• LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)     On trouve à Corneuil dans l'Eure quelques vestiges d'une forteresse du 11e siècle. [NdB]

     

         " Il y avait à Corneuil une forteresse au lieu-dit « Château » et l’on trouve mention en 1246 d’un seigneur de Corneuil, Guillaume de Minières, ce qui permet de supposer que cette seigneurie faisait partie de ces lignes de défense édifiées par les ducs normands contre leur puissant voisin, le roi de France. La commune se situe sur le plateau, à proximité de la route qui descend d’Évreux à Nonancourt. " [1]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         " Corneuil. On a mentionné sur cette commune un tertre fortifié analogue à celui de Cintray, ainsi que l'emplacement des fossés et les ruines d'une forteresse, probablement au lieu-dit « Le Château », à 500 mètres au sud du bourg. Delisle et Passy Op. cit., t. I, p. 28 et 545. Carte de l’état-major au 1 /80.000e, Évreux, S.-O. " [2]

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)

     

    Plan de situation du château de Corneuil ; blason de la famille de Corneuil par Gilloudifs.

     

         " L'an 1214, un nommé Renou aumôna aux Bénédictins de Lyré trois pièces de terre assises en la paroisse du Chamdminel, dans la mouvance du fief du Jarier Ernault, dont était seigneur Etienne des Essars. II s'obligea à faire amortir cette aumône par les chefs-seigneurs de son héritage. Au bas de cette charte, on trouve deux amortissements. Le premier, de Guillaume des Minières, seigneur des Minières et de Corneuil, qui était fils de Robert des Minières, seigneur de Corneuil, lequel était fils de Simon des Minières et de Blanche, dame de Corneuil et du Jarier. Ce Guillaume était aîné du fief du Jarier. " Dissertation sur les prérogatives des aînés en Normandie et sur la manière dont les puînés tenaient d'eux leurs fiefs... avant la réformation de la coutume... faite en 1583, ce qui s'appellait tenir de son aîné en parage par lignage. " auteur : Marquis de Chambray [3]    

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)         " Le château de Corneuil (Canton de Damville, dép. de l’Eure), dont il subsiste encore au sud du village d’intéressants vestiges (Arch. dép. Eure, III PL 158, III PL 2168 (Atlas) et III PL 1087), appartenait originairement à Arnault fils de Popeline et fut transmis à ses descendants. " [4]

     

    Ci-dessus, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1839, Archives de l'Eure, http://archives.eure.fr/

     

         " On voit figurer à deux reprises, dans la grande charte de Lire, Ernaud, fils de Popeline (probablement père de celui-ci), comme donateur de l'église de Corneuil, de la dîme du Bois-Panton et de celle du Champ-Dominel. Nous pensons que ces Ernaud sont les mêmes qui ont possédé le Bois-Arnaud (Boscus Ernaudi), et lui ont donné leur nom. " Léopold Delisle [5] 

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)     Mesire Pierre de Corneuil porte les armes d'or a une fasce de gueules et à trois tourteaux de gueules. Pierre, seigneur de Corneuil, servait le roi en 1303 et 1304. (...)

     

    A droite, blason de la famille de Corneuil par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)     Jean de Mauquenchy, troisième du nom , dit Mouton, seigneur de Blainville, était sénéchal de Toulouse en 1298 et en 1316 ; il le fut ausi des bailliages de Rouen et de Gisors. Il avait épousé en troisième noce Jeanne de Corneuil au bailliage de Gisors, morte le 7 mars 1310. De ce mariage naquit Jean de Mauquenchy, dit Mouton, quatrième du nom, seigneur de Corneuil. Celui-ci fut commis par le roi à la garde des frontières de la mer de Normandie en décembre 1326 et mourut avant son père. II avait épousé avant l'an 1322, Jeanne de Chambli, dame de Cervon. De cette union naquit Jean de Mauquenchy, dit Mouton, cinquième du nom, seigneur de Blainville, maréchal de France en 1368 [NdB] :

     

