• LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados) LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados) LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)

     

          Michel Fixot, 1968 :

             « Fontenay-le-Marmion (Coordonnées Lambert : 403 000 X 158 050).

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)      La motte de Fontenay-le-Marmion a fait l'objet d'une description et d'un relevé de la part d'Arcisse de Caumont. Cet auteur a vu dans son temps un ouvrage beaucoup plus complet qu'il ne l'est à l'heure actuelle : la recons­truction d'une ferme et de bâtiments d'exploitation ont fait disparaitre la basse-cour que l'on voyait encore au milieu du 19e siècle. Il ne reste plus que la motte aux formes abîmées, esplanade carrée de 80 pieds sur 55, qui porte encore une construction de pierre dans son angle nord-ouest. Dans cette direction, des sols marécageux assuraient la défense. Le site est en effet celui d'un petit vallon descendant vers l'ouest en direction de la Laize. Vers le sud-est, l'ancienne fortification se rattachait au niveau de la plaine.

     

    Ci-dessus, une photographie extraite de ce même document.

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)     Il est intéressant de noter que ia motte est construite à proximité du village de Fontenay-le-Marmion, et non pas sur le Chemin Haussé tout proche. En revanche, la motte contrôle un axe semblable à tous ceux qui viennent de la plaine et pénètrent dans le Cinglais. Le chemin qui passe auprès de la motte de Fontenay-le-Marmion vient de Bellengreville, Becqueville, Lorguichon. Rocquancourt ; il gagne Laize, et traverse l'Orne vers Percauville. Cette fortification se rattache donc aux ouvrages de Bretteville, Gouvix et Urville, qui tous dépendaient de la zone d'influence des Marmion dont elle est le coeur. » [1]

     

    Ci-dessus, un schéma extrait de ce même document.

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)   LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)

     

    Plan de situation de la motte de Fontenay-le-Marmion ; blason des Marmion (?) [descendants anglais] extrait de http://www.heraldique-europeenne.org/Armoriaux/Glover/Glover_5.htm

     

          Arcisse de Caumont, 1850 :

         « Ancien château des Marmion.

          On trouve encore dans une ferme de Fontenay l'emplacement de la forteresse du sire de Fontenay, dont parle Wace. On pourra reconnaître dans le jardin de la ferme l'éminence qui supportait le donjon. C'est une esplanade carrée d'environ 80 pieds sur 55, défendue par des fossés autrefois remplis d'eau. Ce donjon se liait à une enceinte arrondie, dont le contour est encore reconnaissable du côté de l'est. Les bâtiments qui remplacent de ce côté les constructions. primitives sont en grande partie du 16e siècle ou de la fin du 15e. On voit, à l'intérieur, des portes et une cheminée très remarquables par la finesse des sculptures qui les couvrent, mais quelques parties de ces bâtiments sont beaucoup plus anciennes. Vers le nord est, se trouvent des fenêtres a plein-cintre et une porte romane ornée de zigzags, par laquelle on pouvait entrer dans la place au moyen d'un pont jeté sur le fossé.

         Il est fort douteux que ces portions d'architecture , appartenant au style roman, remontent au temps de la conquête, et je serais porté à les regarder comme postérieures, mais ce sont probablement des restes de l'ancien château, ruiné au 12e siècle par Geoffroy, comte d'Anjou. Le puissant comte, irrité d'avoir inutilement assiégé la place de Falaise, dans laquelle commandait Marmion, vint à Fontenay, prendre d'assaut le château de ce capitaine. Voici comment l'historien Dumoulin raconte le fait d'armes du comte d'Anjou :

          « Cependant l'Angevin, qui toujours avait le cœur à Falaise et ne pouvait l'enlever ni par force, ni par ruse (d'autant que Robert Marmion, seigneur de Fontenay, y commandait et le gardait soigneusement), tourne ses forces contre le château de Fontenay, que la nature du lieu et l'artifice l'avaient rendu très-fort, le bat avec ses machines, le force et le détruit entièrement. »

         La force du château, vantée par l'historien, devait principalement consister dans les murs et les larges fossés pleins d'eau qui existaient.

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)     J'ai donné un petit plan de ce château dans l'atlas de mon Cours d'antiquités, pl. LXV.

         Robert Marmion ratifia les donations faites sur son fief au Sépulcre de Caen, et ses fils transigèrent en 1243 avec Guillaume Acarin, doyen de ce chapitre, a l'occasion d'un moulin situé à Fresnay-le-Puceux, et donné a cette église par les Marmion.

         En 1232, Robert Marmion fit une donation à l'abbaye de Saint-Etienne de Caen.

         En 1239, Henry de Beaufou confirma à l'abbaye de Fontenay une donation de terres dépendantes de son fief de Fontenay.

         En 1333, Robert Bertrand, seigneur de Fontenay-le-Marmion, obtint l'établissement d'une foire Saint-Hermès, à Fontenay.

          Vers 1455, Jean de Montenay, chevalier seigneur du lieu de Garencières, et Vicomte de Fauguernon, vendit pour 2 400 livres la vicomté de Fontenay à Thomas de Lorailles, seigneur d'Ecoville.

         Avant la révolution, la seigneurie de Fontenay-le-Marmion appartenait à la famille de Guerchy, qui possédait aussi celle de Fresnay-le-Puceux et plusieurs autres. » [2]

     

    Ci-dessus, schéma de la motte de Fontenay-le-Marmion extrait de Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au XVIIe siècle. ATLAS, partie 5 / professé à Caen par Caumont, Arcisse de (1801-1873). Éditeurs : Lance (Paris)/T. Chalopin (Caen)/Edouard frère (Rouen) ; Date d'édition : 1830-1843https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114698h/f17.item.r=atlas%20du%20Cours%20d'antiquit%C3%A9s

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados) LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados) LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)

     

    Ci-dessus, au centre un plan extrait du cadastre napoléonien (1812-1829), Archives du Calvados, https://archives.calvados.fr/accueil.html

     

         « Le nom de Fontenay apparaît au 11e siècle. La paroisse de Fontenay fut divisée une première fois pour former les paroisses et seigneuries de Fontenay-le-Marmion et Fontenay-le-Tesson. Cette dernière fut divisée à nouveau entre le 11e et le 14e siècle pour former Saint-Martin-de-Fontenay et Saint-André-de-Fontenay (actuellement Saint-André-sur-Orne). La seigneurie de Fontenay-le-Marmion appartient alors à une famille puissante, les Marmion dont les possessions s'étendent outre-Manche. » [3]

     

          « FONTENAY-LE-MARMION

         Fontenay est un des noms de lieux les plus communs en Normandie et en d'autres parties de la France. Il semble promettre un sol où abondent les eaux de source. Il ne faut pas trop se fier à cette annonce des noms. Fontenay-le-Marmion se distingue de ses homonymes, par son surnom, emprunté du nom de famille de ses plus anciens possesseurs. Nous avons essayé de recueillir ailleurs le peu qu'on sait de l'origine et de l'histoire de cette famille de Marmion. Nous n'avons point à nous en occuper ici. Nous devons seulement y rappeler :

         1. Que l'un de ses premiers chefs connus assista à la bataille d'Hastings (1066), où il se signala par des exploits qui furent dignement récompensés.

             2. Que déjà, à cette époque, ce même personnage était possesseur de cette seigneurie de Fontenay, qualifiée baronnie et vicomté, et à laquelle était en outre attaché l'office militaire de champion héréditaire de nos ducs.

         3. Que les descendants de ce guerrier continuèrent de posséder Fontenay, avec beaucoup d'autres seigneuries, jusqu'à l'extinction de leur ligne, arrivée au milieu du 13e siècle, après laquelle leur héritage passa aux mains des Tesson, et de ceux-ci, plus tard et par beaucoup d'intermédiaires, aux d'Harcourt et aux Guerchy. Nous avons vu que deux de ces Marmion furent fondateurs de l'abbaye de Barbery, et on a pu juger, par la richesse de la dotation qu'ils lui firent (année 1181), quelle pouvait être l'importance de leurs domaines dans tout le pays. On se rappellera aussi que les Marmion avaient, à Fontenay , un château fortifié, qu'alla prendre et raser le comte Geoffroy d'Anjou, en 1138, par manière de petite représaille, de ce que le possesseur, chargé, contre lui, de la défense de Falaise, avait repoussé ses attaques avec trop de bravoure et de succès. Sur ces divers objets, nous ne pouvons que renvoyer aux articles où nous les avons traités. (V. Rech. sur l'anc. pays de Cingl., art. Fam. Marmion ; et ibid., art. Abb. de Barbery. ) A l'époque de la dotation de l'abbaye de Barbery (1181), il y avait à Fontenay-le-Marmion, deux églises paroissiales, l'une dite de St.-Hermès, l'autre de St.-Germain-du-Chemin. Robert Marmion, seigneur du lieu, avait des droits sur l'une et l'autre. Ils étaient des trois quarts pour chacune. Il les céda ensemble à son nouvel établissement religieux. (Gall. Christ., 11, instr. col. 85 D.) L'église de St.-Hermès est celle qui s'est conservée. Celle de St.-Germain-du-Chemin a été démolie depuis longtemps. Elle devait son nom à sa situation aux abords de la voie romaine, dite Chemin-Haussé, entre Fontenay et le Val de Fresné. (Lamare, man. de Fontenay, etc.) Cette localité de St.-Germain-du-Chemin formait un fief particulier, appartenant à une famille de ce nom, dont plusieurs membres se trouvent mentionnés dans les sommaires des chartes de M. Léchaudé.(Léch. Antiq., etc., t. 7, p. 141, 151 et 157.) Les familles de Vassy et d'Ouffières paraissent l'avoir possédé après eux, sur la fin du 13e siècle. Il existe des actes de personnages de l'une et de l'autre, relatifs au quart de dixmes à eux réservé, à Fontenay, et qui en font alors l'abandon à l'abbaye de Barbery. (Id., ib., t. 7, p. 21 et 143.) Nous avons vu que dès les plus anciens temps, la seigneurie de Fontenay-le-Marmion se trouve qualifiée à la fois des titres de baronnie et de vicomté. D'où lui venait ce dernier ? Il semble qu'à cette époque elle ne pouvait guères l'avoir reçu que comme équivalent et continuation de celui de vicairie, auquel on sait qu'il se substitua fréquemment sous nos premiers ducs. (V. De La Rue, Ess., etc., t. 2, p.263.) Ce serait pour Fontenay-le-Marmion un souvenir précieux d'ancienne suprématie administrative, que nous voudrions pouvoir dégager de son obscurité. On montre encore à Fontenay l'emplacement et les vestiges de l'ancien manoir des Marmion. » [4] 

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados) LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)

     

    Ci-dessus, à gauche : une photo aérienne extraite du site Géoportail ; à droite, une photo extraite du site Google Earth.

