• LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime) LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)

     

         « Perché sur une falaise dominant la Seine, le château de Tancarville date du 11e siècle. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. » [1]  

     

         « Ce château fort est bâti sur une falaise de près de cinquante mètres de hauteur, affectant, dit La Normandie illustrée, la forme d’un triangle, dont la pointe la plus allongée se dirige vers le Nord, puis coupée à pic dans sa partie orientale et bordé au pied par les flots tumultueux de la Seine que gonfle le voisinage de la mer, séparée au Sud, du reste du promontoire, par un vallon et un fossé parallèles, enfin isolée, du côté de l’Ouest, de la Pierre-Gante, sa pittoresque voisine, par une gorge profonde, à travers laquelle serpente, dans l’épaisseur du bois, le chemin qui conduit du village de Tancarville au bourg de Saint-Romain, et que l’on désignait autrefois sous le nom significatif de la sente aux Prisonniers.
         L’ensemble des courtines et des tours, dont se composait la forteresse, a suivi le plan triangulaire du plateau de la falaise ; ce qui porte à croire que ce tracé a été exécuté d’un seul jet, quoique l’on puisse assigner aux parties qui le composent différents âges de construction. D’après cette conjecture, un système de défense aussi vaste et aussi complet ne pourrait remonter plus haut que Henri Ier, le dernier des fils de Guillaume le Conquérant. » [2]

     

         Aujourd'hui, suite à des travaux, la Seine ne baigne plus le pied de la falaise comme on peut le voir sur ces gravures anciennes ci-après.

     

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         Quelques éléments d'architecture militaire très rares existent à Tancarville : des terrasses d'artillerie de la fin du 15e siècle, des tours à éperons, un front de défense en pierre avec douves, pont dormant et barbacane.

     

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    Plan du château de Tancarville d'après Jean Mesqui ; à gauche, blason de la famille de Tancarville par Spedona.

     

    Légende du plan du château de Tancarville   (d'après J. Mesqui)

     

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    1 porte devers la ville.

    2 boulevard de la Porte.

    3 emplacement du moutier, de l'église.

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)4 tour de l'Aigle. « … ainsi nommée de ce qu'un aigle attiré par les hérons que faisait élever un sire de Tancarville y vint bâtir son aire ; cette tour est de forme circulaire du côté de la Seine et se termine vers le nord en angle aigu. » [3] Extrait de la  Revue britannique publié par Sébastien Louis Saulnier, Léon Galibert et Amédée Pichot année 1862. " [3]

    5 emplacement de la chambre de la tour de l'Aigle.

    6 emplacement des maisons neuves devers le moutier.

    7 emplacement de la grande maison entre Pierre de la Marion et la grange.

    8 tour Ronde.

    9 grange, grenier, grandes écuries (?), pressoir.

    10 petits greniers et étables sous le grenier.

    11 maison neuve ou château neuf (18e s.) « construit par Louis de La Tour d'Auvergne, comte d’Évreux, qui le vendit à Jean Law, directeur général de la banque de France. » [3]

    12 tour Carrée : cette habitation du 12e siècle faisait partie d’un ensemble stratégique qui commandait l’estuaire de la Seine. Guillaume le Maréchal y fut apprenti chevalier chez son cousin le chambellan de Henry II roi d'Angleterre et duc de Normandie.

    13 basse salle, logis du receveur, Chambre des comptes, logis de Monseigneur.

    14 emplacement de la tour plombée ou tour de la Mer.

    15 Emplacement du puits du 18e siècle : « il va en s'élargissant vers le fond et a cent huit pieds de profondeur. » [3]

    16 logis neufs, grande Chambre de Monseigneur, puis logis du Capitaine (16e s.)

    17 tour Collecte.

    18 grande salle. Cette salle d'apparat en briques et pierres est construite entre le logis du 12e et celui du 15e s.

    19 emplacement de la petite tour Carrée devers le bois.

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)20 Chambre aux Chevaliers.

    21 garde-robe de la Chambre aux Chevaliers.

    22 terrasse.

    23 grand degré du logis de Monseigneur.

    24 chapelle, oratoire de la chapelle.

    25 petite tour carrée de la porte Coquesart.

    26 boulevard de Coquesart.

    27 porte et beffroi de Coquesart. Sur sa motte, cet ensemble du 13e s. avec porte fortifiée, barbacane et donjon a été remanié en 1410 à l'occasion de la guerre de cent ans.

    28 Grosse tour, Vieille tour, tour Coquesart

    29 bastille derrière la chapelle.

    30 tour du Lion ou du Diable. « Un rempart de cent soixante-quinze pieds de long, et qui n'est interrompu que par une tour ruinée, lie le portail à la tour du Lion, coupée du côté de la cour et s'avançant en demi-cercle en dehors de l'enceinte ; les murs de cette tour ont jusqu'à quinze et dix-huit pieds d'épaisseur. » [3]

     LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime) 

    Photo : tour Moineau et tour du Lion (16e siècle) par Hans Briaire : http://www.panoramio.com/photo/60035588

     

    31 emplacement du logis du Capitaine.

    32 petite tour ronde près de la porte : tour Moineau.

    33 écuries (18e s.)

     

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    Représentation 3D http://www.mesqui.net/Tancarville/tancarville.htm et plan du château de Tancarville dressé par Jean Mesqui en 2005.

     

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         « Raoul de Tancarville est le premier propriétaire du château qui soit mentionné dans nos annales ; il eut pour successeurs Guillaume son fils et Rabel son petit-fils, celui qui échappa comme par miracle au naufrage de la Blanche Nef, ce vaisseau parti de Harfleur et qui, ayant touché sur un récif à peu de distance du port, périt avec deux cents personnes dont faisaient partie Guillaume et Richard, les deux jeunes fils de Henri Ier, roi d'Angleterre. Après eux vinrent Guillaume le Jeune, mort avec gloire dans une croisade ; Raoul II, compagnon de Richard Cœur de Lion ; Guillaume III, qui, après avoir lutté de tout son courage contre Philippe Auguste, se soumit à la loi du vainqueur, et que Jean sans Terre dépouilla des domaines de Beustincton et de Wilmundetor ; Raoul III, Guillaume IV, Raoul IV, qui dota l'abbaye de Saint-Georges de Boscherville ; Guillaume V, son frère ; Robert, qui fonda l'abbaye Sainte-Barbe-en-Auge ; Guillaume VI, qui épousa la fille d'Enguerrand de Marigny, ministre de Philippe le Bel, et qui mourut bien jeune encore, sans enfants, après avoir vu son beau-père descendre des marches du trône pour monter au gibet de Montfaucon. » [3]

     

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)     « Raoul, chambellan du duc de Normandie, fait construire des murailles et la vieille tour. Au 12e siècle est construite la tour carrée dont les murs font 1,65 mètre d'épaisseur. En 1316, Jeanne de Tancarville, unique héritière, épouse Jean II de Melun. Son fils devient le second comte de Tancarville, » [1]

     

    Gravure ci-dessus : source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France

     

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    Document 1 : château de Tancarville par Sell Cotman, en 1822, dessin conservé à la BNF http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b20000671/f87.item Architectural Antiquities of Normandy, by John Sell Cotman, Londres, J. et A. Arch. Cornhill, 1822. Transferred from fr.wikipedia to Commons by Bloody-libu using CommonsHelper. ; Document 2 : Entrée du château de Tancarville, Lithographie de Bourgeois, 1820 ; Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, Vol 1, planche 40 ; © gallica.bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France ; Document 3 : ruines du donjon du château de Tancarville, prises dans la grande cour ; lithographie FRAGONARD, 1820 ; Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, Vol 1, planche 42 ; © gallica.bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France     

     

         « Jean II fut le successeur de son père ; abandonné par les bourgeois de Caen qu'avec le connétable Raoul de Nesle il menait au combat contre les Anglais débarqués en Normandie, il se rendit à un chevalier anglais, Thomas Holland, après avoir combattu vaillamment, sur le pont qui avoisine l'église Saint-Pierre, avec le connétable, qui, après avoir fait aussi des prodiges de valeur, se rendit au même chevalier.

         Le prince de Galles les acheta tous deux de Thomas Holland, moyennant vingt mille nobles d'or à la rose, espérant sans doute en tirer une plus forte rançon.

         Plus heureux que le connétable, son compagnon de captivité, qui eut, à son retour d'Angleterre, la tête tranchée par ordre du roi Jean, le sire de Tancarville fut nommé par le même prince grand chambellan héréditaire de Normandie du chef de sa mère, connétable héréditaire de la même province par sa femme, et réunit bientôt à ces deux titres celui de souverain maître des eaux et forêts de France, et, de vicomte de Melun, devint comte de Tancarville. Il se montra digne des faveurs dont le roi Jean l'avait comblé ; à côté de ce vaillant et malheureux monarque, à la bataille de Poitiers, il montra, comme lui, un héroïque courage et le couvrit de son corps. La suzeraineté de Tancarville passa, à sa mort, quelques années après, à son fils Jean III, qui ne survécut pas longtemps à son père et mourut sans progéniture ; il eut pour successeur son frère Guillaume, qui, à la tête de soixante hommes, vint à Amiens offrir ses services à Charles VI méditant une descente en Angleterre, et qui eut peu de temps après l'honneur de recevoir dans son grand et notable castel le roi, qui lui donna deux mille marcs d'or pour l'aider à le réparer.