           " Né vers 1322. Marié en..... à Jeanne Malet de Graville, seconde fille de Jean Malet, deuxième du nom, seigneur de Graville, et de Anne ou Jeanne de Waurin. Mort en février 1391.
         Il servit en Normandie, sous l'amiral de la Heuse, en 1356, et au siège de Honfleur l'année suivante. Charles V le fit maréchal de France, par état donné à Paris le 20 juin 1368, après la mort du maréchal de Boucicault. Il combattit contre les Anglais en Normandie, dans l'année 1378, et commanda l'avant-garde de l'armée fançaise à la bataille de Rosebecque, en 1382.
         En 1388 le maréchal de Blainville accompagna en Bretagne le connétable de Clisson, au siège et à la reprise de Bécherel sur les Anglais. Il mourut à l'âge d'environ soixante-neuf ans. "
    [6]

     

    Ci-dessus, à gauche, blason ce la famille de Mauquenchy par Jimmy44 Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3745860

     

         Voir sur la famille de Mauquenchy ici.

         Armes de la famille de Mauquenchy : Il s'armoit, d'azur à la Croix dentelée, cantonnée de vingt croix d'or, au pied fiché à la bande de gueule sur le tout. [NdB]

          

           " Toutes les sources attestent de la présence d’une motte, depuis le plus ancien aveu (1408) : « Y a mote [...] et patronnage de la chapelle du chastel de Corneul, et bons [r]emparts et fossez [...] qui sont seans bons (Arch. dép. Eure, E 170, « Aveu de du fief de Corneuil par Guillaume d’Estoutteville » (1408).) [...] » Les suivants semblent indiquer qu’il subsistait également des vestiges de château : « Où il y a motte, où il soulloit avoir chasteau, maison, place et collombier, et chapelle dont la présentation m’appartient [...] avecq ce ay droicture en la forest de Bretheuil d’avoir le feu et autres boyz pour ardoir et chesne pour édiffier tant au dict chasteau de Corneuil [...] droict de présenter aux chapelles des Mignières et de Corneuil [...] chapelle sainct Nicolas de Corneuil ( Arch. dép. Eure, E 170, « Aveu de de Charles de Montmorency » (24 sept. 1603) ; voir également Arch (...)) [...] »

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)          En 1784, le registre terrier indiquait que la chapelle Saint-Nicolas était construite à l’intérieur du château (Arch. dép. Eure, E 181, article 16 : « Ladite chapelle fondée en l’honneur de saint Nicolas au chât (...)), il s’agit donc sans équivoque d’une chapelle castrale. Les rôles d’imposition de 1790 mentionnèrent encore « Mr le chapelain de Saint-Nicolas de Corneuil pour terres et dixmes », ce qui laisse supposer qu’elle était encore desservie, à moins que cette mention ne fût purement formelle et fondée sur les titres anciens et non sur la réalité (Arch. dép. Eure, C 135). Cette chapelle a aujourd’hui disparu et nous ne pouvons identifier son emplacement exact.

     

    Ci-dessus : Illustration n° 38 – Motte du château de Corneuil. Photo extraite de ce même document.

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)          En revanche, la motte, ses fossés et sa basse-cour sont assez bien conservés (ill. N° 38 et 39). Étonnamment Coutil, bien qu’ayant signalé la présence de bâti, n’en fait qu’une relation assez succincte (L. Coutil, Archéologie..., op. cit., p. 276 : sans doute ne l’a-t-il pas réellement vue). Entourée de profonds fossés talutés vers l’extérieur, elle présente encore une élévation importante malgré quelques aménagements récents (Une cave a été creusée dans le flanc est et une « cascade » aménagée sur le flanc sud-ouest.) et une plate-forme de plus d’une dizaine de mètres de diamètre (A. Baume, les châteaux-forts et leur contexte historique..., op. cit., p. 94 : 13,50 m).

     

    Ci-dessus : Illustration no 39 – Fossé du château de Corneuil. Photo extraite de ce même document.