     

    La famille Marmion :

     

         "… en 1181, la charte de dotation de l'abbaye de Barbery est souscrite par un Guillelmus Marmion de Urvilla. La famille seigneuriale des Marmion est, dans le Cinglais, la seconde en importance après celle des Taisson dont elle relève pour une partie de ses possessions. Le siège de la seigneurie est Fontenay-le-Marmion ; la puissance territoriale de celle-ci semble d'abord s'étendre sur la rive occidentale de l'Orne. Au 11e siècle, un Willelmus Marmion est cité dans la charte de fondation de l'abbaye Saint-Etienne de Fontenay ; Robert Marmion, probablement le frère aîné du précédent, aurait pris part en 1066 à la conquête de l'Angleterre. La fondation de l'abbaye de Barbery au cours de la seconde moitié du 12e siècle est l'oeuvre de Robert II qui met à éxécution un projet de son père Robert Ier. Guillaume Marmion d'Urville paraît le contemporain de Robert II et son parent ; il était alors apparemment seigneur d'urville. L'acte d'octobre 1181 montre que les possessions des marmion comprennent la plus grande part de Cintheaux, Quilly, Bretteville-Sur-laize, Barbery ; il mentionne aussi le nom de Radulphus de Goviz, qui dépend de la même famille féodale. Urville et Gouvix complètent ainsi le domaine des marmion, lui donnant une consistance notable à l'est de la forêt de Cinglais. » [5] 

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados) LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)

     

    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

          « Il est constant que le Marmion, seigneur de Fontenay, qui assista à la conquête, s'appelait Robert, et non Roger. Il a bien existé postérieurement un Roger Marmion, cité dans une charte de Richard Cœur-de-Lion, en faveur de l'abbaye de Grestain, mais ce n'est point lui qui a pu se trouver à Hastings. Il paraît certain aussi que Robert Marmion reçut de Guillaume la ville et le château de Tamworth , dans le Warwickshire. Après avoir chassé de ses domaines les religieuses de Pollesworth, il les y ramena, de manière que lui et sa femme Milisende furent regardés comme seconds fondateurs de ce couvent. Voyez, à ce sujet, le Monast. anglic., I, p. 198. Leur fille Gersende épousa Robert Fitz-Erneis, second du nom. La famille Marmion a possédé aussi pendant plusieurs siècles la terre de Scrivelsby, dans le Lincolnshire, à laquelle est attachée la noble prérogative d'être le champion du roi le jour de son couronnement, et de défier solennellement quiconque oserait contester la légitimité de son titre. Suivant les généalogistes anglais, cette donation daterait du règne du Conquérant; mais leur assertion est démentie par le témoignage du Doomesday Book, et par la qualité de champion du roi que prend un personnage étranger à cette famille, dans une charte de 1103 (Monast. anglic., II, p. 973). Robert Marmion, fils ou petit-fils du précédent, prit parti pour le roi Étienne, et son château de Fontenay fut, suivant Collins, pris et rasé par Geoffroi, comte d'Anjou. Lui-même périt misérablement en 1143, après avoir profané l'église de Coventry, en s'y retranchant.

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)    Enfin un troisième Robert Marmion fonda en 1181 l'abbaye de Barbery. La famille Marmion a subsisté en Angleterre jusqu'au règne d'Edouard III, époque où ses biens passèrent, par mariage, aux Ludlow, puis aux Dymock, qui possèdent encore aujourd'hui Scrivelsby et le titre de champion du roi. (A.L.P.) » [6] 

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)      O « Église Saint-Hermès des 12e et 13e siècles, dont le clocher et le chœur font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 14 octobre 1911. »

     

     

    LES REMPARTS DE FONTENAY-LE-MARMION (Calvados)     O « Tumulus de la Hogue qui fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 décembre 1975. » [3]

     

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Les fortifications de terre et les origines féodales dans le Cinglais par Michel Fixot (1941-....) Edité par Centre de Recherches archéologiques médiévales 1 vol. (123 p.) ; ill., cartes, plans, (2) dépl ; 27 cm ; 1968

    [2] Extrait de la Statistique monumentale du Calvados : T. II. par Arcisse de Caumont ; Derache, 1850 - 622 pages https://books.google.fr/books?id=vBdRAAAAcAAJ&pg=PA166#v=onepage&q&f=false

    [3] Extrait de Wikipédia

    [4] Extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 2 ; Derache, 1841

    [5] Extrait de Les enceintes d'Urville et de Bretteville-sur-Laize (Calvados). [Contribution archéologique aux recherches sur l'habitat fortifié] Contribution archéologique aux recherches sur l'habitat fortifié Joseph Decaens ; Annales de Normandie Année 1968 18-4 pp. 311-375 https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1968_num_18_4_6396

    [6] Extrait de Le Roman de Rou et des Ducs de Normandie publié pour la premiere fois avec des notes par Frederic Pluquet, Volume 2 par Robert Wace ; Edouard Frere, 1827 https://books.google.fr/books?id=wrpUAAAAcAAJ&pg=PA268&lpg=PA268&dq=famille+Marmion&source=bl&ots=kKBTO4-2oi&sig=uVty0DvnycwZvkAaoLZGrrejJJA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiF97aHquveAhUKJBoKHV1rBQ04ChDoATAOegQIChAB#v=onepage&q=famille%20Marmion&f=false

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  • LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)

    Ci-dessus la motte de Montisambert, à Buré (photographie de Michel Ganivet, extraite du livre Le pouvoir dans le Perche au temps des Rotrou, figure 17). https://www.amisduperche.fr/flash-informations/samedi-10-aout-remalard-conference-le-systeme-feodal-au-haut-moyen-age/

     

          Sur la commune de Buré s'élève la motte du château de Montisambert ou Mont Isambert, détruit par le comte de Salisbury en 1428. [NdB]

     

         « Les principales forteresses de Mortagne étaient Longpont et Montisambert, dont on voit encore des traces de ces châteaux bien pourvus d'hommes et de munitions... » [8]

     

         « Montisambert, ancienne résidence des comtes du Perche, est une petite éminence entre Mortagne et Le Mesle-sur-Sarthe, à 4 kilomètres de cette ville, sur la route nationale de Paris à Brest. » [1]

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)

     

     Plan de situation de la motte de Montisambert ; blason du Perche par BrunoCette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Bruno., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1425366

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)     « L'histoire médiévale a fortement marqué la région. La centenie de Corbon, qui apparaît dès le 9e siècle, va constituer le noyau du comté du Perche. C'est à cette époque que les Normands, ou leurs vassaux, cherchent à remonter les cours d'eau et pour se protéger les habitants du Perche vont ériger mottes et châteaux forts. Ces mottes ont été très nombreuses puisqu'il existe une trentaine de toponymes dans la région de Mortagne. Bien qu'elles paraissent à première vue dispersées et isolées, elles constituent en réalité un ensemble défensif dense, le long de la frontière avec la Normandie, matérialisée par le cours de la Sarthe depuis sa source jusqu'à Barville. Il y avait la motte du Jarrier à Champeaux-sur-Sarthe, celle de Longpont à La Mesnière, celle de Poix, de la Motte à Bazoches-sur-Huisne, les mottes de Buré et de Montisambert, celles de Saint Quentin-de-Blavou. Souvent les mottes ont été installées sur les buttes-témoins crétacées, dominant la plaine jurassique. Ce système défensif était complété par de nombreuses places fortes : celle du Mêle-sur-Sarthe, côté normand et qui dépendait des Montgommery, celle de Mortagne, pièce maîtresse du comté du Perche avec Nogent-le-Rotrou, mais aussi celles de Vauvineux à Pervenchères, de Mauves-sur-Huine, de la Vove qui défendait la vallée de l'Huisne, de Boissy-Maugis qui commandait la vallée de la Commeauche. Des souterrains militaires datant de cette période ont pu être reconnus à la Vove et à Boissy-Maugis.

         À la fin du 12e siècle le comte du Perche, comme l'évêque de Sées, se rallient à Philippe Auguste. Peu après, en 1204, la Normandie est rattachée à la France, suivie bientôt par le comté du Perche en 1227. » [2]  

     

    Ci-dessus, plan extrait de "Un lot de céramiques du 13e s. à Buré "La Harache" (Orne) Vincent Carpentier, Vincent Hincker, Emmanuel Ghesquière ; Revue Archéologique de l'Ouest Année 2001 18 pp. 187-200 https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_2001_num_18_1_1163

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne) LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)

    Ci-dessus deux photos aériennes extraites du site Géoportail (à gauche : année 1950-1965 ; à droite : aujourd'hui).

     

    Un personnage à la vie mouvementée : le comte Rotrou III :

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)     « Rotrou est un personnage important de son époque et qui a compté en particulier dans l'entourage d'Henri I Beauclerc duc de Normandie et roi d'Angleterre. Alors que son père est encore vivant, Rotrou se rend en Espagne pour aider son oncle Ebles II comte de Roucy, qui lutte contre les Maures en Navarre.

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1809 ; Archives de l'Orne, http://archives.orne.fr/

     

         Rotrou III participe ensuite à la première Croisade (1098-1099), il y commande les seigneurs de la région du Perche qui font partie du contingent de Robert Courteheuse duc de Normandie. Rotrou s'illustre lors du siège d'Antioche et il est un acteur de la prise de Jérusalem.

         Il revient de croisade peu après la mort de son père Geoffroy. Au début du conflit entre Henri I Beauclerc roi d'Angleterre et son frère Robert CourteHeuse duc de Normandie, Rotrou est du parti de ce dernier alors que son ennemi Robert II de Bellême tient pour Henri. Robert est vainqueur de Rotrou à Chailloué ce qui oblige Rotrou à se rallier au roi Henri I. Il épouse même Mathilde la fille naturelle de ce dernier.

         Pour autant la lutte continue entre Rotrou et Robert II de Bellême et des batailles ont lieu à Longpont et Mont Isambert près du Mesle sur Sarthe. Le pays entre Mortagne et Bellême est ravagé. L'évêque de Seez finit par excommunier Rotrou et Robert, Rotrou se soumet rapidement.

         Au sud Rotrou fait construire le château de la Motte Rotrou près de Pontgouin ce qui provoque un conflit avec Guillaume Gouet comte du Perche-Gouet, Yves de Courville et le Vicomte de Chartres. Tous trois attaquent alors Rotrou qui les vainc et fait prisonnier Yves de Courville.

         En 1111 c'est la guerre entre Henri I Beauclerc et le roi de France Louis VI le Gros. Foulques comte d'Anjou et Robert II de Bellême sont du côté du roi de France.

         Thibault de Blois, Rotrou et Guillaume Gouet sont du coté du roi d'Angleterre. Rapidement Rotrou est fait prisonnier par Foulques d'Anjou qui le retrocède à Robert de Bellême et le comte du Perche se retrouve enfermé dans un cachot, d'abord à Bellême puis avec l'accord du comte du Maine dans une tour du chateau du Mans.

         Robert de Bellême en profite pour prendre, piller et incendier Mortagne. Rotrou demande alors à l'évêque Hildebert du Mans d'interceder en sa faveur, celui-ci se rend à Nogent où il est fait prisonnier par la famille du comte du Perche dans le but de servir de monnaie d'échange.

         Au même moment le roi Louis VI envoie Robert de Bellême comme ambassadeur à Henri I Beauclerc pour lui faire des propositions de paix, Henri emprisonne Robert. Robert ne réapparut plus jamais.

