• LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne) LES REMPARTS DE SEES (Orne)

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)     " La cathédrale de Sées :

         « Depuis l’édifice initial construit vers 440 par Saint Latuin, premier évêque sagien, cinq constructions se sont succédé sur le même emplacement, au fil des guerres et des restaurations.

     

    Ci-dessus : Sées et sa cathédrale vers 1860, par Ludwig Robock in http://www.visites-p.net/gravure-ancienne-du-jour/normandie-sees-1860.html

     

         D’autres édifices religieux ont vu le jour à la suite de la cathédrale : l’abbaye Saint-Martin, fondée au 6e siècle par des moines Bénédictins puis détruite et reconstruite au fil des invasions ; l’enclos des Cordeliers, créé au 13e siècle par des moines Franciscains… Les constructions catholiques se sont multipliées aux 17e et 19e siècles, marquant le paysage urbain de Sées. " [1]  

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)     « A Sées, (…) la muraille antique fut partiellement abattue au début du 11e siècle afin de permettre la reconstruction de la cathédrale.

         Autour de l'édifice, existait à cette époque un bourg unique, bientôt nommé « bourg l'évêque », auquel s'ajouta plus tard un bourg-neuf qui fut appelé bourg-le-comte (car il dépendait du comté d'Alençon). Un troisième bourg se développa à partir de l'abbaye Saint-Martin. Sées était donc une ville à plusieurs noyaux. (...) à Sées, on dut en rester aux fortifications provisoires entourant les éléments les plus sensibles de la ville. Il n'y eut pas seulement un fort, comme à Lisieux, mais trois : un dans chaque bourg. » (…)

     

    Schéma ci-dessus extrait de http://www.ville-sees.fr/visiter-sees/lhistoire-de-sees/

     

         [ Le « fort » Saint-Gervais enserrait le quartier-cathédrale ; le « fort » Saint-Pierre protégeait le cœur du Bourg-le-Comte et le « fort » Saint-Martin autour de l'abbaye du même nom.  ]

    (F. Neveux : L'urbanisme au Moyen Âge dans quelques villes de Normandie in L'architecture normande au Moyen Âge, I, p.280]

         « A Sées, il y avait trois autorités, qui disposaient chacune du pouvoir sur l'un des bourgs : celles de l'évêque, de l'abbé de Saint-Martin et du comte d'Alençon. Toutefois, la ville était surtout coupée en deux, par l'Orne : au Nord, le bourg-l'Evêque relevait de la juridiction royale ; au Sud, le reste appartenait au comté (puis au duché) d'Alençon. » [2]  

     

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         " En lutte contre le duc de Normandie Geoffroy Plantagenêt, le roi Louis VII saccagea la ville en 1150 et la cathédrale fut incendiée... " [3]

      " et « Vingt-quatre années plus tard, Henri au Court Mantel, révolté contre Henri II, entreprit le siège de Sées, dont il voulait faire une place de communication entre la haute et la basse Normandie (1174) ; mais les bourgeois lui opposèrent une si vigoureuse résistance, qu’il fut obligé de lever le siège. (...) 

         La cathédrale fut gravement endommagée pendant la guerre de 100 ans." [4]

     

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         En 1356 « Philippe de Navarre déclara la guerre au roi Jean, pour venger son frère Charles le  Mauvais, prisonnier au château d’Andely, et il enleva Sées au comte d’Alençon. Celui-ci ne fut pas longtemps à reconquérir celte ville ; mais elle lui fut reprise en 1363, et mise à sac par Charles d’Artois, comte de Longueville, dont les troupes s’étaient, retranchées dans l’abbaye de Saint-Martin. Sées, pendant les guerres du 15e siècle, tomba au pouvoir des Anglais, dès leur entrée en Normandie (1417) ; les Français les en chassèrent, l’année suivante, mais ils ne purent s’y maintenir et les Anglais s’en étant saisis encore une fois (1433), conservèrent la place jusqu’à leur expulsion définitive de la province. »  [4]

     

         " Elle eut aussi à subir les assauts successifs des protestants pendant les guerres de religion, notamment Coligny en 1563 puis Montgommery en 1568. " [3]

     

    « La ville est prise par Henri de Navarre au début de 1590. » [5]

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)      " Au 18e siècle, les trois bourgs se réunissent pour ne former qu’une seule entité. La ville se transforme et se développe grâce à de nombreux aménagements : destruction des portes fortifiées à l’entrée de la ville, pavage des rues, curage de l’Orne, construction du lavoir du Vivier, création d’une promenade plantée d’arbres et d’un plan d’eau sur le Cours des Fontaines, assèchement des marais à l’ouest… " [5]  

     

    Représentation ci-dessus de l''abbaye Saint-Martin de Sées au 18e siècle : photo par Dom Germain — Bibliothèque nationale de France, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35766526

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)   « Sées n’a, du reste, rien conservé de son ancienne physionomie ni de l’aspect guerrier qu’il eut au Moyen Âge : la porte Sagory, sur la route d’Alençon, qui était flanquée de quatre grosses tours, dernier vestige des temps féodaux, a été démolie en 1724. » [4] 

     

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    La tour d'Argentan : Photo 1 : http://www.paris-normandie.fr/loisirs/c-est-l-ete1/dans-l-orne-l-histoire-mouvementee-de-sees-XJ3812330 Photo 2 : http://www.musilumieres.org/visiter-sees-et-alentours/parcours-historique/ Photo 3 : By Benjism89 (Own work) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) Photo 4 : http://tourisme-sees.fr/en/photos/#jp-carousel-344

     

         « Deux tours, l’une vers Argentan et l’autre vers Alençon, rappellent les anciennes portes de la ville, à l’époque où il fallait payer l’octroi pour franchir l’enceinte urbaine. La tour d’Argentan délimitait le quartier « de l’autre monde », le cimetière ayant été installé par delà la muraille… " [6]

     

    LES REMPARTS DE SEES (Orne)     " En face de la basilique s’élève la tour d’Argentan. Elle date du 15e siècle. Jusqu’en 1760, une autre tour lui faisait face pour former l’une des portes d’entrée de la ville. Il reste peu de traces des fortifications de Sées. La tour d’Argentan est l’une des dernières. (...)

         Vestige de l’époque médiévale, la motte castrale a été construite au 11e siècle. Ce poste d’observation a été édifié comme symbole de l’autorité seigneuriale mais il servait aussi à la protection du bourg. La butte artificielle fait onze mètres de haut, ce qui lui permettait d’être au même niveau que la cathédrale située sur la ville haute. » [7]

     

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    Plan hypothétique des remparts de Sées ; blason par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18101336

     

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    La motte castrale : Photo 1 : http://www.musilumieres.org/visiter-sees-et-alentours/sees-cite-aux-trois-bourgs/ Photo 2 : http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/sortie/jep-decouverte-de-la-motte-castrale-sees.htmlou http://tourisme-sees.fr/en/photos/#jp-carousel-360 Photo 3 : http://tourisme-sees.fr/en/photos/#jp-carousel-412

     

    « La motte castrale

         Elle fut construite à l’orée du 11e, sans doute par Yves de Bellême qui était à la fois évêque de Sées et héritier du comte de Bellême.

         Ce tertre artificiel de 11 m de haut, d’inspiration viking, était autrefois surmonté d’une construction en bois ou en pierre. À son sommet, on se trouve à la même altitude que la base de la Cathédrale située sur la « ville haute »

         Symbole de l’autorité seigneuriale et poste d’observation pour la défense du bourg, cette butte est contemporaine d’une série de mottes qui s’inscrivaient dans un schéma défensif sur une ligne frontière entre le Maine et la Normandie.

         Elle était entourée d’une basse-cour fortifiée, dont le tracé circulaire est encore perceptible dans le réseau des rues. Cette enceinte comprenait l'ancienne église paroissiale Saint-Pierre-du-Château, à l’emplacement même de la première chapelle fondée en même temps que la fortification castrale.

         L’ensemble était encerclé d’eau et de muraille. Les larges fossés se remplissaient facilement, car la nappe phréatique affleure en ce quartier.

     

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    Photos ci-dessus extraites d'un site néerlandais très complet et fort bien documenté sur les mottes en Europe dont celles de Normandie : http://www.basaarts.nl/vraagbaak.php

     

         Osmond de Sées est né en cet endroit en 1050. Il fut comte de Sées puis évêque de Salisbury, chancelier d'Angleterre et conseiller privé du roi Guillaume le conquérant avec lequel il avait mené la bataille de Hastings. Canonisé au 14e, Osmond est représenté dans un vitrail de la cathédrale.

         Le château comtal, appelé " fort Saint-Pierre " pendant la guerre de Cent ans, fut comme les autres fortifications de la région l'objet de nombreuses luttes entre Français et Anglais. Endommagé puis réparé à plusieurs reprises, il fut occupé par les Anglais de 1417 à 1450. Démantelé dans la seconde partie du 15e, il fut englobé dans l’enceinte urbaine, puis en partie intégré au domaine de I'Hôtel Dieu à l'époque moderne.

         La porte d’Alençon, qui contrôlait l’entrée sud de la ville entre l'Hôtel Dieu et l'église Saint-Pierre, fut détruite peu avant la Révolution. La motte accueillit un  moulin à vent pendant deux siècles environ, jusqu'en 1840. » [3]

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.ville-sees.fr/visiter-sees/lhistoire-de-sees/

    [2] D'après Neveux François. Trois villes épiscopales de Normandie du XIIIe au XVe siècle. Esquisse d'une étude comparative. In Cahier des Annales de Normandie n°23, 1990. Recueil d'études en hommage à Lucien Musset. pp. 361-369 ; doi : 10.3406/annor.1990.4046 http://www.persee.fr/doc/annor_0570-1600_1990_hos_23_1_4046

    [3] Extrait de http://36000communes.canalblog.com/archives/2014/01/22/29013302.html 

    [4] Extrait de Sées et Exmes, article de 1859 d'Edmond de Manne in « Histoire des villes de France » d'Aristide Guilbert http://www.visites-p.net/gravure-ancienne-du-jour/normandie-sees-1860.html

    [5] Extrait de Wikipédia

    [6] Extrait de http://www.musilumieres.org/visiter-sees-et-alentours/parcours-historique/

    [7] Extrait de http://www.paris-normandie.fr/loisirs/c-est-l-ete1/dans-l-orne-l-histoire-mouvementee-de-sees-XJ3812330

     

    Bonnes pages :


    http://www.visites-p.net/gravure-ancienne-du-jour/normandie-sees-1860.html

     

         Un document très utile pour la visite de la ville est diffusé par le service communication/Office de tourisme de Sées :

     

     

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  • LES REMPARTS DE L'AIGLE     « Cité millénaire, les premières origines connues de L'Aigle remontent à l'an 1010, date à laquelle le premier baron de L'Aigle, Fulbert Beina y édifia un château-fort...

