• LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)

     

          A Crasville-la-Rocquefort subsiste une motte féodale circulaire haute de 2,80 m, seul vestige du château médiéval. A l'Est de celle-ci, s'élève aujourd'hui un château des 16e et 17e siècles, bel exemple des constructions cauchoises d'époque Henri IV. [NdB]

     

         « De nos jours site paisible, Crasville-la-Roque occupe cependant une position stratégique : un mamelon qui commande la source du Dun à la limite du Talou et du Grand Caux, sur la route de Rouen à Veules-les-roses. D’après la toponymie, Roquefort est littéralement « Roque Forte », au sens de maison forte et Crasville dérive de « cras » qui signifie « grand, important » [1]

     

         « Le Dun prend sa source à Crasville-la-Rocquefort et se jette dans la Manche à Saint-Aubin-sur-Mer après un parcours de 12,8 kms. (…) » [3]

     

     

    Crasville-la-Roquefort :


          "
    Époque incertaine. — Ce village doit son nom à une de ces anciennes Fermetés ou Roques fortes si communes à l’époque franque et au moyen-âge. On voit en effet les restes de cette vieille fortification auprès du château moderne. " [6]

     

     

    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation du château de Crasville-la-Rocquefort ; blason de la famille de Clapion ou de Glapion extrait de http://www.armorial-limousin.fr/blasons_argentat.htm

     

    Historique

     

    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)     « Nous empruntons aux notes de M. de Montfort l’histoire brèves des familles qui se sont succédé au château de Crasville. » [1]

     

         « En 1200, la terre de Crasville appartient à Guérin de Clapion (ou Glapion), sénéchal de Normandie, qui après avoir joui de la faveur du roi d’Angleterre Jean sans Terre (1166-1216) abandonne son parti pour celui de Philippe Auguste (1165/1223). » [3] 

     

    Ci-dessus, le château de Crasville-la-Roquefort par Dujardin Paul (1843-1913). Héliograveur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b100508187.r=%22Crasville%20la%20Rocquefort%22?rk=21459;2

     

    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)     « Guérin de Glapion, sénéchal de Normandie. (? - 1227)
         Il est possible qu'il descende de la famille de Bellême-Montgomery, mais nous sommes réduits aux hypothèses. On suppose que son père était Robert de Glapion, cité en 1173 dans la carte de donation à une église. Il était seigneur de Sainte Scholasse et portait: «
    d’azur à trois fasces d’or et une bordure de gueules ». La première mention qui le concerne date du 22 mai 1200 lors du traité du Goulet entre Philippe Auguste et Jean sans Terre. Il figure parmi les seigneurs anglo-normands se portant caution pour Jean sans Terre de la bonne et loyale exécution du traité.
         La mauvaise foi de Jean sans Terre l'empêcha de tenir correctement le rôle qui lui avait été assigné. Le manque à peu près total de soutien du roi d'Angleterre et les offres de ralliement que lui firent la chancellerie capétienne le décidèrent, en même temps que le duc d'Alençon, à «
    tourner français » lors de la conquête de la Normandie en 1202-1204.
    Il en fut récompensé en mai 1204, car par un acte signé à Saint-Pierre sur Dives, Philippe Auguste lui donnait Moyon et Montpinçon et lui confiait la charge de sénéchal de Normandie. Dans deux actes datés des 17 et 30 avril 1205, le roi lui octroyait les biens des vassaux du bailliage de Sainte Scholasse qui n'avaient pas fait leur soumission. Il lui accordait également la ville de la Ferté-Macé, que le comte Juhel de Mayenne lui abandonnait en échange d'une autre terre que lui donnait le roi.
         On assiste à un autre échange de terres par un acte daté du 22 avril 1207, lorsque Philippe-Auguste donna le château d'Argentan à son maréchal Henri Clément. Il lui confirmait les fiefs de Sai et de Pommainville, qui lui avaient été donnés par Robert, comte d'Alençon et Guérin de Glapion en échange d'autres seigneuries.
    On trouve le nom de Guérin de Glapion dans plusieurs chartres datées de 1208, traitant de donations à l'église de Sainte-Scholasse et à la chapelle de Glapion. Il mourut sans héritiers en décembre 1216 ou janvier 1217. C'est pour cette raison qu'en janvier 1217, Philippe-Auguste s'attribuait Courtemer. Il profita aussi des circonstances pour ne pas lui désigner de successeur dans sa fonction de sénéchal de Normandie et faire gouverner le duché par son Chancelier Guérin, un homonyme, et ses baillis.
    » [4] 

     

        Bibliographie : Gaston Guérin : « Guérin, chancelier de Philippe-Auguste » Auto édition 1990.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Clapion ou de Glapion extrait de http://www.armorial-limousin.fr/blasons_argentat.htm

     

    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)     « Jean sans Terre confisqua alors le fief au profit d’un de ses fidèles, le comte Guillaume de Varenne.
    Les descendants de ce dernier. Robert et Laurent de Sainte-Beuve, furent tout deux tués à Azincourt (1445), sous la bannière du roi de France Charles VI. La terre fut alors à nouveau confisquée par le vainqueur, le roi d’Angleterre, qui la remit à un chevalier anglais, Roger Penys, vicomte d’Arques. » [1]

     

    Ci-dessus blason de la famille de Varenne ou Warenn par SanglierT — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17666253

     
    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)     « Après l’expulsion des Anglais, en 1464, la terre est rendue aux
    descendants des Sainte-Beuve.

    Dès les premières années du 16ème siècle, la terre de Crasville passe entre les mains de la
    famille de Rocquigny qui la conserve jusqu’en 1876. » [3] 

     

    Blason de la famille de Sainte-Beuve dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As extrait de http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Sainte-Beuve

     

    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)     « Cette famille de Rocquigny a essaimé, dans la vallée du Dun, dans le Pays de Caux et au-delà. Plusieurs branches sont encore florissantes aujourd’hui. » [1]

     

    Blason de la famille de Roquigny par gilloudifs

     

         La terre de Crasville est achetée aux héritiers de la famille de Rocquigny en 1876 par le vicomte Louis Philogène de Montfort (1840-1911), époux de Marie Alice Bathilde de Martel de Janville, sénateur de la Seine Inférieure et maire de Crasville-la-Rocquefort où il décède en son château. (...) » [3] 

     

         « Louis Philogène de Montfort, né le 3 février 1840 à Paris, mort le 10 octobre 1911 à Crasville-la-Rocquefort (Seine-Maritime), est une personnalité politique française. Fils d'un général, il entre à Saint-Cyr. Il quitte l'armée en 1873 et se lance dans la politique. Maire de Crasville-la-Rocquefort, conseiller général en 1883, il est député de la Seine-Maritime de 1889 à 1900, où il siège au groupe de la Droite républicaine et sénateur de 1900 à 1911. Il intervient beaucoup sur les questions militaires. » [5]

     

    Voir également : https://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&n=de+montfort&oc=0&p=louis+philogene

     

    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)

     

    Ci-dessus : à gauche, plan extrait du cadastre napoléonien ; à droite, calque du cadastre de 1947 : la parcelle 253 correspond-t-elle à l'emplacement de la motte féodale ? Archives de la Seine-Maritime, http://www.archivesdepartementales76.net/

     

    Description

     