         Foulques d'Anjou fait alors la paix avec Rotrou III qui est libéré. A son retour à Nogent l'évêque Hildebert est libéré à son tour. En 1112 Rotrou part à nouveau en Espagne pour aider son cousin Alphonse roi de Navarre à rétablir son autorité sur la Navarre et l'Aragon.

         Pendant qu'il est en Espagne Guillaume III Gouet envahit le Perche et se prépare à attaquer Nogent, le retour de Rotrou fait échouer la tentative. Ensuite Rotrou aide Henri I Beauclerc à prendre Bellême, la ville est enlevée et incendiée en mai 1113. En 1115 Rotrou fait la paix avec Guillaume Gouet.

         Rotrou repart en Espagne de 1115 à 1118, il prend Tudela (dont il est fait seigneur) ainsi que Pampelune, Tolède, Saragosse, il participe ainsi à la reconquête de parties de la Navarre et de l'Aragon sur les Arabes.

         La nièce de Rotrou, Marguerite de Laigle, épouse Garcia Ramirez V roi de Navarre, ce sont les bisaieuls de Blanche de Castille et de Blanche de Champagne qui héritera d'une partie du Perche en 1226.

         Henri I Beauclerc, qui avait confisqué les biens de Robert II de Bellême, attribue la ville de Bellême à Rotrou en 1125, à partir de ce moment la seigneurie de Bellême est intégrée au comté du Perche.

         Son épouse Mathilde est morte lors du naufrage de la Blanche Nef. Rotrou III épouse en seconde noces Harvise fille du comte de Salisbury, ils ont eu trois fils : Rotrou qui suit, Etienne qui devient Chancelier de Sicile et archevêque de Palerme et Geoffroy.

         Henri I Beauclerc meurt le 1er décembre 1135 en désignant sa fille Mathilde comme héritière (c'est la femme de l'Empereur d'Allemagne puis de Geoffroy Plantagenet comte d'Anjou) mais c'est Etienne de Blois qui devient roi d'Angleterre.

         Rotrou prend le parti d'Etienne qui lui promet les territoires de Moulins et Bonmoulins. Dans le contexte des luttes entre les partisans de Mathilde et d'Etienne, en 1141, Rotrou organise à Mortagne une assemblée des grands seigneurs de Normandie. Celle ci propose d'abord le duché de Normandie au comte de Blois et Champagne Thibault IV qui décline la proposition et c'est finalement Geoffroy Plantagenet qui devient duc de Normandie.

         Rotrou assiste Geoffroy Plantagenet dans la conquête de la Normandie et c'est en janvier 1144 pendant le siège de Rouen que Rotrou meurt blessé par une flèche. Son corps est ramené dans l'église Saint-Denis de Nogent. Pendant sa vie il a fait de nombreux dons aux Monastères, en particulier à l'Abbaye de Thiron. » [3] 

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne) LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)

    Le site de Montisambert - Ci-dessus : à gauche un extrait de la carte de Cassini, 18e siècle ; à droite : un extrait de la carte d'Etat Major ; documents extraits du site Géoportail.

     

         « ...Guillaume Ier de Puisaye faisait partie de l'arrière-ban de Philippe-Auguste... Le comte du Perche, Geoffroy IV, cousin et allié du roi de France avait grande confiance en Puisaye ; il l'avait chargé de la garde de la forteresse de Montisambert à une lieue de la Mesnière... Guillaume de Puisaye montait bonne garde, jamais la forteresse... ne tomba aux mains des ennemis... - 1214 - réf : dictionnaire de la Noblesse » [4] 

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)     « En 1428, le même comte de Salisbury, en allant faire le siège d'Orléans, fit raser les fortifications de Saint-Paul-le-Vicomte, de Mamers, de Montisambert, de la Perrière, de Rémalard, de la Tour-du-Sablon, de Villeray, de Husson, de Garences, de la Tour-d'Eure qu'on dit être aujourd'hui la tour de Bouillon et démolit le Teil. Il reprend Nogent-le-Rotrou et Châteauneuf-en-Thimerais. » [5]

     

    Ci-dessus, une photo aérienne extrait du site Google Earth.

     

         « Il ne reste de celui de Mont-Isambert, commune de Buré, canton de Bazoches, sur le bord de la grande route d'Alençon à Mortagne, qu'un talus fort élevé et étagé à trois gradins, avec des fossés qui ne pouvaient guères garder l'eau, mais qui contribuaient à la défense de la forteresse. » [6]

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne) LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)

     

    Photo extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

    ---------------------------------------------------------------------------

         « ...Une seconde fortification de terre, au lieu-dit "La Harache" ou "Montisambert", est également connue sur le territoire de Buré, sous la forme d'un tertre tronconique ceinturé par un fossé, aménagé au sommet d'une butte située à 175 m NGF d'altitude (Siguret, 1960 ; Ganivet et Gaillot, 1977 ; Louise, 1991) (fig. 1). Une basse-cour était encore visible dans les années soixante, mais a subi depuis une destruction partielle, au cours de laquelle une galerie souterraine a été mise au jour dans le flanc ouest de la motte. (...) » [7]

     ---------------------------------------------------------------------------

         Il existait également un autre site castral sur la commune de Buré plus au sud, au hameau des Mottes [NdB] :

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)      « Le site castral du lieu-dit "Les Mottes" est constitué de trois mottes avec fossés et remparts, desservies par une basse-cour commune (Siguret, I960 ; Ganivet et Gaillot, 1977 ; Louise, 1991). Ce type d'organisation se rattache à une catégorie à part, au sein des mottes médiévales, dont la définition demeure imprécise. Il pourrait s'agir d'un groupement issu d'une succession chronologique de plusieurs ouvrages fortifiés distincts, ou au contraire d'un unique ensemble fonctionnel synchrone, constitué de dispositifs defensifs accolés (Bur, 1982). A ce titre, divers exemples de mottes groupées, témoignant d'une évolution et de fonctions variées, ont été évoqués lors du colloque de Caen mené en 1980 sur les ouvrages de terre médiévaux (Collectif, 1981). En l'absence de témoins archéologiques, la datation de ce complexe castral est supposée vers la fin du 11e s., avec les premières mentions du lignage de Buré dans l'entourage des Montgommery-Bellême ; Richard de buuris, Hugues et Guillaume de burei sont ainsi dans le cartulaire de Saint-Martin de Sées en 1094 (Louise, 1991). (...)

     

    Ci-dessus, plan extrait de "Un lot de céramiques du 13e s. à Buré "La Harache" (Orne) Vincent Carpentier, Vincent Hincker, Emmanuel Ghesquière ; Revue Archéologique de l'Ouest Année 2001 18 pp. 187-200 https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_2001_num_18_1_1163

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)  LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne) LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)

     

    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    LES REMPARTS DE MONTISAMBERT (Orne)     La présence de ces deux sites fortifiés sur la même commune de Buré traduit bien l'ampleur du phénomène castral dans cette région de la Normandie, dont l'apogée correspond à la campagne de fortifications menée par Robert II de Bellême à l'extrême fin du 11e s. (Louise, 1990, 225), qui vit l'édification d'une série d'ouvrages à vocation militaire sur des points stratégiques élevés, d'où ils assuraient la garde des itinéraires, gués, carrefours, situés aux confins des entités féodales (Louise, 1990, 232). C'est à cette catégorie que se rattachent les fortifications de Buré, vouées à la garde de la voie menant vers Alençon et Mortagne, et du gué situé au confluent de l'Erine et de la Sarthe. » [7]

     

    Ci-dessus : un extrait de la carte d'Etat Major extrait du site Géoportail : on y distingue les trois mottes.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du Bulletin de la Société percheronne d'histoire et d'archéologie par la Société percheronne d'histoire et d'archéologie ; Éditeur : Imprimerie G. Levayer (Bellème) ; Date d'édition : 1907-07-15.

    [2] Extrait de http://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0252N.pdf

    [3] Extrait de http://www.francebalade.com/maine/ctperche.htm

    Voir aussi : http://maison.omahony.free.fr/ascendants/fiche%20perche%20rotrou.pdf

    [4] Extrait de http://archive.is/DWDpQ#selection-17535.1-17537.42

    [5] Extrait du Recueil des antiquitez du Perche, comtes et seigneurs de ladicte province... par Léonard Bart Des Boulais (1566-16..) ; Éditeur : Pichard-Hayes (Mortagne) : Date d'édition : 1890.

    [6] Extrait des Mémoires historiques sur la ville d'Alençon et sur ses seigneurs ; précédés d'une dissertation sur les peuples qui ont habité anciennement le duché d'Alençon et le comté du Perche, et sur l'état ancien de ces pays (2e édition publiée d'après les corrections et les additions manuscrites de l'auteur) par Odolant Desnos, Pierre Joseph (1722-1801) ; Éditeur : Poulet-Malassis et de Broise (Alençon) ; Date d'édition : 1858.

    [7] Extrait de Un lot de céramiques du 13e s. à Buré "La Harache" (Orne) Vincent Carpentier, Vincent Hincker, Emmanuel Ghesquière ; Revue Archéologique de l'Ouest Année 2001 18 pp. 187-200 https://www.persee.fr/docAsPDF/rao_0767-709x_2001_num_18_1_1163.pdf

    [8] Extrait de l' Annuaire des cinq départements de la Normandie publié par l'Association normande ; Éditeur : Association normande (Caen) : Date d'édition : 1844.

     

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  • LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)

     

    A droite, une photo extraite du site Géoportail

     

     LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime) « Au-dessus de la vallée de la Durdent, le hameau d’Auffay-la-Mallet (à ne pas confondre avec la ville d’Auffay) abrite un joli manoir datant de la fin du 15e siècle. » [1]

     

         « Auffay est un hameau de la commune d'Oherville, situé dans le canton d'Ourville. Jadis, tout près de ce hameau, en existait un second nommé Herville ou Harville. Nous croyons volontiers, avec dom Toussaint Duplessis, que les deux mots Auffay et Herville, rapprochés l'un de l'autre, ont à la longue formé Oherville. Ce mot Oherville ne semble pas remonter au-delà du 16e ou même du 17e siècle, les anciens titres désignant toujours la paroisse sous l'appellation de Hervilla ou Harvilla.
          Dans les registres de catholicité déposés à la mairie d'Oherville, nous  avons remarqué que, jusqu'à la fin du 18e siècle, on écrivait indifféremment Oherville ou Herville. Auffay (en latin Altifagus, aux hêtres élevés) tire son nom du plateau, autrefois couvert de massifs de hêtres, sur lequel il est bâti. » [4]

     

          Le manoir d'Auffay-la-Mallet a été bâti au 15e siècle. Par l'élégance de sa construction, le bon goût de son ornementation et par la beauté de son site, ce manoir est l'un des plus beaux châteaux du Pays de Caux. [NdB]

     