     

    La Risle

     

         La présence d'un cours d'eau a souvent été essentielle à l'implantation d'une organisation urbaine et L'Aigle n'échappe pas à la règle. La première appellation connue de la ville en témoigne, il s'agit du nom Bec Ham. Ce mot provient de l'association de deux mots d'origine scandinave « bec » signifiant ruisseau et « ham », habitation. La rivière de la Risle apparaît alors comme un élément dominant de la ville.

     

    Fulbert de Beina

     

         Les premiers éléments historiques concrets de la ville appartiennent au XIè siècle. C'est avec son premier baron, Fulbert de BEINA, que la ville acquiert son identité et que commence l'histoire connue de L'Aigle. La tradition a retenue que vers l'an 1010, Fulbert de Beina édifia un château-fort à l'endroit précis où fut découvert un nid d'aigle et décida de donner le nom d' Aquila (aigle en latin) à la forteresse, nom dont hérita la ville.
    Voilà ce que nous livre Jean-François Gabriel Vaugeois, historien de L'Aigle qui vécut au 19e siècle, dans « Histoire des antiquités de la ville de l'Aigle et de ses environs, L'Aigle, 1841» : « dès avant l'érection de la forteresse, il existait en ce lieu une réunion d'habitations, un village ou un bourg, dont à la vérité l'histoire ne parle pas, mais dont le nom, ce qui est assez remarquable, se serait conservé jusqu'à nos jours. Orderic Vital nous apprend que Fulbert était surnommé de Beina ; nous avons à L'Aigle une rue de Bécane, un quartier de Bécane, qui s'étendait depuis cette rue jusqu'à la rivière, et c'est le plus ancien de la ville : ce nom présente dans sa composition la preuve de son origine et de son ancienneté. Bec, dans les langues teutoniques (en flamand Bek, en allemand Bach) signifie un cours d'eau, d'où sont dérivés nos mots bac, baquet, etc. ; Ham, dans les mêmes langues, veut dire habitation : c'est le radical de hameau, petite réunion d'habitations de campagne. Bécane signifiait donc habitations près le ruisseau. Les chroniqueurs, qui écrivaient en latin , auront dit, en parlant de Fulbert de Bec-ham, ou, par un léger changement de prononciation, de Becane, Fulbertus de Becana, et par syncope, de Becna. Les copistes auront écrit de Beina au lieu de Becna, d'autant plus aisément que, dans les anciennes écritures, l'i et le c sont peu différent, et qu'il est facile de s'y tromper. Ces raisonnements des auteurs de la Chronique nous paraissent fondés, et nous pensons comme eux qu'il est facile de s'y tromper. Ces raisonnements des auteurs de la Chronique nous paraissent fondés, et nous pensons comme eux qu'il est au moins très-probable que Bécane a été le premier nom de L'Aigle.
         Fulbert changea ce nom, ou plutôt il laissa subsister celui du village primitif et en donna un particulier à sa forteresse ; il l'appela le Château de L'Aigle, parce qu'il avait trouvé, disait-on, un nid d'aigle dans un arbre, à la place où il le construisit, et que, pour la rareté du fait, il avait voulu en conserver le souvenir. »

     

    Le Moyen Âge

     

         Bien que L'Aigle ne soit pas l'une des villes les plus grandes de Normandie, elle connue pourtant une histoire importante sous le règne des ducs de Normandie. La forteresse de L'Aigle qui a subsisté jusqu'au 15e siècle, était une des principales, de la frontière entre les rois de France et d'Angleterre qui se la disputèrent sans cesse et l'assiégèrent plusieurs fois.

         Le fils de Fulbert, Engenouf, deuxième baron de L'Aigle, fut comme lui fidèle aux ducs de Normandie et jouit d'un grand crédit auprès d'eux. Aussi pieux que vaillant, il donna de nombreux biens aux serviteurs de Dieu et perdit la vie en combattant pour son prince. Il fut un de ceux qui contribuèrent à reconstruire l'abbaye de Saint-Evroult et fonda le prieuré de Saint-Sulpice. Son fils, Richer, fut un des plus intimes conseillers de Guillaume, roi d'Angleterre ; il périt d'une flèche tirée par un enfant de dix ou douze ans, caché dans un buisson, lors du siège du château de Sainte-Suzanne et dans son dernier souffle, il ordonna la clémence pour son meurtrier. La dynastie des fondateurs de L'Aigle s'éteignit avec Richer IV, après deux cent vingt-cinq ans. Vers 1235, la baronnie échut ensuite à une des branches de la maison ducale de Bretagne, qui la conserva pendant plus de trois cents ans. Les barons de L'Aigle bretons qui s'y succédèrent furent : Henri II d'Avaugour, Henri III d'Avaugour, puis après la cession de L'Aigle à la maison ducale de Bretagne, les barons de L'Aigle et les ducs de Bretagne Jean Ier, Jean II, Artus II, Jean de Bretagne dit de Montfort, Jean IV, Jeanne de Bretagne dite la Boiteuse, Jean Ier de Blois-Châtillon, Jean II de Blois-Châtillon, Nicole de Blois-Châtillon, Jean III de Brosse, René de Brosse, Jean IV de Brosse.
         La ville s'est étendue derrière une seconde enceinte, qui, pendant la Guerre de Cent ans, ne suffit pas à empêcher les Anglais de prendre et de démolir la forteresse. Après la guerre de Cent ans, L'Aigle se relève de ses ruines et prospère grâce aux forges et à la petite métallurgie, notamment la fabrication de l'épingle. La très belle Tour Saint Martin (fin 15è siècle) et la Portienne (une des plus vieilles cloches d'Europe) témoignent de cette période florissante.

     

    Guerre de Religion

     

         Vers 1554, pendant les Guerres de Religions, vers 1554, les terres de L'Aigle sont cédés à la famille d'Aubray. François d'Aubray fut le premier des barons de la famille d'Aubray. L'Aigle n'échappa pas aux troubles de cette période. Succédèrent au premier baron de la dynastie d'Aubray : Nicolas Ier d'Aubray, Nicolas II d'Aubray, Marie d'Aubray. En 1588, la baronne Marie d' Aubray épouse Sébastien des Acres, seigneur de la Chapelle-Viel, leurs descendants porteront le titre de barons puis marquis des Acres de L'Aigle.
    Après une longue période de misère et de ruines amenée par la guerre de Cent Ans, la ville vécut un renouveau teinté de prospérité grâce à ses forges et ses petites industries métallurgiques.

     

    La Révolution

     

         À la fin du 17è siècle, le marquis Louis des Acres fit construire le château de L'Aigle à l'emplacement de l'ancienne forteresse. La construction commencée en 1690, sous l'inspiration et les plans de Jules Hardouin Mansart (1646-1708), architecte du roi, ne s'acheva que 40 ans plus tard avec Jacques Louis des Acres, troisième marquis de L'Aigle. En 1792, le château est vendu et le dernier marquis des Acres est guillotiné à Alençon. " [1]

     

    LES REMPARTS DE L'AIGLE   LES REMPARTS DE L'AIGLE

     

    Blason par Anno16 Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personnel Le code de ce fichier SVG est valide. Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Anno16. Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1192378

     

    " Histoire

     

          En 1077, alors que Guillaume le Conquérant est à L'Aigle pour préparer une expédition contre Rotrou du Perche, éclate une dispute entre ses fils qui amène la rébellion de Robert Courteheuse contre son père. En 1119, en guerre contre Henri Ier Beauclerc, Louis VI s'empare de la ville qui est incendiée. Il en confie la garde à Hugues II de Châteauneuf, le puissant et belliqueux seigneur du Thymerais voisin.

          Le 8 janvier 1354, le connétable de France, Charles de La Cerda, est assassiné par des hommes de Charles le Mauvais, roi de Navarre.

    « Laigle » fut chef-lieu de district durant la Révolution.

          Le 26 avril 1803, une météorite se fragmente au-dessus de la ville et une pluie de plus de 3 000 pierres tombe dans une vaste zone de 600 hectares entre L'Aigle et Glos-la-Ferrière. Jean-Baptiste Biot prouvera, à la suite de son enquête sur place, l'origine extra-terrestre des météorites. Le champ de dispersion de cette météorite, ellipse de 8 km sur 4, est suffisamment important pour que des chasseurs de météorites continuent d'y rechercher des fragments. 

          Le 27 juin 1961, « Laigle » reprend le nom de L'Aigle qu'elle portait autrefois » [2] 

     

    LES REMPARTS DE L'AIGLE     « Le château bâti par Fulbert il y a huit cents ans, et dont les moyens de défense furent probablement complétés par ses enfants et leurs successeurs, était, comme toutes les construction militaires du moyen-âge, destiné à procurer la sûreté ; ou n'y cherchait pas l'agrément. Des bâtiments, en forte maçonnerie et n'ayant qu'un petit nombre de fenêtres étroites et élevées, entouraient, en tout ou en partie, une cour au milieu de laquelle était une grande tour qu'on appelait le donjon. Ce corps principal du château était renfermé dans une, souvent deux, et quelquefois trois enceintes de hautes et épaisses murailles garnies de tours, et dont l'accès était défendu par de larges et profonds fossés que l'on avait soin de tenir remplis d'eau. Des ponts levis suspendus avec des chaînes garnissaient les portes d'entrée, qui au besoin pouvaient encore être couvertes, derrière les ponts levis, par des herses de fer suspendues à des poulies, et qu'on laissait couler dans des rainures pratiquées de chaque côté dans les murailles des portes.

