• LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER

     

         Au 11e siècle, une motte castrale fut implantée au-dessus du bourg de Dives-sur-Mer. [NdB]

     

         « A Dives-sur-Mer, sur une hauteur naturelle dominant l'église, le site est identifié comme la résidence des seigneurs de Dives connus aux 11e-12e siècles. Malgré la présence d'une villa, le fossé de basse-cour est encore visible. » [1]

     

         « C'est du port de Dives que Guillaume le Conquérant appareilla, avec sa flotte, pour conquérir l'Angleterre à la bataille de Hastings, en 1066.

         Une plaque commémorative avec la liste des noms des compagnons de Guillaume le Conquérant est apposée à l'intérieur de l'église, au-dessus des portes d'entrée principales. (...)

         Depuis sa lointaine origine, l’histoire de Dives-sur-Mer est étroitement liée à la mer. La cité de Dives était connue à l’époque romaine où son port avait une grande importance. Dès 858, le fleuve est emprunté par les Vikings qui remontent la Dives pour aller saccager Chartres.

         En l’an 1001, Dives-sur-Mer entre dans la légende avec la pêche en mer d’un christ miraculeux. Plus tard, l’église de Dives deviendra le lieu de pèlerinage du Christ Saint-Sauveur. » [2]

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER

     

    Plan de situation de la ville de Dives sur Mer ; blason de Dives-sur-Mer par I, Brieg, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3348407

     

    La motte castrale de Dives-sur-Mer :

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     « On trouve en tête du dispositif d'encadrement les binômes formés par une fortification de type château à motte et un bourg, que l'on rencontre à Dives-sur-Mer, Varaville et Dozulé, en liaison dans ces trois cas avec l'existence d'un pôle de regroupement démographique et d'activité économique (marchés, foires, le port à Dives) desservi par un noeud de communication majeur. Chacun de ces sites est contrôlé au moins dès le 11e siècle et sans doute avant par des entités seigneuriales éminentes qui doivent leur fortune aux ducs, relayés après 1204 par le souverain : l'abbé de Saint-Etienne de Caen à Dives, les comtes d'Évreux à Varaville, les Montfort-sur-Risle à Dozulé. (...)

     

    Ci-dessus, plan extrait du Cadastre Napoléonien de 1826, Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html ; l'espace délimité indique l'emplacement de la motte de Dives-sur-Mer. 

     

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    Ci-dessus : à gauche, photo aérienne extraite du site Géoportail ; au centre et à droite, photos extraites du site Google Earth.

     

         Dans tous les cas recensés, le contrôle seigneurial est clairement affirmé par le choix d'un point haut d'où il est possible d'embrasser du regard les principales composantes de la seigneurie : à Dives, l'estuaire et le port ; à Troarn ou Varaville, la chaussée et le marais ; à Dozulé, le Val d'Ancre. Dans les faits, ces établissements étaient bien avant tout des vitrines de l'autorité dont ils émanaient, car il est bien peu probable que les barons ou abbés dont il est question aient effectivement habité ces fortifications. Le site de Dives-sur-Mer en constitue sans doute la meilleure illustration car les textes qui lui font référence à la fin du 13e siècle, notamment à travers l'emploi du terme mota, désignent, bien davantage que le château proprement dit, d'une part la réalité topographique importante qu'il représente à cette époque dans la structure parcellaire de l'agglomération, et d'autre part l'ensemble des coutumes seigneuriales attachées à cette seigneurie que l'on trouve baillée en fieferme à ses anciens détenteurs, selon l'usage capétien, après 1204. » [3]

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER

     

    Ci-dessus, une jolie vignette extraite de la Bande Dessinée "Les Voies du Seigneur" Tome I : 1066 - Hastings ; scénario de Fabrice David et grégory Lassablière, dessin de Jaime calderon, couleurs de Romain Lubière aux éditions Soleil Productions, 2009. On y voit l'embarquement des troupes de Guillaume à Dives-sur-mer. Le château de Dives, sur la colline au-dessus de l'estuaire de la Dives, y est représenté.