         « Le manoir d'Auffay est situé dans la commune de Oherville (Seine-Maritime) dans le Pays de Caux. » [2]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     Léon Palustre, La Renaissance en France :
         « Transportons-nous sur la haute colline qui porte le château d'Auffay. Le voyage, bien qu'assez difficile, en vaut la peine ; car là existe, perdue au milieu des bois, l'une des constructions les plus originales que l'on puisse rencontrer. Les effets de mosaïques que nous avons déjà signalés au Tréport sont bien dépassés ; aux silex blancs et noirs taillés en cubes, on a ajouté des briques de différentes couleurs. L'appareil change presque à chaque instant et passe du spicatum au zigzagué, du losange au réticulé, du chevronné à l'obliqué. C'est une fête des yeux dont on n'a pas l'idée, et jamais à si peu de frais on n'est parvenu à égayer des murs qui, sans cela, eussent paru d'une tristesse morose et d'une insupportable froideur. » [3]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)

     

    Plan de situation du manoir d'Auffay à Oherville ; blason de la famille de Houdetot par Bibar Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=63624670

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)

     

    Photo ci-dessus photo par Paubry — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=28226128

     

    Histoire

     

         « Une installation castrale des 11e et 12e siècles se trouvait là comme en témoigne une motte. » [1]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « Le castel primitif, d'aussi loin que nous puissions connaître son histoire, était l'apanage des Mallet de Graville, qui de leur nom l'appelèrent Auffay-la-Mallet. Le mariage de Colard de Houdetot avec Jeanne Mallet l'incorpora, au 13e siècle, au domaine de la famille de Houdetot. Ce manoir féodal était assis sur une motte à double enceinte, dont on retrouve encore des vestiges dans le bois dit du Vieux château, et dominait à pic la belle vallée de la Durdent. Aucun document précis ne nous est parvenu sur ce manoir. On présume qu'il fut détruit en 1386.
         Il est certain que le seigneur d'Auffay, Richard de Houdetot,
    préparait, en 1383, comme capitaine de Dieppe, la grande invasion de l'Angleterre méditée par Charles VI. Il s'agissait de rendre aux Anglais tous les maux que, depuis quarante ans, ils faisaient à la France. Les préparatifs de l'expédition furent immenses ; mais cet effort, le plus puissant que la France ait
    jamais tenté sur mer, « vint à néant », dit Froissard. On était à la fin de l'année 1386. Est-ce que les Anglais, usant de représailles, auraient alors détruit le château d'Auffay ? Il est permis de le croire. Cependant, nous nous demandons quels Anglais pouvaient être en Normandie en 1386. Quoi qu'il en soit de la part qu'auraient prise les Anglais à l'incendie du château de leurs pires ennemis de Normandie, c'est bien vers la seconde moitié du 14e siècle que disparut l'ancien manoir féodal d'Auffay-la-Mallet. » [4] 

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « La famille d'Houdetot est l'une des plus anciennes et des plus considérables du pays de Caux, et possédait dans ses biens la terre d'Auffay-la-Mallet, au moins dès le 14e siècle, car nous voyons Richard d'Houdetot, bailli de Rouen, en, 1381, qualifié de seigneur patron de Veauville-sur-les-Baons, de Oherville et de Auffay-la-Mallet. » [3]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « En 1485, Jean de Houdetot, seigneur du lieu, de Harville (aujourd’hui Oherville) et d’Auffay-la-Mallet, dans le pays de Caux, et son épouse Marie de La Mothe donnent à leur fils aîné Jacques (mort en 1513) pour son mariage le fief d’Auffay. En 1492, ce même Jean de Houdetot, avant de décéder, ne donne à ses quatre autres enfants, Guillaume, Robert, Ambroise et Perrette, que le tiers de tous ses biens. Autrement dit, l’aîné, Jacques, qui selon la coutume particulière du pays de Caux devrait hériter d’un tiers des biens de son père, hérite non seulement de deux tiers (les fiefs de Houdetot, Harville et Bihorel), mais aussi du fief d’Auffay. » [5]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « Ce sont vraisemblablement Jean d'Houdetot (mort en 1492) et son fils Guillaume (mort après 1524) qui ont bâti l'actuel manoir qui a appartenu à leur famille jusqu'au 17e siècle. » [1]

     

         « Au 16e siècle, François Ier séjourne au manoir en reconnaissance de la fidélité que lui témoigne la famille d'Houdetot. » [6]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « Le logis date des premières années du 16e siècle et a été modifié peu après le mariage d'Antoine de Houdetot (mort après 1531) et Catherine de Canonville-Raffetot (notamment pour le vestibule). » [2]

     

         « La succession de Marie-Louise de Houdetot fut recueillie par sa tante Marie-Geneviève-Adrienne de Houdetot, fille d'Adrien et de Marguerite Feuillette, et femme de Laurent-Paul Le Poulletier de Motenant, conseiller du roi, maître ordinaire à la cour des Comptes et Finances de Normandie. Née et baptisée à Oherville le 27 mai 1697, elle y mourut le 17 pluviôse an IX (6 février 1801) âgée de 103 ans 8 mois. 

     

         Le château d'Auffay, qui était demeuré, depuis le 13e siècle jusque vers 1760, dans la descendance masculine des d'Houdetot, passa, après Marie-Louise et avec Marie-Geneviève-Adrienne, à la famille Le Poulletier.

         Laurent Le Poulletier, époux de Mademoiselle de Captot, en hérita de sa mère et ajouta à son nom patronymique celui d'Auffay.
    Alfred-Laurent-Joseph Le Poulletier d'Auffay, fils de Laurent, étant mort en 1861, le château fut dévolu à sa fille, mariée au comte de Vergès, colonel au 18e régiment de chasseurs à cheval (mort en 1878).

         En 1891, cette belle demeure fut acquise par Mademoiselle
    Marie Le Verdier, alliée aux d'Houdetot d'Auffay par son arrière-grand-tante maternelle, Suzanne-Madeleine Carrel de Mésonval. » [4]


    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « Au début du 19e siècle, Victor Hugo, venu en voisin de Villequier, exprime dans des poèmes la beauté du site.

         Au 19e siècle, Guy de Maupassant est également un des familiers des hôtes du manoir.

         Passant de mains en mains, le domaine fut acquis à la fin du 19e siècle par Melle Le Verdier. » [6]

     

         « Quelques travaux (façade méridionale) sont l'œuvre, vers 1900, de l'architecte rouennais Émile Janet. » [2]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « Depuis 1980, la famille de Prunelé fait perdurer cette tradition littéraire et artistique. Le manoir accueille régulièrement des expositions culturelles.

         Au 20e siècle, quelques cinéastes, trouvant le cadre idéal, réalisent des scènes moyenâgeuses. » [6]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « Le manoir a été utilisé pour le tournage de certaines adaptations télévisées des nouvelles de Maupassant. » [1]

     

         « Le manoir a récemment changé de propriétaire (Famille Vimont) » [2]

         « En 1992, d’autres travaux de restauration ont été réalisés. » [1]

     

    Architecture

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « Au nord, la construction prend l’aspect d’une forteresse avec deux grosses tours cylindriques qui l’encadrent, une tourelle d'escalier polygonale, des mâchicoulis à l'étage, des canonnières à la base des tours, et des douves. Elle est complétée par une tourelle au sud-ouest. Des transformations au 16e donnent un aspect Renaissance au manoir. On le remarque surtout en observant les ouvertures de la façade, côté sud. » [1]

     

    Ci-dessus, le château d'Auffay, à Oherville. Auteur : Dujardin, Paul (1843-1913). Héliograveur ; Letellier, Emile-André (1833-1893). Photographe (Le Havre) Date d'édition : 1893

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « Le logis se compose d'un corps rectangulaire cantonné de deux tours d'angle et d'une tourelle polygonale au centre de la façade nord, et en façade sud d'une tourelle au sud-ouest. La construction se caractérise par une succession de lits alternés de briques, pierre calcaire et silex composant un riche décor. L'ensemble présente un aspect fortifié (fossés et petites ouvertures) du côté nord, qui s'oppose à la façade méridionale où le décor de la fin des 15e et 16e siècles s'impose. » [2]

     

    Ci-dessus un plan extrait de La demeure noble en Haute-Normandie par Xavier Pagazani, chapitre 8 : Les lieux des plaisirs seigneuriaux : jardins, prés, parcs, vergers et garennes https://books.openedition.org/pufr/8070 Auffay-la-Mallet, à Oherville (Seine-Maritime). Plan général restitué sur fond de plan cadastral ancien, état vers 1520. A : cour (1 : maison noble ; 2 : mare ; 3 : colombier ; 4 : maison du fermier ; 5 : jardin potager ; 6 : ancienne motte castrale) ; B : jardin d’agrément ; C : parc ; D : bois (sur le coteau). 

     

         « L’aspect cauchois se révèle avec l’appareillage de brique, de silex taillé blond et noir, de grès, disposés en damiers ou à bâtons brisés, offrant un décor polychrome particulièrement original et esthétique. » [1]

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)     « En Pays de Caux, avec le manoir du Fay à Yvetot, le manoir d'Auffay à Oherville, le manoir d'Ango à Varengeville-sur-Mer, la maison Henry IV à Saint Valery-en-Caux, le pigeonnier de Veules-les-Roses, ces cinq édifices sont remarquables pour la mosaïque de matériaux assemblés provenant du Pays de Caux (silex- briques - pierre de Seine) et pour les façades de style « Renaissance ». [7]

     

          « Le plafond à caissons du vestibule, daté de 1523, est attribué (sans preuve) à Jean Goujon. Le domaine comprend également un colombier de même style et une motte castrale encore ceinte de son fossé. » [2]

     

          « Le colombier qui jouxte le manoir comprend 1 470 boulins. Il abrite le « Musée des colombiers Cauchois ». [1]

     