     

    Plan ci-dessus extrait du site : http://lepetitvictor.pagesperso-orange.fr/laigle/histoire/La%20forteresse%20de%20L'Aigle.html

     

         Il ne reste aucune trace apparente des bâtiments de l'ancien château de l'Aigle, et on ne nous en a conservé aucun dessin, aucune description ; mais on sait où ils étaient placés, et il est encore aisé de reconnaître l'étendue des enceintes et l'ensemble des ouvrages primitifs qui constituaient la forteresse.

         Le principal corps du château était élevé sur l'espace circonscrit par le château actuel, la grille d'entrée, et un tiers environ de la grande allée qui est en face de cette entrée et qu'on appelle la terrasse. On a trouvé, sous cette première partie de la terrasse, les fondements du donjon, et l'entrée de plusieurs souterrains biens voûtés, dont la maçonnerie était si solide qu'on a renoncé à l'arracher ; le tout a été recouvert de terre. La chapelle de Saint-Nicolas, qui était la chapelle du château, était à-peu-près à la place qu'occupe aujourd'hui la loge du portier.

     

    LES REMPARTS DE L'AIGLE LES REMPARTS DE L'AIGLE

     

         La Chronique de l'Aigle dit positivement que là était l'emplacement du château, et plus tard nous en fournirons d'autres preuves ; sa première enceinte se trouvait renfermée entre l'équerre formée aujourd'hui par les deux extrémités de la rue Saint-Jean, la rue du Pont-du-Moulin, la rue de Saint-Barthélemy, et, du côté de la grande prairie, une muraille dont on voit les restes près de la fontaine du lavoir. Au-delà de cette muraille était un fossé, dont la partie encore subsistante forme aujourd'hui le canal qui est au bas des jardins du château.

         La seconde enceinte était formée d'abord par le prolongement de ce fossé, sur lequel on a bâti, mais qu'on reconnaît dans les cours enfoncées des premières maisons du haut de la rue Saint-Jean , et qui de là, passant au bout de la rue qui conduit à la halle, devant une porte que l'on appelait la porte de Givry, s'avançait jusqu'à l'ancien Marché-aux-Chevaux. De là, la muraille et le fossé allaient gagner la porte nommée la Porte-Rabel, qui a subsisté jusqu'à nos jours et que nous avons vu abattre il y a quelques années [en 1819]. Sur cet espace contenu entre la Porte Givry et la Porte-Rabel, on voit encore deux des tours qui de ce côté servaient à la défense de la muraille.

         De la Porte-Rabel, la muraille et le fossé descendaient dans le ravin nommé les Vaux, et, à leur jonction sur le bord de la ruelle dite des Poulies, se trouvait encore une tour dont nous avons vu le pied, qui, ainsi que les restes de la muraille longeant cette ruelle, se trouve aujourd'hui renfermé dans des propriétés particulières. Cette muraille, garnie de plusieurs autres tours, environnait un grand espace, alors vide, aujourd'hui couvert de maisons et de jardins, que l'on appelait les Poulies, et allait, par la porte dite de Bécane, entourant le quartier de ce nom, se terminer au bord de la rivière qui, suivant son cours primitif, sa pente naturelle, coulait alors au bas de la côte du Chesnay, et pouvait, en remplissant la prairie qui se trouve entre cette côte et la rue des Tanneurs, interdire à l'ennemi tout accès de ce côté.

         Pour s'assurer ce moyen de défense, on établit, sur la rivière au-dessous du château, une barre en maçonnerie, et une forte écluse au moyen de laquelle on pouvait à volonté arrêter l'eau et inonder la prairie, ou lui laisser suivre son cours. Les fondements de cette barre et les restes des murs de l'écluse existent encore au fond et des deux côtés de la rivière, un peu au-dessus du pont, qui, à cause de cet ouvrage, a reçu le nom de Pont-de-la-Barre, on dirait aujourd'hui, du barrage. Comme il fallut élever le terrain pour empêcher l'inondation de s'étendre trop loin du côté du château, on forma, le long de la rive droite de la rivière, dans les endroits qui paraissaient les plus bas, des digues, ou, comme on disait alors, des jetées, d'où est venu le nom de la rue des Jetées.

     

    LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne) LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne) LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne) LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne) LES REMPARTS DE L'AIGLE (Orne)

     

         On assure que l'on a trouvé, dans cette partie du faubourg Saint-Barthélemy, des fondements de gros murs et des souterrains, et la vue de ces ruines, ainsi que celles de l'écluse dont on ignorait l'origine, ont fait dire et répéter sans examen que l'ancien château était à Saint-Barthélemy ; bien des personnes le répètent encore : leur erreur est venue de là. Il peut y avoir eu à Saint-Barthélemy, et cela est assez probable, quelqu'ouvrage destiné à protéger les travaux hydrauliques de la barre, dans le cas où l'ennemi aurait tenté de les détruire.

         On dut prévoir ensuite qu'en cas de siège l'accès à la rivière pouvait devenir difficile et dangereux, et qu'il faillait s'assurer d'une quantité d'eau suffisante pour les besoins de la garnison et des habitants ; on creusa pour cela le canal de dérivation de la Risle, qui passe dans l'intérieur de la ville : il eut le triple avantage de fournir l'eau dont on avait besoin, de fortifier la première enceinte du château, et de faire tourner un moulin à farine qu'en cas de siège l'ennemi ne pouvait pas atteindre. On profita même, par la suite, de ce cours d'eau pour donner le mouvement à quelques autres usines.

         Il restait encore à trouver le moyen de remplir et de tenir constamment pleine d'eau, la partie supérieure du fossé de la seconde enceinte qui s'étendait de la porte de Givry à la PorteRabel ; car le niveau de cette partie était bien plus élevé que celui de la rivière. On y parvint en creusant la place, qui depuis à été celle de l'ancien Marché-aux-Chevaux ; on en forma un grand réservoir, dans lequel on amena par des rigoles l'eau des terrains supérieurs. Cette eau remplissait d'abord la partie haute du fossé, puis on la distribuait à droite et à gauche sur la pente, au moyen d'arrêts ménagés dans ce but. Ces arrêts s'étendaient, du côté de Saint-Jean, jusqu'au canal actuel du château, et, de l'autre côté, jusqu'au bord des Vaux, dont le fond était alors un étang ou plutôt un second réservoir. De cette manière, on maintenait le fossé rempli jusqu'au niveau de la rivière.

         On finit par creuser les souterrains dont nous avons déjà parlé, mais que nous ne pouvons décrire, puisqu'on n'en a reconnu que feutrée. Il se trouvait de ces souterrains sous la plus grande partie des châteaux forts du moyen-âge; leurs issues étaient quelquefois fort éloignées de la forteresse, et se trouvaient dans des forêts, dans des carrières abandonnées, quelquefois dans des chapelles isolées, et toujours, autant qu'il était possible, dans des endroits inconnus à l'ennemi. C'était un moyen de communication qui n'était connu que des chefs, et ce chemin caché pouvait aussi leur servir d'échappatoire dans le cas d'un extrême .danger. D'après une ancienne tradition , l'Aigle pouvait, par un de ses souterrains, communiquer avec Verneuil ; cela signifie probablement que ce souterrain avait sa direction de ce côté : il pouvait avoir son issue dans la forêt de l'Aigle.

         Ainsi se trouva complété le système de défense du château de l'Aigle, situé alors au milieu des forêts, et entouré, jusqu'aux pieds de ses remparts, de bois et de bruyères, défrichés depuis lors, mais dont l'ancienne existence est prouvée par le nom des villages qui ont été bâtis à la place : la Bruyère, Saint-Simphorien-des-Bruyères, le Chesnay, le Rouvray, la Feuille, la Boissière, le Bois-Aulard, le Bois-Heu, le Buat, la Garenne, et autres. On sent combien cette position dans un pays coupé, alors sans chemins entretenus et de difficile accès de tous côtés, devait donner d'importance aux premiers barons de l'Aigle, qui, quand ils levaient leur bannière, pouvaient réunir à leurs hommes d'armes les possesseurs des quatre-vingts fiefs qui dépendaient de leur forteresse. » [3]  

     

    « Frontière du pays chartrain.

     

          La petite rivière d'Avre, coulant pendant soixante-dix kilomètres dans une étroite vallée, entre les plaines de l'Evrecin et celles de la Beauce formait de ce côté un fossé naturel et délimitait la frontière d'une manière qui n'a jamais varié.

    Avra licet parva Francorum dividit arva.

          Les châteaux de Chênnebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux. Dans plusieurs endroits où la rivière encore faible ne formait pas un obstacle suffisant, le roi Henri II avait fait creuser de longues lignes de fossés avec un rempart de terre. M. de Caumont les signale dans les communes d'Irai, Chênebrun, Saint-Christophe et Courteilles, où ils portent le nom de Fossés-ie-Roi. Il engage à les étudier dans leur ensemble et par rapport avec les forteresses voisines. A une dizaine de kilomètres en arrière, le cours de l'Iton et les châteaux de Bourth, Cintray, Condé-sur-Iton, Breteuil et Damville formaient une seconde ligne parallèle à la première. Une troisième consistait dans les trois fortes places de Laigle, Conches et Évreux, reliées par le cours de la Risle et par les forêts de Breteuil, de Conches et d'Évreux. Cette frontière fut rarement attaquée avec succès, et plus d'une fois, particulièrement en 1119, Breteuil fut le bouclier de la Normandie. » [4] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait texte et plan de http://www.ville-laigle.fr/menu-mobile/decouvrir-l-aigle-2/l-identite-aiglonne/histoire-de-l-aigle

    [2] Extrait de Wikipédia

    [3] Extrait de l'Histoire des antiquités de la ville de l'Aigle et de ses environs … par J. F. Gabriel Vaugeois, 1841, pages 211 à 214.

