•  LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)     « Accrochée à un éperon calcaire, protégé au nord, à l'ouest et au sud par des marais, elle fut, dès le Moyen-Age, une des forteresses les plus importantes de Normandie.
    Argentan a été édifiée par Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie et roi d'Angleterre au début du 12e siècle.
         De 1134 à 1618, la ville est restée protégée par ses deux enclos : l'enclos de la ville, composé de 16 tours, et l'enclos du château, composé de 4 tours, enserrant le château, la Chapelle St Nicolas et le Donjon, encore visibles aujourd'hui.
         A l'abri de ses remparts, Argentan a accueilli des personnages illustres. Mathilde, fille de Henri Ier, roi d'Angleterre et mariée à Geoffroy Plantagenêt, y trouve refuge en 1135. Henri II, roi d'Angleterre, réunit en 1172 tous les comtes et barons du duché de Normandie pour préparer la conquête de l'Irlande. En 1189, Aliénor d'Aquitaine fixe sa résidence au château d'Argentan et y reçoit ses deux fils, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre. » [1]

     

    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)   LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)

     

    Plan des remparts de la ville d'Argentan d'après un dessin de C. Corvisier ; Blason par Bruno Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Bruno., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1233869

     

    Légende du plan ci-dessus et du plan ci-dessous :

    1 porte d’Or ou Saint-Germain démolie en 1750 et son boulevard.

    2 tour  dite « Grosse Tour » ou au Febvre puis Marguerite

    3 porte Saint-Martin

    4 ancien auditoire de justice et boulevard

    5 porte de la Chaussée

    6 tour à la Reine ou Grosse Tour du Château , ruinée en 1653

    7 tour de Beurre

    8 tour des Estampes

    9 barbacane du Boulevard

    10 tour et porte du Patis ou du Boulevard ou des Bouteilles, démolie après 1748.

    11 donjon et vestiges du donjon 

    12 tour du Cimetière Saint-Germain

    13 chapelle castrale Saint-Nicolas [actuel Office de Tourisme]

    14 ancien logis ducal du château [actuel palais de justice]

    15 porte de l’Horloge [porte du château vers la ville] démolie en 1727.

     

    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)

     

    Ci-dessus, plan hypothétique de la première enceinte de la ville d'Argentan d'après les travaux de Marie-Anne Moulin, Centre Michel de Boüard - CRAHAM [Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales, UMR 6273 (CNRS/Université de Caen Normandie). Voir références bibliographiques ci-après.

     

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         « Les premières fortifications de la ville d'Argentan, qu'on connaisse par l'histoire et par quelques vestiges, étaient très anciennes. Elles renfermaient toute la ville, excepté, peut-être, quelques faubourgs de peu d'importance. On voit qu'elles décrivaient à peu-près un cercle, et que l'étendue de cette place était considérable pour le temps. Rollon, premier duc de Normandie, les fît bâtir ou même reconstruire. Elles contenaient dans leur enceinte, l’église Saint-Germain, Notre-Dame-de-la-Place, et Saint-Martin, qui était près des murs. Il y avait sept portes : la porte Millet, la porte des Vignes, qui se trouvait à l'entrée du chemin d'Ecouché, il traversait alors le Marais par Beaulieu : on l'a abandonné vers la fin du 14e siècle. Vers le petit Marais, était la Poterne, dite vulgairement Laffillard, une autre était près du grand pont. Celle qui était contre les Capucins s'appelait la porte des Telliers : la sixième était placée à l'extrémité de la rue Saint-Thomas : la dernière enfin partageait la rue de la Poterie à peu près en deux ; on la nommait la porte de l'Eguilier. Il paraît que le Père Marin, Prouvère Bicheteaux, dominicain et l'abbé de Courteilles, qui nous ont transmis cette description, ont omis une porte qui devait faire face à la rue de la Noë, où se trouvait l'ancienne route de Séez, qui se dirigeait vers le Bain-Sacré et l’église Saint-Martin-des-Champs. [2]

     

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    Pseudo plan médiéval de la ville et des premiers remparts d'Argentan ruinés par Henri Beauclerc en 1035, tiré de l'Histoire d'Argentan de Louis Barbay, 1922. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038009/f28.image.r=

     

         Toustain Gos reçut dans Argentan le duc Richard Ier, fils de Guillaume Longue-Épée, lorsqu'il visita son duché, en 996.

         Henri premier, roi de France, voulant profiter de la jeunesse de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, pour s'emparer de son duché, assiégea Argentan en 1046, détruisit ses anciennes fortifications et la ville où il mit le feu.

         Les fortifications furent relevées en 1090, et la ville fut assiégée et prise d'assaut en 1094, par le duc Robert et Philippe Ier, roi de France, sur Guillaume le Roux, roi d'Angleterre. Robert avait eu recours à Philippe ; le roi tenta de réconcilier les deux frères. Guillaume-Le-Roux, ne voulut point d’accommodement. Le duc et Philippe prirent la route d'Argentan. Le premier résolut d'assiéger Exmes, tandis que le roi ferait le siège d'Argentan. Roger Le Poitevin y commandait avec une garnison de sept à huit cents hommes, sans les écuyers et les bourgeois qui étaient au nombre de plus de quatorze cents combattants. Philippe fit sommer la garnison de se rendre. Roger répondit que le Roi d'Angleterre lui en ayant confié la garde, il ne pouvait la remettre qu'à lui. Aussitôt le roi Philippe fit élever une machine, du côté de la rue des Gaules ; elle fit une brèche considérable entre la tour qui joignait le boulevard, et la tour voûtée. Les assiégeants montèrent à l'assaut, et le château fut emporté l'épée à la main, malgré la résistance des assiégés. Une partie de la garnison fut passée au fil de l'épée, et le reste fait prisonnier. Robert rentré dans Argentan, le donne imprudemment, avec la forêt de Gouffern, à Robert de Bellême, 2e. du nom, qui en fut chassé par Henri Ier. roi d'Angleterre. [2]

     

