• LES REMPARTS DE MONTAIGU (Manche) LES REMPARTS DE MONTAIGU (Manche) LES REMPARTS DE MONTAIGU (Manche)

     

    La forteresse de Montaigu à Montanel

         « Le toponyme Montanel semble être issu d'un personnage attesté au 11e siècle, Osmont Asnel. La disparition du s au 12e siècle, d'où Omont Anel, a pu favoriser la transformation en Au mont Anel, puis Mont Anel. » [1] 

     

         Aux confins de la Normandie, Montanel a toujours été une région de passage. La commune est bordée par la rivière le Tronçon, frontière naturelle entre la Bretagne et la Normandie. La forteresse de Montaigu aurait été construite vers 1130 pour arrêter les infiltrations bretonnes par la forêt de Blanchelande. Aujourd'hui disparu, ce château-fort qui assurait la défense des marches normandes, était entouré d’une douve impressionnante encore visible. [NdB]

     

    LES REMPARTS DE MONTAIGU (Manche)   LES REMPARTS DE MONTAIGU (Manche)

     

    Plan hypothétique de l'emplacement de la forteresse de Montaigu sur le territoire de la commune de Montanel ; blason de la famille Giffard extrait de https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&rubrique=blasons&id=6563301&desc=giffard_de_bolbec_bolbec_comtes_de_buckingh

     

         « Montanel affecte la forme générale d'un triangle dont la base s'appuie à la Bretagne, et dont les côtés longent Sacey et Argouges. Le côté de l'ouest est une ligne à peu près idéale ; celui de l'est est la ligne du ruisseau du Gaut et d'un tronçon de la Dierge ; celui du sud est tracé par le ruisseau du Corblu. Deux bouquets et un bois, celui de Blanchelande, qui renferme la Forêtrie, donnent à sa surface une physionomie particulière. Au village du Gué de la Vallée se trouve le point le plus méridional de la Normandie qui se projette comme un coin dans le sein de la Bretagne, son ancienne ennemie. (…)

         La principale illustration de Montanel est son château de Montaigu (…) » [2]

     

         « A un quart de lieue du bourg de Montanel, à l'entrée des gorges septentrionales de la forêt de Blanchelande, se voient les ruines de l'ancien château de Montaigu, situé sur la croupe d'une colline qui a la forme a un cône renversé et tronqué dans sa base. Il était flanqué de quatre grosses tours, bâties à chaux et à sable. On y a découvert quelques monnaies carolingiennes, et une urne en terre cuite, qui renfermait des cendres, un anneau de chevalier et un éperon de coq. » [3]

     

    LES REMPARTS DE MONTAIGU (Manche) LES REMPARTS DE MONTAIGU (Manche)

     

    Ci-dessus, à gauche le château de Montaigu sur une carte d'état-major (19e siècle) extraite du site Géoportail ; à droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail. Les limites des fossés sont surlignés en jaune.

     

    M de Gerville, 1824 :

         « Montaigu à Montanel. Les ruines et l'emplacement du château de Montaigu à Montanel suffisent seules pour prouver qu'il fut jadis assez fort et assez considérable. Connu de temps immémorial sous le nom de Montaigu, il se trouve placé sur l'extrémité d'une colline, à l'entrée des gorges septentrionales de la forêt de Blanche Lande, et à un quart de lieue du village de Montanel. Le château de Montaigu est entouré d'un fossé profond ; le tertre sur lequel il est situé présente la forme conique qui distingue souvent l'emplacement des châteaux du Moyen Âge.

         La tradition du pays rapporte que ce château fut bâti à l'époque de la conquête. M. Guiton, qui en est propriétaire et dont je ne fais souvent que transcrire les renseignements sur les châteaux de cet arrondissement, croit que celui de Montaigu fut construit vers 1130 par Osmond Asnel, membre d'une famille qui s'éteignit vers 1300. J'avais pensé qu'Asnel était une contraction d'Avenel. Ce qui m'avait porté à le croire, c'est que les Avenel furent sénéchaux des comtes de Mortain ; que les comtes de Mortain possédaient beaucoup de seigneuries dans les cantons de Saint-James et de Pontorson ; que le nom d'Asnel n'existe dans aucune des anciennes listes, pas même dans celle de Dumoulin, qui va depuis le 11e siècle jusqu'au 15e ; que ce ne serait pas le premier exemple d'un château de Montaigu bâti par un comte de Mortain, puisqu'ils en avaient aussi construit dans le comté de Somerset en Angleterre. Mais je me défie de mon opinion, quand elle est en opposition avec celle de M.Guiton. Quoiqu'il en soit, nous avons au moins, d'après le registre d'Argouges, la certitude que ce château de Montaigu fut démoli en 1361. Il fut, dit ce registre, détruit par les Hanoires, mot synonyme d'Hannuyers, soldats du Haynaut. On sait qu'Edouard III avait épousé une princesse du Haynaut, et qu'il avait à sa solde beaucoup de troupes de ce pays. Nous avons vu plus haut que vers 1561, les Anglais commirent beaucoup de dégâts dans les environs de Pontorson.

         Depuis le 15e siècle jusqu'en 1568, cette seigneurie appartenait à une famille du nom de Pigache ; elle passa par vente dans celle de Clinchamps, et par un mariage, en 1745, dans celle de Guiton qui la possède aujourd'hui. Ces trois familles sont anciennes, on les trouve toutes trois dans la recherche de Montfaoucq ; mais j'y vois en même temps que dès 1463 les Clinchamps possédaient Montanel, et que les Pigaches habitaient Vergoncey. Ces familles figurent également toutes trois sur la liste de 119 gentilshommes qui défendirent le Mont-Saint-Michel.

         J'ai indiqué les armes des Guitons ; celles des Pigaches sont d'argent à trois cornets de gueules ; les Clinchamps portent d'argent à trois gonfanons de gueules doubles et franges de sinople ; une autre branche porte simplement d'argent au gonfanon de gueules. » [4]

     

    Le Héricher, 1845 :

         « (...) Toutefois ce château n'a pas joué un rôle aussi important que les forteresses de cette ligne et l'histoire n'en parle guère que pour mentionner sa ruine.

         M. Desroches cite, pour le 11e siècle, un Givré de Montaigu, qui fut obligé de démolir son manoir et dit que G. de Montaigu, de Montanel, devint évêque de Terouane. M. Guiton croit que le château fut bâti, en 1130, par Osmond Asnel. Toutefois, il paraît que le manoir des Asnel s'élevait près de l'église, où est une ancienne maison, dite l'Auberge, où l'on a trouvé des débris intéressants, vases, briques, sceaux, etc. Cette seigneurie de Montaigu a appartenu à l'illustre famille des Giffard pendant le 13e, le 14e, et le commencement du 15e siècle. En 1361, selon le Registre d'Argouges, le château fut détruit par les Hanoirs, ou soldats du Haynaut, qu'Edouard III avait à sa solde, ayant épousé une princesse de ce pays. A la fin de ce siècle, Charles VI, pour s'attacher les seigneurs bas-Normands, leur accorda des priviléges, et permit à un Giffard de fortifier Montaigu. Au commencement du 15e siècle, Anne Giffard porta la seigneurie à Gilles de Brée ; ensuite elle passa aux Pigace, qui étaient de Vergoncey, mais qui ont laissé leur nom à Montanel dans la Pigacière. Elle passa, par vente, dans la famille de Clinchamp, et, par un mariage, en 1745, dans celle des Guiton, qui la possède encore aujourd'hui. » [2] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de Avranchin monumental et historique, Volume 2 par Edouard Le Hericher, 1845 http://www.le-petit-manchot.fr/cc-24-05-montanel-histoire/articles/

    [3] Extrait de l'Histoire du Mont Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Volume 1 par Jean-Jacques Desroches ; Mancel, 1838 - 419 pages

    [4] Extrait des Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche – Arrondissement d'Avranches et Mortain par M de Gerville in Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie par la Société des antiquaires de Normandie, 1824 https://books.google.fr/books?id=yOAAAAAAYAAJ&pg=PA138&lpg=PA138&dq=Montaigu+Montanel&source=bl&ots=DRiFK_zuK1&sig=BcsswRTmwGh87Tb6SOTxXnbBKz4&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjo8fab7bHYAhWJvBQKHfo1AlYQ6AEIXzAG#v=onepage&q=Montaigu%20Montanel&f=false

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  • LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados)      « La motte féodale de Saint-Nicolas est citée en 1030 sous le règne du duc Robert le Magnifique, père de Guillaume le Conquérant. Le château appartenait à Guillaume Talvas, seigneur de Bellême. Il sera rasé au 16e siècle, après la mort du dernier des Montgommery. (...)