    [4] Extrait du Congrès archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques ; éditeur : Derache (Paris) / A. Hardel (Caen), 1876.

     

    Bonnes pages :

     

    O http://lepetitvictor.pagesperso-orange.fr/laigle/histoire/La%20forteresse%20de%20L'Aigle.html

     

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  • LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

    « SITUATION :


         Neufchâtel-en-Bray est une commune française située dans le Département de la Seine-Maritime et de la région de Haute-Normandie, plus précisément en plein cœur de la Boutonnière du Pays de Bray, région vallonnée, située à cheval sur les départements de Seine-Maritime et de l’Oise. "
    [1]

     

    Neufchâtel :

     

          " Période normande. — C’est aux Normands, ou plutôt aux Anglo-Normands, que Neufchâtel doit son dernier nom et comme une existence nouvelle. Le duc-roi Henri I er construisit ici, de 1106 à 1119, un château immense que notre Henri IV fit démolir en 1595, mais dont la motte restée avec ses mouvements de terrain atteste l’immense étendue de la forteresse normande. Ces éloquents vestiges nous semblent répéter comme un écho fidèle cette belle définition du chantre de Philippe-Auguste : « Comitis Augæi, nobile castrum Quod populi indigente Driencuria voce vocatur. » [5]

     

    Neufchâtel, un nom qui a changé

     

         " Beaucoup de Neufchâtelois ignorent sans doute que leur ville ne s’est pas toujours appelée Neufchâtel mais Drincourt, les avis sur l’origine de cette appellation divergent. C’est au 12e siècle qu’Henri Ier Beauclerc, roi d’Angleterre et 9ème duc de Normandie fit construire un nouveau château (New Castle) pour protéger les frontières de la Normandie. C’est depuis sa construction que la place forte favorisa l’extension de la Ville de Drincourt devenue Neufchâtel, Neufcastel une connotation normande qui fut utilisée et ce jusqu’au 15ème siècle. Par décret de 1951, Neufchâtel prendra le nom de Neufchâtel-en-Bray. » [1]

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY  LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

    Plan hypothétique des remparts disparus de la ville de Neufchâtel-en-Bray ; blason par Chatsam — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9926142

     

    BREF HISTORIQUE :

     

         « Ancienne capitale du Pays de Bray, ville jadis forte, « emportée en 1167 par Louis VII le Jeune , roi de France, qui la livra au pillage, Neufchâtel fut prise de nouveau en 1174 par le comte de Flandre, qui la pilla également. En 1189, Jean de Ponthieu prend Neufchâtel et dévaste une partie de la Normandie afin de se venger d'Henri II Plantagenêt. En 1201, Jean sans Terre s'empare de la Cité. Trois ans après, le Roi de France Philippe-Auguste l’assiégea à son tour et rattacha la ville au domaine de la couronne.

         Conquise en 1419 par l'armée anglaise, la ville de Neufchâtel fut reprise en 1449 par les Français. À peine relevée de ses ruines, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, se présenta à son tour pour assiéger la ville en 1472 et ne se retira qu'après l'avoir réduite en cendres. » [Wikipédia] … ce qui causa la perte de tous les vestiges du Moyen Âge, cette épreuve parmi tant d’autres fut la plus dure que la ville ait subie. " [1]

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

    Le 2 août 1589, le roi Henri III ayant été assassiné, le protestant Henri de Navarre accède au trône. Mais les ligueurs refusent de le reconnaître. Chassé de Paris, il concentre ses troupes et son attention en Normandie au plus près de ses alliés Anglais. Cette gravure extraite du site, http://www.rouen-histoire.com/HenriIV/index.htm, est d'origine allemande. 16 février 1592 à Neufchâtel, le duc de Parme a mis le siège devant Neufchâtel. La place lui tiendra tête.

     

         Par la suite Henri IV décida de détruire le château [en 1596] afin de ramener la paix dans la région. » [1]

         « Le centre-ville a été bombardé le vendredi 7 juin 1940, pendant la Bataille de France de la Seconde Guerre mondiale, détruisant 80 % de la Ville. 800, sur les 1200 maisons qui la composaient, furent anéanties, faisant ainsi de Neufchâtel-en-Bray l'une des trois villes brayonnes les plus durement éprouvées au cours de la dernière guerre.

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

        

         Neufchâtel-en-Bray, véritable ville martyre, est donc après-guerre une ville à reconstruire. C'est l'architecte urbaniste Robert Auzelle qui sera désigné en 1941 par le ministère de la Reconstruction pour réaliser le plan du futur Neufchâtel. » [1] 

     

    Guilmeth, 1838 :

         « Les ducs de Normandie y possédaient alors un château, destiné à surveiller, de ce côté de la Picardie, la frontière de leurs états.
    Suivant les chroniqueurs contemporains, ce château avait trois étages ; mais, comme la plupart des forts de cette époque, il n’était qu’en bois, et incapable, par conséquent, de résister longtemps aux attaques de quelque puissant adversaire.
          Henri Ier, duc des Normands et roi des Anglais, comme l’appellent nos vieux historiographes, sentit cette vérité. A l’effet de se prémunir contre les tentatives de ses voisins, et surtout des rois de France, avec lesquels il était presque continuellement en guerre, il fit ceindre le duché d’une redoutable ligne de forts détachés. Les vieux châteaux de Driencourt, de Neufmarché, de Nonancourt, de Verneuil, de Bonmoulin, de Colmesnil, de Pontorson, etc., etc., furent remplacés en 1120, par de nouvelles forteresses pleines de vigueur et de fierté.
          Voulant récompenser un de ses amis nommé Hugues, homme fameux par son courage, qui lui avait probablement rendu de grands services lors de son usurpation du duché de Normandie, Henri confia à ce seigneur, avec titre de propriété héréditaire, la garde de son noef chastel de Driencort.
          Hugues, issu d’une des plus illustres familles de la race Normande, se mit en possession de son nouveau domaine, et prit même le litre de sire du Neufchâtel.
          Il paraît cependant que ni ce titre ni les autres récompenses dont l’avait gratifié Henri, ne purent satisfaire son ambition ou faire taire ses remords, car, en 1123, lors des troubles excités en Normandie par les seigneurs qui voulaient replacer sur le trône le légitime héritier de nos ducs, le fils de l’infortuné Robert II (Courte-Heuze), nous trouvons le sire de Neufchâtel, ainsi que ses deux beaux-frères, Hugues de Montfort et Waleran de Meulan, sire de Brionne, Guillaume Louvel et Amaury de Montfort, comte d’Evreux, à la tête de la ligue redoutable qui menaçait de faire perdre à Henri Ier , non-seulement la Normandie, mais encore l’Angleterre.
          Après de nombreux combats, où ils avaient été tour à tour vaincus et vainqueurs, le sire du Neufchâtel, ses deux beaux-frères et un grand nombre d’autres chevaliers, furent faits prisonniers par les troupes royales, le 26 mars 1124, dans les plaines de Bourgtheroulde. Transférés en Angleterre, ils furent dépouillés de tous leurs biens. Henri Ier rentra en possession du château de Driencourt, et fit agrandir considérablement cette place, qui s’étendit même bientôt jusque sur les paroisses voisines de Nogent-en-Bray et de Quiévrecourt. Deux nouvelles églises s’élevèrent dans cette enceinte : l’une sous le vocable de Notre-Dame, et l’autre sous le vocable de Saint-Jacques.
           L’augmentation du nombre des habitants, qui mettait alors Driencourt en état de subir un long siège, ne contribua pas peu à attirer sur celle place les nombreuses calamités qui l’ont rendue si célèbre dans les fastes de l’histoire.
          Quoique fortes et menaçantes, les murailles dont Henri Ier l’avait entourée ne suffirent pas toujours pour la protéger. Après avoir été assiégée inutilement par le roi de France Louis-le-Gros, elle finit cependant par être prise en 1145, et c’est de cette dernière époque que date pour elle la longue série des malheurs dont nous allons esquisser le triste tableau.
          Emportée d’assaut en 1167, par Louis-le-Jeune, roi de France, qui la livra au pillage, à la dévastation et aux flammes, cette place fut prise de nouveau en 1174, par le comte de Flandre, qui la pilla également.
    Neufchâtel fut pris de nouveau, vers 1189, par Jean de Ponthieu, qui pour se venger de Henri II, roi d’Angleterre, dévasta une portion de la Normandie.
          Bientôt, cependant, on s’empressa de réparer les désastres que la guerre avait occasionnés en cette ville. Un particulier, nommé Robert Lebourguignon, y établit un hospice, dont la chapelle était desservie par une communauté de chanoines réguliers. (…)

         Driencourt ne jouit pas longtemps des bienfaits de la tranquillité. Le célèbre Jean-Sans-Terre, usurpateur du duché de Normandie et roi des Anglais, s’en empara en 1201.
          Trois ans après, Philippe-Auguste, roi de France, l’assiégea à son tour et s’en rendit maître après l’avoir brûlée en partie. Il attacha cette ville au domaine de la couronne, et la soumit à la vicomté d’Arques.
    C’est également à cette époque, que le nom de Driencourt commença à être remplacé par celui de Neufchâtel, qui, en peu d’années, prévalut entièrement. (…)
          Donné en douaire, en 1350, à la reine Blanche d’Evreux, seconde femme de Philippe de Valois [Suivant la tradition locale, la maison habitée à Neufchâtel par la reine Blanche existe encore aujourd’hui dans la rue Barbe, et appartient à M. J.-C. Gervais, ancien notaire.], morte en 1398, le domaine de Neufchâtel passa ensuite, au même titre, à Catherine de France, femme de Henri V, roi d’Angleterre. [En 1422, Catherine de France avait distrait du grand bailliage de Caux, Neufchâtel, Gournay et Gisors, et en avait formé un bailliage particulier, qui subsista jusqu’en 143S, époque de la mort de cette princesse.]

