• LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)

    LES REMPARTS DE GAILLON (Eure) LES REMPARTS DE GAILLON (Eure) LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)

     

    A droite, photo extraite du site Géoportail

     

         Le château médiéval de Gaillon, gardien de la frontière entre la France et la Normandie, devint successivement un palais de contes de fées, une prison puis une caserne avant d'être restauré de nos jours. [NdB]

     

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    Ci-dessus : à gauche une vue aérienne montrant le château de Gaillon de nos jours, photo extraite du site http://www.cape-tourisme.fr/journees-conviviales/ ; à droite une maquette du château, visible à l'intérieur du château, réalisée par Daniel Duval https://www.flickr.com/photos/biron-philippe/5110837000

     

         « Le château de Gaillon est un château de la Renaissance, bâti sur l'emplacement d'un château médiéval, situé sur la commune de Gaillon dans le département français de l'Eure et dans la région Normandie. (…) Il s'agit du premier château de style Renaissance en France (1500-1509), suivi du château de Blois. Il est notamment un exemple majeur de la transition entre le gothique flamboyant (dit aussi « tardif ») et le style Renaissance. Aujourd'hui l'aspect du château résulte en grande partie de son passé pénitentiaire, cependant le Pavillon d'entrée reste un exemple remarquable de l'architecture de la Renaissance française. » [1]

     

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    Plan hypothétique du château de Gaillon ; le bourg de Gaillon a possédé des limites peut être matérialisées par des palissades, des fossés et/ou des remparts. Je cherche encore à vérifier ces limites hypothétiques ; on relève aujourd'hui une rue des Arrières Fossés ; blason de Gaillon par User : Spedona Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personnel iLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par User : Spedona., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2697919

    Légende du plan ci-dessus : 1. passerelle ; 2. pavillon d’entrée ; 3. avant cour ; 4. porte de Gênes ; 5. galerie aux Cerfs ; 6. cour d’honneur ; 7. cuisines ; 8. vestibule ; 9. chapelle haute ; 10. celliers au sous-sol ; 11. galerie sur le val ; 12. Grand’Maison ; 13. tour de la Sirène ; 14. aile nord ; 15. ex pavillon Delorme ; 16. aile d’Estouteville « Ostel neuf » ; 17. pavillon Colbert ; 18. cour Colbert ou de l’Orangerie ; 19. fossés

     

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    A gauche extrait du plan du château et des jardins en 1748 par Le Tellier. Au centre, château de Gaillon, plan-masse, Cl. France Poulain extrait de http://www.elisabethpoulain.com/2016/07/le-chateau-de-gaillon-vu-sur-d-en-bas-de-la-ville-de-gaillon-eure.html ; à droite, château de Gaillon. Plan de l'état actuel des bâtiments de l'ancien château de Gaillon département de l'Eure : [dessin] / levé géométriquement par L.A. Dubut architecte http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b77405984

     

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    Château de Gaillon (Eure). Avant-projet du château, dit plan de Poitiers, s. d. (vers 1498). [Dessin d’après le plan publié par D. Crozet, 1953] PAGAZANI, Xavier. Chapitre 4. Le Chantier In : La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 02 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8066>. ISBN : 9782869065352. DOI : 10.4000/books.pufr.8066.

     

    Les enjeux d'une forteresse

     

    LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)     En 1192, au terme d'un accord conclu entre Philippe Auguste, roi de France, et Jean sans Terre, roi d'Angleterre et duc de Normandie, Gaillon passe sous le contrôle du roi de France, au même titre que le Vexin normand et quelques autres places fortes, dont Évreux. Jean sans Terre n'est qu'un roi suppléant pendant la captivité de son frère Richard Cœur de Lion.

         Dès sa libération et son retour en terre normande en 1194, ce dernier défait le Capétien à Fréteval et récupère quelques-unes de ses possessions dans le Vexin. Mais il perd Gaillon et Vernon, au terme du traité de 1196 avec Philippe. Ce dernier confie la défense du château de Gaillon au chef mercenaire Lambert Cadoc et à ses troupes. Il lui en fait don en 1197 pour le remercier de ses faits de guerre.