         La chapelle Saint-Nicolas était, au Moyen Âge, la chapelle castrale de la motte féodale voisine. » [1]

     

         « Édifice construit au 11e siècle par la famille de Montgomery-Bellême, vraisemblablement par Guillaume Talvas ; détruit en 1574 après la décapitation de Gabriel de Montgomery ; vestiges autour du village de Saint-Nicolas » [2]

     

    LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados)    LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados)

     ¨

    Plan hypothétique de la motte de Saint-Nicolas à Vignats ; blason de la famille Montgommery http://dechav.free.fr/armorial/blason.php?id=Montgommery_Normandie

     

    LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados)     Galeron, 1828 : « Fourches ne présente aucune trace d'une forteresse ancienne, ni même d'un manoir seigneurial, et cependant nous voyons le château de Fourches, dans Ordéric Vital, indiqué comme une place très forte, appartenant aux Montgommery. Mais l'historien a évidemment commis une erreur dans cette occasion et placé sur Fourches celui des deux châteaux de Vignats qui se trouve renfermé dans le territoire de la commune qui nous occupe. Voyons en effet comment il s'exprime :

             « Robert de Bellême fonda un château fort sur un lieu élevé, que l'on nomme vulgairement Fourches, qui Furcas vulgo dicitur ; il y transporta les habitans de Vignats, et s'efforça de soumettre à sa tyrannie tous les habitans du pays. » (Collection de Duchesne, page 691) D'après ce passage, nul doute qu'il ne dût exister un château sur Fourches, et toutefois on n'y reconnaît rien de pareil. Mais l'erreur de l'écrivain s'explique dès que l'on a visité les lieux : le Vieux Vignats, où était le chef-lieu de la baronnie des Montgommery et leur premier château, est à un bon quart de lieue de Fourches ; Robert de Bellême ne trouvant point cet emplacement assez bien défendu, chercha une position plus favorable pour y établir une autre forteresse, et il choisit la butte de Saint-Nicolas, que l'on nomme encore aujourd'hui le Nouveau-Vignats, et qui n'est éloignée que de deux ou trois cents pas de l'église de Fourches et des habitations de cette commune. Fourches et le Nouveau Vignats se trouvant ainsi rapprochés, réunis pour ainsi dire, et situés sur le penchant de la même colline, auront pu être facilement confondus et désignés sous le même nom, surtout dans les premiers temps.

         De-là cette méprise échappée à l'écrivain contemporain, que personne jusque-là ne s'était occupé de relever. Il nous semble qu'il serait difficile de trouver une autre explication d'un passage évidemment incorrect. » [3]

     

    Photo ci-dessus extraite de http://tourisme.aidewindows.net/vignats.htm#chateau-vignats

     

    LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados) LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados)

     

    Ci-dessus, à gauche, plan extrait du tableau d'assemblage du cadastre napoléonien de 1813 ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

    LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados)     Caumont, 1850 :

    [ Article sur Fourches ] « Orderic Vital rapporte que Robert de Bellesme, fonda (1090) un château-fort sur un lieu élevé que l’on nommait Fourches, qu'il y transporta les habitants de Vignats et s'efforça de soumettre à sa tyrannie tous les habitants du pays.

         Mais on ne trouve pas de vestiges de cette forteresse sur le territoire de Fourches ; M. Galeron a donné de ce fait une explication très-satisfaisante (...) [ et que l'on a pu lire ci-avant... ]

           Ainsi, le château de Fourches ne serait autre que le nouveau château de Vignats dont il sera question dans l'article suivant. Cette construction fut la cause d'une guerre sanglante entre les maisons de Bellesme et de Courcy, dont Orderic Vital nous a raconté les détails. »

     

          [ Article sur Vignats ] : « Il y avait à Vignats une forteresse qui était une des places les mieux défendues, fortissima castella, qui appartinssent aux Montgommery. Cette forteresse est celle dont je parlais dans l'article précédent et que l'on a désignée quelquefois sous la dénomination de château de Fourches.

            Robert, fils du Conquérant et duc de Normandie, excité contre les Talvas, par Odon, son oncle, évêque de Bayeux, vint assiéger la forteresse de son vassal, Vinacium castrum, que défendait Girard de Saint-Hilaire. Mais son attaque ne fut pas heureuse, et, trahi par les siens, il échoua dans ses projets.

         Lorsque Henri, son frère, fut devenu duc de Normandie et roi d'Angleterre, ce prince humilia l'orgueil des Bellesme, ravagea leurs domaines, et entre autres celui de Vignats ; il mit dans les fers le traître Robert Talvas, et s'empara de tous ses biens. Mais plus tard, Guillaume de Ponthieu, fils de Robert, étant rentré en grâce auprès de Henri, le roi lui rendit toutes les terres que son père avait possédées en Normandie. Il lui abandonna Vignats et les autres châteaux, aliaque castra, à l'exception des donjons, prœter dangiones, où il plaça des garnisons.

         Au nord de la petite église annexe dont nous parlions tout à l'heure (N-D de Vignats), s'élève un tertre, taillé en glacis, sur lequel était jadis la forteresse des Montgommery. Ce tertre, vers la rivière, est escarpé et sans fossés de défense ; mais du côté de la plaine il était défendu par de larges et profonds fossés dont on reconnaît facilement la direction. La grande enceinte ovale porte encore aujourd'hui le nom de château ; une autre enceinte se nomme le Piseau. Il y a quelques années, on acheva de démolir les débris des fortes murailles qui formaient les remparts. Le château fut rasé dans le 16e siècle, après la mort du dernier des Montgommery qui fut pris dans le château de Domfront. (…)

         Les Montgommery possédaient un autre château-fort sur Vignats, à peu de distance de l'abbaye, vers Falaise. Il n'en reste aujourd'hui aucune trace ; l'emplacement porte le nom de La Motte (...) » [4]

     

         « En se référant à Frédéric Galleron et Arcisse de Caumont, on s’aperçoit que Vignats était anciennement une baronnie des comtes Montgommery-Bellême. On en trouve trace pour la première fois à l’époque de Guillaume de Talvas, l’un des seigneurs qui fleurissaient sous le duc Robert, père de Guillaume Le Conquérant vers 1030.