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    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)     Suivant Orderic-Vital, Henri en fit reconstruire les murailles dans un cercle moins étendu que les précédentes, et bâtir le donjon et le château ; il finit son règne, après en avoir fait élargir les fossés, en 1135. Ce prince entretenait dans Argentan une garnison. C'est ainsi qu'il mit cette ville au rang des plus fortes places de Normandie. Les nouvelles fortifications ne renfermaient que le centre de la ville. L'enceinte des remparts était à peu près carrée, hérissée d'un grand nombre de tours ou de bastions. Elle était dominée par une citadelle ou donjon. Il en reste encore une partie. L'ensemble de cette forteresse formait deux enclos ; celui de la Ville et celui du Château. L'enclos du château était séparé de la ville par un large fossé et un rempart. Au haut de cette enceinte, qui formait un carré-long, était bâti le donjon, où l'on accédait par un pont-levis qui répondait à une porte basse et étroite par laquelle on entrait dans cette place. On a découvert en 1727, lorsqu'on disposait l'extérieur du château pour y transférer le siège du Tribunal et la conciergerie de la ville, un chemin souterrain qui paraissait tendre au donjon, où il y avait aussi de ces souterrains qui conduisaient hors des fossés et boulevards. [2]

     

    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)

     

    Pseudo plan médiéval de la ville et des seconds remparts d'Argentan bâtis par Henri Beauclerc en 1120, tiré de l'Histoire d'Argentan de Louis Barbay, 1922. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038009/f59.image.r=

     

         Cette place regardée comme sûre et capable de défense, fut, après la mort du roi Henri Ier, le lieu de refuge de Mathilde, sa fille, femme de Geoffroy Plantagenêt, comte d'Anjou, à qui Étienne, comte de Blois, neveu du feu roi, disputait les couronnes d'Angleterre et de Normandie. Il vint pour les assiéger ; mais un différent survenu dans son armée, composée de Flamands et de Normands, fit lever le siège et donna lieu à une trêve qui fut conclue en 1137. Cette ville faisait partie de la dot promise à cette princesse par Henri, son père. En 1150, elle abandonna la Normandie, qu'elle avait conquise, à Henri son fils ; et se réserva, entre autres domaines, celui d'Argentan et le château de cette ville qu'elle habita. Ce fut cette princesse qui fixa le ressort de l'ancienne vicomté, qui créa des sergenteries nobles, qui établit une foire franche dite Au chambellan ou de la Pentecôte ; et enfin accorda aux habitant d'Argentan le privilège de prendre, pour armoiries de leur ville, l'Aigle impériale qu'elle conservait dans les siennes, au droit de son premier mari, l'empereur d'Allemagne, Henri V, mort en 1125. Cependant une guerre plus meurtrière que décisive continuait en Angleterre, et une bataille allait suffire pour assurer le sceptre à Henri lorsqu'en 1153, les grands ménagèrent un accommodement. On régla qu’Étienne resterait sur le trône jusqu'à sa mort, et que Henri, fils de Mathilde, lui succéderait. Il mourut en 1154, et le trône passa, suivant les conventions à Henri qui fut le deuxième du nom. Il fit en 1157 une levée de toutes les troupes de la Normandie à Argentan, pour combattre le duc de Bretagne. En 1172, ce même roi, voulant faire la conquête de l'Irlande, assembla tous les comtes et barons dans cette même ville, pour aviser aux moyens d'exécuter cette entreprise, qui lui réussit. En 1168, il y reçut les Légats du pape qui venaient pour le réconcilier avec Saint-Thomas, archevêque de Cantorbery, contre lequel plusieurs évêques d'Angleterre étaient venus lui porter des plaintes. L'archevêque rentré dans les bonnes grâces du roi les conserva peu de temps. De nouvelles plaintes les lui firent perdre. Henri, qui les reçut, était au château d'Argentan ; dans sa colère, il se servit d'expressions qui marquaient le désir qu'il avait d'être débarrassé de cet archevêque, peut-être trop entier dans la défense de ses droits et des privilèges de son église. Quatre gentilshommes normands, animés par le discours du roi, partirent de cette ville, passèrent en Angleterre où ils assassinèrent ce prélat, le 30 Décembre 1170, devant l'autel de la métropole. Le roi fâché d'avoir donné occasion à sa mort, s'en excusa et en fit pénitence : il répara le scandale qu'il avait causé, en faisant dédier l’église de l'hôpital des malades de cette ville sous l'invocation de ce nouveau saint, après sa canonisation qui se fit dès 1173.

     

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    Ci-dessus, le logis du château d'Argentan, photos de Gilloudifs

     

         A la mort de Henri II, arrivée en 1189, le château et domaine d'Argentan fit partie du domaine d’Éléonore d'Aquitaine, sa veuve, qui y établit sa principale résidence. Richard, fils et successeur du roi Henri, venait, de temps à autre, au château de cette ville. Après la mort de Richard, arrivée en 1199, Jean, surnommé Sans-Terre, son frère, après son couronnement, y vint tenir sa Cour plénière, aux fêtes de Noël de la même année. Jean jouit peu de temps du duché de Normandie qu'il négligea de défendre contre Philippe-Auguste. Argentan fut pris dès l'an 1202, par ce monarque qui fit la conquête de toute la Normandie, en 1204.

     

    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)     Le château et domaine d'Argentan après avoir été sept à huit ans dans les mains de Philippe le Hardi et de Philippe-le-Bel, son successeur, fut donné par ce dernier à Mathieu de Montmorency, en 1295, à la charge d'une paire d'éperons, pour hommage.

         En 1356, lorsque les Anglais pénétrèrent en Normandie, Charles de Montmorency, premier. du nom, petit-fils de Mathieu, jouissait du domaine d'Argentan : on lui en avait fait don par lettres. Ils prirent et pillèrent cette ville et brûlèrent le château où périrent tous les titres publics avec ceux de l'Hôtel Dieu, qui y avaient été déposés pour leur conservation. Marie de Montmorency lui succéda, et elle s'en dessaisit par vente, le 26 Février 1372, en faveur du prince de Valois, comte d'Alençon, arrière petit-fils de Saint-Louis. Argentan fut réuni à ce comté par lettres patentes d'union du mois de mai de la même année, et distrait du ressort de la baillie de Caen, avec toutes les paroisses de sa vicomté, qui furent unies au bailliage d'Alençon. Le château d'Argentan, que les rois d'Angleterre avaient habité, devint le principal domicile de Pierre de Valois et des princes ses successeurs.