     

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)     Guillaume de Melun était le chasseur le plus célèbre de son temps ; Gage de La Bigne, chapelain du roi Jean et de Charles V, dans son poème, "les Déduits de la chasse", fait le comte de Tancarville juge du débat entre la fauconnerie et la vénerie. Guillaume de Melun renonça au plaisir de la chasse lorsqu'il apprit que le roi d'Angleterre, Henri V, appelé en France parle duc de Bourgogne, était débarqué à l'embouchure de la Seine avec six mille hommes et trente mille archers. Le sire de Tancarville, ne voulant pas attendre l'armée ennemie enfermé dans les murailles de sa forteresse, déploya sa bannière, courut rejoindre l'armée royale sur les bords de la Somme, et le 25 octobre 1415 Guillaume de Melun tomba avec gloire au champ de carnage d'Azincourt. » [3]

     

         « En 1364 le comté de Tancarville est séparé de celui de Longueville.  [1]

     

         En 1417,» « Jacques d'Harcourt, baron de Montgommery, un des descendants de Jean d'Harcourt, qui s'était battu avec Robert de Tancarville au sujet d'un moulin, épousa Marguerite, comtesse de Tancarville, fille et unique héritière de Guillaume de Melun ; les deux écussons qui s'étaient heurtés en champ clos se rapprochèrent pour se confondre. Le nouveau comte de Tancarville quitta bientôt sa jeune épouse pour aller châtier un de ses cousins, le comte d'Harcourt et d'Aumale, qui, à la solde de l'Angleterre, portait les armes contre la France ; il alla le surprendre avec soixante hommes dans son château d'Aumale, le fit prisonnier du roi, et s'empara de son cheval, « renommé être bon et excellent pour la guerre, » dit un chroniqueur du temps. »  [3]

     

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)     « En 1418 au moment de la conquête de la Normandie par Henri V d'Angleterre, le titre de comte de Tancarville, Earl of Tankerville est donné à Jean de Gray (John Grey), tandis que dans le royaume de France il était porté par la famille d'Harcourt...» [1]

     

         « A l'avènement de Charles VII, Jacques d'Harcourt vint se ranger sous la bannière royale, en compagnie de Dunois, de Lahire et de Xaintrailles, se fit remarquer à côté d'eux, et périt courageusement dans une entreprise audacieuse. » (…) Le capitaine Quernier, qui, à la tête de quelques habitants du pays de Caux, avait repris Fécamp, Harfleur et Montivilliers, pénétra un jour avec ses braves soldats dans le château de Tancarville, et planta sur ses tours la bannière seigneuriale, au cri de : Tancarville à Notre-Dame !

         Elle y flotta deux ans ; mais en 1437 la forteresse, défendue par quarante hommes, fut reprise par Talbot, après trois mois de siège.

         Douze ans après, le nouveau sire de Tancarville, Guillaume d'Harcourt, rentra dans son château à la suite de l'acte de capitulation par lequel le duc de Somerset, en rendant à Charles VII la ville de Rouen, s'engageait à remettre au roi Harfleur, Honfleur, Caudebec, Montivilliers et les châteaux de Lillebonne, d'Arques et de Tancarville. » [3]   

     

         « En 1468 est édifiée une salle de réception. »  [1]

         « Jeanne d'Harcourt, fille et unique héritière de Guillaume, à la mort de son père, arrivée en 1487, après avoir été répudiée par le duc de Lorraine, son mari, se trouvant dans une espèce d'état de tutelle, le comté de Tancarville fut mis sous la main du roi Charles VIII, qui envoya une garde au château, où elle était nourrie et payée aux dépens de la terre.

         Jeanne d'Harcourt, ayant demandé et obtenu de faire hommage, rentra en possession de sa terre, de ses droits seigneuriaux et de ses revenus. Elle ne tarda pas à mourir du chagrin, dit-on, que lui avait causé l'abandon de son mari, qu'elle aimait avec passion. Par son testament, écrit la veille de sa mort, elle avait institué pour son principal héritier son cousin François d'Orléans, duc de Longueville, fils de Dunois ; les fleurs de lis du sang royal vinrent se mêler au triple blason des sires de Tancarville. » [3]

     

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    Document 1 : Falaises et château de Tancarville, Normandie par Victor de grailly,Sotheby's,Paris http://www.artvalue.com/auctionresult--grailly-victor-de-1804-1889-fr-falaises-et-chateau-de-tancarv-1173942.htm ; Documents 2-3 extraits de http://www.bmlisieux.com/normandie/havre01.htm ; Document 4 : Gravure du 19e s par Baugean (1764-1830) vue de Tancarville ; Document 5 : Ruines du château de Tancarville, prises de la forêt ; Lithographie de Robert Régnier, 1820 ; Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, Vol 1, planche 37 ; © gallica.bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France

     

         « En 1505 le roi de France Louis XII érige le comté de Longueville en duché de Longueville et Tancarville n'est plus qu'un comté annexe. » [1] 

     

         « A son retour d'Italie, le duc de Longueville tomba malade à Beaugency, dicta son testament le 31 juillet 1516, et mourut le lendemain. (...)

         Léonor d'Orléans (…) était uni aux chefs du parti protestant par les liens du sang et les intérêts aristocratiques, ouvrit en 1526 le château de Tancarville aux soldats du parti religionnaire. Jean d'Estouteville, sire de Villebon, qui commandait en Normandie pour Charles IX, vint mettre le siège devant Tancarville, et le leva, étonné de la vigoureuse résistance qu'il rencontra, et instruit sans doute de l'arrivée prochaine d'un corps de huguenots qui venait de s'emparer de Rouen.

         Mais le nouveau sire de Tancarville, sur une représentation du sire de Lillebonne, crut devoir toutefois faire évacuer la forteresse par les religionnaires et en ouvrir les portes au sieur Dumesnil, qui en prit le commandement pour le roi, au nom du duc de Longueville.

         Peu de temps après, le comte de Warwick, à la pointe du jour, avec quatre cents hommes, escalada sans bruit les murs du château, à l'aide d'échelles appliquées contre le rempart du sud, se précipita dans la place, fit mettre bas les armes à la garnison et arbora sur les tours le drapeau de l'Angleterre.

         Michel de Castelnau, que Catherine de Médicis avait dirigé sur le Havre avec un régiment de lansquenets, obtint des Anglais la reddition du château de Tancarville, en leur faisant croire à la prochaine arrivée d'une armée considérable.

         A la mort de Léonor d'Orléans, au mois d'août 1573, sa veuve, Marie de Bourbon, prit la garde noble de ses enfants mineurs et l'administration de leurs domaines. » [3]

     

         « En 1590, on trouve Jean III d'Aché, au poste de capitaine. » [1]

     

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)     « Le château de Tancarville, tombé dans les mains de la Ligue et commandé par un Crillon, frère de celui qui suivit fidèlement le drapeau de Henri IV, fut racheté pour le roi, par le duc de Montpensier, au prix de quinze mille écus. 

         Sous la minorité de Louis XIV, Henri d'Orléans II, duc de Longueville et comte de Tancarville, se fit un des chefs du parti de la Fronde, mais il se trouva bientôt effacé, au milieu des hasards de la guerre civile, par sa femme, la duchesse de Longueville, sœur du grand Condé. Le duc, qui était gouverneur de la Normandie, fit déclarer le parlement de Rouen contre la cour et livra en même temps aux frondeurs le château de Tancarville et les autres forteresses de son gouvernement ; mais Mazarin, passant un jour de la ruse à l'audace, fit arrêter, au Palais-Royal, le grand Condé, le prince de Conti et le duc de Longueville, et les envoya, par la Seine et sous bonne escorte, à la citadelle du Havre. Le duc de Longueville dut voir, en passant, son château de Tancarville, dont les frais et riants ombrages, dont la vie de liberté et de plaisir contrastaient avec la prison qui allait s'ouvrir pour lui.

         Le duc de Longueville sortit de la citadelle du Havre, après neuf mois de captivité, et rentra en grâce auprès du roi, qui lui rendit son château, redevenu un instant domaine royal.

         Le duc de Longueville, renonçant aux orages politiques, pour lesquels il n'était point né, vint habiter, de temps à autre, le château de Tancarville, où il se fit aimer. Pressé d'interdire la chasse sur ses terres aux gentilshommes ses voisins, il répondit: « J'aime mieux des amis que des lièvres. (...)