     

    LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados) LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados)

     

    Plans ci-dessus extraits du site http://vignats.e-monsite.com/pages/vignats-patrimoine-et-histoire/les-montgommery.html 

     

         Une forteresse existait alors à Vignats. Celle-ci fut améliorée avec le fils de Talvas, Guillaume de Bellême. Elle est alors citée comme une des forteresses les mieux défendues appartenant aux Montgommery. Hélas, des querelles intervinrent entre les Talvas et le duc Robert Courte-Heuse. Le fils de Guillaume Le Conquérant assiégea plusieurs fois les forteresses de son rival, mais la tentative contre Vignats ne fut pas, dit-on, heureuse et l’on vit l’armée de Normandie, avec son duc à sa tête, échouer devant ce château.

         Lorsqu’Henri Beauclerc, roi d’Angleterre, succéda à son frère, il vengea cet affront en ravageant Vignats en 1118, mettant Robert Talvas aux fers et s’emparant de ses biens. Il les rendit ensuite au fils de Robert, Guillaume Ponthieu, qui sans doute désireux de faire pardonner les fautes de son père, éleva des monastères. Outre celui de Saint-André de Gouffern, en 1130, il fonda, ou du moins restaura celui de Vignats. Le monastère ainsi reconstruit s’intitula Sainte-Marguerite de Vignats. » [5] Extrait de http://vignats.e-monsite.com/pages/vignats-patrimoine-et-histoire/les-montgommery.html

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE VIGNATS (Calvados)     « La chapelle Saint-Nicolas, située au bord des fossés de la motte féodale, était jadis l’église du bourg castral. Elle a été reconstruite au 18e siècle et très restaurée au début du 20e siècle.

         A l’intérieur, on trouve deux statues en pierre du 15e siècle : l’une de saint Nicolas visible sur l’autel méridional de la chapelle et une Vierge à l’Enfant vénérée sous le nom de Notre-Dame-du-Bon-Repos. Une autre Vierge en terre cuite du 18e siècle est présente dans la sacristie. » [1]

     

    Photo ci-dessus extraite de http://tourisme.aidewindows.net/vignats.htm#chateau-vignats

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://gillespivard.i.g.f.unblog.fr/files/2009/03/chapelle09saintnicolasvignats.pdf

    [2] Extrait de la Base Mérimée

    [3] Extrait de la Statistique de l'arrondissement de Falaise par Frédéric Galeron ; Brée l'aîné, 1828 https://books.google.fr/books?id=tO3NumU1GOIC&pg=PA322&lpg=PA322&dq=Saint+Nicolas+Fourches+Calvados&source=bl&ots=MFy-zfyDzI&sig=03BnR0wColq70OLjisZk7pdLQj8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiBqJmrvK3YAhVMuRQKHV7ICpM4ChDoAQhQMAc#v=onepage&q=Saint%20Nicolas%20Fourches%20Calvados&f=false

    [4] Extrait de la Statistique Monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont ; Derache, 1850

    [5] Extrait de http://vignats.e-monsite.com/pages/vignats-patrimoine-et-histoire/les-montgommery.html

     

    Bonnes pages :

     

    https://books.google.fr/books?id=8xq4K2tP60oC&pg=PA151&lpg=PA151&dq=Le+ch%C3%A2teau+de+Vignats.&source=bl&ots=g_P65urJKC&sig=pRTDyuiRutAh5rifVhAUEMsLO9A&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjpsYvt063YAhUFOhQKHUCKCn84FBDoAQgtMAA#v=onepage&q=Le%20ch%C3%A2teau%20de%20Vignats.&f=false

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  • LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne) LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne) LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)

     

    Photos ci-dessus : au centre photo du manoir du Plessis-poix extraite de http://patrimoine-sainteceronnelesmortagne.reseaudesassociations.fr/fr/information/42262/le-manoir ; à droite, photo de la tour dimière par By Montcacune - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42613566 

     

    La motte du Plessis-Poix à Sainte-Céronne-lès-Mortagne

     

         « La grosse tour ronde du colombier signale l'ancien manoir du Plessis-Poix dont le corps de logis est coiffé d'un grand toit à quatre pentes. Situé près d'une motte féodale (ISMH), cet ancien ermitage devenu prieuré Saint-Jean de Poix, dépendait du Val-Dieu. Les religieux y bâtirent quelques cellules et une petite chapelle. » [1]

     

         « Au lieu-dit « le Plessis-Poix », situé au sommet de la colline qui domine la commune de Sainte-Céronne, existait un domaine assez important (au vu du volume du pigeonnier et à la consultation du cadastre de 1804 mentionnant de nombreux bâtiments détruits depuis) dont le dernier propriétaire connu est la chartreuse du Valdieu. De ce domaine démantelé à la Révolution française, par la vente des biens nationaux, il ne subsiste aujourd’hui que quelques éléments : la chapelle, la maison d’habitation, la motte féodale et la tour. » [2]

     

         « Pendant la guerre de Cent Ans, plusieurs textes évoquent une déroute anglaise à Sainte-Céronne, avant 1421, vers 1422 ou en 1424, Jean II, duc d'Alençon et comte du Perche, livra sa première bataille rangée contre les Anglais entre Mortagne et Mamers, les vainquit, poursuivit les fuyards qu'il rattrapa à Sainte-Céronne où il en fit « un grand carnage ». [3]

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)   LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)

     

    Plan hypothétique du site de la motte du Plessis-Poix à Sainte-Céronne-lès-Mortagne ; blason de la commune de Sainte-Céronne-lès-Mortagne par CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43863293

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)     « Cette motte castrale attribuée aux Rotrou et que l'on voit sur ces photos aériennes, atteste l’intérêt stratégique de ce site où fut édifié à la renaissance, un petit logis. Quelle est l’origine de cette motte artificielle ? Selon le professeur Decaen, cette motte aurait été créée dans le haut Moyen-Age, aux environs du 11e ou 12e siècle. Elle était vraisemblablement entourée de plaisses ? (palissades) ainsi que permet de penser le nom du lieu. Au sommet pouvait se trouver un petit fortin en bois.

     

    Ci-dessus plan extrait du cadastre napoléonien.

     

         Mais la situation et la proximité de la ville gallo-romaine de Montcacune autorise une autre hypothèse : étant visible sur plus de 10 km de rayon, peut-être aurait-elle servi à des feux de signalisation.

    Elle est inscrite à l’inventaire des sites.

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne) LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)

     

    Photos ci-dessus : à gauche extraite de http://www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr/fr/information/49855/plessis-poix  ; à droite, photo aérienne extraite du site Géoportail.

    Le manoir de la chapelle de Poix

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)     Au hameau de Poix, auprès d’une motte féodale où les chevaliers de Poix avaient installé au 11e siècle un petit château relevant de la baronnie de Soligny fut élevé à la place et sans doute au 16e ou 17e siècle, mais remanié depuis, un petit manoir fort avenant : Le Plessis de Poix que l’on peut toujours admirer.

         La maison d’habitation a été construite en 1693 (la date figure sur une pierre d’angle du bâtiment) par la chartreuse du Valdieu pour y loger le chapelain. Celui-ci dépendait matériellement de la chartreuse mais était nommé par les abbés de Saint Évroult (près de l’Aigle). À cet emplacement ou au sommet de la butte existait antérieurement un petit château dont la seigneurie relevait de la baronnie de Soligny. En 1250, on y trouve comme châtelain Alexandre de la Rosière, dont la descendance occupera les lieux durant plusieurs générations.

     

    Photo ci-dessus extraite de http://www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr/fr/information/49855/plessis-poix

     

         La chapelle Saint-Jean de Poix dont on ne connaît hélas ni l’origine, ni l’histoire était en très mauvais état en 1750, car l’évêque de Séez l’a désaffectée à cette date. Il ne subsiste que les murs extérieurs (indiquant le volume du bâtiment) tels qu’en témoignent l’épaisseur des murs et les vestiges d’une fenêtre que l’on voit encore dans un grenier de la maison actuelle.

