• LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)

     

    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    Gaillefontaine :

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)      " Période normande. — Nous sommes disposé à attribuer à la période des ducs de Normandie et des comtes de Gournay le grand tertre et les terrassements qui dominent, au midi, le bourg de Gaillefontaine. Nous regardons ces mouvements de terrain, aujourd’hui couverts de broussailles, comme les restes du château normand. En 1050, Guillaume-le-Bâtard date un de ses actes de l’année même de la fondation du château de Gaillefontaine : « Primo anno constructions Castri quod Goislenfontana dicitur. » — Par la bienveillance de M. D. Gurney, nous pouvons donner ici le plan de cette forteresse disparue. " [Voir ci-joint]
    Hlad. Vales., «
    Notitia Galliarum, » p. 236.
    Orderic. Vital., «
    Hist. ecclesiast., » t. iv, p. 320, no
    Edition Le Prévost.

    D. Gurney, « The Records of the bouse of Gournay, »

    L’abbé Decorde, « Essai historique et archéologique sur
    le canton de Forges,
    » p. 161.
    P. de la Mairie, «
    Recherches histor., archéol. et biogr.
    sur le Bray normand et le Bray picard,
    » t. 1 er , p. 165. " [4] 

     

         La motte castrale de Gaillefontaine témoigne de l'importance du site, en Pays de Bray, sur l'ancienne frontière entre la Normandie et le nord du domaine royal. A partir du 11ème siècle, un bourg castral, sans doute délimité par un profond fossé, se développe au pied du château.

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)     « 912 : Rollon constitue la seigneurie au profit d'un dénommé Eudes.

         En 1043, "Goislenfontana" est citée dans les textes. La place est alors propriété des "Hugues" de Gournay, qui sont à cette époque les maîtres du Pays de Bray normand.

         Dès 1050, une gigantesque motte castrale, l'une des premières de cette dimension dans le duché, est érigée par Hugues Ier. Elle est alors défendue par un triple fossé. Ce Hugues de Gournay, très puissant dès cette époque commandera notamment les troupes ducales à la bataille de Mortemer en 1054. 

     

    Photo ci-dessus de la motte castrale qui domine la ville par Markus3 (Marc ROUSSEL) — photo personnelle, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6664568

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)     En 1089, Gérard de Gournay fortifie ses châteaux de Gournay, La Ferté et Gaillefontaine pour soutenir le roi d'Angleterre, Guillaume le Roux, contre son frère Robert Courteheuse, duc de Normandie.

         En 1118, Hugues de Gournay se rebelle contre le nouveau duc de de Normandie et roi d'Angleterre, Henri Ier Beauclerc.

     

    Vue du fossé entourant la grande motte féodale du château de Gaillefontaine. Photo extraite du site https://chateau-de-bellencombre.com/chateaux-forts-du-talou/

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)     Vers 1140 : le prieuré de Clair-Ruissel est fondé pour des religieuses de Fontevrault.

         A la fin du 12e siècle, Hugues V de Gournay se distingue au siège de Saint-Jean-d'Acre en 1191-1192, aux côtés du duc-roi Richard Cœur de Lion. Il sera le fondateur de l'abbaye de Bellozanne en 1198 à Brémontier-Merval (76),

         Le château change ensuite souvent de mains jusqu'au 15e siècle (rois d'Angleterre puis rois de France).

         Au final, la terre de Gaillefontaine a appartenu à Enguerrand de Marigny, la reine Blanche de Navarre, les Harcourt et les Orléans-Longueville. En 1310, le roi Philippe le bel donne le domaine de Gaillefontaine à Charles de Valois à l'occasion de son second mariage.

         En 1327, Charles IV le Bel, devenu roi de France, séjourne au château. En 1349, sa veuve, Jeanne d'Évreux, fonde l'hôpital de la Sainte-Trinité.

         Gaillefontaine était le siège d'une vicomté, d'une châtellenie, d'un bailliage avec droit de haute, moyenne et basse justice s'étendant sur 24 seigneuries.

         Au 14e siècle, les Jacques investissent le prieuré de Clair-Ruissel.

         En 1472, Charles le Téméraire assiège Gaillefontaine, démantèle la forteresse, pille et incendie le bourg.

         Le château est échangé à de multiples reprises jusqu'au 17e siècle, époque de sa vente en tant que châtellenie au sieur Legendre de Collande. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)

     

    Guilmeth, 1838 :

         « Gaillefontaine, à 4 lieues (sud-est) de Neufchâtel, et 1 lieue 5/4 (nord-est) de Forges-les-Eaux. Ce bourg, qui a porté jadis le titre de ville, doit son origine à une forteresse qui commandait toute la campagne, et qui fut bâtie vers l'an 1050, sous Guillaume-le-Bâtard, dit depuis le Conquérant.
          Les plus anciennes chartes qui parlent de Gaillefontaine l’appellent Goslenifons, Gaillionisfans, Gailefontaine, Gallefonlaine, etc. ; son véritable nom est Gaye-Fontaine (fontaine agréable). Il paraît que celle terre, comme celle de la Ferlé-Gournay et une grande portion de la contrée voisine, avait été donnée, en 912, par Rollon, à l’un de ses compagnons d’armes nommé Eudes. Raignald ou Renaud, fils de cet Eudes, fut sire de Gournay. Il épousa une noble dame nommée Alberede ou Aubrée (Albereda), dont il eut :