         Le comte d’Évreux, charmé de la beauté du site de Tancarville, mais ne voulant pas habiter l'ancien manoir en ruine, fit construire le bâtiment nommé depuis le Château neuf. » [3]

     

    « En 1709, une partie en style classique est adjointe aux parties médiévales de l'édifice par le comte d'Évreux. » [1]

     

         « A peine le château était-il terminé que, soit inconstance de goût, soit l'appât d'un bénéfice, le comte d’Évreux revendit au célèbre Law le château et la terre de Tancarville, au prix de six cent cinquante mille livres en espèces, de six mille livres de rente viagère au comte d’Évreux, payables par trimestre, et de mille quatre cent dix livres de pension au bailli, au capitaine et autres officiers du château.

         Au moyen de cette vente, Jean Law, qui acquérait tous les droits attachés au domaine, devint seigneur, comte de Tancarville et connétable héréditaire de Normandie. » [3]

     

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)     « Après 1789, le château est pillé et en partie incendié. » [1]

     

         « Le 24 floréal an IV (13 mai 1796), le château des Tancarville, des Melun, des d'Harcourt, des Dunois, des Montmorency, fut donné à loyer au sieur Nicolas Duglé, moyennant cent francs par an.

         Le 12 germinal an VII (11 avril 1799), le gouvernement le mit en vente, et, après quatre enchères successives, il fut adjugé à un sieur Viard, de Rouen, au prix de deux millions deux cent mille francs. (…) L'acquéreur n'ayant pas rempli les conditions de la vente, l'adjudication fut déclarée nulle. » [3]

     

         « Sous l’Empire, il appartint quelque temps au duc d’Albufera, et P. Lebrun, qui y reçut l’hospitalité, y composa, dit-on, ses tragédies d’Ulysse et de Marie-Stuart. Après avoir été cédé, moyennant 300 francs de rente, à l’hospice du Havre, il fut rendu par Charles X à la famille des Montmorency. » [2]

     

         « Dans les années 1960, le château a servi de colonie de vacances pour les enfants de la région.

         Actuellement le titre d’Earl of Tankerville est encore porté en Angleterre.

         Le château appartient aujourd'hui à la société Civile Immobilière de Figeac (Dordogne) SAQQARA au capital de 2000 €, qui propose depuis 2001 d'y aménager des appartements de luxe. En attendant d'être réhabilité, il reste fermé au public et certaines parties se dégradent. »  [1][

     

    Anecdote :

     

         " Maurice Leblanc, auteur des A rsène Lupin, a écrit Le Bouchon de cristal dans la tour de l'Aigle qui date du 15e siècle. » [1]

     

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)Légendes :

         « C'est dans la tour de l'Aigle qu'un sire de Tancarville enferma sa jeune pupille, qui se refusait à l'épouser. Un beau et jeune écuyer qu'elle aimait et dont elle était aimée, après avoir agité dans l'air un mouchoir blanc, signal convenu entre lui et la belle captive qu'il venait délivrer, en montant une nuit à l'échelle qu'il avait appliquée à la muraille, fut tué par les flèches de quelques archers, qui trempèrent le mouchoir de l'aventureux jeune homme dans son sang et le portèrent au châtelain. Le sire de Tancarville alla aussitôt le présenter à sa pupille, qui tomba morte en apprenant le sort de son amant. On conte que depuis, par les claires nuits d'été, on aperçoit parfois au sommet de la tour de l'Aigle une dame blanche qui pousse un cri lamentable et disparaît. » [3]

     
    Gravure ci-dessus : Dessin des ruines du château de Tancarville. Seine Inférieure par Auguste Jacques Régnier.

     

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)Une autre légende concerne la tour du Lion :

         « Cette tour est appelée dans le pays la tour du Diable. Le diable y avait, dit-on, établi son séjour ; mais un aumônier du château s'y rendit à la tête des habitants avec croix, bannière et eau bénite. Au moment de pénétrer dans la retraite de Satan, les villageois, qui jusque-là avaient suivi le prêtre, se replièrent et laissèrent le chapelain, qui, armé du goupillon, entra avec ses clercs dans la tour et en sortit après quelques minutes, annonçant qu'il avait vu le diable et qu'en se signant trois fois il l'avait aspergé, en lui intimant l'ordre de vider les lieux à l'instant même, ce à quoi il s'était décidé, non sans faire une épouvantable grimace. Depuis, le diable ne s'est point remontré dans la tour du Lion. » [3]

     

         “ La tour orientale du château de Tancarville, après avoir été appelée la Tour du Lion, changea ce noble surnom en celui de Tour du Diable. Cette tour avait long-temps servi de prison, et, à cause des souvenirs qui la peuplaient, elle était en assez mauvaise renommée pour être digne, en effet, de fixer le choix d’un hôte infernal. Cependant, les habitants des environs s’étant aperçus du funeste voisinage qui leur était échu, allèrent, troublés et mécontents, trouver leur pasteur, et le supplièrent de faire quelque tentative pour déloger l’ennemi commun. À un jour donné, il fut convenu qu’on se réunirait en procession, croix et bannière en tête, et qu’on marcherait ainsi droit au diable, et tout prêts à lui livrer bataille s’il refusait d’obtempérer aux pacifiques sommations que le curé s’était chargé de lui adresser. La pieuse armée témoigna d’abord un zèle fort louable à se mettre en route ; mais, arrivée au seuil de la demeure maudite, elle hésite, recule et se disperse à travers champs. Cependant le pasteur, malgré la défection de son troupeau, pénètre dans l’enceinte de la tour. Ce qui se passa, dans son entrevue avec l’ennemi, nous ne saurions le raconter ; seulement, quelques fuyards, qui reprirent assez de courage pour revenir sur leurs pas, assurèrent avoir vu, après quelques instants d’attente, leur curé sortir du lieu redoutable, brave et triomphant comme saint Antoine, et agitant encore au-dessus de sa tête le goupillon trempé d’eau bénite qui avait été son arme de salut. ” [4]  

     

     

     Gravure ci-dessus par V. Lefranc 1840- château de Tancarville - homme à cheval

     

    LES REMPARTS DE TANCARVILLE (Seine-Maritime)

    Joseph Mallord William Turner : The Castle at Tancarville Normandy, 1832

     

    Ci-dessous, un article extrait de Paris-Normandie en 2019 :

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article571

    [3] Extrait de la  Revue britannique publié par Sébastien Louis Saulnier, Léon Galibert et Amédée Pichot année 1862. http://patrimoine-de-france.com/seine-maritime/tancarville/chateau-fort-chateau-2.php

    [4] Extrait de La Normandie romanesque et merveilleuse par Amélie Bosquet - J. Techener & A. Le Brument, 1845 (p. 484-504). https://fr.wikisource.org/wiki/La_Normandie_romanesque_et_merveilleuse/24 

     

     Bonnes pages :

     

    O http://www.normandie-heritage.com/spip.php?article571

    O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/tancarville.html

     

    Bibliographie :

     

    Jean Mesqui, Le château de Tancarville - Histoire et architecture, Société française d'archéologie, 2007 (ISBN 978-2-901837-30-5)

     

    Ci-dessous un excellent document consultable sur le Web rédigé par Jean Mesqui spécialiste en castellologie qui fait un point complet sur l'ensemble de ce monument :

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    Quelques vidéo visibles sur You tube :   
     

     

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         Villiers-en-Désoeuvre possède les vestiges d'un château-fort : la tour Hallot qui date des 12e-13e siècles ; Cette seigneurie a été étudiée par Jean Mesqui, spécialiste de castellogie, à qui nous empruntons plusieurs extraits de son étude sur « Les Seigneuries d'Ivry, Bréval et Anet aux 11e-12e siècles et leurs fortifications aux marches entre France et Normandie » : consultable suce site.

         Il n'est pas certain que le village ait été entouré par une fortification peut-être tout au plus par un fossé... [NdB]

     

         " VilIiers-en-Desœuvre. Restes d'un vieux château-fort dit « La Tour de Villiers », ou « Tour Noire ».
    Charpillon et Caresme Op. cit., t. II, p. 1000. Alman.-
    Ann. de l'Eure, 1916, p. 320. " [5]

     

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    Plan hypothétique des fortifications de Villiers-en-Désoeuvre

     

    La seigneurie

     

         « Le village de Villiers-en-Désœuvre, Villariæ in Dianae Silva, est certainement à l'origine un village d'essart gagné sur la forêt de Diane, comme en témoigne son nom. Il a fait partie dès l'origine des possessions des seigneurs de Bréval (...)    