         Pierre II, comte d'Alençon et du Perche, mourut en 1408, à Argentan, et fut transporté au Val-Dieu où on l'inhuma.

     

    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)     Les Anglais repassèrent en France, assiégèrent Argentan qui leur fut livré, par capitulation, en 1417. Maîtres de cette place, ils firent bâtir de nouveaux forts, en dehors de la porte Saint-Martin. En 1449, l'armée de Charles VII les y assiégea : ils lui opposèrent de la résistance ; mais les bourgeois lui ouvrirent les portes.

         François, duc de Bretagne, revenant de Rouen, où il avait assisté à la prise de possession du duché de Normandie, par Charles, frère du roi, pilla, en 1465, la Basse-Normandie, s'empara d'Argentan et de plusieurs autres places. Louis XI à la tête d'une armée, reprit cette ville ; et pour faire abandonner au breton le parti de Charles, arrêta un traité dans cette place avec lui.

         Coligny, chef des protestants, s'empara de cette ville en 1562. Après lui avoir imposé 10,000 livres de contribution, il se rendit à Séez et pilla la cathédrale : il fit allumer un bûcher où fut jeté le corps de St-Gerard, qui avait été déposé dans une chasse d'argent. Son armée y fit de grands dégâts. En 1568, Gabriel de Montgomery, autre chef de ce parti, assiégea Argentan. Dumoulinet, évêque de Séez, s'y était renfermé avec les seigneurs catholiques des environs. Il ne put forcer l'enceinte de la ville qui fut bien défendue. Il se retira, après avoir mis le feu à l'église St-Martin qui lui avait servi de retraite. Les Calvinistes ou Huguenots, irrités du massacre de la St-Barthélemy, reprirent les armes et se saisirent de plusieurs villes en 1574 : celle d'Argentan fut de ce nombre ; mais M. de Matignon, à la tête de 6000 hommes de troupes et de la noblesse catholique du pays, les en chassa dès la même année. Argentan entra dans le parti de la ligue ; mais en 1589, les bourgeois abandonnèrent ce parti et forcèrent le gouverneur, qui n'avait que 300 hommes de garnison, de leur remettre les clefs de la ville ; ils ouvrirent à Henri IV. Le Roi demeura à Argentan, depuis son entrée jusqu'au siège de Falaise, et la plupart du temps que dura ce siège.

         Le domaine d'Argentan fut distrait du duché d'Alençon par Henri IV, et engagé en 1586 à titre de rachat perpétuel, à Marguerite de Lorraine. Pendant toutes les guerres civiles et religieuses, le domaine de cette ville resta dans la Maison de Lorraine jusqu'à Françoise de Lorraine, duchesse de Mercoeur, qui le porta, en 1609, dans celle de Vendôme, prince légitimé, fils naturel de Henri IV. Ce nouveau seigneur engagiste d'Argentan, protégea cette ville ; mais il ne put la garantir des nouveaux malheurs qu'elle éprouva par une nouvelle guerre civile." [2]

     

    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne) A de Caumont, 1853 :

         " L'autre dessin, que je dois comme le précédent à M. Victor Petit, porte, pont et chapelle Saint-Jean à Argentan est tiré comme lui d'un recueil très intéressant d'anciennes vues qui fait partie de la bibliothèque de M. Bignon. Il représente le pont qui existait à Argentan sur la rivière d'Orne avant l'élargissement de la rue et la construction du pont actuel. Une tour placée sur le pont même défendait, comme on le voit, l'entrée de la ville. Sans connaître la date de ces ouvrages maintenant détruits, je suppose qu'ils étaient du 14e. siècle ou du 15e. " [7]

     

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    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)     « Sous Marie de Médicis, reine douairière, les guerres civiles firent craindre aux habitants d'Argentan que les rebelles ne s'emparassent du donjon et ne prissent avantage de cette forteresse pour les opprimer ; d'un autre côté, pour se décharger des frais que leur occasionnait la garnison qu'au moindre mouvement les rois de France envoyaient dans leur ville, les bourgeois d'Argentan présentèrent une requête au roi Louis XIII, par laquelle ils sollicitaient la démolition de cette forteresse. Cette requête fut répondue favorablement. Charles de Valois, comte d'Auvergne, fut envoyé à Argentan, en 1617, pour faire opérer les travaux. La partie donnant dans l'enceinte du château fut entièrement démolie. Dans les ruines, on trouva quantité d'inscriptions gothiques, débris d'anciens édifices employés à la construction du fort. Charles de Valois fit également abattre le rempart et acheva de faire combler le fossé qui partageait le château de la ville, de sorte qu'il ne resta plus que les remparts extérieurs, les tours qui régnaient autour de la ville et le château, du côté de la campagne. Les bourgeois restèrent chargés de l'entretien du château ; les revenus de la ville pouvaient à peine y suffire, les tours et remparts ne furent plus réparés. » [3] 

     

    Dessin ci-dessus extrait du Manuscrit de Courteilles - Médiathèque, ville d'Argentan

     

     LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)  LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)

     

    La tour Marguerite voir à ce sujet : http://patrimoine-de-france.com/orne/argentan/tour-marguerite-20.php

     

         « ...Les fossés, larges et profonds, ont été transformés en partie en une petite promenade sombre et basse et en places publiques. Du donjon, de forme octogone, il ne subsiste plus qu’un pan élevé où l’on a placé un calvaire, un peu au-dessus du château. (...) Une seule tour, nommée la tour couronnée, dont le crénelage et le toit pointu n’ont éprouvé aucun dommage et y rappellent bien le quinzième siècle, subsiste encore. [NdB : il s'agit de la tour Marguerite]

         L'ancien château, transformé en tribunal, est un grand bâtiment, ayant, sur le devant, trois pavillons carrés, à toits aigus, avec fenêtres à nervures, légèrement arrondies. A la porte ogivale on a substitué dans ces derniers temps un portique moderne à colonnes et frontons du style le plus grec. A l'intérieur rien de remarquable. On découvrit, en faisant au château les travaux d'appropriation nécessaires pour y installer le tribunal et la prison, un chemin souterrain qui paraissait tendre vers l'ancien donjon, d'où partaient d’autres souterrains conduisant de l'autre côté des fossés (1) ; il y en avait un notamment passant sous la Grande-Rue et sous celle de la Planchette. » [4]

    (1) Chrétien ; Germain, p. 127.
    (2) Louis Du Bois ; Annuaire de l’Orne, 1812 ; Chrétien : Contes de l’arrondissement d‘Argentan.