     

    La tour dimière du Plessis-Poix

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)     On peut découvrir à l’entrée du Plessis-Poix, une tour dîmière, du 16e siècle.

         En bord de route, annonçant la propriété, cette tour ronde est surmontée d’une fuie (petit pigeonnier). Son premier étage servait de grenier à dîme.

         La toiture conique est ourlée d’une corniche moulurée en pierre blanche. Les deux lucarnes d’envol s’ouvrent vers les cultures céréalières voisines. » [4]

     

    Photo ci-dessus extraite de http://www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr/fr/information/49855/plessis-poix

     

    « La motte comme moyen de conquête

     

         Cependant, une fois la forteresse en place et la vallée de l'Huisne verrouillée, les Rotrou ne semblent pas se satisfaire de la seule garde du château de Nogent. Leur ambition territoriale est trop forte pour se contenter de la place qui leur a été attribuée. Ils vont chercher à se constituer un domaine plus étendu au milieu des grandes principautés qui les entourent. Ils tentent d'abord, semble-t-il, de s'étendre vers l'Est où ils rencontrent – probablement - la résistance de leur propre seigneur le comte de Blois et de son vassal, sur place, le vicomte de Chartres. Dans cette direction, ils paraissent bloqués, non loin de Nogent. (...)

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)     Les Rotrou se tournent alors vers l'Ouest, vers cette région forestière, à peine colonisée. Ils entreprennent une remontée de la vallée de l'Huisne par la rive gauche, ils s'enfoncent comme un coin entre le duché de Normandie, au Nord, et la seigneurie de Bellême qui occupe déjà la rive droite de l'Huisne, au Sud. Cette conquête est marquée par la construction de château qui sont tous des ouvrages de terre, des mottes : Rivray (Condé-sur-Huisne), Saussay (Bretoncelles), Rémalard, Maisons-Maugis, Corbon peuvent être considérés comme les étapes de cette avancée. Ils prennent avant le milieu du 11e siècle, Mortagne où un château du même type est élevé (la Butte Saint-Malo) avant d'atteindre les rives de la Sarthe, fortifiées de la même façon (mottes de Soligny-la-Trappe, de Plessis-Poix (Sainte-Céronne), de Saint-Aubin de Courteraie, de Saint-Sulpice-de-Nully, du Jarrier (Champeaux), de Longpont, etc...). La vallée de la Sarthe restera définitivement la frontière entre la nouvelle seigneurie et le duché de Normandie. » [5]

     

    Photo ci-dessus extraite d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)     O « L'église de Sainte-Céronne (Cl. MH) fut rebâtie au11e s. autour de l'oratoire de la sainte qui, venue de Corneilhan, près de Béziers, fonda au 5e s. le premier monastère de moniales du Perche. La vaste nef est précédée d'un puissant clocher-porche très contreforté couvert d'une toiture en bâtière percée, côté sud, d'une curieuse lucarne. Le portail roman, aux archivoltes en grès roussard, offre un décor en pointes de diamant. » [1] 

     

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)     O À La Motte, sur la commune de Bazoches-sur-Hoëne, visible depuis la D.8 vers Mortagne se trouve le site d’un tertre castral du Moyen Âge. Un pigeonnier carré et une douve circulaire mise en eau subsistent actuellement (propriété privée). [NdB]

     

    O La motte de Nully, sur la commune de Saint-Hilaire-le-Châtel. Nous vous invitons à consulter à la source cet excellent article concernant cette motte du Perche complètement disparue aujourd'hui [NdB] :

     

        " Les Seigneurs de Nully- Seigneurs et seigneurie du lieu du 12e siècle à la révolution

     

    Les premiers seigneurs de Nully

     

         Avec la plupart des vassaux des comtes du Perche, les seigneurs de Nully participèrent par des donations aux fondations religieuses du Perche au cours des 11e et 12e siècle : abbayes de La Trappe, de Thiron, prieuré de St Denis de Nogent et léproserie de Chartrage à Mortagne. Ce sont les cartulaires et archives de ces établissements qui ont permis de découvrir ces seigneurs.

         Le premier seigneur de Nully connu vivait à la fin du 12e siècle et se prénommait Hugues :« Hugonis de Nuilleio », sans doute descendant d’une famille installée dans le Perche depuis des décennies ou des siècles.

         En 1173, il fait don à l’abbaye de la Trappe (fondée en 1140) de la grange du Boulay (Soligny la Trappe), avec Guillaume de Poix et Hugues des Marais.

         En 1194, Hugues de Nully fait don à la léproserie de Chartrage de Mortagne (fondée en 1090) d’un setier de seigle sur son moulin de Saint Hilaire et d’un setier de froment sur sa terre de Sainte Céronne.

         En 1212, Barthélémi de Nully fait donation à l’abbaye de la Trappe de la dime de Tourouvre qu’il tenait de Nicolas de Nully, son parent, avec l’accord de Hamelin son fils et de Geoffroy son frère.

         En 1248, Geoffroi de Nully approuve comme suzerain, la vente faite par les consorts Gastinelle, de droits sur la dime de Tourouvre. C’est la dernière information que nous possédons sur ces seigneurs de Nully. (Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame de la Trappe –publié par SHAO en 1889) (Recueil des Antiquitez du Perche – Bart des Boulais)

         En l’absence de documents sur cette famille seigneuriale au cours des siècles qui ont suivi, je n’ai pas retrouvé de descendance à Geoffroi, le dernier nommé en 1248. D’autre part, le patronyme de Nully était assez répandu à cette époque. Ce nom et ses dérivés (Nully, Nuilly, Neuilly) provenaient des paroisses portant le nom de Nully souvent devenues par la suite Neuilly (il existe 84 villes et villages portant le nom de Neuilly en France en plus de la ville de Nully en Haute Marne qui est à l’origine d’une importante famille de Nully).

         A défaut de successeur connu, qu’en est-il donc advenu des terres de ces nobles seigneurs ?

     

    Les seigneurs de St Sulpice

     

         Les seigneurs de Nully possédaient des droits et terres dans plusieurs paroisses de la région et, quoiqu’aucun document ne l’atteste, ils devaient très probablement régner sur un territoire équivalent aux limites de la paroisse de St Sulpice qui, à cette époque, portait leur nom.

         Il était d’usage que les nobles prennent le nom des fiefs sur lesquels ils étaient établis ou de la paroisse sur laquelle ils possédaient haute justice.

        Or, au 13e siècle, le nom de « St Sulpice » n’apparait pas dans les écrits mais l’église et la paroisse portent bien le nom des seigneurs de Nully : « ecclesiam de Nuileio » et « parochia de Nuileio ». (Cartulaire de l’abbaye de Sainte-Trinité de Tiron) (Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame de la Trappe –publié par SHAO en 1889 ) Les seigneurs de Nully ne sont d’ailleurs jamais apparus comme étant seigneurs de St Sulpice. Cependant, F Pitard, en 1877, sans doute par déduction, donne à Hugues de Nully, le titre de seigneur de St Sulpice. (Fragments historiques sur le Perche – J.F. Pitard - 1877)

         Quatre siècles plus tard, en 1699, un prétendu fief de St Sulpice, comprenant notamment l’église, le cimetière et le presbytère de la paroisse est inclus dans une mise en adjudication sur saisie du domaine de Mauregard. Les habitants de St Sulpice s’opposent alors à ce que les terres de ce prétendu fief de St Sulpice soient comprises dans cette adjudication de la seigneurie de Mauregard, déclarant que la presque totalité des terres de la paroisse sont en franc alleu et qu’ils ne reconnaissent comme seigneur que le Roi. (A.D. Orne – fonds J Besnard)

         En 1704, un procès verbal de visite épiscopale nous confirme que le Roi est désigné comme étant le seigneur temporel du lieu, désormais dénommé St Sulpice ou St Sulpice de Nully.