         « Les sites que nous avons identifiés dans les possessions des Ivry-Bréval comme leur ayant appartenu sont au nombre de neuf : Anet, Breuilpont, Bréval, Grossœuvre, Guainville, Illiers-l‟Évêque, Ivry-la-Bataille, Saint-André-de-l‟Eure, enfin Villiers-en-Désœuvre. » [1]*

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-EN-DESOEUVRE (Eure)     « Ascelin [Goël] d'Ivry est le fils de Robert II d'Ivry. Malgré leur nom, ce ne sont pas les seigneurs d'Ivry mais plus vraisemblablement les commandants du château et membres de la famille des seigneurs d'Ivry. (…)

         En 1087, il fait partie de l'avant garde lors de l'expédition punitive normande contre Mantes. Le seigneur de Mantes venait d'effectuer un raid de pillage sur les " terres de Roger d'Ivry ". Guillaume le conquérant trouvera la mort devant Mantes. Le nouveau duc, Robert Courteheuse, confie le château d'Ivry (et peut-être la seigneurie) à Guillaume de Breteuil, seigneur de l'Honneur de Breteuil (territoire allant de Breteuil à Pacy). Ascelin ne semble pas l'accepter car il semble estimer avoir davantage de droits, lui-même étant surement commandant du château (depuis son grand-père) et surtout descendant des premiers seigneurs d'Ivry, tout comme Guillaume de Breteuil. (…)

         Ascelin doit quitter Ivry et se replie sur Bréval. (…)

         Avec le soutien de seigneurs français, il attaque de nouveau et remporte une bataille ouverte. Guillaume de Breteuil et de nombreux seigneurs et chevaliers sont capturés. Guillaume est maltraité et humilié, puis il est libéré contre une très forte rançon, la main de sa fille Isabelle et le château d'Ivry. (...)

         Guillaume de Breteuil parvient alors à convaincre le duc de Normandie et le roi de France d'intervenir. Guillaume leur offre des cadeaux et de l'argent. Ascelin, ne pouvant pas se réfugier de l'autre côté de la frontière, est contraint de subir un siège. Après deux mois, le Robert de Bellême, ennemi personnel d'Ascelin (on ne sait pourquoi), arrive avec un ingénieur qui organise la construction et l'utilisation de machines de guerre. Ascelin décide de céder et rend Ivry à Guillaume (fin de l'hiver 1092). Il n'y aura plus de guerre contre Guillaume, lequel conservera Ivry jusqu'à sa mort en 1103. Ascelin décide de construire de nouvelles fortifications ou de renforcer les existantes : Bréval est renforcé, création vraisemblable du château d'Anet et de Villiers-en-Désoeuvre, création d'une motte castrale à Guainville et à Breuilpont... » [2] 

     

         « Ascelin Goël est mort entre 1116 et 1119 laissant la succession du château à son fils Robert III dit Robert Goël Le Roux d'Ivry mort en 1123. » [3]  

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-EN-DESOEUVRE (Eure)     « Dans un rôle royal de 1248, après l'annexion de la châtellenie de Bréval par Philippe Auguste, Villiers et Bréval sont désignés comme formant une entité administrative (prévôté) commune. (…)

         La possession par les seigneurs d'Ivry est confirmée par A. Le Prévost, selon lequel Jacques d'Estouteville était en 1482 seigneur de Villiers ; Jacques était le fils de Robert d'Estouteville, prévôt de Paris, et avait hérité de la baronnie d'Ivry du chef de sa mère. (…)

         Dès avant 1492, Jacques d'Estouteville se sépara de la seigneurie de Villiers et du fief Bataille, les vendant au chevalier Nicolas Viole, conseiller du roi, correcteur à la Chambre des Comptes, mentionné encore en 1510 ; Jean Viole, fils de ce dernier, en hérita, et vendit à son tour l'ensemble à un certain Jean du Val en 1522. Le fils de Jean, Thomas du Val, fut condamné à mort pour meurtre en 1553. Pour solder son passif, sa succession dut être en partie vendue à Diane de Poitiers, veuve de Louis de Brézé, dame d'Anet et de Bréval ; Jeanne du Val, fille de Thomas et épouse de Louis de Courseulles, vendit le reste à la même Diane de Poitiers en 1565. Villiers revint ainsi de façon pleine et entière aux seigneurs de Bréval jusqu'à la Révolution. » [1]  

         « Diane de Poitiers régnait sur Anet ; maîtresse d'Anet et de Bréval, du fait de la donation des châtellenies à son arrière-grand-père par alliance, elle acheta Ivry et Saint-André qui lui était rattaché depuis la fin du 14e siècle, Breuilpont, Villiers-en-Désœuvre. Bien sûr, les aspects stratégiques qui avaient été prédominants du temps d'Ascelin Goël n'avaient plus rien à voir dans cette reconstitution du domaine ancien, pas plus sans doute qu'une quelconque volonté de restaurer un passé lointain. Il s'agissait tout simplement de créer une petite principauté à la mesure de la fortune qu'elle avait amassée... » [1]  

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-EN-DESOEUVRE (Eure)Le château :

     

         « ...Villiers-en-Désœuvre (...) appartint aux 11e et 12e siècles au domaine non fieffé des Ivry-Bréval. Elle n'est cependant mentionnée qu'en 1510 pour la première fois. Mais on y trouve les restes d'une tour maîtresse de la fin du 12e siècle, et le type de fortification fossoyée sur laquelle elle est implantée paraît bien antérieur. Elle contrôlait un chemin descendant de Bréval vers la vallée de l'Eure, menant à Breuilpont qui doit son nom à un ouvrage de franchissement. » [1] 

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-EN-DESOEUVRE (Eure)     « Le dernier vestige du château de Villiers-en-Désœuvre, antérieur à l'an 1000, est une tour qui a été restaurée en 1840 (tour du Hallot). Ce château fort pourrait être à l'origine du nom du village, les « œuvres » étant au Moyen Âge le château et son enceinte. On retrouve par ailleurs de nombreuses tourelles dans le village, cachées dans les cours et jardins des particuliers, qui sont très certainement des vestiges de l'ancienne enceinte fortifiée. » [4]  

     

         « La tour est un cylindre d'un diamètre extérieur de 9,50 m environ, bâti en moellons assisés, animé de deux retraites successives chanfreinées marquant ses niveaux. Une restauration importante a eu lieu au 19e siècle, en 1840 d‟après la tradition ; elle a consisté à reconstruire une section circulaire du mur de la tour à l'ouest pour y pratiquer un escalier et deux portes en plein cintre, une à chaque niveau couvert de la tour. Cette reprise est nettement identifiable dans les maçonneries, en particulier du fait que les deux assises chanfreinées des retraits de maçonnerie n'y ont pas été restituées. L'édifice comporte trois niveaux, dont deux sont voûtés en coupole (...)

     

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    Ci-dessus : à gauche, une photo aérienne extraite du site Géoportail ; au centre " Le cadastre (base Géoportail) permet, grâce au parcellaire, de visualiser la fortification du 12e s. En beige, les fossés ; en bleu, la tour et la séparation entre basse-cour et cour noble. Document extrait de http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/villiers.html ; à droite un plan extrait du cadastre napoléonien de 1853, Archives de l'Eure, https://archives.eure.fr

       

         « La datation peut en être fixée aux années 1190-1200, et on peut sans doute attribuer la construction de la tour à la maîtrise d'ouvrage du roi Philippe Auguste. Pour autant, la structure du site semble plus ancienne, et on peut rester perplexe sur l'hypothèse d'une création a nihilo d'une fortification à Villiers par le roi de France après 1192. Nous proposerons d'y voir l'œuvre d'Ascelin Goël, après qu'il a été exclu d'Ivry durant les années 1090 ; l'aménagement du site aurait pu avoir lieu par la suite, alors qu'il confortait son pouvoir sur ses châtellenies de Bréval et d'Anet. » [1]   

     

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    Un rempart ?

     

         « Dans le cas de Grossœuvre et de Villiers, les contours de, l'enceinte villageoise semblent indiquer plus une délimitation territoriale qu'une fortification, comme si l'on avait tracé le contour d'une enceinte future, sans pour autant que celle-ci se soit jamais remplie. » (...)  