      

              « Ce serait peut-être ici le lieu, Messieurs, de vous entretenir de la place forte d'Argentan, qui soutint de nombreux sièges, qui vit sous ses murs Guillaume le Conquérant, son fils Henri, et presque tous les princes de cette vaillante famille ; puis, plus tard, Henri V, d'Angleterre, et, enfin, notre grand Henri IV. Mais l'histoire d'une ville ne peut entrer dans un tableau aussi rapide que celui que je vous trace ; il faudrait un livre pour un tel sujet. Des fortifications primitives d'Argentan, il ne reste rien, ou à peu près rien. Le château , qui sert aujourd'hui de tribunal, et la tour couronnée, dont je vous parlerai bientôt, ne sont point des temps qui m'occupent en ce moment. (...)

         J'ai renvoyé à la fin de ce chapitre le peu de mots que je veux vous présenter sur les ruines que renferme encore Argentan. L'ancien château, transformé en tribunal, est un grand bâtiment ayant trois pavillons sur le devant, avec fenêtres à nervures et un cordon tracé tout à l'entour. Les fossés étaient profonds et ont été transformés en une petite promenade sombre et enfoncée. Des murs qui enceignaient la ville, il ne reste qu'un pan élevé, que l'on nomme le Donjon, situé un peu au-dessus du château. La piété des habitants a fait disposer un haut calvaire au sein de cette ruine. Enfin, en tournant au nord, plus au centre de la ville , on voit une vieille tour, la Tour-Couronnée, dont le crénelage bien entier et le toit pointu, n'ont éprouvé aucun dommage et rappellent bien le 15e siècle. M. de Caumont l'a dessinée, Elle ressemble, mais en petit, aux tours du château d'Alençon... » [6]

     

         " Chapelles du château. Les deux chapelles, qui étaient dans l'enceinte du château, furent bâties avec les fortifications de la nouvelle ville et le palais, par Henri premier, roi d'Angleterre, duc de Normandie, après la bataille de Tinchebray, qui le mit en possession du Duché, en 1106. L'une fut ménagée dans l'épaisseur des murs du donjon, pour l'usage de la garnison que ce prince entretenait dans cette forteresse ; elle était dédiée à saint Feuillet. La seconde, qui était la chapelle domestique du château était dans le pavillon, vers le nord, du côté de la cour.

         Ce fut dans cette chapelle que les légats du Pape, et plusieurs évêques d'Angleterre, s'assemblèrent en 1967, à l'occasion des démêlés qui existaient entre Henri II, et l'archevêque de Cantorbery. Elle était dédiée à St-Côme et à St-Damien.

         Cette chapelle, renfermée dans le château, se trouvant trop petite pour la cour de Philippe de Valois, qui l'habitait, cessa d'être desservie, vers l'an 1373, et ce prince fit bâtir celle de St-Nicolas, dans la cour, près sa demeure. Les deux ailes ont été supprimées ; celle vers le nord, en 1927, pour l'ouverture de la rue neuve, faite en cette année. Elle sert maintenant de salle de spectacle. " [2]  

     

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      LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne) LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne) LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)

     

    Ci-dessus, les vestiges du donjon d'Argentan, photos de Gilloudifs.

     

         « La fortification appelée " donjon ", est le reste des remparts d'Argentan construits au Moyen-Age par Henri Ier, duc de Normandie, roi d'Angleterre et seigneur d'Argentan. Les murs subsistants, en pierre de taille, ne sont pas antérieurs au 13e siècle. Les remparts furent partiellement démolis à partir de 1617. Le donjon est en réalité un élément de rempart de plan polygonal, non fermé. Il forme mur de soutènement d'une terrasse qui domine la ville. La muraille présente un soubassement vertical de cinq mètres de haut, puis un vaste glacis, enfin une partie supérieure avec un léger fruit. Propriété: propriété de la commune ; époque : 12e siècle et 13e siècle » [5]

     

    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne) LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)

     

    Ci-dessus : ruelle Neuve des Fontaines à Argentan : des vestiges des anciens remparts sont encore visibles, de même que les jardins du château, aménagés en terrasses, au bout de la ruelle.                  Photos Gilloudifs.

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    La tour Marguerite

     

         La tour Marguerite est l’un des rares vestiges des fortifications qui protégeaient la ville. D’une hauteur de 30 m et d’un diamètre de 10 m, elle s’élève sur 4 niveaux et offre aux visiteurs une vue imprenable sur la ville.

          " Vers la fin du 16e siècle, les fortifications des villes de l'intérieur de la Normandie, devenues pour ainsi dire sans utilité, depuis la réunion de la province à la couronne de France, furent négligées ; les rois en abandonnèrent l'entretien aux villes, aux dépens de leurs octrois. En 1670 , Argentan dépensa près de 5 000 fr. pour réparer une partie de ce qui restait ; et, par arrêt du conseil, du 13 février 1691, les habitants furent obligés à la continuation de ces réparations. Les dépenses augmentant successivement, ces mêmes habitants sollicitèrent, à plusieurs reprises, l'autorisation de les détruire.