         Conquis en 1419 par l’année anglaise, Neufchâtel fut repris en 1449 par les Français, après le siège le plus meurtrier.
          A peine cette place, alors fort importante, s’était-elle relevée de ses ruines, que Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne, se présenta à son tour pour l’assiéger. C’était dans les premiers jours d’août 1472. Il y pénétra sans aucune résistance, et, durant trois jours, abandonna la ville au pillage. Il ne se retira qu’après l’avoir livrée aux flammes. Elle fut presque entièrement réduite en cendres. De Neufchâtel, les Bourguignons s’en allèrent brûler Longueville, le Fay, et aultres plusieurs lieux et villaiges du bailliages de Caulx.

         [Histoire ou Chronique scandaleuse de Louis XI, roy de France, in-12, Paris, 1620. Voici comment s’exprime cet ouvrage au sujet de la prise de Neufchâtel par le duc de Bourgogne :
         « ... Et allèrent lesdits (Bourguiynons) mettre et asseoir leur parc entre ladite place d’Eu et Dieppe, en un villaige nommé Ferrieres. Et illec depuis y séjourna bien grant pièce sans riens conquérir, sinon le neuf chastel de Nicourt où ils se boutèrent, peur ce que dedens n’y trouvèrent aucun qui leur contredist, et y furent par l’espace de trois jours, puis s’en allèrent, et au partir y boutèrent le feu et brûlèrent la ville et chastel, qui fut ung moult grant et piteux dommaige, car c’estoit une moult belle ville de guerre et grande... »
    ]
          Peu de temps après, Louis XI se rendit à son tour dans les environs de Neufchâtel, et son armée ravagea tout le pays jusqu'à la mer, afin, disait-il, d’affamer l’ennemi si on ne pouvoit l’arrêter. (…)
          Bientôt, aux calamités des 12e, 13e et 15e siècles, vinrent succéder celles de la Ligue. Neufchâtel éprouva toutes les horreurs de la guerre, à cette déplorable époque. Le 6 septembre 1589, Henri IV vint assiéger Neufchâtel. Les milices d’Abbeville et d’Amiens, qui s’étaient portées au secours de cette place, furent complètement battues et perdirent 700 hommes. Henri établit à Neufchâtel un gouverneur nommé Palcheul. Ce gouverneur fit raser, en 1591, l’église paroissiale de Saint-Jacques, par la seule raison, dit T. Duplessis, que cette église commandait au château.
          Cette précaution, qui n’était en réalité qu'un acte de lâcheté et de vandalisme, n’empêcha pas, l’année suivante, le duc de Parme de se rendre maître de la ville et du fort. Il imposa aux bourgeois des taxes
    énormes, et leur refusa en même temps toute espèce d’appui et de protection.
          Les plus affreux désordres éclatèrent bientôt dans cette ville, et des dissensions intestines la déchirèrent jusqu’en 1595, époque où Henri IV donna ordre de démolir le château et de raser les remparts.
          Cet ordre, qui ne reçut un commencement d’exécution qu’en 1596, fut bientôt suspendu ; mais, vingt ans après, Louis XIII le renouvela et le fit accomplir. Ce prince donna aux Pénitents de Neufchâtel les matériaux provenant des démolitions. Ces religieux s’emparèrent aussitôt des nobles débris de la vieille forteresse, et les employèrent à relever quelques-uns de leurs bâtiments qui tombaient en ruine. » [4]  

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY     « Ainsi s'explique son importance relative, puisque, pendant des siècles, sous le nom primitif de Drincourt, remplacé bientôt par celui de Neuf-Châtel, dont l'étymologie rappelle la destination belliqueuse, cette petite place de guerre, entourée de murailles garnies de tours et défendue par un château assez considérable, bâti sur une hauteur, au nord de la ville, dans une assiette rendue plus forte par les fossés profonds qui l'isolaient de tous côtés, comme on le voit encore aujourd'hui, cette petite place a contribué, pour sa part, à défendre la Normandie, d'abord contre la France, et la France, ensuite, contre les attaques de ses ennemis. Cet office, Neufchatel l'a rempli vaillamment pendant des siècles, et il a vu successivement les ducs de Normandie, les rois d'Angleterre, les rois de France, les ducs de Bourgogne, les Ligueurs, Henri IV et les Espagnols, au pied de ses remparts, pour s'en disputer la possession, les armes à la main. Sentinelle avancée de Rouen, son sort n'était pas indifférent pour notre ville, comme on le vit, une dernière fois, en 1592, quand, fidèle à Henri IV, elle tira ses derniers coups de canon contre le duc de Parme. Mais, après la démolition de son château, en 1595, son rôle diminue singulièrement d'importance, et c'est à peine si les historiens locaux ont pu signaler quelques autres faits saillants dans son histoire. 

         Comme dans toutes les places de guerre, surtout les petites, le sort des habitants de Neufchâtel et des environs ne fut pas heureux. Car, matériellement, la guerre alors était abominable ; le soldat ne subsistait que de rapines ; partout la maraude, le viol, le pillage; un pays traversé par une année nationale ou par une armée ennemie, était un pays ravagé; la peste suivait les armées en campagne ; guerre et brigandage étaient à peu près synonymes. On connaît, pour Neufchâtel, une partie des maux que la guerre lui a infligés trop souvent. 

         Mais derrière ses remparts et ses tours, au pied du château qui la protégeait, il y avait une cité, avec tout ce qui la constitue : des églises, des hôpitaux, des couvents, une commune et des échevins; l'administration de la justice comprenant une Vicomte, une Élection, un Siège de police, un Grenier à Sel, une Maîtrise particulière des Eaux et Forêts ; et puis, des procureurs, des avocats, des bourgeois, des marchands, des hôteliers, etc. Sur tous ces points, sauf le côté religieux, il règne, chez les divers historiens Neufchâtel, un silence presque absolu, faute, sans doute, d'avoir rencontré des documents qui permissent de les traiter avec certitude. » [2]

     

    Ci-dessus : Plan de Neufchâtel en 1744 d'après un plan de la baronnie de Saint-Vincent, archives du département de l'Eure H 1112 aimablement communiqué par le musée Mathon Durand de Neufchâtel-en-Bray.

     

    " Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime). Le Vieux Château

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY (Seine-Maritime) Neufchâtel-en-Bray, à une cinquantaine de kilomètres au NE de Rouen, est réputée tirer son nom du château qu’Henri Ier Beauclerc aurait édifié au sommet du coteau dominant la ville. Le site, connu sous le nom de Vieux Château, a été totalement démantelé au début du 17e s. et plusieurs fois remanié depuis. Il en subsiste aujourd’hui : une portion de fossé bien conservé, l’enceinte du château aménagée sur le rebord de coteau et un tertre, à l’extérieur du fossé.

     

    Ci-dessus, les fortifications et le château du Neufchâtel de Drincourt en 1592. Ne subsistent que la motte du château et les fossés. Photo extraite du site https://chateau-de-bellencombre.com/chateaux-forts-du-talou/

     

         La portion conservée, au nord, montre le fossé après la dernière phase de recreusement, dans les années 1620. Il présente un fond plat d’une dizaine de mètres, une ouverture en surface de 30 m et une profondeur de 8 m. L’enceinte, rognée sur ses pentes par l’urbanisation, a aujourd’hui un plan triangulaire, de 100 m de longueur pour 50 m de hauteur, et surplombe le relief immédiat d’une dizaine de mètres. Le tertre, situé à l’ouest de l’enceinte à l’extérieur du tracé du fossé, est de petites dimensions (moins de 5 m d’élévation et 5 m de diamètre sommital). Il correspond plutôt au cône d’effondrement d’une tour liée à la défense d’une porte qu’à une motte du château. L’étude du cadastre ancien et des sources écrites permet de discerner à Neufchâtel (primitivement Drincourt) plusieurs phases d’agrandissement et de fortification. L’occupation humaine débute au haut Moyen Âge et la fortification de la ville, peut-être d’époque franque, est attestée en 1040.  Un château (castellum), qui est peut-être l’œuvre d’Henri ier Beauclerc, est plusieurs fois mentionné à Drincourt au cours du 12e s., mais l’expression novum castellum n’apparaît qu’à la fin du 12e voire au début du 13e s. La construction du Vieux Château n’est donc pas à mettre au compte d’Henri Ier Beauclerc. L’aménagement du « Neuf Chastel » et l’accroissement conjoint de la ville forte sont soit l’œuvre des rois Plantagenêt, soit celle de Philippe Auguste. Neufchâtel-en-Bray a ensuite connu deux châteaux distincts : un château primitif au chevet de l’église Notre-Dame, englobé par la ville et à vocation résidentielle ; un château neuf au sommet du coteau, surplombant la ville et à vocation défensive. Les deux châteaux perdurent jusqu’aux guerres de Religion avant de disparaître, le premier par manque d’entretien au milieu du 16e s. et le second par décision royale au début du 17e s. (Relevé et étude : Daniel Étienne.) " [3]  

     

    -----------------------------------------------------------------------------------------

         Ci-dessous, un article et des photos extraits du site du journal Paris Normandie, publié le 14/07/2016 : http://www.paris-normandie.fr/region/neufchatel-en-bray--une-maquette-de-la-ville-au-xvie-siecle-a-decouvrir-au-musee-mathon-durand-ND6317285

     

    Neufchâtel-en-Bray. La maquette représentant la ville au 16e siècle est désormais visible au musée Mathon-Durand.

     

    LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY LES REMPARTS DE NEUFCHÂTEL-EN-BRAY

     

         « Un travail minutieux réalisé par un passionné.L’occasion est belle, avec la prochaine visite guidée de Neufchâtel-en-Bray prévue samedi 16 juillet, de faire un tour dans la salle rénovée du deuxième étage du musée Mathon-Durand où la maquette représentant la Ville de Neufchâtel-en-Bray au 16e siècle est désormais visible. Elle donne une idée de la cité fortifiée qui était au carrefour des routes commerciales à l’époque d’Henri IV et des guerres de religion.