    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)     « Le château de Crasville possède une motte féodale qui a joué certainement un rôle défensif pour la vallée du Dun. L’ouvrage se compose au centre d’une motte presque parfaitement circulaire (diamètre Nord-Sud : 32 mètres : diamètre Est-Ouest : 34 mètres) ; elle s’élève à 2,80 m au-dessus du fossé qui l’entoure. Au-delà de ce fossé, une enceinte à peu près concentrique est encore très visible ; sa largeur passe de 28 mètres d’Est en Ouest à 36 mètres du Nord au Sud. L’ensemble de l’ouvrage, protégé par de magnifiques hêtres roux, atteint environ 90 mètres de diamètre. Les études archéologiques menées par J. Le Maho à la motte de Mirville permettent d’imaginer cette motte féodale surmontée d’une tour de bois et entourée de palissades et de pieux. La partie la plus large de l’enceinte pourrait constituer la basse cour, habitat des soldats et refuge des paysans. Telle qu’elle est conservée, la motte de Crasville constitue une intéressante réserve archéologique. Il y a eu continuité entre cette motte et le château. Les anciens cadastres l’attestent et le vieux jardinier du château a relevé maintes fois des blocs de grès quand il voulait parfaire les pelouses. S’agissait-il d’une maison forte ? » [1]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         « Le logis, ainsi que deux pavillons, ont été rebâtis un peu plus à l’Est par Jacques de Roquigny. Une inscription au-dessus de linteau de la porte mentionne la date de 1602 … » [3] 

     

         « Nous ne connaissons pas le maître d’œuvre de Crasville dont toutes les archives ont disparu. » [1]

     

         « Le château du 17e en briques et chaîne de grès est précédé d'une cour d'honneur avec deux pavillons symétriques et beau colombier plus ancien du 16e siècle. » [2] 

     

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         « Comme les pavillons d’entrée, le logis, abrité par une haute toiture d’ardoise, est édifié, sur un soubassement de grès, en brique sur laquelle tranche les grés clair en appareil harpé des chaînages d’angle et des piédroits des ouvertures. » [1]


         « La disposition est semblable sur les deux façades : un avant-corps central (escalier) en légère saillie, couronné par un fronton (curviligne avec oculus sur le jardin, de tracé triangulaire coupé par une grande lucarne sur la cour) ; de part et d’autre, une travée de grandes fenêtres surmontée, du côté de la cour, d’une importante lucarne a grand tympan triangulaire et petite ouverture en plein cintre. » [3]

     

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         « Les fenêtres intercalées entres ces travées et l’avant-corps central sont de facture beaucoup plus simple et doivent résulter de modifications ultérieures comme paraissent l’indiquer des remaniements dans l’appareil de brique.

         Les deux façades diffèrent cependant à leurs extrémités. Sur la cour d’honneur, le corps de logis es flanqué de chaque côté en avancée d’un pavillon de plan carré à toiture en hache, qui reproduit l’ordonnance des travées décrites ci-dessus.

         Par contre, sur le jardin, ce sont d’élégantes tourelles latérales cylindrique coiffées en poivrière très élancée, elles reposent en encorbellement sur un haut soubassement de plan carré ou l’on retrouve aux angles l’appareil de grand harpé. La brique est habilement utilisée à l’ornementation des façades.

         Les deux tourelles portent à leur base un bandeau en dents d’engrenage ; puis, au dessus de leur fenêtre, un bandeau plus large fait de damiers et de dents d’engrenage ; enfin, juste au-dessous de la corniche, se développe un troisième bandeau fort original qui s’inscrit au même emplacement tout au long des différentes façades du château : quatre rangées de briques de profil semi-elliptique, placées en opposition deux à deux, y dessinent deux chaînes superposées. Ce décor de briques de nos gentilhommières normandes mériterait à lui seul une étude approfondie qui à notre connaissance n’a pas encore été faite. Il faut pouvoir admirer ce décor par un bel après midi ensoleillé, comme le firent les congressistes. Signalons aussi que des trous de tir sont percés au niveau du premier étage, principalement sur la façade vers le jardin, ce qui nous rappelle que ce château fut construit en une période troublée. » [1]

     

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    Protection


    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)     « Les façades et les toitures du château (à l'exclusion de l'aile du 19e siècle), les deux pavillons d'entrée et le colombier sont inscrits aux Monuments Historiques en 1978." (...) » [3]

     

     

    Le colombier du château de Crasville-la Rocquefort, Crédit photo : Foxandpotatoes - Sous licence Creative Commons 3.0 https://monumentum.fr/chateau-pa00100608.html

     

     

    Légende

     

         « Une légende raconte qu'un sire de Crasville-la-Rocquefort voulut acheter un moulin à Fontaine-le-Dun. Le propriétaire de ce dernier refusa de vendre son bien. Le seigneur de Crasville-la-Rocquefort pour se venger utilisa des balles de laine afin de boucher les sources du Dun. Depuis l'eau ne coule quasiment plus sur Fontaine-le-Dun sauf lors des fortes pluies. » [3]

     

    LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE CRASVILLE-LA-ROCQUEFORT (Seine-Maritime)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de isamiga76 https://www.flickr.com/photos/33852840@N06/12953055185

    [2] Extrait de https://www.gralon.net/tourisme/a-visiter/info-chateau-de-crasville-la-roquefort-crasville-la-rocquefort-16708.htm

    [3] Extrait de http://www.auxpaysdemesancetres.com/pages/haute-normandie/seine-maritime-76/crasville-la-roquefort.html

    [4] Extrait de Bibliographie : Gaston Guérin : « Guérin, chancelier de Philippe-Auguste » Auto édition 1990. http://galaxie.guerin.free.fr/guppy/articles.php?lng=fr&pg=39

    [5] Extrait de Wikipédia

    [6] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.262 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

    O https://www.communes.com/photo-crasville-la-rocquefort,313872

    O https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&startRecord=15&maximumRecords=15&page=2&query=%28gallica%20adj%20%22Crasville%20la%20Rocquefort%22%29#resultat-id-18

    O https://fr-fr.facebook.com/famille.la.chevre/photos/a.377109069018217/382763445119446/?type=3

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  •  LES REMPARTS DE SAINT-CHRISTOPHE-S/AVRE (Eure) LES REMPARTS DE SAINT-CHRISTOPHE-S/AVRE (Eure) LES REMPARTS DE SAINT-CHRISTOPHE-S/AVRE (Eure)

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CHRISTOPHE-S/AVRE (Eure)LES REMPARTS DE SAINT-CHRISTOPHE-S/AVRE (Eure)     Parfois, en cherchant sur le Net, il est difficile d'identifier avec précision l'emplacement d'un site castral.

    Tel est le cas pour Saint-Christophe-sur-Avre où sont signalés des fortifications médiévales. Plusieurs photos sont visibles sur Wikipédia [ voir ci-après ] mais, ni Géoportail ni le cadastre napoléonien ou l'actuel n'en donnent un emplacement précis. On en trouve pas non plus mention dans le Dictionnaire des châteaux et des fortifications de Charles-Laurent Salch (Ed. Publitotal 1979).

         On trouve ainsi une rue du Donjon et une rue des Fossés Royaux dans le village de St-Christophe... Il faudra, un jour, me rendre sur place sans doute...

         Qui pourra m'indiquer le lieu précis de ces vestiges situés, semblent-t-ils, en sous-bois ? Que cet éventuel informateur en soit remercié d'avance ! [NDB]

     

    Ci-dessus : à gauche, la motte de Saint-Christophe-sur-Avre par Giogo — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=68091627 ; à droite, une photographie aérienne extraite du site Géoportail : "Mais où est-il donc caché ?"