         Il ne reste maintenant que deux tours :

         - la première, désignée sous le nom de Marguerite, parce qu'une vieille femme portant ce nom l'aurait habitée pendant un grand nombre d'années, sert de prison militaire, de poudrière et de garde-meuble pour la ville ; elle a remplacé pour cet usage la Tour-au-Feure, où tous les meubles à fournir aux troupes qui venaient en garnison à Argentan étaient déposés ;

         - la seconde, nommée Magloire, est employée au logement du sacriste de l'église. (Celle-ci a disparu)

         Enfin l'on voit encore un fragment du donjon, qui domine la place Mahé. A l'endroit où étaient les portes et tours des fortifications d'enceinte, on avait placé des statues de Vierge au commencement du 18e siècle. Quelques parties des murs de clôture étaient également restées debout, mais chaque jour les voyait détruire. " [9]  

     

              " La tour Marguerite, seul vestige de l'enceinte qui entourait la ville à l'époque médiévale, a été construite dans les années 1360, la partie haute et la toiture datant du 15e siècle. Alors appelée Grosse tour, elle est par la suite baptisée Tour au Febvre au 17e siècle puis tour Marguerite. Le nom fait peut-être référence à Marguerite de Lorraine (1463-1521), duchesse d'Alençon, fondatrice d'un monastère de Clarisses à Argentan.
         D'après l'historien local J.-A. Germain, cette dénomination viendrait d'une Marguerite, dame âgée qui aurait habité la tour pendant de longues années.
         Il existe aussi une légende d'une belle et riche orpheline emprisonnée dans la tour par un oncle tyrannique.
         La tour compte quatre niveaux, elle mesure trente mètres de haut pour dix de diamètre. À vocation défensive, elle est munie de meurtrières, de mâchicoulis et d'un chemin de ronde. Depuis la fin du 16e siècle, les fortifications sont négligées.
         Louis XIV la cède aux habitants pour y enfermer les " filles débauchées ". Vers 1765, la tour Marguerite sert de " magasin de ville ", ce qui la sauve probablement de la destruction. La tour a également servi au casernement des troupes ou comme lieu d'asile pour les indigents de passage. Dans L'Annuaire d'Argentan pour 1886, on
    peut lire à l'article tour Marguerite : " Ce monument situé à Argentan, rue du Vicomte, et remarquable par ses souvenirs historiques sert aujourd'hui de Violon municipal ". Jusqu'en 1935, un gardien occupait un logement au premier étage, le rez-de-chaussée servant de salle d'accueil ou de " chambre de dégrisement ".
          Des réfections de la maçonnerie et de la toiture sont effectuées entre 1884 et 1918. L'éclairage électrique est installé en 1925. Après la Seconde Guerre mondiale, la tour, privée de toiture, doit être mise hors d'eau.
           Inscrite depuis 1926 à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, elle n'est classée que le 9 septembre 1963. La restauration de la tour Marguerite est enfin engagée en 1990. " [10]

     

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    Légende

     

         " Château. Cette forteresse est peu remarquable. Elle sert maintenant de Salle d’Audience de première instance et de Maison d'arrêt. Comme la plupart des vieux châteaux, cet édifice a aussi sa tradition. On raconte qu'une jeune demoiselle qui y avait été injustement enfermée, y faisait autrefois de nocturnes apparitions sous différentes formes. On l'appelait la demoiselle du château, et quelquefois la bête du château d'Argentan. " [2]

     

         " Ce château a sa légende romanesque comme tant d'autres. Une jeune fille du nom d'lsabeau qui y fut jadis renfermée par un méchant seigneur, meurtrier de son amant, et dans les fers duquel elle mourut elle-même pure et fidèle, y fait de nocturnes apparitions sous différentes formes : on l'appelle la Demoiselle et quelquefois la bête du château d'Argentan. » [4]  

     

         " Quelquefois l’apparition d’un revenant est périodique, c’est-à-dire qu’elle se renouvelle chaque nuit aux mêmes heures et en un certain lieu, malgré toutes les mesures par lesquelles on tente de la prévenir. C’est ordinairement à la suite d’un crime énorme ou d’une terrible catastrophe dont il a été victime, qu’un mort se trouve engagé à ces apparitions qui servent sa vengeance, et ne laissent point au remords un jour de repos dans la conscience des coupables.

         Le château d’Argentan, dont il ne reste plus maintenant que trois tours, était l’asile d’un de ces fantômes vengeurs. Une jeune demoiselle, qui, disait-on, y avait été injustement enfermée, y faisait de nocturnes apparitions sous diverses formes. On l’appelait la Demoiselle du château, et, quelquefois, la Bête du château d’Argentan. [L. Dubois, Annuaire statistique du dép. de l’Orne. — Plusieurs châteaux de Normandie sont le théâtre d’apparitions semblables ; mais les traditions qui s’y rattachent trouveront place en d’autres chapitres de cet ouvrage.] [11] 

     

    Sources :

     

    [1] Extrait de http://www.argentan.fr/histoire_de_la_ville.php

    [2] Extrait de l'Essai sur l'histoire et les antiquités d'Argentan par L. J. Chrétien - Letellier, 1834 https://books.google.fr/books?id=bOtgkdx7ipoC&dq=%22La+demoiselle+du+Cha%C3%A2teau+Argentan&hl=fr&output=text&source=gbs_navlinks_s 

    [3] Extrait de " Histoire d'Argentan et de ses environs " par J.A. Germain, p.135, 1843.

    [4] Extrait de Le département de l'Orne archéologique et pittoresque par L. de la Sicotière et A. Poulet-Malassis, p.203, 1845.

    [5] Extrait de http://www.loomji.fr/argentan-61006/monument/ancien-donjon-21816.htm

    [6] Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, Volume 9 Mancel, 1835 https://books.google.fr/books?id=93xfAAAAcAAJ&pg=PA489&lpg=PA474&ots=Mva2AvsvXc&focus=viewport&dq=remparts+d%27Ecouch%C3%A9&hl=fr&output=text#c_top*

    [7] Extrait de Abécédaire ou Rudiment d'archéologie (architecture civile et militaire) par Arcisse de de Caumont, (1801-1873). Éditeurs : Derache (Paris) / Dirdon (Paris) / Dentu [etc.] (Paris) 1853, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9784904q/f448.item.r=ab%C3%A9c%C3%A9daire%20d'arch%C3%A9ologie%20Caumont.zoom 

    [8] Extrait de http://www.inrap.fr/diagnostic-archeologique-l-emplacement-de-l-ancien-chateau-d-argentan-11217

     [9] Extrait de Source : Histoire d'Argentan et ses environs par Jean-Alexandre Germain 1843. http://patrimoine-de-france.com/orne/argentan/tour-marguerite-20.php

    [10] Extrait de https://www.mediatheques-argentan-intercom.fr/wp-content/uploads/2019/02/balade_en_image_en_pays_dargentan.pdf 

     [11] Extrait de La Normandie romanesque et merveilleuse par Amélie Bosquet J. Techener & A. Le Brument, Paris & Rouen, 1845