         Comment les biens de l’ancienne seigneurie de Nully étaient-ils arrivés en possession des habitants, dépendant directement du Roi et non d’un seigneur local ? Sans doute qu’à défaut de descendant au décès du dernier seigneur de Nully, ces terres étaient tombées en déshérence et s’étaient retrouvées attachées à la couronne de France.

         En 1744, un autre procès verbal de visite épiscopale nous apprend que ce sont conjointement les seigneurs hauts justiciers de Mauregard et de Pigeon qui sont désormais désignés comme seigneurs temporels. Ce qui est confirmé lors de la vente de la seigneurie de Mauregard en 1764 qui comprend les droits de haute justice sur les paroisses de St Hilaire et St Sulpice acquis de sa majesté par les seigneurs de Mauregard et de Pigeon. D’ailleurs, à partir du milieu du 18e siècle, le seigneur de Mauregard prend également le titre de seigneur de St Sulpice ; titre qu’il ne faisait pas valoir précédemment. (A.D. Orne – séries G et 1E)

     

    LES REMPARTS DE SAINTE-CERONNE-LES-MORTAGNE (Orne)

     

    Le lieu seigneurial

     

         En l’absence de vestiges apparents, longtemps nous nous sommes interrogés sur l’emplacement précis où ces seigneurs de Nully avaient construit leur château ou forteresse.

         Au 13e siècle, les autres chevaliers de la région, nobles vassaux des comtes du Perche, portaient tous le nom de leur fief. Parmi eux figuraient notamment les sires de Mauregard, de Montcollin, de Ligni (St Hilaire), de Poix (Ste Céronne), du Val, du Fay (Champs), de Bresnart (Bazoches), du Buat (Lignerolles), de Chiray (St Ouen de S - Soligny), de Soligny, etc. ; noms qui subsistent encore aujourd’hui sur les carte IGN de la région sur lesquelles il n’est pas trop difficile de découvrir ces lieux.

         Par contre, aucun lieu sur la commune de St Hilaire ne porte le nom de Nully. On aurait presque douté de l’installation de ces seigneurs près du village de St Sulpice s’il n’y avait eu l’association de leur nom avec celui de la paroisse pour former St Sulpice de Nully.

         Il fallut attendre 1984 pour que le site soit découvert par Pascal Vipard, archéologue caennais qui survolait la région et qui fut le premier à observer une curieuse tache dans les champs au dessus du village, sur le sommet de la colline à proximité de la route allant de Mortagne à Moulins. Curieusement, à la matrice cadastrale ancienne, ces parcelles étaient dénommées « la rue », n’ayant donc aucun rapport avec de Nully ni un quelconque emplacement de château !

         Nous avons été informés de cette découverte en 1990, grâce à un article de Michel Ganivet publié dans les cahiers percherons. (Cahiers percherons – 1990-1) Il fallait l’œil expert d’un archéologue associé à des conditions optimales de saison et d’éclairage pour découvrir qu’il s’agissait là de l’emplacement d’une ancienne motte castrale arasée sans doute depuis des siècles.

         Vu sa position au dessus du village, ce ne pouvait-être que l’emplacement de la forteresse des seigneurs de Nully. Il suffit d’ailleurs de se rendre sur place pour comprendre l’intérêt de ce lieu stratégique, proche de Mortagne, qui formait avec les positions des chevaliers voisins, une ligne de surveillance et de défense contre les éventuels envahisseurs venant du nord. Dans la video ci-dessous, réalisée depuis l’emplacement de cette motte castrale, vous pourrez découvrir l’intérêt névralgique du lieu sur lequel les seigneurs de Nully avaient établi leur forteresse. " [6] 

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.ornetourisme.com/portal_upload/files/routes-touristiques/pays-du-Perche/Routes-tranquilles-du-Perche-Circuit-des-forets-et-abbayes.pdf

    [2] Extrait de http://patrimoine-sainteceronnelesmortagne.reseaudesassociations.fr/fr/information/42262/le-manoir

    [3] Extrait de http://www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr/fr/information/45344/histoire-communale

    [4] Extrait de http://www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr/fr/information/49855/plessis-poix

    [5] Extraits de « La motte comme moyen de conquête du sol et comme instrument de la seigneurie châtelaine (11e-12e siècle) : l'exemple de quelques châteaux à motte du Perche » par Joseph Decaëns dans « Aux sources de la gestion publique » (1997) d'Elisabeth Magnou-Nortier http://www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr/fr/information/50127/extraits-motte-comme-moyen-conquete

    [6] Extrait du site de la mairie de Saint-Hilaire-le-Châtel - Philippe Blutel http://www.sainthilairelechatel.fr/fr/information/83347/les-seigneurs-nully 

     

    Bonnes pages :

     

    http://patrimoine-sainteceronnelesmortagne.reseaudesassociations.fr/fr/information/42513/accueil

    http://www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr/fr/information/49855/plessis-poix

    https://books.google.fr/books?id=FaI5tE6z07gC&pg=PA3&lpg=PA3&dq=Plessis-Poix&source=bl&ots=rADnsnpECL&sig=8Wike049BrD6U2G7cFZoynNJBQE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwju89H-uKzYAhUG7RQKHX2VBDY4ChDoAQg0MAI#v=onepage&q=Plessis-Poix&f=false

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  • LES REMPARTS DE TOUFFREVILLE-LA-CORBELINE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TOUFFREVILLE-LA-CORBELINE (Seine-Maritime)

     

    À droite, une photo aérienne extraite du site Géoportail.

     

          On trouve sur le territoire de la commune de Touffreville-la-Corbeline, près d'Yvetot dans le bois de la Salle, une motte dite « Butte Henri IV » datée du 12e siècle (?).

         Le site sera réoccupé par les troupes de Henri IV en 1592 :

     

         « Une motte, la butte Henri IV rappelle une épisode illustre des guerres de religions, Henri IV mit en déroute 2 000 ligueurs qui cherchaient à passer le fleuve à Caudebec-en-Caux.

         La butte Henri IV ainsi appelée à cause des guerres de la ligue est sans doute antérieure à 1592. En avril 1592 le Vieux-Louvetot et ses environs furent un champ de bataille. Lors de ces combats le village fut détruit par les Espagnols. » [1]

     

    Touffreville-la-Corbeline :

         " Époque incertaine. — A l’extrémité du vallon boisé appelé le Val-de-Seine se trouve un épais taillis nommé le Bois-de-la-Salle, qui recouvre de ses halliers une enceinte fortifiée. Cette triple enceinte fossoyée est connue sous le nom de Camp-de-la-Salle. Ce camp, que nous avons visité deux fois, en 1850 et en 1862, a une forme ovale. Au centre est une motte considérable qui domine de très loin le pays d’alentour. Cette motte, haute de plus de quinze mètres, est entourée de fossés profonds dont quelques-uns sont remplis d’eau. Comme à Bretteville-la-Chaussée, comme au Parc-d’Hallebosc, une première enceinte touche à ce tertre, qui figure assez bien un donjon. Les fossés de la première enceinte sont profonds ; ceux de la seconde et de la troisième le sont beaucoup moins. Il est malaisé de donner la date d’une pareille fortification. " [7]  

     