     

         « Mais, la grande page de l’histoire est écrite quand Guillaume le Conquérant rassemble ses troupes à Dives en 1066. C’est en effet dans l’estuaire de la Dives qu’il prépare ses troupes et fait construire une partie de sa flotte pour partir à la conquête de l’Angleterre. Les historiens s’accordent aujourd’hui sur les chiffres de 1 000 navires et 7 à 8 000 hommes dont 2 à 3 000 cavaliers. Devenu roi d’Angleterre, le duc Guillaume fait embellir l’église. Cet édifice roman garde la trace de cette époque avec notamment deux somptueux chapiteaux à entrelacs du 11e siècle. » [2]

     

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    A droite une illustration inspirée de la célèbre Tapisserie de Bayeux extraite du site http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/

     

         « Cependant Dives possédait un château. En 1105, lors du siège de Falaise, qu'il fut forcé de lever, Henri Ier, roi d'Angleterre, fils du Conquérant, fut poursuivi par Renauld de Warren et Robert d'Estouteville, tenant le parti de son frère le duc Robert. Ceux-ci se rendirent maîtres du château de Dives, d'où ensuite Henri les délogea, incendia le château et les força de se rembarquer pour l'Angleterre. (Histoire de Normandie, 383.)  » [4] 

     

    Description :

     

         « Notons toutefois que l'identification à Dives-sur-Mer d'une motte castrale ne fait aucun doute ; elle nous est notamment confirmée par un passage inédit lu sur un « Roulle des rentes de l'Aumosne de Dive », daté de 1351. Ce dernier indice nous confirme bien l'existence concrète d'une motte, dont rien n'indique qu'elle ait encore été habitée à cette époque, en surplomb immédiat des halles et de la place du marché, au lieu-dit actuel de La Gentilhommière. Quelques mots s'imposent au sujet de cet ensemble relativement original.

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     Les vestiges du château de Dives-sur-Mer sont implantés sur une hauteur naturelle, en surplomb immédiat du port et du bourg. Leur structure bipartite se manifeste clairement dans le parcellaire à travers une haie de haut vol plantée sur un talus épousant le contour de la butte et dont la hauteur dépasse 2 m par endroits. La partie haute du dispositif, où se dressait la motte, est aujourd'hui occupée par une villa qui fut bâtie entre 1875 et 1882 par Le Rémois, antiquaire féru d'histoire locale. Les dimensions de la basse-cour trapézoïdale qui se développe sur la butte, en arrière de la motte, sont plutôt respectables avec quelque 1,9 ha. Or cet élément fait résonner le contenu d'une clause relative à la fondation du bourg de Saint-Étienne, en vertu de laquelle l'abbé de Caen se réservait le droit, au cas où les dégâts occasionnés par la mer l'y contraindraient, de faire « transférer son bourg » sur le fief adjacent de Caumont-sur-Dives, concédé à Beuselin, modeste seigneur du lieu, c'est-à-dire sur le coteau voisin du château. De toute évidence, ce que l'abbé considère ici comme son « bourg », c'est bien avant tout le marché de Dives dont on sait qu'il occupait une place notable dans la vie comme dans la topographie de cette agglomération portuaire au 14e siècle, au même titre que l'ensemble des activités économiques pratiquées sur le port d'échouage et les rives de l'estuaire. Il faudrait donc entendre que l'abbé se réservait ainsi la possibilité de faire déplacer le site du marché et autres installations économiques en direction du coteau, à l'abri de la mer, dispositif qui n'est pas sans rappeler un certain nombre de fortifications anglo-normandes dont la basse-cour accueillait une large gamme d'activités artisanales et commerciales. » [3]

     

    Ci-dessus : plan du site de Dives-sur-Mer. ( DAO V. Carpentier ; cl DDE Calvados).

     

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    Ci-dessus, deux photos extraites du site Google Map.