     

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         " En juin 2016 : Une équipe de l’Inrap a effectué un diagnostic dans le centre-ville d’Argentan, dans l'Orne. D’après les sources historiques, des vestiges antiques, médiévaux et modernes sont attendus, en particulier des éléments de fortification de la ville et du château médiéval aujourd’hui disparus. D’après les plans anciens, la zone concernée, d’une surface d’environ 3 hectares, couvre la totalité du château médiéval d’Argentan (11e-12e siècle), une petite partie de la ville médiévale, ainsi que les abords sud et est du château. " [8]

     

     

    Photo à gauche, ci-dessous : base du rempart du château installée dans le fossé, avec coupe stratigraphique. © Florian Bonhomme, Inrap ; photo à droite ci-dessous : Panneau indiquant l’emplacement des sondages et les vestiges attendus © DR

     

     LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne) LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)

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    Bonnes pages :

     

     

    O La Normandie monumentale et pittoresque... Orne, 1re [-2e] partie.... Partie 2 - Éditeur Lemale (Le Havre) 1896 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6421248j/f20.item.r=%22tour%20marguerite%20%C3%A0%20Argentan%22

    O https://montjoye.net/chateau-des-ducs-grand-logis-argentan

     

    O http://patrimoine-de-france.com/orne/argentan/tour-marguerite-20.php

     

    Un livre indispensable à découvrir sur ce sujet :

    LES REMPARTS D'ARGENTAN (Orne)O Argentan et ses environs au Moyen Âge. Approche archéologique et historique, Marie-Anne Moulin, Chave Bruno Fajal, Jean-Pascal Foucher, [CMBCRAHAM] - Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévale - Alençon, Conseil général de l'Orne, 287 p., 2008

     

    O Ci-dessous : Ballade en images au Pays d'Argentan :

     

     

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  • LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)   LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    Plan hypothétique des remparts d'Alençon - blason par Anno16Cette image a été réalisée pour le Projet Blasons de la Wikipédia francophone — Travail personneliLe code de ce fichier SVG est valide.Cette image vectorielle a été créée avec Inkscape par Anno16., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1139548

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    Ci-dessus : à gauche, plan de 1746 http://chateaudalencon.com/85%20haute%20cour.html ; à droite, plan d'ensemble du château. En jaune, le tracé des constructions actuelles : en haut, la rue de Bretagne (trottoirs compris) et le rond point, l'axe de la place Foch avec, de part et d'autre, la mairie et le palais de justice. Extrait de http://chateaudalencon.com/116%20plan%20d%27ensemble.html

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)Les remparts d'Alençon

     

         « C'est probablement vers le 4e siècle qu'une palissade, englobant la place Marguerite-de-Lorraine, les rues Bonette, de l'Ancienne-Mairie, une partie de celle du Val-Noble, des Granges et des Marais, aurait constitué la première enceinte de la ville (Enceinte n°1).

         Deux siècles plus tard, celle-ci est étendue aux rues de la Juiverie et de l'Hospice, cette dernière aujourd'hui intégrée dans le centre hospitalier. Les pieux trouvés en novembre 1952 lors de travaux effectués rue de la Juiverie, sur l'emplacement des marais de la rive droite de la Sarthe, pourraient être les vestiges de cette deuxième ligne de fortifications (Enceinte n°2).

         Probablement aux 10e-11e siècles, une troisième ligne de défense est mise en place en même temps que le premier château bâti par Yves ou/et Guillaume Ier, seigneurs de Bellême et d'Alençon. Celle-ci partait de la rue de Sarthe, près du grand moulin, traversait en arc de cercle les terrains du centre hospitalier pour rejoindre la Briante, longeait la rue des Fossés-de-la-Barre jusqu'au château, enveloppait l'actuelle place Foch, franchissait la rue de la Chaussée vers la rue Matignon, suivait un bras de la Briante situé approximativement sous la rue de De-Lattre-de-Tassigny, passait sous la Grande-Rue et rejoignait la Sarthe à côté du pavillon Henri II (Enceinte n°3).

     

     LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)     Une quatrième et dernière ligne de remparts est construite aux 14e-15e siècles. Vraisemblablement commencée en 1358 par le comte Charles III (1346/1361), les travaux sont poursuivis par Pierre II (1361/1404), qui fait commencer la construction du second château puis, vers 1446, par le roi d'Angleterre Henri VI qui occupe Alençon et qui, en mars, autorise les habitants à lever une taxe sur le sel afin d'entretenir les fortifications. Elle reprend le même tracé que la précédente. Mais après le château, l'enceinte coupe la rue de Bretagne pour rejoindre la cour carrée de la Dentelle, passe derrière l'ancienne église des jésuites, atteint la place Desmeulles et les arrières sud du cours Clemenceau jusqu'à la Grande-Rue qu'elle croise, contourne la maison d'Ozé jusqu'à la tour du Plénître et revient entre la Sarthe et les maisons de la rue de la Poterne pour aboutir près du pavillon Henri II (Enceinte n°4).

     

    Photo ci-dessus : tour du Plénître (Photo : Nicolas Fediaevsky) http://alencon-histoire.chez-alice.fr/remparts.htm

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)     Les épaisses murailles, précédées vers la ville d'un chemin couvert et d'un talus intérieur, étaient couronnées d'un parapet garni de mâchicoulis et flanquées de hautes tours. Un plan du 18e siècle en montre dix-sept flanquant les courtines. Trois autres tours ont été retrouvées grâce a un dessin de 1678 et au plan cadastral de 1811, l'une en bordure de la Sarthe et les deux autres entre la porte de Lancrel et le château. L'ensemble était ceinturé au nord et à l'est par des fossés inondables d'une largeur de douze mètres, au sud par la Sarthe et à l'ouest par la Briante.

     

     LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

     A gauche vue du Château d'Alençon et de ce qu'on peut découvrir de la Ville étant sur une hauteur dans le Grand Parc, Lévy et Neurdein Réunis. 44, Rue Letellier, Paris; au centre : Alençon au 16e siècle. Plan et vue du Château Lévy et Neurdein Réunis, 44, Rue Letellier, Paris  

     

         Entre 1741 et 1766, à la demande de propriétaires invoquant leur mauvais état et la menace qu'ils constituent pour la sécurité de leurs demeures y étant adossées, les remparts sont démantelés.