     

    Saint-Christophe-sur-Avre

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CHRISTOPHE-S/AVRE (Eure)     « À Saint-Christophe-sur-Avre, ancien prieuré d’Armentières, à l’ouest de l’église et au nord des Fossés-le-Roi, sont conservés les derniers vestiges d’un château médiéval. Celui-ci ne fut qu’assez rapidement décrit dans les sources : « Château entouré de fossés et tours, ledit château en ruine, dont il ne reste des vestiges et souterrains, grand édifice de huit travées servant à présent de grange [...] » Les fossés visibles aujourd’hui, encore en eau, entourent une plate-forme à peu près quadrangulaire. Au sud s’élève un épais pan de maçonnerie et, sur deux niveaux au moins, une tour circulaire et massive (ill. no 49). Son mur, d’un mètre d’épaisseur au minimum, en blocage de mortier et silex, recouvert d’un parement de grisons et de grès, est en grande partie éboulé. Cette tour pourrait être datée au plus tôt du début du 13e siècle, par sa situation en angle et l’épaisseur de sa maçonnerie. Le parement de grès semble être une réparation postérieure. Ce château subit des remaniements à la fin du Moyen Âge, comme en témoignent une échauguette au nord, le mur mince à l’est et la configuration générale de la plate-forme. Celle-ci renferme encore dans sa partie centrale des structures enfouies et voûtées sous arcatures brisées, citées comme « souterrains » en 1752. La basse-cour devait s’étendre vers le sud à l’emplacement actuel de la maison d’habitation. Ainsi, comme le château de Gournay, celui de Saint-Christophe ne montre donc pas réellement d’éléments archéologiques ou documentaires antérieurs au 13e siècle mais, dans le doute, leur mention est nécessaire dans cette étude. » [1] 

     

    Ci-dessus, illustration n°49 : tour du château de Saint-Christophe-sur-Avre. illustration extraite de ce même document-texte. 

     

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    Ci-dessus et ci-dessous, plusieurs belles photos du site du château de Saint-Christophe-sur-Avre sont visibles sur Wikipédia By Giogo - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=68091617https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Motte_(Saint-Christophe-sur-Avre)

     

    LES REMPARTS DE SAINT-CHRISTOPHE-S/AVRE (Eure)     « Le château de Saint-Christophe-sur-Avre, voisin de Chennebrun, fut habité par la famille de la Rivière, connue pour le début du 13e siècle seulement. Les vestiges ont été récemment relevés par D. Lepla (Lepla, cf. supra, « Le site castral de Saint-Christophe-sur-Avre », Vernoliana, n°5, 2003 ; M.Powicke, The loss of Normandy 1189-1204, studies in the history of the Angevin Empire, 2nd éd., Manchester University Press, 1961, p.197.), et avant lui par M.Powicke. Ils sont fortement remaniés, comme en témoigne la plate-forme quadrangulaire entourée d’eau, les différentes épaisseurs des murs et une échauguette. Néanmoins subsistent un épais pan de maçonnerie et une tour d’angle, circulaire. Ceux-ci ne peuvent pourtant pas être déterminés avec certitude comme antérieurs au 13e siècle. Les archives anciennes ne mentionnent pas de motte, mais une clôture de fossés, entourant le château en ruine, et une basse-cour, ainsi que des structures enfouies. La basse-cour s’étendait probablement au sud, où elle devait rejoindre les Fossés le Roi. » [2] 

     

    « Frontière du pays chartrain.

     

        La petite rivière d'Avre, coulant pendant soixante-dix kilomètres dans une étroite vallée, entre les plaines de l'Evrecin et celles de la Beauce formait de ce côté un fossé naturel et délimitait la frontière d'une manière qui n'a jamais varié.

    Avra licet parva Francorum dividit arva.

         Les châteaux de Chênnebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux. Dans plusieurs endroits où la rivière encore faible ne formait pas un obstacle suffisant, le roi Henri II avait fait creuser de longues lignes de fossés avec un rempart de terre. M. de Caumont les signale dans les communes d'Irai, Chênebrun, Saint-Christophe et Courteilles, où ils portent le nom de Fossés-ie-Roi. Il engage à les étudier dans leur ensemble et par rapport avec les forteresses voisines. A une dizaine de kilomètres en arrière, le cours de l'Iton et les châteaux de Bourth, Cintray, Condé-sur-Iton, Breteuil et Damville formaient une seconde ligne parallèle à la première. Une troisième consistait dans les trois fortes places de Laigle, Conches et Évreux, reliées par le cours de la Risle et par les forêts de Breteuil, de Conches et d'Évreux. Cette frontière fut rarement attaquée avec succès, et plus d'une fois, particulièrement en 1119, Breteuil fut le bouclier de la Normandie. » [3]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de La Frontière normande de l'Avre par Astrid Lemoine-Descourtieux ; éditeur : Presses universitaires de Rouen et du Havre ; collection : Normandie ; lieu d’édition : Mont-Saint-Aignan : 2011 https://books.openedition.org/purh/6828

    [2] Extrait du Bulletin n°9, 2004 Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie Société Normande d’Études Préhistoriques http://www.crahn.fr/uploads/publications/bulletins/Les%20petites%20fortifications%20de%20la%20r%C3%A9gion%20de%20l%27Avre%20(XIe-XIIIe%20S.),%20essai%20d%27inventaire%20-%20CRAHN%202004.pdf

    [3] Extrait du Congrès archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques ; éditeur : Derache (Paris) / A. Hardel (Caen), 1876.

     

         Sur les Fossés du Roi, Fossés le Roi ou Fossés Royaux voir :

    O http://cdcpaysdelamarche.free.fr/fossesleroi.php

    O https://sites.google.com/site/patrimoinirai2/gros-plan-sur-les-fosses-du-roy

     

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  • LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche) LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche) LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)

     

    Photo ci-dessus extraite de http://www.lahague-tourisme.com/decouvrez/lieux-de-visite/parc-et-chateau-de-flamanville

     

          Le château de Flamanville est un château du 17e siècle qui se dresse sur la commune de Flamanville, en Cotentin, dans le département de la Manche en région Normandie. Il a été construit sur les ruines d'un ancien manoir seigneurial du 11e siècle dont il reste deux tours. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche) LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)

     

    Ci-dessus : à gauche, le château de Flamanville extrait de Cherbourg et ses bains de mer, Th. Pelloquet, impr. Vallée, 1866 Predhomme Domaine public ; à droite un plan extrait du cadastre napoléonien de 1824, Archives de la Manche, http://www.archives-manche.fr/

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Il date principalement du 17e siècle, mais l’existence d’une vaste propriété seigneuriale est attestée dès le 14e siècle. Il est entouré d’un parc de plusieurs hectares enrichi de bois, d’étangs, ainsi que d’une magnifique tour octogonale. Son jardin de dahlias, ouvert au public tout au long de l’année, réunit 1150 variétés. » [1]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Il est le seul château du Cotentin qui puisse lutter avec Fontenay pour la sûreté des proportions, l'invention et l'effet de noblesse aussi. Moins ingénieux comme habitation, il y a quelque chose de magnifique, deux ailes perpendiculaires, comme deux immenses orangeries à imposte rondes et à balustrades, où deux pavillons bellement compliqués, s'ajoutent, terminent la cour d'honneur et calent les Italiennes. C'est un ensemble grave, mais d'une harmonie si puissante qu'elle soulève l'enthousiasme. », La Varende. [2]