     

    Dessin ci-dessus, le château de Gaillon à l'époque médiévale ; tentative de reconstitution par T. Garnier d'après des éléments connus (03/09/2000) document extrait de http://lemercuredegaillon.free.fr/gaillon27/index.htm

     

         C'est pourquoi Richard Cœur de Lion doit consolider ses positions sur la frontière normande en faisant construire Château-Gaillard aux Andelys, sur l'autre rive de la Seine presque en face de Gaillon. Le château entre définitivement dans le domaine royal en 1200, par le traité du Goulet. Elle précède en cela la chute de la place forte des Andelys, la prise de Rouen et la conquête de toute la Normandie qui s'ensuit en 1204.

         Lambert Cadoc, quant à lui, est seigneur de Gaillon de 1197 à 1220. À cette date, Philippe Auguste reprend le château par la force et jette Lambert Cadoc en prison, à cause des plaintes qu'il reçoit, motivées par la rapine pratiquée par ce dernier à Pont-Audemer, dont il est le bailli.

     

    La métamorphose en résidence d'été

     

         En 1262, Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, obtient le château du roi Louis IX en échange des moulins de Rouen et de 4 000 livres. Le château devient alors la propriété perpétuelle des archevêques et leur résidence d'été

         La métamorphose en marche intéresse assez tôt plusieurs autorités au point qu'on mentionne le retour de Louis IX dès le 16 décembre 1263, le séjour de deux personnages proches du pape en 1265 et 1269 (dont Raoul de Grosparmy, cardinal-évêque d'Albane, qui se trouva être aussi évêque d'Évreux et fut garde du sceau de Louis IX) et la visite du roi Philippe V le Long en 1320.

         Les troubles incessants entre rois de France et d'Angleterre portent un coup d'arrêt aux projets épiscopaux. En effet, les jours suivant le 17 août 1424, le duc de Bedford, vainqueur de la bataille de Verneuil ordonne la démolition de toutes les fortifications, épargnant uniquement, à la demande des autorités ecclésiastiques, l'hôtel gaillonnais de l'archevêque.

         C'est dans ces conditions que les Amboise, archevêques de Rouen, feront de ces ruines le tout premier palais de la Renaissance française.

     

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    Un château Renaissance

     

         Il faut attendre 1454 pour que l'archevêque Guillaume d'Estouteville embellisse le château, par la construction de l'« Ostel Neuf ».

         Georges d'Amboise, deuxième archevêque à réaliser d'importants travaux sur le château, va le transformer jusqu'à ce qu'il devienne un château Renaissance. Émerveillé par l'art et l'architecture en Italie, il choisit Gaillon pour réaliser son « palais italien ». La transformation s'opère en deux étapes.

         De 1502 à 1506, Georges d'Amboise a recours à des constructeurs du Val de Loire, tels Guillaume Senault et Colin Byard.

     

    LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)     De 1506 à 1509, le château de Gaillon devient le premier château de la Renaissance en France. Georges d'Amboise fait appel à de nombreux artistes italiens, parmi lesquels Andrea Solari (décembre 1507), et rouennais. Ainsi, en 1509, une fontaine monumentale en marbre de Carrare sculpté est acheminée d'Italie par Honfleur pour être placée dans la cour d'honneur. Cette fontaine avait été commandée le 14 septembre 1506 aux sculpteurs génois Agostino Solari, Antonio della Porta et Pasio Gaggini, en remerciement de la République de Venise à l'égard du cardinal d'Amboise qui était parvenu à évincer les Sforza de Milan. » [1]

     

    Ci-dessus : la fontaine du château de Gaillon, document consultable sur http://lemercuredegaillon.free.fr/gaillon27/images/fontaine-court.jpg

     

     

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    Georges d'Amboise, le cardinal ministre 