         « La construction du château actuel fut commencée à une époque encore bien troublée. Une pierre, placée dans l'une des tours et portant la date de 1442 en chiffres gothiques, n'indique-t-elle pas le début des travaux ? Et néanmoins la Normandie ne fut complètement reconquise sur les Anglais que par la bataille de Formigny (1480). Il n'est donc pas étonnant que l'œuvre ait avancé lentement.
          Le nouveau château n'est pas édifié sur les ruines de l'ancien. Son emplacement a été choisi non loin de là, sur un point plus élevé et au bord de la plaine. Le site est pittoresque. De divers côtés du château, malgré les bois qui l'entourent, la vue s'étend au loin sur la vallée de la Durdent. C'est l'un des plus élégants manoirs du pays de Caux. Bâti en pierre blanche et brique rouge, il est d'un goût exquis et d'une physionomie chevaleresque. On y distingue des mosaïques du plus heureux effet. « Aux silex blancs, noirs, gris et roses, taillés en cubes, dit Palustre dans son grand ouvrage sur la Renaissance, on a ajouté des briques de différentes couleurs, puis de petites pierres blanches taillées. Avec ces matériaux toutes sortes de combinaisons ont été obtenues. L'appareil change à chaque instant ». Et résumant toutes ses impressions, Palustre déclare que la vue de celte construction originale « est une fête des yeux dont on n'a pas l'idée. Jamais on n'a su égayer pareillement des murs ».
          Le château (Au hameau de Barville, dépendant de Cany, nous avons visité un ancien manoir, très bien conservé, dont le plan et les détails de construction offrent les plus grandes analogies avec celui de Guillaume de Houdetot. Il porte aujourd'hui le nom de ferme de Commanville. C'est comme une ébauche du château d'Auffay.) se compose d'un grand corps de bâtiment flanqué de deux tours rondes. Une troisième tour, qui est octogone, se remarque au centre de la façade nord ; elle forme la cage de l'escalier. A gauche de la façade sud se détache une jolie tourelle qui nous semble d'une exécution parfaite. Toutes les fenêtres et lucarnes sont à meneaux ; les lucarnes sont hautes et très ouvragées. Les moulures des fenêtres sont gothiques au rez-de-chaussée, et Renaissance aux étages. Les constructions appartiennent donc bien à l'époque de transition du style gothique au style Renaissance.
          A l'intérieur, on remarque l'escalier en hélice dont les marches en pierre se développent autour d'une colonne légère de 25 centimètres de diamètre, laquelle supporte, à son extrémité supérieure, une chambre de guetteur. Mentionnons encore la chapelle et les petites chambres situées dans les tours qui ont conservé leur aspect gothique. Ces appartements sont voûtés, et les arcs s'appuient sur des chapiteaux ornés de sujets variés, comme singes, têtes d'homme, etc. Toutes les
    cheminées et les boiseries viennent d'être refaites dans le style Louis XII.
          Les principaux embellissements du château datent de Louis XII et de François Ier, par conséquent de l'époque où Guillaume de Houdetot en était le seigneur. Guillaume ne l'a pas achevé, mais il l'a transformé et orné en faisant appel au talent des artistes italiens avec lesquels il entretenait de fréquentes relations. On ne saurait d'ailleurs douter de sa compétence dans ces sortes de travaux. Le registre de sa correspondance en contient un exemple bien intéressant. Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie, désireux d'assister de
    son vivant à la préparation de son tombeau, songea à confier cette œuvre à d'habiles génois. Il choisit comme intermédiaire Guillaume de Houdetot ; c'était avant le siège de Godefa.
          De Houdetot fit dessiner plusieurs plans, mais l'exécution si dispendieuse qu'il n'osa rien entreprendre sans l'assentiment du sénéchal. « Monseigneur, autresfoys vous ay escript que vostre bon plaisir fut m'envoyer le patron de la sepulture que entendez que vous faice faire a Gennes. Plusieurs en ay faict pourtraire, lesquelz sont à l'enticque. Aussi en demandent grant argent ; par quoy ne les ay voullu faire besongner jusques a ce que je sceusse vostre bon voulloir lequel il vous plaira me faire scavoir » (Manuscrit de Guillaume de Houdetot, fol. 5 r°.). On sait que Louis de Brézé fut enterré dans la cathédrale de Rouen, où un remarquable tombeau fut érigé, sur ses restes, de 1538 à 1844. Les sculptures en sont attribuées au célèbre Jean Goujon, surnommé le Phidias français. Est-ce l'an des plans, fournis par de Houdetot, qu'adopta sa veuve Diane de Poitiers ? Non, puisque les modèles de G. d'Houdetot étaient « à l'enticque » et que le tombeau du sénéchal est d'architecture Renaissance.
          Antoine de Houdetot, fils de Guillaume, continua l'œuvre de son père, et embellit l'intérieur du château. C'est à lui qu'on doit le magnifique vestibule dont la voûte en berceau présente un vif intérêt artistique. Cette admirable pièce, dans laquelle on lit la date de 1883, a été décrite par Mgr Loth (La Normandie monumentale, t. I, p. 364.), et par J.-B. Foucher, de Rouen, lequel s'est surtout appliqué à prouver que les sculptures de ce vestibule (Il a été habilement restauré, en ces dernières années, par Aug. Foucher, son fils.) sont bien de Jean Goujon (Jean Goujon a sculpté, à peu d'années d'intervalle, outre le tombeau de Louis de Brézé et le vestibule d'Auffay, les portes de l'église Saint-Maclou, de Rouen, et le vestibule du château d'Anet. Il passa une partie de sa vie en Italie.).
          Au 18e siècle, on modifia, mais sans souci du style primitif, certaines parties des bâtiments, dont on altéra ainsi « l'inappréciable cachet ». De nos jours, une intelligente et très importante restauration a reconstitué l'ancienne distribution de l'intérieur du manoir, et a rendu à l'extérieur son caractère original.
          C'est au sens artistique de Mlle Le Verdier qu'est due cette si heureuse transformation. » [4]
     

     

    Protection

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)      « Ce domaine est désormais une résidence privée. Il est visitable pendant la période estivale, lors des journées du patrimoine, ainsi que son colombier. Des manifestations culturelles y prennent part fréquemment (expositions, vernissages, représentations théâtrales…).

         Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 février 1932.

         Le colombier fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 6 septembre 1996. » [2]

     

    Ci-dessus, une photo extraite de https://www.routard.com/photos/normandie/127523-colombier_manoir_d_auffay_oherville.htm

     

    A proximité

          « Oherville-Auffay, cant. Ourville-en-Caux. — Lieu-dit : le Faucard (I.G.N.). — Parcelle cadastrale : G 148. — Coord. Lambert : 226,69 — 480,75

              Le « Vieux-Château » dont les restes sont visibles à l'intérieur du bois de Faucart, à l'écart du village, était établi sur un épaulement du coteau oriental de la vallée de la Durdent dominant d'environ 25 mètres le cours de la rivière. Il bordait la rupture de pente et l'étroite terrasse qui lui servait d'assise présente elle-même une déclivité très sensible. Un fossé profond de un à quatre mètres découpe dans le sol son gabarit que cerne un rempart en terre épousant en gros le tracé d'un rectangle aux faces fortement convexes. On remarque que la grosseur du rempart diminue progressivement au fur et à mesure qu'il se replie vers l'escarpement du coteau ; à l'est, ses terres forment un dôme de quatre mètres d'élévation, mais juste un infime bourrelet dans la direction opposée. Au nord-est, une petite motte allongée, haute de cinq mètres, très légèrement concave à son sommet (11x9 m) est logée à l'intérieur du coude formé par l'enceinte. Le rempart est percé au milieu de son circuit par une ouverture de plain-pied avec le fond du fossé ; il est impossible au premier examen de dire si elle représente l'accès primitif ; on conviendra néanmoins que son origine doit être assez ancienne, car elle est prolongée à l'intérieur de l'enceinte par un petit chemin creux. Le sol du réduit intérieur, compris entre la motte et le rempart, est de 35 mètres de long et de 25 mètres de large. On y voit partout des amas de silex, quelquefois enduits de mortier, restes probables de ces murs ruinés qu'avait reconnus l'abbé Cochet et qu'il signale dans son répertoire archéologique (Cochet, Répertoire, col. 530).

         La défense de l'ouvrage, maladroitement construit sous une remontée du coteau, est assurée dans cette direction par un talus fossoyé en demi-cercle qui s'écarte à peine de dix mètres de l'enceinte principale. L’exiguïté de l'intervalle ainsi réservé, et surtout son profil fortement incliné, permettraient difficilement de soutenir la thèse de l'existence en ce point d'une basse-cour. On serait plutôt tenté de situer les dépendances domestiques du château sous la motte et l'enceinte, à la base du coteau. Il se dresse précisément en ce point un calvaire érigé, peut-être, pour rappeler l'emplacement d'une chapelle disparue. Le maintien d'une tradition cultuelle ainsi manifestée ne serait pas un exemple unique ; il serait d'autant plus vraisemblable que l'existence sur le site de structures en pierres, de même que l'usage du toponyme « Le Vieux-Château », attestent une occupation de longue durée. » [8]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=76483_1

    [2] Extrait de Wikipédia et http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00100780

    [3] Extrait de La Normandie monumentale et pittoresque... Seine-inférieure, 1re [-2e] partie... Éditeur : Lemâle (Le Havre) ; Date d'édition : 1893 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62340920/f517.image.r=Auffay-la-mallet?rk=21459;2

    [4] Extrait de « Un Capitaine Normand au 16e siècle Guillaume de Houdetot » d'après des documents inédits par M. l'abbé A. Anthiaume, aumônier du Lycée du Havre, p.397-412, in Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses - Éditeurs :  Impr. Lepelletier (Hâvre) / Société havraise d'études diverses Société havraise d'études diverses (Le Havre) 1908 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5567084q/f401.item.r=%22Veauville%20L%C3%A8s%20Baons%22 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5567084q/f412.item.r=%22Auffay-la-Mallet%22.texteImage 

    [5] Extrait de https://books.openedition.org/pufr/8065?lang=fr

    [6] Extrait de http://chateau.over-blog.net/article-seine-maritime-manoir-auffray-oherville-122549669.html

    [7] Extrait de http://levaillant.pascal.over-blog.com/2014/10/le-manoir-d-ango-varengeville-su-mer-76-mosaique-et-renaissance.html

    [8] Extrait de L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

     

    LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime) LES REMPARTS D'AUFFAY-LA-MALLET (Seine-Maritime)

     

    Bonnes pages :

     

    O http://chateau.over-blog.net/article-seine-maritime-manoir-auffray-oherville-122549669.html

    O https://sitesavisiter.com/manoir-d-auffay

    O https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62340920/f517.item.r=%22Auffay-la-Mallet%22.texteImage

    O https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5567084q/f409.image.r=%22Auffay-la-Mallet%22?rk=64378;0

    O La Normandie monumentale et pittoresque... Seine-inférieure, 1re [-2e] partie... Éditeur : Lemâle (Le Havre) Date d'édition : 1893 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62340920/f517.image.r=Auffay-la-mallet?rk=21459;2

    O Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses ; Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)/Société havraise d'études diverses (Le Havre) ; Date d'édition : 1908 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5567084q/f412.item.r=%22Auffay-la-Mallet%22.texteImage

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  • LES REMPARTS DE MEREY (Eure) LES REMPARTS DE MEREY (Eure) LES REMPARTS DE MEREY (Eure)

     

          Mérey a conservé une fortification médiévale constituée d‟une motte et d‟une petite basse-cour, fouillées en 1928 par l'abbé Philippe (compte-rendu en 1936). Dans le village, un vieux château existait, aujourd'hui disparu. [NdB]

     

         « L'extrémité d'une éminence, voisine du village, est marquée par de profonds retranchements, au milieu desquels s'élève la motte d'une ancienne fortification. » [1]

     

         " Mérey. – L'abbé Philippe a signalé à la Commission des Enceintes un camp fortifié à Mérey « le Fort aux Anglais » c'est un éperon barré avec tertre dominant la vallée de l'Eure. Ce serait une motte féodale (Abbé Phillippe), ou un poste-vigie gaulois (Chédeville). On y a découvert des sépultures probablement mérovingiennes. On connaît en outre sur la même commune un triage de la « Petite Fortière ».
    Delisle et Passy : Op. cit., t. 11, p. 401. P.-J. Chedeville
    (Bull. S. N. E. P., t. X, 1902, p. 33). lu. Notes pour l'établis-
    sentent, etc. (Ibid., t. XVI, 1908, p. 78). Abbé Philippe :
    (Ibid., t. XIV, 1906, p. 13 et Bull. S. P. F., t. VI, 1909, p. 350).
    Inv. bibl. Comra. des Enc. de Fr., loc. Cit. p. 153. "
    [8]

     

         « Jacques Le Maho rappelle qu'une seule tour de bois sur une motte a été archéologiquement identifiée en Normandie : c'est celle de Merey. (...) Le nom de la localité est attesté sous les formes Madriacensis pagi vers 692, pago Madriacensi en 707, Merri en 1205. Une forme ancienne de Merey est Madrinniaco, vers l'an 1000 : In villa Madrinniaco de terra inter Madriniaco et Duciaco cedo tibi.... Ce texte évoque l'échange de terre de Merey appartenant à l'ancien comté de Madrie et le duc (de Normandie). Il a été faussement avancé que le village (pagus de Merey) aurait été la véritable capitale de la Madrie à l'époque mérovingienne.