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)          Au sommet se trouve encore un puits rond, maçonné en silex, d’une profondeur de 25 mètres environ. Les vestiges de la première basse-cour ont pour une bonne part disparu mais nous pouvons la restituer, au nord-ouest et nord-est de la motte. Elle possède également un puits, identique à celui de la motte et profond de 15 mètres environ. De la motte courent deux pans de murs perpendiculaires, l’un est orienté vers le nord-est, l’autre vers le sud-est (ill. n° 40). Ils ne sont conservés que sur 2,50 mètres de longueur et 2,50 mètres à 3 mètres de hauteur tout au plus. Ils sont tous deux épais de 1,50 mètre environ et formés d’un épais blocage de mortier et de silex avec parements de silex taillés non-maçonnés mais posés de façon à former des assises régulières. Partant de la motte proprement dite, ils descendaient dans les fossés et entouraient autrefois la basse-cour. Sur la plate-forme, les fondations de la continuation du mur nord-ouest apparaissent encore au ras du sol. Par ailleurs, les anciennes limites de propriété au nord de ces vestiges, marquées par une élévation de terre curviligne (ill. n° 41) formaient un large arc de cercle supplémentaire et concentrique à ces vestiges, indiquant la présence d’une seconde enceinte. Le cadastre de 1808 (Arch. dép. Eure, III PL 158 (1808).) signalait la présence de bâtiments quadrangulaires, dont plus rien ne subsiste et montrait un parcellaire polygonal, correspondant certainement à la motte et la basse-cour, le tout environné de bois.

     

    Ci-dessus : Illustration no 40 – Vestige de mur au château de Corneuil. Photo extraite de ce même document.

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)           Ce château fut associé à un peuplement durable, puisque que plusieurs articles du registre terrier sont consacrés au « village du château », sans doute issu de la population directement rattachée au seigneur (Arch. dép. Eure, E 181, articles n° 978-800 : « près le village du château » et articles n° 801-8 (...)). (...)

         Les revenus furent donnés par Arnault fils de Popeline lors de la fondation de l’abbaye de Lyre : nous pouvons donc sans crainte penser que ce château fut fondé vers le milieu du 11e siècle. " [4]

     

    Ci-dessus : Illustration no 41 – Vestige d’enceinte de la seconde basse-cour du château de Corneuil. Photo extraite de ce même document.

     

         Plus tard la baronnie de Corneuil sera unie au duché de Damville. [NdB]

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE CORNEUIL (Eure)     A Corneuil, Église Notre-Dame (12e), remaniée au 16e et restaurée au 19e siècle. [NdB]

     

               " L’église paroissiale, ancienne, possède encore des vestiges romans : élévation des murs et baies cintrées biseautées (J. Charles, « Vestiges d’époque romane... », art. cité, p. 10 et suiv. ; M. Baudot, « Les églises d (...)). Le mur pignon sud de l’ancienne grange dîmière, à l’ouest de l’église, est également conservé. " [4]

     

           Une légende romanesque concerne la commune de Corneuil : L'âme qui chante par Octave Féré (1815-1875) dans Légendes et traditions de la Normandie – Éditeur : C. Haulard (Rouen) 1845, voir ici. [NdB]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/corneuil-eglise-notre-dame/

    [2] Extrait du Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie - Éditeurs : Derache (Paris)/Didron (Caen)/Hardel (Rouen)/Le Brument/Société des antiquaires de Normandie (Caen), 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f153.item.r=%22Corneuil%22.texteImage

    [3] Auteur : Marquis de Chambray - Date d'édition : 1583

    [4] Extrait de La Frontière normande de l'Avre : De la fondation de la Normandie à sa réunion au domaine royal (911-1204). Évolution de la maîtrise militaro-économique d'un territoire frontalier par Astrid Lemoine-Descourtieux - Nouvelle édition [en ligne]. Mont-Saint-Aignan : Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2011 (généré le 27 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/purh/6807>. ISBN : 9791024010618. DOI : 10.4000/books.purh.6807.

    [5] Léopold Delisle Extrait de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6561042q/f430.item.r=%22de%20Corneuil%22.texteImage
    [6] Extrait de Galeries historiques du palais de Versailles, Tome 7 par Charles Gavard (1794-1871) – Éditeur (Paris) 1839-1848 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k279565/f203.item.r=%22de%20Corneuil%22.texteImage.zoom

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