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)        En juillet 1852, il est trouvé dans la rue Cazault, au cours de travaux de terrassement, les fondations d'une tour qui aurait eu un diamètre de dix mètres et une hauteur de trente-trois mètres.

         Cinq portes percées dans les remparts permettaient d'entrer dans la ville.

    Il est regrettable que ce formidable ensemble fortifié médiéval ait été détruit interdisant ainsi à notre ville de rivaliser avec Aigues-Mortes, Carcassonne ou Saint-Malo. Rares sont les vestiges des fortifications alençonnaises qui eurent un développement d'environ 2 000 mètres. Il ne reste pratiquement plus que la muraille du Plénître, restaurée en 1996, et quelques pans de murs dans les jardins aménagés entre le cours Clemenceau et la rue du Jeudi. » [1]

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    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

      

      Photo à droite extraite du site : http://www.monumentum.fr/vestiges-des-remparts-pa00110711.html

     

         Une classe de CM2 de l'école élémentaire Masson d'Alençon a réalisé ce document " A la recherche des murailles d'Alençon " :

    Document ci-dessous : À la recherche des murailles d'Alençon - académie de Caen Document réalisé par la classe de CM2 de l'école MASSON d'Alençon https://www.ac-caen.fr/mediatheque/ia61/communication/actus/2011/07/ecole_masson.pdf

     

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

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     LES REMPARTS D'ALENCON (Orne)Un article et des photos extraits du site Ouest-France du 22 juin 2015 : http://www.ouest-france.fr/normandie/alencon-61000/au-moyen-age-la-ville-etait-protegee-de-remparts-3507121

     Au Moyen Âge, la ville était protégée de remparts

    LES REMPARTS D'ALENCON (Orne)

     

    L'archéologue Fabien Briand explique les remparts de la ville, découverts lors des fouilles. Des objets domestiques ont été mis au jour durant le chantier de La Providence.

     

         « Les fouilles de La Providence ont permis de mettre au jour une partie du passé architectural d'Alençon. Elle ont été présentées au public, vendredi.

         Pour qui regarde sans savoir, il faut encore faire un effort d'imagination au milieu des tractopelles et des parterres non achevés de La Providence. Vendredi, Fabien Briand, responsable du chantier des fouilles, a aidé soixante férus d'histoire locale à se guider dans cette partie de la ville, au Moyen Age.

         « Nous nous sommes appuyés sur des plans trouvés aux archives municipales, départementales et nationales pour pré-localiser les endroits où creuser, explique l'archéologue. Un relevé complet de 1774 montre exactement les maçonneries et les tours du Moyen Age. » Sur de grandes affiches, des reproductions dévoilant la cité comme on ne la connaissait pas.

     

    L'enceinte matérialisée

     

         Le chantier a dévoilé plusieurs portions d'un mur de rempart et quatre tours qui assuraient la défense de la ville. « Les premières fortifications datent du 13e siècle, précise Lilian Bouvier, chef du projet de la Providence. Difficile de dater précisément chaque partie. Les enceintes étaient détruites durant les attaques et reconstruites avec les matériaux sur place. »

         Alençon ville fortifiée. L'idée pique la curiosité et invite à s'évader dans le passé. On y est, on marche sur les traces d'alors. « Les remparts sont matérialisés au sol par des dalles récupérées », montre Lilian Bouvier. Des cercles pour les tours, une allée qui bute sur des bâtiments. « Des maisons ont été construites sur les fondations, profitant ainsi des murs déjà en place. »

         De nombreux objets ont également été découverts. Poteries, objets métalliques et restes alimentaires témoignent de la vie quotidienne des habitants. « Principalement des éléments datant du 17e siècle ». Certains étaient présentés dans une vitrine lors de la visite. D'autres sont encore en cours d'analyse.

         « La municipalité veut faire le plus souvent possible des présentations d'explication au public pour qu'on connaisse collectivement un peu plus notre ville », a promis le chef de projet. » OF

     

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     LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    Protection :

     

         " Le château des Ducs d'Alençon désigne actuellement le pavillon d'entrée de l'ancien château d'Alençon ayant été détruit au cours des siècles. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862.

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

     

     

     

     

     

     

    La plus ancienne représentation du château d'Alençon en 1637.© Archives départementales de l'Orne http://www.alencon.maville.com/actu/actudet_-une-exposition-sur-le-duche-d-alencon-_13-1020137_actu.Htm

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    Document 4 ci-dessus : Alençon Gravure par E. de Broise et A. Renaud, état avant la démolition, 19e s

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    Le château d'Alençon d'après un document du 16ème siècle. Les parties grisées sont les constructions qui subsistent aujourd'hui.

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)      Le premier château d'Alençon, construit par les deux premiers seigneurs de la ville Yves de Bellême et son fils Guillaume Ier, a complètement disparu. Vers 1050, Guillaume le Bâtard vint assiéger le château dont s'était emparé Geoffroy Martel. Il est décrit : « Avait a cel terms un fossé, Haut e parfont e réparé ; Sur le fossé ont hériçon, E dedenz close une maison ; Entor ont bretesches levées, Bien planchies e Kernelées ». Lors de l’assaut, Guillaume, fit combler le fossé et incendier les défenses « Li bois fu secs, li feu s'esprent. Que par le feu qu'il alluma, Que par l'assaut qu'il lor dona, Les uns sont ars (brulés), li altre pris, E tel i a hunte occis ».

     

    Ci-dessus, le château d'Alençon en 1836.

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    [ NDB : Lors de l'attaque d'Alençon par Guillaume, des assiégés s'étant permis de railler l'humilité de sa naissance en criant du haut de leurs murs « La peau ! la peau !...» et en battant des cuirs, le duc fit sur le champ couper les pieds et les mains de ses prisonniers et ordonna à ses frondeurs de lancer dans la ville les membres mutilés. Dessin de G. Pivard visible sur le blog : http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/accueil-c25612310]

     

         En 1113, lorsque Henri Ier Beauclerc, Roi d'Angleterre, duc de Normandie et troisième fils de Guillaume le Conquérant, prit Alençon, un donjon fut érigé. Celui-ci fut ensuite intégré à un second château, construit par Pierre II, comte d'Alençon de 1361 à 1404.