         Le village a possédé une église Notre-Dame. Après la Révolution, elle fut vendue en 1813 et détruite en 1835. » [2]

     

    LES REMPARTS DE MEREY (Eure)     LES REMPARTS DE MEREY (Eure)

     

     Plan de situation de la motte de Mérey ; blason moderne de la commune de Mérey par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11330566

     

         « Merey (canton de Breuilpont, Eure) - château à motte, 11e-12e siècle : La motte s’élève sur un coteau au-dessus du village de Mérey, dans la vallée de l’Eure. Ses dimensions sont fort modestes - à peine plus d’une dizaine de mètres à la base - et le plan de la fortification, avec les vestiges d’une basse-cour semi-circulaire en amont de la motte, est des plus classiques. De surcroît, on ignore tout de son histoire, le château n’apparaissant nulle part dans les textes. Le site est néanmoins d’un exceptionnel intérêt, car il est un des très rares en France à avoir livré les traces bien caractérisées d’une tour en bois sur motte.
         La découverte est ancienne - elle date de la fin des années 1920 -, mais son auteur, l’abbé Philippe, archéologue expérimenté, bien connu pour les recherches qu’il dirigea pendant de nombreuses années sur le site protohistorique de Fort-Harrouard, nous a laissé un compte-rendu précis de la fouille. La structure mise au jour sur les flancs de la motte correspond à la base d’une tour en bois de plan carré, de 3,50 m de côté. Les quatre poteaux corniers étaient des pièces équarries de 40 cm de section. Ils étaient réunis par des poutres transversales de 16 cm d’épaisseur. L’ensemble de la structure était noyé dans le remblai de la motte, assurant ainsi l’ancrage de la tour sur le sol ferme. Ces observations confirment les indications d’une célèbre scène de la tapisserie de Bayeux montrant les hommes de Guillaume en train d’édifier une tour sur motte à Hastings : on y voit nettement une structure de charpente en cours d’emmottage. » Jacques Le Maho [3]

     

    LES REMPARTS DE MEREY (Eure) LES REMPARTS DE MEREY (Eure)

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne extraite du site Géoportail : le site de la motte se trouve en haut ; les sites de l'ancienne église et du vieux château, aujourd'hui disparus, se trouve en bas à droite ; à droite, une photo aérienne extraite du site Google Map.

     

         « On peut enfin signaler le cas de la motte de Mérey, qui, encore selon Jacques Le Maho, pourrait avoir été édifiée au début du 12e siècle (1118-1119), quand Eustache, fils de Guillaume de Breteuil prit le parti de Guillaume Cliton contre Henri Ier Beauclerc. La motte de Mérey, construite sur un coteau de la vallée de l'Eure, est une butte tronconique de trois à quatre mètres de hauteur et de vingt mètres de diamètre, composée de remblais argilo-calcaires. Elle a été sommairement examinée peu avant 1938 par l'abbé Philippe, célèbre préhistorien normand, qui fit sur ses recherches un bref compte rendu. Ayant attaqué la motte non par le dessus mais sur son flanc, l'abbé Philippe découvrit en contrebas de la plate-forme sommitale des trous verticaux de section quadrangulaire qui correspondaient à l'emplacement de trois poteaux équarris de 40 cm de côté. À leur base, ces poteaux étaient reliés par des poutres horizontales de 16 cm de section. L'ensemble dessinait un carré de 3,50 m de côté. Les fouilleurs mirent en évidence les oteaux sur 1,70 m de hauteur, mais renoncèrent à atteindre le fond. « La butte(...) apparaissait comme un cône tronqué, formé de mortier et de terre pilonnée, emprisonnant dans sa masse les soubassements d'une tour en bois de 3,50 m de côté. Les poutres horizontales dont elle gardait l'empreinte s'assemblaient dans des grosses poutres verticales qui portaient le reste de la charpente ».

         La technique mise en œuvre ici s'apparente totalement à ce que l'on peut observer sur la Broderie de Bayeux dans la scène de construction de la motte d'Hastings. Jacques Le Maho fait l'hypothèse que cette structure de bois était à l'origine davantage enfouie et qu'elle a été mise au jour sous l'effet de l'érosion. Il suppose aussi qu'elle constituait la partie basse d'une tour de bois appuyée sur « des poteaux d'ancrage placés sur les versants de la motte ». On peut se demander également s'il ne s'agit pas d'un soubassement qui était totalement emmotté, et dont la fonction était (aussi ou exclusivement) de maintenir les terres de la motte au moment de sa construction. » [4] 

     

    « Le donjon :

    LES REMPARTS DE MEREY (Eure)     Par son isolement au Sud du hameau principal du village, et par la composition homogène de ses mobiliers, le cimetière de la Côte Brazée est exclusivement le lieu des sépultures barbares. La fusion avec la population gallo-romaine, ou ses survivants, ne s'est accomplie que tardivement. Le pagus ne subit aucune modification, les textes lui gardent son appellation en précisant ses limites.
         Et voici qu'à leur tour les Barbares de jadis, devenus des ruraux fixés à leur sol, sont contraints de se protéger contre de nouveaux envahisseurs.
         En quittant Mérey, dans la direction de Gadencourt, on se trouve en face d'un promontoire imposant formé par la jonction de la vallée de l'Eure et du vallon des Vaux. A l'Est, ses assises de craie, rongées par les érosions, en ont fait une falaise abrupte. Une butte le couronne d'où le regard peut suivre longuement, en amont et en aval, le cours de la rivière, qui, très opportunément pour l'observateur, s'attarde à descendre obliquement la vallée de Mérey à Hécourt ; de même, elle commande l'accès de l'étroit vallon des Vaux qui conduit au plateau.

     

    LES REMPARTS DE MEREY (Eure)

     

    Ci-dessus, un plan extrait du cadastre napoléonien de 1852, Archives de l'Eure, http://archives.eure.fr/

     

         Quelques vieux habitants l'appellent encore la Butte aux Anglais, mais le cadastre mentionne simplement: la Butte n° 315, Section A2 (fig. 42). Son utilisation militaire ne faisait aucun doute et les fouilles la rendirent évidente. Son diamètre est d'environ vingt mètres en tenant compte des éboulis qui l'ont élargie sur tout son pourtour, et sa hauteur, prise du fond du fossé qui l'isole du coteau, de 5 m 50 ; elle se termine par une plate-forme de 8 mètres de diamètre ; la cuvette qu'on aperçoit au centre est l'oeuvre d'un fouilleur anonyme qui, déçu dès le premier jour, abandonna le jeu. La butte fut entamée par la base au milieu du côté Sud.
    LES REMPARTS DE MEREY (Eure)     La première journée de travail nous fit connaître sa structure. Sous un amas d'humus et d'éboulis épais de 0 m. 70, les pics atteignirent une couche de mortier compact. Il ne s'agissait donc plus d'un tumulus préhistorique mais d'une motte artificielle de construction relativement récente. Le lendemain apporta la solution. La tranchée se poursuivait péniblement dans l'impénétrable mortier quand, tout-à-coup, un bloc de terre entraîna le pic dans une cheminée quadrangulaire de 0 m. 40 de côté, plongeant verticalement dans le sous-sol de la butte, jusqu'à une profondeur de 1 m. 70, profondeur constatée et non pas exacte, car pour la vérifier, il eût fallu détruire en partie la cavité dont le fond était rempli de pierrailles et de terre. Dans le haut de ses parois, régulières et lisses, deux autres cavités de même forme, aussi nettes, mesurant seulement 0 m 16 de côté, partaient à angle droit, pour s'enfoncer horizontalement dans la masse ; l'une d'elles contenait encore des fragments de poutre de chêne. Une seconde fouille, après quelques tâtonnements, fit retrouver au second angle le même dispositif ; la suivante conduisit à coup sûr au troisième ; il devenait donc inutile de dégager le quatrième qui fut laissé comme témoin.
         Dès lors, la butte n'avait plus de secret. Dépouillée, aussi
    légèrement que possible, de son revêtement de gazon, — car le but d'une fouille n'est pas de détruire mais d'informer en conservant, — elle apparaissait comme un cône tronqué, formé de mortier et de terre pilonnée, emprisonnant dans sa masse les soubassements d'une tour en bois de 3 m. 50 de côté. Les poutres horizontales dont elle gardait l'empreinte s'assemblaient dans les grosses poutres verticales qui portaient le reste de la charpente.
         Elle rappelle les donjons carrés du 10e au 11e siècle étudiés pour la première fois par A. de Caumont (Cours d'Antiquités Monumentales, p. 74.) et par C. Enlart (Manuel d'Archéologie Française, t. II, p. 492-495.), citadelles primitives que firent naître les invasions et que multiplia le régime féodal. Comme eux, elle fut construite sur le côté d'une petite enceinte qui était la chemise du donjon ; un retranchement, qui se développe en demi-cercle du Nord au Sud, à partir de sa base, l'isole du reste du coteau ; il devait être surmonté d'une palissade, et une petite butte s'en détache au Nord. L'espace compris entre le retranchement et le donjon forme une cour à laquelle on accédait par le Sud, à flanc de coteau. Aucune trace de construction n'y a été trouvée.
         Des buttes semblables se succèdent sur les bords de la vallée de l'Eure. A Saint-Aquilin-de-Pacy, « la Matrouée » domine le vallon, qui remonte vers le Plessis-Hébert et Orgeville ; à Breuilpont, la plus importante des « Quatre-Buttes » s'élève au bord du vallon qui conduit à la plaine de Saint-Chéron et de Villiers-en-Désoeuvre ; la butte de Garennes semble prête à recueillir tout le village ; à Ivry-la-Bataille, le
    château-fort était construit au-dessus de la trouée qui s'ouvre sur la Couture-Boussey ; plus loin, la butte d'Ezy surveille le plateau de la Coulure et la vallée, avec l'éperon barré de Sorel, vestige d'une forteresse de la rive droite, antérieure aux ruines du vieux château qui en font la parure. Cet ensemble de molles fortifiées ou de buttes à signaux, peut-être les deux à la fois, constituait un système défensif
    contre les divers envahisseurs de la vallée. Et si toutes ne peuvent être datées avec certitude, celle de Mérey semble bien appartenir au Haut Moyen-Age et avoir été édifiée à l'époque où les Normands, remontant la rivière, vinrent en 858 assiéger Chartres, prirent Évreux entre 886 ou 892 et dévastèrent toute la région.
         Et ceux qui furent contraints d'y chercher refuge et protection n'étaient peut-être que les descendants tout proches de ceux qui reposaient dans le cimetière de la Côte Brazée. Les conquérants s'étaient fixés auprès de leurs morts, mais le chef était devenu le seigneur, et le soldat le serf attaché à la glèbe : le Moyen-Age commençait et la féodalité s'organisait lentement. » Abbé J. Philippe, 1936 [5] 

     

    Les deux documents ci-dessus sont extraits de ce même document.