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)   LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)

     

    Plan de situation du château de Flamanville ; blason de la famille de Bazan de Flamanville par Gilloudifs

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)

     

    Ci-dessus, photo extraite de http://www.lahague-tourisme.com/decouvrez/lieux-de-visite/parc-et-chateau-de-flamanville

     

    Histoire

     

         « La famille des Bazan fut à la tête du parti français dans le Cotentin contre les Anglais à la fin de la guerre de cent ans, de 1418 à 1450. (…) » [3]

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     Il est construit en granit gris entre 1654 et 1658 par Hervé Basan, qui voulait une demeure digne de son titre de marquis récemment attribué par Louis XIV. L'inauguration du château, au cours de l'été 1658, donna lieu à une fête fastueuse. Avec les bâtiments accessoires, les pavillons saillants, la chapelle et les beffrois, « tout était terminé en 1660 ». [2]

     

        « Hervé Bazan était « Bailly du pays du Cotentin », et on lui doit aussi le port de Diélette. » [3]

     

         « L'évêque Jean-Hervé Bazan de Flamanville y est né en 1660. » [4] Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Herv%C3%A9_Bazan_de_Flamanville

     

    Ci-dessus blason de la famille de Bazan extrait de http://www.institutdugrenat.com/2017/04/blason-des-eveques-de-perpignan-sous-lancien-regime/

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     Le château est resté propriété des Basan, marquis de Flamanville, jusque Marie Jeanne (1730-1761) qui épouse Jean-Joseph Leconte de Nonant, qui devient marquis de Flamanville. (…) [2]

         Le corps de logis « est flanqué de deux grands pavillons à double ressaut. L'un d'eux a été construit début 1778 par Jean-Joseph le Conte de Nonant, alors marquis de Flamanville, pour Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) afin qu'il y termine paisiblement sa vie. Mais l'écrivain dédaigna cette attention.

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Le pavillon de J.-J. Rousseau forme l'angle nord-est du mur de clôture du parc de Flamanville. Sa porte donne sur la campagne, mais il a une accession dans le parc par un escalier hélicoïdal qui conduit à la plate-forme peu élevée de la tour, d'où la vue plane sur la mer et embrasse un panorama aussi varié qu'étendu. ». [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille Le Conte de Nonant https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6158106&desc=le_conte_nonant_le_pin_barons_et_marquis_d

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Sa fille, Monique Le Conte de Nonant (1754-1820), épouse de François de Bruc, hérite du château. » [4]

         « François de Bruc, originaire de Nantes (fils de Louis François et de Marie-Louise de Sesmaisons), qui décède en 1794 à Nantes. » [2]

         « Donatien de Sesmaisons ayant hérité de la propriété de la marquise du Bruc en devient propriétaire en 1830. » [4]  

        

    Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Donatien_de_Sesmaisons

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Bruc par Yricordel — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16992901

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Les Sesmaisons vendent le château en 1888 à Charles Milcent. André Rostand (1878-1965), son gendre, a été ensuite propriétaire du château. 

         Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Rostand (…) [2]

         En 1973, Christian Lara y tourne son film La Porte ouverte (Une partie de plaisir), avec Jean-Louis Philippon, Anne Dolans et Silke Hummel. » [2]

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Sesmaisons par LeCardinalCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personnelCette image vectorielle contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Tour.svg (de Ayack)., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19574544

     

         « En 1986, le château devient la propriété de la commune de Flamanville. » [4]

     

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    Description

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Le château a réemployé deux tours ainsi que des pans de murs de l'ancienne maison forte. » [4]

     

         « L'accès se fait par un pont dormant encadré de deux petits pavillons. (...)

         Du manoir originel, il subsiste à l'arrière une tour circulaire. Le logis principal au haut rez-de-chaussée et à un étage présente des combles pentus avec un fronton curviligne. » [2]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.lamanchelibre.fr/actualite-495415-25e-salon-rampe-art

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques, le vaste bâtiment principal et les dépendances sont en granit taillé couvert d'ardoises et présentent un intérêt historique et patrimonial. Fortifiés et flanqués de tours crénelées, les bâtiments et la grande cour d'honneur sont entourés de douves en eau. Une chapelle s’élève à l'extrémité gauche. » [3]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.visoterra.com/voyage-premier-voyage-de-ben222995/photo-chateau-de-flamanville.html

     

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    Le parc

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Un parc boisé de 24 hectares et un bois complètent la propriété selon un plan « à l'anglaise » datant de la Restauration. On y admire deux étangs, une serre, un arboretum et » [2] « également un conservatoire de dahlias riche de 1150 variétés, ouvert au public toute l'année. » [3]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de http://www.lahague-tourisme.com/decouvrez/lieux-de-visite/parc-et-chateau-de-flamanville

     

         « Le parc du château contient le jardin des dahlias, constitué de :

            - la collection de la commune, qui regroupe 100 variétés de dahlias, dont certains proviennent du parc de la Tête d'Or de Lyon ;

         - la collection du Jardin conservatoire, qui regroupe des dahlias issus des jardins de différents membres de la Société française du dahlia. Ce jardin compte, en 2006, 438 variétés différentes de dahlias, d'origine française, belge, allemande, néerlandaise, américaine… qu'il a pour objectif de sauver de la disparition et de conserver en bon état. » [4]

       

    « Le parc est ouvert tous les jours, gratuitement, au public. » [2]

     

    Protection :

     

    LES REMPARTS DE FLAMANVILLE (Manche)     « Le château fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 6 janvier 1930.

         Le château est la propriété de la commune de Flamanville depuis 1986, qui y organise des manifestations culturelles. » [2] 

     

    Ci-dessus, une photo par Xfigpower — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21244738

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.flamanville.fr/tourisme/patrimoine/chateau/

    [2] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Ch%C3%A2teau_de_Flamanville»

    [3] Extrait de http://www.lahague-tourisme.com/decouvrez/lieux-de-visite/parc-et-chateau-de-flamanville

    [4] Extrait de Wikimédia 

     

    Bonnes pages :

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Flamanville

    http://www.manchetourisme.com/parc-du-chateau-de-flamanville-a-flamanville/pcunor050fs000wt#prettyPhoto

    http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article12938

    http://nanienormandie.canalblog.com/archives/2013/08/13/27830023.html

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5470064t/f118.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Flamanville%22?rk=64378;0

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6480990w/f73.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Flamanville%22?rk=85837;2

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57299857/f327.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Flamanville%22 

     

     

     

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  • LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados) LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados) LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Le château de Fumichon se situe à 700 m au sud du bourg de Fumichon, dans le Calvados.