         « Les deux pôles anciens furent l'église et le château, distants d'un peu plus de 200 m. On décèle un tracé fossile assez lâche entourant l'agglomération entre les deux pôles, qui suggère l'existence d‟une grande enceinte fossoyée ; cependant, il convient de rester prudent sur cette constatation, qui n'est pas attestée par les rares documents existants. » [1]   

     

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    Photos ci-dessus : Photos 01-02 : http://www.annuaire-mairie.fr/mairie-villiers-en-desoeuvre.html ; Photos 03-04 : http://forteresses2009.canalblog.com/archives/2009/12/14/16142436.html ; Photo 05 : http://libre-ecriture.forumactif.com/t6963-dans-le-sillon-des-laboureurs*

     

    A proximité :

     

    LES REMPARTS DE VILLIERS-EN-DESOEUVRE (Eure)     " L'église Saint-Nicolas Inscrit MH (1927) est à la fois de style roman et de style ogival. Le début de la construction de l'église daterait de 1225 sur les bases d'un édifice du 11e siècle. Les extensions durèrent jusqu'au 18e siècle. Une croix fleurdelysée en fer forgé datant du 16e siècle surmonte le clocher de la tour. L'édifice sans la croix atteint une hauteur de 39 mètres. " [4]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait des pages 33, 68, 74, 159, 162 « Les Seigneuries d'Ivry, Bréval et Anet aux 11e-12e siècles et leurs fortifications aux marches entre France et Normandie » par Jean Mesqui : http://www.mesqui.net/Page-d-accueil/indexfran.htm

    [2] Extrait d'Ascelin Goël et ses fils http://anet-ezy-ivry.blogspot.fr/2015/02/ascelin-goel-et-ses-fils.html

    [3] Extrait de http://www.ivry-lesvieillespierres.com/?q=node/121

    [4] Extrait de Wikipédia

    [5] Extrait de l'article Camps, enceinte, mottes et fortifications antiques du département de l'Eure par le Dr Doranlo in le  Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie – Éditeurs Derache (Paris) / Didron (Caen) / Hardel (Rouen) / Le Brument () 1919 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200034x/f147.item.r=%22ferme%20de%20Cantepie%22#

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/villiers.html

    O « Les Seigneuries d'Ivry, Bréval et Anet aux 11e-12e siècles et leurs fortifications aux marches entre France et Normandie » par Jean Mesqui : http://www.mesqui.net/Page-d-accueil/indexfran.htm

     

     

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         " Bricquebec, cant. Bricquebec. - Fief : Siège de l'honneur des Bertran de Bricquebec. Sur l'emplacement du château actuel des 14e, 15e et 16e siècles, on voit encore très bien la forte motte du château des Bertran aujourd'hui surmontée d'un donjon décagonal. Une rue bordant cette motte, et limitée par une rangée de maisons, épouse l'emplacement initial des fossés. La motte est située dans le bourg de Bricquebec. " [5]

     

         «  Le château de Bricquebec est un ancien château fort élevé sur motte, fondé au 10e ou 11e siècle, entièrement reconstruit au 14e siècle et remanié au 16e siècle, dont les ruines se dressent sur la commune de Bricquebec dans le département de la Manche en région Basse-Normandie.

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)      Il s'agit d'une ancienne demeure féodale construite vraisemblablement au 11e siècle. Elle a subi depuis de nombreux remaniements et reconstructions. « Il brilla de tout son éclat au 14e siècle ».

         Les ruines de l'ancien château font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques de 1840. (...) [1]  

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)  LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)

     

    Plan hypothétique du château de Bricquebec ; blason par Anno16 Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Anno16., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1401352

     

     Légende du plan ci-dessus

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)1 le donjon polygonal reconstruit au 13e siècle :

         « Le donjon est construit sur une motte de terre de 17 m de hauteur et de 50 m de diamètre, et a la forme d'un polygone à 11 côtés, divisé en cinq niveaux. Haut de 22,30 mètres avec un diamètre de 10 mètres, sa base présente un fruit. Il semble qu'il ait été construit là pour assurer la défense de la porte d'entrée. Il se compose d'un caveau, d'un rez-de-chaussée faisant office de cuisine, et de deux étages servant d'appartements, d'un troisième étage réservé à la garde, le tout surmonté d'une plate-forme couronnée de mâchicoulis et percé de 27 ouvertures destinées au tir plongeant. Le sommet était, à l'origine, surmonté d'un toit pointu, aujourd'hui disparu. » [1]

     

    2 la motte de 17 m de haut assise du donjon.

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)3 le châtelet ou tour de l'Horloge, entrée porte Ouest à pont-levis :

         « Elle est haute de trois étages, reliés entre eux par un escalier tournant ; chaque étage offrant une salle. Un musée y a aujourd'hui trouvé place. » [1]

     

    4 l'emplacement d'une barbacane disparue.

     

    5 le bâtiment domestique disparu.

     

    6 la tour du Chartrier :

         « C'est là qu'étaient conservées les archives du seigneur du lieu, essentiellement ses titres propriété. » [1]

     

    7 le casernement ou logis pour la troupe disparu.

     

    8 l'entrée porte Nord.

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)9 le bâtiment domestique disparu.

     

    10 les tours circulaires reliées par une courtine à l'origine.

     

    11 l'emplacement de la chapelle disparue.

     

    12 la crypte, rez-de-chaussée de la « caméra » seigneuriale.

     

    13 le logis médiéval disparu.

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)14 la tour de l’Épine :

         « Elle forme la limite est du mur d'enceinte. Elle est haute de deux étages et son diamètre extérieur est de 12,80 mètres. Elle a perdu son toit polygonal. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)15 la grande salle « aula » ou « Préau des Chevaliers » (Hôtel) :

         « C'était le logis principal. L'intérieur a subi une transformation totale. La magnifique salle des chevaliers a été un temps transformée en écurie. Au devant se dresse une « salle » qu'ouvre de larges baies dont les remplages sont divisés par quatre colonnettes et sur son côté opposé d'une arcade. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)16 le « bastion plat » :

         « Il mesure 19,45 mètres de longueur sur une largeur de 4,63 mètre. Il est construit en saillie sur le mur d'enceinte. Il est percé de meurtrières et surmonté d'un chemin de ronde. » [1]

     

    17 le logis médiéval disparu.

     

         "Le château de Bricquebec se présente sous la forme d'une enceinte flanquée de tours rondes, hexagonales et quadrangulaires que domine un donjon polygonal à onze côtés unique en Europe. Le château a été entièrement reconstruit au 14e siècle et remanié au 16e siècle. » [1]

     

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    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     « Là où se trouve le bourg actuel, l'avancée d'un plateau schisteux domine une petite vallée où coule un ruisseau que les Vikings nommèrent le Brekkubekk (le « ruisseau de la pente »). Ce nom est bien approprié : la pente du plateau (brekka) domine le ruisseau (bekk), qu'on nomme maintenant l'Aisy et qui coule nord-sud après avoir pris sa source près de l'actuelle abbaye de la Trappe. Ce lieu devait être alors un important carrefour des chemins venant (au nord) de la Hague (et de la région de Cherbourg) par Quettetot, de Carteret à l'ouest, de Valognes à l'est et de l'actuelle région de Saint-Sauveur au sud. En 933, le Cotentin est rattaché au nouveau duché de Normandie centré au départ sur le « comté de Rouen » en 911. Rollon est mort il y a deux ans, son fils Guillaume Longue Épée établit son pouvoir sur ses terres nouvelles où sont installés d'autres Vikings, ceux qui avaient conquis la Bretagne.
         Mais le nouveau duc a besoin de renforcer son autorité dans le « Clos du Cotentin », il va y implanter quelques-uns de ses proches. Un certain Anslech, son parent, sera le premier seigneur de Bricquebec à partir de 942. (…)

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     Arrivé à « Brekkubek », Anslek sera un défricheur et un pionnier. Il s'établit sur le plateau dominant le ruisseau, là où se trouve un gué. (...) Le bout du plateau sera arasé, le schiste dégagé servira aux premières constructions de pierre. Une esplanade en arc de cercle vers l'est dut être entourée d'une palissade de bois et d'une enceinte d'épineux face à la forêt toute proche.

     

    Ci-dessus : le château de Bricquebec par Adolphe Maugendre, vers 1850 http://closducotentin.over-blog.fr/article-dimanche-23-janvier-2011-65444611.html

     

         Mais, deux ans après son installation à Bricquebec, en 944, Anslek est confronté à des troubles : le duc Guillaume Longue Épée est assassiné. Anslek sera le tuteur du nouveau duc, Richard Ier Sans Peur, et combat les seigneurs révoltés aux côtés de Bertrand le Danois ; il vainquit Rioulf, comte de Cotentin et vicomte de Saint-Sauveur. Il obtiendra ainsi la plus grande part des terres de Rioulf et sera particulièrement puissant en Cotentin.

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     Anslek se partage alors l'île de Guernesey avec Richard seigneur de Néhou. Le baron de Bricquebec va constituer un village à côté du premier château de bois en donnant des droits d'usage permanents aux premiers paroissiens qui viendront s'y établir. » [2] 

     

         « Au 10e siècle, il est la propriété de la famille Bertran, qui le garde jusqu'au 14e siècle. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche) LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)

     

    Ci-dessus, Bricquebec : gravures anciennes extraites de http://jeanmichel.rouand.free.fr/chateaux/manche/bricquebec.htm e ou de http://jardinbernard.canalblog.com/archives/2013/02/02/25528783.html

     

         « Anslech eut un fils nommé Turstin de Bastembourg ou Bastemberg, qui laissa deux enfants : Guillaume , qui fut baron de Bricquebec, et Hugues-le-Barbu (cum barbâ ) dont descendirent les comtes de Montfort-sur-Risle.