         Né en 1460 à Chaumont sur Loire, dans la résidence familiale, Georges d'Amboise est une des personnalités les plus importantes de la première moitié du 16ème siècle.
         Lié très tôt par une amitié fidèle et sincère à Louis d'Orléans, il sera rapidement mêlé aux revendications royales de ce dernier.  A la mort du jeune roi Charles VIII, Louis d'Orléans accède au pouvoir, la fidélité de Georges d'Amboise est alors récompensée, il sera son conseiller le plus intime. Tout ce qu'il entreprendra dès lors ne sera fait que dans un seul but : la gloire du roi de France.
         La conquête de l'Italie, et notamment le Milanais l'animera autant que Louis XII, il sera très impliqué dans l'administration des territoires italiens et dans la mise en application de la volonté expansionniste du roi de France. 
         Grand passionné d'art, Georges d'Amboise va se fasciner pour la Renaissance italienne. A son retour en Normandie, il va transposer toute sa vision de l'Italie renaissante dans sa belle ville de Rouen à laquelle il est très attaché, et dans sa résidence d’été à Gaillon qui sera transformée en somptueux palais de la Renaissance. 
         Mort en 1510 à Lyon alors que se préparait une importante expédition en Italie, le roi de France demanda à ce que son corps soit déposé dans un coffre en plomb et regagne la ville de Rouen. Il ordonna également que dans toutes les villes et places que traversa Georges d'Amboise, qu'il lui soit donné un honneur comme s'il s'agissait de sa propre personne. Rarement dans l'Histoire de France, des funérailles furent aussi magnifiques que celles du Cardinal de Rouen. Son neveu lui succéda à l’archevêché de Rouen. Aussi, il lui édifia un somptueux tombeau dans la cathédrale de Rouen considéré aujourd'hui comme le plus grand joyau de la Renaissance française. » [2]


         « Un neveu de Georges d'Amboise, Georges II, continue son œuvre en terminant la chapelle.

         Les constructions continuent pendant de nombreuses années, visant à embellir le château. En 1508, une correspondance écrite comporte une appréciation flatteuse à l'endroit de l'édifice, désigné comme « le plus beau et le plus superbe lieu qu'il y ait dans toute la France ».

    LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)     Jacques Nicolas Colbert fait construire par Jules Hardouin Mansart le pavillon qui porte son nom, orangerie de style classique, tandis qu'André Le Nôtre s'intéresse aux jardins en 1691. Au 18e siècle, la fontaine italienne étant en mauvais état en raison d'un manque d'entretien, le cardinal de Saulx-Tavannes la fait démonter. Son bassin (quatre mètres de diamètre) et son socle sont alors transportés au château de Liancourt, propriété des La Rochefoucauld en Picardie ; puis transférés dans le château de La Rochefoucauld, en Angoumois, dont ils ornent l'esplanade sud. Le dernier archevêque résidant à Gaillon est Dominique de La Rochefoucauld, député du clergé aux États généraux de 1789.

     

    Ci-dessus, plan des jardins de Gaillon : Les vingt-six carrés du Jardin de Haut créés par Pacello da Mercogliano à partir de mars 1506, dont deux figures de labyrinthes végétaux

     

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    Une maison centrale, Gaillon, un outil de politique carcérale

     

    LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)     En 1793, le château est pillé. Par décret du 3 décembre 1812, il devient propriété de l'État à la suite de son achat par l'administration de Napoléon Ier pour 90 000 francs.

         Le préfet de l'Eure Barthélémy François Rolland de Chambaudoin propose de faire transformer l'ancien château pour y établir la maison centrale "régionale" (acté par décret du 3 janvier 1812).

         Les architectes Louis-Ambroise Dubut et Croust sont appelés pour transformer le château en centre pénitentiaire. Il est alors détruit aux trois quarts. La maison centrale, inaugurée le 5 novembre 1816, voit ses travaux d'aménagement terminés en 1824. De 1824 à 1868, le château de Gaillon ne cesse d’accueillir des délinquants, et notamment des mineurs. La nouvelle centrale s’affirme rapidement comme l’un des plus grands centres de détention de France. (…)

         Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. À partir du 25 septembre 1868, la prison sépare les enfants des adultes.

         En 1876, à l'emplacement des Jardins Hauts, est construit le premier établissement de France destiné aux déficients mentaux et aux épileptiques (il en subsiste la Maison grise). En 1901, la centrale est fermée, les détenus sont transférés dans d'autres établissements. (...)

     

     Une garnison militaire

     

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         Un détachement du 74e régiment d’infanterie caserné à Rouen (quartier Pélissier) occupe l'ancienne maison centrale. Les hommes de la 8e compagnie du 28e régiment d'infanterie assurent le défilé du 14 juillet 1903 dans un uniforme "prototype" proposé pour supplanter la tenue comportant le pantalon "Garance". À partir du 24 décembre 1914, un centre d’instruction d’officiers sous-lieutenants auxiliaires, infanterie (CISLA I) y est organisé, ayant pour objet la réorganisation de l’armée belge, de la ré-équiper et de former les cadres, après les ravages provoqués par les premiers mois de la Première guerre mondiale. (...) Une plaque commémorative témoigne de ce centre de formation militaire historique ; elle est visible à l'entrée du château. (...)