         Au début du 12e siècle, on signale les premiers seigneurs de Fumichon. Le fief passe à la famille de Longchamp au 15e siècle. En 1733, le château est acquis par Jean-Marie Herment, fils d'un médecin ordinaire du roi. A sa mort en 1739, le domaine est transmis à sa sœur puis passe par héritage aux Loynes qui le vendent en 1816 à Mme Thulon de La Bectière, épouse du président du tribunal civil de Bernay.
    Le château, précédé d'une cour d'honneur, se compose de bâtiments bas, couverts de hautes toitures et flanqués de lourds pavillons carrés. Il a été élevé dans la seconde moitié du 16e siècle. Le bâtiment principal au fond de la cour a été modifié au 19e siècle, époque où fut ajouté le pavillon en saillie au centre. Dans le grand salon, on trouve console et miroirs de bois doré. Ils apportent leur éclat aux boiseries peintes de deux tons de perle au 18e siècle. L'édifice appartient aujourd'hui à M. Mommers. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     « De Lisieux à l’Hôtellerie, il y a trois lieues pendant lesquelles la route présente peu d’intérêt. Toutefois, à deux lieues de Lisieux, sur la gauche, se trouve, dans les terres, le château de Fumichon, formé de nombreux pavillons en briques et en pierre, et bâti dans le style à la mode sous Louis XIII. On entrevoit un peu ses grands toits d’ardoises, de la route. » [1]

     

    A gauche, document extrait de ce même document : Statistique routière de Lisieux à la frontière de Normandie par M. Raymond Bordeaux.

     

         « Le château de Fumichon, par son ampleur et son homogénéité apparente reste l’un des monuments les plus attachants des environs de Lisieux et malgré les innombrables mentions qui en sont faites, il n’a jamais fait l’objet de recherches approfondies. L’essentiel de notre connaissance réside dans les deux notices de Charles Vasseur et de Louis Rioult de Neuville...


    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Une des originalités de ce château, originalité insoupçonnable de l’extérieur, n’apparaît qu’à l’étude des structures internes où nous retrouvons, sous une partie du manteau de pierre et de brique visible, une longue construction à pan de bois, enrobée et fossilisée.
    Il va sans dire que la présence d’une telle construction n’a pas été sans gêner les « habilleurs » de la fin du 16e siècle et du 18e siècle, d’autant que cette ancienne construction elle-même ne paraît pas très homogène, mais c’était là une pratique fort courante que nous avons retrouvée entre autres à Cricqueville, au Mesnil-Guillaume, à Bellou... »
    [2] 

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

     

    Plan de situation du château de Fumichon ; blason de la famille de Loynes de Fumichon dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Loynes

     

         A. de Caumont , S.M.C. 1867 : « Le château de Fumichon est situé à cinq cents pas environ au sud-ouest de l'église, toujours dans la plaine, mais sur la lisière des bois.

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Dans son état présent, composé comme il est, de constructions de toutes les époques, il est difficile de déterminer quel a été son plan primitif. Les parties les plus caractérisées, qui me paraissent dater du règne d'Henri IV, sont la tour, assez considérable, garnie de machicoulis, qui sert maintenant de colombier ; les deux pavillons, dont l'un occupe l'extrémité de l'aile droite et l'autre lui est parallèle ; enfin le gros pavillon qui finit la façade à gauche, du côté des jardins légumiers.

         Ces constructions sont en briques avec chaînages de pierre. Les lucarnes en pierre mouvementent convenablement les combles, et des tourelles rondes, à toit en lanterne, les accompagnent. Le reste m'a paru moderne, ou bien est tellement défiguré qu'il n'offre aucun intérêt.

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     La terre de Fumichon a toujours eu de l'importance, et malgré son isolement au milieu des terres, elle fixe l'attention de beaucoup de touristes, depuis que M. Raymond Bordeaux en a parlé dans sa Statistique routière (Statistique routière de Lisieux à ta frontière de Normandie, par M. Raymond Bordeaux ; br. III-8e., p. 9.).

         Après Joscelin de Fumichon, Gervais de Fumichon et Henri de Fumichon, qui vivaient aux 12e et 13e siècles, la plus ancienne famille que j'aie trouvée en possession de la terre de Fumichon est la famille de Longchamp.

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     En 1463, Jean de Longchamp fit ses preuves de noblesse à Fumichon, devant Montfaut. Six ans plus tard, aux Montres de la noblesse du bailliage d'Évreux, « Brunei de Longchamp, seigneur du fief de Fumichon, se présenta en habillement de vougier monté de deulx chevauht. »

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

     

    Ci-dessus, un dessin extrait de ce même article de la Statistique monumentale du Calvados

     

         En 1540, Geoffroy de Longchamp était seigneur de Fumichon. Son fils, Guy de Longchamp de Fumichon, fut gouverneur de Lisieux entre les années 1554 et 1587. Dans cette dernière année, il céda sa charge à Jean de Longchamp, son fils. Un acte original du 28 juin 1629, fait encore mention de ce même « messire Jehan de Longchamp, chevallier de l'ordre du roy, conseiller en ses Conseils d'Estat et privé, gouverneur de la ville de Lisieux , baron de Fumichon, Baudet, La Lande, Baratte et autres qualités et sieuries. »

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Mais il était décédé en 1637, ne laissant que deux filles, dont l'une avait épousé le baron de Livarot d'Oraison, et l'autre messire Louis de Rabodanges, chevalier, marquis de Crévecœur ; et c'est ce dernier qui devint baron de Fumichon. Il portait pour armoiries : êcartelé au 1er et W. d'or à la croix ancrée de gueules ; au 2e. et 3e. de gueules à 3 coquilles d'or. C'est ce blason que je crois avoir vu sur l'autel. » [3] 

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Rabodanges par Gilloudifs.

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     « La première mention de Fumichon remonte à la fin du 12e siècle où sont mentionnés entre 1180 et 1200, six personnages porteurs de ce nom : Josselin (1180), Gervais (1195), Robert (1195), Gillebert (1198), Hugues et Henri de Fumichon (1198). Selon le pouillé du diocèse de Lisieux rédigé vers 1350

         Au 15e siècle, le fief de Fumichon relevait  de la baronnie de Tillières dont un membre appartenait en 1413 à Guy le Baveux. Dès 1422, nous voyons le roi d’Angleterre remettre à Catherine Le Baveux et à son mari Henri de Longchamp, les biens qu’ils détenaient auparavant dans les vicomtés d’Auge et d’Orbec mais Fumichon ne faisait sans doute pas partie de cette restitution et c’est seulement à la libération de la Normandie que la seigneurie d’Ouilly-la-Ribaude revint pour une partie  à Philippe de Manneville et pour la partie située sur la paroisse de Saint-Léger-d'Ouilly à Catherine Le Baveux, l’une des trois filles de Guy Le Baveux et non pas des sires de Fumichon comme l’a écrit H. Le Court.

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Nous trouvons dans la restitution de 1422 la première mention de l’installation à Fumichon de cette famille de Longchamp anciennement possessionnée déjà au 12e siècle dans le Marais-Vernier et au 15e siècle, peut-être aussi à Auzouville-l’Esneval et dans la région de Pont-Saint-Pierre où ils font des dons à l’abbaye de Fontaine-Guérard. Henri de Longchamp, fils de Louis et d’Agnès de La Bouette, eut de son mariage, un fils, Jean Ier dit Brunet fidèle serviteur de Louis XI, qui après lui, fut seigneur de Fumichon et du Marais-Vernier. Reconnu noble en 1463, c’est sans doute lui qui assista à Beaumont, en 1469, à la Monstre des nobles du Bailliage d’Evreux, « armé de brigandine, salade et vouge et monté de deux chevaux ».

         Puis la terre de Fumichon échut à Geoffroy, son fils aîné . Celui-ci paraît dans quelques contrats, en 1524, en 1535 et en 1538, il passe un accord avec le chapitre de Lisieux au sujet d’une rente de cent sols dus au chapitre sur le fief Bert, « ès paroisses de Fumichon, Saint-Hyppolite et Saint-Pierre-de-Canteloup » En 1540, il fournit aux élus de Lisieux, les mêmes preuves d’ancienne noblesse que son père.

