceinte du Château à Sébécourt, du Vieux Château de Courdemanche, de la Butte aux Anglais à Bois Arnault, etc... » [5]

     

     LES REMPARTS DE GASNY (Eure)     « On ne compte donc pas moins de trois châteaux élevés autour de Gasny. Seul l'un d'entre eux est facilement identifiable, il a gardé le nom qui lui a été donné lors de sa construction : « Malassis » . Dans l'environnement de Gasny, on dénombre trois autres sites toujours visibles aujourd'hui. Le château de La Roche-Guyon qui, bien qu'il ne comporte pas encore son donjon en amande ceinturé par deux chemises rapprochées, est un point important, sans doute contrôlé par le pouvoir capétien depuis l'assassinat de son seigneur, Guy de La Roche, vers 11123. Deux autres petites fortifications de terre se situent sur la rive gauche de l'Epte : une enceinte établie sur le coteau au-dessus du hameau de Mal-Gardé et une butte quadrangulaire au lieu-dit Bellevue, où les possibilités de surveillance sont très étendues sur les vallées de l'Epte et de la Seine.

     

    Ci-dessus : « Environnement topographique de Gasny et localisation des fortifications évoquées » Plan extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

     

          Il est difficile de rapprocher les ouvrages mentionnés dans les textes des traces sur le terrain, il faut néanmoins fournir une interprétation. La logique serait de placer le second contre-château normand, Trulla Leporis, sur la rive droite de l'Epte. Un promontoire, défini par le cours de la rivière et un vallon sec, fournit un schéma plausible d'encadrement du site de Gasny destiné à interdire l'accès vers l'intérieur des terres. Il est fort probable que ce château ait disparu, en raison d'une faible puissance de fortification, ce qui est induit par le toponyme faisant référence au lièvre, animal qui n'a pas de pratique constructive et se contente de récupérer des terriers anciens ou de nicher dans des creux de terrain favorables. Le château élevé par Louis VI peut être l'un des deux points que l'on trouve sur la rive gauche de la rivière, le Mal-Gardé ou Bellevue. Le second l'emporte pour ses possibilités visuelle.

          Tous les châteaux ne sont pas aisément identifiables, seul Malassis ne résiste pas au doute : la toponymie a conservé le souvenir du qualificatif dont il avait été affublé, d'autre part, sa position correspond à la description donnée par les textes. Peu de temps après la mise en place des fortifications autour de Gasny, ce contre-château subit une attaque des Français qui le détruisent le site a ainsi eu une durée de vie très courte, il ne sera plus jamais mentionné à l'époque médiévale. » [4]

     

    " Sainte-Geneviève-Les-Gasny (Eure). Malassy 

     

         Placée sur le sommet d’un coteau, la fortification domine la vallée de l’Epte et le village de Gasny. C’est afin d’assiéger ce dernier qu’elle a été érigée en 1118 par Henri Ier Beauclerc face aux troupes de Louis VI le Gros. C’est une fortification de terre classique, de type motte avec basse cour. La plateforme sommitale de la motte mesure 17 m de diamètre pour une hauteur d’environ 4 m, elle est entièrement ceinturée d’un fossé large de 9 m et profond de 2 m, qui la sépare de la basse cour. Celle-ci, de 90 m de diamètre, est constituée d’une levée de terre et d’un fossé interrompus au SO pour laisser un accès vers l’intérieur de l’ouvrage. Dans le quart septentrional de l’ensemble, une légère saignée du sol épouse la silhouette des creusements précédents, trace d’un doublement du fossé abandonné en cours. Le château, détruit par les Français l’année même de sa construction, a été par eux nommé « Malassis », ce qui correspond au plan du site, mal agencé et inachevé. Une nouvelle lecture des textes et du terrain permet de revoir le contexte du siège de Gasny en privilégiant maintenant l’hypothèse, pour le site de « Bellevue », commune de Gommecourt (Yvelines), d’un château de surveillance construit en 1118 par le roi de France et non par les Normands, comme cela était envisagé (cf. Archéologie Médiévale, t. 36, 2006, p. 321-322). (Relevé et étude : Bruno Lepeuple.) " [8]