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     La lignée des barons de Bricquebec se continua dans la postérité de Guillaume : il portait le nom de Bertrand ou Bertrain, qui devint le nom de famille de tous ses descendants. » [3]

     

         « Robert Ier Bertran, dit « le tort » (le boiteux, figure au rang des barons qui, en 1066, accompagnent Guillaume le Conquérant à la conquête de l’Angleterre. » [4]  

     

         « Le poète Wace lui donne le nom de Robert, et en parle ainsi :

         " Robert Bertrain ki estait fort. Mais à cheval estait mult fort. " [3]

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     « Son fils, Robert II, est réputé avoir participé en 1096 à la prise de Jérusalem lors de la première Croisade. Peu après l’annexion de la Normandie par Philippe Auguste, en 1204, les Bertran rendaient hommage au roi pour une quinzaine de fiefs nobles relevant de leur baronnie de Bricquebec. » [4]

     

         « Robert Bertrand, sixième du nom, vécut vers le commencement du 13e siècle ; il épousa Philippine de Nesle, et en eut deux enfants, Robert et Guillaume ; ce dernier embrassa l'état ecclésiastique et fut successivement évêque de Bayeux, Noyon et Beauvais. » [3]

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     « Robert VII Bertran, élevé à la dignité du maréchal de France, joua un rôle important durant la période troublée des débuts de la guerre de Cent ans. Ayant obtenu pour son fils la main d’une riche héritière, il suscita la colère d’un second prétendant à ce mariage, Geoffroy d’Harcourt, sire de Saint-Sauveur-le-Vicomte, qui par vengeance s’engagea dans une guerre privée contre son rival. Condamné pour ces agissements, Geoffroy d’Harcourt se réfugia bientôt à la cour d’Angleterre et y incita le roi Édouard III à prendre pied en Cotentin. Robert Bertran, que l’on surnomma « le Chevalier au Vert Lion », tenta en vain de résister à l’armée anglaise débarquée à Saint-Vaast-la-Hougue le 12 juillet 1346.

         Peu après le décès du vieux maréchal, dont les deux fils moururent au champ de bataille, s’éteignait une dynastie vieille de quatre cents ans. » [4]

     

         « Le château revient ensuite par mariage à la famille Paisnel, puis aux d'Estouteville. » [1]

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     « Livré aux exactions de la soldatesque, soumis aux ravages de la peste et des famines, la presqu’île du Cotentin offre, dans la seconde moitié du 14e siècle, le cadre à de multiples échauffourées opposant les troupes françaises, anglaises et navarraises.

         Un temps soumis au roi de Navarre, Bricquebec revient rapidement dans le giron français et fournira au roi Charles V un précieux atout dans sa stratégie de reconquête.

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     Après une brève et fragile période de paix, la guerre reprend en1418. Bricquebec est rapidement occupé par les troupes du roi Henry V d’Angleterre. Offert à William de la Pole, comte de Suffolk, puis revendu par ce dernier au capitaine Bertin Entwistle, le château reste sous domination anglaise jusqu’en 1450.

         Lorsqu’en 1452 Louis d’Estouteville, le vaillant défenseur du Mont-Saint-Michel, revient prendre possession du château, s’annonce déjà la fin du Moyen âge. » [4]

     

         « En avril 1532, venant de Coutances, le roi François Ier y séjourne avant de rallier Cherbourg le 28.

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)     Un peu avant la moitié du 16e siècle, les d'Estouteville abandonnent le vieux château comme résidence au profit du château des Galleries, qui vient d'être construit non loin, jugé plus confortable. » [1]

     

    Ci dessous article extrait de La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie. Partie 1 / Héliogravures de P. Dujardin ; d'après les photographies de E. Durand, D. Freuler et A. Thiébaut - Éditeur : Lemale & Cie, impr. édit. (Le Havre) - Date d'édition : 1899 - Contributeur :  Travers, Émile (1840-1913). ark:/12148/bpt6k64809897 Source :  Bibliothèque nationale de France, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64809897/f436.image 

     

     

     

    LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche) LES REMPARTS DE BRICQUEBEC (Manche)

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] extrait de http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29730.html ; gravure ci-dessus : source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France

    [3] Extrait de http://patrimoine-de-france.com/manche/bricquebec/restes-du-chateau-2.php

    [4] Extrait de http://chateauducotentin.unblog.fr/

    [5] Extrait de Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe-XIIe siècles). Étude historique et topographique. In : Archéologie médiévale, tome 12, 1982. pp. 175-207 par Florence Delacampagne - https://doi.org/10.3406/arcme.1982.1086

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-29730.html

    http://closducotentin.over-blog.fr/article-chateau-de-bricquebec-62921487.html

    O http://chateauducotentin.unblog.fr/

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article9595

    O http://patrimoine-de-france.com/manche/bricquebec/restes-du-chateau-2.php

    O http://www.chateauxfaure-et-faureteresses.com/bricquebec.html

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  • LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados) LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)

     

    À gauche représentation du château Ganne aux 11-12es siècles extrait du site http://www.lafabuleuseepopee.com/chateau-ganne/ ; à droite photo montrant l'entrée actuelle du château (cliché : Gilloudifs)

     

         « Le château Ganne est un ancien château dont les vestiges (des 11e et 12e siècles) sont situées sur les anciennes terres du château actuel de La Pommeraye, dans le département français du Calvados. Il est localisé au sein d'une région accidentée surnommée la Suisse normande.

         Il a été acquis par le conseil général du Calvados en 2003. Le château Ganne fait l'objet de fouilles archéologiques. En effet, il fait partie d'un projet d'étude pluridisciplinaire mené par le conseil général du Calvados.  " [2]

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)  LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)

     

     À gauche, cartes postales du château Ganne ; à droite, plan hypothétique du Château Ganne

     

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)    " Le château de la Pommeraye, placé sur la crête d'une petite chaîne de grès intermédiaire, se trouve d'un côté défendu par la pente rapide d'un vallon assez profond, dans lequel coule un ruisseau. De l'autre, le terrain présente une déclivité qui détache l'éminence de la plaine voisine. Mais des travaux considérables ont été exécutés pour établir un château dans cette position naturellement très favorable.
         La place était divisée en trois parties, dont les diverses circonscriptions sont encore parfaitement marquées.
         La motte qui supportait le donjon est rude, entourée de fossés profonds ; on y accédait au moyen d'un pont de pierre. Elle se trouvait couverte de constructions dont les ruines perçant au milieu des arbres qui les entourent attirent encore l'attention du voyageur. On reconnait dans ces murailles la tour du donjon placée en face du pont dont je viens de parler; elle offrait une profondeur assez considérable et une largeur beaucoup moindre. Cette tour était percée d'un portique assez élevé par lequel on pénétrait jusqu'au centre de la motte. Au-dessus de
    ce passage solidement voûté à plein-cintre, se trouvaient des appartements. Des restes de murs entourent encore l'éminence circulaire placée élevé par lequel on pénétrait jusqu'au centre de la motte. Au-dessus de ce passage solidement voûté à plein-cintre, se trouvaient des appartements. Des restes de murs entourent encore l'éminence circulaire placée en arrière de ce donjon ; mais ils sont dans un tel état de délabrement qu'il est difficile de décider à quelle hauteur ils pouvaient s'élever.
         Tout porte à croire qu'ils ont supporté des toits qui couvraient des logements ou des magasins.
         La cour carrée-longue par laquelle on passait pour accéder au donjon était entourée de murailles épaisses qui se trouvaient, ainsi que les autres murs d'enceinte, revêtues à l'extérieur de terres rejetées des fossés et appliquées contre la maçonnerie pour en fortifier les parties extérieures.
         La troisième enceinte était probablement aussi entourée de murailles, mais ellès y sont à présent totalement détruites ; elle était plus étendue que la seconde enceinte, et sa forme suivait celle du plateau à l'extrémité duquel elle se trouve placée.

         (Les habitants du village de la Pommeraye rapportent mille contes sur le propriétaire de ce château qu'ils appellent Gannc. Ils disent qu'un souterrain, partant de la motte dont je viens de parler , conduit jusqu'à la rivière d'Orne, à 314 de lieue de distance, et que Ganne, seigneur de la Pommeraye, dont ils font un guerrier puissant et rusé, abreuvait ses chevaux dans cette rivière par ce passage souterrain. Ils ajoutent que les chevaux étaient toujours ferrés à rebours, afin que l'on ne pût reconnaître de quel côté leur maître dirigeait ses pas.)." [1]

     

    Dessin ci-dessus extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

     

         " Le nom de château Ganne lui a été attribué au 18e siècle. Il portait auparavant le nom de château de la Pommeraye. De nombreux châteaux, notamment en Normandie, portent le nom de Ganne. Ce serait le surnom du père de Ganelon qui causa la mort de Roland à Roncevaux en trahissant Charlemagne. " [2]
     

     

    Historique

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     Le château est possession des seigneurs de La Pommeraye jusqu'au milieu du 12e siècle. En 1167, les chanoines de l'abbaye du Val se voient confier la chapelle castrale par Henri II de la Pommeraye. En 1180, le château lui est confisqué pour des raisons inconnues par le roi d'Angleterre. La famille en reprend possession au début du 13e siècle ayant choisi le parti anglais. À la mort de Goscelin III de La Pommeraye en 1219, le château est transmis à un neveu, de la famille de Fontaine, et non à son fils Henri. La famille de Fontaine en est encore détentrice au début du 14e siècle. Le château change par la suite, à de nombreuses reprises, de propriétaire.