         « La cité devait faire entre 2 000 et 3 000 habitants, explique Inès Le Juez, responsable du musée. La maquette montre la ville avant la destruction des remparts qui a été ordonnée par Henri IV en 1596. Il y avait une tour sur la partie Est de la ville, mais nous ignorons toujours si la tour du donjon était ronde ou carrée. »

         Le musée lui-même est installé dans une ancienne maison bourgeoise datant de la fin du 16e siècle. Il a résisté aux nombreuses destructions de la ville. La salle du dernier étage a été remise à neuf et les poutres sont d’origine. Les sceaux des différents artisans sont toujours gravés sur les mortaises en bois.

     

    À partir des plans d’André Durand

     

         La réalisation de cette maquette a été décidée à l’occasion des journées du patrimoine de 2014 et un passionné d’histoire aux mains habiles, Gérard Bellet, de Neuville-Ferrières, a repris les plans d’André Durand pour reconstituer la ville au début de la Renaissance. Ceux-ci ont été réalisés au 20e siècle entre les deux guerres. « Neufchâtel-en-Bray a été presque totalement détruit durant la Seconde Guerre mondiale et de nombreux documents qui étaient dans l’ancien musée, situé dans le cœur de la ville ont été brûlés. Les plans sont d’ailleurs affichés sur les murs de la salle. Gérard Bellet a mis quinze mois environ pour faire la maquette de la ville et nous pouvons reconnaître les monuments qui ont traversé les âges comme l’église Notre-Dame. On peut se rendre compte que Neufchâtel-en-Bray a toujours le même aspect. Un citadin actuel ne se perdrait pas », détaille la responsable.

         Un commentaire apporte ses précisions historiques sur les différents lieux de la ville. « C’est un robot qui a été installé au plafond. Avec un spot lumineux, il indique les curiosités de Neufchâtel. Nous pensons à en faire une version anglaise. Par ailleurs, les personnes à mobilité réduite peuvent voir cette maquette à travers le film commenté dans une salle du rez-de-chaussée. »

         Pour décorer la salle du deuxième étage, des objets d’époque, dont un coq en fer du 17e siècle, ont été placés dans des vitrines dont certaines ont été données par Michel Kot. » [1] L. P.

     

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    Sources : 

     

    [1] Extrait de http://www.neufchatel.fr/tourisme/histoire-de-neufchatel-en-bray.html  Sources provenant du site Wikipedia et du Livre de Monsieur Pierre BOITEL « Histoire de Neufchâtel-en-Bray »

    [2] Extrait de Documents concernant l'histoire de Neufchâtel-en-Bray et des environs... par F. Bouquet, 1884. https://archive.org/stream/documentsconcern00bouq/documentsconcern00bouq_djvu.txt

    [3] Extrait de Haute-Normandie. Étude microtopographique des fortifications de terre de Haute-Normandie Responsable d’opération : Anne-Marie Flambard Héricher - Notice rédigée avec Bruno Lepeuple, Thomas Guérin, Magali Heppe, Daniel Étienne, Gilles Deshayes, Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - p. 268-271 - Année de l'opération : 2007 https://journals.openedition.org/archeomed/22021

    [4] Extrait de la Description géographique, historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, Yvetot et Neufchatel suivie de l'histoire communale des environs de Dieppe - Partie 3 par Auguste Guilmeth - éditeur  :  (Paris) 183 8 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3214169x/f156.item.r=motte%20de%20Foucarmont

    [5] Extrait de La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque... P.319 - par M. l'abbé Jean-Benoît-Désiré Cochet (1812-1875) Éditeur Derache (Paris) 1864 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32141851/f91.item.r=%22La%20Seine%20inf%C3%A9rieure%20historique%20et%20arch%C3%A9ologique%22 

     

    Livre utile :

    Neufchâtel-en-Bray depuis le Moyen-Âge jusqu'en 1792, réimpression de l'édition de 1926, éd. Page de Garde, 2003, 248 p. ( ISBN 2-84340-248-4)

     

    Tous mes remerciements à Mme Inès Le Juez, responsable du Musée Mathon Durand de Neufchâtel-en-Bray pour les informations qu'elle m'a aimablement transmises.

     

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  • LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure) LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure) LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure) LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure) LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure)

     

         « La Forteresse de Damville (aujourd'hui disparue), simple tour entourée de fossés où coulait l'Iton, appartient à la Maison de Crespin. Elle est construite vers 1035, lorsque Guillaume le Conquérant succède à son père Robert Ier de Normandie. L'Échiquier de Normandie, tradition instituée par Rollon, y donne alors séance. Gilbert Ier de Crespin, baron de Tillières-sur-Avre et grand-père de l'abbé de Westminster, Gilbert Crispin, perd la forteresse, en 1173 contre Henri II d'Angleterre, qui la brûle, en 1188. Elle est rebâtie par Richard Cœur de Lion. Le projet de reconstruction est initié par l'évêque d'Évreux, Gilbert Fitz Osbern, sous le duché de Robert II de Normandie (présentés parfois sous les traits de Giselbert Ier et Robert le Diable). Elle passe entre les mains de Pierre de la Brosse, natif de Tours, ancien barbier de Louis IX puis premier ministre de Philippe III le Hardi avant que Philippe IV le Bel la donne à Mathieu IV de Montmorency. La tour est encore détruite par les Anglais au début du 15e siècle, pendant la Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449 durant la Guerre de Cent Ans. À la suite de l'invasion anglaise puis des guerres médiévales, l'emplacement du château resta longtemps une ruine, et ne fut rebâti qu'à la fin du 16e siècle ou au début du 17e. Elle est ensuite protégée par une muraille d'enceinte et trois portes dotées de pont-levis. À l'est la porte de Paris, à l'ouest celle de Verneuil, à l'ouest celle de Conches. Certains noms de rues actuelles nous renseignent sur l'emplacement des anciens remparts, comme la rue de la Citadelle, ou encore l'énigmatique rue du trou-au-chat : il s'agissait en fait d'un passage très étroit pratiqué dans la muraille, à mi-chemin entre les portes de Paris et de Verneuil. En 1552, Damville devient une baronnie. En 1610, Louis XIII fait Charles de Montmorency-Damville, le premier duc de Damville puis en 1694, Louis XIV fait de Louis-Alexandre de Bourbon, Comte de Toulouse, le second. La maison est revendue à Marie-Madeleine de la Vieuville, veuve de César de Baudean, comte de Parabere puis à Joseph Durey de Sauroy. » [1]  

     

    LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure)  LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure)

     

    Blason par Jimmy44Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Jimmy44., CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2647378

     

         « [...] Le cœur ancien du bourg de Damville était autrefois entouré de fossés, comme décrit en 1610 (Arch. Nat. 273 AP 276 : « Érection de la baronnie de Damville en duché pairie » : « […] joignant le chasteau de laquelle il y a eu autrefois belle ville bien construite ceinte et close de murailles et fossés garnie de forteresse et faulxbourgs [...] ». En 1678, concession fut faite à un bourgeois d'un « petit ruisseau ou canal qui conduit l'eau de la rivière dans nos fossés » et en 1722 d'une partie des fossés de la ville, de 17 pieds de largeur (soit encore 5 à 6 m). A. Petit affirmait que dès 1778, toutes les fortifications avaient disparu, que les murs et fossés du bourg n'existaient plus et que ces lacunes furent comblés par la rivière (A. Petit, Notes historiques..., op. Cit.). Une dérivation artificielle de l'Iton, enveloppant la motte et l'église paroissiale, délimitait le bourg à l'ouest, au nord et nord-est ; les actuelles « rue des Remparts » et « rue de la Citadelle » marquaient les bords sud et est. Le plan terrier de 1780 montre l'ensemble de l'ancien réseau de canaux. Un bras contournait par le sud la « rue des Remparts » et rejoignait, au nord, le fossé du château derrière l'église. Des extensions vers l'est et vers le sud firent suite à ces ouvrages : au sud-est du bourg primitif – le « bourg sud », et un espace quadrangulaire à l'est de l'église – le « bourg nord ». Le plan de 1808 mentionnait précisément l'existence, au sud et à l'est, d'une levée de terre, avec la mention de « fossés du bourg » qui fut détruite avant 1838 (Arch. Dép. Eure, III PL. 167 et III PL. 1080.). À l'ouest et au nord, un canal aujourd'hui disparu longeait l'ancienne rue « de l'Hôtel-Dieu » pour rejoindre la motte, aux abords de laquelle il était encore en partie conservé en 1808. Enfin, un bras artificiel traversait également la ville en droite ligne et reliait l'enceinte orientale. Le bourg originel de Damville était donc inscrit dans une enceinte fortifiée, accolée et associée à la motte par un système de fossés en eau. Malgré les destructions substantielles de la guerre de Cent Ans, ces dispositions se pérennisèrent jusqu'au 19e siècle et sont aujourd'hui identifiables. » [2]  

     

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    LES REMPARTS DE DAMVILLE (Eure)

     

         " Damville a joué un rôle important dans l’histoire du duché de Normandie, puisqu’elle était une des trois forteresses placées sur la longue ligne de places fortes à la frontière du duché de Normandie et du domaine royal.

         Elle fût érigée sur une motte en 1035 par Gislebert 1er dit Crespin à qui le duc Robert le Diable avait confié tous les environs. C’était alors une simple tour entourée de fossés où coulait l’Iton.

         Brûlée en 1188, reconstruite puis démantelée par les Anglais au début du 15e siècle, la forteresse de Damville était protégée par un mur d’enceinte et trois portes dotées de ponts-levis.