         « A environ 600 pas de la propriété de M. Rousselin, sur le sommet d'un coteau appelé le Bois de la Salle, se trouve une curieuse enceinte retranchée. Ces vastes murailles, recouvertes de gazon depuis plusieurs siècles déjà, proviennent non pas de l’époque gallo-romaine, comme l’ont cru quelques antiquaires, mais bien d’un château-fort du moyen-âge, qui, en 1564, appartenait encore à la noble famille de la Salle, dont il a conservé le nom. Un membre de cette famille s’est rendu célèbre par ses voyages ; un autre avait suivi, en 1402, Jean de Béthencourt à la conquête des Canaries. C’est sur les débris du château-fort dont nous parlons, et qui probablement fut détruit lors de l’invasion anglaise en 1418, que Henri IV et les ligueurs établirent tour-à-tour leur camp, en 1589 et 1592 ; on voit encore les terrassements élevés qui supportaient les batteries et les pièces de canon. Cet emplacement, comme tous les bois de la Salle et une partie d’Auzebosc, appartenait, il n’y a que peu de temps encore, à la maison de Bricqueville, l’une des plus illustres de la Normandie, mais dont le dernier descendant (le fameux colonel) joue aujourd’hui un si singulier rôle à la Chambre des Députés. » [5]  

     

     LES REMPARTS DE TOUFFREVILLE-LA-CORBELINE (Seine-Maritime)   LES REMPARTS DE TOUFFREVILLE-LA-CORBELINE (Seine-Maritime)

     

    Plan hypothétique de la " Butte Henri IV " sur le territoire de la commune de Touffreville-la-Corbeline ; blason de la commune de Touffreville-la-Corbeline par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10287101

     

         « Le docteur Doranlo décrit la curieuse enceinte de Touffreville-la-Corbeline, près d'Yvetot, connue sous les divers noms de « Bois de la Salle », « Camp de César » et « Camp d'Henri IV ». Si compliqué qu'en soit l'ensemble, le docteur Doranlo le rend parfaitement intelligible grâce à un croquis au tableau noir, d'après les notes relevées la veille sur place. L'abbé Cochet avait bien publié cette enceinte, mais sans description ; l'exploration en est difficile et la levée d'un plan serait actuellement pénible.

         Le centre en est constitué par une motte féodale entourée de fossés, et doublée, au midi, d'une vaste enceinte ovale pourvue d'un fossé, doublé lui-même d'un rempart. Une mare alimentait les fossés ; diverses défenses accessoires appuient et encadrent l'ouvrage principal, l'entrée actuelle semble moderne.

         La motte était très défendue ; les remparts, dont la conservation est remarquable, ayant encore 6 m. de largeur à leur sommet actuel. Il est fort difficile d'assigner une époque à ces travaux ; sans doute s'agit-il d'une motte primitive, ultérieurement pourvue de défenses secondaires et d'ouvrages annexes.

         L'abbé de Sommesnil a fait l'histoire de ce camp en décrivant la campagne de Henri IV en 1592 dans le Pays de Caux ; c'est l'occasion pour les auditeurs du docteur Doranlo d'entendre un récit à la fois très attachant et pittoresque, en même temps que fort documenté, de la lutte entre Henri IV et Farnèse. Pris et repris, le « Camp de la Salle » joua certes un certain rôle dans cette campagne, mais sans que celle-ci, avec ses péripéties, puisse apporter quelque explication à ses transformations, additions ou utilisation.

         L'épisode de la retraite de Farnèse sur Caudebec et du passage de la Seine n'est pas la partie la moins attrayante de ce long récit, où l'on assiste à l'ingénieuse défense d'une « tète de pont » et où toute la stratégie du 16e siècle apparaît.

         Il est aussitôt proposé de faire une excursion au Bois de la Salle, que la proximité d'Yvetot ne peut que faciliter. » [2] 

     

         « Le 27 avril 1592, deux mille Wallons aux ordres du duc de Guise étaient venus s'installer au Vert-Bosc. Ils tenaient pour la Ligue. Les troupes de Henri IV, sous le commandement du duc de Bouillon et de Biron, accourent les y attaquer avec leur impétuosité ordinaire et les chassent du village. Le lendemain 28, le combat recommence. Le duc de Guise veut reprendre la position, les Wallons y mettent leur ténacité proverbiale, et, après de longues heures de combat, parviennent à culbuter les troupes royales, qui opèrent habilement leur retraite. On
    peut voir encore des traces des travaux de défense exécutés par les soldats de Henri IV, dans une enceinte fortifiée appelée le Camp de la Salle, dans le bois de la Salle. Ce camp, de forme ovale, entouré de trois enceintes de fossés, dont les premiers sont très-profonds, protège
    une motte considérable haute de plus de douze mètres et entourée de fossés profonds et remplis d'eau, qui figure comme un donjon. Ce souvenir de guerre fait contraste avec le paisible et riant paysage qui l'encadre. »
    [3] 

     

         « Ce camp, qui porte encore dans le pays le nom populaire de Henri IV, est demeuré tel qu'il était aux jours de la Ligue. La culture qui, depuis cinquante ans, a nivelé tant de remparts et de fossés, plus avide des intérêts du capital que des souvenirs historiques, a respecté son enceinte. Les remparts, élevés sur un terrain parfaitement uni, ne laissent apercevoir à leurs pieds aucune trace de fossé, et dessinent un hémicycle ; aux deux extrémités de la ligne droite, on voit encore deux buttes de terre, destinées sans doute à supporter les canons, les couleuvrines et les bastardes. (…) Deux pièces du 13e siècle ont été trouvées par les ouvriers occupés aux terrassements ; c'est le denier tournois, monnaie de billon de Philippe-le-Bel. On voit sur une face, une croix et le nom du roi Philippus Rex, et sur l'autre, une figure grossière représentant une façade d'église, avec ces mots : Turonus Civis. » [4]

     

         « Touffreville-la-Corbeline, cant. Yvetot. — Lieu-dit : le-Bois-de-la-Salle ; la-Butte-Henri IV (I.G.N.) ; la-Butte-au-Diable (us. loc.). — Coord. Lambert : 486,55 — 212,03. — Fief : Toëny-Breteuil, 4

         Le château du « Bois-de-la-Salle » est situé à l'extrémité nord du village de Touffreville, à 1 500 mètres de l'église paroissiale, sur le rebord d'une grande vallée sèche appelée le « Val-au-Cesne ». Un vieux chemin reliant jadis Touffreville à Yvetot en longe les fossés (Plan cadastral ancien). Il comporte une belle motte circulaire en partie cernée de douves en eau, qui se hausse à 5 ou 6 mètres au-dessus du sol et offre un plateau d'un diamètre de 14 mètres.

         Au sud-ouest s'étend une basse-cour de forme incurvée, d'un périmètre de 180 mètres, remarquable par l'excellent état de conservation de son fossé. Elle forme notamment au sud un coude qui paraît avoir été l'objet de soins particulièrement attentifs de la part des constructeurs du château ; c'est le seul point de la cour qui comporte un rempart, en terre nettement saillant et le fossé y atteint une profondeur de neuf mètres. Le reste de l'enceinte était fermé, au moins dans son dernier état, par une clôture en pierre dont on voit encore les fondations à fleur de sol. A l'intérieur on y distingue enfin quelques traces de bâtiments ainsi que l'emplacement d'un puits marqué par une petite cavité circulaire. A l'ouest, la cour est doublée par une seconde enceinte arrondie que délimite un puissant talus fossoyé (H. 5 m) et qui se termine à une de ses extrémités par une étroite langue de terre longeant le fossé de la motte. Entre cette cour et la précédente s'intercale une troisième plate-forme en croissant de lune, très exiguë (1. 10 m), peut-être une simple barbacane défensive. On discerne l'amorce d'une structure analogue à l'est de la motte, au bord du chemin de Touffreville, destinée sans doute à protéger l'entrée du château.