     

    La « Renaissance » du château

     

    LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)     En 1925, le château est vendu aux enchères. Le terrain au nord-ouest, partie de l’ancien parc, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 8 septembre 1965. L'État le rachète le 13 mai 1970. Une longue procédure judiciaire s'engage. Le 17 mars 1975, l'acquisition est officialisée. Georges Duval, architecte en chef des monuments historiques, commence une étude pour la restauration de l'édifice. Les travaux commencent en 1977. Les éléments conservés à l'École des Beaux-Arts de Paris reviennent au château.

         Les parcelles des anciens jardins, les restes de la clôture, ainsi que les vestiges archéologiques présents ou futurs font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 août 1996.

         En septembre 2009, naît l'Association pour la Renaissance du Château de Gaillon (ARC). Dès sa fondation, avec à son côté la municipalité de Gaillon, elle se donne pour objectif la réouverture du château au public et le rayonnement du monument.

         À l'été 2011, le château ouvre ses portes au public, renforcé d'une nouvelle exposition, réalisée par l'ARC, et d'une maquette du château tel qu'on aurait pu le voir au 16e siècle. » [1]

     

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

         " Gaillon. Le cardinal d'Amboise qui avait un goût décidé pour l'architecture, avait accompagné Louis XII en Italie, et il en avait ramené des architectes qui durent contribuer à introduire dans nos contrées le style de la renaissance. De 1502 à 1510, ce cardinal rebâtit le château de Gaillon et en fit un palais magnifique, digne d'être remarqué entre tous ceux qui méritent de l'être.
          Elevé au commencement du 16e siècle, Gaillon offre dans sa construction les premiers éléments de la renaissance mêlés aux dernières traditions du style ogival. Parmi les habiles artistes appelés à lutter de génie et de goût dans cette construction, M. Deville cite Guillaume Senault, François Senault, Jean Fouquet, A. Colombe, A. Juste, et plusieurs autres architectes ou sculpteurs, sous le ciseau desquels des arabesques d'une délicatesse exquise, d'élégantes moulures et de riches médaillons se multiplièrent (Voir le beau volume in-4°, et l'atlas in-folio publié par ordre du Gouvernement en 1850 et intitulé : Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, d'après les registres manuscrits des trésoriers du cardinal d'Amboise, par M. Deville, correspondant de l'Institut.). " [4]

     

     

    ARCHITECTURE

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    Gravure en haut à gauche : "Veüe du Chateau de Gaillon en Normandie". (Vue prise du coté de l'entrée principale.) Dessiné et Gravé par Israël Silvestre en 1658. L : 197 H : 115 Faucheux : 54.9
    Cette image fait partie de la suite 54 : Vues de Paris et de France. 

     

        " Le pavillon d'entrée constitue l'accès principal au château depuis le 16ème siècle. Vestige du château médiéval placé sur l'éperon naturel surplombant la vallée de Seine, défendu de larges fossés, il a été remodelé par Georges d'Amboise en 1509, surmonté de hautes toitures, restituées récemment avec l'épi de faîtage en plomb aux armes du cardinal, incrusté de pilastres de pierre à décor d'arabesques en faible relief, soulignant les travées verticales des fenêtres. Les colonnes cannelées, chapiteaux à l'antique et frontons à coquilles des baies des tourelles marquent la rupture avec le répertoire décoratif médiéval.

         La galerie des Cerfs sépare l'avant-cour de la cour d'honneur. Elle comportait initialement, en 1503-1504, une galerie ouverte vers le Nord, surmontée d'un étage et d'un haut toit d'ardoises percé de lucarnes.
    L'élévation nous est donnée en son centre par la Porte de Gênes, véritable arc de triomphe à décor de feuilles stylisées, de caissons à rosaces, de corniches à l'antique. Les colonnes de la galerie sont ornées d'un treillis à décor d'hermine, portées sur des bases encore gothiques, très proches de celles de la galerie du château de Blois.
    La galerie des Cerfs constituait l'organe essentiel de circulation du château, reliant la Tourelle d'Estouville à l'Ouest, seul vestige apparent de l'Ostel Neuf reconstruit par le cardinal Guillaume d'Estouville, entre 1458 et 1463, et la Grand Vis à l'Est, desservant les trois niveaux de la Grand'Maison.