         À la suite de l’invasion anglaise puis des guerres médiévales, l’emplacement du château resta longtemps une ruine, et ne fut rebâti qu’à la fin du 16e ou au début du 17e siècle, sur la motte féodale. Ce n’était qu’une modeste construction de bois et de blocage de silex, ayant plutôt l’apparence d’une demeure ou d’une ferme, et dont l’attribution était probablement de fournir un lieu de travail aux fonctionnaires des seigneurs du temps, mais peut-être aussi une résidence à la famille Montmorency.

         Appelé par mes habitants de Damville le Vieux-Château, propriété privée depuis des lustres, le bâtiment fut acquis par la municipalité, et on évoqua le projet, vite abandonné, d’y abriter un musée de la Ville.
    Le Vieux-Château fut détruit dans les années 1980 et depuis, le site qui a été dégagé, permet de voir, autour de la motte féodale ceinturée d’une part d’un mur à contreforts, les fossés où circule l’eau détournée de l’Iton, et l’emplacement du pont-levis qui en protégeait l’accès. " [4]

     

    Photo ci-dessus extraite de ce même article http://mesnils-sur-iton.fr/Sites.html

     

    Parcours historique de DAMVILLE

         « Le temps d’une promenade à pied, laissez-vous charmer par l’histoire de Damville, ses différents sites et vestiges. Ce parcours a été conçu par la Maison Cantonale Jacques Villon et la bibliothèque cantonale Anne Franck, avec la participation d’un groupe de bénévoles dans le cadre des journées du Patrimoine. » [3]

     

     

    « Frontière du pays chartrain.

     

          La petite rivière d'Avre, coulant pendant soixante-dix kilomètres dans une étroite vallée, entre les plaines de l'Evrecin et celles de la Beauce formait de ce côté un fossé naturel et délimitait la frontière d'une manière qui n'a jamais varié.

    Avra licet parva Francorum dividit arva.

          Les châteaux de Chennebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux. Dans plusieurs endroits où la rivière encore faible ne formait pas un obstacle suffisant, le roi Henri II avait fait creuser de longues lignes de fossés avec un rempart de terre. M. de Caumont les signale dans les communes d'Irai, Chênnebrun, Saint-Christophe et Courteilles, où ils portent le nom de Fossés-le-Roi. Il engage à les étudier dans leur ensemble et par rapport avec les forteresses voisines. À une dizaine de kilomètres en arrière, le cours de l'Iton et les châteaux de Bourth, Cintray, Condé-sur-Iton, Breteuil et Damville formaient une seconde ligne parallèle à la première. Une troisième consistait dans les trois fortes places de Laigle, Conches et Évreux, reliées par le cours de la Risle et par les forêts de Breteuil, de Conches et d'Évreux. Cette frontière fut rarement attaquée avec succès, et plus d'une fois, particulièrement en 1119, Breteuil fut le bouclier de la Normandie. » [5] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de Wikipédia

    [2] Extrait de La Frontière normande de l'Avre : De la fondation de la Normandie à sa réunion au domaine royal (911-1204) par Astrid Lemoine-Descourtieux, 2011 ; page 260 https://books.google.fr/books?id=x2VDAgAAQBAJ&pg=PA81&dq=damville+eure+ch%C3%A2teau&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwib6df3lr7OAhVFWhoKHdAqAxI4ChDoAQhSMAg#v=onepage&q=damville%20&f=false

    [3] Extrait de http://www.mairie-damville.fr/Le-patrimoine.html

    [4] Extrait de http://mesnils-sur-iton.fr/Sites.html

    [5] Extrait du Congrès archéologique de France : séances générales tenues... par la Société française pour la conservation des monuments historiques ; éditeur : Derache (Paris) / A. Hardel (Caen), 1876.

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  • LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

         Le premier château de Courcy était probablement bâti de terre et de bois. Les fortifications étaient conçues avec une succession de trois enceintes : une première enceinte entourait le village, une autre la basse-cour et la dernière qui seule aujourd'hui subsiste constituait le cœur de la forteresse. Caractéristique de l'architecture militaire des 12e-13e siècles, ce monument est actuellement en danger du fait de l'absence de mesures de protection, alors même qu'il fait l'objet d'une inscription à l'inventaire des monuments historiques depuis 1975... [NdB]

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

    Ci-dessus une photo aérienne de Francis Cormon extraite de https://www.mongr.fr/trouver-prochaine-randonnee/suggestion/gr-223-de-montebourg-a-l-anse-du-brick

     

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)  LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

    Plan hypothétique du site du château de Courcy ; blason de la famille de Courcy par I, Regulus, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2410622

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     « La fondation de la baronnie de Courcy remonte à Robert de Courcy, fils de Baudric le Teuton. Ce dernier est venu, au début du 11e siècle, se mettre au service du duc de Normandie Richard II, qui en échange lui donne la terre de Courcy. Ce sont ses descendants et son fils Robert, le premier, qui prennent le titre de baron de Courcy. Ils ont en leur possession une des plus importantes baronnies du duché, comprenant trente-deux paroisses et cinquante-six fiefs. Ils occupent de très hautes charges au sein du duché ; ils siègent à l’Échiquier et Robert III et Guillaume de Courcy accèdent même au titre de sénéchal de Normandie.

         Le château de Courcy est l'œuvre de cette illustre famille. Cependant, des fortifications existent sans doute déjà à l'époque gallo-romaine, non loin de l'emplacement du château actuel. Courcy étant situé sur une voie qui menait à Jort et à la frontière des territoires des cités de Lisieux et Sées, plus tard aux limites des diocèses de ces mêmes villes, le lieu est particulièrement exposé aux attaques. Lorsque Baudric le Teuton reçoit cette terre, on ne sait par quel système de fortifications le site est protégé. 

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     La première mention du château de la famille de Courcy apparaît dans " l'Histoire ecclésiastique ", d'Orderic Vital, vers 1136-1141, avec la relation du siège du château en 1091, qui oppose Richard de Courcy et son allié Hugues de Grandmesnil à Robert de Bellême, aidé par le duc de Normandie Robert Courteheuse. Dans ce texte, il est fait mention de nouvelles fortifications. Richard de Courcy, petit-fils de Baudric le Teuton, défend donc son château, qui vient récemment d'être reconstruit ou renforcé. Cette construction, à la fin du 11e siècle, est probablement encore en terre et en bois, mais assez solide pour résister à deux mois de siège.

     

    Gravure ci-dessus par Engelmann (photographie 2008 par Pascal RADIGUE) — Atlas des "mémoires de la société des antiquaires de Normandie", 1826, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4419213

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

    Photos ci-dessus par Gilloudifs

     

        Les ruines du château actuel sont datées du 12e et du 13e siècles. À l'origine, il comprenait trois enceintes. L'enceinte extérieure, dont il ne reste plus de traces, englobait le village. Elle était défendue par des fossés, peut-être même par des palissades. La deuxième protégeait la basse-cour. Quelques vestiges sont conservés : la porte d'entrée du 13e siècle et les fossés à plusieurs endroits. Les tours ont été démolies à la fin du 18e siècle. La troisième et dernière enceinte constitue le château proprement dit. Elle a été endommagée dans la première moitié du 17e siècle, lorsque le cardinal de Richelieu ordonne la destruction de la forteresse. Les agents de ce dernier font alors sauter les murs et les tours à la poudre, ne provoquant finalement que des brèches. A la suite de ces événements, le château est abandonné et abrite aujourd'hui une exploitation agricole.

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     L'enceinte, prenant la forme approximative d'un carré, est protégée par des fossés alimentés en eau par un ruisseau, nommé le Douet de Houle et par d'épaisses murailles, de dix mètres de hauteur environ et d'un mètre soixante-dix d'épaisseur, renforcées à l'origine par douze tours. Il ne subsiste que neuf tours rondes et une tour carrée. L'entrée au sud-ouest est défendue par deux tours rondes, qui l'encadrent. À l'extérieur, le rempart et les tours forment un talus à leur base. Les murs sont construits en petits moellons de pierre calcaire. L'ensemble du château fort est daté du 13e siècle. Il est caractéristique de cette époque, notamment, avec la succession de trois enceintes défensives, l'adoption, pour la dernière enceinte, d'un plan polygonal régulier, flanqué de tours circulaires et la présence d'un talus de base.

     

    Gravure ci-dessus extraite de la Statistique Monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont, 1859.

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     Cependant, certaines parties de la forteresse sont plus anciennes et semblent remonter au 12e siècle : la chapelle Sainte-Catherine, aménagée dans un tour sud-est de l'enceinte, la partie basse des murs, à proximité de la chapelle, appareillée en arête de poisson et la tour carrée, dans le rempart nord-est.