         Son fils Guillaume lui succéda, et de son mariage avec Jeanne de Raveton, d’une famille importante en Normandie à cette époque, serait né Guy.

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Celui-ci, désigné comme Seigneur de Fumichon, La Lande, Baudet, capitaine de Lisieux, est un personnage capital dans l’histoire de Lisieux à l’époque des guerres de Religion et tout particulièrement de la Saint-Barthélemy. Unanimement apprécié, souvent en conflit avec le maréchal de Fervaques, son action comme capitaine de Lisieux nous est bien connue par les registres de délibérations du conseil de ville. Marié à Marguerite des Buats, il en eut deux enfants, Jean, et une fille, Renée qui épousa Nicolas de Thiesse. C’est peut-être à lui que nous devons les premiers travaux de Fumichon et tout particulièrement l’édification du donjon.

          Son fils Jean hérita de Fumichon et c’est en sa faveur qu’il se démit en 1587 de sa charge de capitaine de Lisieux. Reconnu comme chef des Ligueurs de la région, Jean II vécut très activement toute cette période les armes à la main et parfois loin de Lisieux. En 1597, Henri IV qui s’était emparé de la capitainerie de Lisieux, lui en fit remise et Louis XIII le fit chevalier de ses ordres et conseiller du roi.

         La carrière politique de Jean de Longchamp est très controversée mais les éléments nous manquant pour porter un jugement contentons-nous de constater que ses affaires publiques lui laissèrent le temps et les moyens d’accroître son patrimoine. Entre 1601 et 1606, il acquit en effet la baronnie d’Ouilly ce qui lui permettait en 1628 de se titrer « baron et chastelain d’Ouilly, seigneur de Fumichon, et autres sieuries, capitaine de cinquante hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur pour sa Majesté de la ville de Lisieux : et en 1629, de « chastelain d’Ouillie, seigneur de Fumichon, Baudet, La Lande, Baratte, etc. » C’est incontestablement à lui que nous devons la réédification de Fumichon et sans doute aussi de bien des transformations du château d’Ouilly-la-Ribaude.

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)      Marié en 1584 à Jeanne Dumoulin dont il était semble-t-il séparé de biens dès 1601, il aurait ensuite convolé avec Marie des Buats puis avec Marie de Frotté. Sans héritier mâle, il eut cinq filles. Ce sont deux d’entre elles Catherine et Marie qui se partagèrent sa fortune : la première choisit Ouilly-la-Ribaude et la seconde conserva Fumichon.

         De son mariage avec Louis de Rabodanges, chevalier des ordres du roi, baron et chastelain de ladite seigneurie, de Neufviz, Mesnil-Guillaume, Saint-Pierre-de-Canteloup et autres lieux, plusieurs enfants naquirent à Fumichon : Marie-An­gélique, en 1645, Anthoinette, en 1646 et Louis, dont le parrain fut César d’Oraison, marquis de Livarot, en 1649. En 1696, nous trouvons un de Rabo­danges, dont nous ignorons le prénom, vraisemblablement Jean-Baptiste de Crèvecoeur de Rabodange, curé de Fumichon.

         Après Louis et Marie, le domaine passa successivement à Guy-Cyr puis à Louis-César son fils, à Henri-Pierre et enfin revint à Louis-Jean de Rabodanges.

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Ce dernier, dit aussi Jean-Louis, vendit Fumichon selon toute apparence à Jean du Houlley puisque celui-ci dans une signification de clameur de retrait lignager prend en 1753 les titres de  « chevalier, baron du Houlley, seigneur de Fumichon, Saint-Pierre-de-Cante­loup, Firfol, La Lande et autres lieux, conseiller du Roy en sa cour et parlement de Paris y demeurant. » et non pas à Jeanne-Anne Hermant, son épouse en première noces comme on le dit habituellement.

         Mais, Jeanne-Anne Hermant ayant épousé Laurent-Marie Chappe en secondes noces, lui apporta Fumichon. Sur ce mariage voir les Observations pour le baron du Houlley, mousquetaire de la seconde compagnie, défendeur contre Monsieur Chappe, conseiller au grand Conseil, son beau-père…. 1759 - Egalement conseiller du roi en son grand conseil, celui-ci se dit alors « seigneur et baron de Fumichon, Baratte, Baudet, Thilliaires » en précisant : « à cause de dame Jeanne Anne Hermant, son épouse, auparavant veuve de messire Jean du Houlley.

         Selon une lettre du 3 mai 1779, après avoir rappelé qu’il n’intervient en rien dans les réparations de l’église qui sont à la charges des gros décimateurs, M. le baron de Fumichon mande à M. Boudard, receveur des décimes s’il ne serait pas possible » par exemple d’ouvrir une ou deux croisées du côté de mon banc où il arrive très souvent qu’il ne m’est pas possible de lire en plein midy… ». Il semble que sous sa gestion, le domaine se soit accru de quelques fiefs des environs : Mortemer, Cléry, les Louvrets, Haut-Briot et La Vaulinière.

         Après lui, vers 1783, Alexandre-­François-Pierre du Houlley, dernier fils de Jeanne-Anne Hermant et de Jean du Houlley, rentra en possession des terres patrimoniales et se dit « sei­gneur, baron, patron de Fumichon, Baudet, Baratte, Thilliaire ».

     

    LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)     Mort célibataire en 1786, sa sœur, Anne-Renée-Cécile, épouse de Daniel de Loynes de Mazères, de son vivant capitaine au régiment de la Sarre et chevalier de l’Ordre de Saint-Louis en hérita et conserva le domaine pendant la Révolution. Elle le laissa à un de ses enfants, Claude de Loynes de Fumichon, écuyer, ancien officier de la Sarre, propriétaire à Orléans, rue de la Bretonnière, qui le vendit le 24 juin 1816 à Julie-Françoise-Adélaïde Vauquelin épouse de M. Jean-François-Pierre-Paterne Thulou de La Bectière, président du tribunal de Bernay, pour la somme de 223.000 F. Après le décès de celui-ci, il fut acquis le 5 juillet 1833 par M. Méry-Samson et pendant plus d’un siècle et demi resta dans cette famille.

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Loynes de Fumichon dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Loynes

     

         Récemment acquis par un couple de passionnés d’art, il fait actuellement l’objet de restaurations attentives et une nouvelle fois, ce domaine, rare, comme le disait Me Turpin, si attachant dirons-nous, va retrouver son âme. » (1990) [2] 

     

     LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados) LES REMPARTS DE FUMICHON (Calvados)

     

     Ci-dessus, plans extraits du cadastre napoléonien de 1825-1841, archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html

     

    Protection :

     

         « L'édifice est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 19 janvier 1927. » [4]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de la Statistique routière de Lisieux à la frontière de Normandie par M. Raymond Bordeaux, (1821-1877) Avocat, Docteur en droit, Membre de plusieurs Sociétés savantes, à Evreux. Caen : Imprimerie Delos, [1849].- 31 p. : ill. ; 22,5 cm.- (Extrait de l'Annuaire normand pour 1849). http://www.bmlisieux.com/normandie/bordo002.htm

    [2] Extrait de Michel Cottin mai 1990 http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=9260

    [3] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados, t. 5 par Arcisse de Caumont : Arrondissement de Lisieux, Caen, Hardel, 1867, p. 74-77 https://books.google.nl/books?id=i-IDAAAAYAAJ&pg=PA74&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