     

    LES REMPARTS DE MEREY (Eure)     « Portrait en buste de l'abbé Philippe (1876 – Plasnes (Eure) / 1950 - certainement à Breuilpont (Eure) Archéologue français. En 1901, il fait la connaissance d’un érudit de Pacy-sur-Eure, P. Chédeville, qui est féru d’archéologie. Cela décidera de l’orientation scientifique de son existence. Ce dernier avait commencé à fouiller au Fort-Harrouard (Eure-et-Loir) en 1897. Il convainc l'abbé Philippe d’y entreprendre des travaux méthodiques. Il débute cette exploration en 1903. Les fouilles sont subventionnées par le musée de Saint-Germain-en-Laye auquel les objets sont réservés. Le Fort-Harrouard est une importante station préhistorique. Il y a fouillé toute sa vie en s’interrompant uniquement pendant les deux guerres.

         Grâce à sa méthode de fouille implacable, il dresse une chronologie très précise du site qui met en lumière ses phases d’occupation successives. Il publie plusieurs monographies sur le sujet dont Cinq années de fouilles au Fort-Harrouard (1927). Il fouille également des cimetières gallo-romains et mérovingiens de Croth, Bueil et de Mérey (Eure). Aux côtés de l’abbé Cochet, il est un des autres grands serviteurs de l’archéologie normande. » [6] 

     

         " On mentionnera la « motte » de Mérey, qui était située à la cassure du plateau, au nord du vallon perpendiculaire à la vallée de l'Eure à quelques kilomètres de Garennes ; elle fut « fouillée » par l‟abbé Philippe, archéologue préhistorien, au début du 20e siècle, et publiée de façon assez sommaire par lui en 1937 (Cadastre moderne, section AB, parcelle n° 414. Philippe, 1937. Elle est évoquée par Coutil, 1895-1925, t. II, p. 306, qui émet des réserves quant aux résultats de l‟abbé Philippe, qui ne lui avait pas donné accès à la fouille en raison de leur mésentente.). Pour l‟essentiel arasée aujourd'hui, il s'agissait d'un petit tronc de cône de 20 m de diamètre à la base ; l'excavation aurait révélé l'existence, dans le remblai constituant la motte, d‟une structure charpentée de 3,50 m de côté, à quatre poteaux d'une section de 0,40 m, reliés par des traverses horizontales de 0,16 m de section. Une petite basse-cour aurait existé au-dessus de la motte, mais les vestiges semblent en avoir été pour le moins évanescents à l'époque de la fouille. Le doute demeure sur le caractère féodal de ce site. Un fief est mentionné à Mérey, dépendant de la châtellenie de Pacy-sur-Eure ; au début du 13e siècle, il était tenu par Philippe de Chambines, mais rien n'atteste que ce fief ait inclus le site. " [9]  

     

    Le château disparu de Mérey :

     

    LES REMPARTS DE MEREY (Eure) LES REMPARTS DE MEREY (Eure) LES REMPARTS DE MEREY (Eure)

     

    LES REMPARTS DE MEREY (Eure)     « A gauche, la forêt de Merey monte à l'assaut des croupes qui dominent la vallée. Le pont de fer de la ligne Paris Cherbourg enjambe le cours de la rivière. Le voisinage de ce pont a provoqué la destruction du petit château du même nom, sis sur la gauche, tout contre l'Eure. Les bombes destinées au pont ont soufflé ses toitures. j'ai pu suivre son agonie pendant quatre, cinq ans. Le papier bitumé n'a pas résisté longtemps aux pluies qui se sont infiltrées partout.

     

    LES REMPARTS DE MEREY (Eure)     Pendant ce temps, le château servait de résidence aux romanichels dont généralement une roulotte évoquant celle de Van Gogh stationnait presque toujours dans la cour tandis qu'un linge suspect séchait aux fenêtres. L'agonie a enfin cessé car le petit château est mort et son dépeçage un fait accompli. Sa façade de pierres de taille avait suscité quelques convoitises. Il n'avait plus sa raison d'être, le domaine étant complètement rogné et surtout son voisinage de la ligne, avec comme servitude le bruit assourdissant des convois passant sur le pont de fer, le condamnait sans appel. La mort d'une construction par opposition avec l'évocation de l'atmosphère joyeuse qui a présidé à son édification m'émeut chaque fois. » [7]

     

    Ci-dessus, reproduction du cadastre de Mérey de 1818 extrait de http://merey27.fr/wp-content/uploads/2017/09/Notre-Dame-de-M%C3%A9rey.pdf

     

    Sources :

     

    [1] Extrait du Dictionnaire topographique statistique et historique du département de l'Eure par Louis-Léon Gadebled Canu, 1840 - 501 pages.

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de https://mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/plaines_eure/breuilpont/0916Merey/index.htm

    [4] Extrait de Quelques réflexions sur le mode de construction des mottes en Normandie et sur ses marges par Flambard Héricher Anne-Marie In : Cahier des Annales de Normandie n°32, 2002. Mélanges Pierre Bouet. pp. 123-132 ; doi : https://doi.org/10.3406/annor.2002.2438 https://www.persee.fr/doc/annor_0570-1600_2002_hos_32_1_2438

    [5] Extrait de Mérey : Son cimetière barbare et son donjon, par l'abbé J. Philippe, page 211 in Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques ; Éditeurs : Société normande d'études préhistoriques (Louviers) / Société normande d'archéologie préhistorique et historique (Rouen) ; Date d'édition : 1936 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54575163/f241.item.texteImage.zoom

    [6] Extrait de https://musee-archeologienationale.fr/objet/joseph-philippe-dit-abbe-philippe

    [7] Extrait de En flânant dans les vallées de l'Eure, de l'Avre, de l'Iton, du Rouloir par Jérôme Carcopino, Hubert de Brye FeniXX- 132 pages

    [8] Extrait de l'article Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure par le Dr Doranlo in le  Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22# 

    [9] Extrait de « Les seigneuries d'Ivry, Bréval et Anet aux 11e et 12e siècles et leurs fortifications aux marches entre France et Normandie » par Jean Mesqui http://www.mesqui.net/Page-d-accueil/indexfran.htm 

     

    Bibliographie :

     

    - J. Le Maho, « Notes de castellologie Haut-Normande : châteaux à motte, enceintes et églises fortifiées (11e-12e s.) », Autour du château médiéval, Société Historique et Archéologique de l’Orne, Mémoires et documents n° 1, 1998, p. 233-237. »

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  • LES REMPARTS DU PARC (Manche) LES REMPARTS DU PARC (Manche) LES REMPARTS DU PARC (Manche)

     

    Ci-dessus : à gauche, une photo extraite de http://grupotirol.com/saint-lo-d-ourville/saint-lo-d-ourville-lovely-le-manoir-du-parc-de-st-lo-dourville-chateau-manoir-du-parc-clear/ ; au centre, une photo extraite de http://cotentin.canalblog.com/archives/2011/08/26/21870175.html ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

         Le manoir du Parc est situé sur la commune de Saint-Lô-d'Ourville dans la Manche :

     

         « Il date du 13e siècle. Restauré depuis la fin des années 2000, il a été récompensé par l'association des vieilles maisons françaises en 2015. Racheté en 1998, son propriétaire est Valentin Giard. C'est un ensemble composé d’un donjon, modifié. Il a servi de point d’observation lors de la Seconde guerre mondiale. Le manoir du Parc d’Ourville est visitable. L'ascension du donjon avec le propriétaire des lieux est possible. » [1]

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)    LES REMPARTS DU PARC (Manche)

     

     Plan de situation du manoir du Parc à Saint-Lô-d'Ourville ; blason de la famille d'Argences par FoeNyx [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], from Wikimedia Commons

     

    Historique

     

    Les informations suivantes sont extraites du site officiel : 

    http://www.lemanoirduparc.com/

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)

     

    Ci-dessus, une photo extraite du site http://www.lemanoirduparc.com/

     

    « Les origines.

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     En l’absence totale d’archives, on ne sait rien du Parc avant l’annexion de la Normandie par le roi de France Philippe Auguste (1204). Par contre, il est remarquable que l’on connaisse, sans interruption, la succession des propriétaires du Parc depuis le début du 13ème siècle jusqu’à nos jours.
         Nous ne retiendrons pas, faute de preuves, les assertions de Robert Asselin, l’érudit historien de Port Bail, qui, dans le bulletin paroissial de Port Bail, attribue la possession du Parc, avant 1204, à la famille d‘Aubigny. Cet auteur ne cite pas ses sources et nous n’avons rien trouvé permettant de confirmer ce qu’il avance.

         Le toponyme « Le Parc » suggère l’existence d’un parc seigneurial à l’époque médiévale. (...) Au delà de la toponymie, la situation de l’actuel domaine du Parc par rapport à celui d’Olonde suggère l’hypothèse suivante : à l’origine, l’actuel domaine du Parc d’Ourville, pour sa plus grande partie, était le parc seigneurial du château d’Olonde. Il en aurait été détaché pour constituer le domaine réservé d’un nouveau fief noble crée au profit d’un cadet de famille. 

     

    Ci-dessus, un plan extrait du cadastre napoléonien du 19e siècle, Archives de la Manche, http://www.archives-manche.fr/

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche) LES REMPARTS DU PARC (Manche)

     

    Ci-dessus, deux documents extraits de ce même site : http://www.lemanoirduparc.com/

     

         On ne connaît pas la date de ce démembrement qui a pu avoir lieu entre 1205, année où Philippe Auguste, nouveau maître de la Normandie, donna Olonde à son fidèle serviteur Richard d’Argences et 1220, année où le registre des fiefs de Philippe-Auguste nous apprend que Guillaume d’Argences tenait la quatrième partie d’un fief de chevalier prés d’Olonde (…). Ce quart de fief de chevalier était le Parc, bien qu’il ne soit pas nommément désigné. Ce même Guillaume d’Argences possédait alors Ollonde (…).
         On notera que Olonde relevait aux 11e et 12e siècles de l’honneur du Plessis et que le plus ancien aveu du roi pour le fief du Parc (1403) mentionne que son possesseur doit au roi le service, au château du Plessis, d’un homme armé pendant dix jours. La coïncidence n’est peut-être pas fortuite. (...)

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)

     

    Ci-dessus, une photo par Xfigpower — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17573757

     

    Les seigneurs du Parc d’Ourville, famille Argences.

     

     Blason : « de gueules à la fleur de lys d’argent »

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     Cette famille tient son nom de la terre d’Argences qui est son fief d’origine. Argences est situé à 11km à l’est de Caen, prés de la RN13.
    Les membres de cette famille qui ont possédé le fief du Parc d’Ourville nous sont connus par les dotations qu’ils ont faites aux abbayes de Lessay et Blanchelande. (...)