         La chapelle datée du milieu du 12e siècle, par son système de voûtement, se situe actuellement entre la maison d'habitation de la ferme et un bâtiment d'exploitation agricole. De l'extérieur de l'enceinte, sa présence n'est signalée que par une fenêtre plein-cintre appareillée en pierre de taille. L'intérieur minuscule de la chapelle se termine par une abside semi-circulaire éclairée par la baie fortement ébrasée qui donne sur l'extérieur du château. L'abside est couverte par une voûte en cul-de-four, portée par deux branches d'ogives à trois tores, qui retombent sur des culs-de-lampe en ciment. Les deux nervures s'achèvent dans un énorme arc doubleau, qui s'appuie sur des piliers engagés d'un mètre cinquante de large. Cet arc, qui marque la limite de l'abside, permet de soutenir le poids de la partie supérieure de la tour. Devant l'abside, un petit espace est surmonté également de deux branches d'ogives à trois tores, portées par des culs-de-lampe en ciment, mais ces nervures s'achèvent par une clé de voûte sculptée, incrustée dans le mur de la façade. La chapelle n'est qu'en partie romane, elle a subi d'importantes transformations aux 15e et 16e siècles. À cette époque, elle est raccourcie. La travée, qui précède l'abside, est alors scindée en son milieu par un mur, qui constitue la façade aujourd'hui et la clé de voûte se retrouve donc intégrée dans ce mur. La façade actuelle présente une porte arrondie moulurée, sous un fronton, garni de choux frisés, encadré de pinacles et sculpté en son centre d'un écu gravé aux armes des d'Aussonvilliers, seigneurs de Courcy au 16e siècle. Une fenêtre à meneau de style flamboyant surmonte le fronton. L'ensemble de cette façade est intégré dans un arc plein-cintre, qui est, en fait, l'ogive centrale de la voûte sexpartite de l'ancienne travée romane, qui précédait l'abside. La chapelle était donc plus grande au 12e siècle. L'appareil en arête de poisson à la base du mur du bâtiment agricole, perpendiculaire à la façade de la chapelle s'élève jusqu'à hauteur du sol de l'oratoire sur une longueur de sept mètres environ. La présence de ses arêtes attesterait que la chapelle était non seulement plus longue, mais qu'elle mesurait sept mètres de plus et qu'elle se trouvait à l'étage. D'autres éléments ; la présence notamment à gauche de la façade d'un autre arc plein cintre défiguré et d'arêtes de poisson à la base de ce mur, atteignant également le niveau du sol de la chapelle, permettent de supposer l'existence d'une structure contemporaine au petit édifice religieux. À l'intérieur de l'oratoire, dans les murs nord-est et sud-est de la demi-travée, sont conservés les vestiges de deux arcs plein-cintre, témoignant peut-être de la présence, à l'origine, d'un transept ou d'un passage dans la chapelle.

         La tour carrée, en mauvais état, est probablement aussi du 12ème siècle. Elle est constituée d'un blocage épais d'un peu plus de deux mètres d'épaisseur. À l'intérieur, des trous carrés, situés à trois ou quatre mètres du sol, recevaient sans doute l'extrémité des poutres d'un plancher.

         Le château fort de Courcy, pour l'essentiel du 13ème siècle, mais dont les vestiges les plus anciens datent de l'époque romane, témoigne des profonds changements, qui s'opèrent entre l'architecture militaire du 12e siècle et celle du 13e siècle. » [1]  

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados) LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)

     

    Photos ci-dessus par Gilloudifs

     

    Légende :

     

         " Courcy, commune proche de Saint-Pierre-sur-Dives, était autrefois un point fort du territoire de la Basse-Normandie défendu par une forteresse constituée de plusieurs enceintes. On n'y découvre aujourd'hui que les vestiges du château fortifié, vestiges utilisés comme bâtiments de ferme. Si une chronique historique (Ordéric Vital : Histoire de la Normandie) cite Courcy dans un récit de mesnie Hellequin, c'est-à-dire à propos d'une apparition dans le ciel d'une « chasse fantastique » d'un tumultueux défilé d'âmes damnées, la commune se signalait aux siècles passés par la fréquentation, lors de pèlerinages réputés, de populations ferventes du culte de Saint-Féréol. Ajoutons que la chapelle de la forteresse dédiée à Sainte-Catherine attirait, comme il est de coutume, les filles qui, pour obtenir la faveur d'un mariage, venaient planter des épingles dans la statue de la sainte.

         Mais c'est un récit romanesque qui retiendra notre attention. Les seigneurs de Courcy étaient de puissants personnages. L'un d'eux, Richard, participa à la conquête de l'Angleterre aux côtés de Guillaume le Conquérant. Il siégeait à l'Échiquier de Normandie et son nom figure dans les chartes de diverses abbayes. L'un de ses descendants, au temps des croisades, se révéla un guerrier redoutable et surtout un homme cruel qui ne rêvait que meurtres et pillages, cherchant querelle à tout propos pour satisfaire ses instincts belliqueux. Cette cruauté a donné cours à une légende. Le sieur de Courcy avait une fille. Au lieu de chérir son enfant, il la tenait enfermée dans l'une des tours de la forteresse, par volonté de la garder près de lui et plus précisément pour ne point la céder en mariage à l'un de ses voisins. Or il arriva qu'un jeune comte, participant à une partie de chasse aperçut la belle Demoiselle penchée à la fenêtre de sa chambre.

         A la fois conquis et intrigué, il s'empressa de s'informer du sort de la jeune fille. Quand on lui révéla qu'elle était la propre fille du seigneur de Courcy et qu'elle était contrainte de subir par la volonté de son père cette existence de recluse, il n'eut qu'une seule pensée, farouche et chevaleresque, celle de la délivrer. Connaissant la force de l'adversaire qu'il aurait à combattre, le jeune homme s'ingéniait à trouver le moyen le plus sûr pour réussir son entreprise lorsque le son lui vint en aide. Il apprit que le maître de Courcy se préparait à partir, avec ses meilleurs soldats à la prochaine croisade, plus d'ailleurs pour assouvir son caractère guerrier que pour engager sa foi. Le lendemain du départ des troupes de Courcy, le jeune comte alerte ses amis, aussi hardis chevaliers que lui-même assiège le château, s'en empare, délivre la prisonnière et l'emmène en sa propre demeure. La suite est sans surprise. Les deux jeunes gens se marièrent et vécurent des jours heureux. Vous imaginez que la légende ne se termine pas là. Le sieur de Courcy découvrant à son retour, l'audacieux enlèvement de sa fille entre dans une colère féroce et jure de se venger cruellement. Sans plus tarder il regroupe ses soldats et met le siège devant le château de son ennemi, dont la garnison bien aguerrie et renforcée en prévision du siège repousse les premières attaques. La rage de de Courcy n'en est que plus violente. Il projette de mettre le feu au château. Après réflexion, fort de l'expérience acquise en Terre sainte, il conçoit de bâtir une haute tour en bois afin de s'introduire dans la place. Les travaux sont vivement menés. Un matin, au petit jour, le sieur de Courcy décide de donner l'assaut. Les soldats sont rassemblés au pied des échelles. Certains sont déjà engagés à mi-hauteur, lorsque la porte du château s'abaisse et, qu'au triple galop, une monture emporte le jeune comte et son épouse. De Courcy, furieux, ne songe plus qu'à rejoindre les fugitifs. Il organise la poursuite. Le comte qui a réussi à prendre une certaine avance sait très bien que son cheval, sous la double charge qu'il porte, ne pourra résister longtemps à la course effrénée qu'on mène derrière lui. Il s'engage dans un profond ravin qu'il connaît parfaitement. Là, cachés dans l'épaisseur des buissons de ronces et aidés par les esprits bienfaisants qui protègent toujours les amoureux, les jeunes époux entendent passer la meute des soldats. Rebroussant aussitôt chemin, le comte met sa monture au galop et chevauchant toute la journée trouve à la nuit tombée refuge chez l'un de ses cousins. Le seigneur de Courcy faute de pouvoir retrouver les fugitifs, retourne au château assiégé avec la volonté de tuer jusqu'au dernier les soldats de ce jeune homme qui s'est joué de lui avec une telle audace. Mais en son absence ses troupes harcelées ont dû lever le siège. Dépité, harassé, le cruel seigneur regagne son antre de Courcy. Pris d'une fièvre ardente il meurt quelques jours plus tard. Ses hommes, mercenaires sans vergogne, se disputent ses biens et disparaissent sans lui assurer, dit-on, une sépulture. On dit aussi que pendant longtemps, les soirs d'hiver, on enten-dit dans les couloirs du château des plaintes ou plutôt des cris. La mort n'avait pas apaisé la colère du féroce guerrier, ni assouvi son désir de vengeance. " [2]

     

    Protection

     

         " En 1975 les « parties subsistantes de l’ancien château y compris le portail sur le chemin de Tôtes et le portail de la deuxième enceinte » sont protégées au titre de l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 07/02/1975). " [4]

     

    A proximité

     

    LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)LES REMPARTS DE COURCY (Calvados)     " L’église Saint-Gervais Saint-Protais a été construite sur deux époques. Le chœur est roman, tandis que la nef et le clocher-porche ont été reconstruits au 18e siècle. Grande baronnie de Normandie, les seigneurs de Courcy ont très certainement participé à sa construction pour rivaliser avec les grands édifices religieux du duché. Symbole encore visible de cette volonté, le mur sud du chœur comporte des motifs décoratifs rares en Normandie qui lui valent d’être inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Autres raretés : au sommet du pignon oriental du chevet se trouve un lion roman et une chaîne de Saint-Léonard du 11e siècle fait l’objet d’un culte pour les rhumatisants et les enfants chétifs à l’intérieur de l’église.

         L’église et le village étaient situés dans la troisième et dernière enceinte du château fort des puissants barons de Courcy. " [3]

     

         Un dossier pédagogique sur le château de Courcy a été établi par le Service Départemental d'Archéologie du Calvados en 1997 : http://www.etab.ac-caen.fr/discip/action_culturelle_academique/serviceseducatifs/pdf/dossier_courcy.pdf

     

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.mondes-normands.caen.fr/france/patrimoine_architectural/normandie/Plaine_falaise/Morteaux-Couliboeuf/01-05courcy/courcy.htm

    [2] Extrait de Légendes de Basse-Normandie – inventaire communal - par Edouard Colin, Charles Corlet Editions, 1992

    [3] Extrait de https://www.paysdefalaise.fr/commune/courcy/ 

    [4] Extrait de Wikipédia 

     

    Bonnes pages :

     

    O http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-calvados-chateau-a-courcy-chateau-fort-courcy.html

    O  https://books.google.fr/books?id=GeQAAAAAYAAJ&pg=PA102&lpg=PA102&dq=Ch%C3%A2teau+de+Courcy+Calvados&source=bl&ots=TN0NPSt4Jm&sig=RrUqbDB-Fj8AYhNHdXCh5orobfE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwis0d7ok8POAhUsK8AKHVE2CU04FBDoAQhDMAY#v=onepage&q=Ch%C3%A2teau%20de%20Courcy%20Calvados&f=false

    O http://mes-vieux-chateaux.blogspot.fr/2016/08/le-chateau-de-courcy.html

    O https://chateauxfaure-et-faureteresses.com/courcy.html

     

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