• LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)

    LES REMPARTS D'ESSAY (Orne) LES REMPARTS D'ESSAY (Orne) LES REMPARTS D'ESSAY (Orne) LES REMPARTS D'ESSAY (Orne) LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)

     

         Cette fois, je m'aventure complètement, n'ayant aucun plan, ni schéma pour étayer le plan proposé ci-après... Tout au plus le souvenir d'un étang limitant la ville au nord, le tracé de la rue du Fossé Capitaine au sud-ouest, la place Valazé, à proximité de la mairie, séparée au nord par un fossé et le chemin gagnant au nord la Vézonne me permettent d'imaginer les limites de l'ancienne « ville close ». Pourtant en regardant le tracé de la rue des Grouas on pourrait presque imaginer une seconde enceinte plus vaste mais là je m'aventure !... L'enquête continue donc... [NDB]

     

    LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)    LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)

     

    Plan hypothétique des remparts d'Essay ;  blason de la famille de Valois d'Alençon par Carlodangio — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61566685

     

    LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)     « L'évêque de Bayeux mentionne en 1088 le château fort comme l'une des forteresses les plus considérables appartenant à la maison de Bellême. À partir du règne de Philippe Auguste (1180-1223) le domaine d'Essay relève directement du roi.

         Vers 1361, Pierre II, comte d'Alençon, fait entourer la ville d'épaisses murailles et de profonds fossés. Essay devient alors une « ville close ». En 1489, le château, en grande partie détruit pendant la guerre de Cent Ans, est restauré. Il est repris en 1590 aux Ligueurs par les armées du roi et Henri IV ordonne sa destruction, mais revient ensuite sur cette décision. En 1598, les États de Normandie dénoncent encore au roi le château d'Essay comme un « repaire de brigandage ». (…)

     

    Ci-dessus, un plan extrait de https://montjoye.net/essay-histoire-chateau-ville.

     

    LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)     « Le site de l'ancien château des ducs d'Alençon avec la chapelle Marguerite de Lorraine, qui aurait été construite en 1166, comporte des restes de fondations et un jardin d'inspiration médiévale. La chapelle et la motte féodale sont inscrites au titre des Monuments historiques depuis le 10 juin 1975. » [1]

     

     « Édifiée sur le plan des saintes chapelles fondées dans l'enceinte d'un château royal, elle avait deux étages, la chapelle haute communiquant avec les appartements seigneuriaux. La chapelle basse était affectée aux gens de service et à la garnison. » [2]  

     

    LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)  LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)

     

    Ci-dessus, à gauche : plan d'Essay extrait du cadastre napoléonien ; à droite : plan d'Essay extrait du site Géoportail@

     

         « Essay, dont l'origine parait remonter à l’époque romaine, dut faire partie, avec Alençon et Domfront, du domaine des ducs de Normandie. C’était une des places fortes dont la garde fut confiée aux seigneurs de Bellême dès le 10e siècle. Son donjon faisait partie de la ligne de défense établie par les Talvas sur les marches de la Normandie, du Perche et du Maine. II avait été bâti sur une colline schisteuse, entourée au nord et au midi par un étang. L'appareil des murs qui enveloppaient la chapelle, bâtie au cœur de la forteresse, et dont quelques portions sont encore debout, porte le caractère des constructions du 11e siècle, et les assises en sont disposées en forme de feuilles de fougères ou d’arêtes de poisson. Le donjon était flanqué de tours dont il ne reste plus aucun vestige. 

     

    LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)     La chapelle du château, dédiée à saint Laurent, à la nomination du roi, subsiste encore. On l’aperçoit de loin a travers les arbres, coquettement posée sur l'esplanade, élégante encore dans sa misère. Ses fenêtres trilobées, aux meneaux flamboyants, la font remonter au temps de Pierre II, comte d’Alençon.