         1, Hugues, qui continua la branche des sires de Gournay ;

         2, Gaultier, dont nous parlons ci-après ;

     et 3, Raoul, mort jeune ou sans enfants. Gaultier, seigneur de la Ferlé et de Gaillefontaine, laissa Turold qui fut père de Hugues, premier du nom, homme puissant par son courage et ses immenses domaines. C’est vraisemblablement à ce Hugues qu'est due l’origine de la forteresse dont nous avons parlé plus haut. Ce qu’il y a de certain, c’est que, vers l’an 1040, ce seigneur donna au prieuré de Sigy, qu’il avait fondé, l’église et les dîmes de Gaillefontaine, que dix années après (en 1050), Hugues II de la Ferté, son fils, soumit, avec ce prieuré lui-même, à l’illustre abbaye de Saint-Ouen de Rouen, lorsqu’il y embrassa la vie monastique. Hugues II de la Ferté ne laissant pas d’enfants, sa retraite fut cause que la châtellenie de Gaillefontaine retourna aux sires de Gournay, branche aînée de sa famille. Hugues III de Gournay se ligua, en 1119, contre Henri Ier, duc de Normandie et roi d’Angleterre, son bienfaiteur. Il fit fortifier et munir de bonnes garnisons, dit un historien, ses châteaux de Gournay, la Ferté et Gaillefontaine, et faisoit des courses dans le pais de Caux, mettant à contribution le plat pais, sans épargner les églises et les monastères, secondé qu’il étoit par plusieurs seigneurs ses voisins, qu’il avoit mis dans son parti.

         Prises en 1202 par Philippe-Auguste, les châtellenies de Gaillefonlaine et de Mortemer-sur-Eaulne furent réunies, en 1204, au domaine royal. Leurs sièges de justice furent annexés au grand bailliage de Caux, sous la vicomté d’Arques. Donnée, en 1310, au comte Charles de Vallois, la terre de Gaillefontaine fut cédée par ce prince à Enguerrand de Marigny, en échange de la seigneurie de Champrond-au-Perche. Après la mort tragique de cet infortuné ministre, le même comte de Vallois, qui avait si ardemment demandé son supplice, voulut encore avoir sa part dans les biens confisqués sur la famille de Marigny ; il réclama Gaillefontaine, et le roi Louis X (le Hutin), par lettres-patentes du mois de mai 1315, lui fit don de cette châtellenie, à lui et à Mahaud de Chatillon, sa troisième femme. Après la mort de cette
    dernière, Isabelle de Vallois, sa fille, entra en possession de Gaillefontaine : mais cette terre lui fut presqu'aussitôt retirée pour être donnée, en 1359, à titre de douaire, à la reine Blanche d’Evreux, qui en jouit jusqu’en 1398. A cette dernière époque, Gaillefontaine retourna au domaine de la couronne. Cette place fut assiégée, en 1472, par Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne, qui, après l’avoir pillée, s’en alla brûler Haucourt.
          Cinq ans après, par contrat passé à Tours le pénultième jour de février 1477, Louis XI échangea Gaillefontaine contre la terre de Ruigny (voisine du Plessis), que lui céda Guillaume d’Harcourt, comte de Tancarville.

         Aujourd’hui, des tertres de gazon, des broussailles stériles recouvrent les débris de la vieille forteresse de Gaillefontaine. Il parait qu’il existe, sous les fondements du donjon, un souterrain voûté en pierre de taille ; c’est du moins ce que semblerait prouver l’arrestation d’un voleur nommé Brosse, qui y fut saisi et appréhendé au col, le 19 août 1692. » [3]  

     

    " Gaillefontaine (Seine-Maritime). Le Château

     

          La forteresse de Gaillefontaine s’étend sur toute la pointe de l’éperon rocheux qui surplombe le bourg. Elle est constituée d’un ensemble complexe de structures bien conservées dont la plus ancienne remonterait à l’époque gallo-romaine. Selon Orderic Vital, le château aurait été fortifié en 1118 par Hugues de Gournay (au même titre que ceux de la Ferté et de Gournay) au moment où il se rebelle contre Henri Ier Beauclerc. Les premiers seigneurs de Gaillefontaine, mentionnés dès le 11e s., font partie d’une branche cadette de la famille de Gournay. Le domaine reste dans cette famille jusqu’en 1202, date à laquelle il est intégré aux possessions royales de France. Au 14e s. le château est le siège d’une vicomté ; le domaine est également cité en tant que châtellenie lors de sa vente au 17e s. au sieur Legendre de Collande. Le château serait détruit au 15e s. par les troupes de Charles le Téméraire qui, en 1472, assiègent la forteresse et pillent le bourg.