     

     -----------------------------------------------------------------------------------------------------------

     

         Dans Wikipédia on peut lire qu'en 1118, « Le duc de Normandie accourut et posta un grand nombre d’archers et d’arbalétriers normands sur deux éminences voisines ; ils y construisirent deux forts que les Français appelaient par dérision l’un La Bastide Féroce et l’autre Le Piège à Canards. (…) Une portion du territoire de Sainte-Geneviève a gardé le nom de « Piège à Canards ». [6]

         Cette « Bastide Féroce » désigne-t-elle le « Malassis » ? Quant au « Piège à Canards », le « Terrier-de-Lapin » ? Du canard au lièvre, avouons que ces animaux manquent traditionnellement de courage... mais (*) où donc se situait ce « Gîte-à-Lièvres » ou « Terrier-du-Lapin » ? (NDB) :

     

          Pour Wikipédia « Le Gîte à Lièvres serait quant à lui situé à la lisière du Bosc Roger, sous la dénomination actuelle de Butte à l’Anglais. » [6]

     

          Une autre proposition :

     

    « Retranchement de Gîte à Lièvres :

     

        Lorsqu'en quittant Sainte-Geneviève on monte le coteau de gauche dit des Matrais par un petit chemin d'exploitation et encaissé, on arrive au sommet, on voit à gauche un petit bois qui s'arrondit vers la plaine, et à quelques mètres en arrière, on voit un fossé et un petit talus qui s'arrête à 200 mètres à gauche de la route ; on ne s'explique pas cet arrêt. De même, dans le bois situé en face, à droite du chemin, il existe un autre talus un peu plus élevé et à quelques mètres du bord du bois ; il va en s'éloignant progressivement, en décrivant un arc vers le milieu du bois et la déclivité ; ces deux retranchements ou talus font face à celui de Malassis et entourent le sommet du coteau. Ce bois se trouve à 50 ou 60 mètres du chemin des Matrais (nom rappelant les Matrais près des Petits-Monts à Saint-Pierre-du-Vauvray) : le bois et le terrain portent le nom de Bruyères-Gruel et aussi celui de Châteaux ; on appelle le bois Clapier à Lièvres, ou Gite à Lièvres ; mais c'est le nom de Bruyères Gruel qui est le plus connu. (Cadastre sect. A. 6e feuille, triage des Bruyères).

         Nous aurions peu attaché d'attention à ces talus et fossés si nous n'avions pas lu qu'en 1118. Henri Ier, roi d'Angleterre plaça ses troupes à Malassis et à Gîte-à-Lièvres, mais qu'il en fut chassé par Louis le Gros, qui prit les Andelys l'année suivante. » [5]

     

            Une autre proposition : Le site de « Bellevue » :

     

          « Le tertre que l’on voit à Bellevue (sur la commune de Gommecourt, Val d'Oise) peut correspondre au second château mentionné par Orderic Vital. Il se situe en face de Malassis, ce qui barre la vallée de l’Epte en aval de Gasny et permet une surveillance de la vallée de la Seine. »

          « Le site occupe le point culminant d’une ligne de crête qui sépare les vallées de l’Epte et de la Seine. Le plan est atypique. Il s’agit d’une butte de terre très peu élevée, moins de 2 m en moyenne, de forme approximativement carrée et qui n’est bordée par un fossé que sur son côté nord-ouest. Une portion rectiligne de talus part du tertre vers le sud-est, dans la pente d’un fort coteau qui domine la Seine. La forme carrée, inhabituelle pour une petite fortification de terre, permet de supposer l’existence d’un coffrage de bois destiné à retenir les terres. La partie excavée, aujourd’hui très restreinte, ne correspond pas, même si elle a été en grande partie comblée, au volume des matériaux accumulés. Le tertre peut avoir été constitué de terre prélevée tout autour du site en raclant la couche superficielle du terrain car la craie affleure en de nombreux endroits. Il faut également citer la proximité du sanctuaire gallo-romain de Bennecourt (Yvelines), qui a pu faire l’objet d’une récupération.