         Essay fit partie intégrante des domaines de ces comtes, issus des Talvas, jusqu’à l'extinction de leur race, à la mort de Robert II. Le roi Philippe-Auguste, à la suite de transactions avec les héritiers de Robert, se mit alors en possession du comté d’Alençon. En 1220, Hemeri, vicomte de Châtellerault, et Ela, veuve de Robert, fils Ernée, firent abandon à Philippe-Auguste du château d'Essay et de tout le domaine, fieffé et non fieffé, qui en dépendait avec la forêt de Bourse. L’enquête qui fut faite a cette occasion nous fait connaître l'importance des revenus de cette châtellenie s’élevant à 85 livres, sur lesquels le chapelain de Saint-Lau­rent prenait 10 livres.

         Ce château fut une des résidences préférées des comtes d’Alençon, issus de Pierre, fils de saint Louis. Ce roi, dans le dernier voyage qu'il fit en Normandie, en 1269, vint lui-même à Essay et y coucha, le 8 juillet (lundi après la Saint-Martin-le-Bouillant). II expédia d'Essay, à cette date, à Thibaut, comte de Champagne, roi de Navarre, une lettre en faveur de Jean de Nanteuil, nomme récemment à l’évêché de Troyes, auquel, après sa prestation du serment de fidélité au roi, il avait accordé remise des droits de régale,

         C'est également d'Essay qu'est datée la charte de la donation faite par saint Louis à l'un de ses clercs, Nicolas de Verneuil, et à sa femme, d'une rente viagère de 20 livres parisis, a prendre sur les revenus de la prévôté de Verneuil.

         Outre la beauté du site, le voisinage de la forêt de Bourse et les facilités qu'on y trouvait pour l'exercice de la chasse attiraient fréquemment ces princes à Essay. Trois des enfants du comte Pierre II y sont nés, le comte Jean Ier, dit le Sage, tué à Azincourt, qui fit ériger le titre de comte d'Alencon en duché-pairie, et les princesses Jeanne et Marie ses soeurs. 

     

    LES REMPARTS D'ESSAY (Orne)     On doit au comte Pierre II plusieurs augmenta­tions importantes faites au château d'Essay. De plus il fit entourer la ville d'une enceinte de murs et de fossés, et obligea les habitants à contribuer à ces travaux. Ces mesures de défense n’étaient que trop justifiées par la situation du pays depuis l'ouverture des hostilités avec les Anglais. Pierre de la Corneille était capitaine d'Essay en 1361, lorsque les Anglais s'emparèrent de l'abbaye de Saint-Martin de Sées, d'où ils furent chassés, l'année suivante par du Guesclin. II avait été précédé, dans le commandement de cette place, par Jean de Rochefort.

         En 1417, Essay eut le même sort que toutes les places de Normandie, à l'exception du Mont-Saint-Michel, et tomba au pouvoir des Anglais. Cette place avait alors pour capitaine Pierre d'Ache, frère de Jean, surnommé le Petit-Galois, qui commandait à Alençon.

         Pendant l'occupation anglaise, les capitaines normands ne cessèrent d'inquiéter l'ennemi par des attaques subites et réitérées. C'est ainsi qu'en 1433, Raoul de Jupille, seigneur d'Aunou-sur-Orne, trouva moyen de s'introduire dans le fort de Saint-Martin de Sées, tentative glorieuse qu'il paya de sa vie, car les Anglais ne tardèrent pas à mettre le siège devant l'abbaye et à y rentrer.

         La reprise du château d'Essay par le duc d’Alençon Jean II, l'ami de Jeanne d'Arc qui l'appelait son beau duc, est entourée, dans les récits de nos chroniqueurs, de circonstances romanesques, qu'on nous permettra de rappeler.