         De l'autre côté du chemin s'étend un ensemble très développé de retranchements quadrangulaires, qui remonte à l'époque des guerres de la Ligue ; on en trouvera une description dans un article du docteur Doranlo (B.S.A.N., t. 35, p. 469). » [6]  

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://louvetot.fr/lhistoire-de-la-commune/

    [2] Extrait du Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques - Société normande d'études préhistoriques et historiques. (Louviers) édité par la Société normande d'archéologie préhistorique et historique (Rouen) ; Date d'édition : 1927 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54413205/texteBrut

    [3] Extrait de La Semaine religieuse du diocèse de Rouen - Éditeur : Fleury (Rouen) ; 1877-09-08 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6331514t/f21.image.r=%22Touffreville%20La%20Corbeline%22?rk=42918;4

    [4] Extrait de la Campagne de Henri IV au pays de Caux (25 avril-15 mai 1592) : d'après les chroniqueurs et plusieurs documents inédits par l'abbé Somménil, F. (1821-1906) ; Éditeur : Fleury (Rouen) 1863. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6491917b/texteBrut

    [5] Extrait de la Description géographique, historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, Yvetot et Neufchatel suivie de l'histoire communale des environs de Dieppe. Partie 2 / Auguste Guilmeth, (Paris) 1838 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32154238/f65.item.r=%22manoir%20d'Auzebosc%22

    [6] Extrait de L’apparition des seigneuries châtelaines dans le Grand-Caux à l'époque ducale par Jacques Le Maho https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1976_num_6_1_1307

    [7] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.251 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Bonnes pages :

     

         Pour avoir les détails sur cette campagne de Henri IV en Pays de Caux en 1592 : Campagne de Henri IV au pays de Caux (25 avril-15 mai 1592) : d'après les chroniqueurs et plusieurs documents inédits par l'abbé Somménil, F. (1821-1906) ; Éditeur : Fleury (Rouen) 1863. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6491917b/texteBrut

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  • LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

         « Le site de Chambray est à l'origine un poste fortifié dominant le gué de l'Iton, zone frontalière entre la Normandie rattachée à la couronne d'Angleterre et le comté de Chartres. » [1]

     

         « Le premier château important de Chambray est attribué à Simon II de Chambray au 13e siècle, mais l'édifice fut détruit lors de la guerre de Cent Ans. Après avoir obtenu du roi Charles VII la restitution de ses terres, Jean III de Chambray entreprend après 1450 la construction d'un nouveau château. Il en subsiste la poterne et la chapelle. A la fin du 16e siècle, Gabriel de Chambray construit la partie occidentale du logis sur les fondations médiévales.» [2]

     

         « Jacques de Chambray dit « le Grand Veneur » fut célèbre dans l'Europe entière pour son équipage de chasse à courre qui prit 2 466 cerfs. En souvenir du dernier descendant de la famille de Chambray, la donation faite à l'état permit d'installer un centre de formation agricole. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

     Ci-dessus, une vue aérienne du château de Chambray extraite du site http://mairie.gouville.free.fr/index.php?option=com_content&task=category&sectionid=15&id=25&Itemid=72

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

    Plan hypothétique du château de Chambray (à améliorer...) ; Blason de la famille de Chambray par Gilloudifs (déjà utilisé pour la tour de Thévray, mais est-ce le bon ?)

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)


     Histoire :

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     « Aujourd’hui, les visiteurs du site de Chambray admirent un château mais ne s’imaginent pas la longue histoire qui précède cette construction. Quatre édifices ont successivement été construits au même emplacement qui représentait un intérêt stratégique.

     

         Le Moyen Age voit s’édifier deux châteaux différents :

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Un manoir primitif dans lequel vit Simon Ier, premier seigneur de Chambray.  La construction ayant été abandonnée, un nouveau manoir du type féodal est construit par son fils Simon II. La  première chapelle est bâtie en 1239 sur l’emplacement de l’édifice actuel.

     

         Au 16e siècle le manoir est complété par des ouvrages extérieurs ; il jouera un rôle de place-forte sur la ligne de l’Iton durant la première partie de la guerre de cent ans, mais entre 1430 et 1450 il est un peu détruit, hormis la grosse tour située au nord-est du château actuel.

     

          A partir de 1450, on assiste à la construction du troisième château que l’on nommera le château du 15e siècle.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Œuvre de Jean III et de son fils Jean IV, de 1450 à 1500, époque Charles VIII - Louis XII, prédécesseur et beau-père de François Ier ; ne reste visible que la poterne d’entrée Ouest et des tours rondes ; elles formaient une enceinte fermée par des courtines aujourd’hui abattues.

     

         Le colombier situé dans les communs est de la même époque. Les cuisines situées dans le sous-sol datent également du 15e siècle. Le corps de logis principal, façade orientée à l’Ouest rejoignait la chapelle, achevée vers 1500. Il a disparu en même temps que se construisait le château du 16e siècle.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Le style architectural change : si l’aspect défensif est encore prononcé, le côté esthétique prend lui plus d’importance grâce à l’harmonie de la brique rose et de la pierre blanche. La chapelle actuelle voit le jour entre 1490 et 1500. Elle se caractérise par une grande sobriété architecturale : une masse blanche coiffée d’un élégant et mince clocher d’ardoises. La façade, toute de pierre de taille, offre un portail au centre surbaissé, encadré de moulures gothiques. Au-dessus, une statue de Saint Laurent, patron des lieux, se dresse entre socle et dais. Aux rampants du toit, les traditionnels crochets ou feuillages frisés sont remplacés par des animaux inattendus : un porc et crapaud …

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     A la fin du 16e siècle, Le baron Gabriel de Chambray, seigneur de Chambray en 1560, date de 1578, année de son mariage avec Jeanne d’Angennes mais les travaux ont commencé vers 1590 à l’époque d’Henri IV, au-dessus de l’aile basse où se trouvaient les cuisines. La demeure du 15e existait encore et servait d’habitation. Elle fut démolie au début du 18e siècle. La façade du château est représentative des constructions de la fin du 16e siècle : maçonnerie de briques rouges avec des baies. Les corniches, bandeaux et cartouches semés çà et là sur les trumeaux sont en pierre de taille blanche.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

    Chambray, à Gouville (Eure). Plan d’ensemble restitué sur fond de plan cadastral ancien et d’après les descriptions textuelles anciennes, état vers 1600.A : avant-cour (1 : « colombier baty de bricque » ; 2 : grange ; 3 : logis du fermier) ; B : plate-forme (4 : châtelet ; 5 : chapelle St-Laurent ; 6 : « vieux corps de maison » ; 7 : « grand corps de logis ») ; C : « haute motte » ; D : parc ; E : pré ; F : verger ; G : jardin (8 : retenue ; 9 : canal ; 10 : canal de dérivation et moulin). PAGAZANI, Xavier. Chapitre 3. L’implantation In : La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 [en ligne]. Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (généré le 02 novembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pufr/8065>. ISBN : 9782869065352. DOI : 10.4000/books.pufr.8065.

     

         L’escalier central à l’intérieur est également très caractéristique de toute la renaissance française avec des fenêtres secondaires à meneaux cruciformes. Des meneaux semblables devaient exister sur la façade à toutes les fenêtres, les travaux du 17e les ont ôtés, la restauration du 19e n’en a donné qu’aux lucarnes Les deux bustes en haut relief de Nicolas de Chambray et de son épouse Bonaventure de Prunelé terminent la remarquable décoration de l’ensemble.