          Aucune source ne nomme formellement ce site, cependant, il correspond bien à un épisode précis de la confrontation franco-normande. La chronique d’Orderic Vital évoque, en 1118, le siège de Gasny par les troupes d’Henri Ier Beauclerc. Le chroniqueur précise que le roi d’Angleterre a fait édifier deux châteaux de siège qu’il nomme le « Malassis » et le « Gîte du lièvre » (trulla leporis). »

         « Enfin, la toponymie n’est certainement pas innocente, la stratégie du lièvre est de reprendre des terriers existants ou des creux de terrain propices à fournir un abri. Cette appellation est en parfaite équation avec le site de Bellevue : un aménagement minimum sur un site naturellement favorable à la surveillance et éventuellement constitué de matériaux récupérés. En l’absence d’autres éléments, c’est l’année 1118 qui est retenue pour la datation de ce site. » [7]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Château Gaillard : Studien Zur Mittelalterlichen Wehrbau- und Siedlungsforschung. Actes du colloque international de Graz (Autriche), 22-29 Août 1998 ; Publications du CRAHM, 2000 - 322 pages ; https://books.google.fr/books?id=2gIKhbkZyR8C&pg=PA183&lpg=PA183&dq=forteresse+de+gasny+eure&source=bl&ots=8-tOs-mwue&sig=A_smjv7j3iHtAlhftOzjSkQOmAg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjKyPLXxcPXAhWJAcAKHfG0BGw4ChDoAQgyMAI#v=onepage&q=forteresse%20de%20gasny%20eure&f=false

    [2] Extrait de http://www.richesheures.net/epoque-6-15/chateau/95rocheguyon-historique.htm

    [3] Extrait de Dictionnaire topographique statistique et historique du département de l'Eure par Louis-Léon Gadebled Canu, 1840 - 501 pages

    [4] Extrait de Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

    [5] Extrait de l'article sur le canton d'Ecos par Léon Coutil Bulletin de la Société préhistorique de France Année 1921 Volume 18 Numéro 8 pp. 187-189 http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13295

    [6] Extrait de Wikipédia

    [7] Extrait de (Relevé et présentation sous la direction de Bruno Lepeuple). » Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie ; Responsable(s) des opérations : Anne-Marie Flambard-Héricher : Notice rédigée par : Anne-Marie Flambard-Héricher https://adlfi.revues.org/8020

    [8] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple, Thomas Guérin, Magali Heppe, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - p. 268-271 - Année de l'opération : 2007 https://journals.openedition.org/archeomed/22021

     

    Bonnes pages :

     

    O https://books.google.fr/books?id=2gIKhbkZyR8C&pg=PA183&lpg=PA183&dq=forteresse+de+gasny+eure&source=bl&ots=8-tOs-mwue&sig=A_smjv7j3iHtAlhftOzjSkQOmAg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjKyPLXxcPXAhWJAcAKHfG0BGw4ChDoAQgyMAI#v=onepage&q=forteresse%20de%20gasny%20eure&f=false

    O https://adlfi.revues.org/8020

    O http://www.basaarts.nl/interessegebieden.php?page=normandie

    O http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1921_num_18_8_13295

    O Des châteaux et des sources par Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch ; Publication Univ Rouen Havre, 2008. https://books.google.ca/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=Gasny+malassis&source=bl&ots=mnssiEPW1J&sig=5PZLYPESyIq8C4daBv1B_Rk1anM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjh8fvGwsbXAhVhiVQKHbkTBlIQ6AEILDAB#v=onepage&q=Gasny%20malassis&f=false

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  • Commentaires

    1
    lemaire
    Vendredi 20 Septembre 2019 à 15:50

    Sur ce sujet et non indiqué dans votre bibliographie, je vous recommande la série BD Normannia, l'Epte des vikings aux Plantagenets

    voir le site 

    www.assorhistoire.com

     

    certains châteaux que nous indiquez y apparaissent... Par contre les armoireis que vous présentez pour la Normandie ne sont pas bonnes alors que l'on a maintenant une idée pour les armes d'Henri roi d'Angleterre...

    cordialement

    th lemaire 

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