    [4] Extrait de Wikipédia

     

    Bonnes pages :

     

    http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=9260#_ftn55

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6419843r/f181.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fumichon%22?rk=42918;4

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31050c/f821.image.r=%22ch%C3%A2teau%20de%20Fumichon%22?rk=171674;4

     

    Ci-dessous, présentation du chantier au château de Fumichon dans le Calvados. Projet audiovisuel réalisé pour la société Wienenberger. Chantier réalisé par M. Emmanuel Catherine et ayant obtenu le prix spécial du Jury 2016 :

     

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  •  LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne) LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne) LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)

     

    A droite, une vue aérienne extraite du site Géoportail

     

    Mottes castrales de Villeray à Condeau / Sablons sur Huisne :

         On trouve à Villeray deux sites fortifiés, la motte d'Assé et la motte de Husson, édifiés par les seigneurs de Bellême, sur la rive droite de l’Huisne, pour faire face à Rivray, la forteresse des Rotrou. Ces sites sont anéantis par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans. On découvre aujourd'hui à Villeray un château construit au 16e siècle. [NdB]

     

         « Le village de Villeray est accroché à flanc de coteau au pied du château (16e-19e s.) dont l’entrée est signalée par deux tours rondes en poivrière. Au 11e s, Villeray fut une forteresse des Talvas, seigneurs de Bellême, qui occupaient là un poste avancé commandant la vallée de l'Huisne. Le site protégé de Villeray offre un bel exemple d'architecture rurale percheronne. De petites maisons basses, aux enduits colorés, s'étagent le long de la rue étroite descendant vers le moulin. » [1]

     

         « Village pittoresque avec sa rue principale, égayée par les couleurs des enduits à la chaux des maisons percheronnes qui la bordent, et qui monte sur une colline à partir du moulin (restaurant réputé) situé sur les berges de l'Huisne. Cette colline était occupée par deux mottes castrales, Husson et Assé, dont on peut encore voir les vestiges. » [2] 

     

    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)

     

    Plan de situation des mottes de Villeray ; blason de la famille de Villeray par Gilloudifs, d’azur au chevron d’or accompagné de trois casques d’argent posés 2 et 1. 

     

    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)     « On sait que la plupart des retranchements gallo-romains qui surveillaient les forêts et les passages des rivières ont été réoccupés et transformés lors des invasions : le Perche a joué un rôle de premier plan dans l'organisation militaire de l'Ouest du domaine mérovingien ; après la période de paix mise à profit par l'abbaye parisienne de Saint-Germain-des-Prés pour se tailler un important domaine agricole dans la centenie de Corbon, il fallut se protéger des Normands, en essayant, malgré l'émiettement du pouvoir en petits fiefs locaux, d'édifier un système castral pour la défense des marches du Perche face aux territoires concédés aux compagnons de Rollon. Ce fut le travail des Rotrou, tandis que la maison de Bellême se gardait du Maine - par les « fossés Robert », sorte de route de service réunissant une vingtaine de mottes - mais également des Rotrou (Chanceaux, Villeray) Devenues inutiles quand la Normandie fut conquise par Philippe II Auguste, certaines retrouvèrent une raison d'être lors de la guerre de Cent Ans, lorsque le Perche devint une pièce maîtresse dans la stratégie de Charles VII, reconnu roi par les populations des pays de la Loire. En avant même des défenses du Perche proprement dit, 34 points fortifiés, munis de signaux pouvant mobiliser toute la région en un quart d'heure, purent servir de protection contre l'armée anglaise : uniques monticules de ce plat pays qu'est le Saosnois, au Sud de Mamers. (...)

     

    Ci-dessus, plan extrait de ce même document Mottes féodales et maisons fortes : une frontière méconnue sur les franges bocagères de l'Ouest par Jean Pelatan

     

    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)     A Villeray, la motte est en position élevée à l'extrêmité d'un coteau dominant de 40 m. La rive concave de l'Huisne, affouillant ici la craie de Rouen, et la basse-cour domine, au nord, un vallon adjacent. Un ancien chemin creux curviligne, à l'ouest, remis en valeur par la desserte de « maisons de week-end » prolonge en chemin de ronde la limite communale : l'ancien parcellaire s'appuie sur ces deux lignes et se retrouve dans les propriétés privées et le long du vallon. Au-delà, un parcellaire plus disparate, avec des champs géométriques, larges et plus ou moins rectangulaires.

         Notons dans ces deux cas le maintien intégral du fossé, livré à la pâture (et, à Villeray, à l'aménagement paysager) mais jamais à la culture. » [3] 

     

    Ci-dessus, plan extrait de ce même document Mottes féodales et maisons fortes : une frontière méconnue sur les franges bocagères de l'Ouest par Jean Pelatan

     

    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne) LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)

     

    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    « Histoire

         « Au flanc d’une colline commandant Ia vallée de I’Huisne, Villeray est, au 11e siècle, une position stratégique importante face a la forteresse des Rotrou, comtes du Perche, érigée à Rivray de I’autre côté de la rivière. Deux châteaux à mottes castrales y sont élevés par Ies Talvas, seigneurs de Bellême. Au nord, Ia motte de Villeray en Husson est distante d’à peine 300 m de celle de Villeray en Assé, au sud. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)     " Curieusement le château ennemi, celui de Villeray (Condeau, Orne), élevé par les Bellême, sur la rive opposée de l'Huisne, pour faire pièce à Rivray, connaîtra un sort identique. Il ne donnera naissance également qu'à un hameau. " [6] 

     

    Photo extraite de ce même document [6]

     

     

    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)     « Villeray est un château situé sur la commune de Condeau (Orne). Le premier seigneur du lieu que l'on connaisse est Aymeric I, qui figurait, sous le nom d'Aymeric de Condeau, parmi les proches des seigneurs de Bellême lorsqu'il assista à la fondation du prieuré de Bellême entre 1059 et 1064.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1826, Archives de l'Orne, http://archives.orne.fr/

     

         Vers 1077-1078, alors que Robert Courteheuse était en révolte contre son père, il reçut le soutien de Robert de Bellême et de ses vassaux, dont les seigneurs de Villeray et de Rémalard ; le roi de France soutenait, comme de bien entendu, cette révolte. L'armée légaliste anglo-normande ayant pris le château de Rémalard, celui-ci fut assiégé par les seigneurs percherons, ainsi que par des contingents français menés par le sénéchal du roi de France. Aymeric I, revenant d'une entrevue avec le sénéchal du roi français fut surpris par quatre cavaliers ennemis, et tué sur le champ : son cadavre fut renvoyé sanglé sur son cheval au château de Villeray. Orderic Vital précise que, à la vue du traitement infligé à Aymeric, son fils Gouffier I fit la paix avec Guillaume le Conquérant, et que ses descendants servirent fidèlement les rois anglo-normands pendant plus de cinquante ans. » [5] 

     