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     Le château est aménagé en parc romantique à la fin du 19e siècle.

     

         À gauche : château "moderne" de la Pommeraye situé en contrebas du château Ganne ; photo de Gilloudifs.

     

         La tempête de fin décembre 1999 a dévasté les bois qui entouraient les ruines du château.

          Les vestiges du château, visibles et non visibles, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 25 septembre 2000. 

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados) LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados) LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados) LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)

     

    Différentes représentations de la tour porche du château Ganne au 19e siècle. Extrait du document PDF " Les représentations du château Ganne au 19e siècle : légendes et réalité " par Anne-Marie Flambard Hericher : association les Annales de Normandie 2006 : http://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2012-2-page-291.htm

     

    Architecture

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     Le château se compose de trois enclos successifs de plus en plus défendus : une première basse-cour, une deuxième basse-cour, la haute-cour. L'ensemble du dispositif défensif, constitué dans son premier état de la pente naturelle, de fossés et de remparts de terre élevés avec les terres extraites et couronnés de palissades de bois, s'étend sur 350 m de long et 80 à 100 m de large.

     

    À gauche, dessin d'Auguste-Alexandre Guillaumot

     

         La première basse-cour, d'une superficie de 8 000 m2, est ceinturée d'un talus et d'un fossé. Plusieurs chemins se rejoignent dans cette zone avant d'arriver à la porte donnant sur la deuxième basse-cour. Celle-ci mesure 100 m de long sur 25 à 40 m de large. Un rempart de terre, mais aussi un fossé entre les deux basses-cours, en assurent la défense. Une courtine maçonnée fut construite lors de la dernière phase d'occupation. Dans cette partie du site, les fouilles archéologiques ont révélé la présence d'un puits, d'un bâtiment résidentiel, d'un bâtiment domestique, d'une chapelle. Le premier édifice fut construit au 12e siècle en grès schisteux, le calcaire étant réservé aux piédroits des portes. Une volonté ostentatoire se perçoit par la présence de colonnettes encadrant les ouvertures et, à l'étage, de fenêtres munies de vitres, une rareté à l'époque. Ces éléments indiquent qu'il pourrait s'agir d'une salle d'apparat servant à accueillir les hôtes. Un escalier de bois devait permettre l'accès à l'étage, lequel est séparé du rez-de-chaussée par un plancher de bois. Le bâtiment domestique est construit en grès schisteux à la fin du 10e siècle. Il contient un four à pain. Différentes activités domestiques semblent y avoir été menées. Dans un second temps, le puits, jusque-là d'accès libre, est couvert et rattaché à l'édifice par un couloir de pierre. Le bâtiment de pierre fut précédé au début du 10e siècle par une cabane en bois et par appentis à claire-voie abritant un foyer.

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     La première mention de la chapelle date de 1167. Comme pour le bâtiment résidentiel, le calcaire est employé pour souligner des lignes de force de l'architecture. Des vitrages étaient disposés aux fenêtres et les murs recouverts de peintures murales à figures géométriques et peut-être aussi figuratives très colorées. Des pierres sculptées réemployées d'un bâtiment du 11e siècle ornaient les murs. Des fonts baptismaux et des banquettes sont rajoutés à la fin du 13e siècle.

     

    Vue aérienne ci-dessus extraite du site http://www.lafabuleuseepopee.com/chateau-ganne/

     

         La deuxième basse-cour est séparée de la haute-cour, dernier réduit du château par un fossé de 4,5 m de profondeur pour 12,5 m de large. Un pont avec une partie mobile devait le traverser devant la tour-porche. Cette tour présente des piédroits en calcaire et quelques maçonneries de grès schisteux en arête-de-poisson. Un large passage voûté à sa base permettait le passage de charrettes. La haute-cour, ovale, est longue de 65 m et large de 45 m. Un mur de pierre en faisait le tour. Cette partie du site n'avait pas encore fait l'objet de fouilles en 2008. » [2]  

     

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    Ci-dessus différentes vues prises à l'intérieur de la basse-cour en 2016 ; clichés Gilloudifs 

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)     La légende du Château Ganne

     

         « De nombreux châteaux, en Normandie et au-delà, portent le nom de Ganne que la légende attribue au père de Ganelon dont la traitrise aurait causé la mort de Roland à Roncevaux. Le même récit, à quelques détails près, s’attache à tous les châteaux éponymes. Dans tous les cas un épisode légendaire relatant une trahison est attaché à la forteresse.

         Toutefois, le château de La Pommeraye a été qualifié, très tôt, dès le 15e siècle dude  nom de Ganne. La légende y fait intervenir Mellia, sœur de Ganelon et fille chérie de Ganne, dans un épisode guerrier qui se déroule après le désastre de Roncevaux : Charlemagne, voulant venger son neveu Roland, s’attaque au père du traître et l’assiège dans son château qui manque bientôt de ressources. Pour aller chercher du secours au dehors, Mellia, déguisée en homme, sort clandestinement, mais elle est interceptée par les assaillants qui découvrent sa supercherie. Soucieuse de porter secours aux siens, convaincue par les belles paroles de leur chef dont elle est éprise, Mellia accepte de retourner au château et d’ouvrir les portes à l’ennemi. Une fois dans la place, oubliant leurs promesses de clémence, les agresseurs s’emparent du vieux Ganne, l’enferment dans un tonneau garni de pointes de fer et le précipitent du haut de la falaise du Martret. Comprenant qu’elle a été trompée et se sentant responsable de la mort de son père, Mellia, de désespoir, met fin à ses jours.

         Soutenu par la présence des ruines monumentales et suggestives, le souvenir de la légende est toujours vivace dans la région. La malheureuse aventure de Mellia a été mise par écrit à plusieurs reprises, notamment par Octave Féré en 1836 et, presque un siècle plus tard, par l’abbé Delacotte qui en a tiré une pièce de théâtre. La présentation de celle-ci au public en 1935, au cœur des ruines, devant 3000 spectateurs, hante encore les mémoires. La renommée des comédiens et la diffusion du spectacle sur Radio Normandie ont contribué à fixer l’événement dans les esprits. » [3]

     

    A proximité

     

    O la motte disparue du Vey :

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f324.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.texteImage.zoom

    [2]  Extrait de l'article Wikipédia

    [3] Extrait de http://www.unicaen.fr/crahm/chateauganne/spip.php?article106  

     

    Bonnes pages : 

     

    O http://www.unicaen.fr/crahm/chateauganne/

     

    LES REMPARTS DE LA POMMERAYE (Calvados)  Livre recommandé : "Le château Ganne, premiers résultats de la fouille archéologique" par Anne-Marie Flambard-Héricher, publications du CRAMH, 2008

      

     

    O Ci-dessous document PDF " Les représentations du château Ganne au 19e siècle : légendes et réalité " par Anne-Marie Flambard Hericher : association les Annales de Normandie 2006 : http://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2012-2-page-291.htm

     

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  • LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne) LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne) LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne) LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne) LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)     « Le château de Chambois est un ancien château fort, dont il ne subsiste que le donjon, qui se dresse sur la commune de Chambois dans le département de l'Orne, en région Normandie.

         Le donjon fait l'objet d'un classement au titre des Monuments historiques par arrêté du 22 juin 1921. » 

          « Le donjon quadrangulaire est le vestige bien conservé d'un ancien complexe défensif de la seconde moitié du 12e siècle et qui indique l'importance stratégique du lieu au Moyen Âge. Avant le milieu du 18e siècle, il était encore entouré d'une enceinte de pierre. Un toit pentu couronnait ses trois étages. » [1]

     

    Arcisse de Caumont, 1853 :

     

      LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)     " Le donjon de Chamboy (Orne) qui doit aussi dater de la seconde moitié du 12e. siècle, est un des mieux conservés que j'aie rencontrés, il n'y manque que la toiture et les planchers ; les murs et leur couronnement sont à peu près intacts. Celle jolie tour offre l'image d'un carré long, garni, aux quatre angles, de larges contreforts couronnés par quatre guérites en pierre. Le grand côté tourné vers le Sud, est en partie masqué par une tour appliquée à peu près semblable à celles que j'ai citées dans d'autres forteresses ; un contrefort central garnit le mur du Nord.
          Une galerie crénelée et saillante portée sur des modillons, couronne l'édifice entre les quatre guérites et fait le tour du toit.
          La porte d'entrée se trouvait à 48 pieds au-dessus du sol, dans la tour appliquée contre la façade méridionale ; rien n'annonce qu'on y accédât par un escalier, et les habitants de Chamboy rapportent avec quelque vraisemblance qu'on se servait d'une échelle en fer pour y monter.
          Un vestibule étroit éclairé par une fenêtre légèrement pointue et divisée en deux par un meneau, succédait à cette porte et précédait un vaste appartement qui occupait à lui seul tout le diamètre du donjon, au premier élage au-dessus du rez-de-chaussée. Une corniche à modillons règne tout au tour de ce salon ; elle devait supporter les solives du plafond ; une vaste cheminée, dont le manteau est couvert de moulures en lozanges, attire les regards dans le mur du Nord, au milieu de ce bel appartement.
          Deux autres étages, dont les planchers n'existent plus, n'offraient pas dans leurs décors le même soin que la grande salle du premier étage. Il est facile de voir que celle-ci était le lieu de réception, le salon du baron de Chamboy et de sa famille.
          L'intérieur des tourelles carrées placées aux angles avait été utilisé de différentes manières : un oratoire se trouvait dans la tour du N.-E. ; celle qui est désignée par la lettre f, et qui est orientée au Sud-Est, renfermait à sa base un cachot ou prison, dans lequel on descendait par une trappe ; enfin la partie supérieure de la tourelle était disposée pour recevoir des pigeons et servir de colombier. " [3]  

     

    Dessin extrait de l'Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par M. Arcisse de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) - 1853

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)  LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)

     

    Plan hypothétique du château de Chambois ; Blason par TretinvilleCette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Tretinville., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18100697 

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)«  Situation

     

         Le château de Chambois est situé dans le département de l'Orne, dans le bourg de Chambois, sur le coteau qui borde la rive droite de la Dive.