         Le site est constitué d’au moins deux ensembles chronologiquement distincts. L’est comporte une enceinte parfaitement circulaire de 50 m de diamètre à son sommet pour 85 m à la base, dont les pentes très régulières sont particulièrement abruptes. Cette enceinte est cernée par un fossé de 7 m de profondeur. La dénivellation entre le point culminant et le fond du fossé est de 14 m. La moitié est de la plateforme sommitale est cernée par un talus en croissant.

           Au NO de l’enceinte, les restes d’un enclos, coupés par l’aménagement d’une troisième structure, sont encore visibles. La limite est de l’enclos suit la forme du fossé de l’enceinte. Au nord, un autre fossé doublé d’un petit talus forme un arc de cercle. Cet enclos pourrait correspondre à une basse-cour liée à l’enceinte dont il épouse la forme ; son fossé rejoint celui de l’enceinte sans créer de coupure visible. Il ne s’élève pas au-dessus du niveau du sol naturel et ne présente pas d’élément de défense très marqué. Un troisième élément fortifié a été construit en bout d’éperon. Il est constitué d’un tertre en majorité détruit et d’un profond fossé en croissant qui en limite le côté est. Au point culminant du tertre, on remarque la présence d’une cuvette de forme quadrangulaire, vestige possible d’une tour. Le reste du tertre semble avoir été méthodiquement découpé : plusieurs petites terrasses liées au retrait de la terre s’échelonnent sur les pentes. Cette destruction est peut-être liée à la création d’un boulevard d’artillerie qui aurait nécessité un remblaiement partiel pour créer une zone plane. Le tertre aurait alors été considéré comme une ressource en terre facilement accessible. L’est du tertre a conservé son aspect d’origine. Un léger talus surmonte le SE de l’escarpe et le fossé qui barre l’accès à la pointe de l’éperon est impressionnant : il coupe l’éperon en plongeant jusqu’à 10 m de profondeur et rejoint la vallée à ses extrémités. Il est pourvu d’un talus de contrescarpe perceptible surtout au niveau de sa limite sud. La mise en place du fossé et du tertre est venue couper l’enclos, leur création serait donc postérieure à celui-ci et à l’enceinte.

         Au cœur de la ville, les limites de l’ancien bourg ont pu être distinguées et la forme retracée correspond à celle représentée sur la carte de Cassini. Le bourg forme donc un espace globulaire dont les extrémités se rattachent au rocher, il englobe la place du marché qui se trouve au bas de la pointe de l’éperon, mais exclut l’église située un peu plus en arrière. Elle existe pourtant dès le 11e s. Le plan topographique replacé sur le cadastre montre qu’une des limites du bourg rejoint le fossé du tertre : le château était donc en relation avec le bourg au moins à partir de la construction du tertre. (Relevé et étude : Aude Painchault.) " [2]

     

    LES REMPARTS DE GAILLEFONTAINE (Seine-Maritime)     La commune recèle plusieurs monuments dont la plus célèbre est son château. Fortement lié à l'histoire de Gaillefontaine, l'actuel château est construit à proximité de l'emplacement d'un château primitif sur une motte castrale. En 1800, le domaine est acquis par la veuve du général Hoche. À partir de 1867 commence une importante campagne de travaux : de 1867 à 1877 est créé un parc à l'anglaise. Des communs sont construits par l'architecte Pini de 1881 à 1899, et le logis entre 1881 et 1886 par l'architecte Bir, dans le style néo gothique. Dans le parc à l'anglaise, la chapelle funéraire de la famille des Roys est achevée en 1903. À l'intérieur du logis, on découvre une galerie ornée de peintures murales de Godon réalisées à l'extrême fin du 19e siècle (1899).

     

    Sources :

     

    [1] Texte d'après Wikipédia.

    [2] Extrait de Haute-Normandie. PCR Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Archaeological project directors: Anne-Marie Flambard Héricher, Bruno Lepeuple, Aude Painchault, Gilles Deshayes and Tanguy Debaene p. 310-314 - Year of Investigation: 2010 https: /doi.org/10.4000/archeomed.12795

    [3] Extrait de la Description géographique, historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, Yvetot et Neufchatel suivie de l'histoire communale des environs de Dieppe - Partie 3 par Auguste Guilmeth - éditeur  :  (Paris) 1838 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3214169x/f156.item.r=motte%20de%20Foucarmont

    [4] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.382 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22

     

    Bonnes pages :

     

    O Notice historique et archéologique sur Gaillefontaine et ses dépendances / par M. André Durand (1807-1867) ; imprimerie de E. Cagniard (Rouen) 1865 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54711721/f14.item.zoom

    O Journées archéologiques de Haute-Normandie 2011 ; Publication Universitaire de Rouen Havre, 2 janv. 2012 - 286 pages https://books.google.fr/books?id=PWLfBAAAQBAJ&pg=PA209&lpg=PA209&dq=ch%C3%A2teau+de+Gaillefontaine&source=bl&ots=bPdJykQWN9&sig=z4ENi3seSTnaXXYglh1W8PC9F8o&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiunqTe7a3PAhWnIcAKHVyHCEU4KBDoAQhFMAc#v=onepage&q=ch%C3%A2teau%20de%20Gaillefontaine&f=false

    O http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2010/01/06/16401004.html

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