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         « Les sites, fortifiés, sont détruits par Ies Anglais Iors de la guerre de 100 ans. Sur I’emplacement de la forteresse d’Assé, Gilles de Riants fait construire, à la fin du 16e siécle, un château « à l’appui d’une tour ruinée ». Fidèle au roi Henri IV pendant Ies guerres de Religion, il est récompensé par I’érection de ses châtellenies en baronnie. Sous I’ancien régime, Villeray est un des meilleurs revenus de la province du Perche avec son notariat, son tribunal, ses droits de pêche et de chasse, ses foires et son marché aux toiles. Un petit bourg se blottit près du château et l’Huisne fait tourner deux beaux moulins à Villeray.
    Le château de Villeray est épargné pendant Ia tourmente révolutionnaire grâce à son maire, Ie conventionnel Dugué d’Assé, qui vota Ia réclusion de Louis XVI. En 1845, Ie château est modernisé et sa façade sud est transformée en style « troubadour », en vogue à I’époque. Le moulin continue de fonctionner jusqu’en 1920, après avoir été converti en fromagerie, filature, fabrique de meubles et fonderie. En 1973, il est transformé en hôtellerie de prestige. La municipalité de Condeau demande alors Ia protection du hameau de Villeray et du parc du château, craignant que cette nouvelle activité ne fasse découvrir et menace ce petit coin du Perche si pittoresque « reproduction d’une de ces gravures anciennes figurant des villages idylliques enserrés entre rivière et château ». Le parc du château et Ie hameau de Villeray sont inscrits parmi Ies sites en août 1975. Le périmètre du site englobe, du sud au nord, I’église de Condeau, Ie parc du château, Villeray et Ies terres jusqu’à Ia limite de commune avec Saint-Germain-des-Grois. Quelques années plus tard, Ie château est transformé, à son tour, en hôtel et il forme aujourd’hui un complexe hôtelier de charme avec I’ancien moulin.

     

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    Le site

         La route départementale N°10, de Nogent-Ie-Rotrou à Mortagne, Ionge Ia vallée de l’Huisne où, en rive gauche, s’étendent des prairies et des champs cultivés au pied de la colIine de Villeray. En rive droite, Ie parc du château s’étire sur Ies hauteurs avec ses boisements de chênes et de hêtres. La haute silhouette blanche du chateau émerge des frondaisons au point Ie plus haut. Au nord, quelques maisons du hameau percent I’écran végétal de Ieurs toitures de tuiles brunes. A I’entrée de Villeray, Ie vieux moulin a conservé sa roue à aubes et ses vannes d’où s’échappe l’Huisne bouillonnante. En haut, I’ancienne motte féodale, cachée par Ies arbres, domine, au nord, un verger de pommiers et des prairies humides et, au sud, Ies maisons du hameau, avec Ieurs hautes toitures de tuiles. La petite rue grimpe en pente raide vers Ie château.


    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)     Villeray semble s’être endormi au 19e siècle, rien ne semble avoir changé depuis. L’unique ruelle étage ses maisons, simples et anciennes, parmi Ies jardins et la végétation qui vient, parfois, en caresser Ies murs. L’entrée du château se situe presque en haut de la pente. La porte cochère, encadrée de deux tours en poivrière, s’ouvre sur la cour des communs du 18e siècle, écuries et remises. Derrière un portail, Ia cour du château précède Ia vieille demeure (inscrite MH) flanquée de deux tours rondes et percée de hautes fenêtres à meneaux. En haut de la pente, Ies maisons se resserrent, Ieurs murs de moellons calcaires enduits « à pierres vues », colorent la rue de douces nuances d’ocres et de roses qui mettent en valeur tous Ies détails de la savoureuse architecture percheronne. La petite rue tourne ensuite vers Ie sud pour rejoindre Ie bourg de Condeau. Elle est bordée du haut mur du parc du château, désormais réservé aux hôtes de passage. Ils peuvent y effectuer de Iongues promenades bucoliques Ie long des allées sous Ies bois, à travers Ies grandes pelouses et Ies prairies humides des bords de I’Huisne. La rue débouche, tout au sud du site, sur la place de I’église de Condeau. Un portail d’entrée au château s’y ouvre accompagné d’un élégant pavillon de gardien chainé de briques rouges.

     

    LES REMPARTS DE VILLERAY (Orne)     En bordure de rue, I’église Saint-Denis, d’origine romane, dresse son haut clocher renaissance cantonné de puissants contreforts. Derriére I’édifice religieux, I’ancien prieuré, reconverti en charmante maison bourgeoise, précéde un grand jardin potager qui s’étend presque jusqu’aux rives boisées de I’Huisne. » [4] 

     

    A proximité

     

         « Le Moulin de Villeray : Naguère dépendant du château, ce moulin à farine fonctionna jusque vers 1920. Converti en fromagerie, filature, fabrique de meubles, fonderie, il fut enfin transformé en 1973 en hôtel-restaurant. À l'intérieur de cet établissement raffiné, on remarquera la poutraison d'origine et une gigantesque roue d'engrenage en fonte, de 8m de diamètre, datée de 1873. Jusqu'en 1968, ce moulin était frappé d'une servitude : la roue à aubes servait à faire tourner les rouages permettant de monter l'eau au château pour l'alimentation du bétail. » [1] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.nogentlerotrou-tourisme.fr/data/IndeXysBibliothequeHTML/contenu/Vallees---moulins.pdf

    [2] Extrait de https://ignrando.fr/fr/pointsinteret/fiche/details/id/257643

    [3] Extrait de Extrait de Mottes féodales et maisons fortes : une frontière méconnue sur les franges bocagères de l'Ouest par Jean Pelatan In : Revue Géographique de l'Est. Tome 26, N°3-4, année 1986. Géographie rétrospective des espaces ruraux. pp. 231-240 ; doi : https://doi.org/10.3406/rgest.1986.1612 https://www.persee.fr/doc/rgest_0035-3213_1986_num_26_3_1612

    [4] Extrait de la fiche n° 61057 de la DREAL de Basse-Normandie, septembre 2013

    [5] Extrait de Les seigneuries d'Ivry, bréval et Anet au 11e et 12e siècles et leur fortifications aux marches entre France et Normandie par Jean MESQUI http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/LES-SEIGNEURIES-ivry-breval-anet.pdf

    [6] Extrait de l'article " La motte comme moyen de conquête du sol et comme instruments de la seigneurie châtelaine (11e-12e siècles) L'exemple de quelques châteaux à motte du Perche " par Joseph Decaëns in aux sources de la gestion publique, tome III Hommes de Pouvoir Ressources et lieux du Pouvoir 5e-13e siècles - Actes du Colloque des 26 et 27 Janvier 1997 organisé par le CAHMER (Amiens) le CREDHIR (Lille) l'U.F.R. d'Histoire de l'Université d'Artois et le Centre d'Histoire du Moyen Âge des Universités catholiques de Lille et Paris https://books.google.fr/books?id=aRN5zQRHeGgC&pg=PA263&lpg=PA263&dq=L%27exemple+de+quelques+ch%C3%A2teaux+%C3%A0+motte+aux+sources+de+la+gestion+publique,+tome+III&source=bl&ots=B7Fdoh7x4Z&sig=ACfU3U1KnX4QAcXcCVkJ9pioVhrcx9AELg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiD47SnxcP2AhVSUhoKHWGXCnYQ6AF6BAgfEAM#v=onepage&q=L'exemple%20de%20quelques%20ch%C3%A2teaux%20%C3%A0%20motte%20aux%20sources%20de%20la%20gestion%20publique%2C%20tome%20III&f=false

     

    Bonnes pages :

     

    https://www.marianne.net/art-de-vivre/le-bonheur-se-leve-louest

    http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/LES-SEIGNEURIES-ivry-breval-anet.pdf

     

    Ci-dessous, fiche n° 61057 de la DREAL de Basse-Normandie, septembre 2013

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