         De cette Grand Vis ou grand escalier ne subsistent que des dessins qui l'apparentent à celle du château de Meillant. Surmontée d'un lanternon, et d'une figure de saint Georges terrassant le dragon en plomb doré, elle formait un des points forts de la composition architecturale. Les éléments de la Galerie des Cerfs et de la Porte de Gênes, après un siècle et demi dans la cour de l’École des Beaux-arts, ont été restaurés et remontés à Gaillon au cours des dernières années à leur emplacement originel.

         La tour de la Sirène autrefois couronnée d'une figure de cet être mythique en plomb doré, est l'une des tours d'angle de l'ancien château fort. Bien qu'écrêtée d'un niveau au siècle dernier, elle conserve une part importante du décor Renaissance dont elle a été dotée en 1503.
    Au rez-de-chaussée avaient été établies les cuisines de l'établissement pénitentiaire.

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         La Cour d'Honneur conserve ses proportions originelles, mais les ailes Nord et Est ont été rebâties sans grand caractère au siècle dernier. En son centre s'élevait la grande fontaine de marbre offerte à Georges d'Amboise, vice-roi du Milanais, par la République de Venise.
    Non loin de l'angle Nord-Ouest, un châtelet cantonné de quatre tourelles, le pavillon Delorme, aujourd'hui arasé, donnait accès à la cour de l'Orangerie (voir ci-dessus).

     LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)Le Pavillon Colbert construit vers 1700 par l'archevêque Jacques-Nicolas Colbert, second fils du ministre de Louis XIV, s'élève sur les vestiges de l'ancienne Orangerie du 16ème siècle qui s'ouvrait au premier étage sur la terrasse du jardin haut. Ce pavillon dû à Jules Hardouin-Mansard, en cours de restauration, s'étendait bien au-delà vers l'Ouest, centré sur le pavillon gauche actuel. Une galerie couverte le reliait initialement à la tour de la Sirène par un pont jeté sur le fossé.

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    Ci-dessus, extérieur de la chapelle du château de Gaillon par Israêl Sylvestre, 1758

     

         La Grand'Maison commencée en 1502 contenait les appartements de Georges d'Amboise, la chapelle à deux niveaux, une galerie voûtée ouverte sur le val de Seine entre la chapelle et la tour de la Sirène, à l'angle Nord-Est de la Grand Maison.
    L'aménagement pénitencier n'a laissé subsister que la galerie sur le val transformée en réfectoire et aujourd'hui rétablie dans ses dispositions primitives, et des éléments des grandes salles du rez-de-chaussée.

         La petite Galerie Est en applique sur les trois premières travées de cette aile, en raccord avec la Grand vis, a pu être remontée en utilisant les fragments originaux retrouvés à l’École des Beaux-arts, avec leur somptueux décors de médaillons, de frises, de clefs pendantes, portées par des piles ornées de trophées, d'arabesques et de candélabres voisinant avec des motifs trilobés encore gothiques.

         Le décor architectural des deux travées suivantes de la Grand'Maison a été identifié dans le dépôt lapidaire de Gaillon et pourrait retrouver son emplacement initial. La Chapelle constituait le point culminant de la composition couronnée de deux lanternons superposés. Elle comportait une chapelle basse couverte d'une voûte d'ogives à clefs finement sculptées et découpées, entourée d'un déambulatoire extérieur, supportant la chapelle haute établie sur toute la largeur disponible, pourvue d'un très riche décor de vitraux, peintures, stalles et mobilier liturgique. Ne subsistent aujourd'hui que la chapelle basse, son déambulatoire, et quelques vestiges du décor de la chapelle haute dispersés aujourd'hui entre la Basilique Saint-Denis, divers musées et dépôts. 