         En 1449, lorsque Charles VII se fut enfin décidé à seconder le mouvement spontané des villes normandes qui avaient commencé à se débarrasser de leurs garnisons qui, n’étant plus payées, ne vivaient que de rapines et de brigandages, le duc Jean II avait reparu dans son duché à côte du roi, et les bourgeois de Verneuil et de Gacé l'avaient accueilli avec enthousiasme. Longny était de même tombé au pouvoir des Français. Cependant, une partie de la garnison d'Essay, ne se doutant pas que le duc d’Alençon fut si près d'elle, avait résolu, à l’entrée du carême, d'aller, capitaine en tête, pêcher l’étang d'Aves, situé à quelque distance de là. Les soldats qui gardaient le fort de Boitron devaient être de la partie. Malheureusement pour eux, un brave gentilhomme du pays, Macé Mallard, seigneur de Fontaines, fief assis en la paroisse de Boitron, en ayant été informé, prévint le duc d’Alençon et, aidé de quelques-uns des siens, tomba à l'improviste sur les Anglais, occupés à leur pêche, et les tailla en pièces. En même temps, le duc accourait à la tète d'une troupe d’élite sous les murs d'Essay, précédé par la nouvelle de la défaite pitoyable essuyée par les Anglais sur les bords de l’étang d'Aves. II menace le lieutenant, qui commande en l'absence du capitaine, de passer le reste de la garnison au fil de l’épée si elle ne se rend pas sur I'heure. Les Anglais effrayés s'empressent d'ouvrir les portes de la ville et d'offrir les clefs du château, deman­dant à capituler. La garnison du fort de Boitron ne tarda pas à en faire autant.

         En souvenir du service signalé qu'il avait rendu au duc d’Alençon, Mallard fut nommé capitaine d'Essay, et ses descendants continuèrent à occuper ce poste jusqu'au temps d'Henri IV. L'un d'eux s'est même fait une place dans l'histoire des troubles de la Ligue.

         Jean Mallard, sieur de la Motte, capitaine d'Essay, avait embrassé le parti de la Ligue qui avait pour chef principal, dans ce pays, Pierre Rouxel de Médavy, nommé bailli d’Alençon par le duc de Mayenne, en 1589. Mallard passait pour un de ses meilleurs lieutenants. Cependant, il ne put empêcher René de Saint-Denis de Hertre, gouverneur d'Alencon pour Henri IV, de s'emparer du chateau d'Essay au commencement de 1590. La garde en fut alors confiée à Léon de Bonenfant, sieur du Breuil, gentilhomme ordinaire du roi, écuyer du comte de Soissons. Mais Mallard, qui s'était mis à la tête d'une troupe de paysans révoltes qu'on appelait les Lipans, venus apres les bandes des Gautiers, exterminés aux environs de Commeaux et de Pierrefitte, près d'Argentan, parvint à rentrer dans Essay, pendant une absence du capitaine qui l'avait supplanté. Les habitants, dont il avait su s'attirer les sympathies, lui ouvrirent eux-mêmes leurs portes. II fit alors d'Essay son quartier général, et les Lipans qui l'avaient suivi purent y trouver un refuge, pour se répandre de là dans tout le pays environnant, depuis Sées, Alencon, Bellême et même jusqu'à Domfront, où la Ligue avait de nombreux adhérents.

         Montpensier, gouverneur de Normandie pour Henri IV, dut alors charger Hertrée Jean-Antoine de Saint-Simon, baron de Courtomer, gouverneur d'Argentan, de faire l'investissement d'Essay. Les habitants,fidèles jusqu'au bout à leur ancien capitaine, opposèrent une vive résistance à l’armée royale, mais furent enfin forcés de capituler.

         Les Lipans disparurent alors, sans que les historiens aient pris la peine de nous faire connaître l’étymologie de leur nom. Les Lipans, comme les Crocquants, paraissent avoir vécu de maraude et de rapines : franches lippées et tranches repues sont termes synonymes. Lippeur signifie gourmand, et il est permis de croire que les Lipans étaient cousins-germains des Picoreurs et des Fricoteurs et qu'ils formaient l’arrière-ban des Bagaudes et des Pastoureaux, des Jacques et des Chaperons blancs, et l'avant-garde des Nus-Pieds et des Chouans.