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)     En 1592, le château d'Alençon fut démoli sur la volonté d'Henri IV qui voyait d'un mauvais œil l'érection d’importantes forteresses, symboles du pouvoir individuel des seigneurs et de l'hétérogénéité du royaume, d'autant plus que la France venait d'être déchirée par les guerres de religion. Il ne resta alors que le donjon et le pavillon d'entrée. En 1782, le donjon était à son tour détruit. Il ne resta alors du château des ducs d'Alençon que le pavillon d'entrée. (encore existant à ce jour).

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)     En 1804, l'implantation de la maison d'arrêt d'Alençon dans l'édifice entraina d'importants travaux liés à cette nouvelle affectation modifiant le bâtiment et ses abords (distribution intérieure et création de murs d'enceinte accueillant les cours de promenade). En 2010, la maison d'arrêt est transférée sur le site des Croisettes à Coulaines.

         L'impression que peut laisser le pavillon d'entrée (la partie restante du château) témoigne de la grandeur et de la somptuosité de ce château : il ne reste plus rien de la tour Giroye, des fossés formés par la Briante, ou encore bien peu du parc gigantesque qui s'étendait jusqu'à la forêt d'Écouves, réduit aujourd'hui au parc des Promenades de 4 hectares » [2]

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    Ci-dessus, à gauche, une reconstitution de ce que fut le château. Il faut imaginer la ville en arrière-plan https://actu.fr/societe/alencon-chateau-faire-ces-10_21934540.html

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    Photo du château d'Alençon mise en ligne avec l'aimable autorisation de Michel Hourquet.

     

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    La légende de Marie Anson :

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)     « On prétend que la tour couronnée fut jadis occupée par une dame châtelaine, nommée Marie Anson, dont cependant les chroniques locales n'ont jamais fait mention en aucune manière. Cette dame était mariée à un de ces jaloux despotes du moyen âge, pour qui le bourreau était un assez digne entremetteur d'amour, et le plus propre, selon eux, à raffermir une constance chancelante, a garantir une fidélité suspecte. Compromise, dans son honneur, par de fausses apparences, la malheureuse châtelaine ne pouvait espérer de pardon ; elle fut condamnée par son brutal époux à être attachée à la queue d'un cheval indompté. L'animal, abandonné à sa fougue sauvage, traîna l'infortunée dans tous les détours du parc d'Alençon, et l'ordre de suspendre le supplice ne fut donné qu'au moment où la victime, brisée, déchirée, sanglante, était près de rendre le dernier soupir. Alors, non content d'avoir assouvi sa haine, le mari outragé voulut justifier sa vengeance, en arrachant à la coupable l'aveu de sa faute. Il se présenta devant sa femme mourante, et, l'abusant par un déguisement sacrilège, il réclama sa dernière confession, à titre de ministre du Seigneur ; mais cette ruse n'eut pas le résultat qu'il en attendait : jusqu'à son dernier moment, la victime ne cessa point de protester de son innocence. Ne pouvant plus se refusera reconnaître la vérité, ce barbare époux ressentit toute l'énormité de son injustice, toute l'horreur de sa cruauté ; il s'abandonna à un désespoir sans mesure, et, dans cette âme farouche, le remords se créa des tortures capables, peut-être, d'expier le crime.

         Cependant, depuis l'époque de sa mort, Marie Anson, surnommée aussi la Dame du Parc, n'est point demeurée paisible dans sa tombe ; elle fait habituellement de vengeresses apparitions qui perpétuent l'odieux renom attaché à la mémoire de son époux. A l'heure de minuit, on distingue le blanc fantôme de la châtelaine, qui, après avoir fait le tour du sommet de la forteresse , jette un cri de douleur et disparaît.

    (L. Dubois, Annuaire de l'Orne, 1809).

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)Le souvenir de Marie Anson a été consacré dans une romance populaire, où l'on trouve, ajoutés à l'histoire de cette infortunée, des détails intéressants que le récit traditionnel avait omis. On y apprend que l'époux, aussi crédule que jaloux et cruel, avait été induit en erreur par un traître chevalier qui lui avait présenté trois anneaux, semblables à ceux que portait Marie Anson, et qui prétendait les avoir reçus d'elle comme gages d'amour. » [3]

     

    Sources :

     

    [1] http://alencon-histoire.chez-alice.fr/remparts.htm

    [2] Wikipédia

    [3] La Normandie, romanesque et merveilleuse: traditions, légendes, et… par Amélie Bosquet, 1845.

     

    LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne) LES REMPARTS D'ALENÇON (Orne)

     

    Alençon - Plan de la ville et faubourg d' Alençon - 1770 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8441697v.r=Plan%20Alen%C3%A7on

     

    Ci-dessous : Visite à Alençon de la Société historique et archéologique de l’Orne extrait du Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne Tome 27 - 1908.

    Un circuit découverte de la ville d'Alençon :

     

    Ci-dessus, document associé à une exposition sur les remparts d'Alençon. Les maquettes ont été réalisées par Frédéric Reynen. Pour voir l'ensemble de ces maquettes rendez-vous sur ce blog : http://freddam.over-blog.com/

    Ci-dessous, deux vidéos montrant les superbes maquettes de F. Reynen sur youtube. Merci à lui ! :

    https://www.youtube.com/watch?v=xioLWIIKbCk

     

    https://www.youtube.com/watch?v=OESHhN1QDjI

     

    Bonnes pages :

     

    O https://criminocorpus.hypotheses.org/7317

    O http://www.chateauxmedievaux.com/alencon.php

    O http://chateaudalencon.com/index.html

    O http://alencon-histoire.chez-alice.fr/chateauarticle.htm

    O https://www.ac-caen.fr/mediatheque/ia61/communication/actus/2011/07/ecole_masson.pdf

    O http://mediatheques.communaute-urbaine-alencon.fr/images/a-vos-agendas/aujourdhui-et-a-venir/Plaquette_exposition.pdf

    O http://www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/61048f.pdf

    O http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article13650

     

    O Quelques vidéos :

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