     

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         La Galerie sur le Val surmontée d'un promenoir prolonge le déambulatoire de la chapelle basse sur toute la longueur de la Grand'Maison, s'ouvre sur la plaine où s'étendaient les jardins bas. » [3]

     

    « Les jardins du château de Gaillon

    LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)     Au delà du château, Gaillon est également connu pour avoir été l'un des tous premiers châteaux avec le château de Bury et les châteaux royaux de Blois et Amboise à posséder d'immenses jardins à l'italienne. 
    Ces jardins nous sont très connus grâce aux plans réalisés par Jacques Androuet du Cerceau au milieu du 16ème siècle. Les jardins de Gaillon étaient disposés dans la forêt derrière le château et en contrebas sur l'actuelle commune d'Aubevoye. 

     

    Ci-dessus : Le château et ses jardins reproduits par du Cerceau en 1576 (gravures par Louis-Henri Brévière).


    LES REMPARTS DE GAILLON (Eure)     Réalisés par le célèbre paysagiste italien Pacello Da Mercogliano au 16ème siècle, ces jardins étaient constitués de parterres magnifiques composés de fleurs et de plantes rares. Dans le jardin haut, à l'intersection des allées centrales se trouvait un pavillon abritant une somptueuse fontaine. Plus tard, au 17ème siècles, ces mêmes jardins seront entièrement remaniés par le célèbre paysagiste de Versailles, Le Notre. 

     

    Plan ci-dessus du château et des jardins en 1748 par Le Tellier.


         Aujourd'hui, ces jardins ne sont plus, toutefois, les jardins haut, derrière le château sont aujourd'hui un lieu de promenade très apprécié des Gaillonnais et des visiteurs de passage. Loin du tumulte de la ville, ce parc, entretenu par la ville de Gaillon, permet de se détendre et de profiter d'un cadre exceptionnel. 
         C'est aussi, dans ce parc que se situe le Centre d'Art Contemporain de la ville, vestige du passé pénitencier du château, ce lieu accueille chaque année de belles expositions. »
    [2]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.ville-gaillon.fr/pageLibre0001149f.html

    [3] Extrait de http://www.passionchateaux.com/ch_gaillon.htm

    [4] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f474.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom# 

     

    Bonnes pages :

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Gaillon

    http://www.ville-gaillon.fr/pageLibre0001149f.html

    http://lemercuredegaillon.free.fr/gaillon27/renaissance.htm

    http://www.passionchateaux.com/ch_gaillon.htm

    http://www.montjoye.net/chateau-de-gaillon

    https://criminocorpus.org/fr/expositions/art-et-justice/la-memoire-des-murs/les-graffitis-contemporains-du-chateau-de-gaillon-bilan-des-prem/

    http://www.elisabethpoulain.com/2016/07/le-chateau-de-gaillon-vu-sur-d-en-bas-de-la-ville-de-gaillon-eure.html

    http://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1954_num_2_1_3210

    https://francearchives.fr/commemo/recueil-2008/39019

    http://arsphoto.canalblog.com/archives/2015/01/02/31237543.html

    http://www.lavie.fr/solidarite/carnets-citoyens/renaissance-d-un-chateau-normand-25-02-2013-36970_459.php

    http://amival.asso.free.fr/index.php?post/2015/11/17/BALADE-DE-RENTREE-2015-A-ET-AUTOUR-DE-GAILLON

    http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/gaillon.html

    http://stalles.gaillon.free.fr/

     

     

    Vidéos sur le château de Gaillon :

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 3 Juin 2019 à 11:20

    vidéo aérienne très sympa 

    2
    Samedi 23 Mai 2020 à 16:43

    Bonjour,

    Nous avons mis en ligne une monographie sur le château de Gaillon. Si vous la trouvez digne de figurer dans vos bonnes pages, n'hésitez pas ;-)   Avec mes remerciements -  Didier

    http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/gaillon.html

      • Gilloudifs
        Samedi 23 Mai 2020 à 23:16

        Bonjour,

        C'est fait. Cordialement

        Gilloudifs

    3
    Meneau Cécile
    Dimanche 10 Janvier 2021 à 17:24

    bonjour à vous, j'ai soutenu une thèse sur les stalles de Gaillon dont la synthèse se trouve sur le site web que j'ai créé, si vous pouvez le mettre dans votre liste merci. Bien cordialement. Cécile

      http://stalles.gaillon.free.fr/

      • Dimanche 10 Janvier 2021 à 21:53

        Bonjour,

        Pas de souci : je joins à la liste.

        Cordialement

        Gilles Pivard

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