     

    Histoire 

     

         Chambois est une châtellenie concédée en 1024 par Richard II de Normandie au comte de Vexin et de Ponthieu. Il est confisqué en 1113 par Henri d'Angleterre dont la fille Mathilde le transmet à Henri II son fils. » [1]

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)      « Le donjon de Chambois dernier vestige du château du même nom fut édifié dans la seconde partie du 12e siècle, sans doute par  Guillaume de Mandeville (1146-1189), comte d'Essex, vassal d’Henry II duc de Normandie et roi d'Angleterre. 

         En 1204 après la prise de la Normandie par Philippe Auguste la place fut confiée au maréchal de France Henri Clément. Le château fut ensuite possédé par plusieurs grandes lignées Normande dont la famille de Thibaut de Tilly qui devint propriétaire de la baronnie de Chambois en octobre 1322. » [2]

     

         « Chamboy (Chambois) est, du 14e siècle au 16e siècle, un des fiefs de la famille de Tilly. Elle le transmet à la famille de Rosnyvinen, qui le conserve jusqu'au 18e siècle. »

         « En 1210, c'est un fief dans le bailliage d'Exmes. » [1]

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)     « Le château subit les affres de la guerre de cent ans et fut pendant cette période le théâtre de plusieurs sièges et changeât de main à maintes reprises. En 1363 il fut pris après un long siège par Charles II dit « le  Mauvais » Roi de Navarre et duc d’Évreux, en 1365 le célèbre homme de guerre breton, Bertrand Du Guesclin capitaine général du duché de Normandie s’en empare le ramenant dans le camp français. En 1417, les Anglais s’en empare à nouveau et le perdront définitivement en 1449 permettant à la famille de Tilly de reprendre ces droits sur la baronnie de Chambois. » [2] 

     

    Ci-dessus le donjon de Chambois extrait d'un ouvrage de 1848.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)     « Au 15e siècle, il est occupé par les troupes de Montgommery qui brûlent le bourg et tuent quelques habitants, mais la forteresse tient bon et elles lèvent le siège. »  [1]

     

    Ci-contre, litho extraite de " La Normandie illustré " le donjon de Chambois, dessin de Benoist,1845.

     

         « Catholiques et protestants se disputeront la place de Chambois à partir de 1562, celle-ci verra se succéder tour à tour sous ses murs les troupes du chef protestant Gabriel de Montgommery et celle du très Catholique duc d’Étampe. » [2]

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)      « En 1649, lors des soulèvements pendant la minorité de Louis XIV, il y a des vengeances et des déprédations. Dans la première moitié du 18e siècle, l'ancien logis est démoli et remplacé par un château dans le style moderne. En 1771, le domaine est vendu contre une rente foncière, des pavillons sont construits qui forment les ailes du château. Vers 1830, Chambois est revendu en détail et le château démoli. » [1]

     

    Ci-dessus, plan extrait du cadastre napoléonien de 1828, Archives de l'Orne, https://archives.orne.fr/

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)     « Le donjon eut une dernière occasion de faire preuve de ses qualités protectrices entre 1795 et 1799 en accueillant les populations environnantes menacées par la Chouannerie normande. (…)

         Plus près de nous il fut le spectateur de la terrible bataille de Normandie en juillet et août 1944 notamment des derniers sursauts allemands pour sortir de la poche dite « de Falaise » la phase finale de la bataille se déroulant à quelques kilomètres sur la colline du Montormel. » [2]

     

     

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne) LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne) LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)

     

    Datation du donjon

     

         En 2008, l'exploration d'une fosse médiévale dans la tour maîtresse et l'analyse dendrochronologique de quatre poutres de bois donne les résultats : 1160 et 1190, ce qui attribue avec certitude l'édifice à Guillaume de Mandeville, comte d'Essex, proche de Henri II Plantagenêt.

     

    Description

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)Le site

     

         L'enceinte de Chambois, sur le coteau de la Dive est entouré par le bourg. Par les textes et les fouilles, on peut retrouver à l'Est du donjon, l'ancien logis construit en 1575 et détruit vers 1740, des restes de muraille au Nord-Ouest et à l'Ouest, un fossé comblé en jardin à l'Est, deux tourelles au sud ce qui marque les limites de la forteresse. Un colombier semble à l'extérieur et au Sud-Est.

     

    Ci-dessus, document ci-dessus extrait de Wikipédia [1]

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)Le donjon

    Fonctions de défense

          Le donjon de Chambois commande les défenses du château et il est indépendant avec des issues masquées. En temps de paix, il renferme les trésors, les armes, les archives de la famille, mais le seigneur n'y loge pas. Il ne s'y tient que s'il faut appeler une garnison dans l'enceinte du château.

         Le donjon du 12e siècle est de plan rectangulaire avec quatre renforts carrés aux angles. Une tour carrée posée sur l'un de ses côtés contenait dans l'origine de petits cabinets et un escalier de bois couronné d'une défense et ne montant que jusqu'au troisième étage. On arrive à la défense du sommet par un escalier à vis prodigué dans un des contreforts d'angle Les portes extérieurs du donjon sont refaites au 14e siècle avec un système de défense de cette époque ; mais des dispositions premières, il reste encore trois étages et un chemin de ronde supérieur extrêmement curieux.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)     Au commencement du 14e siècle, l'ancien crénelage est remplacé par un parapet avec mâchicoulis, créneaux et meurtrières. Sur les quatre contreforts d'angle, sont élevés des échauguettes avec l'étage supérieur crénelé.

          La particularité du donjon de Chambois est son chemin de ronde supérieur mettant les échauguettes et la petite tour en communication et formant une défense indépendante de la salle occupée par le commandant.

     

    Dessin ci-dessus extrait de l'Atlas Partie 5 du Cours d'antiquités monumentales : histoire de l'art dans l'Ouest de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'au 17e siècle professé à Caen par M. de Caumont (1801-1873) Éditeurs : Lance (Paris), Chalopin (Caen), Edouard frère (Rouen) 1830-1843

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)Fonctions d'accueil

         La porte haute située six mètres au-dessus du niveau du sol dans la tour de la façade sud était probablement desservie par une passerelle amovible aboutissant à une tour d'angle. Un vestibule étroit, éclairé par une fenêtre divisée en deux par un meneau succède à cette porte et précède un vaste appartement qui occupe tout le donjon au premier étage au-dessus du rez-de-chaussée. Une corniche à modillons règne tout autour de ce salon, elle devait supporter les solives du plafond. Une vaste cheminée dont le manteau est couvert de moulures en losanges, attire les regards au milieu de cette pièce.

     

    Document ci-dessus extrait de Wikipédia.

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)     Les deux autres étages n'offrent pas les mêmes décors que dans la grande salle du premier étage qui était le lieu de réception. Dans les tourelles d'angles, un oratoire se trouvait dans celle du Nord-Est, un cachot dans celle du Sud-Est dans lequel on descendait par une trappe et la partie supérieure servait de colombier. » [1]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de http://ateliersdelhistoire.free.fr/galeries/galerie%20des%20visites/visite%202%20chambois/description%20et%20historique%20du%20donjon%20de%20chambois.html

    [3] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f331.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.texteImage.zoom 

     

    Bonnes pages :

     

    O http://dona-rodrigue.eklablog.net/le-chateau-de-chambois-orne-a23898058

    O http://www.mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/Hiemois/Trun/1805Chambois/index.htm

     

    Actualités : 

     

    LES REMPARTS DE CHAMBOIS (Orne)  Article ci-dessous extrait du site du Journal de l’Orne du 15 juillet 2016 : http://www.lejournaldelorne.fr/2016/07/16/le-donjon-de-chambois-dernier-vestige-du-chateau/ 

     

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