     

    A proximité :

     

    Les halles de Dives-sur-Mer

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     « Les Halles de Dives-sur-mer témoignent de l'activité importante d'un marché, assurément antérieur au 11ème siècle, époque à laquelle le petit bourg portuaire de Dives sort de l'anonymat grâce à la conquête de l'Angleterre, en 1066. Des datations des pièces de charpente réalisées en 2012 ont permis d'établir que la mise en oeuvre des Halles a eu lieu au début du 15ème, entre 1405 et 1423.  Elles mesurent aujourd'hui 50 X 12 mètres. Elles sont constituées d'un vaisseau principal et de deux bas-côtés symétriquement disposés. La charpente repose sur une série de 66 piliers de chêne, comme toutes les constructions importantes de  cette époque. Les Halles étaient entièrement ouvertes à l'origine jusqu'au début du 20ème siècle. Les bas côtés actuels ont été rajoutés récemment, dans le style du pan de bois typique du Pays d'Auge, qui emploie le bois pour l'ossature et le torchis (argile mêlée de paille) pour les cloisons entre les colonnes. Le toit est constitué de tuiles anciennes en argile locale. La charpente est restée dans son état d'origine. Dans les années 1950, la partie orientale des Halles a été fermée. Un pavage a été posé, rehaussant le sol d'une vingtaine de cm, et des fenêtres ont été ouvertes sur la toiture pour laisser pénétrer le jour. Chaque Samedi matin, les Halles retrouvent leur plus ancienne fonction (on peut encore voir les enseignes accrochées à la charpente). Elles abritent un des marchés les plus réputés de la Côte fleurie. » [5]

     

    Le manoir de Bois-Hibout

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     « Cette maison de maître a été construite au 17e siècle par Leduc de la Falaise, valet de chambre de Louis XIV. Plus tard, elle est devenue la propriété d'un Sieur de Bois-Hibout, à qui elle doit son nom de manoir de Bois-Hibout.

         Ce bâtiment, ayant été transformé en gendarmerie au 19e siècle, est également connu sous le nom de « Lieutenance ». On peut observer sur la façade des traces d'ouvertures anciennes. Elles doivent correspondre à une aile, perpendiculaire au batiment actuel, qui a été détruite au début du 20ème siècle. Cette partie est encore visible sur d'anciennes cartes postales.

         Le manoir est construit en pierre de Caen sur un terrain sableux. Il ne possède pas de fondations mais repose sur des murs de 2 mètres de large. On dit qu'il existait autrefois un souterrain qui rejoignait l'église. » [5]

     

    L'église Notre-Dame

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     « Le 6 août 1001, des pêcheurs lèvent dans leur filet un Christ sans croix dont le genou se met à saigner sous les coups de hache d'un mécréant. Aucun artisan n'est capable de fabriquer une croix pour y déposer ce Christ. Trois ans plus tard, une croix retrouvée en mer s'adapte parfaitement au Christ miraculeux. La légende du Christ Saint Sauveur est née, on place le Christ dans la chapelle, et Dives-sur-Mer devient un lieu de pèlerinage. Au fil des années, la chapelle se révèle être trop petite. Un édifice de style roman est construit grâce aux dons de Guillaume le Conquérant. Pendant les guerres de religion, le Christ disparaît et le pèlerinage prend fin. Quelques parties de l'église datent du 11e siècle : les quatre piliers du chœur, une arcade et une voûte. L'église est agrandie au 14e siècle, dans le style gothique rayonnant. Les vitraux des Anges Musiciens et quelques éléments de la grande verrière datent de cette époque.

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     Au 19ème siècle, l'église retrouve une partie de son histoire. Arcisse de Caumont inaugure en 1862 la pose d'une liste des compagnons de Guillaume-le-Conquérant. Cette plaque située au-dessus du fronton commémore le départ de Dives sur mer en 1066 des 7000 à 8000 guerriers avec Guillaume le Batard à la conquête de l'Angleterre.

     

    Photo ci-dessus de Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     A l'extérieur, d'autres curiosités vous surprendront : des ex-votos sous un des porches, un trou aux lépreux que l'on ne peut voir que rarement de nos jours. Il était destiné aux malades désirant suivre la messe... Les lecteurs de Marcel Proust reconnaîtront dans l'église de Dives celle de Balbec décrite dans le roman « A la recherche du temps perdu ».