     

         Sous Henri IV la construction prend la forme d’un logis rectangulaire surmonté d’une toiture à quatre pans. Une des particularités du château réside dans l’escalier central caractéristique de la période Renaissance.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Sous Louis XIV, c’est Nicolas-François de Chambray qui termine au début du 18e le nouveau château pour la partie Est et achève la démolition de la demeure du 15e siècle, isolant ainsi la chapelle. Il fait placer le buste et les armes de Nicolas de Chambray et de sa femme Bonaventure de Prunelé, sculptures du 16e siècle prises à la façade du logis précédent. Le buste de Nicolas a encore été déplacé au 19e siècle.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Nicolas-François fait également raser les courtines des côtés Sud et Ouest pour dégager les vues du château sur le parc qu’il fait dessiner et planter en grandes perspectives rayonnantes dans le style du temps à partir de 1720. Au bout d’une de ces allées plantées de thuyas (abattus par la tempête du 26 décembre 1999), il édifia la petite chartreuse en 1740, où il se retira pour les dix dernières années de sa vie, après la mort tragique d’un de ses fils.

     

         Pendant la Révolution, le château est pillé, le domaine de 400 hectares est fractionné en une multitude de lots et vendu en 1794 aux acquéreurs de biens nationaux. En 1802, Jacques de Chambray ayant participé aux guerres de la chouannerie et servi sous Bonaparte rentre à Chambray en 1803. Il reconstitue le domaine en grande partie vendu et restaure le château dont l’intérieur a été dévasté et les meubles volés. Il achète le presbytère et fait reconstruire l’église de Gouville. A la même époque, il commande la construction de la ferme qui constitue un ensemble architectural remarquable.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     Entre 1810 et 1825, il fait construire la ferme du château qui abrite aujourd’hui les sections BTSA et le pressoir, ainsi que les fermes d’Aigremont (1821) ; du Cormier (1825) et le moulin de Varenne (1825).

     

         Entre 1870 et 1885, Jacques de Chambray dit « le Grand Veneur » fait édifier la tour cylindrique du Nord-Est, le pavillon d’angle au Nord-Ouest sur des soubassements du 16e et les pavillons d’angle encadrant la façade Sud qu’il fait orner de hautes lucarnes à meneaux en 1835. Après suppression de la sacristie de la chapelle, la porte est murée et on place à cet endroit un fac-similé en marbres de diverses couleurs du tombeau élevé dans l’église de Saint Jean de Malte à Jacques-François de Chambray dit le Bailli de Chambray, vice-amiral de l’Ordre de Malte et frère cadet de Nicolas-François.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure) LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)

     

         Les dernières courtines du côté Ouest sont abattues et remplacées par des balustrades en brique bordant la terrasse sur laquelle fut placée en 1884 la statue en bronze commémorant la prise du 1000ème cerf par l’équipage de Chambray.

     

         L’ensemble du monument est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis novembre 1971. Par ailleurs les parcs environnant le château sont classés au titre des sites naturels. » [3]

     

    Propriétaires :

     

         « Chambray (de) en Normandie. Noble et ancienne maison qui tire son nom d'un château situé sur la rivière d'Yton, possédé depuis six siècles par les seigneurs de ce nom, sortis dès le douzième siècle, des seigneurs de la Ferté-Fresnel, lesquels ont conservé sur elle le droit d'aînesse ou de parage par lignage, usité dans la province de Normandie, du temps de l'ancienne coutume, jusqu'en 1628. Cette famille a fait ses preuves de la cour en 1737 et 1782, par devant les généalogistes des ordres du roi ; et en vertus de ces preuves, M. Louis-François, marquis de Chambray et de Conflans, fut admis à l’honneur de monter dans les carrosses du roi, en 1757, et M. Jacques, vicomte de Chambray eut le même honneur en 1782. » [3]

     

         « En 1944, le dernier marquis de Chambray fit don du domaine à l’État pour accueillir un lycée agricole en rappelant la mémoire de son fils, Édouard de Chambray, tué au combat en 1940. » [2]

     

    Architecture :

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     « Les façades présentent des encadrements de baies et des chaînes en pierre de taille avec un remplissage de briques polychromes, formant des motifs en croisillons. Le logis est étendu vers l'Est au 17e siècle par dans un style identique. Au 18e siècle, une chartreuse fut construite dans le parc par François-Nicolas de Chambray. Déclaré bien national en 1791 et pillé, le château revient à la famille de Chambray qui le fait restaurer à la fin du 19e siècle qui ajoutent des pavillons d'angle et de nombreux éléments décoratifs (fronton d'entrée, lucarnes sculptées). [2]

     

    Photo aérienne ci-dessus extraite du site Géoportail.

     

         « La façade est représentative des constructions de la fin du 16e siècle, maçonnerie de briques rouges avec baies. L’escalier central à l’intérieur est également très caractéristique de toute la renaissance française avec des fenêtres secondaires à meneaux cruciformes. » [3]

     

    LES REMPARTS DE CHAMBRAY (Eure)     « Le corps principal du bâtiment, construit sur les cuisines du manoir du 15e, date des 16e et 18e siècles. Restent aussi du 15e, la poterne d’entrée, le colombier et la chapelle. L’ensemble fut remanié au 19ème par Jacques de Chambray. Autour du château, se trouvent un ancien pressoir, un arboretum, un parc de 32 ha, dans lequel une petite chartreuse a été édifiée en 1740. Le château a été donné en 1944 par le dernier Marquis de Chambray au Ministère de l’Agriculture. Un lycée agricole et un centre de formation pour adultes y séjournent aujourd’hui. » [4]

     

         « Le château bénéficie d'un environnement rural superbe avec des vues sur les prairies et bois aux alentours. Les perspectives vers le Sud et le Nord sont soulignées par les alignements d'arbres du parc. Le lycée agricole est en recul du monument et partiellement caché par des plantations. » [2]

     

    Plan ci-dessus extrait de http://www.educagri27.fr/index.php/cfa-apprentissage/cfa-site-de-chambray

     

    « Éléments protégés :
     

         Façades et toitures du château, de la chapelle, de la poterne, des trois tours de l'ancienne enceinte et de la chartreuse située dans le parc (cad. AM 12, 23) : inscription par arrêté du 29 octobre 1971 ; périodes de construction : 16e siècle ; 17e siècle » [5]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://gribouille24.over-blog.com/article-le-chateau-de-chambray-27-a-gouville-48299538.html

    [2] Extrait de http://www.eure.gouv.fr/content/download/19517/133395/file/ESSENTIEL_CONSEIL_99%20Mesnils%20sur%20Iton_Ch%C3%A2teau%20de%20Chambray%20%C3%A0%20Gouville_ZFSP.pdf

    [3] Extrait de http://mairie.gouville.free.fr/index.php?option=com_content&task=category&sectionid=15&id=25&Itemid=72

    [4] Extrait de http://www.normandie-sud-tourisme.fr/patrimoine-culturel/domaine-edouard-de-chambray/

    [5] Extrait de http://www.monumentum.fr/chateau-chambray-pa00099437.html

     

    Bonnes pages :

     

    http://mairie.gouville.free.fr/index.php?option=com_content&task=category&sectionid=15&id=25&Itemid=72

    http://www.philipperiglet.net/que-lit-on-dans-le-lit-de-liton-3-le-chateau-de-chambray/

    http://jauneyris.over-blog.com/2016/02/escapade-dans-l-eure-a-gouville-au-domaine-edouard-de-chambray-et-a-hellenvilliers.html

    https://montjoye.net/chateau-de-chambray

     

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