         Mallard, quoique ayant suivi la Ligue, fut réintégré par Henri IV dans son poste de capitaine d'Essay et dans celui de lieutenant de Rouxel de Médavy au gouvernement de Verneuil.

         Quant aux bourgeois d'Essay, les conséquences de leur participation a celte révolte furent plus dures. Montpensier fit raser le château. Hertre et le baron de Courtomer furent autorisés à enlever les matériaux provenant de la démolition pour s'indemniser de leurs mises. Les habitants d’Alençon, bons royalistes et peut-être jaloux de leurs voisins d'Essay, se signalèrent par leur empressement à exécuter les ordres du roi. Cependant,les bourgeois d'Essay firent faire des représentations au roi. Mallard, agissant tant en leur nom qu'en celui des habitants de la châtellenie de Sainte-Scolasse, de Sées et autres bourgs et paroisses en dépendant, présenta lui-même leur requête au roi. Suivant arrêt du 10 mai 1594, il fut sursis aux démolitions. Mais la ruine complète de ce château fut reprise, après Henri IV, par Marie de Médicis, duchesse douairière d’Alençon qui, avec ses débris, fit construire une prison. » [3] 

     

         « Essay (61500) : Le château est construit dans le premier tiers du 11ème siècle par le lignage des Bellême, profitant d'un éperon barré. Sans postérité, la lignée s'éteint ; le château et tous ses apanages passent à la couronne en 1221. Le comté d'Alençon est alors donné à différents membres de la famille royale. Saint Louis y fait passage en 1269.
         Le château attend 1367 pour subir de nouveaux travaux d'agrandissement sous Pierre II. Il fait d'Essay sa résidence principale et développe la ville close. Le titre de duc d'Alençon est tenu par Jean Ier qui meurt à Azincourt en 1415, le duché passe aux Anglais. Jean II met plus de 30 ans à le reprendre et n'y parvient que dans le sillage de la reconquête française de 1450.
         Le château est placé sous le commandement de Macé Mallard de Boitron dont le fils épouse Marguerite de Lorraine. Veuve elle développe le duché, fondant plusieurs couvents de clarisses. Le duché revient à la couronne en 1549. Au 17ème siècle le château ; les logis, le donjon, l'enceinte, très dégradé après les guerres de religion est définitivement abattu. Aujourd'hui, seules subsistent quelques traces au sol et la chapelle castrale (14ème siècle) ainsi qu'une part des fossés, à moins qu'il ne s'agisse de l'appui rocheux sur lequel la forteresse était construite (?).

         Construit au confluent des deux bras de la Vézonne, le site était en partie ceinturé par un étang agrandi à plusieurs reprises. Le site n'excédait pas 90 m x 50 m mais passait pour suffisamment imposant par ses seuls défenses naturelles.
         On devine sous la végétation les fondements de deux tours circulaires et des fragments de muraille commune à la ville close. Dans le périmètre défensif, hors la chapelle, seules subsistent les traces d'une aula à travers ses fondations et peut-être ses caves. » [4] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00110801

    [3] Extrait de « Association normande, session de 1894 tenue à Alençon (Orne), excursion à Essay par M Louis Duval. 1895 »

    [4] Extrait de http://kastellkrenv.over-blog.com/2014/01/.et-tous-les-autres.html

     

    Bonnes pages :

     

    O Association normande. Session de 1894, tenue à Alençon (Orne). Excursion à Essay , par M. Duval, Louis (1840-1917). Éditeur :  (Caen) 1895 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1643092/f1.image

    O https://montjoye.net/essay-histoire-chateau-ville

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  • Commentaires

    1
    kiki
    Vendredi 16 Novembre 2018 à 11:10

    ou est le  web docs d' essay

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