         En 1275 et 1279, Pierre d’Argences, frère de Robert, était seigneur du Parc d’Ourville. Roger et Colin d’Argences rendent aveu au roi, en 1300, pour le fief du Parc d’Ourville.

     

    Ci-dessus, blason de la famille d'Argences par FoeNyx [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], from Wikimedia Commons

     

    Les seigneurs du Parc d’Ourville : familles Estouteville, Argouges, Clamorgan, la Rivière (15s-16s)

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     On ne sait quand et dans quelles circonstances le Parc d’Ourville cessa d’appartenir à la famille d’Argences. 

         Collibeaux de Criquebeuf rendit aveu au roi pour le Parc d’Ourville, le 14 novembre 1403. Il était membre de la célèbre famille d’Estouteville.

     

    Blason : « Burelé d’argent et de gueules de 10 pièces au lion de sable brochant sur le tout, armé, lampassé et couronné d’or ». 

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     (...) Collibeaux de Criquebeuf est du nombre des 119 chevaliers de la garnison du Mont-Saint-Michel qui, sous les ordres de Louis d’Estouteville, résistèrent aux Anglais en 1417 (…) Collibeaux de Criquebeuf était devenu seigneur du Parc par son mariage avec Jeanne de Missy, dame du Parc et autres lieux. Il en rendit aveu au roi de France en 1403. A la suite des événements qui aboutirent à la reconquête de la Normandie par les Anglais (1417-1419), Henri V d’Angleterre confisqua le fief du Parc et le donna à Jehan d’Argouges à cause de la rébellion (c’est-à-dire la fidélité au roi de France) de Collibeaux de Criquebeuf.

     

    Ci-dessus,une photo extraite de http://www.normandiealaferme.com/normandie/manche/st-lo-d-ourville/ferme/la-ferme-du-manoir-du-parc/544259#prettyPhoto et blason de la famille d'Estouteville par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons du Wikipédia francophone. — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3791288

     

    Blason : « écartelé d’or et d’azur à trois quintefeuilles de gueules brochant sur le tout »  

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     Jean d’Argouges, sieur d’Argouges-en-Bessin, la Champagne, Gratot, Beaumont, Cosqueville, était le fils de Philippe d’Argouges et de Marguerite de la Champagne (tous deux sont inhumés dans l’église de Gratot). La sœur de Jean d’Argouges, Catherine, épousa Thomas de Clamorgan, seigneur de Saint-Pierre-Eglise. Tous tenaient le parti d’Henry V d’Angleterre. (...)
         Le 31 août 1429, un accord passé entre Jean d’Argouges et Thomas de Clamorgan fut confirmé à Vernon par l’oncle du roi Henry V d’Angleterre, Jean, régent du royaume de France et duc de Bedford. Par cet accord, Jean d’Argouges quitta, transporta et délaissa le fief du Parc à Thomas de Clamorgan, son beau-frère. (…)

     

    Ci-dessus, blason de la famille d''Argouges dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As. http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Argouges

     

    Blason : « d’argent à l’aigle éployé de sable becquée et armée d’or ». 

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)    Thomas de Clamorgan, cinquième du nom ; de la branche des seigneurs de Rauville-la-Place et Saint-Pierre-Eglise joua un certain rôle pendant la fin de la guerre de Cent-ans. Il s’était rallié aux Anglais et reçut de nombreux fiefs en Cotentin. Il fut vicomte de Coutances (…1424-1430…) et de Valognes (1429-1433) sous la domination anglaise.
         En 1436, il fut maintenu dans la possession de ses biens propres par le roi de France Charles VII, mais tenu de restituer à leur anciens propriétaires les biens que les Anglais lui avaient concédés. Cependant il était encore seigneur du Parc en 1438, année où il rendit aveu pour ce fief. (...)

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Clamorgan par David Corroler  http://cg50.org/blasons/index.php

     

         Le fief du Parc fut restitué aux enfants de Collibeaux de Criquebeuf (...) Perrette d’Estouteville, dame du Parc et autres lieux, épousa Richard de la Rivière, seigneur de Gouvis (Gouvix, prés de Bretteville-sur-Laize, Calvados).

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     La famille de la Rivière est originaire de Saint-Germain-du-Crioult (Calvados, à 4,5 km à l’ouest de Condé-sur-Noireau et 5,5 km à l’est de Vassy). (…)

     

    Blason : « d’argent à trois tourteaux de sable, 2 et 1 ». 

     

         On ne sait quand et dans quelles circonstances le Parc passa de la famille de La Rivière à celle de Thieuville. (...)

     

    Ci-dessus, blason de la famille de la Rivière extrait de http://noblessenormande.free.fr/index.php?2007/06/21/23-la-famille-de-la-riviere

     

    Les Tieuville, Pierrepont et la descendance en ligne féminine des Pierrepont.

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     (…) L’état de la noblesse de 1640 nous renseigne en ces termes sur le seigneur du Parc :

         « Jacques de Thieuville, escuyer, sur du Parc. Homme vieil, a ung filz propre à servir, riche de 3000 livres tournois de rente ». Ce fils propre à servir (dans les armées royales) était Guillaume Alexandre de Thieuville qui, en 1646, était sieur d’Ourville à cause de son fief du Parc.

     

    Blason : « d’argent à deux bandes de gueules cotoyées de sept coquilles de même posées deux, trois et deux »

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Thieuville extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6966920&desc=blason CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons 

     

     LES REMPARTS DU PARC (Manche)    Guillaume Alexandre de Thieuville décéda probablement sans postérité car le mariage, en 1626, de Marie de Thieuville, fille de Jacques, avec François de Pierrepont fit passer le Parc dans cette famille.

     

     

    Ci-dessus, blason de la famille de Pierrepont dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Pierrepont

     

    Les propriétaires du Parc d’Ourville depuis 1798. Familles Coquoin, Gayard, Villault-Duchesnois, Viellard, Giard.

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     4 Brumaire an VII (25 octobre1798) : Me Langlois, notaire à Valognes : vente du Parc par Anne Eustache Rose Charlotte Osmond, « veuve » (sic !) de M. le marquis de Sainte-Suzanne, demeurant à Golleville, à M. Jean François Coquoin, magistrat, demeurant à Bricquebec (En réalité, le marquis avait émigré, ils divorcèrent pour les besoins de la cause et se remarièrent en 1802).

         (…) Par testament du 9 avril 1831, Jean François Coquoin, qui avait épousé Adélaïde Cécile Victoire Nicolle (décédée le 1er août 1838) lègue le Parc à ses descendants qui en reçoivent plusieurs parts...

     

    Le Parc est alors partagé entre plusieurs propriétaires membres de la famille Coquoin. [NdB

     

         Ainsi, en 1840, Mme Sorel (née Coquoin) et Mme Gayard (née Coquoin) deviennent propriétaires du Parc chacune pour 18/36.

         Le 17 septembre 1859, Pauline Marie Victoire Coquoin, épouse d’André Gayard se rend adjudicataire de la totalité du Parc et en devient ainsi la seule propriétaire (...).

         Pauline Marie Victoire Coquoin, épouse d’André Gayard, décède à Passy (Seine) le 9 juillet 1868.

         Lors du partage de sa succession entre ses deux enfants (André Gayard, receveur des finances à Loudéac, et Marie Blanche Gayard alors mineure) par acte sous seing privé, le Parc est attribué à Marie Blanche Gayard le 2 janvier 1870.

         Marie Blanche Gayard épousa Marie-Ernest-Hippolyte marquis de Perthuis. Elle décéda en son domicile, 26 rue Bayard à Paris, le 30 avril 1936. (...) elle établit comme sa légataire à titre particulier Mme Suzanne Henriette Mathilde de Rosalie Villault-Duchesnois (née à Paris le 21 novembre 1908) épouse (contrat de mariage du 15 novembre 1930) de M. Jean Ulrich Léon Viellard, ingénieur, domiciliés à Morvillars (Territoire de Belfort). (...)

         Mme Viellard a apporté le domaine du Parc d’Ourville à la « Société Civile Immobilière du Cotentin », constituée au terme d’un acte reçu par Me Screpel, notaire à Belfort, le 29 avril 1969 (…)

         Le 23 juin 1977, La « Société civile immobilière du Cotentin » a été transformée en groupement Foncier Agricole sous la dénomination de « Groupement Foncier Agricole du Cotentin »

         Le 30 octobre 1998, le Groupement Foncier Agricole du Cotentin (...) vend le Parc à la S.A.F.E.R. de Basse-Normandie (...). Le 28 décembre 1998, par acte devant ledit Me Reynaud, la S.A.F.E.R. a vendu le Parc au groupement Foncier Agricole familial des Vicklands (...) En mars 1999, le GFA loue par bail à long terme les terres et bâtiments du Parc à M. Valentin Giard qui s’y installe en tant qu’exploitant agricole. » [2]

     

         Le manoir du Parc d'Ourville est donc la propriété depuis décembre 1998 de la famille Giard. [NdB]

     

    Architecture

     

    LES REMPARTS DU PARC (Manche)     « Le manoir du Parc de Saint-Lô-d'Ourville est une demeure seigneuriale de la Manche. Initialement, il existait un château primitif des 11e et 12e siècles avec motte. Il est détruit sur l'ordre de Philippe Auguste au début du 13e siècle.

         La construction du manoir a débuté aux environs de 1400, s'est poursuivie dans les années 1500-1540 et s'est terminée aux environs de 1600.

         La chapelle située à proximité date de 1450 environ. Les communs s'échelonnent du 15e au 17e siècle.

         Il s'agit d'un ensemble manorial complet, avec logis seigneurial et logis en dépendance protégés par un mur défensif, chapelle, colombier, moulin, pressoir, douves, vivier, jardin fossoyé et bâtiments agricoles en cour fermée autour du logis. L'ancien donjon, modifié, est collé à l'arrière du bâtiment. 65 marches dans la tour mènent à la salle de guet, dont la plateforme supérieure est bétonnée par les Allemands pour en faire un poste d'observation.

         Il est acquis en 1998 par Valentin et Laëtitia Giard, exploitants agricoles, qui lancent de gros travaux de restauration. » [3]

     

    Protection :

     

         « Le manoir du Parc est inscrit aux Monuments historiques par arrêté du 27 novembre 2000. En 2007, un incendie détruit un toit en chaume et 300 m² de bâtiment. En 2015, l'association des vieilles maisons françaises (VMF) distingue sa restauration par une récompense de 20 000 euros. » [3]

     

    Le manoir est ouvert à la visite sur réservation.

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait du site http://www.lemanoirduparc.com/

    [3] Extrait de https://www.wikimanche.fr/Manoir_du_Parc_(Saint-L%C3%B4-d%27Ourville)

     

    Bonnes pages :

     

    O Site officiel : http://www.lemanoirduparc.com/

    O https://www.tendanceouest.com/actualite-111871-le-manoir-du-parc-d-ourville-chef-d-oeuvre-en-peril.html

    O http://www.lemanoirduparc.com/pages/le-manoir-du-parc-dans-l-histoire/les-blasons-des-familles-du-parc.html

    O http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/manoirs-manche-manoir-a-saint-lo-ourville-manoir-du-parc.html

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