         Les murs de l'église sont couverts de 400 graffitis datant du 15e au 20e siècle. » [5]

     

    Le village d'art Guillaume le Conquérant

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER

     

         « A la fin du 19e siècle, Monsieur le Rémois, propriétaire d'un ancien relais de poste du 15e siècle rend hommage à l'épopée du Duc Normand et baptise son auberge Hostellerie Guillaume-le-Conquérant (actuel Village d'Art Guillaume-le-Conquérant). On y trouve notamment une fresque reproduisant une partie de la Tapisserie de Bayeux, visible dans la salle de l'Office de Tourisme, et à l'extérieur, dans la Cour Louis XIV, des bas reliefs sculptés dans la pierre représentent des scènes dont certaines sont des copies des chapiteaux de l'abbaye de Boscherville en Seine Maritime, qui datent de l'époque de Guillaume-le-Conquérant. »

     

    La colonne commémorative de 1066

     

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MERLES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     « En 1863, la Société Française d'Archéologie fait ériger une colonne commémorative du départ de Guillaume sur la butte Caumont (colline qui surplombe le port de Dives). Elle se trouve actuellement sur la plage d'Houlgate. (...)

     

    Ci-contre, à gauche, la colonne sur la place de Houlgate aujourd'hui, photo Gilloudifs ; à droite, la colonne sur la Butte Caumont.

     


    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER       Sur la tour de la Capitainerie de Port-Guillaume a été apposée en 1991 une fresque illustrant le départ pour la conquête de l'Angleterre par la fameuse scène de la traversée des bateaux que l'on voit sur la Tapisserie de Bayeux. » [6]

    Photo Gilloudifs

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du Bilan scientifique 2004, Service régional de l'archéologie. DRAC de Basse-Normandie, Dominique GUÉRIN

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait du paragraphe sur « Bourgs et châteaux à motte » extrait de « Des châteaux et des sources » Bruno Lepeuple, Jean-Louis Roch Publication Univ Rouen Havre, 2008 https://books.google.fr/books?id=sUyhEcpCanwC&pg=PA227&Ipg=PA227&dq=Dives+sur+mer+motte+f%C3%%20A9odale&source=bl&ots=mnuwi%20BTZ8M&sig=gzGgjniYM%2017gdmAiFClKhPgYa5s&hl=fr&sa=X&ved=2ahU%20KEwj65eiGooDdAhU%20KasAKHeaXD%20pA4ChDoATAGegQICBAB#v=onepage&q&f=false

    [4] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... Calvados, 1re [-2e] partie.... Partie 2 ; Date d'édition : 1895

    [5] Extrait du site https://www.dives-sur-mer.fr/

    [6] Extrait de https://www.dives-sur-mer.fr/tourisme/dives-et-guillaume-le-conquerant.html

     

        Un roman « Les Normands débarquent » dont l'action se déroule à Dives sur Mer en 1066 évoque le château de Dives-sur-Mer :

    LES REMPARTS DE DIVES-SUR-MER     « Arnoul, jeune Normand de quinze ans, s’engage dans l’expédition de Guillaume le Conquérant. Son père, blessé dans une précédente bataille, veut l’en dissuader, mais sa mère et Mahaut son amoureuse l’encouragent. Très vite, Arnoul se rend compte de ce qu’est la vie à l’armée. Mais il n’est pas du genre à reculer. Son tempérament de bagarreur fait le reste. Bientôt, avec des milliers d’hommes et de chevaux, il s’embarque pour le pays des Engliscs et des Saxons. Drames, coups du sort, légendes, rires, chansons, amitié égrènent son rude chemin. Puis, un matin pâle, voici la plaine de Hastings. Là-haut, sur la colline de Senlac s’étend un mur immense et sombre. Sur huit cent mètres, des milliers de boucliers immobiles attendent les Normands. Et la peur atroce. Juché sur son cheval, le duc lève son bâton de commandement. « Diex aïe ! » S’engage alors une effroyable bataille. Le jeune Arnoul en sortira-t-il vivant ? »

    Blog sur ce roman :

    http://lesnormandsdebarquent.eklablog.com/accueil-de-ce-blog-c27244444

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